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jeudi 7 avril 2022

Guy Béart - 1966 - 1968 - La Vérité (2020)

La seule véritable vraie pochette de l'album authentique
dévoilant la Vérité de Guy Béart
 (attestée sur discogs devant huissier)
Une nouvelle compilation de chansons de Guy Béart ? Nan mais vous rigolez, ou bien ? après toutes celles que j'ai déjà chroniquées, en les truffant de blagues que je suis bien le seul à pouvoir décrypter ? Chroniques auxquelles on accède en sélectionnant #sauce béarnaise# dans les hachetagues de ce blog ? Vous rigolez moins fort, hein ? bon enfin, il faut bien que quelqu'un s'y colle, et ça sera mieux fait par moi que par vous. Au fil des z'ans devenus réglisse, le grand manteau de l'oubli a rabattu ses pans sur les laudateurs de Guitou, et je reste le meilleur seul dernier spécialiste mondial de son oeuvre anthume, quoique ultra-spécialisé dans la période 1966-68, parce que c'est les seuls disques de Guy qui passaient sur l'électrophone du salon. 

Première remarque : après toutes les anthologies consacrées au barde immortel déjà publiées, cette "nouvelle" compilation a un goût étrange au parfum de resucée. Seconde remarque : cette compilation, que je n'ai pas réussi à trouver ailleurs que sur internet, ce qui pose la question de sa réalité en tant qu'objet d'un éventuel discours discographique, ressemble comme le frère de lait d'un marchand de beurre à sa grande soeur "Les années Béart, Volume 5 : 1967-1968 (1987)" mais n'est pas tout à fait pareille, tout en n'étant guère dissemblable à bien des égards. Il y a de subtiles variations sur lesquelles le Temps n'aura plus Prise, l'auteur ayant rejoint les rangs des Non-vivants, alors y'a cabane. 

ceci est soi-disant la pochette de 
Les années Béart, Volume 5 : 1967-1968 (1987)
Et c'est tant mieux, car 
quiconque sort quelque chose de "nouveau" se condamne à voir son œuvre se flétrir dès l'instant Té de son émergence hors du vortex des virtualités possibles. Guy Béart avait lui-même paré cet écueil de la Nouveauté (Ontologiquement Démodable) en débutant sa carrière par les "Très vieilles chansons de France" relativement inoxydables même à l'époque, suivies par les "Nouvelles Très vieilles chansons de France", au cours desquelles il prenait un risque de péremption calculé. J'ignorais qu'à la même heure, Pierre Dac ironisait sur le dos de Jean-Marie Léopold Sallecomble "qui, après cinquante ans d'absence, revient à Villeneuve-la-Vieille, son village natal." L'eussé-je appris, je fusse été trop petit pour trouver ça drôle.

Et cette nouvelle compilation a le culot de s'appeler "La Vérité", mais moi j'étais là, j'ai tout vu, Guy était encore vivant quand j'ai commencé à écrire sur lui, et il n'est guère venu me démentir sur mon blog, et je puis vous dire que c'est pas toute la vérité. Dans l'intégrale "Les années Béart, Volume 5 : 1967-1968", y'avait une version éhontément tronquée de "La Vérité" (sa chanson phare de 1968) qui avait été amputée du dernier couplet. Nous avions mis à jour l'imposture avec un jeune collaborateur stagiaire de l'époque, et nous nous attendions à subir le sort des lanceurs d'alerte tel que prophétisé par Guy dans la chanson elle-même, ce qui aurait occasionné une mise en abîme du type boucles d'oreilles de La Vache Qui Rit du plus bel effet, mais l'omerta d'indifférence qui entourait la carrière déclinante de Guy avait pesé comme une chape de plomb sur notre révélation du scandale. Tous les détails en pages intérieures :

Ils ont beau l'attendre devant l'église, il ne viendra plus.
Pourtant, plutôt que de revisiter ad nauséam ses succès des années 60,
Guy Béart aurait préféré se présenter aux élections 2022,
car malgré la présence de deux candidats d’extrême-droite,
les gens sont déçus par une campagne assez plan-plan.

Ou alors tout le monde s'en foutait déjà au moins autant que maintenant, à l'heure où Joe Staline (le vrai) revient, et pas que dans Métal Hurlantà l'heure où tout le monde s'enrhume dans les courants d'air parce que quelqu'un a laissé la porte ouverte à la guerre froide, et au retour des années 60. Et donc à Guy Béart. A l'heure où nous sommes entrés dans un monde de post-vérité et de post-vergogne, où l'on peut enfin apprécier "La Vérité" comme l'album reflétant la meilleure période créative de Guy, si tu permets que je t'appelle Guy, GuyCette vérité dont Vladimir Jankélévitch disait qu'elle ne triomphe jamais, mais que ses ennemis finissent toujours par mourir. Et Guy Béart ajoutait, 50 ans avant les lanceurs d'alerte, qu'elle était inaudible :" Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié / d'abord on le tue. Puis on s'habitue. On lui coupe la langue. On le dit fou à lier. Après sans problèmes / parle le deuxième. Le premier qui dit la vérité / Il doit être exécuté. "

Dans cette nouvelle compilation de vieilles chansons du troubadour imbu, je découvre "Tant de sueur humaine", une chanson qui n'était pas sur  "La Vérité" d'origine  : 

