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dimanche 7 mai 2023

La Théorie Des Cordes - 4U-9525 (2023)

" ... puis il a dit :
" maintenant je vais détruire
le monde entier ! "
- Qu'entendait-il par là ?
- C'est ce que disent toujours
les bokononistes avant de se suicider."

Kurt Vonnegut, "Le berceau du chat"


4U-9525 est un album de musiques improvisées, sur le thème du carnet de bord du copilote suicidaire Andreas Lubitz du vol 4U-9525 de Germanwings, qui a entrainé dans la mort les 150 personnes à bord de l'avion. Evidemment, même si je fais semblant d'être con et que c'est vachement bien imité, je ne puis m'empêcher de craindre la morbidité de l'entreprise. Et puis d'abord, comment ont-ils eu accès à ce journal intime du copilote dépressif ? Andreas Lubitz avait-il lu Houellebecq sans porter un masque protecteur ? Etait-il bokononiste ? 
Le disque donne-t-il envie d'en finir plus décemment, sans écourter la précieuse existence de 149 personnes embarquées dans la chute finale à l'insu de leur plein gré, en réécoutant l'épatant Suicide Chump de Frank Zappa ?

« Trouve-toi un pont et fais le grand saut
Arrange-toi juste pour réussir du premier coup
Car il n'y a rien de pire qu'un suicide raté »
Frank Zappa, « Suicide Chump »

Ou l'amusant "Mourir au Japon" de Babx ?

Et si Andreas Lubitz avait testé le microdosage des psychédéliques, plutôt que de se défoncer à la mirtazapine, réputée donner des idées suicidaires aux dépressifs et induire un virage maniaque sur l'aile gauche, la face du vol 4U-9525 en aurait-elle été changée et les passagers sauvés, et peut-être même deux ou trois fois, comme dans le roman furieusement priestien " l'Anomalie " de Hervé le Tellier ? 
Et la musique enregistrée ici se porte-t'elle caution morale de l'entreprise black et mortifère ?  Se repentir, est-ce se rependre ? ... et toutes ces sortes de choses. 
Quel mauvais karma pour ceux qui sont montés dans cet avion, avec l'aval des psychiatres et psychologues du travail de l'aéronautique. si j'étais théologien, j'y verrais une nouvelle preuve de l'absence de justice divine.
Par ailleurs, j'étais en pourparlers avec moi-même pour écrire un article sur le thème d'une actualité sans cesse renouvelée « nous sommes tous des otages dans l’avion conduit par les super-prédateurs de l’espèce humaine, sans savoir que c’est comme dans l’A320 "4U-9525" de Germanwings, et qu’il n’y aura pas de survivants au crash civilisationnel qui se profile », et puis j’ai découvert le disque, qui en est une métaphore musicale, hypothèse confirmée par un des musiciens du groupe dans les commentaires de l'article de mazik.info : 
"Nous sommes tous dans le même avion et il est plus courageux de regarder avec lucidité notre trajectoire que de prier ou de converser sur le mauvais temps."
Ce qui serait encore plus courageux et sympa envers nos éventuels enfants, c'est de tenter de dévier le cours de cette putain de trajectoire que bon nombre de commentateurs prennent maintenant pour un fait acquis, en tout cas ça réduit mon projet éditorial à pas grand chose. 

- Un peu comme quand l'amie prof de géopolitique à Sciences Po a ratatiné le "Manières d'être vivant" de Baptiste Morizot chez moi la semaine dernière, il lui a suffi de parcourir la quatrième de couverture pour décréter, avec toute l'assurance que lui donnent une personnalité sans concession revigorée par l'essor des mouvements d'émancipation néoféministes, en tout cas sur les réseaux sociaux plus que dans ma cuisine, que c'était encore un gars qui ne faisait que redécouvrir des pratiques anciennes en s'arrogeant le droit d'émettre un savoir dessus, en plus elle pariait que c'était très bien écrit, et comme elle avait raison sur toute la ligne, elle m'a tout pété mon Morizot et je n'ai même pas pu lui en citer une ligne, ni pour la contredire ni pour abonder dans son sens.
- Un peu comme quand on regarde la minisérie Chernobyl et que après, on ne peut plus regarder de fictions d'horreur, que ce soit en films, en séries ou en suppositoires, parce que la catastrophe nucléaire russe et ses conséquences humaines et environnementales rendent ridicule et dérisoire l'épouvante issue de l'imaginaire des scénaristes des films de trouille.

