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jeudi 7 septembre 2023

Asaf & Tomer Hanuka & Lavie Boaz - The Divine (2015)


Ca fait longtemps que je n'ai pas été étonné par une bédé (à part La Bibliomule de Cordoue de Lupano et Chemineau).
Voici donc un fac-similé cybernétique de "The Divine", récit fantastique et guerrier délivré par un trio d'auteurs israéliens qui a bénéficié d'une version française chez Dargaud, et pour ne pas leur faire d'ombre nous ne passerons que la version originale en américain.
Tout ce qu'on peut avoir à en savoir en cas d'interro-surprise et sans se faire divulgâcher la figure tient finalement en peu de lignes :

https://www.planetebd.com/bd/dargaud/le-divin/-/25196.html#fil





L'argument de base de l'œuvre est emprunté à l'édition française :

mais on peut noter que dans la version originale, 
la photo était en couleur et la mise en page un peu plus racée,
c'est ça la classe américaine, on l'a ou pas. 


Quelques illustrations des frères Tanuka, qui parsèment l'album.
Les frères Tanuka, c'est les jumeaux Bogdanov de la BD, 
en tout cas ceux qu'on croisait dans la Lucha Libre de Jerry Frissen,
mais en mieux, et surtout en moins morts.


et l'album en V.O., sans autre forme de procès :


Merci à un collègue amateur d'articles funéraires caverneux et oubliés pour la fourniture du fichier. Les frères Hanuka, qui se prononcent peut-être comme Hanoucca, la fête juive des lumières, ont chacun leur blog, bien qu'ils ne soient pas des Frères Ennemis, dont l'un des deux a mystérieusement disparu en 1984, je sais pas si c'était le Big Brother, mais on ne l'a jamais retrouvé. S'il est chez vous, merci de le ramener au journal, qui transmettra. 
Idem si vous retrouvez une émission de "Pas de panique" de Claude Villers incluant "les aventures d'Adolf, le petit peintre viennois" que votre grand-mère aurait enregistré par miracle en 1973 sur cassette ferrochrome.


et sinon, The Divine, c'est comment ?
ben c'est comme ça.

jeudi 14 juillet 2022

Dan Romer - Station Eleven Soundtrack (2021)

Le jour du 14 juillet, je reste dans mon nid douillet. La musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas. Sauf s'il s'agit des fanfares berlinoises d'avant-guerre, ou alors des mélopées issues des films et séries qui me meuvent.
le space opéra,
ce truc pour les mémés de droite, 
qui lisent Zemmour et Heinlein.
C'est après m'être retapé les 5 saisons de The Expanse avec le fiston avant d'être bien déçu par la 6ème être tombé presque par hasard qui n'existe pas sur le pilote de Station Eleven, une mini-série qu'un bloggueur m'avait vendu comme une trouvaille majeure sur son lit de mort, que je me suis rendu compte que question science-fiction, le space-opera est un sous-genre appartenant définitivement au passé bourrin, réactionnaire et en état de mort cérébrale de la SF (sauf Tchaikowski).
D'ailleurs nous ne sommes mêmes pas fichus de retourner sur la lune cinquante ans après Louis Armstrong, lune qui si ça trouve n'existe même pas, sauf dans les chansons rétrofuturistes de Guy Béart et les bédés de Daniel Goossens, sans parler des interminables tutoriels pour utiliser des toilettes en gravité zéro, qui ne sont que du lobbying à peine déguisé de la NASA qui nous prend pour des quiches; alors que face à Station Eleven, j'étais soudain en présence de l'anticipation du turfu. 

