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dimanche 26 février 2023

Lisa O'Neill - All Of This Is Chance (2023)




Pour une fois, Télérama s'est pas foutu de moi.
C'est magnifique.

https://lisa-oneill.bandcamp.com/album/all-of-this-is-chance

jeudi 25 novembre 2021

Les Fabulous Trobadors : Duels De Tchatche Et Autres Trucs Du Folklore Toulousain (2003)

La critique est unanime :

" Quand je me souviens de mes années de scolarité dans le centre de Toulouse, à deux pas du fameux quartier Arnaud-Bernard, Claude Sicre et Ange B. ont toujours fait partie du paysage : il n'était pas rare de les trouver en train de boire un verre au Breughel, ou de déjeuner au restaurant voisin le Don Camillo. Activiste culturel, Sicre a débuté dans le sillage du mouvement punk en 1977 avec Riga-Riga, un groupe folk occitan. Au tournant des années 1990, il rencontre Ange B. pour faire une musique qui n'est ni rock, ni ragga, ni rap, ni chanson française : elle est Fabulous pour l'amour du blues (Robert Johnson en tête), et Trobadors pour la "tenson", joute poétique à deux qui fonctionne sur le mode question-réponse, tradition des troubadours issue du patrimoine occitan. "Duels de tchatche" est un disque mieux produit que les précédents, rythmé et dansant : les Trobadors s'inspirent des "embaladores", chanteurs-improvisateurs du Nordeste brésilien qui s'accompagnent avec des tambourins. Loin d'un régionalisme replié sur lui-même, l'Occitanie des Fabulous Trobadors ne se limite pas de la Gascogne à la Provence : elle est ouverte aux quatre vents. Un vent un peu anar venu de la Catalogne toute proche ("Ca c'est oui") : dans les années trente, Arnaud-Bernard était un lieu de rencontre pour les anarchistes et les républicains espagnols. Entre la Bouse et la vie, les Trobadors ont choisi : ils présentent un beau programme dans lequel "jouer au foot sur l'esplanade" et "inventer son emploi" (bonjour le Medef) sera toujours préféré au "Caca 40" (sic) ; "demain décourage aujourd'hui" est une jolie formule pour dire l'urgence de jouir de la vie, ici et maintenant. "

"Ces duels sont organisés à la manière des joutes verbales telles qu’on les pratiquait en Occitanie, avant l’acculturation des populations françaises, et à la manière des traditions toujours très vives du Nordeste brésilien ou celles d’Afrique, du nord comme du sud. L’influence du blues et du rap des États-Unis est également présente : on n’en finirait plus de trouver des références, car nos duellistes sont de très grands connaisseurs des folklores du monde."

"Imaginez des Font et Val des Midi-Pyrénées qui auraient bien tourné. Non, laissez tomber. Les libertaires seventies ne disent plus rien à personne. Pour Olivier Horner, du quotidien suisse Le Temps, Duels de tchatche et autres trucs du folklore toulousain est « un typhon verbal sans mauvais jeux de mots, un manifeste en chantier du contre-pouvoir civique. » Véronique Mortaigne, du Monde, décrit l'album comme « un antidote indispensable à la monotonie de l'économie de marché ». Ludovic Basque, journaliste chez RFI Musique, déclare que « vous retrouvez tout ce que vous aimez chez les Fabulous Trobadors : l'humour et l'esprit libertaire rythmés au son du tambourin. »

dimanche 21 novembre 2021

Les Fabulous Trobadors : Era pas de faire (1992)

De leur premier album qu'on dirait quasiment enregistré à la maison et à la main avec des vrais doigts et trois bouts de ficelle sur un Tascam 4 pistes diesel (Era pas de Faire, 1992) à leur dernier envoi en date, beaucoup plus abouti musicalement, (Duels De Tchatche Et Autres Trucs Du Folklore Toulousain, 2003), nous avons tout écouté, et tout apprécié. Je ne suis pas spécialement régionaliste, ni toulousophile, et ma femme sorcière albigeoise m’a aidé à pénétrer les arcanes des occitanismes dont les textes sont truffés, mais ces deux-là ont manifesté un enthousiasme communicatif pour l'implication dans la vie locale, où qu'on vive, plutôt que de se terrer dans le virtuel en attendant que ça passe. (ça ne passe jamais). Pour tout dire, ils manquent diablement à l'esprit du temps d'aujourd’hui. Peut-être qu’il faut mettre l’enthousiasme sous verre et le coller dans un musée, dans l’aile B, celle qui abrite les Choses Qui Ont Été. Les Fabulous sont un remède souverain au fatras d’absurdités existentielles mortifères mondialisées qui submerge actuellement le monde et l'accule à l'effondrement cher à Jared Diamond.
On ne trouve rien d’eux sur internet, pas le moindre site de fan sinon celui que leur consacre le créateur de wikipédia à ses heures perdues, juste quelques clips youtube qu’il ne faut pas aller voir, car youtube c’est le Mal Absolu. Ce qui prouve bien qu’internet c’est de la merde. Même Warsen n’a pas osé uploader un de leurs disques, tellement c’est sacré. Il faut les emprunter à la médiathèque de ton quartier (comme ça tu jouiras des paroles dans les pochettes pour les passages difficiles à décrypter) et ne jamais les rendre.

jeudi 14 octobre 2021

Entendu au Café Death Porc (2021)

A ma grande surprise, c'est surtout des femmes que j'entends par la fenêtre ouverte du café death porc, auquel j'avais jadis innocemment donné rendez-vous sans y avoir jamais mis les pieds, en ignorant qu'il était définitivement fermé.
Les femmes seraient-elles à nouveau l'avenir de l'homme, malgré ce que leur ont fait subir Arago(r)n et Jean Ferrat ? 
Bien qu’elles soient pleines de bonne volonté pour réparer nos bêtises de bipèdes bourrés de testostérone, je ne vois pas comment elles pourraient absorber les Gigatonnes de CO2 émises depuis le début de l’ère industrielle, même en mettant leur bouche en cul de poule et en aspirant très fort avec un bruit d'évier qui se vide. 
Et où les stockeraient-elles ?
Cessons de les idéaliser. Les femmes, on les entend sur le jukeboxe du bistrot, mais c'est rare qu'on les voie au comptoir, si elles ont perdu la liberté de ne pas boire après être devenues alcoolodépendantes, c'est bien fait pour leur gueule elles ne peuvent traîner dans les débits de boisson, ça les rendrait vulnérables à la prédation sexuelle, elles ne sont pas connes, elles vont donc acheter leurs bouteilles au Super U, avec un fort sentiment de honte, et se mettent minables chez elles. 
C'est un peu triste. 
Mais celles qui chantent dans ma compile ont trouvé mieux à faire que d'être accablées par le sentiment de finitude des choses avant même qu'elles aient commencé, et c'est tant mieux pour elles, et pour nous aussi. 
Seul Romain Bouteille, dont le nom l'a protégé toute sa vie de l'alcoolisme, vient casser l'ambiance à la fin du disque en rappelant que toutes choses se défont, comme le plâtre des plafonds. 
Ah non, pardon, ça c'est Gérard Mansué.

