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mardi 15 avril 2025

Zappa In New York [40th Anniversary Deluxe Edition] (2019)

2023 :

Du temps de son vivant,
Frank Zappa z'abitait chez ses parents.
C'est faible, je sais, mais je suis en convalescence.
J'aimerais pas vous y vouar.
...soudain, et sans aucune transition avec le silence qui précède ce rien, sort "Funky Nothingness", un nouvel album de Frank Zappa. Quelle vitalité, pour un musicien décédé en 1993 !
Alors, Zappa, pas z'à pas ? 
L'album regorge de choses variées et inédites, période Hot Rats (1970). 
Mouais. Ca va faire comme à chaque fois : les adorateurs adorent, les indifférents s'en  tamponnent. 
Et est-ce que Frank Zappa n'aurait pas un peu mal vieilli depuis sa mort, comme je le radotais déjà en 2017
Ou alors c'est moi. 
Bien que je ne sois pas encore mort, enfin je suppose, y'aurait des indices, par exemple, il y aurait des mouches dans mon bureau, comme dans The Torture never stops : "Flies all green and buzzin' / In this dungeon of despair", enfin, il y en a, parce que ma femme a laissé la porte de la cuisine d'été ouverte et que les mouches adorent s'engouffrer dans la pièce adjaçente, mais elles sont noires, et elles ne sont pas toutes sur moi. C'est encourageant. Et mon bureau a cessé depuis un moment d'être un donjon du désespoir, faut pas pousser non plus. En lisant les 3 volumes de sa biographie au Castor astral, j’apprends aussi à dissocier l’homme Zappa de l’œuvre zappatiste, encore mieux qu’avec Polanski; même si avec Polanski, c’est moins z'eazy qu’avec Dieudonné, malgré son sketch sur le cancer, qui n’est pas mal, faut reconnaitre. 
et en plus, il avait un bon coup de fourchette
Mais la personne Dieudonné me révulse un peu.
Je peux pas rire avec n’importe qui. 
Et je découvre que Frank Zappa, comme Ramon Pipin et Jak Belghit, ne vivait que par et pour la musique. 
"Information is not knowledge. Knowledge is not wisdom. Wisdom is not truth. Truth is not beauty. Beauty is not love. Love is not music. Music is THE BEST."  Rhâââ ! je le connaissais pas, ce Zappaphorisme, digne d'un mystique hindou ! 
Il me ravigote, en ces temps où plein de musiciens géniaux, dont un bon paquet d'inconnus au bataillon, persistent à trépasser. Heureusement que leurs œuvres leurs survivent, surtout quand on se donne la peine de les écouter. Sinon, elles restent dans aussi mourues que leurs auteurs, comme mes vinyles au fond du garage.
=> La playlist de l'album : 


2024 : 

Moi aussi, faudrait que je pense
à me faire décoincer la glissière
avant qu'il soit trop tard
J'hésite pendant des mois à écouter l'album. Plus ça va, plus le nombre de disques que je n'ai pas écoutés augmente. C'est vertigineux; j'en ai des sueurs froides; alors, je tergiverse; mais c'est décidé, j'arrêterai de procrastiner dès demain. 
Je ne suis pas un vieillard maniaque et zappaphile, la période Hot Rats, je ne la connais pas bien, je ne veux pas me noyer dans 3 heures d'enregistrement, comme à chaque fois que sort une putain de Deluxe Edition. Je suis en train de relire les recueils du Journal de Spirou de l'an 1970, qui était quasiment ma seule source d'information fiable à l'époque, et ils n'en parlent pas du tout, de la période Hot Rats de Zappa
Là où j'ai pied, chez Zappa, c'est entre 1975 (One Size Fits All) et 1981 (Shut Up 'n Play Yer Guitar, que je peux écouter plusieurs jours en boucle avant que les voisins n'appellent la police). C'est peu, dans le long fleuve impétueux de sa trajectoire artistique. Heureusement, un site d'auditeurs de disques rétablit la vraie valeur des artistes et de leurs œuvres, loin de la mafia des rock-critiques vendus aux maisons de disques et aux annonceurs de publications périodiques, là c'est la voix du peuple qui s'exprime, en tout cas la voix de la fraction du peuple qui s'exprime sur les forums d'auditeurs de disques plutôt que dans la rue, parce que dans la rue, personne n'évoque Zappa, c'est un marché de niche et les chiens s'en foutent, arf. Concernant Funky Nothingness, les amateurs non-professionnels apprécient, mais seuls deux passants ont laissé un avis, et on peut les suspecter d'être zappaphiles.
J'écoute les 3 CD, mais je ne suis pas dedans. Alors j'en écoute d'autres, comme "One size fits all", débordant d'une musicalité paroxystique sans être englué dans l'habillage parodique traditionnel et un peu nihiliste du père Z. C'est l'engrenage.

janvier 2025 : 

