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samedi 13 août 2022

Steve Tibbetts - Hellbound Train : An Anthology (2022)

Ce matin, j'ai fait ma rentrée des classes au bureau, avec mon nouveau cartable en bandoulière. J'y suis même allé à vélo, une heure à descendre la Sèvre nantaise à la fraîche, ça se refuse pas. Après déjeuner, où j'ai pris une bonne soupe phở parce que ça requinque par ces chaleurs, j'ai été visité par une splendide anthologie d'un guitariste manifestement en roue libre et hors catégorie (mais qui reprend quand même un titre de Led Zeppelin, niché au creux de l'écrin secret de son abondante discographie) dont la pochette me semblait tendance.



Comme il est dit dans la notice d'emploi, "avec ses mélodies et textures liquides, ses motifs et pulsations hypnotiques subtilement influencés par la musique de nombreuses cultures, c'est une introduction idéale à une œuvre unique. À différentes époques, Tibbetts peut sembler plus proche du minimalisme, du rock alternatif ou de la musique ambiante, mais sa signature artistique est inimitable". Il semble relativement connu des amateurs de musiques transgenres, et pas du tout en tant qu'olibrius qui se permet de fricoter avec des bibis fricotins tibétains du fait qu'il s'appelle Tibbetts, et pourtant ça fricote assez dur. 

L'affiche du flim est de James Jean
et elle est à son image : 
une métaphore de la quête paroxystique
perpétuelle de l'espèce humaine
(qui durera nonobstant moins longtemps que les impôts)

Après ça, pour découvrir à qui j'avais affaire, alors que sa musique me révélait déjà amplement tout ce que j'avais à savoir de lui, je me suis baladé dans le multivers (un peu comme dans le film Everything Everywhere tout en même temps, regardé hier soir en v.o.s.t.v.o. malgré la chaleur et le risque avéré d'embolie cérébrale chez la personne âgée cyberdépendante) et j'ai finalement atterri sur une magnifique base de données en forme d'article Pitchfork vantant les charmes du catalogue ECM.
https://pitchfork.com/thepitch/12-must-hear-albums-from-ecm-the-influential-jazz-and-classical-label-finally-on-streaming-services/
Comme il est dit en début d'article : espace, ombre, atmosphère. Décriées jadis, des qualités recherchées aujourd'hui, autant en musique qu'au fond de mon puisard à sec, qui ne me permet plus de faire pousser mes salades, et encore moins de les vendre au marché depuis début juin.
Bon, c'est pas tout ça, mais j'en ai pour quelques jours à écouter tout ça, et il me faut encore remonter la Sèvre à vélo avant le crépuscule.

jeudi 2 avril 2020

Frère Emmanuel - Communication de crise (2020)

Le facteur qui était parti en RTT avec mon Télérama
m'a ramené le dernier Pilote pour se faire pardonner.
A la rédaction, ils accusent le coup,
mais savent rester sobres.
C'est pas comme moi.
Mes chers compatriotes, 
je ne m'y connais pas très bien en BD, mais j'ai cru comprendre que nous venions de perdre René Uderzo, le génial créateur de Spirou. 
Je voudrais m'associer à la douleur de la famille, surtout s'il n'est pas mort du Vous-savez-quoi-19, c'est une belle preuve d'originalité par les temps qui courent. 
Je ne m’y connais pas très bien en pandémie non plus, mais je vous assure que le gouvernement travaille. Bien sûr, l’aveu sincère de notre ignorance collective devant la crise sanitaire en cours réchaufferait le coeur de certains d’entre vous; depuis le scandale des 80 millions de doses de vaccin commandés par madame Bachelot lors du dernier épisode H1N1, c'était sans doute une belle connerie d'avoir voulu rogner sur la prévention, et de soumettre quelque chose d’aussi sérieux que la Santé Publique aux mécanismes darwiniens du capitalisme financier; on s'est bien plantés, c'est vrai, voilà, c'est dit, au nom du gouvernement je vous en demande humblement pardon, et je vous prie de croire qu'on cherche très activement à réparer cette erreur et à sauver ce qui peut l'être.

Qui veut monter avec moi les Ponia Not Dead ?
Même implicite, je n'ignore pas que ce mea culpa, mes chers compatriotes, serait apprécié par la Nation. Du fait de l’absence de ce récit refondateur, la version occulte "On nous cache des trucs" est peut-être plus facile à entendre, et je sais que vous n'y êtes pas insensibles.
Mais vous savez ce que c'est, on a sa petite fierté quand on est au sommet de l'Etat, surtout quand on y est arrivé tout seul, et puis je ne voudrais pas déclencher une panique générale parmi les couches de la population déjà fragilisées par notre politique sociale.
Au contraire je tiens aujourd'hui à vous rassurer, pour l'instant les réserves de nourriture sont encore conséquentes, malgré votre pillage des supermarchés, à preuve cette image issue de nos stocks de viande, dont je vous jure qu'elle n'a pas été retouchée par Photoshop.


Et je vous donne rendez-vous dès le printemps pour un bon barbecue, j'adore parler la bouche pleine au téléphone.

