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dimanche 29 août 2021

Hector Zazou - Chansons des Mers Froides (1995)

Hector Zazou (1948-2008), musicien et compositeur français.


« Les Anglais ont Peter Gabriel, les Américains David Byrne, les Français Hector Zazou » 
Jean-François Bizot

« A chacun ses ennuis. Nixon a l’affaire du Watergate, et moi je vais mourir. »  
Georges Pompidou
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Message de sa maison de disques suite à son décès
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Chers amis,
Nous vous annonçons avec une infinie tristesse que Hector Zazou nous a quittés le 8 septembre 2008 à Paris, dans sa soixantième année, à la veille de la parution d’un nouvel album enregistré en Inde (In The House Of Mirrors).
Explorateur fasciné des musiques du monde, pionnier des expérimentations électroniques, amoureux des voix féminines et des quatuors à cordes, arrangeur délicat et amateur de rock décalé, Hector Zazou n’a cessé de surprendre à chaque nouvel album, naviguant entre les genres pour créer les mélanges les plus subtils.
En témoigne une discographie riche d’albums originaux et souvent précurseurs, tels que Barricades 3 (1976,avec Joseph Racaille), Noir et Blanc (l’album qui posa les bases de la fusion afro-électronique,
enregistré en 1983, avec le chanteur congolais Bony Bikaye), Les Nouvelles Polyphonies Corses (lauréat d’une Victoire de la Musique en 1992), Chansons des Mers Froides (1994, avec Björk, Suzanne Vega, Siouxsie), Lights In The Dark (1998, avec Brendan Perry, Ryuichi Sakamoto, Peter Gabriel) et une quinzaine d’autres, qui lui confèrent une place de premier plan sur la scène internationale.
Réalisateur sollicité, il a entre autre travaillé avec les chanteuses Yungchen Lhamo (Tibet), Sevara Nazarkhan (Ouzbékistan) et Laurence Revey (Suisse), avec le flûtiste galicien Carlos Nuñez ou avec le groupe italien PGR.
Musicien respecté par ses pairs, il a collaboré avec Jon Hassell, Manu Dibango, John Cale, Harold Budd, Brian Eno, Peter Buck, Bill Rieflin, Nils Petter Molvaer, Laurie Anderson, Lisa Germano, David Sylvian, Jane Birkin, Lisa Gerrard, Asia Argento, Gérard Depardieu...
Crammed Discs a eu le bonheur d’entretenir une longue relation amicale et productive avec Hector Zazou, depuis le début des années 80, qui a donné lieu à la production et la publication de dix de ses albums. Le onzième est ‘In The House Of Mirrors’, un disque merveilleux et malheureusement posthume, qui paraîtra le 6 octobre. Nous nous associons à sa famille et à ses proches en ce moment de deuil..
Il nous manque déjà terriblement.

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Nous avons aussi reçu un message de John Warsen.

"Je suis ravi de la découverte de cet artiste en feuilletant un catalogue Crammed Discs à partir d'un article du webzine Rythmes croisés. Hector nous a quittés mais sa musique est vivante à chaque fois que je l'écoute. Cet homme a enregistré de quoi m'esbaubir pendant plusieurs vies. J'ai essayé d'acquérir "Chansons des Mers Froides" auprès de différents fournisseurs légaux, je ne l'ai trouvé nulle part. Qu'à cela ne tienne. Je l'ai pris sur un serveur russe, et le dépose ci-dessous, pour la joie du partage. C'est vraiment magnifique. Dès que je le retrouve au catalogue de quelqu'un, je l'achète. Et je vais en acheter plein d'autres en attendant. Et de toutes façons, je n'ai pas à me justifier auprès de mes lecteurs."

https://www.mediafire.com/file/7farord6j4j9kb6/HZ_SFTCS.zip/file

des liens pour en savoir plus :


https://www.takticmusic.com/portfolio-item/hector-zazou-2

http://www.crammed.be/index.php?id=34&art_id=62

https://crammed.greedbag.com/hectorzazou/

un lien pour en savoir moins :

https://www.youtube.com/channel/UClaa_CwoQEmSo9Mb_M1f91g

samedi 18 janvier 2020

Alessandro Cortini - Volume Massimo (2019)

