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dimanche 22 mai 2022

Les Quatre Barbus - Honneur aux barbus 2 (2019)

Il fait tiède. La pelouse est grillée depuis une semaine. Du jamais vu. S'il y avait un peu d'humidité dans l'air, on serait moite. Ca serait un temps à réécouter les chansons paillardes des Quatre Barbus (enregistrées avant qu'ils se convertissent au djihad, mais de toutes façons ces chansons cochonnes étaient très édulcorées dans leurs versions studio, et je n'ai guère les moyens d'envoyer un reporter temporel dans les années 50 pour voir si les versions de scène étaient plus coquines) en écossant les petits pois sous le prunier, et plus précisément les cédés 3 et 4 de cet article de blog ci-dessous posté il y a presque un an, c'est dingue.
J'adore ces chansons « rive gauche » à la mode dans les cabarets des années 1950, qui évoquent Tataouine, la fanfare de Bagnolet, les roploplos de la mère Tapedur et autres calembredaines exotiques issues d'un passé à jamais disparu. Attention : selon le cyber-ayatollah Amazon, certaines de ces complaintes contiennent des explicites lyrics, it sucks bloody sausage ("ça craint du boudin" converti par Google trad)

Attention, n'essaie pas de refaire chez toi ce que tu vois sur la pochette,
car tu risquerais d'être inculpé de trouble à l'ordre public.
De toute façon, gaudriole et ribouldingue
ont pris un bon coup dans les miches depuis la récente pandémie.
On n'a plus le coeur à ripailler, en attendant Godot et le Grand Réchauffement.

Il y avait aussi des bouts de trucs par là, que Vangelis me patafiole.

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2021/06/les-quatre-barbus-le-grand-lustucru-1957.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/05/repost-les-quatre-barbus-la-pince-linge.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2009/09/lucienne-vernay-et-les-quatre-barbus.html


photo non contractuelle

https://www.mediafire.com/file/am14638e8idgqm0/H.ax-bar-CD3+4.zip/file

photo encore moins contractuelle que la précédente,
car les contractuelles gardent toujours leur uniforme.
En plus elle ne convient pas aux enfants de moins de 36 ans,
de petites pièces de lingerie pouvant être inhalées.

Dernière minute : En Afghanistan,  des présentatrices télé refusent de se couvrir le visage comme l’exigent les talibans et écoutent les chansons paillardes des Quatre Barbus à donf, malgré l'interdiction permanente édictée par le ministère de la promotion de la vertu et de la prévention du vice.

source : https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/21/en-afghanistan-des-presentatrices-tele-refusent-de-se-couvrir-le-visage-comme-l-exigent-les-talibans_6127142_3210.html

Question : s'il est besoin d'un secrétariat d'Etat pour promouvoir la vertu et prévenir le vice, qui m'évoque furieusement la société d'encouragement au Bien du père Yvon, peut-on envisager la création du même ministère en France dans le gouvernement provisoire d'Elisabeth Borne ? ça en occuperait certains en les empêchant de faire des conneries avant les législatives, où Mélenchon sera très certainement élu Ministre de l'Autocratie islamo-gauchiste.

jeudi 24 mars 2022

Jan Bang, Erik Honoré, David Sylvian, Sidsel Endresen, Arve Henriksen - Uncommon Deities (2012)

Comment échapper au chant d'amour
du Chicken of Depression
quand il est en rut ?
Quand ni Willem, ni Soulcié, ni même les dessins de Houellebecq dans Hara Kiri ne nous arrachent plus aucun rictus sangloté, quel onguent appliquer sur nos plaies ouvertes et nos jambes de bois ? Regarder des gens s'entretuer aux infos de l'ORTF, c'est encore pire que de regarder des jeunes forniquer pour des bons d'essence ou des tickets de pain sur les réseaux asociaux, car s'infliger des scènes insoutenables sans
 pouvoir interagir avec elles ni influer sur leur issue rend fou. C'est pourquoi depuis trois semaines, je ne regarde que des films de guerre. Ça me rappelle deux ou trois bricoles sur la nature humaine que j'avais dû perdre de vue, et pourtant j'ai lu le Bug humain de Sébastien Bohler, édifiant sur le sujet. Celui qui n'a pas vécu la guerre ignore tout des vertus de la prière, entendais-je début mars. Vertus que ne contestent ni l'église de Moscou ni celle de Kiev
Encore s'adressent-elles au même Dieu, celui des Orthodoxes. Mais comment le Dieu des Orthodoxes pourrait-il sanctifier cette boucherie - charcuterie ? 
hein ? 
A moins qu'il y en ait deux. 
Un par belligérant. 
Mais alors, comment ces Dieux peuvent-ils cohabiter dans le Cosmos, pas si infini que ça d'après le Grand Schtroumpf ? Et pourquoi le Dieu de l'Eglise de Kiev serait-il moins balèze au combat que celui de Moscou ? Ultimement, Lequel des Deux a la Plus Grosse Bistouquette Antichar ? Vastes questions, qui hantent les soldats des deux armées, et qui ont suscité une réponse originale chez David Sylvian, dans ce Uncommon Deities.