Contrairement à ce qu'on peut lire ici et là
mais surtout là sur internet,
Zappa n'a jamais écrit pour Lynch
la musique d'un ballet
à base de sonde urinaire
et de jambon à l'os.
Mais ça aurait pu.
L'année ne commence pas bien, j'ai dû trop réécouter Zappa, mais c'est lui qui m'a provoqué, aussi, il avait beaucoup trop réenregistré, et j'ai chopé comme lui un Prosper de la cantate. Youp la boum. La différence c'est que je suis dépisté à temps, on me laisse même le choix entre la radiothérapie et la chirurgie. Pendant l'ablation rituelle de l'organe défectueux, aussi appelée prostatectomie radicale par coelioscopie, l'urologue me fredonne "The Torture never stops", ritournelle zappaïenne. Je m'en fiche, je dors du sommeil de l'anesthésié général. Reprenant mes esprits quelques jours plus tard, j'esquisse un pas de deux, en hommage à David Lynch, qui vient de nous quitter, c'est mon désormais célèbre "autoportrait à la sonde urinaire et au jambon à l'os", mais voyant que je reprends du poil de la bête et que je recommence à me donner en spectacle, les infirmières me retirent la sonde au bout de 12 jours, et il me faut alors réapprendre à pisser. C'est une autre paire sans manche, mais le kinésithérapeute m'induit 20, puis 30 milliAmpères d'électricité dans une sonde anale, le courant passe entre nous et ça m'aide à localiser mon périnée. Une femme qui accouche sait spontanément où ça se trouve, mais les mecs accouchent assez rarement, ou alors de souris, et c'est plus compliqué.

mars 2025 : 

Mon cousin, commandant de bord à Air France et assis sur la branche prétendument "gagnante" de la famille, 53 ans, met fin à ses jours, sans un mot d'adieu, laissant veuve, enfants, parents, veaux, vaches, cochons, couvées, se démerder avec ça. 
Avait-il écouté « Suicide Chump » de Frank Zappa avant de commettre l'irréparable ? c'est ce que l'enquête devra déterminer.

« Trouve-toi un pont et fais le grand saut
Arrange-toi juste pour réussir du premier coup
Car il n'y a rien de pire qu'un suicide raté »
Frank Zappa « Suicide Chump »

Au moins, il n'a pas entrainé avec lui dans la mort les 150 passagers du vol 4U-9525 de Germanwings. 
Au moment ultime, le pas de côté par rapport à l’horrible engrenage des pensées funestes lui a été refusé, ou il n’a pas pu le concevoir, y'avait pas la hauteur sous plafond, aucun ange ne l’a effleuré de son aile poilue, enfin bref, ça s’est pas fait, et à la place, ce qui s’est fait est assez moche pour tout le monde, et encore, y’en a de reste. Il a cru pouvoir faire cesser la souffrance en mettant un terme à la source de toute sensation : lui-même. L'immense tristesse surnuméraire que doivent se partager les survivants du crash, c’est l’affreux « allez vous faire voir » que la mort volontaire dessine silencieusement dans le dos des suicidés qui ne laissent pas de message d’adieu. 

J'hésite à offrir « Suicide Chump » à ses enfants pour les consoler d'avoir perdu leur papa, qui était un chouette gars. On peut partager la peine, immense, sans chercher à la multiplier par des observations inappropriées. A la place, j'écris à mon oncle et à ma tante, pour leur expliquer combien les mécanismes du désespoir qui mène à l'irréparable sont souterrains : la dissimulation à ses proches, en même temps que l’affaiblissement de la conscience de soi, au fur et à mesure que le cancer dépressif te dévore l'âme comme l'adénocarcinome te dévore la prostate puis colonise ses faubourgs si tu n'es pas dépisté à temps, parce que tu es passé au travers des milliers de messages de prévention qui t'ont été adressés, tu ne te sentais pas concerné, tellement tu te croyais immortel. Les femmes vont très facilement se faire dépister les seins et les ovaires; pourquoi planons-nous si haut au dessus des lois statistiques ?

On prévient plus facilement un cancer de la prostate que la tentation d'en finir.

Je dis aussi à mon oncle et ma tante qu'il ne sert à rien de culpabiliser de n'avoir pas su voir les signes avant-coureurs du passage à l’acte : tout est caché, rien ne dépasse. C’est invisible, jusqu’au moment où la souffrance prend le dessus sur tout le reste, même l’amour de ses proches. Inutile de rajouter mon émotion à la dévastation. 
Et j'évite de la ramener avec Zappa. C'est vrai, quoi, c'est pénible, à la fin.

2020 : 

Brusquement, cinq ans plus tôt, on se recueille en silence devant la dépouille de la moitié du duo des n'hommes Dédé et Mireille
C'est pas facile d'accéder au silence intime, parce que la partie fraichement défunte a choisi ante mortem de faire diffuser "Bobby Brown" de Frank Zappa, version Sheik Yerbouti, pendant la cérémonie d'adieux au funérarium. Y aurait-il une chanson de Frank Zappa pour toutes les circonstances de la vie quand elle touche à sa fin ? Sa veuve et ses 4 enfants s'étreignent ensemble et se couchent quasiment sur le cercueil contenant la dépouille de leur papa dans le civil, alias notre copine non-genrée dans notre vie d'artistes ultra secrète, voire carrément confidentielle.
Quelques jours plus tard, je tombe sur « Zappa », le flim, une nouvelle biographie vidéo avec plein d’archives inédites cédées par la famille, que je repompe avidement.
à l’intérieur, je découvre un extrait d’émission télé :
"Frank Zappa, dead at 52. His wife and all four children were with him." 
Je suis troublé.