Le copilote soupçonné d'avoir provoqué délibérément le crash de l'Airbus A320 de Germanwings dans les Alpes françaises avait dit qu'il ferait un jour « quelque chose qui allait changer tout le système » et que « tout le monde connaîtrait [son] nom », a déclaré son ex-petite amie au quotidien allemand Bild, en kiosque samedi 28 mars. 
(…) Si Andreas Lubitz « a fait ça »« c'est parce qu'il a compris qu'à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d'un emploi à la Lufthansa, comme capitaine et comme pilote de long courrier, était pratiquement impossible », affirme-t-elle.



- Epilogue version happy end
l'écoute du disque n'a rien pour endommager le conduit auditif ou infliger des dommages cérébraux qui lui préexistaient sans doute, et on survit aisément au carnet de voyage musical, l'argument du crash aérien ne serait-il là que pour faire le buzz et m'inciter à écrire un article élogieux ?
j'aime bien le morceau "la mort du bouddhiste", par exemple. 
Puissance de la rythmique, et solo de guitare inspiré, comme seul le jazz-rock en procure.

- pour la version tragic story de l'Epilogue
revoyez un vieux David Lynch genre Lost Highway, ça vous permettra de saigner par les oreilles en mangeant du popcorn, un plaisir fin et délicat de gourmet cinéphile.

- Epilogue version prix spécial du jury :
Le sketch d'ouverture du film "Les nouveaux sauvages" sorti quelques mois avant la catastrophe aérienne en reprenait la trame dramatique, avec des similitudes éprouvantes pour l'entendement puisqu'il s'agissait d'une fiction beaucoup plus réussie que la version en Réalité Réelle Ratée qui allait la suivre au tombeau.

Annexe hâtivement aménagée au fond du jardin

lundi 26 octobre 2020

Lovecraft Facts (15) : The Third Day (2020)

C'est tout bonnement hallucinant : à partir de photogrammes extraits de l'épisode 3 de la mini-série The Third Day créée par Dennis Kelly (le showrunner d'Utopia), j'ai reconstitué une bande dessinée de figuration narrative de Richard Corben dans sa période Lovecraft.


The Third Day, la série télé, présente toutefois un avantage notoire par rapport à la bande dessinée originale : les images bougent, et de plus l'étalonnage par zones, star invisible mais incontestée des logiciels de post-production, permet de composer des scènes chromatiquement plus chiadées et surtout beaucoup moins moches que celles que Corben bricolait à l'aérographe au fond de son garage à vélos dans le Connecticut, et en plus il n'avait même pas Photoshop, alors j'aimerais bien vous y voir.


Par rapport à Corben, 
on peut aussi déplorer une certaine pénurie de nénés,
mais je n'en suis qu'à l'épisode 3, et ç
a peut encore s'arranger.