"Ta vie s'ra courte et c'est tant mieux
vu comment qu'elle est dure

On perd son temps à finir vieux
pour que ça dure.
Une enfance dans ces climats
à se bouffer les ongles
On n'a pas le coeur à te la
souhaiter longue.
Quand c'est déjà pas folichon
au temps des pirouettes,
Un an de plus sur les nichons
c'est pas la fête.
Mais devant tes jeunes attraits
c'est nous qui sont minables
Supporter ça longtemps serait
pas supportable.
Encore deux trois anniversaires
et tu changeras vite
Tes printemps contre des hivers
on sera quittes
quand ta beauté n'aura plus cours
on verra pour la suite
s'il faut choisir entre l'amour
ou bien la cuite."

Ce qui nous ramène élégamment au café death porc qui jouxte sur babord la salle de réunion des AA et à tribord l'atelier du crabe
Si Gérard Manchot avait connu Romain Bouteille, gageons qu'il se serait fait plus discret. D'autant plus que la voix de Romain Bouteille, comment dire ? 
il faut l'entendre pour la croire.
Merci à l'épatant antiquaire chez qui j'ai trouvé cette perle.
Le reste, je l'ai trouvé dans ma discothèque, et c'est pas mal non plus. Je vais éviter de me remercier publiquement sur mon blog, tant qu'il me reste un peu de décence.



N'ai pas peur de cliquer ! Mon porc n'est pas sale !



jeudi 23 septembre 2021

Brigitte Fontaine & Areski Belkacem - Vous et nous (1977)

Dans Schnock, somptueuse revue de vioques qui parle aux vioques de trucs de vioques, périmés, obsolètes, caduques et surannés, les rédacteurs évoquent souvent avec malice des oeuvres artistiques (cinéma, musique, littérature) très recommandables, mais disparu(e)s depuis belle lurette des rayons de la Fnac. Je les suspecte d'y prendre un malin plaisir, genre " nous on les a, nananère, et pas toi, nanana." Bref. L'article de Schnock (dans le n° 39) consacré à Areski et Fontaine m'a rappelé leur disque de 1977, que je n'avais pas vraiment écouté à l'époque :



A l'époque, on les traitait de doux dingues. Musicalement, l'amalgame était vite fait. Claude Villers et/ou Jean-Louis Foulquier les passaient un peu sur Inter, surtout le "Vous et nous" qui donne son titre à l'album. Mais j'en garde un faux souvenir avec sitar et tablas, alors méfions-nous. Et l'époque était plus tolérante avec les loufs qu'aujourd'hui, ou alors il faut afficher une certaine radicalité exacerbée. Quarante-cinq ans plus tard, leurs chansons resplendissent en divergence, encore et encore, pour reprendre une expression entendue dans un disque pirate tout mal enregistré de Robert Fripp à l'époque où il glissait des fragments de l'enseignement de Gurdjeff dedans. Mais l'époque était plus tolérante qu'aujourd'hui.(1)
Nonobstant mon incessant babil, je voulus derechef réentendre l'album de Fontaine & Areski. Ce ne fut pas facile, même sur les serveurs russes farcis d' Ebola. 
Le voici déniché en écoute gratuite et à l'achat payant :

https://store.kythibong.org/album/vous-et-nous

Merci Internet, de rendre tout cela possible. L'époque était plus tolérante, mais y'avait pas Internet. C'est fromage ou dessert. Maintenant que j'y pense, faut que je vous dise, c'est un disque difficile à écouter. Exigeant. Eprouvant. On ne peut pas faire grand chose d'autre en même temps, contrairement à Steve Roach. Les textes, leur interprétation, les orchestrations, tout réclame une attention extrême. Il y a du gauchisme vintage, du féminisme outré, du rap préhistorique, limite situationniste, de la radicalité travestie en sagesse, de la déconne intransigeante, des comptines avec guitares en bois faussement hippies, pleines de chausses-trappes, de ce faux folk qui sera toujours d'avant-garde, et du mysticisme en fiches pratiques, encore mieux que comme s'il en pleuvait au rayon spiritualité vivante & développement personnel de la Fnac : "Oublie d'avoir raison et tu comprendras tout / Perds un peu ta raison / Tu ne perdras que ta prison" (Patriarcat). J'aimerais bien revenir en 77 pour élargir ma conscience cosmique en direct, là c'est un peu tard.
_________________________
(1)Oooh punaise, je viens de le retrouver, et y'avait aussi David Byrne dans le coup. David, laisse-moi te dire que ton concert filmé l'an dernier par Spike Lee dans une petite salle de New York est magnifique, et suscite un enthousiasme qu'on croyait englouti avec le GIEC et la pandémie. Je retire tout ce que j'ai dit sur l'époque. Ton concert sera d'ailleurs chroniqué dans Schnock n° 3956, à paraitre en 2277.

dimanche 25 avril 2021

Morice Benin - C'était en... (1976)

dessin de Gébé dans l'An 01
(cité par Morice dans le disque
caché dans cet article)
Depuis 1976 et la sortie du disque à Morice, on attendait le Grand Soir, mais à force d'attendre, en 2021, on a eu le Couvre-Feu à la place. 
Où c'est, quand c'est qu'on s'est Gourrés ? A partir de quel petit renoncement s'est-on mis à dévaler la pente fatale de la Route Pour Nulle Part ? C'est un peu une posture victimaire, de dire ça, mais très franchement, entre mon blacklistage, mon immunothérapie, mes acouphènes, ma lithémie et ma vie sexuelle, si je veux me victimiser j'ai d'autres sujets un peu plus saignants. 
Télérama me suggère que c'est au moment du rapport Meadows, publié en 72, qu'on s'est plantés. Juste avant le premier disque artisanal et autoproduit de Morice, en 1974, qui se vendra à plus de cent mille exemplaires, en des lieux insolites et militants, comme  sur le plateau du Larzac. Morice et ses appels vibrants à l'insurrection intérieure - du moins jusqu'à la fin des années 70, avant qu'il sublime sa colère en prenant un virage poétique - le plus urticant des chanteurs marginaux n'a guère ménagé sa peine.
Et comment se fait-il que nous n'ayons pas encore réalisé les promesses du prophète libertaire auto-révélé, lui qui nous exhortait à une révolte permanente contre cette société de merde dès l'âge où nos oreilles furent assez poilues pour que ça rentre comme dans du beurre ? 
Bien sûr il nous reste encore ses vieux disques, à condition de ne pas les jouer trop fort après 19 heures, sinon les flics de la Dictature Sanitaire arrivent, renseignés par un voisin collabo, et ils savent sur qui taper : d'abord DJ Wars, l'ex-playboy fumeur de crack aujourd'hui narcotique anonyme et cacochyme, celui qui est courbé sur ses platines et qui convertit illégalement ses vieux vinyles en mp3. 
Ensuite, les rares spectateurs, qui dépassent quand même la jauge de 6 personnes autorisée par la Préfecture.


