dimanche 22 mai 2022

Les Quatre Barbus - Honneur aux barbus 2 (2019)

Il fait tiède. La pelouse est grillée depuis une semaine. Du jamais vu. S'il y avait un peu d'humidité dans l'air, on serait moite. Ca serait un temps à réécouter les chansons paillardes des Quatre Barbus (enregistrées avant qu'ils se convertissent au djihad, mais de toutes façons ces chansons cochonnes étaient très édulcorées dans leurs versions studio, et je n'ai guère les moyens d'envoyer un reporter temporel dans les années 50 pour voir si les versions de scène étaient plus coquines) en écossant les petits pois sous le prunier, et plus précisément les cédés 3 et 4 de cet article de blog ci-dessous posté il y a presque un an, c'est dingue.
J'adore ces chansons « rive gauche » à la mode dans les cabarets des années 1950, qui évoquent Tataouine, la fanfare de Bagnolet, les roploplos de la mère Tapedur et autres calembredaines exotiques issues d'un passé à jamais disparu. Attention : selon le cyber-ayatollah Amazon, certaines de ces complaintes contiennent des explicites lyrics, it sucks bloody sausage ("ça craint du boudin" converti par Google trad)

Attention, n'essaie pas de refaire chez toi ce que tu vois sur la pochette,
car tu risquerais d'être inculpé de trouble à l'ordre public.
De toute façon, gaudriole et ribouldingue
ont pris un bon coup dans les miches depuis la récente pandémie.
On n'a plus le coeur à ripailler, en attendant Godot et le Grand Réchauffement.

Il y avait aussi des bouts de trucs par là, que Vangelis me patafiole.

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2021/06/les-quatre-barbus-le-grand-lustucru-1957.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/05/repost-les-quatre-barbus-la-pince-linge.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2009/09/lucienne-vernay-et-les-quatre-barbus.html


photo non contractuelle

https://www.mediafire.com/file/am14638e8idgqm0/H.ax-bar-CD3+4.zip/file

photo encore moins contractuelle que la précédente,
car les contractuelles gardent toujours leur uniforme.
En plus elle ne convient pas aux enfants de moins de 36 ans,
de petites pièces de lingerie pouvant être inhalées.

Dernière minute : En Afghanistan,  des présentatrices télé refusent de se couvrir le visage comme l’exigent les talibans et écoutent les chansons paillardes des Quatre Barbus à donf, malgré l'interdiction permanente édictée par le ministère de la promotion de la vertu et de la prévention du vice.

source : https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/21/en-afghanistan-des-presentatrices-tele-refusent-de-se-couvrir-le-visage-comme-l-exigent-les-talibans_6127142_3210.html

Question : s'il est besoin d'un secrétariat d'Etat pour promouvoir la vertu et prévenir le vice, qui m'évoque furieusement la société d'encouragement au Bien du père Yvon, peut-on envisager la création du même ministère en France dans le gouvernement provisoire d'Elisabeth Borne ? ça en occuperait certains en les empêchant de faire des conneries avant les législatives, où Mélenchon sera très certainement élu Ministre de l'Autocratie islamo-gauchiste.

jeudi 19 mai 2022

Les cahiers de la bande dessinée n° 38 spécial Alexis (1978)

Suite à la remarque d'un jeune auditeur la semaine dernière, je me suis demandé si Alexis bâclait le travail ou pas, car quelle meilleure façon de conjuguer sa monstrueuse virtuosité et sa hideuse productivité, de façon à garder un peu de temps pour soi ? 
J'ai promptement mis la main sur Les cahiers de la bande dessinée n° 38 spécial Alexis, où la réponse à cette question apparait modulée : quand il était pressé, apparemment il allait vite, très vite.
Un exemple de quand Alexis allait vite :

la croisade de Superdupont, dans Fluide Glacial n° 17
(oeuvre achevée par Gotlib à la mort du dessinateur)

et un exemple de quand Alexis allait moins vite :


Le Transperceneige, dont Alexis avait dessiné 17 planches
quand la mort lui sourit, et qui fut reprise par Rochette.