Tant de sueur humaine
tant de sang gâté
tant de mains usées
tant de chaînes
tant de dents brisées
tant de haines
tant d'yeux éberlués
tant de faridondaines
tant de turlutaines
(quand tu décris des atrocités immémoriales, c'est important de finir tes couplets par "turlutaines" ou "faridondaines", d'abord ça fait folk, et puis ça fait passer le merlan de l'indicible souffrance humaine.)
tant de curés
François de Closets ne se prenait pas pour Guy Béart,
et n'avait de cesse d'alerter contre les inflations de l'ego 
tant de guerres et tant de paix
tant de diplomates et tant de capitaines
tant de rois et tant de reines
tant d'as et tant de valets
tant de pleurs tant de regrets
tant de malheurs et tant de peines
tant de vies à perdre haleine
tant de roues et tant de gibets
tant de supplices délectés
tant de roues et tant de gibets
Cette mélopée chantée à cappella m'émeut, et si Guy était encore parmi nous il pourrait la chanter à tue-tête à Boutcha ou dans ce qu'il reste de Marioupol sans que les Russes puissent prétendre par la suite que les Ukrainiens se sont auto-suicidés d'une balle dans la nuque sous les gravats pour ne pas entendre ça. Car ce qui rend les gens circonspects par rapport à Guy Béart, c'est le fait qu'il se prenait pour Guy Béart, alors qu'il aurait pu se contenter de l'incarner, vu qu'il l'était, mais ça ne lui suffisait pas car l'égo est assoiffé de toujours plus, comme l'a fait remarquer François de Closets.

En plus de ce toujours plus, je découvre après-coup que si Guy la ramène moins que d'habitude dans "Tant de sueur humaine" c'est qu'il n'en est que l'interprète, au départ c'est un texte de Raymond Queneau. Avec une énumération en guise de narration, comme si on était dans les aventures de Vincent Delerm au Royaume du name dropping. 
Sans vouloir remonter jusqu'à la complainte du Progrès de Boris Vian, la ruse n'est pas nouvelle :

Guy Béart se lamentant 
de n'avoir pas osé bâtir de chanson
sur des énumérations
sauf dans "A Amsterdam" 

 

Pas mal de journées sont passées
Depuis que l’on s’est quittés
Pas mal de journaux sont parus
Depuis que l’on s’est pas vus
Pas mal de chambres d’hôtel ont vu le jour
Pas mal de bombes et pas mal de discours
(Manset)

Et les hommes chantaient :
"On a mangé des tonnes de viande,
Picolé des tonnes de tonneaux.
Combien d'orgasmes, on se l'demande, a-t-on atteint ?
Liz Taylor is rich on veut l'être aussi.
On f'ra tout c'qui faut pour ça ici.
Combien de guerres brûlantes en tout a-t-on éteint ?"
(Jonasz)



L'énumération, 
les chansons de SF délicieusement vintage
(et financées en sous-main par les Russes et le PCF)
de Guy Béart, entendues dans la saison 5
de The Expanse
ça marche toujours, et ça pourrait servir de modèle pour le devoir d'inventaire de l'existence de chacun, y compris l'espèce humaine, à J moins pas grand chose du Doomsday.
- Espèce humaine, vous dites que c'est pas de votre faute, mais celle de votre striatum, mais quand même, combien d'espèces se sont éteintes sous votre règne ? combien d'hectolitres de ressources fossiles dissipées dans l'azur, et de gigatonnes de CO_2 dans l'atmosphère ? - Guy Béart, combien de chansons dont on se souvient ? - Warsen, combien d'articles qui ne valaient pas l'arbre en silicium pour les imprimer sur écran ? etc...
L'énumération, sèche comme un bilan d'entreprise, sobre comme un poème de Raymond Queneau.


les chansons de SF outrageusement kitsch
(et sous influence du lobby de la NASA)
de Guy Béart, entendues dans les space-operas
post-apo d'Adrian Tchaikovski
Car je semble me moquer de Guy Béart depuis des éons, mais je continue d'écouter ses disques, alors qu'il est extrêmement moins béarnais (quoique plus musical) que Jean Lassalle. Guy Béart dont les chansons de science-fiction me fascineront, dix ans avant la naissance de Métal Hurlant, le vrai, quand il chante la mort de la Terre par le feu nucléaire et la continuation de la vie dans les colonies spatiales, (les enfants sur la lune) la surveillance généralisée (les collines d'acier) les guerres galactiques (Étoiles, garde-à-vous ! dont le titre servira à la publication du roman militariste Starship Troopers de Robert Heinlein, longtemps avant que Paul Verhoeven repasse dessus avec le tracteur). Alors pourquoi cette malédiction ancestrale ? Aucun ouvrage de référence sur sa vie, son oeuvre. Seuls de tristes vieillards composent des articles obscurs dans des fanzines miteux. 

Peut-être parce que chez Guy Béart, comme chez Polanski il faut  apprendre à distinguer l'homme de l'oeuvre : si l'homme avait l'air assez pénible, l'oeuvre est remarquable.