Photo décadrée + musique raffinée
= la Classe à Dallas
Station Eleven est une fiction post-pandémique dont je n'attendais rien, d'ailleurs rien qu'à l'annonce du thème j'ai failli me barrer, alors quand j'ai été attrapé, ben... j'ai été bien attrapé. Encore du rata pandémique ? bof bof me disais-je dans ma ford intérieure; vu qu'il m'arrive encore d'oublier de mettre mon masque en parcourant d'un air guilleret les rayons de monsieur bricolage chaque fois que ma femme s'absente une semaine et que je suis pris d'une incoercible envie de rénover la terrasse en bois exotique pour qu'elle puisse en jouir dès son retour, on dirait bien que j'ai presque oublié l'infâme microbe qui nous a tenu la dragée haute pendant deux ans, alors que lui continue sans doute de penser à moi avec la bave aux lèvres, s'il en a, et en fiction sérielle, c'est pas un sujet qui m'attirait. Ultimement, son sujet d'étude est l'humanité intrinsèque des êtres humains, et comment elle peut faciliter (ou pas) la transition sociétale lors d'un effondrement civilisationnel. Ah tiens, c'est encore moins sexy raconté comme ça. Tant pis.
C'est une série branchée "réconciliation avec l'Autre", suggérant des pistes d'atterrissage dans des aéroports désaffectés pour la résolution des conflits humains avec le minimum de violence et de casse sociale possibles. 
Bien sûr, en vrai, dans un monde post-apo, issu en droite ligne de l'ancien où nous étions condamnés à manger du poulet et du poisson d'élevage à tous les repas jusqu'à ce que rupture de stock s'ensuive, les survivants ne passeraient pas leur temps à jouer du Shakespeare sur des scènes itinérantes, le long d'un parcours circulaire annuel autour du lac Michigan; Shakespeare ?(dont il est beaucoup question dans la série, mais chut, je suis en train de parler d'autre chose et on ne va pas ouvrir trois bataillons de parenthèses comme dans le Manuscrit Trouvé à Saragosse) ils n'auraient guère le temps de jouer Shakespeare, ils cultiveraient des pommes de terre, se disputeraient âprement les femelles, et  les mâles les plus alpha réinventeraient le mormonisme.

dans le monde vraiment post-apo qui vient pas pour de rire,
les vegans femelles finiront en salade de thons
Mais c'est sympa de privilégier la Beauté du Geste plutôt que de nous bourrer le crâne avec du survivalisme à la mords-moi-le-Walking Dead, qui finira par nous faire pousser la porte d'une armurerie pour nous acheter de quoi nous défendre de nos voisins, et là ça sera l'escalade. Ca nous change un peu des réflexes de l'archéocortex. Il y a comme un pari sur l'humain et sa capacité de résilience, sans s'infliger tout Cyrulnik, même en édition de poche. Au final, on voudrait nous contraindre à une empathie un peu suintante par les commissures de la fiction, qui pousserait presque à faire des câlins à des inconnus, voire des conseillers de la banque postale, même si ça serait pas des gens pas vus depuis très longtemps, qu'on ne s'y prendrait pas autrement pour que cette émotion bisounours à large spectre nous contamine d'une compassion diffuse envers tous les personnages de la série, idée qui nous aurait révulsé avant l'irruption du Covid_19, mais qui est ici tout à fait stimulante.
une image de Station Eleven bien rafraichissante par ces chaleurs, madame Michu.

J'abomine l'expression "récit choral", mais faut reconnaître que là, ça en est. Les éléments de l'intrigue sont d'abord juxtaposés dans un savant désordre temporel, dont le raccommodage façon puzzle se fait très progressivement, et avec un peu de malice, mais si ils énonçaient les faits dans l'ordre chronologique, est-ce que ça serait aussi réussi ? les esprits chagrins et chafouins pensent que non, mais on les emmerde. 
Le labyrinthe causal ne bloque pas l'émotion, et s'écoule avec fluidité dans les rigoles prévues à cet effet. 
Ce qui m'a séduit et convaincu de rester, ce sont ces allusions croisées (et tout d'abord poétiques mais obscures) à une bande dessinée faite à la main et tirée à 5 exemplaires, dont certaines réparties, répétés ad libitum et nauseam, deviennent des prophéties auto-réalisatrices, ce qui m'a évoqué un bon souvenir télé : la première saison d'Utopia, où il y a aussi un comic-book handmade, et une pandémie, non, tulirapa téléramadan pour récupérer tes souvenirs d'icelle, et puis rapidement, l'argument pandémique passe à l'arrière-plan, le vrai sujet je l'ai dit c'est l'humanité (réelle ou simulée) des personnages, dans un contexte civilisationnel inédit.