Tout cela, et bien plus encore, dans Les cahiers de la bande dessinée spécial Alexis, dont j'avais oublié à quel point c'était une excellente revue consacrée au 9ème art, dans son incarnation des années 70.


dimanche 15 mai 2022

Various Artists - The Expanse - The Collector’s Edition (2019)

une saison en forme de la n'épluchure
de la pomme de terre,
mais qui manque de frite.
- billet d'humeur garanti sans divulgâchage - 

La saison 6 de The Expanse est un naufrage, une tragédie sérielle, et c'est un soulagement de te confier le fardeau de ce calvaire, cher journal psychonautique. Cette ultime saison révèle ainsi son vrai visage de Janus artificiel (Janus, le dieu romain des commencements et des fins,  barbu doté de deux têtes : Holden et son air de thon mazouté, et Big Jim, pardon, Amos, l'autiste stéroïdé asexuel sauf quand il est chaud, et bien sympa quand même, allez), tiraillée qu'était The Expanse entre des trouvailles sympas dans le sous-genre difficile de l'opéra spatial à factions, sous-genre plutôt démocrate que républicain, et les contraintes d'un produit industriel au service de vos soirées télé, tourné surtout dans des boites à fond vert, et engendrant de ce fait une certaine nausée claustrophobique, comme en témoigne le célèbre making-off The Expanse S04E00 avec Kevin Smith qui fait l'andouille sur les plateaux sans dérider les électros chargés de le surveiller pendant que d'autres repeignent le cyclo.




Car comme il est dit en vérité sur le site d'écran large :

Il n'y a plus ici qu'une énumération de péripéties - inhabituellement fades, qui plus est. L'histoire a déserté, et les personnages ont été vidés de leur substance. L'âme de la série est écrasée sous le poids d'un cahier des charges narratif devenu tyrannique. Pas le temps pour les émotions, l'exploration de l'univers, ou de tisser la toile de fond. Non, il faut conclure, et vite, trop vite. (...) Comment expliquer autrement ce choix absolument suicidaire de conclure en six épisodes seulement et donc d'assumer, par là même, de laisser complètement en jachère de nombreux arcs narratifs ? C'est plus de moitié moins de temps que les légendaires saisons 2 et 3 - que nous consacrons d'ailleurs officiellement et donc définitivement comme les meilleures de la série - et les dommages sont aussi inévitables que colossaux. La protomolécule, l'avancée du rêve de Mars, les aliens... tout ce qui n'est pas de l'ordre de la politique de l'espace sera laissé à la discrétion du spectateur et de son imaginaire. La série n'en fait tout simplement pas son affaire, se débarrasse de tout ce qui ne l'aide pas à se débarrasser du cadavre et se tirer au Mexique.

https://www.ecranlarge.com/saisons/critique/1413103-the-expanse-saison-6-critique-achevee-par-amazon

C'est sans doute écrit vite, car il y a deux fois "débarrasse" dans la dernière phrase; mais c'est vrai que le spectateur lucide et conscient ne peut que constater le -Ach ! Zabotache ! des brodugteurs d'Amazon; et quand l'Expansion se contracte, menaçant de toucher les abysses de la fiction spatiale de guerre, les vrais fans souffrent dans leur chair; le space opera est-il un genre maudit, condamné à la médiocrité par les gougnafiers qui tiennent les cordons de la bourse, sauf quand on s'appelle Adrian Tchaikovsky et qu'on sort « Sur la route d’Aldébaran » dans l’excellente collection "Une heure-lumière" ? ou Grant Morrison et qu'on sort "Nameless? mais on n'est évidemment pas soumis aux mêmes contraintes gravitationnelles , hein ?

Comme un grand bruit de casse-noisettes,
mais version horreur cosmique
(lunettes 3D non incluses)
The Expanse n'étant pas protégée des catastrophes industrielles par des amulettes magiques, sombre donc dans le moins-disant narratif, l'émotion cucul-la-praloche et le vidéogame bas de gamme, tendance jeu de tir à la première personne (FPS) plutôt que massivement multijoueurs (MMORPG, ce qui dans la bouche d'un Ceinturien est une insulte argotique assez grave), alors qu'elle s'était tenue à peu près en équilibre sur le fil du rasoir pendant les 5 saisons précédentes, avec des choses bonnes, et d'autres moins bonnes, mais là, c'est la Bérézina, pardon le Dniepr. 
La subtilité a été bannie, au profit de la grosse artillerie. C'était bien la peine d'exétruquer en fin de saison 5 un personnage clé du clergé séculier de la série de façon aussi minable, sous prétexte que l'acteur qui l'incarnait était accusé de harcèlement par je ne sais quelle greluche extraterrestre, pour ouvrir ensuite une telle boucherie-charcuterie des espoirs déçus d'une sortie de crise sérielle par le haut. Les vrais enjeux sont piétinés, au profit des à-côtés, du petit folklore antiterroriste et émotionnel sur lequel on s'est déjà appesantis plus que nécessaire, c'est bon, on le sait, que Marco Inaros se prend pour le Fabrice Drouel des opprimés, on va pas faire Nantes-Bételgeuse là-dessus. Le seul avantage de cette saison 6, c'est qu'elle ne compte que 6 épisodes, comme ça on est plus vite couchés. 
édition Gros conlector's en vynile expansé, avec des photos suggestives de Roberta Draper 
dans le livret tiré à part et à compte d'auteur sur du vélin de protomolécule (330 g/m2)