La plus grande confusion règne autour des différentes orthographes admises de son identité de Morice, ce qui ne facilite pas le travail des moteurs de recherche. Mais il n'aurait guère apprécié d'être pisté par Google. Je l'ai longtemps écrit Maurice Bénin, mais il semble que la tendance Canal Historique lui ait finalement préféré Morice Benin, lui qui était né Moïse Ben-Haïm et qui aurait donc pu jouer dans le chat du Rabbin de Joann Sfar au lieu de nous saouler avec ses harangues incendiaires et mystiques.
C'est la première fois à mon connaissance que ce vinyle est rippé sur internet, comme on disait dans le temps d'un film qu'il était inédit à la télé.


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et l'indispensable bibliographie en forme d'hommage posthume :


dimanche 8 novembre 2020

Alabama 3 - The Last Train To Mashville Vol.1 (2003)

Tchoukou'tchou !

Une fois qu'il sera sorti du dépit, le président américain battu par les urnes prendra-t-il le dernier train pour Mashville ? (littéralement "Pâtée-Ville, avouez que c'est bien fait. Pour lui.) Ou bien alors quoi, restera-t-il le dernier à chanter Way down in the Hole (Droit dans le Trou, à ne pas confondre avec son preque homonyme Doigt dans le Trou, encore interdit dans certains Etats du Sud blanc raciste) avec les rescapés des Blind Boys of Alabama (3) ? Faudra-t-il dès lors le sortir de la Maison Blanche à cheval sur un rail de chemin de fer, enduit de goudron et de plumes, comme au bon vieux temps des tricheurs de dessous de cartes sur les bateaux à vapeur du Mississippi ?
Vais-je encore recevoir longtemps la blague "Why Trump won't go to the White House anymore? Because it's "forbiden" ?
Et en quoi ça va impacter ma life ? 
Suis-je à moitié aussi branchouille que ce que mes allusions laissent penser, et à qui ?
Quand rachèterai-je des comics US en v.o. sur Amazon ?

Vastes questions, auxquelles ce premier volume d'auto-reprises acoustiques et bluesy d'Alabama 3 aura bien du mal à répondre, vu qu'il est sorti en 2003.
Comme l'exprime un fan ni transi ni flétri mais bien en possession de toute sa conscience et lucidité sur la page amazon de l'album :
"Je possède les quatre albums studio d'A3 et je viens d'acheter cet album, qui contient principalement des versions acoustiques de chansons de leurs trois premiers albums.
La qualité des œuvres d'A3 a fortement décliné depuis leur premier album, "Exile On Coldharbour Lane". Leur dernière livraison, "Outlaw", est quasiment inécoutable.
Mais "Mashville" est un excellent album(..) Le piano, l'harmonica et les guitares acoustiques sonnent très bien, et la voix de Larry Love est émouvante, sérieuse et sincère. C'est le country rock à son meilleur, et c'est une forme avec laquelle j'aimerais que A3 reste. Malheureusement, ils semblent plus déterminés à servir les ravers et les boîtes de nuit. Alors que "Outlaw" n'était pas aussi mauvais à cet égard que "Power", ils ne semblent plus pouvoir écrire de bons morceaux. Leur bougie créative s'est éteinte bien trop tôt."

Visage pâle-secam pas avoir langue fourchue.
Unfortunately, il dit ça du Volume 2. 

lundi 29 juin 2020

Phoebe Bridgers ‎- Punisher (2020)

Vous pourrez dire "c'est chez Warsen que j'en ai entendu parler la première fois". Sauf que Warsen en avait entendu parler sur discogs et pitchfork. Chez les oreilles curieuses. Le canal auditif. Et prochainement à n'en pas douter, dans télérama, dans l'odyssée d'homère dans play-boy dans france-soir, dans les pièces de shakespeare les manuels d'histoire dans le journal de mickey dans les modes & travelots
dans vélo-magazine dans " mets-la-moi-rocco "
dans le petit albert dans le livre des morts
dans le coran dans l'argus dans le journal des sports dans batman aristote bukowski ou schiller van gogh warhol pollock debussy ou mahler dans fustel de coulanges notorious big aussi & puis dans la naissance de la tragédie & dans winnie oui dans winnie (merci Thiéfaine)


https://phoebebridgers.bandcamp.com/album/punisher
Joli disque, et jolie frimousse.
Mais quand c'est une fille on n'a plus le droit de dire ça, c'est sexiste.
Et fuck you, c'est sexiste ?

mercredi 11 mars 2020

Machin - Tout folkant (1977)

On voit pas bien de quoi ça cause,
mais c'est Fanchon et les extraterrestres.
Hier après-midi, alors que je faisais une pause réparatrice au milieu de la purge que se révélait être la rédaction de l'article sur Mr Robot dans laquelle je m'étais imprudemment engagé, au détour anodin du coin d'un blog de curiosités musicales, surgit soudain Machin, groupe français de folk parodique dont j'ignorais tout, qui vécut entre 1976 et 1978 avant de fusionner avec le grand Tout tout en beaucoup kollaborant parallèlement avec Hubert-Félix Thiéfaine, en studio et en tournée, à tel point que les musiciens finirent par mettre leur propre carrière en veilleuse après seulement trois albums, avant de carrément l'abandonner avec son rouge à lèvres de traviole et les bas aux chevilles, attachée toute nue à un platane au bord d'une des autoroutes de l'information qui venaient d'être inventées par un communicant dont l'histoire n'a pas retenu le nom. Elle y attendra jusqu'en 2003 en se caillant les miches et en se répétant compulsivement ses exercices de sophrologie pour se rassurer, surtout pendant les froides nuits d'hiver, la traditionnelle reformation du groupe, avec tournée triomphale, sortie d'un live et d'une compilation de ses frasques de jeunesse tombées par mégarde dans les oubliettes de l'Histoire musicale.
Cet effacement au profit d'un artiste qui détenait les clés et anneaux de pouvoir d'un imaginaire plus puissant que le sien relève chez Machin d'un sens de l'abnégation (1) aussi admirable que celui qui m'étreint quand je décide d'exhumer/exhiber ces vieilleries que plus personne ne reconnait, au lieu d'aller porter secours à tous ces migrants qui se noient aux portes de l'Europe, sauf ceux qui choisissent de s'écraser contre ses grilles.
Et il fallait que je réagisse vite, sinon j'aurais prestement retrouvé leur discographie maudite au frontispice de blogs concurrents et bâtards comme "Le tumulus des oblitérés", "La crypte des omis" ou encore "Le tunnel des pestiférés" (prévoir un masque pour surfer en toute tranquillité).
Mais ça va, ces jours-ci je suis confiné comme un CDD FranceTV pas reconnu historique, j'ai l'oeil vif et la souris leste, et j'ai tôt fait de trouver les deux autres disques du groupe :