Marguerite Duras n'a pas écrit que des conneries,
elle en a aussi filmées (Desproges)
Car cela fait déjà trois décennies que, tel un déserteur de l'armée russe s'enfonçant dans les sous-bois en vouant Poutine aux gémonies après avoir dissimulé son char sous les branchages (comptez deux tonnes de fougères pour un char de taille adulte), David Sylvian progresse dans son intention de disparaitre complètement de nos radars, ne ménageant pas ses efforts pour sortir des albums de plus en plus confidentiels, n'hésitant pas à se confiner dans un silence explosif pendant des décennies entières passées dans les arbres, sans même que la caméra de Marguerite Duras puisse le surprendre à travers les feuillages, plutôt touffus en cette saison, qui est aussi la période optimale pour la nidification des déserteurs de l'armée russe. Ça en fait, du monde dans les arbres. Comme pour l'ouverture du Salon de l'Autosatisfaction, il y a foule.


Pour Uncommon Deities, David Sylvian a sans doute longuement médité le sketch des Monty Python "How not to be seen" dans sa cellule monastique. Parce que franchement, "plus arty que ce projet, tu meurs sur ma tombe, si tu te retrouves pas crucifié pour hérésie sur une porte de grange dans le bas-Berry". Mais même s'il s'est retiré du monde, qui a entendu une fois dans sa vie la voix profondément magnétique de David s'en rappelle à jamais et le cite de mémoire dès qu'elle s'échappe des frondaisons, même à la limite de l'audible et noyée dans des gazouillis électro-acoustiques. 

Son timbre est inimitable, et pour tout dire beaucoup moins oubliable que celui de Zemmour, par exemple, et c'est  le Pen perdue (qui sera pourtant au second tour, même si je louche sur les nichons à Mélenchon) pour s'effacer à tout jamais de nos mémoires, car je me souviens encore très bien par exemple de son album studio avec Robert Fripp (The First Day, très chouette) et du live mémorable qui s'ensuivit (Damage, très chouette aussi, dont les deux compères sortirent chacun leur propre version du mixage, tellement ils n'étaient pas fâchés).

l'affiche de l'expo : David Sylvian mimant
le chapeau de David Bowie, un must-have !
Alors qu'en ce moment, les programmes électoraux me glissent dessus comme un pet sur une toile cirée. Et pourtant, la Chine, l'Ukraine et le changement climatique se tirent la bourre pour faire avancer de quelques secondes avant minuit l'horloge de la fin du monde, donc ça serait sympa de trouver quelque chose d'intelligent à aller voter avant le Doomsday. Je peux faire mienne l'attitude de mon grand père : "peut-être que le parti se trompe, mais moi je me suis pas trompé de parti." La jouer conscience de classe en visite au Salon de l'Autocrate Islamo-Gauchiste. 
A moins que je me contente de prier, avec David Sylvian, quelques-unes de ces divinités infimes, peu connues et pas banales, comme Le Dieu de l'abdication progressiveLe Dieu des organismes monocellulaires, celui des Trous Noirs, celui du Silence (et dans Quel Oubli Tragique Il Croupit ! )


Sur un fin glacis musical de ses collègues expérimentateurs, David Sylvian interprète des poésies de Paal-Helge Haugen ayant pour objet des divinités subalternes et improbables, mais à la réflexion pas plus cons que les dieux mainstream (Jehovah, Mahomet, Russell Banks, Xi Jinping). Et tout cela a vraiment eu lieu, pas dans le Métavers, dans lequel on ne trouve déjà plus de terrain constructible, mais au sein d'une installation audiovisuelle conçue par David (dont on trouve encore des traces dans des lieux peu connus et mal éclairés d'internet), au cours du Punkt festival organisé chaque année à Kristiansand, en Norvège depuis 2005.

Un instantané du vernissage de l'expo. Ça fait pas rêver,
mais on était quand même mieux là qu'à Kiev.

Alors, réflexion post-moderne sur la perte de sens de nos sociétés trop libérales, ou énième tentative de Divid pour perdre son égo et décevoir son dernier fan, ce qui serait le signe d'un orgueil vraiment démesuré chez l'artiste déjà suspect d'une quête spirituelle qui a déjà bien plombé sa carrière depuis qu'il n'est plus un chanteur pop énorme au Japon ? Tenus par notre devoir de réserve, nous nous garderons bien d'épiloguer. C'est déjà pas mal que j'aie pu trouver les fichiers d'une oeuvre si confidentielle, alors que la moitié des serveurs russes sont en torche derrière le rideau de fer. Voici ce qu'en pensait un blog de micro-spécialistes, comme ça vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenus :

Ultra-rare : l'édition limitée et imprimée à la main
du guide des champignons toxiques et des poèmes
de Uncommon Deities passés par la bouche de David Sylvian

A cheval entre l'oeuvre radiophonique, la musique classique contemporaine et la musique improvisée, Uncommon Deities est une séduisante épopée moderne et envoûtante qui tente de tracer un arc entre les expériences collectives du controversé Manafon et les fulgurances expérimentales du chef d'oeuvre de David Sylvian, Blemish. Il résulte une œuvre blanche, un mariage délicieux avec le silence qui continue de tracer les contours d'une pop audacieuse et iconoclaste dont le label Samadhisound demeure la tête de pont.