D'ailleurs, quand on voit la pochette du disque des musiques entendues dans la série (version Collectionneur, s'il vous plait) qui est tout ce qu'il nous reste pour nous consoler, on se dit "ah oui tiens, Julie Mao et la protomolécule, ça c'é'tait l'bon temps, crévindiou de Belta fuckin' lowda." C'est maigre : il y a la belter version (je suppute le jeu de mots enchâssé dans l'expression) de Highway Star de Deep Purple, qui accompagnait la meilleure scène de la saison 3, la chanson de Hank Williams "I'm So Lonesome I Could Cry" que Alex écoute en boucle quand il est de garde pendant ses quarts de nuit sur le Rocinante, et quelques curiosités orientalisantes, en plus du tout-venant des hymnes testostéronés issus de la bande originale composée par Clinton Shorter pas trop mal réussis. 
C'est très écoutable, en fait. Par contre, pour trouver qui a enregistré quoi sur ce florilège de musiques d'astronefs, faut carrément aller sur discogs pour assouvir notre curiosité légitime mais maladive de geek enfermé au 33_ème niveau des sous-sols d'une Tour de La défense, c'est une honte. D'après les crédits, ce sont surtout des ingénieurs du çon travaillant sur la série qui se sont amusés à réaliser les versions de chansons plus ou moins connues pour répondre aux besoins spécifiques de la fiction. L'humour étant aussi raréfié dans The Ex que les molécules d'oxygène dans le vide spatial, profitons-en.

Achevons de noyer le bébé avec l'eau du bain : le meilleur de The Expanse, finalement, c'est le générique, parce qu'il reste mystérieux. En matière de séries SF, faites-moi goûter Infiniti, Outer Range ou Station Eleven, mais ne me parlez plus de The EX. On est fâchés.

https://download-soundtracks.com/television-soundtracks/the-expanse-the-collectors-sounndtrack/

jeudi 12 mai 2022

Alexis - Fantaisies solitaires, Avatars et Coquecigrues (1975/78)

Commençons par la fin :

le 7 septembre 1977, peu avant son trente et unième anniversaire, alors qu'il allait entamer la dix-septième planche du Transperceneige et qu'il s'attaquait aux dernières cases de La croisade de Superdupont, Alexis meurt d'une rupture d'anévrisme. L'histoire de Lob est reprise par Jean-Marc Rochette, tandis qu'un Gotlib ému achève l'histoire de Superdupont, publiée dans le dix-septième numéro de Fluide Glacial. En sa mémoire, et afin que son nom reste associé au journal, Gotlib et Jacques Diament créent pour lui la fonction de « Directeur de conscience », qui est mentionnée dans l’ours de la revue ; cette fonction est illimitée dans sa durée. (wiki)

Le talent d'Alexis était fulgurant, surtout vers la fin. S'il suffisait de mourir jeune pour qu'on cryogénie, les librairies seraient remplies de chefs d'oeuvres posthumes. Il n'en est rien. Dans les deux recueils d'histoires courtes proposés ici, et publiés de son vivant pour le premier et post mortem pour l'autre, il y a du bon et du moins bon, des vieilleries de jeunesse et des perles intemporelles. 

Comme par exemple ce petit film de teensploitation, d'une crudité indicible et rarement atteinte dans la figuration narrative de l'époque, même dans Cannibal Holocaust III, et d'une virtuosité sans nom, parce que indicible, je l'ai déjà casé dans la phrase.

Bien qu'il ait surtout travaillé avec des scénaristes (Fred, Gotlib, Lauzier), on voit qu'Alexis avait un univers personnel très riche. Comme pour Jimi Hendrix, on ignore vers quoi il serait allé s'il avait vécu, mais au vu de la générosité des fées qui s'étaient penchés sur leurs berceaux, s'ils avaient fait ensemble un livre-disque, ils auraient sans doute révolutionné le domaine des arts, et nul doute que je l'eusse acheté.
Que la terre leur soit douce.



Fantaisies Solitaires


 Avatars et Coquecigrues  :

Meilleures évaluations Amazon : 
Il est difficile de trouver un dessinateur plus talentueux qu'Alexis. La facilité. La grâce. Le mec sait toujours où mettre les noirs et les gris pour obtenir la plus grande force. La précision aussi, la respiration de la planche et la sensualité de ses femmes (on est assez loin des demi-guenons d'un Hermann par exemple).
Volodymyr Zelensky, Président de l'Ukraine

Tout est bon et ce type force l'admiration. Son dessin est littéralement éblouissant. Il se balade au ciel du dessin de BD avec Chaland, Franquin, Gir et quelques autres...
Il est d'autant plus dommage que son immense talent ait été mis au service de la seule dérision ou de l'absurde stéréotypé un peu con-con de la contestation bien-pensante. 
Vladimir Vladimirovitch Poutine, Président de la fédération de Russie

Voici le musée moderne (visité dans le Bibendum Céleste de Nicolas de Crécy)
dans lequel on ne peut pas voir les oeuvres d'Alexis,
pasque elles ne sont pas assez nouvelles.
C'est une honte.

dimanche 8 mai 2022

Arno - Covers Cocktail (2008)

 https://www.mediafire.com/file/wtq2rdz4pzkfxlt/A-C_C.(2008).zip/file


Attention : cette offre discount post-mortem n'est valable 
qu'avec son supplément gratuit, explicatif et illustré.