Et qu'y entend-on, tontaine tonton, sur ces incunables ? j'y ouïs du folk pseudo-médiéval, un soupçon de rock progressif, des histoires de quéquette et d'extraterrestres. Pas de doute, on est bien en France à la fin des années 70. Et il y a bien des réminiscences des premiers albums de Thiéfaine. Le contraire serait étonnant. Un seul regret: ça me travaille depuis 42 ans que j'ai posé un oeil sur les crédits d'une pochette de Hubert-Félix, mais je sens que c'est pas encore aujourd'hui que je vais apprendre pourquoi Tony Carbonare porte un nom de pizza.

biographies édifiantes et paroles des chansons
(j'ai ri à certaines plaisanteries héritées d'un autre âge) :

 (1) sacrifice total au bénéfice d'autrui de ce qui est pour soi l'essentiel - Léon Blum (Paris 1872-Jouy-en-Josette 1950) : "L'abnégation, la charité résultent le plus souvent d'un défaut de vie personnelle."

lundi 17 février 2020

Graeme Allwright - Le jour de clarté (1968)

Comme disait ma femme en partant au boulot ce matin en entendant s'échapper les échos assourdis du néo-zélandais trépassé d'hier par le soupirail de ma caverne électronique, "tu vas pas commencer à nous bassiner avec Graeme Allwright, tu l'écoutais déjà pas quand il était vivant"
Evidemment, cette Cassandre au petit pied n'était pas là quand j'avais 14 ans et que je déchiffrais laborieusement les tablatures de "La Ligne Holworth" en picking dans la méthode de guitare à Dadi.
A 93 ans, Graeme vivait en maison de retraite depuis un an, ce qui est la méthode la plus efficace pour partir rapidement. Pensez-y quand la cohabitation avec vos ascendants conservés à la maison devient trop pénible.

(c'était un message de notre sponsor que je suis obligé de passer : 
si j'avais le choix, y serait pas funéraire.)


https://www.mediafire.com/file/jq662d8d4cn9x75/GA-LJC.zip/file

mercredi 12 décembre 2018

Ricet Barrier - La servante du château (1958)


Ricet Barrier est né trop vieux pour devenir libertaire, mais sinon ça lui aurait tout à fait convenu. Encore que sur sa fin de carrière, il commençait à se lâcher grave. Mon grand-père me chantait déjà ses chansons, donc ça ne date pas d'hier, mais si les diamants sont éternels, certaines chansons vantant la classe paysanne disparue le sont aussi.
Et changement d'herbage réjouit les veaux, nom de diousse !

http://www.mediafire.com/file/75fd10dxw7cejgc/1958-RB_LSDC.zip


Vol. 1 - La servante du château - 1958

Référ.: LP 25cm Philips France B 76.446 R
Durée: 28:13
Format: mp3 320

1.  3:15  La servante du château [Version '58]
2.  3:26   La demoiselle de Montauban
3.  2:35  La java des Gaulois [Version '58]
4.  4:23  Les pasteurs
5.  2:21  Drôle de vie
6.  2:48  Dolly 25 [Version '58]
7.  2:02  Le chat dans la nuit
8.  2:24  Le crieur de journaux
9.  2:38  La dame de Ris-Orangis
10.  2:21  J'aime les fleurs





samedi 1 décembre 2018

Deux doigts dans la reprise (2)

Comme un golden boy affamé sur le marché boursier, l'Art emprunte constamment pour faire fructifier son capital, et pour honorer ses dettes envers sa propre Histoire. Les artistes se prêtent et s'échangent formes, fonds, petits secrets de fabrication, clés de douze, débouche-lavabos et jusqu'à leurs femmes, avec la plus voluptueuse complaisance et sans avoir toujours l'élégance de citer leurs sources ou de rendre les femmes après usage. Il y a donc les reprises avouées et les reprises cachées. Les hommages et les emprunts. Les rapines subtiles, et celles qui le sont moins.

Au fait, j'ai oublié de te le dire, j'ai emprunté ta gratte, ta femme et ta maison,
mais tu toucheras 0.05% sur ma prochaine chanson. Merci qui ?

Ainsi de Bob Dylan, si vous voulez mon avis un fieffé détrousseur de cadavres devant l'Eternel, et encore j'ai mis 50 ans à m'en rendre compte, il fallait que j'intègre le réflexe Wiki.
Je n'ai jamais pu enquiller Dylan avant mes 40 ans, c'est à dire avant d'entraver assez d'angliche pour pouvoir capter la luxuriance de son petit Bazaar de l'épouvante poétique.
Les poètes tchattent la langue des Dieux, c'est entendu, mais souvent il faut être à moitié défoncé ou brindezingue soi-même pour s'en apercevoir, en état normal de réalité réelle ratée on se fait juste chier en les trouvant verbeux & bavards.
And last but not least, french people are blah-blah-blah.





Et quand Bob Dylan se penche sur la dépouille encore fumante vapotante de Bing Crosby pour lui dérober la mélodie de Where the Blue of the Night (Meets the Gold of the Day) et en tirer When the Deal Goes Down sur l'album Modern Times en 2006, personne n'y trouve rien à redire, à part de vagues critiques outrée qui hurlent à la tchoure sur d'obscurs blogs que personne ne consulte, et la veuve du petit fils du crooner défunt qui s'asseoit sur ses droits de reproduction pour tous pays y compris l'URSS, on peut alors parler d'un recyclage réussi... nonobsting les éloges, l’album suscite un débat sur son utilisation non créditée de chœurs et d’arrangements de chansons plus anciennes, ainsi que de nombreuses lignes tirées de l’œuvre du poète Henry Timrod du XIXe siècle. Sa veuve est impuissante à empêcher le copier/coller, elle est dans une urne depuis 1912, et le ministère du Download l'a dans le baba. dans les couloirs de la SACEM les cadres dirigeants rasent les murs, peu fiers de l'embrouille à Minnie...
A l'écoute, la chanson de Bing Crosby a été habilement remaquillée à la truelle, ses canaux jadis limpides comblés par des gravats et ses ponts outrageusement rhabillés d'accords en G7sus4 réclamant une dextérité annulaire inusitée à la main gauche, mais l'important n'est-il pas que la chanson soit bonne, surtout si tous les ayants-droits sont morts ?