la couverture du roman graphique au tirage confidentiel imaginé dans la série
(art from Maria Nguyen)

C'est une fable philosophique. L'univers est prenant, les personnages attachants, les acteurs magnifiques, la direction artistique très jolie, et la musique de Dan Romer nous berce comme du Calmolive, le savon des stars qui adoucit aussi les prunes, en tout cas c'est ce que disait Desproges, bref c'est une belle réussite que je recommande, dit-il à la cantonade.
une autre série de Patrick Somerville
déroutante et acidulée, 
comme je viens de le dire en face.
Patrick Somerville invente ici le feel good post-pan TV show. Je suis touché, alors je m'intéresse alors à ses autres travaux :
Maniac, sa précédente série, était déroutante et acidulée. Je me suis tenu loin de The Leftovers, co-écrit avec les scénaristes incontinentsmalhonnêtes, enfumés, responsables de Lost. Surtout moralement et pénalement.
Mais il faut quand même que j'essaye Made for love, une autre de ses créations récentes. Parce que Station Eleven c'est surprenant, et que c'est difficile d'être surpris, quand on n'est plus un perdreau de l'année. Et au contraire de beaucoup de denrées périssables comme l'huile de tournesol et la moutarde forte, plus je partage mon désir, et plus il y en a, comme Chuck Norris Jésus multipliant les pains.
Et la musique de Dan Romer ? ben elle est pas mal.
Elle va droit au cœur, sans fioritures. 
Contrairement à cet article. 

vendredi 26 novembre 2021

Acier Couinant , c'était mieux avant

Dans le premier numéro de la nouvelle mouture du riboute d'Acier Couinant, Denis Villeneuve proclame fièrement dès la page 3 : "Je suis un enfant de Acier Couinant".
Allons bon. C'était bien la peine de faire tout ce tintouin pour produire une bouse mainstream comme Dune. En plus, quand on a Charlotte Rampling au casting, on lui met pas un filet à provisions sur la tête, ça manque un peu de classe.

Après le naufrage de Dune, Charlotte Rempile pour la couve du nouveau Métal, 
mais elle a habilement négocié des lunettes de punk à la place du filet à provisions.
Et puis d'abord, moi aussi je suis un enfant de Acier Couinant, moi aussi j'ai fait des films de SF boudés par la critique mais acclamés du public (250 millions d'entrées selon alluciné, 3 selon Google Keufs Ads), et je fais chier personne avec. 
Pourtant, ma trilogie de SF post-apo a marqué les esprits, en tout cas le mien, sans doute du fait qu'elle est composée de 4 films :
sans parler de mon auto-interview exclusivement accordée à moi-même à l'époque de la non-sortie des films en question, qui a fait grand bruit dans le Landerneau des blogs hyper-secrets

Sur son blog de ouf, le dessinateur Li-An lance ce cri déchirant auquel je m'associe :
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Comme je l'ai dit chez lui sous une fausse identité aussi usurpée que la ressortie de Métal Hurlant sous son vrai nom alors qu'il est mort et bien mort, cette nouvelle version du magazine de notre adolescence enfouie était obsolète avant même la parution du numéro 1, puisque le pire de la SF des années 70 (Dick, Andrevon, Brunner, Zemmour, Véran) est déjà en train de se réaliser sous nos yeux. 

Le vrai Métal Hurlant, c'était autre chose
(ça sent la couverture de Beb Deum)
De plus, ce nouvel avatar autoproclamé de la machine à rêver manque cruellement de nanas à gros seins, d'astronefs scintillants et d'extra-terrestres aussi fourbes que les Chinois, les enfants illégitimes de Corben, Druillet et Moebius étant bien en dessous de leurs géniteurs, et la cohorte de délateurs #Metoo interdisant désormais à cette génération d'artistes émasculés de dessiner le moindre nichon  en dehors des revues spécialisées qui ne pensent qu'à ça.
Et puis, le moule est cassé ; l’époque est à autre chose. Rien que d’y penser, je deviendrais moi-même décliniste, alors que ma collection d'Acier Couinant se décompose silencieusement dans une armoire du garage.