La compilation qui a mis le feu aux poutres :

https://www.mediafire.com/file/k0134ce8f6okjze/1966+-+1968.zip/file

Sa nomenclature en écoute gratuite :


https://www.discogs.com/fr/artist/648082-Guy-B%C3%A9art

L'absence totale de références scientifiques dans les précédents épisodes :


Onsanfou un peu, mais pour renforcer son côté post-vérité, j'antidate cet article, qui était censé sortir le jeudi de hier, mais que j'ai eu un peu de mal à écrire. (onsanfou totalgrave)

dimanche 23 août 2020

Guy Béart - Best of 3 CD (2010)

Guy mimant Ronald Reagan dans un  vieux film de coboyes.
Juste avant de tester son vaccin anti-Covid sur son principal opposant, (rires) prolongeant ainsi une tradition de farces et attrapes qui ne date pas d'hier, (rires) Vladimir Poutine m'a transmis le best-of de Guy Béart en 3 CD pour que je le teste sur vous.
Je dis ça parce que je l'ai trouvé sur rutracker, alors qu'en France, pour boutiquer une compilation de cet acabit, faut se lever tôt et se coucher tard.
Putain de ta race, Poutine. (rires étranglés)
Mais ne disons pas trop du mal de la patrie de Nicolas Googol et de Dostoïevsky, qu'on peut lire maintenant en un quart d'heure sur wikipedia même si on sait pas bien comment ça s'écrit.
Merci, Vlad. (il me permet de le tutoyer depuis que j'ai lu le Limonov d'Emmanuel Carrère dans lequel il apparait affable et familier). Tu as sans doute fait ça en souvenir des passages de Guy à la fête de l'Huma, avant que l'URSS n'envahisse l'Afghanistan et que les intellectuels du Parti dénoncent l'inféodation du PC français à Moscou, provoquant un exil de masse, ce qui fait qu'au bout d'un moment, il y eut plus de communistes à l'extérieur du Parti que dedans, ce qui le fit brièvement ressembler à la planète Shadok, parce qu'on ne peut pas faire de blagues avec Israël. Exil qui avait fait dire à mon grand-père, juste avant qu'on l'abatte : "Peut-être que le Parti se trompe, mais moi je me suis pas trompé de parti." Du coup, je découvre des tas de chansons de Guy que j'ignorais, souvent bien écrites, et avec des mélodies rusées. Je veux dire, en plus de retrouver ses chansons de fin du monde, avec des arrangements dignes de la Messe pour le Temps Présent de Pierre Henry, dont jamais je ne me lasse. C'est quand même autre chose que l'album de reprises récemment proposé par Emmanuelle Béart, en attendant l'intégrale de son papounet et la deuxième vague pandémique en septembre.
A part la version chéper de "Vous" par feu Christophe, qui m'esbaudit.
Dans laquelle d'ailleurs Guy chante "Tout le bien et tout le mal / s'additionnent, c'est normal", ce qui est quand même quand on y songe un instant théologiquement énorme, car des fois ça le travaillait aussi de ce côté. 
C'est rare, les chanteurs qui rendent enthousiaste. 
Profitons-en, ça ne durera peut-être pas.






CD 1
CD 2
CD 3

samedi 27 juin 2020

Guy Béart - Les années Béart, Volume 3 (1962-1964)

Je ne sais plus du tout où on est avec Guy Béart. S'il est mort, s'il est vivant, si c'est le chat de Schrödinger de la chanson française et qu'il faut ouvrir le panier à double entrée pour savoir de quel côté il est parti, ou bien s'il vit encore à travers son oeuvre, si le disque de reprises se vend bien, si l'article du Monde s'est lu, si l'intégrale en 180 CD va bientôt sortir, pourquoi certains de mes ups ont été frappés d'anathème, pourquoi d'autres ont été épargnés par la maréchaussée, comment se fait-il qu'il écrivait si bien des chansons alors qu'il n'a jamais su y faire avec la lumière. Du coup, je mets en ligne une compilation dont j'ai trouvé la trace ici : http://jack200.free.fr/beart/ et qui est l'oeuvre d'un amateur passionné, donc c'est forcément mieux fait que si c'était un professionnel, et on se revoit plus tard pour un premier bilan, et pourtant, je sais, la pochette est affreuse, ce n'est pas très engageant.








mardi 7 avril 2020

Guy Béart, Grand Prix de l'Imaginaire 2020

Tout le monde connait déjà archi-par coeur les chansons de science-fiction de l'ami Guy, sauf ceux qui ne les connaissent pas, comme par exemple "Les Collines D'acier", inquiétante dystopie que n'aurait pas renié Bernard "Je Suis Une Légende" Lavilliers du temps de "Pouvoirs", son brûlot libertaire, ou encore "Etoiles, Garde-A-Vous !" fable de space-opera spin-off de Robert Heinlein sur les dérives autoritaires de Christophe Castaner pendant la pandémie des Gilets Jaunes, dont Marcel Dadi refusa de publier la tablature sous prétexte qu'elle lui rappelait trop celle du Nécronomicon de Graeme Allwright, "le Voyageur De Rayons", balade déchirante inspirée par le difficile parcours de soins d'un patient prépubère injustement délogé de sa chambre au service d'oncologie de l'hôpital Henri Mondor de Créteil pour laisser la place à un vieux sous respirateur. "Le grand chambardement", "les Temps Etranges", je n'insiste pas. J'ose espérer que tout le monde a capté.

Encore une pochette de Moebius d'avant-guerre, délicieusement kitsch. 

