samedi 30 janvier 2021

The Expanse saison 5 (2020)

Il m'aura fallu attendre la saison 5 de The Expanse pour avoir l'impression de vraiment décoller (après d'agréables picotements jusqu'au milieu de la saison 2, mais c'était avant-guerre, on peut pas comparer) et pour mettre le doigt sur ce qui me choque dans ce feuilleton de SF, qui se targue de conjuguer space opera et souci de réalisme : 
d'abord ils ne respectent pas les gestes barrières, et en plus ils n'ont pas de masque FFP2, comme si au XXIIIe siècle, ils avaient jugulé le Covid, ce qui m'étonnerait un peu vu la tournure que ça prend. 

La tournure que ça prend.

A moins que comme dans le Tenet de Christopher Nolaw ils soient montés dans un inverseur temporel pour aller péter la gueule au Chinois Maudit AVANT qu'il ait mangé un sandouitche au pangolin dans le labo P5 de Wuhan et lui faire ravaler son entropie en même temps que le gras du jambon (les pangolins fournissent un jambon toujours un peu gras, dont les Chinois sont très friands.) Mais ça me parait un peu tiré par les chauve-souris.

Le graphiste est parvenu à rendre à merveille l'effet Photoshop
"dans l'espace, personne ne vous entend être moche".
Même la pulpeuse Naomi Nagata y arbore
une tronche à chier contre, c'est dire.
Que dans The Expanse ils fassent l'amour avec des Mormons de l'espace, passe encore. Que certains personnages soient affreusement stéréotypés et joués par des sacs à patates, que l'arc narratif de la saison 4 ait été pondu par la soeur du fils à pénible, souate. 
Je suis prêt à tout endurer, même les affiches promotionnelles qui semblent faire de la réclame pour les poupées articulées Big Jim ou une espèce de sous-Star Wars produit au Pakistan.
Mais ce qui m'a profondément choqué, et meurtri mon âme endeuillée de scientifique écorché vif dans la saison 5, c'est comment ils arrivent à survivre quelques poignées de secondes fatidiques dans l'espace infini du vide spatial, sans casque ni scaphandre, quand ils y sont contraints par des scénaristes farceurs soucieux de les couvrir de ridicule. Ca m'a semblé le comble de l'invraisemblance.





De mémoire, dans le disque d'aventure 33 tours de Dan Cooper "le maitre du soleil" que j'écoutais quand j'étais petit, quand tu sortais dans l'espace sans casque, ton sang commençait à bouillir, tes yeux explosaient du fait de la différence de pression atmosphérique (il y a très peu de bars dans le vide, comme disent les alcooliques abstinents) et tu mourais très rapidement; j'ai longtemps pris cette explication pseudo-scientifique pour argent comptant, avant que les sorties dans l'espace sans casque ni masque de The Expanse saison 5 (2020) m'invitent à revisiter mes présupposés.
Je me suis donc rendu en caméra caché sur un site scientifique traitant de ces questions.
https://www.futura-sciences.com/sciences/videos/survivre-espace-combinaison-ce-possible-2551/
"La durée de vie d'un astronaute sans combinaison se situe donc, selon la Nasa, aux alentours de 90 secondes."

Hé ben voilà ! La science avance ! Ici, on s'instruit en se distrayant !
Bien que tout ça ne vaille pas Dan Cooper, évidemment.


vendredi 29 janvier 2021

Jah Wobble's Invaders Of The Heart - Rising Above Bedlam (1991)

On murmure dans le Landerneau de la cyber-foutaise que c'est après avoir entendu Jah Wobble jouer de la basse sur les deux premiers albums de Public Image Limited que Saddam Hussein aurait fondé le parti Baas au début des années 80, en hommage au son à la fois monstrueux et sépulcral que ce monsieur Wobble tirait alors de son instrument, à jamais synonyme d'effroi sonore et politique. 
Par la suite, Saddam Hussein connaitra une belle carrière dans les arrières-cours de la diplomatie occidentale, et la fin tragique et rock'n'roll en diable de tout despote sanguinaire qui se respecte.