The Third Day, la série, présente nonobstant les mêmes inconvénients que The Third Day, la BD imaginaire de Corben : si vous êtes un peu électrosensible à une colorimétrie gonflée aux stéroïdes qui fait saigner des pupilles, contentez-vous d'écouter chaque épisode en fermant les yeux, et la hideur n'en sera que plus innommable, et la lune plus gibbeuse.
Par contre, si vous avez épuisé au cours des années 70 les charmes vénéneux des histoires mettant à l'honneur des cultes lacustres pratiqués depuis l'Antiquité par des paysans dégénérés du Sussex, je ne peux pas vous proposer grand-chose. J'avoue que là où Utopia sublimait le thriller conspirationniste en l'élevant au rang de la fable pandémique et eugéniste, occasionnant un dérangement durable des fonctions intellectuelles, ici on reste strictement dans les limites du genre horrifique et parano. 
Dennis Kelly, qui mit jadis l'atrocité au service d'une vision du monde que la Réalité a depuis validée sans broncher, ou qui ne tardera plus à la faire advenir dès que le vaccin du Covid-19 sera disponible, avec ses ingrédients secrets et ses adjuvants mystères, du moins si l'on en croit les complotistes les moins échevelés et les plus à poils ras, Dennis Kelly prostitue aujourd'hui l'atrocité dans un divertissement où elle cachetonne, et se borne à labourer le sillon de l'épouvante avec une profondeur de champ ultra-courte, rassasiant le Bourgeois Bohème, mais laissant l'Economiste Atterré et l'Epidémiologiste Inquiet sur leur faim, avec le paquet de chips à peine entamé entre eux sur le canapé du salon, car la série n'ouvre pas vraiment l'appétit.
Moins insoutenable que le "Calvaire" de Fabrice du Welz dont il serait un lointain et illégitime rejeton abâtardi, profane et light, The Third Day séduira les amateurs de sectes païennes antiques, ainsi que les thuriféraires de Jude Law, Jude Law tuméfié, Jude Law outragé, Jude Law brisé, Jude Law martyrisé mais Jude Law bientôt libéré ! car il ne me reste que 3 épisodes à voir (bâillement)

Entre l’été et l’hiver, soit les deux volets de la saison 1, [donc entre les épisodes 3 et 4, s'il faut renoncer à l'implicite], un épisode long de douze heures, sans doute intitulé Automne, ou alors Catalogue, a été diffusé en direct sur Facebook, le 7 octobre – sa captation est toujours en ligne.
"Je n’ai pas eu le temps, la force, la conscience professionnelle nécessaires pour faire plus que constater l’existence de cette expérience menée par une troupe de théâtre."
(un journaliste du Monde dont l'Histoire n'a pas retenu le nom)

...sans oublier le coin du mélomane ! Bien que la série reste pour l'instant sur les rails défoncés des conventions des genres auxquels elle emprunte, à savoir le film d’horreur et la chronique conjugale, la musique de Cristobal Tapia de Veer conserve son pouvoir d'évocation intact, puisque vous pouvez très bien résoudre un Mystère Cinématique en mettant le magnétoscope en pause pour regarder une image figée de la Sainte Vierge sous ecsta ou une représentation furtive et illicite de la Barbe du Prophète, mais si vous tentez d'écouter un son arrêté, bon courage. A vitesse normale, la musique de Cristobal ça le fait grave. Mais là, je quitte ma légendaire objectivité journalistique, car je suis fan de Cristobal depuis que j'ai entendu son travail ô combien stupéfiant sur Utopia. Et j'ai un peu le même prénom que lui, et au fond je m'aime bien, même s'il est un peu tard pour l'admettre. En tout cas la musique de The Third Day, on peut l'écouter avec plaisir une fois la série mise en pause, même avec l'ordi sous une bâche et la bâche sous les gravats, en refaisant de l'enduit dans le salon, comme je prétends être en  train de le faire actuellement alors que ça fait trois heures qu'il sèche dans le pot, par Bélénos !






dimanche 29 mars 2020

American Horror Story : Confinature (2020)

En France il existe depuis peu un nouveau jeu de société, qui se serait rapidement répandu aux USA si la confinature n'avait pas contrevenu au premier amendement sur la liberté de circuler, jeu qui fait fureur dans les résidences secondaires où les Parisiens ont fui en masse pour contaminer endémiquement la province comme s'ils y étaient nés, c’est « devine où je suis confiné », mais il faut  disposer d'au moins 2 pièces de vie pour y jouer, cabinets non inclus.
Quand tu survis à 8 dans un studio de 15 mètres carrés, c’est moins fastoche et le jeu s'arrête beaucoup plus vite.
On peut pimenter la règle avec des faveurs sexuelles accordées aux gagnants, avec ou sans gel hydroalcoolique pour lubrifier les muqueuses qui n'étaient pas prévues pour accueillir un aussi grand nombre de candidats, ça dépend de l’état des stocks, je te laisse voir si la pharmacie a rouvert, c’est pas trop mon truc. Les Américains préparent déjà l'adaptation en série dérivée du jeu vidéo, décidés qu'ils sont à ne pas se laisser damer le pion par la Chine (je me demande s'il n'y a pas une contrepèterie, mais je dois passer à table et j'ai peur que ça me coupe l'appétit si je la trouve).
Bon dimanche des ramo(ns) à touffes et à troutes.