Vous n'êtes pas responsable de la tête que vous avez, mais de la gueule que vous faites. C'est ce qu'on lit parfois sur la porte du bureau de l'urbanisme où l'on vient humblement demander l'autorisation municipale de construire une cabane à poules au fond du jardin. Une fois la porte poussée, on découvre qu'ils font une tête pire que la  notre.
Avec ses grosses lunettes, Allessandro Cortini ressemble à un ingénieur des Ponts et Chaussées italien un peu suspect dans un giallo [ˈd͡ʒallo] de Dario Argento, mais qui mourra avant la fin, prouvant ainsi sa lâche sincérité de victime. 
Et un peu aussi à Winslow Leach, l’auteur-compositeur qui commence aussi mal qu'il finit dans Phantom of The Paradise.
Voilà pour les clichés.
Sans voir sa tête pour le moment.
Faut me croire sur parole.
Il n’y a pas de sot métier, mais Allessandro est claviériste dans Nine Inch Nails. 
Avouez que ça la fout mal.
Ongles de neuf pouces, ça fait longtemps que j'ai cessé d'être à l'écoute de leur petite entreprise d'épouvante sonique, bien avant qu'ils viennent cachetonner dans le bar minable des génériques de fin de la saison 3 de Twin Peaks. Je ne savais même pas qu'ils avaient un clavier.
Dans le disque d'Allessandro, dont j'ignorais tout avant de le connaitre, ça ne s’entend pas. 
Et on ne voit toujours pas sa tête. 
Ce qu’on voit sur la pochette, c’est deux hommes aux visages masqués par des ornements de cou qui sont à mi-chemin de l’abat-jour Ikea et du cache qu’on met à nos petits amis à poils, à plumes, à cornes et à dards pour les empêcher de se lécher le cul et/ou de s’arracher les fils avec les dents après l’opération. On suppose que le côté lampadaire/mégaphone sert à focaliser la lumière/le son qu’on diffuse sur une zone plus précise, et que le côté blague du vétérinaire permet d’entretenir la démangeaison sans infecter la plaie.
Musicalement, c'est un peu ça : le disque oscille malicieusement entre démangeaison et incandescence.
Incandescence parce que le son des synthés est chaud et analogique, comme dans ces vieux amplis guitare à lampe dont on attendait que le filament soit chaud pour entendre les plonks et replonks qu'on y jouait, monstrueusement amplifiés.
Son chaud et avec du sustain pour une musique froide et sans ornements, ou si peu.
Démangeaison parce que c'est musicalement frugal, on aimerait qu'il y ait plus à ronger autour de l'os, mais non, la fête s'est finie dans les années 70, on est entrés dans un monde post-rock, post-fun, post-tout et sans doute bientôt post-post, et comment ferai-je alors pour poster, et encore, selon les effondrologues les plus en vogue, on n'a encore rien vu.
De l'ambient énervée, agacée ? Quelque chose d'obstiné, en tout cas, retenu mais en tension, sourdement. Pour les catégorisations de spécialistes de la valse des étiquettes, je vous laisse voir avec mes collègues. Ils sont Légion. On murmure les noms de Boards of Canada, de synthwave, de neurasthénie atonale, à moins que j'invente à mesure. Et puis après, je vous laisse passer en caisse. Ca fait trois mois que je l'écoute, mais je viens juste de trouver la vidéo du morceau qui me séduit plus que les autres, et les mots pour le dire.



C'est musicalement retors, vous en conviendrez, mais au niveau vidéo, c'est un peu une image fixe. Comme l'avait osée Piotr Tenmin dans son célèbre film "L'Appel de la nature" tel qu'il est montré dans l'article de la désencyclopédie sur la narration non linéaire pour les nuls. C'est pour ne pas faire fumer les serveurs dans les souterrains climatisés de San Francisco et risquer de refoutre le feu à la Californie que Greta Thunberg a récemment appelé à ne mettre en ligne que des vidéos immobiles, à destination des inconscients qui écoutent de la musique sur youtube.
L'image fixe, c'est le vrai label qualité "développement soutenable" de la vidéo en ligne.
Si on veut s'encanailler un peu et faire la nique à Greta, on peut regarder en douce une vidéo un peu plus arty avec nos deux danseurs lampadaires contemporains qui bougent.



Avec leurs pas chassés et leurs petits quiproquos d'intermittents du spectacle qui projettent leur propre angoisse du lendemain parce qu'ils n'ont pas fait leurs 507 heures, ils font songer aux deux gardiens de phare du film "The Lighthouse" qui retiendraient leur propre lumière, mais l'article a du mal à s'écrire tout seul, alors il faudra revenir plus tard. 
Bon mais alors c'est où qu'on voit sa tête, à Allessandro, qu'on puisse dire du mal ?
Ben c'est là.



Et le disque il est où ?
Ben il est là.
http://exystence.net/blog/2019/09/27/alessandro-cortini-volume-massimo-2019/


mercredi 2 décembre 2015

Les Vivants (1) : Joseph Arthur & autres Obscurs Incornus

Il faut laisser les Vivants enterrer les Morts.
Ce douloureux travail d'enfouissement à coups de tractopelle doit être confié de préférence à des professionnels chevronnés et inspirés, qui ne soient pas rebutés par une actualité qui n'a rien pour réjouir les poètes, hormis ceux qui mettent du vitriol dans leur café du matin. 

J'en connais.

Plein.

Trop.

Alors que Joseph Arthur, aimable troubadour dont un bon quart de la production foisonnante me réjouit les oreilles et le coeur quand j'en lis les lyrics, ben lui c'est pas pareil.
Il faut le voir massacrer en toute bonne foi un standard de l'archange Gabriel (loué soit son Saint Nom) avec sa tronche d'Edouard Baer d'occasion.

.

...ou sortir trois albums la même année quand ça lui chante, sans plus se soucier de l'avis des gars du marketing.
(de fieffés gredins sur le plan spirituel, si vous voulez mon avis)





Bref, il fait un temps à réécouter ses chansons, parfois dégoulinantes d'un appel à la fraternité qui trouvera peu d'échos parmi les enculés, mais quand même, le message aura été passé, on ne trouvera rien à redire et on aura les fesses propres.

Ainsi de Travelos as equals qu'on trouve sur l'album Redemption city
le bien nommé, ou encore La ballade de le Bouggie Christ (avec les paroles incrustées dans la pochette including des vrais bouts de la vraie croix)

...Roger, remets-nous la même en live, l'autre on l'a trop crucifié et y s'en est pas remis.





Et sinon, pour varier les plaisirs :

Harmlessness  : The World is a Beautiful Place & I am No Longer Afraid to Die
...argh trop tard...

ps : cette photo n'est pas tirée de mes films de vacances avec BlasphémaTorah®.
J'insiste.