C’est la partie BD qui ne fait pas le poids, mais qui ne demande qu'à s'étoffer. Mon astuce du jour : il faut rappeler Jean-Pierre Dionnet, Phil Manoeuvre et surtout Joe Staline au comité de rédaction ! 
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Tu n'es certes pas très présent dans ta pâle réplique, ce fac-similé d'un fuck simulé, mais c'est pas grave, car aujourd'hui tu es partout : dans les statistiques de la pandémie, dans la série Black Mirror, dans les comics de chez Image, dans les photos introuvables de Richard Kadrey que je n'ai d'ailleurs pas retrouvées... et puis quand on n'est pas en acier, faut pas couiner sur le passé, sinon on rouille, car la nostalgie est une fuite et le seul plombier compétent s'appelait Harry Buttle Tuttle et il a été avalé tout cru par des vieux journaux dans le Brazil de Terry Gilliam, un film encore plus Acier Couinant® que le vrai.
Comme quoi le futur d'Acier Couinant, c'est déjà du passé.

[EDIT]

Le pire de Moebius revisité
aux petits oignons (including mushrooms)
Sauf pour quelques héritiers sauvages de la pensée métallique comme 
- Aleš Kot quand il est en forme
- les aliens enfumés ayant accouché du Midnight Gospel
ou encore l'ultime fascicule du Decorum de Jonathan Hickman et Mike Huddleston, sorti hier en v.o, et qui aurait eu sa place ici, en digne héritier d'Acier Couinant, malheureusement nous n'avons plus le temps d'en causer.

mercredi 19 mai 2021

Joost Swarte : Total Swarte (2012)

Le déconfinement ! Enfin ! Pour les vieux geeks, c'est la certitude de pouvoir pianoter sur un MacBookPro flambant neuf (acquis à vil prix avec les indemnités chômage intermittent du spectacle) des articles de blog inutilement bardés de références et surchargés de liens hypertexte jusqu'au bout de la nuit du couvre-feu, reculé ce soir-là vers 21 heures (heure tardive à laquelle je suis d'habitude en train d'appeler les gendarmes pour dénoncer les incivilités de mes voisins, juste avant d'aller dormir du sommeil du juste) attablé en terrasse d'un troquet après avoir soudoyé le loufiat, en fumant clope sur clope, aussi gai que tous les tondus de la Libération, c'est-à-dire sans saluer personne, ne participant à aucune tournée générale ni libation imbécile se réjouissant avec une amnésie miséricordieuse de retrouver une liberté bien éphémère, fragile et surtout dérisoire, n'oublions pas, c'est important la dérision même s'il ne faut pas en foutre partout (de toutes façons vous êtes comme moi : votre prison n'a qu'un barreau, et vous tournez autour). 

"Quand j'ai publié "Esclaves de la seringue !" avec Willem,
dans Charlie Mensuel, j'avais trouvé mon style définitif
entre l'underground américain de Robert Crumb,
Vaughn Bodé ou Gilbert Shelton et mes lectures de jeunesse
- Hergé ou Brunhoff (auteur de Babar)."