Enlève tes lunettes Scarlet, on t'a reconnue.

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Stephane San Pellegrino, en digne disciple de l'indigne maitre (il faut aussi se souvenir qu'il fut longtemps membre du gang des Voleurs de Poules et bon sang ne saurait mentir) appliquera la même technique de maquillage criminel sans but lucratif dite Creative Commons Everybody (à la Ouane Eugaine) en s'inspirant plus que très fortement d'un vieux standard folk qui donne souvent l'impression d'avoir été emprunté à un ancien film des frères Couenne avec des bagnards cloonés à rayures.



Pour corser le tout, la chanson originale s'appelle "Dont' let your deal go down", coïncidence plus que troublante avec le "When the Deal Goes Down" de Dylan, y aurait-il une malédiction attachée à cette foutue expression idiomatique que les Ricains emploient à toutes les sauces BBQ ?



Graeme Allright prétend que non, pas du tout, qu'il n'a eu aucun problème en convertissant "Dont' let your deal go down" en "Ne laisse pas passer ta chance", mais cet homme qui a fait plus de cures de désintox que tout Joe Cocker réuni, tout en affichant plus de 90 printemps au compteur est-il encore crédible ?



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Enhardi par ces exemples,
Warsen tentera d'adapter
"You Will Miss Me When I Burn" 
des Soulsavers
(featuring Mark Lanigan),
mais comme le roi Dagobert,
il met sa culotte à l'envers,
et c'est l'échec.



P.S. un jeune lecteur me signale en régie que cet article est piteusement resucé et recraché d'un autre article, plus ancien parce que rédigé plus jeune, mieux argumenté et construit que celui-ci.
Je ne sais pas quoi dire, je suis un peu gêné, alors je me tais, ça nous fera des vacances.

samedi 24 novembre 2018

Radiohead - The Numbers (2016)

J'avoue vous avoir très mal vendu l'album précédent, je ne suis pas parvenu à expliquer pourquoi Lucinda Williams était une chanteuse essentielle à la scène actuelle, qui se limite pour moi aux bords de mon écran 27 pouces, mais ça pourrait changer car j'ai vu que Steven Wilson passait dans le coin en janvier prochain.
Lucinda Williams qui fréquenta pendant son enfance les écrivains amis de son père, notamment Flannery O'Connor chez laquelle elle courait après les paons lorsqu'elle avait cinq ans, ce qui en dit long sur la genèse de son album-phare « Des roues de voiture sur une route gravillonnée », ce qui en dit long sur le potentiel d'impuissance de la langue française à traduire les envolées lyriques de l’anglais américain.


Comme promis, Lucinda singe Jamie Lee.
Ou alors, c'est l'inverse.
Lucinda qui pouvait imiter Jamie Lee Curtis dans n'importe quel film de Jean Charpentier.
Lucinda dont les paroles de la chanson "We've Come Too Far to Turn Around" furent tellement massacrées à la traduction que même les baltringues et les frustrés qui prétendent (en parlant des traductions mais en pensant aux femmes qu'ils n'ont pu avoir) que quand elles sont belles elles ne sont pas fidèles, n'ont rien pu faire.
Lucinda dont l'oncle incarné et réincarné Wikipedia Williams, colporte à qui veut bien l'entendre la rumeur selon laquelle Bob Dylan fut une de ses influences majeures.


Bob Dylan dont j'avais bien envie de rediffuser aujourd'hui When the Deal Goes Down, parce que la chanson m'émeut et que le billet est bien torché, mais pourquoi donc prendre le risque de reposter un article qui a déjà été reposté ? ça s'appelle du recyclage, et c'est puni par la Loi, mais surtout ça ressemblerait aux Shadoks dans leurs pires errements :
" Le Marin Shadok avait observé que l'eau, à l'avant des bateaux, avait souvent tendance à se transformer subitement en icebergs, en cailloux, en baleines ou même en rien du tout. Mais il avait remarqué aussi qu'à l'arrière des bateaux, il y avait toujours de l'eau qui ne servait à rien. Et pour continuer d'avancer, il ordonna que l'on récupère cette eau-là pour la mettre à l'avant. De sorte que, pendant que les Shadoks d'en haut ramaient l'eau, ceux d'en bas la récupéraient pour que ceux d'en haut la re-rament. C'était un système de navigation ingénieux mais épuisant et on pouvait se demander si les valeureux marins pourraient aller comme ça jusqu'à l'autre bout du cosmos… "

Merci Télédrama, ô journal des sémillants seniors toujours plein de ressources inusitées...
Pour éviter ce sort funeste je me suis laissé happer/engloutir par la fenêtre de suggestion Youtube qui me propose un clip de Radiohead filmé par Paul Thomas Anderson, excusez-du pneu, et pourtant "Je n’ai pas pour habitude / de mater des clips youtube / et quand on m’en envoie / je n’les regarde pas"
Georges Brassens, « la mauvaise réputation adresse ip » et donc voici sans plus tarder cette vidéo bouleversante et très intelligemment filmée de Radiohead, qui j’espère, te plaira, et te rappellera les plaisirs que nous prenions à jouer de la guitare ensemble au cours de soirées trop courtes et trop rares, Radiohead dont je n'attendais plus rien depuis OK Computer dont "Karma Police" pourrait servir d'hymne aux gilets jaunes, mais là on est plutôt dans la protest-song acoustique, bien que cette chanson résonne comme son nom de Venise dans Calcutta désert et puisse être l'objet de mille exégèses, d'ailleurs entre nous ça ne m'étonnerait pas d'apprendre que Lucinda Williams est la belle-mère par alliance de Thom Yorke, Thom Yorke qui se sent peut-être aussi seul que le fantôme de Dave Bowman dans la station Mir en déroute, mais je n'irai pas par là, je descends ici pour attraper ma correspondance, que j'aurais tendance à négliger ces derniers temps.




vendredi 10 novembre 2017

Kronos Quartet - Folk Songs (2016)

