lundi 29 novembre 2021

Une interview de Jodorowsky à propos de Dune (1976)

Emoustillante interview d'Alexandro Jodorowsky à propos de son adaptation du roman "Dune" parue dans Rock&Folk n° 112, au joli mois de mai 1976, peu avant de démarrer le tournage. D'après l'intéressé, en tout cas.
N'aie pas peur de cliquer sur les images pour les agrandir.
Le mieux, c'est de les télécharger, sinon ça pique les yeux.
Merci à JM pour les scans ! c'est épatant !



 [Hé, DITeS] 
 du 9/12/21

en complément de programme, un excellent article sur le Dune "infilmable" de Jodo, pourquoi, comment.

dimanche 28 novembre 2021

Bertrand Belin - D'entre les morts (2021)

D'entre les morts : avec un titre comme ça, si je ne mets pas cette chanson sur mon blurg tombal, où donc me la mettrai-je ? 


Les compositions de Bertrand Belin accompagnent malicieusement "Tralala", le dernier film des frères Larrieu, plaisanterie acidulée un peu nonchalante dont je croyais naïvement qu'elle allait ressembler à la dernière blague de Wes Anderson, alors que le métrage évoque plutôt les  comédies musicales de Jacques Demy, et que c'est plutôt le French Dispatch qui ressemblerait comme une goutte d'eau à une blague un peu sophistiquée des auteurs de Vingt et une nuits avec Pattie (pas Smith, une autre)
Je ne sais pas si vous suivez, moi aussi j'ai été largué dans le dernier virage.
La présence physique du chanteur, qui incarne une sorte de faux-frère au personnage interprété par Mathieu Amalric, est impressionnante. Surtout qu'Amalric, lui, passe tout le métrage à  se désengager du monde, avec cette forme d'absence détimbrée qu'il incarne toujours idéalement à l'écran, aussi rayonnant de vulnérabilité que s'il se prenait pour Bill Pullman dans la saison 4 de The Sinner, qui est presque finie de diffuser, ce dont personne ne m'avait prévenu. 
L'ombre menaçante de Philippe Katherine et de son absolue liberté créative plane aussi sur le film, sans s'incarner autrement qu'à travers une de ses chansons, reprise par Duccio Bellugi, un curé de passage à Lourdes (car le film se passe dans la ville sainte) qu'on avait déjà apprécié dans Mon curé chez les Thaïlandaises.

Les frères Larrieu, en train de ressembler aux frères Coen comme à une goutte d'eau
pour faire croire qu'ils jouent dans une bande dessinée de Daniel Goossens.
Je crois que je me suis Lourdement (lol) trompé sur Bertrand Belin, ce n'est pas du tout un postulant au trône vacant du Roi Bashung, mais une créature protéiforme en transmutation, quelque part entre dandy et crooner, entre Rodolphe Burger et Eddy Michell. D'ailleurs il chante avec les Liminanas, si ça c'est pas une preuve, je sais pas ce que c'est. Je sens que je vais être condamné à réévaluer toute son oeuvre, et ça sera bien fait pour moi.
La bande-son de Tralala-le-film est là
et elle vaut aussi son pesant de cacahouètes, surtout quand on a vu Tralala-le-filmSinon, c'est comme quand on raconte une blague au lieu d'y avoir participé, c'est quand même moins bien.

vendredi 26 novembre 2021

Acier Couinant , c'était mieux avant

Dans le premier numéro de la nouvelle mouture du riboute d'Acier Couinant, Denis Villeneuve proclame fièrement dès la page 3 : "Je suis un enfant de Acier Couinant".
Allons bon. C'était bien la peine de faire tout ce tintouin pour produire une bouse mainstream comme Dune. En plus, quand on a Charlotte Rampling au casting, on lui met pas un filet à provisions sur la tête, ça manque un peu de classe.