Concernant Joost Swarte, j'avais tout oublié, et je me contentais très bien jusqu'ici de posséder charnellement mon recueil d'histoires brindezingues "L'art moderne" paru jadis chez Futuropolis, dans la traduction pleine de tournures étranges de son compatriote Willem, à qui les histoires de gandins timorés de Swarte font souvent songer, et d'ailleurs Willem en signe une au scénario. Autant je vénère Willem comme illustrateur et dessinateur politique, autant je n'ai jamais compris grand chose à ses albums de bande dessinée, à part les babioles cruelles qu'il ciselait pour la première série du Petit Psikopat Illustré. "L'art moderne" , donc : dos toilé, payé soixante et onze nouveaux francs cinquante à la Fnac en 1989, d'après l'étiquette adhésive qui a fusionné avec sa proie, alors qu'aller à la Fnac n'était déjà plus un geste politique aussi fort que d'acheter Charlie Hebdo, qui de toute évidence a cessé de paraitre entre 1982 et 1992.
Et la Fnac s'en était aussi pris une grosse dans les miches lors de l'attentat de la rue de Rennes en 1986; et dans "Esclaves de la Seringue", Willem et Swarte avaient quand même mis en scène un sosie de Moshe Dayan, ce qui revenait un peu à chercher la merde avec le Mossad; heureusement, à l'époque Francis Lalanne n'était pas encore complotiste, et n'avait pas fait de chanson pour donner du liant genre béchamel à ces évènements tragiques. "L'art moderne"  re-donc, recueil malicieux et acidulé d'histoires branquignoles, pataphysiques et sanglantes, légèrement nihilistes, aussi, mais sans poids réel, pas un truc réaliste et lourdingue comme Michel Fourniret en BD, juste quelque chose pour s'amuser en inventant le "trash clean®au passage, comme un improbable remède à la mélancolie, trait ligne claire impeccable, pantalons frais repassés, seul Ted Benoit se hissa un peu plus tard à ce niveau d'hergéification picturale, avec des scénarios moins destroys et plus ambitieux. 

Dans Total Swarte, on trouve les exercices de style de Raymond Queneau en BD (2008) :
un pas de plus vers la ligne Clerc.

Mais hélas, j'entendis récemment parler sur un blog concurrent, animé par un autre magicien de la plume et du pinceau (comme si nous fussions acculés par une antique malédiction à un duel fratricide d'illusionnistes du XXIème siècle dans un remake reboot-iké du Prestige de Christopher Priest) par un type qui avait visiblement usurpé mon avatar identitaire, d'autres ouvrages de bande dessinée bien plus récents de 
Swarte, qui choisit de faire de sa technique autre chose que du sous-Tintin parodique ou du Blake et Mortimer de salaison industrielle et d'essence réactionnaire. Je me penchai alors sur l'itinéraire créatif de Swarte, que je trouvai remarquablement retracé ici :
C'est ainsi que j'appris ce que nul n'est censé ignorer : que Joost Swarte inventa l'expression "ligne claire" lui-même en personne. Il y a des gens, ça leur aurait suffi. Lui, on l'avait repéré jeune, dans Charlie Mensuel, passant aussi inaperçu que si Hergé avait dessiné Tintin bourré en train de gerber, comme le chantèrent plus tard les SatellitesUn trublion de la BD comme elle en produisait alors beaucoup, issu de l'underground hollandais et de la bande à Tante Leny, que je salue au passage, bonjour tata. 
Aucun dessin de Crumb 
n'a mieux vieilli que les autres.
Sauf peut-être son biopic sur
l'expérience religieuse de Dick.
45 ans plus tard, on pourrait se dire que les blagues de Willem et Swarte à base de trafiquants concons et cupides dans un univers tintinoïde étaient punk, outrées et sans avenir, mais on aurait tort : ils eurent bien des descendants, légitimes ou naturels, tout aussi décalés qu'eux, chez Ferraille Illustré ou Aaarg !
On peut aussi les penser terriblement datés, puisqu'issus du mouvement Provo, et que la provocation, d'où qu'elle émane, vieillit encore plus vite et souvent plus mal que l'objet de son ressentiment, mais on se rappelle alors que Zap Comix, la légende du comix underground américain des années 60 et 70 n'est paru en français que l'an dernier, dans une édition luxueuse, donc laide et dévoyée, et surtout 50 ans trop tard, mais ne boudons pas notre indifférence, car l'underground peut encore susciter des vocations, étant donné que quand on se révolte contre cette société de merde on a toujours 20 ans, que les grands penseurs et contre-penseurs de la société de consommation, les Barthes, Baudrillard et consorts situationnistes ont énoncé des évidences dans lesquelles nous sommes toujours englués depuis les années 60, et notre perception de l'underground hollandais que nous méconnaissions jusqu'à tout à l'heure brille soudain de mille feux, surtout que Swarte a quitté la BD à peine après y avoir connu son heure de gloire, comme s'il avait été déçu par le potentiel du médium, cf son manifeste "Misère de la bande dessinée" (1985)