Quand j'étais petit, on n'avait que les livres pour geeker.
C'était avant l'invention du VHS.
Et d'Internet.
Alors, je lisais.
Comme une brute.
Plus tard, ça m'a passé.
Avec l'invention du VHS.
Et d'Internet.
Suite à mon arrêt brutal d’internénette, ça m’a libéré du temps de cerveau disponible, et je me suis rué avec enthousiasme vers une overdose raisonnée de séries, à raison d'un ou deux épisodes par soir.
J’en télécharge toujours plus que je n’en regarde, je pourrais sans doute écrire un petit précis de psychopathologie du téléchargement illégal, mais ça ressemble à pas mal d'autres addictions, et puis j’ai tout aussi brutalement arrêté d’écrire.
Et pourquoi je me fais suer le burnous à engranger et mater des films et des séries en bravant la loi, au  mépris du droit du travail et des cotisations retraite des artistes, au lieu de me payer un abonnement Netflix à 9,99 € ?
Ben déjà je suis à la campagne, j'ai pas assez de mégas pour recevoir la télé par la box.
Et je crois que si l'abondance rassasie, la surabondance de Netflix m'écoeurerait.
En plus j'aurais l'impression de regarder la télé.
Et puis, ce qui me scotche c'est que tout ça soit passé par mon fil de téléphone, au nez et à la barbe des douaniers Rousseau. Sans que les postières me regardent par le trou de l'écouteur, comme dans cette vieille rengaine de Thiéfaine.
Après les trois saisons de Fargo, après la saison 3 de Twin Peaks (assez inconfortable, il faut bien le dire), je viens de regarder à nouveau la saison 1 de Légion.
6 mois après ma première vision, je n'avais conservé aucun souvenir du fond de l'affaire, tellement j'avais été subjugué par l'esthétique.
C'est vrai que depuis ma lobotomie préfrontale, ma mémoire n'est plus ce qu'elle était, mais le récit de Noah Hawley est aussi expressément confus.
C'est pour mieux nous embobiner, et puis nous rembobiner après.
En tout cas, c'est vrai que Légion, je ne m'en lasse pas.
Je me demande si après la saison 1 de Légion, je ne vais pas regarder la saison 1 de Légion.
Regarder Légion, c’est comme tirer le Yi King.
Tout y reste ouvert à toutes les interprétations.
Après ça, je reverrai avec plaisir la saison 1 de Légion American Gods, tout aussi pyrotechnique mais un peu plus légère dans ses implications, plus fictionnelles que métaphoriques.
Mais ça se bouscule un peu au portillon.
J'ai regardé la saison 1 de Handmaid's Tale (je me rends compte que je regarderais n'importe quoi avec Elisabeth Moss) puis, mal conseillé par le Monde des Séries, la saison 1 de Tin Star (Tim Roth est bien, les paysages de l'Alberta sont très beaux, mais le scénario est un peu débile), j'ai attaqué la saison 3 de Rick et Morty, mais la dérision me fatigue. Bien qu'à partir de l'épisode 6, ça redevient drôle.
J'ai fait une pause en regardant quelques films classiques non vus, Les enfants du paradis, Les chiens de paille, des films qui manquaient à ma culture, des fois ça fait du bien de ne pas s'embarquer dans 10 fois 52 minutes avant de savoir si c'est bien.
Est-ce que ça m'a rendu moins con ? oui et non.
J'ai eu de bonnes expansions de conscience en regardant Black Mirror, Deadwood, Shameless, Bron, The Killing, The State, The Booth At The End, Name Dropping (cette série n'existe pas, c'est juste un commentaire).
Piquerai-je du nez devant The Deuce, Le bureau des légendes, Real Humans, Philip K Dick’s Electric Dreams ?
455 séries ont été diffusées aux Etats-Unis en 2016.
Si c'est un pic de production, il est impossible à éponger de mon côté du pipeline.
C'est moins intense que la méditation, lire des livres, ou une bonne conversation entre amis qui tourne à la rixe à fleurets plus ou moins mouchetés, mais on passe parfois de bons moments. 
Comme j'en avais marre de mater tout seul, j'ai récemment réussi à embarquer ma femme dans la S01 de Top of the Lake, mais je sens que je vais le regretter tellement elle va trouver ça grave (en fait je voulais voir la saison 2, et la 1 date de 5 ans, donc fallait rafraichir cette foutue mémoire) et j'attaquerais bien Electric Dreams, si entretemps je ne me lance pas dans Mindhunter, la série produite par David Fincher sur les serial killers des années 60, qui ne vont sans doute pas changer grand chose à ma vie.
Surtout que y a la saison 3 de Mr Robot qui vient de démarrer. La 1 était insoumise et la 2 hallucinatoire.
Et on trouve déjà les volumes 3 et 4 de sa musique profondément névrotique au bas de cet article.
C'est à peine croyable.
Du coup, y'a des soirs où je fais relâche, et où je reprends Jérusalem, le roman d'Alan Moore.
C’est vraiment du costaud.
A partir de la page 400, les chapitres décrivent les actions d’un seul personnage en continu, c’est déstabilisant, on n’était pas habitué. On recule pour vérifier que c’est bien la suite du chapitre précédent, mais oui. Et ça devient assez jubilatoire, alors qu’avant c’était un peu compliqué de jubiler.
Le problème c’est que pour atteindre la page 400, c’est comme pour obtenir des résultats de la méditation de pleine concierge, faut mouliner.
Et pendant que je me détoxais d'Internet, j'apprends que 80% des insectes ont disparu et que Macron a supprimé l'ISF.
Ah ben bravo les mecs.

American Gods Original Soundtrack (2017)
http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/american-gods-soundtrack-by-brian-reitzell/

Mr Robot Original Soundtrack (2017)
volumes 3 et 4
https://www.mediafire.com/file/8ah2noc0bl7xt67/Mr.%20R.OST%20Vol.%203%20MQ.zip

https://www.extreme-down.pro/musique/soundtrack/47929-mac-quayle-mr-robot-vol-4-original-television-series-soundtrack.html

Après ça, je peux bien me couvrir la tête d'un seau de cendres en écoutant le Kronos Quartet quand ils font un album à moitié folk et à moitié musique médiévale, c'est bien tard. 
Le mal est fait.