Après le naufrage de Dune, Charlotte Rempile pour la couve du nouveau Métal, 
mais elle a habilement négocié des lunettes de punk à la place du filet à provisions.
Et puis d'abord, moi aussi je suis un enfant de Acier Couinant, moi aussi j'ai fait des films de SF boudés par la critique mais acclamés du public (250 millions d'entrées selon alluciné, 3 selon Google Keufs Ads), et je fais chier personne avec. 
Pourtant, ma trilogie de SF post-apo a marqué les esprits, en tout cas le mien, sans doute du fait qu'elle est composée de 4 films :
sans parler de mon auto-interview exclusivement accordée à moi-même à l'époque de la non-sortie des films en question, qui a fait grand bruit dans le Landerneau des blogs hyper-secrets

Sur son blog de ouf, le dessinateur Li-An lance ce cri déchirant auquel je m'associe :
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Comme je l'ai dit chez lui sous une fausse identité aussi usurpée que la ressortie de Métal Hurlant sous son vrai nom alors qu'il est mort et bien mort, cette nouvelle version du magazine de notre adolescence enfouie était obsolète avant même la parution du numéro 1, puisque le pire de la SF des années 70 (Dick, Andrevon, Brunner, Zemmour, Véran) est déjà en train de se réaliser sous nos yeux. 

Le vrai Métal Hurlant, c'était autre chose
(ça sent la couverture de Beb Deum)
De plus, ce nouvel avatar autoproclamé de la machine à rêver manque cruellement de nanas à gros seins, d'astronefs scintillants et d'extra-terrestres aussi fourbes que les Chinois, les enfants illégitimes de Corben, Druillet et Moebius étant bien en dessous de leurs géniteurs, et la cohorte de délateurs #Metoo interdisant désormais à cette génération d'artistes émasculés de dessiner le moindre nichon  en dehors des revues spécialisées qui ne pensent qu'à ça.
Et puis, le moule est cassé ; l’époque est à autre chose. Rien que d’y penser, je deviendrais moi-même décliniste, alors que ma collection d'Acier Couinant se décompose silencieusement dans une armoire du garage.

C’est la partie BD qui ne fait pas le poids, mais qui ne demande qu'à s'étoffer. Mon astuce du jour : il faut rappeler Jean-Pierre Dionnet, Phil Manoeuvre et surtout Joe Staline au comité de rédaction ! 
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Tu n'es certes pas très présent dans ta pâle réplique, ce fac-similé d'un fuck simulé, mais c'est pas grave, car aujourd'hui tu es partout : dans les statistiques de la pandémie, dans la série Black Mirror, dans les comics de chez Image, dans les photos introuvables de Richard Kadrey que je n'ai d'ailleurs pas retrouvées... et puis quand on n'est pas en acier, faut pas couiner sur le passé, sinon on rouille, car la nostalgie est une fuite et le seul plombier compétent s'appelait Harry Buttle Tuttle et il a été avalé tout cru par des vieux journaux dans le Brazil de Terry Gilliam, un film encore plus Acier Couinant® que le vrai.
Comme quoi le futur d'Acier Couinant, c'est déjà du passé.

[EDIT]

Le pire de Moebius revisité
aux petits oignons (including mushrooms)
Sauf pour quelques héritiers sauvages de la pensée métallique comme 
- Aleš Kot quand il est en forme
- les aliens enfumés ayant accouché du Midnight Gospel
ou encore l'ultime fascicule du Decorum de Jonathan Hickman et Mike Huddleston, sorti hier en v.o, et qui aurait eu sa place ici, en digne héritier d'Acier Couinant, malheureusement nous n'avons plus le temps d'en causer.

jeudi 25 novembre 2021

Les Fabulous Trobadors : Duels De Tchatche Et Autres Trucs Du Folklore Toulousain (2003)

La critique est unanime :

" Quand je me souviens de mes années de scolarité dans le centre de Toulouse, à deux pas du fameux quartier Arnaud-Bernard, Claude Sicre et Ange B. ont toujours fait partie du paysage : il n'était pas rare de les trouver en train de boire un verre au Breughel, ou de déjeuner au restaurant voisin le Don Camillo. Activiste culturel, Sicre a débuté dans le sillage du mouvement punk en 1977 avec Riga-Riga, un groupe folk occitan. Au tournant des années 1990, il rencontre Ange B. pour faire une musique qui n'est ni rock, ni ragga, ni rap, ni chanson française : elle est Fabulous pour l'amour du blues (Robert Johnson en tête), et Trobadors pour la "tenson", joute poétique à deux qui fonctionne sur le mode question-réponse, tradition des troubadours issue du patrimoine occitan. "Duels de tchatche" est un disque mieux produit que les précédents, rythmé et dansant : les Trobadors s'inspirent des "embaladores", chanteurs-improvisateurs du Nordeste brésilien qui s'accompagnent avec des tambourins. Loin d'un régionalisme replié sur lui-même, l'Occitanie des Fabulous Trobadors ne se limite pas de la Gascogne à la Provence : elle est ouverte aux quatre vents. Un vent un peu anar venu de la Catalogne toute proche ("Ca c'est oui") : dans les années trente, Arnaud-Bernard était un lieu de rencontre pour les anarchistes et les républicains espagnols. Entre la Bouse et la vie, les Trobadors ont choisi : ils présentent un beau programme dans lequel "jouer au foot sur l'esplanade" et "inventer son emploi" (bonjour le Medef) sera toujours préféré au "Caca 40" (sic) ; "demain décourage aujourd'hui" est une jolie formule pour dire l'urgence de jouir de la vie, ici et maintenant. "