Ce que l'on sait moins du Maitre de Garches, véritable méta-baron de la drogue auditive de synthèse, c'est que son incursion la plus échevelée dans l'anticipation, c'est "Le matin je m'éveille en chantant", ritournelle jubilée (Jubilation = Joie Sans Cause) devenue longtemps après sa disparition un hymne ô combien salvateur pour temps de confinement. Même quand je m'étais enfermé 6 semaines avec Hugues Aufray pour mettre en boite son concert au Casino de Paris, je n'avais pas été autant impacté par l'allégresse que prodigue cette oeuvre profondément visionnaire, que nous entonnerons encore en écho sur nos balcons l'année dernière à Marienbad, malgré les plaintes persistantes du syndic.
Pour les connaisseurs, je diffuse en première intention la version karaoké, ludique en diable (je travaille actuellement aux sous-titres en américain pour soutenir nos amis survivalistes d'outre-Atlantique qui ont déjà rejoint leurs abris de jardin pour s'y cloitrer avec John Goodman et y revoir en boucle 10 Cloverfield Lane puisque le lundi c'est ravioli se dit Monday c'est Doomsday en v.o.)



Le matin, je m'éveille en chantant
Et le soir, je me couche en dansant {x2}
Entre temps, je fais la sieste
Voilà tout ce qui me reste
Ou je me fais du café
On ne se soigne jamais assez
La, la, la, la, la, la, la, la, la, ...
Le matin, je me lave en chantant
Et le soir, je me baigne en dansant {x2}
Entre temps, je me promène
Une activité moyenne
Me conduit à m' reposer
On ne se soigne jamais assez
La, la, la, la, la, la, la, la, la, ...
Le matin, on s'embrasse en chantant
Et le soir, on s'enlace en dansant {x2}
Entre temps, on se caresse
Y'a vraiment rien qui nous presse
On va même se recoucher
On ne se soigne jamais assez
La, la, la, la, la, la, la, la, la, ...
Le matin, je m'éveille en chantant
Et le soir, je me couche en dansant {x2}
Jamais je ne m'intéresse
A la bombe vengeresse
Qui un jour f 'ra tout sauter
On ne nous soigne jamais assez
Le matin, je m'éveille en chantant


Vous conviendrez avec moi que ces paroles sont prophétiques. On ne s'en lasse pas. Je tiens à votre disposition le clip original de l'INA, mais j'ai dû me résoudre à le confiner dans une boite métallique, l'acétate ayant tendance à se consumer avec enthousiasme au contact de l'oxygène.
Envoyez-nous vos meilleures versions karaoké filmées au smartphone, je ferai une compile pour aider Boris Johnson à se rétablir plus vite en se rappelant pourquoi il a voulu brexiter.

A Garches, dans son vaisseau de pierre, Guy compose ce qui deviendra 
le plus grand succès de la chanson de SF française, en faisant semblant de rien.
Seules ses pantoufles en plastique fluo trahissent à la fois son génie visionnaire, et son origine extra-terrestre.
D'ailleurs, comme par hasard, à l'époque Guy a aussi été approché par Jean Carpenter, le demi-frère maudit de Maritie et Gilbert, pour jouer dans le remake du Village des Damnés, car dans les années 60 il était de bon ton pour un chanteur ayant le vent en poulpe de cachetonner dans quelques nanars de SF ou de fantastique, ça permettait d'écouler un maximum de produits dérivés comme des peluches urticantes et des figurines de plastique qu'on pouvait inclure dans des rituels vaudou, cf le succès de Marie Laforêt dans Marie-Chantal contre le Docteur Kha, mais Guy n'a pas dépassé le stade du casting, et a dû se consoler en avalant deux cachets intermittents à la fête de l'Huma.
Pas assez bleus, les yeux.


Pour réussir son casting, Guy essaye d'imiter le regard du Docteur Kaa dans Mowgli,
mais il se trompe d'une lettre, et ça ne prend pas.


Dans la même collection :
http://jesuisunetombe.blogspot.com/2015/11/guy-beart-je-suis-vivant-et-vous-etes.html

J'ignore pourquoi, quand j'essaye d'écrire sur Guy Béart, ça part en tonneaux avant même le premier virage. Y m'a rien fait, ce type, à part illuminer mon enfance avec ses cercueils à roulettes et ses tombeaux à moteur, qui me faisaient déjà rêver.
Guy, si tu m'entends, je te demande pardon, et si tu reviens, j'annule tout.


Et comme en France tout finit par des chansons,
à la Fête de l'Huma, Marie Laforêt sut trouver 
les mots bleus les yeux verts merguez pour consoler Guy.

mardi 31 mars 2020

[Repost] Les années Béart, Volume 5 : 1967-1968 (1987)

1) jeudi 12 février 2015
titre original du post :
Guy Béart - La Vérité (1968)
(méfiez-vous des contrefaçons)



Au soir du 17 janvier 2015, Guy Béart a fait ses adieux sur la scène de l'Olympia, devant un parterre trié sur le volet du temps de vieillards décatis dont le sang n'a fait qu'un tour dans son sac en entendant leur idole entamer cette antienne virile :

Les références vraies sur La Vérité 
"Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié 
D'abord on le tue / Puis on s'habitue 
On lui coupe la langue on le dit fou à lier 
Après sans problèmes / Parle le deuxième 
Le premier qui dit la vérité  / Il doit être exécuté. "
[ablation de 3 paragraphes de blagues pourries et hors sujet]
Malheureusement, aucun djihadiste n’était de permanence dans la salle ce soir-là. Ils étaient tous en RTT. (l'article date de début 2015) Guy Béart a donc pu regagner son domicile sans encombre, avec le sentiment du devoir accompli.
Bien joué, Guy !