Allez, cyber-kenavo. 
Bon, au départ je voulais dire du mal de Robert Fripp.
Ca sera pour la prochaine fois.
A moins que d'ici là, je reprenne internénette.

jeudi 14 septembre 2017

Carina Round - Do You ? (2009)

Depuis que j'ai fini par refuser la dictature de la nouveauté et ses appâts débilitants, j'ai fait l'inventaire de ce que j'emporte dans ma tombe : le premier album des Damned, le premier Nina Hagen, le "Remain in light" des Talking Heads, le live "USA" de King Crimson de 1976, le "Real life" de Magazine, la face B du "Meddle" de Pink Floyd (ça va pas être facile à découper à même le vinyle), n'importe quel disque de Patrick Watson...
N'importe lequel ? oui, car sa voix incarne une douceur et une humanité rares, qui voyage de disque en disque.
D'ailleurs l'autre jour j'ai regardé "La 9eme vie de Louis Drax", un film d'Alexandre Aja dont il avait signé la musique, j'ai cru tomber sur un album secret de l'artiste.
Mais à part des instrumentaux pleins de flonflons et de violons, la seule chanson qu'on entend dans la B.O. du film est une resucée orchestrale de Man Under The Sea, déjà présente sur Close to paradise. 
De toute façon, rechercher des nouvelles musiques, ou écrire de nouveaux articles, ça fait désormais partie de mes comportements limite, comme on dit en DASA.
Par contre, hier j'avais une ritournelle en tête, mais ni le titre ni l'autrice, et va retrouver un titre mp3 dans ta musicothèque iTunes qui fait 89 Gigas.
Bon courage, et n'oublie pas d'envoyer des cartes postales.
Quand j'aurai fait un peu de ménage là-dedans et qu'il n'en restera en gros que l'intégrale de Steve Roach et le best of d'Henri Salvador, j'y verrai plus clair. 
Finalement je l'ai retrouvée au bureau, où ma musicothèque est plus light, et je savais l'avoir entendue après la B.O. de "The Handmaid's Tale" un jour où j'avais fait un classement par album.
Et j'ai bien peur de l'avoir repérée dans la B.O. d'American Horror Story, saison 1.

Chansons pas connues qui mériteraient de l'être #8



[Edit]

Ha ha ! Il suffit que j'invoque Alexandre Aja pour qu'il se manifeste sur la page d'accueil de Qwant, le moteur de recherche qui respecte votre vie privée.
L'inconvénient, c'est qu'il est beaucoup moins performant que Google.
Qwant, pas Alexandre Aja.
Alexandre Aja, il est moins performant qu'Hitchcock et De Palma, qui sont ses maîtres déclarés; quelqu'un qui s'obstine à surligner la blancheur des vêtements par un halo "Super croix 76" que plus personne n'emploie plus depuis Carrie au Bal du Diable, et qui s'en tient aux canevas psychologiques des films de l'époque, ne fait pas vraiment oeuvre d'auteur.
Et maintenant, je vais voir si Carina Round se manifeste, ordinateur éteint.



mercredi 10 mai 2017

Feist - Comfort Me (2011)

Chansons pas connues qui mériteraient de l'être #7



Apparemment tout le monde connait Feist, sauf moi.
C'est à force de regarder les séries télé réalisées par Noah Hawley.
Y'en a un paquet.
On peut même dire qu'elles sont Légion.

mardi 25 avril 2017

Robert Plant - Band of Joy (2010)

Entre les deux tours de Minas Morgul et de Cirith Ungol, il arrive fréquemment que Rober Plant sa tante au beau milieu d'une discussion futile sur l'utilité du vote utile.
Surtout quand il pense au retour de Joy en première division blindée, et qui sera présente au second tour, la bougresse.
Trauma de vieillard géranium camé Baisers Tranxène coagulés sur miroir Hygiaphone T.V. lunettes noires pyjama rayé Wo ist das Blut ? Ich habe Durst... 
il fait un temps à réécouter les vieux Thiéfaine, mais Rober, c'est pas bon pour ce qu'il a et encore moins pour ce qu'il n'a pas.
Alors Rober il pose un acte fort, il regarde Légion, que c'est son nom, pour oublier.


Pourtant, son nom c'est pas Légion, c'est Rober. Rober U.
Rober n'aime pas trop l'univers Marvel dont est tirée la série qui s'est chopée 3 T dans Télédrama.
Mais c'est pour oublier, alors qu'importe naouak le flacon. 
De toute façon au point où il en est rendu, il est pas loin de se retirer de la vie bloguitique, alors pourquoi pas un suicide intellectuel par série télé américaine interposée. 
Alors Rober il se lance à cerveau perdu dans le Marvel, même si ça doit lui créer des lésions étrangères, même si le Légion il est plein de mutants pourris pleins de super-pouvoirs à la con qui n'ont même pas permis à Mélenchon d'arriver au deuxième tour. Les mutants, c'est rien que des branleurs. Le Marvel, il est réussi surtout plastiquement, c'est dire si c'est pas du toc et qu'il n'y a pas beaucoup d'explosions comme dans les Marvels que Rober y boycotte d'habitude. 
Dans l'épisode 3 de la saison 1 de son nom est Légion pour oublier les 2 tours, il reconnait "Monkey", un titre de Low.

Rober U a peut-être moins bien réussi que ses frêres Super et Hyper, sans doute un peu mutants sur les bords vu qu'ils ont les super-pouvoirs de la Réduc U, mais il sait reconnaitre une bonne chanson quand il l'entend passer dans le poste.
Plus tard, dans le secret de l'isoloir, il consulte les secrets du soundtrack de Légion grâce à tunefind.
Il découvre que c'est une reprise par Robert Plant.
Sur un album qui s'appelle Band of Joy.
Ainsi donc, Robert Plant n'était pas mort ?
S'il avait encore du lithium, il en mettrait dans son sex à piles et il banderait de Joy.
Ou pour Joy, à a ce stade d'intoxication marvelous légionellose, y sait pubien. 
D'ailleurs Rober se fait vieux, il commence à avoir des poils blancs sur les couilles, et il se demande si il verra le Grand Soir de son vivant, et s'il ne ferait pas mieux de voter pour Joy au deuxième tour, comme beaucoup de ses camarades parmi The Disappointed Melenchonists, ce nouveau groupe de metal lourd au profil bas qui fait pas vraiment dans le Band of Joy mais qui promet de taper fort et qui préfèrent hâter une apocalypse qu’ils n’ont pas choisie plutôt que de valider un crépuscule mou, et après nous le démiurge, et qui se disent carrément, comme la tante que Robert Plant, « s’il faut passer par une catastrophe pour y arriver... un jour... allons-y ».
C'est tellement inattendu et blasphématoire que même Emmanuel Todd y ferme sa gueule en ce moment, c'est si rare, profitons-en. 