C'est toi le chat ! et au fait, dis donc, sans vouloir te vexer,
t'aurais pas un peu grossi depuis qu'on est coincés ici ?

samedi 2 février 2019

The Haunting of Hill House Soundtrack (2018)

Il y a beaucoup d'air et de silences dans la musique de cette série horrifique pas dégueu qui rappelle à la fois Six Feet Under et le meilleur d'American Horror Story (les 3 premières saisons, avant que ça bascule dans le grand guignol). Attention à ne pas confondre The Haunting of Hill House avec The House on Haunted Hill, et encore moins avec Return to House on Haunted Hill). En matière de maison hantée, rien n'égalera jamais plus la terreur distillée par Richard Matheson dans La maison des damnés, mais bon, on n'aura plus jamais peur comme à 15 ans en lisant un livre de poche dans la cour du lycée, il faut s'y faire. Comme le dit le gars de Télérama (il faut bien pallier la mystérieuse disparition de Pierre Serisier du Monde des Séries) :

"Mike Flanagan n’aime pas les effets tape-à-l’oeil, pas plus que le gore. Sa série est avare en effets spéciaux et ressemble souvent à une cousine de Six Feet Under angoissante – mais pas dénuée d’humour. Il s’agit avant tout de suivre, l’un après l’autre, les enfants Crain, pour comprendre ce qui les empêche d’être heureux. Certains épisodes se prêtent à une mécanique flippante à souhait – celui sur Nell, superbe conte onirique et romantique dont la chute est un grand moment d’effroi – d’autres tiennent presque du pur drame intimiste (celui sur la cure de désintoxication de Luke). Flanagan, admirateur de Stephen King (il a adapté Jessie, déjà pour Netflix), a retenu aussi ses leçons. C’est dans le quotidien et l’observation de la psychologie des personnages que la peur fleurit le mieux. The Haunting of Hill House est lentement submergé par la mélancolie. Tant et si bien que horreur et émotion finissent par ne faire plus qu’un."

Mais bon, c'est du journalisme professionnel, toujours un peu suspect de complaisance, dit-il en renfilant sens devant derrière son Gilet Jeune à demi-tarif. J'ai trouvé la chronique idéale de The Haunting of Hill House (la plus intelligente et la moins complaisante) sur un webzine, en cherchant à consulter les pires critiques d'allociné, souvent éclairantes :

http://www.dailymars.net/le-puits-et-le-pendule-the-haunting-of-hill-house-netflix/

Et la musique, dont tout le monde se fout à ce stade :

http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/the-haunting-of-hill-house-soundtrack-by-the-newton-brothers/

L'inconvénient de s'enfoncer, même avec un enthousiasme mesuré, dans une série d'horreur psychologique, c'est que au 5ème jour d'imprégnation, on hurle dans son sommeil "il est mort !!!" sans pouvoir se souvenir de qui il s'agit au réveil, le 6ème jour on rêve de scolopendres purulents... il était temps que j'en vienne à bout. C'est toxique, quand même, ces trucs qu'on ingère sans en connaître la composition exacte, et qui sont faits à base de deuils, de fantômes, d'instants glacés, d'occasions manquées, de destins tragiques, de bruits dans les murs, d'apparitions spectrales ou démoniaques.
Alors que quand on revoit le Possession de Zulawski avec Isabelle Adjani qui avorte dans un couloir du métro berlinois en envoyant valdinguer ses commissions contre le mur carrelé comme si elle se prenait pour Rosamund Pike dans un clip de Massive Attack, c'est franc du collier, on sait qu'on se situe entre Cronenberg et Lynch de la grande époque, y'a pas d'embrouille.