Le disque :

ha ben dame oui, il n'était plus en rayon depuis belle lurette. Les dératiseurs étaient passés au magasin saupoudrer vigoureusement du vermifuge sur les étagères. Il était temps de faire quelque chose. Les pouvoirs publics s'en sont émus et m'ont ouvert une nouvelle ligne de crédits. Dont acte.

2) Jeudi 26 mars 2020
Réquisition par arrêté préfectoral :
Je ne sais pas d'où j'ai sorti cette histoire de chanson rallongée en live.
A tous les coups j'ai pris quelques libertés avec la vérité sur la Vérité.
Parce que la version studio du disque de 1968 comportait bien 7 couplets, dont les 2 derniers n'étaient pas apocryphes. C'est mon jeune stagiaire muet et bénévole (depuis 8 ans, et sa mère commence à gueuler) Gaby qui a flairé le lièvre. Entre cyber-voisins, faut s'entr'aider, et c'est lui qui a restauré La Vérité dans sa splendeur originelle, à l'aide d'outils sophistiqués qu'il détaille dans les commentaires de ce post.
Je la mets ici, à part
parce que dans la réédition de 1987, c'est la version courte qui a été gravée. 
Je sais pas pourquoi; c'est aussi inexplicable que la pénurie de masques en France, sauf des vieux masques de Pompidou sur Amazon, mais à mon avis ça ne protège même pas du gaullisme. 
Les chansons de Guy Béart ne protègent pas de grand chose non plus, sauf lui de la mort jusqu'à ce que tout le monde l'ait oublié. 
L'autre jour à la radio Souchon disait beaucoup de bien de l'auteur-interprète et que sa relégation dans les charniers de notre amnésie collective était injuste. Que comme pour Polanski et le pangolin, il fallait distinguer l'auteur de l'oeuvre. Que Béart pouvait crisper par sa posture et son infatuation, mais qu'il avait écrit de magnifiques chansons, alors que chez le pangolin, il valait mieux retenir sa placidité de plantigrade que les effets secondaires qu'il laisse dans les sandwiches qu'il honore de sa présence. Enfin, il disait ça avec ses mots à lui.
Il était donc temps de ressortir ce disque, car le premier couplet s'ajuste comme papa dans maman au drame du premier médecin chinois qui a tenté de convaincre les autorités de son pays qu'il y avait un piti problème de santé publique, et le reste est Allah venant.






Il se peut que vous essuyiez un refus la première fois que vous cliquez sur le lien mediafire.
N'en prenez pas ombrage, simplement repartez de l'article (celui que vous êtes en train de lire) et recliquez sur le lien, toute honte bue. Il se peut bien qu'alors cela marchât.

Egalement en venten gratuitement dans cette crypte :

http://jesuisunetombe.blogspot.fr/2014/08/les-annees-beart-volume-4-1965-66.html

http://jesuisunetombe.blogspot.fr/2009/12/guy-beart-nest-pas-mort.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2015/11/guy-beart-je-suis-vivant-et-vous-etes.html

mardi 17 mars 2020

Christophe Nick : Manipulations - une histoire française (2011)

Après avoir regardé la fin de Mr Robot sans être vraiment convaincu du déploiement de tels artifices spéculaires pour évoquer un banal cas de troubles psychiques, maintenant le midi pendant la pause déjeuner je me fais un épisode d'une série documentaire de 6 fois 52 minutes consacrée à l’affaire Clearstream, qu'en bon précog j'avais stockée il y a des années en prévision d'une période de confinement… question magouilles politiques, financières et mondialisation, ça enfonce aisément Rami Malek et sa belle  soeur Darlene, mais aussi Le Bureau des Légendes, puisque les acteurs sont issus de la diversité du monde réel, et jouent leur propre rôle. Industriels de l'armement, barbouzes du renseignement, ouvriers du blanchiment, paradis fiscaux, morts suspectes de gars qui n'en voulaient, journalistes teigneux, tout est là pour faire de vos 15 prochains jours chez vous au frais du contribuable un inoubliable retour sur cette affaire ébouriffante. Série idéale à regarder en sirotant du gel hydroalcoolique si on est coincé chez soi à maudire l'hyper-capitalisme dont les flux financiers ont permis à la chienlit bactérienne de se répandre en un clin d'oeil sur toute la planète.