John Constantine dans sa dernière incarnation
Simon Spurrier/ Aaron Campbell
 (2020)
On ne prête qu'aux riches : d'après le wiki à son papa, la carrière de Jah Wobble, musicien, bassiste et chanteur ne débute vraiment qu'après avoir été éjecté de Public Image Limited.
Quelqu'un qui se fait foutre dehors par Johnny (ex-Rotten) Lydon (qui ressemble de plus en plus à John "Hellblazer" Constantine dans mon souvenir) ne peut pas être fondamentalement mauvais.
Après sa mise à pied de PiL vraisemblablement sans parachute doré, il commence à collaborer avec des artistes de tous horizons en se laissant aller à sa passion pour ce qu'on appellera la world music, culminant avec l'album Rising Above Bedlam.
Il est connu pour son son de basse infragrave et lancinant, grandement marqué par le Dub. Ses compositions sont également empreintes de traditions diverses, ce qui l'apparente à la world music.
Il a collaboré avec beaucoup de musiciens d'horizons très différents (Brian Eno, Bill Laswell, Holger Czukay du groupe Can, Primal Scream, Joolz Denby...).
Concernant spécifiquement ce Rising Above Bedlam (1991), on entend dire partout mais surtout sur le wiki de l'album que c'est après l'échec commercial de Without Judgement que Jah Wobble va poursuivre son association avec le guitariste Justin Adams et la chanteuse Natacha Atlas pour produire ce nouvel album. Le groupe invite aussi la chanteuse Sinéad O'Connor qui transforme le titre Visions of you, seul succès de l'album, qui fait soi-disant partie des 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie, mais vous n'aurez jamais le temps, même si on reconfine jusqu'en 2045.
(source wiki + Remix par DJ Pantoufle)





dans la même collection :

mardi 26 janvier 2021

Suspended Memories : Forgotten Gods (1993)

Saisons 2 et 3 déconseillées
à la cueillette et à la consommation.
Mieux vaut revoir deux fois la saison 1. 
Alors que la saison 3 de Forgotten American Gods démarre enfin malgré mon boycott tardif issu de mon droit de véto à la faire piquer après une saison 2 catastrophique qui déconstruisait systématiquement toutes les vertus et qualités que j'avais pu trouver à la saison 1, pire en cela que Trump annihilant les avancées sociales du gouvernement Obama, sans espoir de voir Joe Biden arriver à la saison 3 vu que l'équipe créative de la saison 1 menée par Bryan Fuller s'est soit dissoute soit est partie vers d'autres cieux, jurant mais un peu tard qu'on ne m'y prendrait plus, malgré la présence immanente de Ian McShane et ses rodomontades, je découvre enfin par hasard mais bien rasé l'article dont je rêvais depuis une bonne vingtaine d'années pour m'aventurer dans la proliférante jungle de disques ambients de Steve Roach :
Dans les commentaires de l'article, qui passe en revue une bonne trentaine de galettes spatiales et s'arrête à l'orée de l'an 2000 dans son travail radioscopique de l'oeuvre prolifique du reclus de l'Arizona, le webmestre s'attriste : "Notre équipe de bénévoles est réduite et nous recherchons des rédacteurs pour continuer."
Surtout ne pas céder à la provocation, c'est un piège. Je ne vais pas me remettre à écouter du Steve Roach en croyant faire de la méditation de pleine concierge, ça ne marchera pas mieux qu'avec Robert Plant.

Je découvre nonobstant plein de disques de Steve Roach de quand il était petit et qu'il se touchait le didgeridoo en rêvant de devenir le pape du dark ambient,  moi qui croyais tout savoir sur le bonhomme d'un simple clic, ivre de ma propre cyber-connerie ignorance, me voici bien attrapé.
Dans la pile, une oeuvre de jeunesse retient mon oreille, chamanique en diable sans pour autant forcer sur les gémissements de la belle-mère bourrée d'ayahuasca qu'on aurait séquestrée dans le placard tandis qu'on force sa belle-fille prépubère à regarder des dessins de Xavier Gorce par tous ses orifices oculaires, ce Forgotten Gods dont le titre rappelle le roman surcôté de Neil Gaiman à l'origine de la série à ne pas regarder, surtout les saisons postérieures à la première, mais dont le générique est superbe, série qui parle de Dieux Oubliés qui Aimeraient bien Se Faire Prier, et ma foi Forgotten Gods remplit très correctement le cahier des charges d'une musique à la fois tribale et contemplative, naïve et mystérieuse, pleine de rouerie électro mais partiellement improvisée à la main avec des vrais doigts, bref à mille lieues de l'usine à gaz de cailloux minéraux que deviendra l'entreprise Steve Roach dans les décennies suivantes.
Recommandé.