Je vends du rêve, je sais.
PornoHub Premium m'a proposé un pont d'or
pour me racheter cette image.
Ils peuvent se branler.

Au secours. J'ai été mordu par un Ramon Pipin, et ça s'est infecté.
Je vais devoir précipiter l'entrée en phase 4, en déclenchant le confinement sans Internet.
Où est cette putain de prise RJ 45 ?



jeudi 12 mars 2020

David Byrne - The Complete Score From The Catherine Wheel (1981)

Je fus jadis initié aux Mystères de cet album obscur - je ne voyais vraiment pas pourquoi il eut fallu se réjouir d'écouter la musique composée pour un spectacle de danse moderne, fût-elle écrite par David Byrne, et je ne le compris que lorsque je l'entendis, résolvant ainsi  sans le savoir l'équation d'un célèbre koan zen par ma seule perception musicale, car je fus mis en présence de la petite soeur maudite et voilée de "My life in the Bush of Ghosts"(1), album composé par David avec enthousiasme et Brian Eno dans l'effervescence créative qui suivit la sortie de "Remain in Light", l'album des Talking Heads dont nous nous sommes récemment re-repus dans ces colonnes et re-saoulés dans le salon. 

Les musiciens impliqués dans l'affaire :
https://www.progarchives.com/album.asp?id=29033
La Roue de Catherine, la Vraie Histoire :
https://www.youtube.com/watch?v=ghbOcEZV64c
L'avis de Jacques Boudinot, spécialiste autoproclamé de la chose :
https://www.allmusic.com/album/the-catherine-wheel-mw0000196850
Le lien vers le disque, dans sa radicale altérité :
https://www.mediafire.com/file/k79g4fbuinifb0m/DB_TCW.zip/file

____________

(1) à ne pas confondre avec "My wife in the Bush of Georges", film polisson-politique de Avide Burne sur la politique étrangère un peu ollé-ollé du 43ème président des Etats-unis, réservé à un public un peu plus mature que je ne le suis.

mardi 22 janvier 2019

Ian William Craig - Thresholder (2018)

Tant qu'à y être avec des musiciens et des musiques réputées difficiles et encore peu connues des Inrocks et de Télérama, après le saxophoniste fou et vraisemblablement sataniste à ses heures perdues, pour rétablir la balance du côté du Bon, du Beau et du Vrai, et avant qu'il entre dans le Top 100 de la branchouillitude barrée, voici l'alchimiste insensé, qu'on pourra sans doute suspecter de cyber-angélisme après écoute, un cyber-angélisme peut-être sans Dieu, comme un chant religieux qui n'ose pas dire son nom en cette période de sacro-sainte laïcité, qui délivre la bande-son idéale pour se perdre dans la lecture du Anatèm de Neal Stephenson (une sorte d'Au nom de la Rose geek, qui nous dépeint des communautés monastiques également sans Dieu, comme s'ils s'étaient donnés le mot, mais dédiées à la Science et à la Philosophie, sur une planète qui ressemble à la notre mais quand même pas pareille).
Tout comme Colin Stetson, Ian William Craig a déjà publié des brouettes d'albums, celui-ci dépasse un peu de la mouvance de l'avant-garde contemporaine dans laquelle il s'était enkysté à grand renfort de drones craquants, de choeurs célestes enregistrés sur des bandes magnétiques froissées, mutilées et altérées par des machines et de relents du Requiem de Lygety qu'on entend dans 2001 l'Odyssée de l'Espace quand les Chinois (qui comme les Shadoks en leur temps ont débarqué nuitamment sur la face cachée du satellite, ce qui est un gage de plus de leur légendaire fourberie) mettent à jour le monolithe noir qui fait trop peur.

La chronique:
https://www.benzinemag.net/2018/11/21/ian-william-craig-dans-strates-sonores-thresholder/
Le disque :
https://ianwilliamcraig.bandcamp.com/album/thresholder

J'ai menti : la bande-son idéale de Anatèm, c'est le silence, tellement c'est difficile à lire.
Mais ça tue pas le cochon de se donner un peu de mal.

lundi 27 février 2017

Aidan Baker - I Wish Too, To Be Absorbed (2017)

Aidan Baker n'est jamais là où on l'attend.
Des fois ici, des fois , et d'autres fois encore ailleurs, voire nulle part.
On se demande si des fois il n'aurait pas compris de traviole mon article sur les tribulations quantiques de John Scofield contre le principe d'indétermination d'Heisenberg.
Ainsi, le principe d'incertitude, qui voulait que Scofield soit là où l'on ne l'attend pas et que l'on ne puisse mesurer ni sa masse, ni sa vitesse, est ici pleinement réaffirmé dans sa radicale altérité.
Ce qui fait que Aidan Baker, comme Scofield, plus personne ne l'attend, et pourtant il continue à venir.

mardi 9 août 2016

Linear Bells - This is a new world (2016)



Très sympa.
On s'y croirait.
Et quand on s'y croit, on n'est pas loin d'y être.