L'indispensable notule, pour savoir si cette série vous convient dans cette période anxiogène, de petites pièces pouvant être inhalées par erreur, et va trouver un ORL en ce moment :

Les affaires d’État n’ont qu’un intérêt : mettre à nu les mécanismes du pouvoir. Clearstream est de celles-là. La série, présentée par Fabrice d’Almeida dans La Case du siècle, est le fruit d’une longue enquête. Construite comme un thriller, elle propose une plongée dans le monde fermé de la grande finance, au centre du lobby militaro-industriel, au cœur du pouvoir exécutif ou dans le secret de la magistrature. Là où d’ordinaire seuls sont admis les puissants…Le combat de deux monstres politiques. C’est ainsi que l’affaire Clearstream a jusqu’alors été racontée. Elle est bien plus que cela. C’est une certaine histoire de France, celle du dernier quart de siècle. L’histoire d’une France au temps de la mondialisation des capitaux, de l’émergence d’une Europe de la défense, de la violence des luttes de pouvoir et des relations dangereuses entre politiques et vendeurs d’armes. Une certaine histoire de France dans laquelle un homme, Imad Lahoud, a su jouer des fragilités du système pour pénétrer un à un chaque cercle de pouvoir et déclencher une impensable affaire d’État qui lève le voile sur les zones grises de la République.


L'épisode 1 est là : 

(ici aussi si l'autre lâche)

L'épisode 2, je fus contraint de le ripper moi-même d'un DVD ISO maudit par les services du déminage de galettes cryptées

L'épisode 3
L'épisode 4

L'épisode 5

L'épisode 6

_________

en complément de programme, une expérience web tirée de la série :

vendredi 8 décembre 2017

Le dernier San Pellegrino (1)


...mais la musique est bonne, bordel.
Si Serge Prisset ne suçait pas que de la crème fouettée, on peut dire à sa décharge qu'il lui arrivait d'abuser de ses prérogatives parentales.
Il rouait alors son fils de coups, en hurlant "Luc, je suis ton père, descends donc m'acheter de la bière, je meurs de soif". 
Mais une fois rassasié d'alcool, qu'il avait mauvais, il retrouvait l'art de trousser une mélodie, et de greffer dessus les mots bleus qui font mouche, et qui étaient comme du baume du Tigre appliqué délicatement sur les maux bleus du petit, cerclés de mouches tout aussi bleues, mots bleus qui une fois lâchés dans le public pouvaient tout aussi bien lui ouvrir les portes du hit-parade, lui baisser sa culotte et lui faire plier les genoux avant d'y cracher sa purée variété-pop aux grumeaux onctueux et mélodiques.
C'était le bon temps où les chanteurs, y faisaient pas semblant de tout donner, sur scène comme au percepteur.
Y'avait pas d'auto-tune.
Serge appliquait spontanément les préceptes retrouvés dans une interview de Tom Waits mystérieusement disparue du web, ou alors j'ai pas mis les bons mots-clés, où celui-ci disait qu'une fois qu'il avait trouvé une chanson qu'il estimait valable, il lui cassait la gueule, lui brisait les reins, il la noyait dans la baignoire et lui faisait frire les roubignolles à la gégène, pour voir si elle en avait dans le bide, et que si la chanson survivait à ces mauvais traitements, il l'enregistrait telle quelle, toute tuméfiée et sanguinolente, et après ils buvaient un bon coup et se réconciliaient, lui à poil en train de manger du saucisson devant son ordi, elle toute frissonnante dans son tricot de peau de nouveau-né, et un peu intimidée quand même par cette promiscuité plus subie que choisie avec le Grand Tom.
Et le public, après avoir un peu renâclé comme une chochotte, parce que le grand Tom le sortait sans prendre de pincettes à épiler de leur zone de confort, suivait comme des marcassins de Panurge qui font meuh au refrain.
Bref.
Où es-tu maintenant, Serge ?
Je t'ai cherché chez Moon, chez Glücksman, chez Darty, chez les Témoins de Gévéor, chez Apple-Guéri... (j'ai en effet de sacrés problèmes de synchro sous FCP X 10.3.4 qui est parti en sucette depuis la mise à jour 10.13.1 de MacOS High Sierra), chez mon copain Bismarck qui traduisait Pétrarque en turc à Dunkerque pour le compte de Christopher Nolan, mais nulle part ne trouve-je trace de ton passage terrestre, à part sur le site bide et musique.

As-tu rejoint clandestinement le paradis des enculés alcooliques qui oublient qu’il y a un stop sur la RN 82 à la sortie de Jarretière sur Mesu ?

moi je ne mets plus de vin dans mon eau
mais je fais chier personne avec.
Je n'ai toujours pas trouvé non plus le temps d'écouter aucun de tes foutus disques à la con, mais j'ai bien flashé sur les pochettes, et crois-moi, ça suffit à mon bonheur.
Tu sais, des fois on se fait du mal bien inutilement (1) en réécoutant de vieux disques qu'on a aimés, et qui nous déçoivent, après une aussi longue absence, parce qu'on porte encore en soi des attentes émotionnelles sans doute illégitimes, parce qu'on a changé, qu'on a grandi, et que rien n'est plus irrémédiable que la maturité.
On avait pourtant ressorti le vieux rituel hypnotique, on avait tamisé la lumière, enfilé sa nuisette comme pour un rendez-vous intime avec soi-même, posé l'aiguille sur le microsillon, mais dès les premiers flonflons, on sent un grand froid, et qu'on s'était tout à fait trompé, les endorphines restent aux abonnés absents, la fête est finie avant d'avoir commencé.