"Ces duels sont organisés à la manière des joutes verbales telles qu’on les pratiquait en Occitanie, avant l’acculturation des populations françaises, et à la manière des traditions toujours très vives du Nordeste brésilien ou celles d’Afrique, du nord comme du sud. L’influence du blues et du rap des États-Unis est également présente : on n’en finirait plus de trouver des références, car nos duellistes sont de très grands connaisseurs des folklores du monde."

"Imaginez des Font et Val des Midi-Pyrénées qui auraient bien tourné. Non, laissez tomber. Les libertaires seventies ne disent plus rien à personne. Pour Olivier Horner, du quotidien suisse Le Temps, Duels de tchatche et autres trucs du folklore toulousain est « un typhon verbal sans mauvais jeux de mots, un manifeste en chantier du contre-pouvoir civique. » Véronique Mortaigne, du Monde, décrit l'album comme « un antidote indispensable à la monotonie de l'économie de marché ». Ludovic Basque, journaliste chez RFI Musique, déclare que « vous retrouvez tout ce que vous aimez chez les Fabulous Trobadors : l'humour et l'esprit libertaire rythmés au son du tambourin. »

dimanche 21 novembre 2021

Les Fabulous Trobadors : Era pas de faire (1992)

De leur premier album qu'on dirait quasiment enregistré à la maison et à la main avec des vrais doigts et trois bouts de ficelle sur un Tascam 4 pistes diesel (Era pas de Faire, 1992) à leur dernier envoi en date, beaucoup plus abouti musicalement, (Duels De Tchatche Et Autres Trucs Du Folklore Toulousain, 2003), nous avons tout écouté, et tout apprécié. Je ne suis pas spécialement régionaliste, ni toulousophile, et ma femme sorcière albigeoise m’a aidé à pénétrer les arcanes des occitanismes dont les textes sont truffés, mais ces deux-là ont manifesté un enthousiasme communicatif pour l'implication dans la vie locale, où qu'on vive, plutôt que de se terrer dans le virtuel en attendant que ça passe. (ça ne passe jamais). Pour tout dire, ils manquent diablement à l'esprit du temps d'aujourd’hui. Peut-être qu’il faut mettre l’enthousiasme sous verre et le coller dans un musée, dans l’aile B, celle qui abrite les Choses Qui Ont Été. Les Fabulous sont un remède souverain au fatras d’absurdités existentielles mortifères mondialisées qui submerge actuellement le monde et l'accule à l'effondrement cher à Jared Diamond.
On ne trouve rien d’eux sur internet, pas le moindre site de fan sinon celui que leur consacre le créateur de wikipédia à ses heures perdues, juste quelques clips youtube qu’il ne faut pas aller voir, car youtube c’est le Mal Absolu. Ce qui prouve bien qu’internet c’est de la merde. Même Warsen n’a pas osé uploader un de leurs disques, tellement c’est sacré. Il faut les emprunter à la médiathèque de ton quartier (comme ça tu jouiras des paroles dans les pochettes pour les passages difficiles à décrypter) et ne jamais les rendre.

jeudi 11 novembre 2021

John_Weak & Annie Hole Project (2021)