Pour écouter le disque :

Pour aller plus loin et tout savoir sur les dieux pas connus :

- Les textes des poèmes sont cachés dans une base de données Soundcloud gérée par David depuis le Métavers, mais en général il suffit d'entrer le titre du texte dans un bon vieux moteur de recherche, comme j'ai fait ici avec le dieu des organismes monocellulaires :
ou celui des plus petits dieux
Le message est lumineux : si vous ne trouvez pas votre pointure, libre à vous de décrire puis de vénérer le dieu de la Facture Impayée, celui des Enculés Alcooliques, des Enfants Morts sous les Gravats ou du Déserteur caché dans les Branches.

Pour aller moins loin :
N'oubliez pas de visiter la chapelle du Dieu des enfants qui se laissent toucher (vu dans une petite église de Mayenne)

Pour aller nulle part : 
Continuez de respirer et de boire frais. Ça va passer. Tout est impermanent. 

dimanche 13 mars 2022

20 numéros de Hara-Kiri (1960/1972)

le désir du nirvana, c'est le samsara
"La violence, rétorque Hardin, est le dernier refuge de l'incompétence. Mais je n'ai certainement pas l'intention de déployer un tapis sous les pas des envahisseurs ni de leur cirer les bottes."

Isaac Asimov, Fondation (1966)
Vladimir P. n'a jamais lu son compatriote Isaac A., ou alors il a sauté des pages. Attendu que l'espèce humaine manifeste des velléités enthousiastes pour s'autosuicider comme ça lui arrive quand des autocrates affaiblis et surarmés se voient possédés par le démon de la misanthropie à un niveau galactique, voici vingt numéros du journal Hara-Kiri, collectés autour de l'âge d'or du journal.  
On pourra toujours les relire sous les gravats, en laissant parfois échapper un ricanement blessé, tandis que papigeek pédalera comme Edward G. Robinson dans Soleil vert pour assurer l'alimentation électrique de l'ordinateur à pédales.

Reiser, 1970

les jeux de con du Professeur Choron n'ont pas pris une ride.

Les BD de Reiser ou de Gébé ont mieux vieilli que les "réclames" à la sauce bête et méchante, censées dénoncer et combattre les abus et l'obscénité de la publicité à vocation commerçante qui commence alors à saturer le quotidien, vers la fin des trente glorieuses, à l'orée des trente merdeuses. Les romans-photos transgressifs en matière de sexualité et de socialité ont eux aussi beaucoup perdu de leur pouvoir blasphématoire pour rejoindre le royaume du kitsch, où ils resplendiront dans les siècles des siècles. 
Du rédactionnel à profusion, on était en plein chevauchement de la culture de l'écrit et de celle de l'image, des textes souvent assez poétiques de Cavanna, Gébé, Delfeil de Ton, et toute la bande de gôchistes post-situ et pré-punk qui constituait l'équipe d'Hara-Kiri / Charlie Hebdo dans les années 70.


la pochette promotionnelle du florilège, encore sous son blister translucide :
aussi belle qu'un supplément illustré de Warsenator-dimanche
(l'éditorialiste de légende qui fait la grève des mots pour protester contre la guerre)





le logo du journal, avec une couche alpha habilement glissée dans le .png


jeudi 16 septembre 2021

[Repost] Gérard Manset - l'atelier du crabe (1980)

24/09/2009

Tous les matins, le boss arrive le premier au bureau.
Sinon, c'est pas un bon boss.
J'ai ressorti ma platine vinyle, et à l'aide d'un simple câble minijack / cinch, du logiciel audacity et d'un peu de bon sens, j'ai rippé un vieux Manset de derrière les fagots. Peut-être son moins pire, empreint d'une certaine sobriété malgré le fil du rasoir de la complaisance... enfin bref, Manset selon la formule consacrée on aime ou on déteste, et que dire de ceux qui s'en moquent, en tout cas celui-ci me semble plus réussi (parce que plus léger) que beaucoup d'autres, on le devine même sourire sur le titre "l'atelier du crabe", ce qui est assez improbable... 
Des chansons comme Manteau rouge ou Les rendez-vous d'automne représentent peut-être la quintessence de son art fait d'angoisse existentielle ritualisée et traduite en lancinantes ritournelles. Et Marin'bar aurait pu être chantée par Julien Clerc, autre chèvre célèbre, bien que broutant dans une autre cour. Images mentales bien construites, arrangements dignes et implacables... Réjouissez-vous !

[Edit] 17/05/2014
Ils ont l'air contents. On dirait presque
qu'ils y ont pris du plaisir !