Quelque part, cette émotion s'était coagulée et semblait nous revenir intacte.
D'un autre côté, c'est une charogne pourrie, comme le note Stephen Jourdain, et sa puanteur nous suffoque.
"Car abuser d' la nostalgie / C'est comme l'opium... ça intoxique." chantait Ferré, qu'on préfère lui aussi lire qu'écouter.
On en sortirait presque brouillé avec soi-même, avant de s'enfiler le grand verre de porto qu'on s'était versé à titre préventif, et qu'on est obligé d'engloutir cul sec parce qu'on a pénétré soudain sur le territoire de l'urgence du soin.

Alors que là, à regretter tes disques à priori navrants que je n'ai jamais entendus, je pense être peinard. A moins de décréter le kitsch comme l'ultime refuge du Beau et du Vrai, et de danser avec les poules comme Kundera et Lipovetski, je suis peinard, la déception, elle ne passera pas par moi.

Si je pouvais en dire autant du dernier San Pellegrino...
Diantre.
Ne serait-il pas regazéifié avec son propre gaz, celui-ci ?

le dernier S. Pellegrino
ressemble beaucoup au précédent.
Je n'en veux pour preuve que cette marque d'eau gazeuze qui lui ressemble comme à une goutte de Canada Dry, qu'il a sorti sous un faux nom d'emprunt usurpé, en trafiquant un minimum de lettres parce que c'était trop cher de tout changer à la Chambre de Commerce.
"S.Pellegrino", faut vraiment nous prendre pour des quiches pour croire qu'on va chuter dans le subterfuge et renoncer à la rupture d'anonymat.
J'habite à la campagne, et je ne reçois donc pas fessebouc, sinon j'irais lui péter la honte sur son wall.

Donc, le dernier San Pellegrino ... qui s'appelle sobrement "San Pellegrino"  comme les 8 précédents opus de San Pellegrino (2), je l'écoute par acquit de conscience.
Comme celui d'avant.
Et celui d'avant.
Et puis je suis un peu naïf, je lui accorde un minimum de confiance.
Il aura peut-être retrouvé l'inspiration, cette fois-ci.
Ouais, et peut-être que Macron va résorber le chômage.



(1) message de notre sponsor officieux, le dalaï-lama :
"Il est des souffrances inévitables, et d’autres que nous nous créons. Trop souvent, nous perpétuons notre douleur, nous l’alimentons mentalement en rouvrant inlassablement nos blessures, ce qui ne fait qu’accentuer notre sentiment d’injustice. Nous revenons sur nos souvenirs douloureux avec le désir inconscient que cela sera de nature à modifier la situation - en vain. Ressasser nos maux peut servir un objectif limité, en pimentant l’existence d’une note dramatique ou exaltée, en nous attirant l’attention et la sympathie d’autrui. Maigre compensation, en regard du malheur que nous continuons d’endurer."

(2) Stéphane Sansévérino, alias Sanseverino, a.k.a San Pellegrino... ce jeu de chaises musicales entre les pochettes d'album et les étiquettes de bouteilles d'eau gazeuse, vous trouvez pas que ça sent la schizoïdie rampante et le trouble identitaire, ou bien ?

(à suivre)
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Je choisis de découper cet article en deux parties, parce que c'est aussi fatigant à lire qu'à écrire, et aussi parce que j'ai besoin d'effectuer une nouvelle levée de fonds de ma start-up pour refinancer l'écriture de la seconde partie, j'ai épuisé mon crédit à la Banque du Sens en écrivant l'article sur Johnny, celui d'avant. et celui d'encore avant. et comme Serge, je suis un peu dans le Rouge.

dimanche 8 novembre 2015

Guy Béart : Je suis vivant et vous êtes morts (clap de fin)

Clique sur l'image, et il se passera un truc.
C'est l'automne.
Les vieillards ne passeront pas l'hiver, même celui qui a écrit "Feuille vole", cette redoutable antienne des années 60. (antienne = refrain, souvent bref et de préférence chanté, avant et après un psaume) :

"et moi, j'aime cette feuille qui voudrait voler, 
car qui ne veut pas voler est déjà enterré
Feuille, vole vole, tombe, tombe aussi. 
Pauvre feuille folle, merci !" 
Sic transit.

Evidemment, nul n'ignore aujourd'hui que Guy Béart était le pseudonyme de Philip K. Dick, que celui-ci avait choisi pour disparaitre de la scène publique et échapper au fandom SF, parce qu'il ne parvenait plus à écrire de SF sans glisser de nouvelles théophanies dedans, et ça l'agaçait.
C'est pourquoi il se contenta entre sa pseudo-mort en 81 et sa crise cardiaque sous pseudonyme le mois dernier, de trousser quelques ritournelles SF, que seuls les happy fews pouvaient décoder (la puce leur avait été mise à l'oreille par la pochette de disque que Moebius lui avait torchée entre deux crobards dégueulasses pour Inside Moebius, son décevant journal intime. Lui seul était au courant, et il emporta son secret dans la tombe.)


La preuve irréfutable de ce que j'avance.

Ce coup-ci, je crois bien qu'il est mort pour de vrai. 
Mais au fait, lequel des deux vient de disparaître ?
Est-ce le Guy Béart qui rédigea "Le dieu venu du Centaure", roman qui préfigure les affres et les D-Liss de la pornodépendance 30 ans avant l'apparition d'Internet sur Terre, ou le Dick qui composa "Les collines d'acier", redoutable ritournelle SF qu'il chanta à la fête de l'Huma en 71 ? 