Le meilleur endroit pour écouter Zappa au funérarium, c'est sous l'ampli de DJ Chimio.


avril 2025 : 

Je découvre Hot Rats (1969), magnifique !
Ainsi que la Deluxe Edition du Zappa in New York avec Jean-Luc Ponty (en fait c'est pas lui du tout, y'a longtemps qu'il a quitté le groupe, mais je crois le reconnaitre à l'oreille, mwahahah, quelle cruche !) Peut-être le meilleur enregistrement public de Frank Zappa de l'année 1978 ! avec 4 CD de versions inédites et un livret, que je vous joins, parce qu'on n'a que la joie qu'on se donne, tout frétillant de précision taxinomique. On y apprend la playlist de chaque concert, qui jouait de quoi, et ce qu'ils avaient mangé la veille. Tout est pardonné. Un collègue de travail rencontré dans la salle d'attente de l'anesthésiste avant la biopsie et qui se révèle avoir la même maladie que moi est lui aussi fan de Zappa. Notre relation prend un tour plus chaleureux.
Comme dans la chanson d'Yvan Dautin : 
"on s'donne du mal, jamais du bien 
J'perds les pédales, ça crée des liens!" 

Moralité : si vous êtes un mâle masculiniste de plus de 50 ans, et même si vous ignorez tout de Frank Zappa, allez donc faire un bilan sanguin tous les deux ans, ça tue pas le cochon, et ça vous évitera nos tragiques mésaventures.


Jean Verrat s'est proposé pour incarner Frank Zappa
dans un biopic encore à l'étude chez les zinzins de Hollywood,
mais vu les fluctuations boursières de la société du spectacle,
 on n'est pas sûrs que ça se fera.

jeudi 5 septembre 2024

Frank Zappa - Deutschlandhalle Berlin (1978)

 - Un problème assez gênant avec Frank Zappa, c'est qu'il ressemble beaucoup à mon oncle Jeff quand il était jeune et qu'il se croyait drôle, alors qu'il faisait des blagues lourdingues et assez pénibles pour son entourage, mais on se sent parfois obligé de ricaner en chœur pour ne pas remettre en cause l'équilibre relationnel au sein du système familial, parce qu'on sait que l'individu - symptôme est l'arbre qui cache la fantômette, et qu'après votre coup de gueule, la famille se débrouillera pour choisir un autre symptôme, et que vous n'avez pas envie que ça tombe sur vous.

Ceci est la pochette d'un disque qui n'existe pas,
du moins dans la discographie officielle.
C'est soi-disant un Live FM Broadcast
At The Deutschlandhalle, Berlin, 
Germany, 15th February 1978.
Mais même ça, c'est sujet à caution.
 - Le second problème assez net avec Frank Zappa, c'est qu'il a introduit la farce dans le rock, qui jusque-là se complaisait dans une posture masculiniste assez égotiste;  mais que reste-t'il d'une parodie quand plus personne ne se souvient de qui elle se moquait ? Chez Zappa, heureusement, malgré le temps passé, et l'affadissement certain du versant gotlibien, un certain nombre de portraits et d'observations restent valides, car le moraliste affleurait sous le satiriste. Et mon oncle Jeff Zappa n'est pas uniquement écouté par des sociologues étudiant l'Américain moyen des années 70.

- Le troisième problème un peu embêtant de Frank Zappa, c'est qu'il n'a que très peu dormi entre 1965 et 1993, ses biographes ont repéré trois micro-siestes, l'une en 1972, pendant l'enregistrement de Waka/Jawaka, la seconde en 1981 à l'occasion de la promo de Shut Up 'N Play Yer Guitar, et la troisième pendant une séance de chimiothérapie qui ne devait malheureusement pas le guérir du cancer de la prostate, mais il a brièvement ouvert les yeux pour annoter une page de la partition qu'il était en train de composer, et  de ce fait, cette dernière sieste est niée par ses ayant-droits, et sa discographie reste une jungle inextricable d'enregistrements studios, de captations publiques parsemées d'overdubs, de disques semi-officiels et d'enregistrement pirates réhabilités à peu près partout, même par le Parti Communiste Chinois, qui est pourtant le premier à contester les règles de l'Organisation Mondiale du Commerce quand ça l'arrange.