lundi 25 janvier 2021

Robert Plant and the Strange Sensation - Mighty Rearranger (2005)

J'ai mis ma menace à exécution, et me suis mis à écouter des disques de Robert Plant à tire-larigot, bien que "rigot" soit le nom de jeune fille de ma femme, et que je n'aie jamais été enthousiasmé par l'expression; néanmoins, je n'aurais jamais cru en arriver à faire confiance à quelqu'un QUI NE JOUE D'AUCUN INSTRUMENT pour produire de la bonne musique comme ça. 
Surtout que sa technique vocale "je vocifère et couine à mort / pour avoir encore / du kouign amann et sucer votre âme / quand vous fondez sous mes brâmes" ne m'a jamais vraiment attiré, malgré le petit goût de noisette du côté chamanique.

Bon, je retire ce que je viens de dire, en regardant les notes de pochette (qu'on jurerait dessinée par Dave McKean entre deux couvertures de Sandman) il apparait que Robert joue de l'harmonica. Pardon, à l'époque j'avais raté mon BEP option Led Zeppelin, c'est pas comme ça que je vais le repasser. Ca m'étonnait, aussi, tant sa voix se love parfois dans les orchestrations, au même titre q'un balafon ou qu'une basse électrique. C'est donc un vrai musicien, pas uniquement un chanteur à timbre. Il a le don de s'entourer de collaborateurs de talent, qui injectent toutes sortes d'orientalismes dans sa musique un peu datée. On aimerait qu'il ferme parfois sa bouche, mais c'est Robert, comme moi il est difficile à faire taire. C'est le frère de lait de celui croisé dans la chanson "Bachi-Bouzouk Band" d'Arthur H : 

"Robert à la trompette
Sort des sons pas très nets
Qui irritent les tympans
Des trop rares clients
Quand les autre prennent un solo
Joe l’arménien
Abandonne son piano
Pour aller boire l’apéro"
Il y a un côté Bachi-Bouzouk Band dans le groupe réuni autour de Robert. Des versions instrumentales m'iraient bien, sur lesquelles je pourrais déclamer des vers de mon cru. Mais le petit bonhomme de Télérama ne serait pas content.

 https://www.mediafire.com/file/7qxqd7nctjk2mpy/RP.MR.zip/file


dimanche 24 janvier 2021

Daniel Goossens : l'impérieux appel des cimes (1977)

J'ai beau avoir bac + 12 en goossensologie, l'autre jour je suis tombé sur ces quelques pages parues dans Pilote mensuel numéro 36, en mai 1977, que je ne connaissais pas.
Je les verse au dossier "Genèse d'un génie."




samedi 23 janvier 2021

Remède à la mélancolie : Daniel Goossens (2020)

Comme remède à la mélancolie, je trouve toujours autant de réconfort dans la méthode d'Eva Bester, la Madone du Spleen qui n'a pas une tête à faire de la radio, et qui suggère de s'engager dans l’action ou l’absurde. 
Question absurdités, rien qu'à l'idée de découvrir qu'elle avait invité Daniel Goossens dans son émission en novembre 2020, j'ai bien failli m'évanouir de joie.

https://www.franceinter.fr/emissions/remede-a-la-melancolie/remede-a-la-melancolie-22-novembre-2020








jeudi 21 janvier 2021

Robert Plant, Alison Krauss - Gone Gone Gone (2007)



Je ne savais pas que Robert Plant avait quitté Led Zeppelin. (rires)
En tout cas il joue toujours aussi bien de la guitare. (rires)
Je lui tire mon chapeau, parce que si j'avais été comme lui le chanteur d'un de ces groupes anglais qui ont inventé le roc dur à la fin des années 60, je n'aurais jamais eu assez de carburant psychique pour atteindre en aussi bonne forme les années 2000. J'aurais erré dans les ruines du château de ma splendeur passée en sanglotant devant la rediffusion de mes vieux concerts, en me bourrant de valium et de mauvaise bière, comme Elvis Presley les 15 dernières années de sa pitoyable existence, avec ou sans colonel Parker pour me botter les fesses et me faire rentrer dans le rang des têtes brûlées du rock'n'roll.
Si j'avais été artiste de variétés et idole des jeunes, j'aurais très mal vieilli; alors qu'en thuriféraire de poètes tombés dans l'oubli, ça va.
Une grande partie des projets musicaux dans lesquels Robert Plant s'est impliqué ces 20 dernières années me semble enjoué et inspiré.
L'album Raising Sand dont est extrait le youtube du jour est très musical. 
La voix d'Alison Krauss apporte un contrepoint appréciable aux saillies vocales du vieux bourrin du hard, qui n'est pas du tout devenu la vieille tantouze péroxydée que son passé pouvait laisser craindre aux dépressifs professionnels, mais qui est resté un artiste en quête du meilleur de ce qu'il pouvait encore donner et recevoir.