J'ai écouté son dernier ralbome d'auto-reprises, je n'en attendais rien, ben j'ai pas été déçu. Mais bon, il a bien le droit à la redite, ou à mutiler son oeuvre, il est Seigneur en son château comme chacun d'entre nouille. Ah, tiens, trente ans plus tard, il rajoute deux petits vers inédits et bien inutiles à "Manteau Rouge", poussant ma verson vers le collector.
M'enfin, il n'y a plus guère que cette ispice di counasse de Pascale Clarke qui se pâme d'aise quand elle l'invite en studio et qu'il condescend à répondre à ses questions de midinette.
Et pourtant, Manset on y revient, car on peut tout à fait l'aimer et le détester en même temps, et parler de lui c'est parler de nous. Je vous épargnerai pourtant ma conférence "Connaissance immonde" pour aujourd'hui parce que je sens bien que tout ce que je pourrais dire de pas sympa me reviendra dans la figure par la loi du karma, et qu'au fond cet album plutôt léger et guilleret se bonifie avec le temps. Mais si on ne s'est pas fait des nœuds dans la tête avec les chansons de Gérard quand on était petit, il est sans doute un peu tard pour commencer.
http://www72.zippyshare.com/v/90716229/file.html

[Edit] 08/06/2014

Jeepeedee a rippé tous les vinyls originaux ici :
http://jeepeedee.blogspot.fr/2014/06/gerard-mansetvu-ca.html
Ca durera ce que ça durera.
Moins longtemps que les impôts sans doute.

[Edit & Repost] 16/09/2021
Pulls jacquart et guitares demi-caisse...la classe à Dallas !
C'était l'bon temps. Et dans le studio d'enregistrement, 
le masque restait sur le mur !

Quand on reposte un article déjà reposté, on devrait pouvoir inscrire "Repost2" dans le titre, mais ça fait tout péter l'interface. Tant pis. La semaine dernière, j'ai tenté de faire écouter du Manset à quelqu'un qui en ignorait tout, et que je ne connais que par internet, c'est à dire pas très bien du tout. Dans ce cas, il vaut mieux y aller mollo, sauf quand on est en crise hypomaniaque et qu'on passe à l'ouest du sens des nuances, et alors là, priez pour que votre femme ne vous chope pas derrière votre ordi en train d'écrire des conneries impliquées à des inconnus. Je disais simplement à cette personne comme ça me venait que Gérard Manset, c’est l’équivalent d’un test PCR anti-dépression : si tu n’es pas mise à bas en l’écoutant, tu ne seras jamais dépressive. Et du coup, tu n’as pas besoin de vaccin. Tu génères assez d'anticorps. C'était un peu fallacieux, comme argument. J'avoue. Limite antivax. Personnellement, je l’appelle Gérard Manchié, mais c’est parce que je l’ai beaucoup écouté, à un âge où ça rentrait comme dans du beurre, et le beurre dans le kouign amann. Soyons sérieux : le kouign amann n'a jamais rendu quiconque dépressif. Mais du coup m'est reviendu l'Atelier du Crabe, cet album atypique, pas du tout déprimant, à part peut-être "les Rendez-vous d'Automne" qui enfile des images vertigineusement angoissées et qui file des métaphores relatives à une apocalypse que le protagoniste sent venir sans pouvoir ni lui donner corps ni s'en défaire, comme dans le film "Take Shelter", disque léger, alors que tant d'autres du Maître semblent enregistrés sur Jupiter, ou au coeur d'un trou noir dont même la lumière ne peut s'échapper tant la gravité y est forte, disque postérieurement renié, mutilé, par Gégé-la-Saumure, l'alter ego décati-vieillissant de Gérard, son Gainsbarre, disque démembré comme beaucoup d'autres, dont il ne subsiste dans l'Histoire Réécrite par Gégé qu'une " version reconstituée tirée du coffret MansetLandia 2016. Version remixée, des paroles gommées (Automne), Manset relit au lance-flamme sa période 1970 - 1983 dont seul Orion sort indemne. À l' instar d' Yves Simon qui rejette sa période 1967 - 1971, Manset ne s' intéresse et ne respecte ses parutions qu' à partir de Matrice. La technique remplace la création originale. Regrets et gâchis."
C'est un commentaire utilisateur par celui qui l'a mis en ligne sur un fofo bittorent, du coup je n'ose même pas la télécharger, ça sert au moins à ça.
Concernant cette ressortie du frigo des originaux de l'atelier du crabe, que dire ? d'habitude, quand on met un crabe au frigo, ça pue, hier j'ai mangé une araignée de mer qui y séjournait depuis dimanche, franchement j'ai failli ravaler mon pass sanitaire et ma femme était grave incommodée par l'odeur, alors que là, non, tout l'album reste d'une insoupçonnable fraicheur, dense mais toujours élégant
Marin'Bar dresse le portrait flatteur d'une splendide gamine, dans un pays exotique non précisé, portrait à la fois équivoque et sans aucune arrière-pensée. Et en plus, c'est une chanson enjouée. Thème et traitement à cent mille lieux des obsessions coutumières du monsieur. On est ici deux ans avant un an après Royaume de Siam, chanson pleine de déférence envers le caractère opiniâtre et résilient des habitants de la Thaïlande, sans doute la meilleure période de ce monsieur Manset qui se ballade alors beaucoup à l'extrême-étranger, avec nos sous, à l'époque où nous achetions ses disques étonnants, avant que de devenir un odieux connard et de saloper son oeuvre passée avec des remix de merde.
De toute façon, qu'est-ce qu'on en a à braire, que Warsen écoute un vieux Manset et le trouve moins pénible que les autres ? Il mourra moins bête, mais il mourra quand même