lundi 14 janvier 2019

Colin Stetson - All This I Do For Glory (2017)

Je regarde parfois des films d'horreur modernes (plutôt que classiques), parce que j'ai besoin de nouveaux héros pour me nettoyer la tête de toute cette merde de gilets jaunes, de ma carrière épisodique de jeune CDD de 56 ans, du mariage de Houellebecq, et de l'effondrement à très court terme de notre civilisation en bout de course, malgré la pertinence et l'intemporalité du message de Jésus-Christ. Qui malheureusement s'adresse à des hommes, et non à la bande de singes que nous sommes restés, et pour qui ce message est illisible. Les films d'horreur, j’y cherche les racines du Mal et les clés de sa légitimité, et pour l’instant, bernique. C’est une routine rassurante pour moi, de ne trouver aucun responsable crédible à la malignité du monde, pourtant d'envergure. Dans Watch out, recommandé par ces foies jaunes de Télérama, c’est la frustration sexuelle qui pousse un gamin de 12 ans et demi grandi trop vite à se transformer en Génie du Mal et à trucider tout le quartier après avoir été éconduit par sa baby sitter. Distrayant mais peu crédible.




Dans Killing Ground, suggéré par le même article de Télérama, j'assiste à une variation appuyée et éprouvante du Délivrance de John Boorman, qui met en scène toute une famille d'innocents campeurs plus un bébé et une ado, qui en sortent en piteux état, voire qui s'en sortent pas.
Là, le mal provient sans équivoque de 2 tarés de l’outback australien, qui ressemblent comme des frères à ceux qu'on trouve en Loire Atlantique quand ils sont de basse extraction et alcoolisés, et qu'en plus Nantes a perdu. Des malfaisants de bas étage. Bien raccords avec ces trois racines du mal que sont l'avidité, la colère et l’ignorance, selon le bouddhisme.
Au final un beau portrait de femme « peut-on devenir résiliente en se faisant cyrulniquer ? » un peu pénible à suivre toutefois.
https://www.telerama.fr/cinema/watch-out-et-killing-ground-comedie-sanglante-et-angoisse-aux-antipodes,n5419225.php


Après ça, je passe carrément Allah vitesse supérieure avec Super Dark Times : une bande d’adolescents se met dans un pétrin très grave car le décès accidentel de l’un d’eux au cours d’une rixe stupide engendre un parcours santé s'enfonçant résolument vers une horreur de moins en moins dicible, tout sonne atrocement juste jusqu’à la résolution du mystère qui ne résout rien, l’un des protagonistes s’était juste transformé en dément assoiffé de sang à l'issue du premier décès accidentel, sans aucune justification des scénaristes vraiment payés à rien foutre pour trouver une cause crédible à ce déchainement de folie et de mort. Dommage, la première moitié est vraiment un calvaire très réussi pour nos chères têtes blondes, la mise en scène et les acteurs déboitent.
D’un autre côté, si le Mal Absolu avait besoin de se justifier, il serait Témoin de Jéhovah.
Cette pure gratuité du geste de xx me permet de saisir l’artificialité de la situation, et partant, de ne pas trop en souffrir.



Et mon dernier blind-test, qui date de hier après midi : Hérédité, dans lequel j’entrai abusé par des commentaires internet élogieux sur un site américain que je croyais digne de foi, pour me retrouver face à un tout petit Polanski période Rosemary’s Baby.
Evidemment si j'avais lu le billet d'ilaosé, j'aurais pu m'en passer; ils ont une certaine autorité spirituelle dans le domaine des films de trouille.
Et le stylisme, les décors et l'interprétation sont particulièrement soignés, bien que Gabriel Byrne en soit réduit à jouer les utilités. Une jeune actrice incarne la petite soeur malchanceuse de cette famille maudite avec juste ce qu'il faut de difformité naturelle pour suggérer la monstruosité sans la placarder partout, j'ai quand même passé un bon moment tirant vers les mid-70's, malgré le final grand-guignol. Le meilleur de ce film de peur
c'est sans doute sa musique, parce qu'on ne la voit pas. Elle est dark et obsédante à souhait, comme le genre l'exige, mais le générique de fin m'accroche l'oreillle : ce son de saxophone distordu, polyphonique et hurlant comme un Philip Glass sous acide est inimitable, et je l'ai déjà entendu. Mais où ?