- Ce qui nous donne le quatrième problème, qui est bien ennuyeux, avec Frank Zappa : pour s'y retrouver dans cette overdose permanente de surabondance, il faut consulter des ouvrages spécialisés, ou tomber par hasard sur le site de référence, qui rend aussi maboul que l'était ce pauvre arabe dément de Abdul Ger'al-Darmalin.

la playlist du disque qui n'existe pas

 - Ce qui engendre le cinquième problème assez agaçant avec Frank Zappa, dont les adorateurs sont aussi pénibles à écouter que mon oncle Jeff, et qui peinent à parler d'autre chose que de leur Maitre. Heureusement, on peut couvrir leur babillage de geeks mal grandis avec n'importe quel disque de Frank, qui ne vivait que pour composer, comme on le découvre dans le film qui lui fut consacré par Alex Winter en 2020, principalement composé d'interviews de lui et de ses très proches.
https://www.muziq.fr/zappa-le-film/
Ce qui frappe, dans ces interviews, indépendamment de ce qu'on peut penser ou non de sa musique, c'est l'absolue clarté d'esprit dont il faisait preuve, et l'inconcevable liberté qu'il avait su conquérir en lui-même. Et comme le rappelle le jeune Thomas Jefferson en exergue de "Frank Zappa Et La Dînette De Chrome",  « Le prix de la liberté, c’est l’éternelle vigilance. »

un adorateur de Zappa reçu en audience privée par le Maitre

 - Pour la faire courte et éviter de créer le sixième problème vraiment rédhibitoire avec Frank Zappa, je dirais que cet enregistrement d'un concert de début 1978 à Berlin restitue très bien la puissance d'un orchestre pharaonique (Patrick O'Hearn, Terry Bozzio, Adrian Belew, Peter Wolf, Tommy Mars, Maurice Dubrignoulet) qui parcourt à fond les vélos le répertoire des albums officiels de l'époque (Zappa in New York, Sheik Yerbouti) avec entre autres des versions très réussies de Torture Never Stops, Bobby Brown, Yo'Mama, ainsi que d'hilarants intermèdes parlés où Zappa délire sur les groupies allemandes. 

le disque qui n'existe pas :


la note de pochette du disque qui n'existe pas

Pour aller plus loin :
 

mercredi 10 octobre 2018

Frank Zappa - Suicide Chump

Je n'aime pas trop ce slogan, qui m'évoque le pire de Rémi Gaillard :
"c'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui"
Il ne faut pas opposer artificiellement comme je le faisais jadis dans l’article précédent d'avant-hier les Anciens et les Modernes, monter le bourrichon des pochettes de disques sur lesquelles on déchiffrait les paroles des chansons et descendre en flammes les clips youtube farcis de commentaires où le bon goût le dispute à l’érudition. 
Il y a aussi plein de disques sur lesquels on n’a jamais pu lire les paroles des chansons parce qu’ils ne les avaient pas mises, et grâce à internet, outil de la connaissance relativement absolue on peut aujourd’hui les trouver et commencer à les traduire pour augmenter la plasticité de son cerveau et retarder le déclin cognitif, ce qui est une façon polie d’évoquer un sujet délicat à aborder en ma présence puisqu’il s’agit de faire reculer l’âge auquel on radotera tout seul sur son blog, et que j’ai commencé il y a une bonne dizaine d’années sur celui-ci, sans parler des autres pour lesquels il y a prescription. 
Hier par hasard j’ai découvert une chanson de Frank Zappa parlant à mots couverts d’un sujet délicat à aborder en ma présence puisqu’il s’agit des gens qui ratent leur suicide, sujet traité sur le mode de la franche rigolade, quelque part entre Gotlib et Hara-Kiri (le journal). 

« Trouve-toi un pont et fais le grand saut 
Arrange-toi juste pour réussir du premier coup 
Car il n'y a rien de pire qu'un suicide raté » 
Frank Zappa, « Suicide Chump »

Un truc qu’on ne pourrait sans doute plus faire aujourd’hui, et que même avant-hier c’était franchement osé.


Grâce à internet, j’ai alors assez rapidement :

- découvert les 4 albums officiels sur lesquels la chanson apparait dans des formats variés
ainsi qu’un certain nombre d’albums pirates présentant des versions mutagènes qui dès lors commencèrent à exciter ma convoitise.

- compris que pour les paroles de pochette c’était sans doute cuit, ancien Zappatique Anonyme aujourd'hui rétabli je suis bien placé pour savoir que jamais Zappa n’inscrivait les paroles sur les pochettes de ses albums live.

- envisagé une autre approche plus transdisciplinaire (j’ai tapé « Suicide Chump lyrics » dans google) et du coup j'ai eu la traduction de la chanson en prime, ce que je n'aurais jamais eu sur la pochette du disque

- pris conscience avec effarement qu’il existait des Gardiens du Temple Zappaien qui disposaient de téraoctets de concerts pirates restaurés et mis à la disposition du public assez fouineur pour y accéder (je n’ai pris que le strict nécessaire, à savoir 27 Gigas)

- Eu la révélation tardive (il était déjà 23h40 avec ces conneries) d’une version live alternative et absolument géniale de la chanson mais dont les paroles semblaient diverger radicalement de la version officielle, bien que la frontière ait toujours été floue chez Zappa, en particulier il était question de sentir les chaussures d’un nain (I think I'll even smell Midget's shoes)



- Poursuivi comme un forcené mes investigations chez les Zappatiques pour dégoter une version intégrale de ces paroles alternatives jusqu'à ce que je les trouve



Promptement déniché chez les obsédés du signifiant l'explication sur l'odeur de chaussures du nain, puisqu'il s'agissait en fait d'Arthur "Midget" Sloatman (one of Gail's brothers) et que Adrian Belew l'a mentioned in his blog entry about joining Zappa's band. 