Et pendant ce temps, que devient Gérard Manset ?
Des fois, y vaut mieux pas savoir.
Faudrait pas que ça grandisse.

mardi 8 juin 2021

Lovecraft Facts (17) : Les Quatre Barbus - Le grand Lustucru (1957)

Je découvre les CDs 3 et 4 de la compilation des Quatre Barbus présentée tantôt. 
C'est du lourd. 
A côté de versions édulcorées de chansons paillardes - on ne pouvait pas enregistrer sur disques de tels brûlots cochons avant que Jean-Marie Bigard ne s'arroge vers la fin du XXeme siècle le monopole de la vulgarité et confonde un peu exprès la licence poétique, la licence IV et le complotisme de sous-bois - à côté aussi de chants de marins qui rappellent l'éternité de toute souffrance humaine, mais comme le dit Jean-Pierre Dionnet « Ma vision du monde est positive, je pense que l’être humain est foncièrement mauvais, mais je pense aussi que nous avons le choix de ne pas l’être », je reste interdit devant la puissance d'évocation de chansons comme "Le grand Lustucru" qu'on dirait écrite par Stephen King pour faire se conchier nos chères têtes blondes avant de regarder Candyman, alors que ce génial blog déniché dans la foulée l'attribue à Kurt Weill et m'en apprend tout ce que je brûlais d'en savoir tout en ignorant que j'avais tant soif de connaissance.


La version des Barbus n'est ni pire ni meilleure que celle de Laura Betti ou des 128 autres versions recensées par « Je pleure sans raison que je pourrais vous dire » depuis que Théodore Botrel s'est inspiré d'une chanson traditionnelle qui remonterait au XVIIe siècle pour en publier un prototype de chanson à endormir les enfants par stupeur d'épouvante.


Attention à ne pas confondre ce grand Lustucru, cousin familier et néanmoins terrifiant du grand Cthulhu par le biais de quelques permutations de lettres dont les mélenchonistes désappointés ont le secret, avec le Père Lustucru tel qu'il apparait dans cette comptine pour enfants pubères de Colette Renard, sinon finie la garantie.


jeudi 30 janvier 2020

Claude Engel, Teddy Lasry, Bernard Lubat - More Creative Pop (1971)

En débusquant Bernard Lubat du bosquet de la pépinière des nouveaux talents du rire des serveurs de la mafia russe qui nous inondent de pourriels frauduleux de la BNP et d'allusions aussi menaçantes qu'infondées sur nos pratiques de consultation d'internet, j'ai aussi mis à jour des disques d'illustration musicale commis avec Eddy Louiss, Claude Engel, Jean-Pierre Alarcen... Rappelons que ces disques étaient mis à la disposition des professionnels de la radio-télévision pour sonoriser des films, des émissions, des reportages, moyennant une rétribution forfaitaire; c'était les débuts de ce qu'on a appelé plus tard "la musique au mètre" parce qu'on payait à la durée.

http://librarymus.blogspot.com/2018/12/claude-engel-teddy-lasry-bernard-lubat.html

Rien que le blog russe sur lequel j'ai trouvé l'album me plonge dans des abîmes de contemplation sonique (heureusement, pour l'instant j'en reste mouette)
plan B si la Russie est prochainement atomisée par la Chine : j'ai aussi mis l'album sur mon propre serveur russe
http://www.mediafire.com/file/0yivhfj7cytbldd/MCP_%255BVinyl%255D.zip/file

L'album est furieusement pop, avec une légèreté qui semble à jamais perdue dans le cul des early 70's. Des commentaires plus érudits, élégants et intelligents que les miens ne le seront jamais :
https://surfingtheodyssey.blogspot.com/2015/04/claude-engel-teddy-lasry-bernard-lubat.html

mercredi 9 janvier 2019

Various ‎– Miniatures 2 (2000)



20 ans plus tard, le retour de Morgan Fisher.
Plus encore que le premier opus, ce disque ouvre sur des ailleurs musicaux qui aèrent un peu ma tombe (d'autant plus que ces posts sont antidatés et rédigés en septembre 2019, mais je préfère laisser mon caveau fermé) (sinon, je me connais, je vais me mettre à publier du David Holmes, et le démon de l'ordinateur ne fera qu'une bouchée de moi)

https://www.mediafire.com/file/7pxerw4dwstigb0/Miniatures_2.zip/file

mardi 31 janvier 2017

[Repost] Philip Glass : Koyaanisqatsi soundtrack (1998 recording)



18/08/2009

J'ai revu Bronco Apache hier soir, mais Brute l'Encastré en guerrier indompté qui se met à cultiver du maïs pour échapper au génocide, ça vaut pas un coup de cidre.
Heureusement que selon les prophéties Hopis énoncées dans Koyaanisqatsi, et récemment réactualisées dans Home, homme blanc bientôt dégager de la biosphère comme pet sur toile cirée.
Hugh !

https://www.koyaanisqatsi.com/films/koyaanisqatsi.php

https://www.senscritique.com/film/Koyaanisqatsi/498132


31/01/2017

Avec la grippe, on revient aux films contemplatifs, qui ne nécessitent pas forcément de cerveau pour le visionnage.
Quand je pense qu'il y a des gens qui n'ont pas encore vu Koyaanisqatsi quand il est sorti il y a 30 ans... il faut qu'ils se dépêchent.
The End is near.