http://exystence.net/blog/2018/06/08/colin-stetson-hereditary-original-motion-picture-soundtrack-2018/

Mon iTunes a plus de mémoire que moi, il s'agit de Colin Stetson, repéré il y a 8 ans sur un best-of de blog musical canadien qui s'est depuis abimé dans le rap et la variétoche, tant pis, il en faut.
D'après son wiki, ce type est un malade, mais rien qu'à écouter la bande-son de Hereditary, on s'en serait douté. Il n'a pas son pareil pour imiter le feulement d'un chat piégé dans un four à micro-ondes allumé, ou pour invoquer des entités sonores inconnues sauf de Lovecraft, Cthulhu ait son âme.
Et Colin Stetson, il a déjà fait plein d'albums ravagés chez Constellation Records, la bande de Godspiid You Black Emperor, je vous en mets un là
https://colinstetson.bandcamp.com/
sachant que toute sa discographie est hantée et déjantée.
Les fins connaisseurs semblent dire que New History Warfare Vol.2: Judges est un sommet de son oeuvre.
Quand on accède à la vidéo-ci-dessous par un simple clic, on comprend qu'il est dans la même démarche absolutiste qu'un Guillaume Perret vis-à-vis de son instrument.
On comprend que les gars d'Hérédité, ils soient allés le chercher. S'il existe une musique qui soit possédée du démon, c'est bien la sienne.




Finalement les moments où « ça » (l’épouvante) fonctionne bien dans ces films soi-disant de terreur, c’est quand le malheur s’abat de façon purement accidentelle sur de pauvres gens qui ne l’ont pas mérité. Ou quand ils sont broyés par une causalité qui les dépasse, et qui dépasse aussi le spectateur, comme dans Resolution.
Mais dès que la malveillance est attribuable à des humains où à des démons de plus ou moins bas étage, plutôt qu'à un destin aveugle et/ou à la loi de cause à effet, on bascule vite du tragique dans le grotesque.
Ca marche vraiment dix fois mieux quand on ne comprend pas pourquoi le Mal s'abat.
La prochaine fois que ça me prend, je me lance dans « The haunting of hill house »
https://www.telerama.fr/series-tv/the-haunting-of-hill-house,-la-serie-horrifique-de-netflix-hantee-par-le-deuil,n5845033.php
J’en ai regardé deux épisodes chouettement épouvantables (comme dans une recettes de nouilles au gruyère réussie où l’on met plus de gruyère que de nouilles, dans haunting l’effet horrifique vient de la proportion de deuil et de vies foirées, largement supérieur aux ingrédients de terreur pure et à un folklore difficilement renouvelable de fantômes, de démons etc...)
Heureusement que j’ai aussi regardé la saison 2 de The Deuce, aux enjeux dramatiques plus consistants que la 1
et la saison 1 de Kidding, avec Jim Carrey, vraiment très réussie, et constamment surprenante.
Mine de rien je vous fais gagner un précieux temps de visionnage.

mercredi 15 avril 2015

Des mondes à l'intérieur du monde



On reconnait bien le stylo à bille de Charb à 6'02"



Comment produire sa propre musique ambiente pour pas cher

Et deux articles que j'ai trouvés pas mal :

- Une brève histoire du cannibalisme au cinéma

http://www.vice.com/fr/read/une-breve-histoire-du-cannibalisme-au-cinema-923?utm_source=vicefbfr

- Le déclin de l'empire contre-attaque


jeudi 30 janvier 2014

Name dropping : les origines du conflit





Je me disais bien que la version de "The Name Game" de Shirley Ellis qu'on entend dans une séquence très réussie de la très réussie saison 2 de American Horror Story était un peu trafiquée.
Ils sont forts, ces Américains, mais on ne me la fait pas, à moi.