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2021/08/arno-covers-cocktail-2-unreleased-2021.html

Et je recopierai cent fois "Etre en rémission ne me rend pas immortel" sans faire usage du copier-coller.

jeudi 5 mai 2022

Fred et Alexis - Time is Money - Intégrale (2016)

« Le voyage dans le temps n’est pas moins riche d’avenir que de passé. »
Jacques Goimard, Histoires de Voyages dans le temps.

J'écrirai le rédactionnel de cet article plus tard, je suis un peu charrette cette semaine. Il s'agira de chanter la gloire de Fred et Alexis, qui créèrent dès 1969 une série de bandes dessinées de science-fiction ayant pour principal ressort comique une machine à explorer le temps, mise au point par un vieux fou grincheux en plein XIXème siècle et assisté par un représentant en machines à vapeur à rouler les cigarettes feignant comme pas deux et goulafre comme quatre. Du coup je me demande si Fred et Alexis n'ont pas inventé le steampunk, 30 ans avant tout le monde. 


A moins qu'ils soient allés le subtiliser dans les Couloirs du Temps, avec la complicité de la bande de nains fugueurs échappés à la vigilance de l'Etre Suprême dans le Time Bandits de Terry Gilliam. Le mieux c'est que j'enfourche ma propre mobylette quantique et que j'aille regarder par dessus l'épaule de mon moi du futur l'article qu'il ne manquera pas de rédiger, la semaine prochaine au plus tôt, puis que je vienne le recopier ici. Au passage, je soulignerai que la paternité de toutes ces foutaises de voyage temporel revient à H.G.Wells, que les variations possibles autour du thème sont plus nombreuses que les atomes dans l'univers connu, et que les futurs imaginés reflètent souvent l'état d'esprit des périodes qui les voient naitre; ainsi des historiens de l'an 50 000 qui décrivent à Blake (de chez Blake et Mortimer) la venue de Mélenchonator 2.0 trente siècles plus tôt, dans "le Piège Diabolique", une bande dessinée de 1962 qui m'avait terrifié quand j'étais petit.

Quand notre turfu devient leur passé, il est bien trop tard
pour que nos arrière-petits enfants nous reprochent quoi que ce soit.
Surtout quand on sera mourus depuis 30.000 ans.

Sans parler des mille et une façons de tuer Hitler avant qu'il accède au pouvoir, toujours très stimulantes pour les révisionnistes de tout poil, et même sans poil du tout.

https://www.tor.com/2011/08/31/wikihistory/

Je mettrai en relief l'aspect historiquement précieux de la saga, là où d'autres ont perçu une étude en morbidité, à l'aide d'observations pertinentes sur le caractère souterrainement lugubre de la série (la machine temporelle est installée à la cave, mais on est quand même loin des tunnels de l'usine Azovstal de Marioupol) 

https://www.labandedu9.fr/article-timoleon-de-fred-et-alexis-par-morel-1411.html

J'insisterai sur le dessin progressivement délié d'Alexis

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexis_(auteur)


Evolution de la machine à voyager dans le temps à travers les âges : 1969

Evolution de la machine à voyager dans le temps à travers les âges : 1973

Je conclurai en rappellant que l'esprit ne se gêne pas pour cavaler dans le passé ou s'évader dans le futur, ou dans n'importe quel continuum qui lui évite de réaliser qu'il ne vit jamais que dans l'ici et maintenant, que la peau est la membrane élastique qui enveloppe l'ensemble du corps, et qui nous permet de nous déplacer dans le temps sans transporter avec nous nos organes et fluides vitaux dans une bassine, à la vitesse sidérante de vingt-quatre heures par jour. Que la lecture de cet ouvrage est donc totalement superflue bien qu'il soit délicieusement suranné. Je n'ajouterai pas que ça la rend totalement indispensable, parce que y'a pas marqué télérama.

https://www.comixtrip.fr/bibliotheque/time-is-money/


Mais cette semaine, j'ai vraiment pas le temps. Même pour de l'argent.

https://turbobit.net/download/free/8q7ikynik3iv