Je découvre que des malades l'ont diffusé à l'envers :
ça donne ISTAQSINAAYOK (ce qui en Hopi désigne sans doute la pire offense qu'on puisse faire à son ennemi)




Ce qui pose cette intéressante question :
If I watch this will I unwatch the original version ?


Bon en tout cas la musique est bonne là :

https://www.mediafire.com/?v2u31agv9r5bh72

Je jure que j'ignorais totalement que c'était le 80ème anniversaire de Philip Glass aujourd'hui.
C'est un heureux hasard.

jeudi 28 janvier 2016

Äl Jawala : Voodoo Rag feat. Rukie (2016)



http://www.jawala.de/de/home.html

Les immigrés qui tentent d'échapper à la misère et à la terreur qui règnent au Bougnoulistan ne font pas que pincer les fesses des dames en gare de Cologne.
En plus, ils leur cassent les oreilles.
Bon, je rigole, en fait le groupe est franco-allemand.
Die deutsche französische Freundschaft n'est pas un mythe.

http://jawala.de/presskit/#about




jeudi 10 décembre 2015

Georges Arditi, meilleur acteur que son père (1986)

... JE VOULAIS DIRE "QUE SON FILS"
Tanpitanmieux, je laisse.
Mes biographes de l'an 3000 apprécieront la coquille.

Salut les petits loups !
Les gros aussi.
(Râtissons large)

Le week-end fut constructif, même sur le plan électoral (je dis ça avant de consulter les résultats, on est lundi matin very early in la mañana  mais je subodore que ça sent le cramé dans plusieurs régions du pays)
J'ai aussi remis la main sur une vieille bande à moi, réalisée entre amis.
Heureusement qu'il y a prescription.
Ce fut pour moi une formidable leçon d'humilité que de travailler sur ce film.
En même temps qu'une bonne leçon de peinture.
Aucune de ces deux leçons ne furent suivies d'effets dans les trois décennies qui suivirent, mais je ne suis pas encore mort.
Enfin, je dis ça, mais la journée est encore jeune.
Je vous bise.




message personnel :
M.W., désolé, faut vraiment que je prenne le temps de regarder ton film avant diffusion.
(aux autres : M.W. n'est pas la soeur de J.W.... enfin, si, mais pas au sens biologique du terme)


mardi 24 novembre 2015

Black Yoga ? Pourquoi why not ?

Signalé par ce diable d'homme de NovaExpress qui ne dort jamais que d'une oreille, un disque curieux, qui chie un peu à l'oreille (selon l'expression du regretté Patrick Fonte dans son stand-up pédophile "L'enclume des jours") mais qui relève d'une intention louable, à défaut de convaincre mes organes auditifs rongés d'acouphènes dûs au stress de n'avoir pas su m'accepter moi-même ces derniers mois :

"Created by 200-hour RYT-certified instructor, Kimee Massie, BLACK YO)))GA is vinyasa style yoga set to drone, noise, stoner metal, ambient, industrial, space doom, and other traditional meditation music. It incorporates basic poses in a relaxed environment, while focusing on safe body mechanics. It’s a traditional class in practice, though darker than what you may typically associate with yoga. 

Since 2012, the music for these classes has been a series of mix-tapes. This particular recording, however, was performed and created by the BLACK YO)))GA Meditation Ensemble, an eclectic group of metallic hippies and doomlords, headed up by Kimee’s husband, Scott Massie. This ensemble has produced a soundscape tailored to create a heavy meditative space in order to spread the benefits of yoga to people within their own art and music communities: people who may battle depression, anxiety, alcoholism, drug addiction, trauma/PTSD, phobias, dark passengers, etc.; those who may not feel they fit into the typical yoga classes; the people who, in all rights, may most need the balance and release of yoga to return to and lead rich, fulfilling lives. 

“You can’t fully appreciate the light until you understand the darkness.”

C'est ma foi un lieu commun de la spiritualité, mais en sortant du bus je viens d'en croiser une version illustrée qui disait "Jamais l'ombre ne voit le soleil".
Renseignements pris, la citation exacte serait plutôt "Jamais le soleil ne voit l'ombre."
(Léonard de Vinci / Carnets de Root)
Ce à quoi je pourrais rétorquer mon Khalil Gibran : "Tu ne vois que ton ombre lorsque tu tournes le dos au soleil." voire mon Albert Einstein : "La lumière est l'ombre de Dieu."
Mais ça nous mênerait où ? au point de Godwin en deux coups de cuillère à pot, comme toutes les discussions d'Internet.
 
Pour en revenir au disque, les toxicomanes sourds-muets auront du mal à se laisser convaincre, mais pour le reste de la populace, c'est bien moins pire que ce que notre ami virtuel met en ligne chaque jour que Dieu fait, au gré de son inspiration inoxydable et roborative, en quelques clics judicieusement balancés d'un index souple dans Spotify, et sans doute sans trop se casser le baigneur.