Hier matin je suis allé me faire vacciner contre la grippe. J'aurais mieux fait de demander au docteur s'il n'avait rien contre John_Weak & Annie Hole, un virus musical de pop infectieuse que je n'ai pas vu venir, et maintenant c'est trop tard. 
Je suis contaminé, et pas qu'un peu. 
Que les choses soient claires dès le début : 
John_Weak & Annie Hole ne sont pas les pseudonymes de deux de mes sous-personnalités, mais des personnes bien réelles (peut-être un peu imaginaires sur les bords, mais ce n'est pas incompatible) croisées sur internet, et qui font de la musique ensemble. Tant que je ne les ai pas rencontrées en vrai, je ne puis prouver qu'ils/elles existent, et c'est sans doute réciproque, mais j'apprécie leurs travaux soniques, seuls artefacts à me parvenir en provenance de la Réalité alternative dans laquelle ils prétendent se mouvoir, et c'est pourquoi j'ai décidé de leur offrir une petite tribune. 
Quel dommage que malgré tous mes efforts pour me hisser vers le mainstream des blogs busters, je sois resté underground et confidentiel. 
J'aimerais leur donner un petit coup de pouce. Mais après avoir procédé sans crainte à un inventaire personnel de mon potentiel de nuisance rédactionnelle, le meilleur service que je puisse leur rendre, c'est de fermer ma bouche, de débrancher mon clavier et les laisser jouer et chanter.
Voici donc, mesdames et messieurs, rien que pour vous ce soir, en avant-première mondiale, le duo de pop infectieuse John_Weak & Annie Hole.
On les applaudit bien fort, mais d'abord on écoute leur playlist.


Depuis qu'ils m'ont autorisé à présenter leurs maquettes ici, je les asticote pour qu'ils prennent contact avec un petit label musical indépendant comme la souterraine, à laquelle on accède par l'escalier de la cave. Ils y seront mieux mis en valeur que sur ma tombe, et leurs fleurs seront changées plus souvent qu'à la Toussaint.
Même si John et Annie sont très très timides, comme ce surinvestissement du virtuel pourrait le laisser penser, par rapport à la voie naturelle et royale qui consiste à aller faire le pied de grue dans le froid avec son book bourré de cassettes audio au ferrochrome enregistrées sur un Tascam 4 pistes et des engelures devant les portes obstinément closes de Barclay et EMI, comme ce pauvre Winslow_Leach au début de Phantom of the Paradise.

le MK_43 de fabrication hongroise 
qui a eu l'honneur de finaliser le premier EP 4 titres

J'espère au contraire les avoir encouragés à prendre confiance en eux et à promouvoir leur créativité, avant qu'ils/elles plongent dans le grand bain des albums studio enregistrés à la chaîne et à toute berzingue par des producteurs stakhanovistes et cocaïnés, albums souvent suivis de tournées de promotion tout aussi frénétiques, ces rafales de soirées de gala qui en ont laminé plus d'un, si j'en crois de mémoire ma collection de vieux Rock&Folk perdue à jamais. 

Ma collection de vieux Rock&Folk telle que je l'ai vue pour la dernière fois
avant que ma mère range ma chambre et fiche tout en l'air.

Vous pouvez vous aussi les encourager ce soir, en écoutant leur musique et en leur laissant des commentaires inspirés. Si l'inspiration ne vient pas, vous pouvez simuler, mais soyez sympas, faites que ça ne se voie pas trop.
Dans l'attente que s'effondrent leurs vains rêves de gloire, je les ai harcelés pour qu'ils me transmettent des éléments biographiques afin de nourrir le dossier de presse, comme si je me prenais pour leur mécène de la Renaissance, et j'ai fini par obtenir une interview exclusive.

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J.W : - Pourquoi faites-vous de la musique ?
John_Weak : Pour faire quelque chose qui nous dépasse, je veux dire : qui dépasse la simple sphère du quotidien. Ça paraît assez évident dit comme ça mais bizarrement, puisque c’est également notre matériau, on fait aussi de la musique pour parler et revenir au quotidien, d’une autre manière.
Annie Hole : C'est aussi à cause d'une certaine fascination pour le frisson de l'écoute et pour tenter d'en percer le mystère.

J.W : - Comment collaborez-vous ?
Annie Hole : On avait une envie partagée de créer quelque chose musicalement.
John_Weak : En fait, l’idée d’Annie H (qui est chanteuse et compositrice) était de mettre en valeur des textes que j’avais écrits. Elle me l’a proposé et, sans y participer, j’ai trouvé le résultat vraiment bien. Donc sur cette base, je me suis mis à écrire des textes et on a travaillé vraiment à deux : une mélodie simple, un battement, piano occasionnel pour voir ce qui émerge. De fil en aiguille, on a appris à utiliser les logiciels de son et cela a donné les morceaux disponibles à l’écoute.