- Comparé l'approche classique de Zappa et l'approche moderne de Thiéfaine du suicide :  
[Erratum Corrigare] chez Zappa, il ne s’agit pas de brocarder l’aspirant à l’Annihilation, dans l'intro parlée de la version de Suicide Chump interprétée au Palladium de NYC le 1978 10 31 téléchargée sur le site des Zappatiques et consommée sur place tellement j’avais acquis ce soir-là de plasticité cérébrale, il ne parle que des gens qui prétendent vouloir commettre un suicide, et qui n’arrivent à rien faire correctement, et pourquoi est-ce que toujours ils fuckent it up, pourquoi ne peuvent-ils get it over with, et why vous appellent-ils à 4 in the morning pour vous dire combien ils ont tout raté… il se rit de l’égo pleurnichard qui proclame vouloir en finir, mais se soucie de ne pas abîmer son visage pour qu’on puisse l’identifier, et lui prodigue ce simple conseil : si c’est ça que tu veux, vas-y, fais-le.
C’est le conseil qu’on m’a donné un jour où j’en avais besoin, et ça m’a bien calmé.
L’attitude de Thiéfaine est plus ambiguë : l’Univers est ontologiquement défectueux (le monde est à l’agonie et mon pétard est enrayé) mes désirs sont condamnés à rester insatisfaits, c’est donc l’impasse existentielle totale. "Je n'ai plus rien à perdre, mais j'en veux pour ma fin".
Raison de plus pour ne pas aller le voir à son "Préretraite Tour 2018" malgré les bons moments que j'ai pu passer avec lui dans ma jeunesse.
Aah, Hubert-Félix, que n'es-tu resté poète surréaliste, et que ne me suis-je méfié des ordinateurs en renonçant à la boisson.

[Edit] 
j'ai collecté les 4 versions de la chanson dans un fichier zip :
https://www.mediafire.com/file/1773m877dnuckfo/Suicide_Chump_.zip/file
largement de quoi être dégoûté à vie.

lundi 8 janvier 2018

No w0man No p0rn : le Director's Cut (2018)

Pour une fois, je vais être franc avec vous, c'est à dire avec moi, puisque je viens de recevoir mes papiers militaires pour partir à la guerre avant mercredi soir une lettre anonyme et pourtant toute simple de

Stephen JOURDAIN, écrivain français, 1931-2009

« Je suis le secret enfoui dans l'odeur de l'herbe fraîchement coupée, dans le houououhh du vent s'engouffrant dans le conduit de cheminée, dans les cent mille doigts de l'averse de neige, dans la nacre d'un matin de printemps, dans le message muet d'un alignement de marrons d'Inde, dans la déclivité de la plage et la danse des poux de sable ; je suis ce qui jadis vous rendit vivant, je fus l'instigateur de tous vos émerveillements, de tous vos étonnements, je suis l'unique raison pour laquelle quiconque, jamais, s'aima et aima, je suis le secret qui irrigua chacun de vos secrets d'enfant, je suis l'ange que tout enfant porte en filigrane et que vous avez tué. 
Je suis vous. »

donc, tout ce baratin fumeux qui fleure bon le new-age old fashion mais avec une touche de french touch, pour vous dire qu'au jour d’aujourd’hui d’hier,
il faisait un temps à faire du montage vidéo



et pourtant
j’aurais mieux fait de faire du bricolage
c’est décidé, demain j’essaye FCP X 10.4 au bureau
c’est moins dangereux
autant pour mes velléités de reprendre la guitare
mais c'est pas rave
je vais aller m'acheter un micro usb
et je ferai du Garage Band sans les mains

JW, le roi du cut

En ce qui concerne la compile, je ferai la pochette plus tard,
je suis au bureau
si vous croyez que j'ai que ça à faire...


http://www.mediafire.com/file/u0u8dwp8riy8261/2018_no-w0man-no-p0rn.zip




[Mercury Records Audiophile Deluxe Edition] 

 [Edit] 

Stephen Jourdain m'a appelé pour savoir où j'en étais avec la pochette.
J'avais complètement oublié.
La voici.


mardi 4 avril 2017

Frank Zappa - Chicago '78 (2016)