[Edith] me signale qu'à force de blablater pour enrôler l'innocent surfeur de web dans les casernes tantriques de la concurrence, j'ai oublié de dropper le link qui y mène.

Merci à elle. A vous les studios.


https://blackyoga.bandcamp.com/ 


Une bougresse qui avait commis l'imprudence de m'écouter 
sur un forum hyper-secret est toujours en soins intensifs à l'hopital Bichat.

mercredi 11 novembre 2015

Cristal automatique - BabX (2015)

Le disque s'ouvre par une petite mélodie au piano, en majeur, d'abord un peu hésitante, murmurée en écho bouche fermée par Babx, puis elle prend de l'assurance et un peu d'ampleur, tandis que des fantômes de poètes disparus viennent y toaster dessus des fragments de phrases, qu'on entend comme une radio reléguée en arrière-plan sonore, à la limite du hors-champ perceptuel, radio qui serait écoutée distraitement par l'ouvrier taciturne qui enduit généreusement de chaux les murs massifs de la propriété toscane inondée de flaques d’un soleil incandescent à travers les trouées de la vigne vierge, tandis qu'on caresse de deux doigts hésitants le clavier du grand piano à queue de bois laqué blanc disposé face à la mer, en cherchant à se rappeler et à reproduire cette mélodie naïve entendue jadis.
...si ça ne tenait qu'à lui, l'ouvrier il aurait bien mis les Grosses Têtes sur RTL, quoique le sémillant Ruquier lui fasse regretter les grandes heures de Philippe Bouvard, mais le maitre de maison lui a interdit d’écouter autre chose que France-Culture.

Et puis soudain, roulement de tambour, et BabX, le possédé du Verbe, comme d'autres sont possédés du Démon, du Blog, ou du Démon du Blog, commence à éructer avec des intonations de muezzin qui aurait maté l'Exorciste la veille, sur un fond de tango funèbre entrechoqué à la Tom Waits :



Au gibet noir, manchot aimable, 
Dansent, dansent les paladins, 
Les maigres paladins du diable, 
Les squelettes de Saladins.

Messire Belzébuth tire par la cravate 
Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel, 
Et, leur claquant au front un revers de savate, 
Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël !

Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles 
Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
Que serraient autrefois les gentes damoiselles
Se heurtent longuement dans un hideux amour.

Hurrah ! les gais danseurs, qui n'avez plus de panse !
On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs !
Hop ! qu'on ne sache plus si c'est bataille ou danse ! 
Belzébuth enragé racle ses violons ! 


Après Thanatos, et c'est pas trop tôt, Eros entre en scène.
Mais c'est pour "La mort des amants".
Un guitariste qu'on jurerait fraichement sorti du tombeau du Jeff Buckley de son unique album anthume tisse des guitares hypnotiques. 
BabX se perche sur un demi-ton et ne le quitte plus.


Moins bien qu'en studio, mais gratuit.



Un extrait de l'album.

"On peut, après tout, vivre sans le je-ne-sais-quoi, comme on peut vivre sans philosophie, sans musique, sans joie et sans amour. Mais pas si bien."
V. Jankélévitch

Rimbaud, Verlaine, Baudelaire et autres vieux macchabbées à la Artaud sont donc conviés à cet étrange festin de poésie vivante.
Même les inrocks trouvent ça bien, ce qui ne veut pas dire qu'il en vendra beaucoup.
Vous en mangez souvent, vous, de la poésie ? 
En 2015 ?

L'occasion de rappeler notre engagement constant à voler des disques à l'étalage, la transgression des lâches que nous n'aurions guère osé faire dans notre prime jeunesse, rapines sans lesquelles nous pensions naïvement à l'époque que les artistes maudits auraient pu vivre décemment de leur art, et du coup leurs chansons auraient été sans doute moins bonnes.



Babx : le genre de mec, 
que quand tu lui dis "A table !", 
il arrive au moins un quart d'heure plus tard.
Ca se sent sur la photo.
Encore un fils à Pénible, bien chiant, tu vois.
Il commet néanmoins un disque épatant
 pour commémorer ce 11 Novembre, 
grande fête des Poilus..

Le disque idéal pour faire fuir vos amis en fin de soirée, comme dirait Télérama.

vendredi 6 février 2015

[Repost] Loory Petitgand - Liqueurs de chair (1988)