Heureusement que tandis que les gens commencent à s'impatienter devant l'isoloir et toquent d'un index recourbé au rideau comme s'il s'agissait des Territoires Occupés quand Nethanyaou fait sa grosse commission, alors que Robert y se mord le fond dedans pour savoir qu'est-ce qu'y va voter, y se rappelle que sur le Robert Plant du Legion qui est pas mal du tout y'a aussi "Satan Your Kingdom Must Come Down", un peu plus mobilisateur que Joy Division blindée.
Et comme en France tout finit par des chansons, ouf on a eu chaud, mais qu'est-ce qu'on fera en 2022 ?



http://www61.zippyshare.com/v/zwGgatpv/file.html

 [Edit]

Une fois de plus, Xavier Gorce résume cela dans Le Monde de ce matin bien mieux que je ne saurais le faire.


mardi 28 mars 2017

Hurray For The Riff Raff - Jealous Guy (2013)



Faut qu'j'arrête la drogue.
Ou le lithium.
Ou le tabac, le porno, la tisane, ou le blog.
Ou tout ça à la fois, et que j'aille vivre dans une grotte wififree et que je médite trois minutes par jour jusqu'à ce que mes esprits me reviennent.
La première fois que j'ai entendu cette reprise de Jealous Guy par Hurray For The Riff Raff, j'ai cru me souvenir que c'était de Bowie.
Puis j'ai cru que c'était un vieux Bryan Ferry.
Ma mémoire aurait-elle été à moitié effacée par des aliens transgenres issus d'un vieux grimoire de Phil Dick ?
Enculés de bâtards d'extraterrestres.
Je vais voter FN dès le premier tour, tiens.
Entre la mémorisation névrotique de centaines de titres issus de milliers d'albums et le "ah oué c'est pas mal ton truc", il y a un juste milieu.
Comme de se rappeler que John Lennon a écrit de bonnes chansons.
Qu'on ne peut plus écrire aujourd'hui, puisque c'est déjà fait.
A chaque fois que quelqu'un écrit une bonne chanson, elle sort à jamais du multivers des possibles pour finir sur l'étal des évènements advenus et des bouchers, qui en feront d'ignobles covers, et un jour ou l'autre on la retrouve au rayon surgelés du Super U, qui la passe en sourdine pour te rappeler que même si t'as la carte du magasin, t'es resté un rebelle.
Bref.
Ce n'est qu'en préparant l'avant-première mondiale de cet album de reprises vieux de 4 ans sur mon blog que le corbeau honteuzéconfu jura mais un pétard qu'on ne l'y prendrait plus.
Mais bon, qu'est-ce qu'on s'en fout de ne plus se rappeler que Jealous Guy c'est une reprise de John Lennon, à partir du moment où l'émotion musicale nous fait pénétrer dans un instant vrai ? 
Un de ces moments de perception directe non contaminé par le mental ?




C'est peut-être à cause du violon qu'Alynda Segarra (Hurray For The Riff Raff) me fait penser au personnage ô combien émouvant d'Annie dans la série Tremé de David Simon.
Ou parce qu'elle vit à La Nouvelle Orléans.
Certainement pas parce que ses producteurs l'ont habillé en prostituée de luxe (un luxe tout relatif, mais pour qui a pataugé pendant des mois dans la boue déversée par Katrina, des trottoirs à peu près propres et des vêtements blancs peuvent sembler d'une sophistication incroyable) pour promouvoir son dernier album.
Moi-même, comment ferais-je pour paraitre ridicule sans directeur artistique ?




Si j'avais une vie équilibrée, je passerais des journées entières dans la contemplation de la nature. Je sens bien que c'est une pratique nécessaire (et non suffisante) pour parvenir à la maturation de l'âme humaine.
Mais je ne prends pas ce temps. 
Ecouter de la musique est un piètre succédané de la contemplation, mais c'est toujours mieux que rien.

lundi 20 juin 2016

Leon Redbone - If We Never Meet Again This Side Of Heaven (1977)

J'comprends pas. On est le 20 juin, et il pleut pire qu'au Hellfest.
Dieu serait-il pleurnichard ?
Ca me donne envie d'écouter un vieux disque, tiens.
Maria, branchez donc l'électrophone.



Soon we'll come to the end of life's journey
And perhaps we'll never meet anymore
'Til we gather in heaven's bright city…
Far away on that beautiful shore

If we never meet again this side of heaven
As we struggle through this world and its strife
There's another meeting place somewhere in heaven
By the side of river of life

Where the roses bloom forever
And where separation comes no more
If we never meet again this side of heaven
I will meet you on that beautiful shore

O they say we shall meet by the river
Where no storm clouds ever darken the sky
And they say we'll be happy in heaven
In that wonderful sweet by and by

If we never meet again this side of heaven
As we struggle through this world and its strife
There's another meeting place somewhere in heaven
By the side of river of life

Where the roses bloom forever
And where separation comes no more
If we never meet again this side of heaven
I will meet you on that beautiful shore

J'adore toutes ces vieilles chansons du folklore américain reprises par Leon Redbone.
Celle-là en particulier, parce qu'elle est très coeur d'artichaut, avec les choeurs qui font Ououououou, et qu'elle s'inscrit au coeur de la tradition "demain ça sera vachement mieux"... ce qui est insupportablement faux si je me sors pas les doigts du cul dès aujourd'hui, puisqu'aujourd'hui c'est le hier de demain.
Bref.
En voulant écouter If We Never Meet Again sur Youtube, j'ai trouvé le mot d'adieu de Leon posé sous la commode :

"Well folks, after many enjoyable decades of creating wonderful music, television commercials, talk show appearances and much more, the time has come for the Ole Redbone to officially retire from both public appearances and recording. Health has been a matter of concern for some time now &  It has become too challenging to continue the full range of professional activities. From this day onward the Legacy of Leon Redbone will continue on in the hearts and minds of the people of this world, and I am sure the Redbone will be dearly missed by all. On a more happy note, a NEW double album of previously unreleased Leon Redbone music will be released in the near future currently titled "A Long Way Home", a collection of solo performances, both live and studio, dating from 1972 onward.  Their will also be a Leon Redbone Documentary titled "Please Don't Talk About Me When I'm Gone: The Search for Leon Redbone" which is currently in the works.The night is for sleeping, the day is for resting."

Ah, le putain de batard qui se débine pour raisons de santé.
Un gros feignant, ouais, comme tous les artistes.
J'espère qu'en arrivant au Paradis, Lemmy Kilminster va lui mettre un bon coup de basse dans la tronche avant de l'amener voir les 72 putes vierges tellement belles que si la Beauté se mangeait en salade, on mourrait étouffé rien qu'à les regarder.


Leon Redbone tente de passer incognito en se déguisant en José Bové, 
auprès d'un individu non identifié qui essaie de se faire passer pour Joe Strummer, 
mais franchement, on nous la fait pas, à nous.