mardi 5 janvier 2021

Jak Belghit - Continuum (2020)

Nous venons de mettre un pied un peu gauche dans 2021, puis d'y faire quelques pas, et pour l’instant, c’est pas pire. Souhaitons que 2021 actualise les promesses de 2020, mais ça dépend lesquelles; ou alors, non merci, mais en général, nous vivons dans un univers au sein duquel les causes produisent des effets, auxquels on peut ensuite difficilement se soustraire.
Souhaitons donc de produire des causes moins défectueuses à l'avenir ! Sauf que ça part mal, car en début d'année, en général je prends des résolutions, sans m'en vanter, pour ne pas faire ricaner Dieu, sauf dans cette crypte des laissés-pour-compte, comme :

- ne plus écrire sur mes blogs, un outil définitivement obsolète, qui nous fait passer pour de gros n'haz-bines auprès des jeunes et des moins jeunes fermement ancrés dans la post-modernité, et qui nous auto-addicte à notre discours narratif
- ne plus télécharger de musique sans la payer, pour ne pas alourdir un karma déjà bien chargé
- ne plus acheter de vêtements, pour faire du bien à la planète, comme Greta Thunberg... 
Pour ses 18 ans, la militante suédoise s’est confiée au Sunday Times à l’occasion de son anniversaire, dimanche. Elle explique qu’elle ne critiquera pas ceux qui prennent l’avion ou ont des enfants, mais qu’elle a cessé d’acheter de nouveaux vêtements. 
C'est à cette occasion que je me suis aperçu que j'étais un thunbergien qui s'ignorait depuis des années, et en plus je me lave à l'eau froide, sauf quand ça caille trop fort pour que le compteur Linky prenne feu. C'est quand même à la portée d'un simple non-click de faire advenir un monde meilleur, qui ne sente certes pas la rose tous les jours, sauf si on pense à laver ses vieux habits pas neufs de temps en temps avec de la lessive qu'on a fabriquée soi-même en suivant à la lettre les tutoriels de la presse féminine qui donnent la recette, pour éviter d'avoir l'air trop mal-sentant et déguenillé, et pourquoi donc faire travailler les milliards de serveurs informatiques dans les baies souterraines de Californie du Sud, pour la faire burner encore plus que Babylon ou London, alors qu'on peut facilement remplacer Google par Qwant, le moteur de recherche européen, surtout quand on ne cherche pas à trouver mais à continuer de chercher parce que c'est ça le pur plaisir de la chasse sur Internet ? 

Pour achever de brouiller les pistes,
Jacques Belghit (l'autre) écrit ses livres
de térapide sous le pseudo d'Olivier Jambon.
Je n'y ai vu que du feu.
Qwant, ils n'ont qu'un seul serveur, installé au sous-sol de la mairie de Gennevilliers, et ça marche très bien si l'objet de votre quête est de dénicher le dernier clip de Julien Doré sur dailymotion.
Greta n'a pas dit qu'elle allait acheter le dernier disque de Jak Belghit, mais j'ai bien senti que comme moi, ça la titillait. Gratte-toi, Greta. Ca stimulera ta pulsion d'achat. Pour ceux qui l'ignorent encore, Jak Belghit est le pseudonyme de Jacques Belghit, je le précise pour qu'on ne le confonde pas avec Jacques Belghit, l'autre (le chaman psychothérapleutre spécialiste de l'omelette aux champignons psychédéliques), qui joue plutôt bien de la guitare, parce qu'il ne sait rien faire d'autre.
Un peu comme Eddy Mitchell (qui ne savait soi-disant faire que l'amour pour l'amour), mais en mieux. 
Dans une de ses très riches vies antérieures, Jacques Belghit fut la moitié de Dédé et Mireille, mais chut ! c'est secret. Tiens, je vais acheter Continuum, au lieu de dire des blagues, au moins ça contribuera à aider un artiste. Un vrai.