21/12/2009

Musiques écrites pour le ballet éponyme d'Angelin Preljocaj, qui m'avaient énormément impressionnés (le ballet, la musique, Angelin... tout, quoi) à leur création en 1988.
C'était ma période danse contemporaine.
A noter qu'un spectacle vivant est une expérience unique, qui doit être vécue dans le temps où elle se déroule, qu'aucune captation audio-visuelle ne saurait restituer plus tard, et encore moins mettre sur internet.
C'est en retombant dans ma discothèque de Babybel sur un disque de Neotropic (celui-là même qui pourrait devenir un hit sur une planète Mars noyée dans les fumées d'herbe, abritant des adeptes de cyber-yoga) que j'ai subi l'irrépressible réminiscence de Loory et de ses lancinants volutes, et partant l'envie de les réécouter ; me parvenaient même par delà le temps et l'espace, des remugles d'un sample du Requiem de Fauré qui déchirait sa race... ma mémoire me jouait-elle des tours de cochon, à l'instar des héros des romans de Philip K. Dick ? il fallait en avoir le coeur net... après des mois d'une avidité éperdue et désorientée (dans un moment de détresse j'ai même failli m'abonner à la médiathèque de Saint Herblain, ayant vu que la galette maudite faisait partie du fonds de catalogue), je me suis miraculeusement souvenu de l'existence d'Amazon, et pu acquérir ce joyau noir de l'électro barrée pré-90's pour une misère, et si je te le mets aujourd'hui ici, entre tes oreilles, ce n'est pas par pur prosélytisme, ni parce qu'un camion te l'a apporté : 20 ans après, nous sommes bien en présence du chaînon manquant entre Tuxedomoon et Ninja Tune.
Après un tel cliffhanger, la France respire à nouveau, et le lien est dans les commentaires.

[Edit] :
je l'ai remis là

https://www.mediafire.com/?v3ucbcl8yp4vd0g

samedi 31 mai 2014

[ Repost ] Les Quatre Barbus - la pince à linge (1955)


Petite chanson post-électorale du 25 mai 2014 : 
La Tyrolienne Haineuse 
de Pierre Dac
(interprétée par les Quatre Barbus)


Lorsque sans parti pris
On établit le bilan d'l'humanité
D'aujourd'hui
Y d'vient limpid' comme
Un clair de lune et lumineux comme
Un clerc de notaire

Qu'c'est pas d'sitôt
Qu'les hommes s'ront frères
Et qu'malheureusement au contraire
Nous vivons à présent
Sous le signe affligeant
De la haine et d'ses affluents

C'est triste et déprimant !

Y a de la haine partout
Y a d'la haine tout autour de nous
Surtout partout où
Tout s'passe par en d'ssous
De mémoire de grincheux
Jamais dans les yeux
On n'vit tant d'regards haineux

Ah y en a t-i', y en a-t-i'
De cette haine qui
Soule les esprits
Renie la fraternité
Et répudie l'altruisme aussi

Hélas ! hélas ! l'altruisme est foutu
Y a pas plus d'altruiste
Que de beurre au r'bus
Y a plus que d'la haine
Si bien que dans l'pays
Bientôt tout le monde sera haï

L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ho
L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ti

Mais là où ça se complique
Où ça vire au tragique
C'est qu'la haine devient pour chacun
Une espèce de besoin
Que d'authentiques sagouins
Entretiennent de près comme de loin

Y a d'la haine de toutes les nuances
D'la haine standard ou d'circonstances
Y a d'la haine de bon ton
Pour les haineux d'salon
Et de la grosse haine de confection

Mais de toutes les façons :

Y a trop de haine oui
Y a trop de haine
Et y a trop d'haineux
Ca tourne au scabreux
Et au scandaleux
Car certains haineux en arrivent même
Entre eux
A s'traiter de tête d'haineux

C'est un cercle vicieux
Car quand un haineux
Hait un autre haineux
Celui qui hait est aussi
Par l'autre haï
De même que celui
Qui est haï haïssant
Celui dont il est haï
Chaque haï donc est
Un haï qui hait

Ce qui fait qu'en fin d'compte
On peut voir comm' ça
L'haï ici est l'haï là
L'haï ici hait l'Haï là !

L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ho
L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ti

Et voilà c'est comme ça
Qy'on hait à tour de bras
N'importe qui, n'importe quoi
Tout le monde et son père
Ou la crème de chester
Et qu'on se trompe de colère !

Y n'reste plus qu'une seule chose à faire
C'est d'rassembler par toute la terre
Tous les hommes généreux
Qui d'un coeur valeureux
Haïssent la haine et les haineux

C'est ce qu'il y a de mieux !

Hardi donc allons-y
Roulez tambours
Et sonnez trompettes et hélicons
Sus à ceux qui suent
La haine par tous les pores
Et qui s'font un sport
D'haïr de plus en plus fort.

A bas la haine et les haineux
Ainsi qu'ceux
Qui hurlent avec eux
Assez de haine assez d'gens
Qui passent leur temps
A haïr bêtement

Haine par ci
Haine par là

Ah, y en a-t-y d'la haine

Ici bas.



(photo © Gimli, fils de Gloïn)


Visionnaire en diable !
Longtemps avant qu'ayatollahs et moujahhidines remettent la bande de pileux à la mode, Les Quatre Barbus sévissaient déjà sur l'électrophone de mon grand-père.
C'est chez lui que j'ai entendu les premières chansons de Francis Blanche.
On me dira que si j'étais né avant 1962, j'aurais la nostalgie de Maurice Chevalier et Ray Ventura.
Meuh non.
Et puis d'abord, je fais c'que j'veux, c'est mon blog à moi que j'ai.

Voici donc un article pour amateurs avertis, avec des explicits lyrics.
C'est le double album miraculeusement réédité en 97 après leur tournée aux States et au Japon.

Il est un peu épuré pour me permettre de repeindre la porte du garage en moins de 90'25", mais il a survécu à la purge Megaupload, c'est vous dire s'il revient de loin.