J.W : - Quelles sont vos sources d’inspiration ? 
John_Weak : Il y a sans doute des airs de famille mais... je préfère ne pas y penser. Disons qu’il y a des choses qu’il vaut mieux laisser inconscientes quand on crée. Par contre il y a un album de Houellebecq qui s’appelle Présence Humaine et que je garde en tête. J’en recommande chaudement l’écoute, même si cela n’a pas grand chose à voir avec ce qu’on a fait en termes de résultat.
Annie Hole : Je dirais qu'on entend un peu dans ces morceaux des influences qui vont du côté de la dream pop mais ils sont aussi redevables de musiciens francophones, ça va de l'electropop (Mansfield TYA) à la chanson dans un sens plus traditionnel (Katerine)

J.W : - Tout a une fin. Dans ce cas, à quoi bon commencer ?
John_Weak : Je ne sais pas... les choses commencent de toute façon. Autant y être pour quelque chose dans ce cas, non ? D’ailleurs, commencer dans la musique, c'est commencer dans une chose qui a déjà commencé bien avant nous, continuera ensuite. La question serait donc : si tout a déjà commencé, dans ce cas, à quoi bon commencer ? Peut-être que nous nous sommes arrangés pour oublier qu’on commençait.
Annie Hole : On n'en finit jamais de commencer.

J.W : - Vous chantez en français ? En anglais ?
John_Weak et Annie Hole : Oui en fait, on a commencé à écrire les chansons en anglais, et on ne pensait pas du tout pouvoir écrire en français au début, car c'était une langue réservée (pour l'écriture poétique). Et puis d'une manière ou d'une autre, on s'y est mis. On a pris le français comme une contrainte supplémentaire, et on s'y est amusé. La pression extérieure n'y est sans doute pas étrangère : on attend de chanteu.rs.ses français qu'ils chantent en français. Mais pour nous, on continue à se dire qu'il y a des choses qu'on ne peut exprimer qu'en anglais, et on ne veut se priver d'aucun médium.

jeudi 4 novembre 2021

Une chanson de Jacques Higelin (1976) reprise par John Warsen (2021)

Bon, avec vos conneries, on est déjà jeudi, et je n'ai rien de prêt à me mettre sur le blog. En Aout, je voulais faire une reprise guillerette de la chanson d'Higelin "Le courage de vivre", avec des choeurs gospel et des tambourins, traduisant l'allégresse et la légèreté de la fin de chantier de mon infection pulmonaire... j'ai enregistré des voix, quelques guitares molles, mais entretemps, Mohamed Mbougar Sarr a eu le prix Goncourt, et plus question pour les livreurs UberEats de me déposer un choeur gospel à prix coutant devant ma porte, ils ont tous chopé le melon, et puis mon infection, elle est revenue à petits pas, mais maintenant c'est juste une inflammation, vu comment mon système immunitaire a été bidouillé par des codeurs fous pendant mon immunothérapie, elle semble devoir durer presque aussi longtemps que mon système immunitaire me regardera de travers, avec son biais cognitif, le pauvre, et je suis pas encore sorti d'affaire, et je rebouffe des corticoïdes, ce qui pimente un peu ma vie intérieure, qui en novembre aurait tendance à s'étioler comme une plante verte laissée dehors au retour des frimas. 

Certes, c'est pas une excuse pour massacrer Higelin, mais je n'ai pas non plus été très inspiré en découvrant Logic Pro X, le successeur de Garage Band. Depuis le début, cette reprise est allée là où je voulais pas qu'elle aille, comme beaucoup d'autres avant elle, mais elle y est allée quand même, et y'a pas eu moyen de la faire revenir vers sa destination rêvée (le chant d'allégresse, alors que l'original est plutôt ordalique-destroy. Voilà, quand on enregistre on ne triche pas, même si la pratique musicale peut constituer un remède efficace à la mélancolie, et quand on réécoute, on se retrouve dans la Réalité Réelle Ratée, donc je vais recommencer à écouter de la musique et à écrire des bétises, et ça suffira comme ça.