Frank Zappa a terriblement mal vieilli depuis qu'il est mort, ou alors c'est moi.
Alors que je redécouvre sa Discographie à Travers les Ages, et surtout les 18 versions de The Torture Never Stops publiées de son vivant, je me dis que ce qui a le moins bien traversé le temps dans son oeuvre c'est le côté Gotlib gauchiste, dont je n'ai jamais été un grand fan, principalement parce que 90% des références socioculturelles m'échappaient.
Mais sans doute que la société américaine ne faisait rien qu'à prêter le flanc à ces hénaurmes parodies, orchestrées comme des comédies musicales, avec une affreuse virtuosité jazz-rock seventies.
Et qu'elle a engendré Zappa pour atteindre sa propre rédemption, mais que quelque part en chemin ça a foiré grave comme dans un roman de Dick, personne ne l'a écouté sinon les Zappaïens déjà acquis à la Cause, et ils ont eu Trump en châtiment de leurs excès.
Essayez de convaincre un Zappaïen d'écouter autre chose que Zappa.
Essayez de faire écouter Zappa à quelqu'un qui n'est pas Zappaïen.
Bon courage.
En intro parlée sur l'un des morceaux joués lors de cette prestation à Chicago en 1978, on entend Zappa dire "I want to make this show as different as possible from the last one", et ça résume tout son travail. C'est quelqu'un qui avait sa période rose, elle durait un quart d'heure, puis soudain sa période verte, puis bleue, et au bout de la semaine il avait un album. Avec des trouvailles incroyables dedans. 
Si j'avais été sa femme, ça m'aurait énervé, parce que j'ai cru remarquer que les femmes apprécient une certaine constance dans ce qu'on affirme en tant que leur mec. Ca les défrise pas trop que souvent femme varie, bien fol qui sale s'y fie, mais qu'on se risque à varier dans nos valeurs auto-proclamées, et bonjour les sushis à la grimace.
Zappa n'a cessé de chercher, de bricoler, de muter, jusqu'à la fin, en studio et sur scène, comme une publicité vivante pour l'impermanence des phénomènes dont nous bassinent les bouddhistes.
Ca servirait à rien de faire une biographie pipeautée, la vraie est encore plus incroyable.

Vu à la FNAC.
Emprunté sur le NET.
Ecouté au BUREAU.

http://uploaded.net/file/ig518jov

Chicago '78 est le Official Release #108 de son abondante discographie.
Tu m’étonnes qu’il y ait de quoi se noyer.
Surtout si on n’a jamais appris à nager.
Mais il ne faudrait pas laisser Zappa aux thuriféraires de son oeuvre, c’est tous des frangins du fils à pénible.

mardi 7 février 2017

Frank Zappa - Rat Tomago (original unedited version)

Ce matin, c'est que du bonheur :
dans l'affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy est renvoyé en procès pour financement illégal de campagne électorale.

Et Fillon s'excuse d'avoir fait des trucs légaux.
Cerise sur le gateau, Alain Soral est menacé de mort par le Mossad.
C'est pas trop tôt.

Je sais, c'est mal de se réjouir du malheur des autres, mais s'il faut attendre le bonheur des siens, on n'est pas couchés.
Frank Zappa me permet de laisser éclater ma joie.
En plus on entend Pénélope qui pousse des petits cris d'orfraie dans le fond.


lundi 28 décembre 2015

Odezenne : Dolziger Str. 2 (2015)



Odezenne : Meilleure surprise de l'année pour moi, mais des fois il m'en faut peu.

J'ai tendance à me mélanger les crayons entre leur EP 5 titres "Rien" et l'album "Dolziger Str. 2" parce que j'ai acheté toute leur discographie d'un coup,  et que depuis, je n'ai plus toute ma tête.

Je ne les écoute pas souvent, parce que c'est assez toxique, mais en même temps il y a là-dedans une forme de chamanamanisme verbal qui me réjouit.

http://dynamhit.org/odezenne-rien-ep/



 Bouche A lèvres / Lyrics :

Pin pin pin

Souvent la tête dans la cantine, je dessine je dessine
Le gout amer de ta cuisine, mes babines mes babines

Et je finis par voir des gens, des grands avec des gants
Le visage gris des jours semblants, des gens avec des chiens
Je les vois creuser des enfants, avec du cran avec les mains
Mélange le noir avec le blanc, jeu de reins, jeu de vilains
Ils ont des laisses autour des gants, des fesses, des seins
Redonne moi l’heureuse d’avant, je peins, je peins
On oublie tout on oublie rien, je crains, je crains
Que mon reflet dans ta rétine me dédessine, me dédessine
Vivre avec un corps c’est comme vivre avec un mort
Alors je ferme les yeux quand j’dors et j’attend qu’elle dise encore
Mais qu’il est faux ce bel accord, il grince avec nos dents
Mais qu’il est fourbe ce corps à corps, il m’a pincé jusqu’au sang

Souvent la tête dans la cantine, je dessine, je dessine
Le gout amer de ta cuisine, mes babines, mes babines
Et je finis par voir des gens

Pin pin pin

Souvent la tête dans la cantine, je dessine, je dessine
Le gout amer de ta cuisine, mes babines, mes babines
Et je finis par voir des gens

Pin pin pin
Pin pin pin

Souvent la tête dans la cantine, je dessine, je dessine
Le gout amer de ta cuisine, mes babines, mes babines
Souvent la tête dans la cantine, je dessine, je dessine
Le gout amer de ta cuisine, mes babines, mes babines
Souvent la tête dans la cantine, je dessine, je dessine
Le gout amer de ta cyprine, mes babines, mes babines
Et je finis par voir des gens, encore, encore
Et je finis par voir des gens, encore, encore
Et je finis par voir des gens, encore, encore
Encore, encore, encore, encore
Et je finis par voir des gens, encore, encore, encore


samedi 19 décembre 2015

Rencontres Trans Musicales de Rennes (2O13-2015)



"J'ai peut-être eu plus de plaisir dans mes amours, en finissant par cette compile baisée, que vous n'en aurez jamais dans les vôtres, en commençant tout au moins par là".