Dans sa biographie très documentée, Emmanuel Carrère reste étrangement muet sur la question. 
En tout cas, c'est l'occasion inespérée de réécouter l'album qui me plaisait bien quand j'étais petit, et qui me plait toujours aujourd'hui.
Ca valait le coup d'en faire un gif animé, bondiou.
C'est dommage qu'il ne se déclenche qu'une seule fois, à l'ouverture de la page, ou en cliquant sur l'image ci-dessus. 
Mais nos ingénieurs sont sur le coup. 
Tout porte à croire que c'est un problème de cache.
Nous vous tiendrons informés d'heure en heure.



L'album hyper-secret de Dick Béart :

http://www.mediafire.com/download/dqboobi6boq7gll/LAB_Vol4.zip

Ne ratons pas une occasion de  nous monter le bourrichon, en évoquant nos précédents travaux sur le Très Saint Homme.

http://jesuisunetombe.blogspot.fr/2014/08/les-annees-beart-volume-4-1965-66.html

http://jesuisunetombe.blogspot.fr/2009/12/guy-beart-nest-pas-mort.html

Repose en pé, guy.
Désolé d'avoir lâché le morceau sur ta nécro, phil.

Je vous lèche, parce que j’entends l’ambulance arriver et je vois les infirmiers en sortir, ils n’ont pas l’air très contents et il va falloir que je vous quitte.

lundi 11 août 2014

Les années Béart volume 4 (1965-66)

A l'occasion de quelques semaines de vacances sans ordinateur, j'ai acquis à Tarbes et lu pas loin de Lourdes l'excellente revue Schnock, qu'on croirait écrite pour moi et les miens ("la revue des Vieux de 27 à 87 ans", quoi qu'il m'a semblé l'être dès mon 18eme anniversaire, mais rétrospectivement, ce fut un effet de mes sens abusés) dans laquelle j'ai trouvé une interview de Guy Béart, qui, à 84 ans, balance sur tout le monde, c'est que du bonheur.
Et je me suis rappelé que je n'avais jamais retrouvé les chansons évoquées dans cet article mythique.
En gros, l'album "les grands principes / Qui suis-je" ainsi que celui intitulé "La vérité".
Et comme je n'avais pas d'ordinateur, mes neurones plus performants ont connecté entre eux pour me suggérer où dénicher au retour les perles en question.
Comme si l'immense Béart m'avait chuchoté "Va donc voir là-bas si J'y suis", et en effet, Il y était.

http://www.mediafire.com/download/dqboobi6boq7gll/LAB_Vol4.zip


Il se peut que vous essuyiez un refus la première fois que vous cliquez sur le lien mediafire.

N'en prenez pas ombrage, simplement repartez de l'article (celui que vous êtes en train de lire) et recliquez sur le lien, toute honte bue. Il se peut bien qu'alors cela marchât.

Il s'en faut de beaucoup que ma joie soit sans mélange : "Les années Béart volume 4" est une anthologie de l'époque qui comprend quelques intruses par rapport à la playlist de départ :

Comme je ne les ai pas écoutées à l'époque, elles ne m'évoquent rien. 


Sur la photo, on voit que Guy Béart se la pétait au moins autant que Jacques Brel.
Il avait de quoi : "Feuille vole" et "De la lune qui se souvient" restent pour moi les archétypes absolus de la chanson de french cowboy, alors que Brel chantait l'horreur du Réel.




En revoyant Brel dans la même position, je pense que c'est les directeurs artistiques qui les obligeaient à prendre la pose. Ou alors ils étaient si beaux qu'ils se tapaient plein de filles qui leur refilaient des morpions de tête, et ça gratte.


jeudi 17 décembre 2009

Guy Béart n'est pas mort

Revenons quelques minutes à notre coeur de métier : l'exhumation de tarlouzeries sonores, tel le disciple besogneux de Philippe Meyer que nous sommes en puissance.
Guy Béart est manifestement un des grands oubliés de ce blog tombal, et pourtant il n'est pas mort.
Il a dit merde au show-biz, ce qui était la seule rock'n'roll attitude !
comme c'est expliqué ici.


J'aimais bien Guy Béart quand j'étais petit, en particulier ces deux albums, plein de chouettes chansons, que mes parents avaient achetés plein d'enthousiasme bien avant le ratage du programme commun d'union de la gauche, et qu'ils jouaient sur leur électrophone de jeunes mariés jusqu'à des heures indues.
On entendait Guy Béart à la fête de l'huma et au grand échiquier.




Onfray missait devant ses engagements, ses révoltes qui devenaient nos colères par capillarité, les vélos avaient encore des pneux pleins et on pensait en anciens francs.
Faut pas vieillir, comme disait ma grand-mère juste avant de ravaler son bulletin de naissance.
Plutôt que le "Béart d'hier et d'aujourd'hui" qu'on trouve un peu partout dans les illicites officines, j'ai trouvé une compile "perles isolées", concoctée par un fan.

[Edit] 1 avril 2020 : 
ajout du disque "Vieilles chansons de France" par le stagiaire 
(qui a sans doute quelque chose à se faire pardonner, mais qui n'avouera jamais)
https://workupload.com/file/ZgfTrJKCgjE