Confessions
 d'un Mellow Man à une routière Roturière de Ruisseau
Jean-Jacques Rousseau

http://www.mediafire.com/download/n5tmwavacv3ag84/TRANS.zip



Des trouvailles comme s'il en pleuvait dans les arbres
pour cette compilation recomposée des Trans Muzs Rennaises, dont vous êtes maintenant familiers.

samedi 14 février 2015

[Repost] Lancinances & Lutherianisme : Massive Attack : Heligoland Remix EP (2010)

9 juin 2012

Paradise Circus, c'est un morceau de Massive Attack qui m'avait pas vraiment frappé, sur Heligoland qui ne m'avait pas transporté non plus, parce que depuis Mezzanine je trouve que c'est quand même bien moins intéressant, et puis ils ont perdu 3 membres d'origine sur 4 aussi, faut dire ce qui est, mais à force d'entendre cette rengaine électro-cold dub dans le générique de Luther, la série anglaise avec Idris Elba, ça finit par porter sur le système.
Je pense aussi que tous les récepteurs synaptiques mis aux chômage par l'arrêt des drogues se mettent en veille technologique, et puis quand il y a quelque chose d'un peu obsessionnel qui passe à leur portée, paf, ça leur fait l'apéro gratuit. 
En tout cas, Paradise Circus, j'en ai dénombré une dizaine de remixs, dont une prestation live bien lourdingue.



et une version complètment méfu la ketmo pas dénuée de charme.



et comme par hasard, le clip original, pas piqué des hannetons non plus.
Rien qu'à l'écoute et à la lecture des paroles, j'étais certain que le clip finirait comme ça.






Quand la morbidité, le mal et la glauquitude atteignent un tel degré de sophistication dans leur expression artistique et surtout commerciale, comment résister à leurs sirènes ?

[Edit] 18 janvier 2015

Je suis au milieu de la saison 3 de Luther, de plus en plus glauque, mais personne ne m'oblige à regarder, n'est-ce pas ?
Ca me change un peu de Charlie Hebdo.
Et Idris Elba reste impérial et plus qu'humain.
Donc je réentends puis réhante les remixes de "Paradise Circus" sur Heligoland remix EP, je retrouve mon article, et l'enrichis du disque (supprimé ensuite par le ministère du Blasphème et du download)
Je ne sais pas si DJ Croqu'mort a passé du Massive Attack à l'enterrement de Charb, à mon avis ça l'aurait fait grave...yard.

Ou alors un morceau super-déprimant de The Bug, que je retrouverai demain.


dimanche 8 février 2015

Daniel Lanois – Flesh and Machine (2014)

Je n'avais plus pris de nouvelles de Daniel Lanois depuis son premier album solo, Acadie, en 1989, qui me plaisait bien, mais je l'ai beaucoup écouté dans une mauvaise période de ma vie où j'étais très souvent pris de boisson, alors que lui n'était cajun.
Donc j'avais pas trop envie que ça me remonte par la tuyauterie, une fois que j'eus cessé de rendre à Jacob Delafon ce qui lui appartenait.
Et puis j'avais lu une critique comme quoi il n'était pas terrible, son dernier album, à Lanois.
Pourtant, sa carrière de producteur me laisse pontoise. Et j'ai quelque part dans mon disque dur trois side projects de lui à écouter.

Celui-ci célèbre la fusion de l'homme (en tout cas sa chair) et de la machine.
Je dis fusion, mais je pourrais aussi bien évoquer les mots-clés suivants :
combat, dialogue interreligieux, théorie du bordel ambient, Radiohead bourré sous acide, absence totale de vieilles chanson cajun.
Comme disaient les frères Kouachi, je vous laisse juges.

http://exystence.net/blog/2014/10/26/daniel-lanois-flesh-and-machine-2014/

lundi 24 février 2014

Brassens - Echos d'aujourd'hui (2013)



J'ai un copain qui m'en veut un peu d'avoir selon lui assassiné Brassens le lendemain d'un concert de Motörhead.
Que dirait-il de ce palimpseste ?
Je ne parviens même pas à reconnaitre certains titres, tant le matériau d'origine a été raclé et repeint.
Et pourtant, en Brassens j'ai bac + 12 facile.
Nonobstant, it's alive, et la plupart de ces interprétations, en javanais, en ourdou, en wollof ou en portugais, prolongent la vie et le rayonnement artistique et spirituel du père Georges, qui n'eut pas d'autre descendance connue que les Brassens not Dead, finalement aussi scolaires que moi dans leur approche du monument aux mots.
Mention spécial au "Roi des Cons" en mongol, celui-là même qui vient d'être détrôné en Ukraine, comme quoi tout arrive, et même parfois des trucs bien.

mardi 19 mars 2013

Igorrr - Hallelujah (2012)

Sur le blog "J'ai tout vu, tout lu, tout bu", qui ne cache pas son ambition encyclopédique, à moins que ce ne soit sur celui des Immortels, qui ambitionne une certaine longévité, j'ai entendu parler de Igorrr, classé dans le genre Breakcore / Classique / Religieux.
Alors, tel le blaireau moyen, je consulte le wiki : "Le breakcore est un genre musical qui fait partie de la musique électronique et qui mélange des éléments de jungle, hardcore, techno, illbient et IDM, le tout saupoudré de ruptures de rythmes et de références sporadiques au happy hardcore, au rap, au funk, à la noise, etc. pour donner un son orienté breakbeat, agressif, très dynamique, peu monotone, souvent teinté de notes d'humour et de dérision, de samples de voix."
Aaaah, ok, ok.
Ben pourquoi ? dirait Jean-Pierre Papin ?
Et à l'écoute, ça donne quoi ?
Mon épicière me vante les charmes de ce produit :
"Dans les faits, Venetian Snares qui sodomise Bach sur fond de black ou death metal plus ou moins grotesque, sous la houlette de Fantômas ; mais leurs potes jazz, lounge, flamenco et compagnie se joignent également à la partouze musicale (avec aussi d’inoubliables poules balkaniques, pour la forme)… Igorrr, c’est un projet complètement taré, qui part dans tous les sens, et place sa musique, d’une complexité rare, sous le sceau d’un humour rafraîchissant."


Aaaah, ok, ok.
Ben pourquoi ?
Et pourquoi pas ?
http://www.myspace.com/igorrrrrrrrrr

Et pour trouver leur dernier album, ben j'ai trainé sur un serveur russe, qui m'a affirmé que Напрасно вы думали что сможете так просто уйти на заслуженные праздники под аккомпанимент какого-нибудь Френка Синатры, ce que je veux bien croire sur parole, et puis voilà :
http://depositfiles.com/files/qxbyw1eni

Bach jammant avec Amon Tobin et Motorhead, c'est de la musique de chanvre, quoi.
Il y a au moins un morceau hilarant avec des poules et des tziganes, c'est toujours ça de pris.

samedi 29 décembre 2012

Said the gramophone

Il y eut une époque lointaine où les Inrockuptibles étaient une somptueuse revue à dos carré, éditant irrégulièrement des CD bourrés de trouvailles musicales, qu'on ne pouvait recevoir que grâce à l'abonnement, et on avait alors l'impression d'entrer dans le Saint des Saints Musicaux et de faire partie des Heureux Elus du Bon Goût et de l'Elegance réunies.
Ce temps n'est plus, et il fut sans doute entièrement une fiction issue de la rencontre entre un habile marketing et des aspirations à être branché élitisme et sociétés secrètes (et un peu d'avidité sonique, c'est à dire si je décompose attrait de la nouveauté + envie d'être ému par des sons plutôt que par des gens, etc...)
Heureusement, tous les ans, le blog musical "Said the gramophone" édite sur le web une grosse compilation très éclectique, et pleine de trouvailles.


C'est grâce à Said the Gramophone que j'ai découvert Tune-Yards ou Avec pas d'casque... et que j'ai pu leur envoyer des sous.
Ils ont de l'oreille et du goût.
Bien que quand on dit ça, ça signifie souvent "ils ont bon goût puisque c'est le même que le mien".
Ma mère avait trouvé dans une copie de français d'un de ses élèves cette définition radicale de la bêtise : "un con, c'est quelqu'un qui pense pas comme moi".
Bref, cette année avec la compil du Gramophone, vais-je capter un peu de cette beauté, et de cette grâce qui sont rarement distribuées par l'amère Noël, en tout cas pas chez moi depuis que maman est morte et que je n'ai plus goût à grand-chose ?
Sur leurs 100 titres préférés par an, comme il y a du rhapeû et des chanteuses pour fille, je conserve une vingtaine de morceaux dans ma discothèque, et ça ressemble alors à s'y méprendre aux compils des Inrocks de dans l'temps, à condition de ne pas me croiser dans la glace, d'oublier qu'en 1991 on ne pouvait pas écouter de clé USB en voiture, et de m'étonner de ne pas chercher à savoir qui joue quoi (de façon à briller ensuite en société) sachant que dans les musiques sélectionnées par Gramofon et refiltrées par moi, c'est surtout l'incarnation sans cesse renouvelée de la jeunesse, de l'émotion (je bannis l'arrogance sonore, ce qui ne fut pas toujours le cas) et des mariages sonores improbables qui vont me ravir l'âme, bref c'est de la créativité, et ça n'appartient à personne sinon au génie de l'espèce humaine ©copyright Dieu, quoi...

Edit : 
Après écoute de la cuvée Gramophone 2012, je suis déçu, il y a une majorité de grognasses délurées et de hippoppe cagneux.
Je mettrai en ligne les cuvées précédentes, si ça intéresse quelqu'un.

samedi 21 avril 2012

The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble Live - I Forsee the Dark Ahead, If I Stay (2011)




elle est bien bonne : je l'ai trouvé d'abord sur un blog de voleurs
et ensuite je me suis rendu compte que le groupe l'offrait gratuitement, au risque pléonastique dont les conséquences sont tragiquement infimes, sur son site

article de courrier international pour manger avec, roule ma poule.
A propos de poules, les miennes se caillent grave, j'ai dû isoler leur cabane avec du vieux carton et ça fait un peu camp de roumains.

Edit : j'ai dû écrire ça début février, et depuis j'ai oublié quel article, et les poules gambadent dans la pelouse en y creusant leurs gaies tranchées. 
J'ai pas l'air con, tiens.