l'oeil de Willem dans Libération
Et si on se dit que quand même, les dessins politiques de Willem parus dans Libération ces 30 dernières années vieilliront mieux avec leur méchanceté vitriolée que les petits mickeys rétros de Swarte, on découvre juste après un article du blog que Jean-Pierre Filiu anime sur le Proche Orient, dans lequel Hassan Dekko, un trafiquant syrien déjà arrêté après la découverte en Malaisie d’un chargement de 16 tonnes de captagon, une amphétamine particulièrement puissante, est soupçonné d'avoir truffé un chargement de fruits (des grenades, en plus) de comprimés de sa chnouffe, en provenance du Liban et à destination de l’Arabie saoudite. 
Les cigares du Pharaon de Tintin sont enfoncés, défoncés, et on se prend à rêver d'un retour aux affaires de Willem (qui a récemment pris sa retraite de dessinateur politique) et de Swarte, qui a quitté la BD depuis belle lurette, après lui avoir reproché de n'être pas à la hauteur de ce à quoi elle pouvait potentiellement prétendre. 
Et Total Swarte devient un témoignage de plus sur le quart d'heure de la BD underground hollandaise, ultime avatar en date de la peinture flamande du XVIIeme siècle.


On peut aussi méditer sur la mauvaise humeur d'un lecteur de Swarte, dont les arguments sont plus ou moins fondés, mais qui écrit mieux qu'il ne dessine :
Un compte-rendu lors de la sortie de l'album :
Une interview de Swarte, bien après que la poussière soit retombée sur le champ de bataille :
Un blog épatant sur la ligne claire et sur Swarte 


Résumé : Joost Swarte a inventé le terme "ligne claire" mais aussi sa version le "trash clean®. Il a expérimenté le medium bande dessinée, puis il est parti voir là-bas s'il y était. Et en vérité, il y était.

Et en plus, comme ils le disent bien 
chez planète bd et sur le site d'amazon, 
l'album est tout petit ! 
Quelle bande de gougnafiers, chez Denoël !!!


dimanche 27 décembre 2020

Jeff Jones - Idyl (1975)

Il y a quelques mois années j’ai commencé à feuilleter tout Charlie Mensuel, en partant du début, pour voir si j’avais loupé quelque chose en ne le lisant pas à l'époque de sa parution, occupé que j'étais avec Archie Cash dans Spirou.
Feuilleter Charlie Mensuel sur un iPad de 8 ans d'âge, avec des scans d'un poids conséquent, c'est déjà une sorte de méditation zen. Surtout quand cinquante ans plus tard, je n'y trouve pas grand-chose de lisible, sinon par l'effet du kitsch, à part les chroniques d'Andrevon sur la SF. Dans le numéro 93 d'octobre 1976, je tombe en arrêt sur la chronique mensuelle de Théophraste Epistolier (dit Yves Frémion) consacrée à la BD. Il évoque les dessinateurs du National Lampoon, cousin américain de Hara-Kiri dans les années 70.



Jeff Jones ! 
Mon dieu ! 
J'avais oublié Jeff Jones ! 
C'est un peu normal, en France on n'a jamais vu grand chose de l'artiste, hormis quelques planches dans L’Echo Des Savanes Spécial USA. Et un 30/40 chez Futuro sur la couverture duquel j'ai bavé (il était heureusement sous blister) sans jamais pouvoir l'atteindre et encore moins me le payer.
Très vite, la brigade de recherche bédophile se mobilise, et grâce à la mondialisation rampante, les premiers résultats ne se font pas attendre, quoique dans le désordre : 

Tiens, elle me rappelle quelqu'une
que je m'étais promis d'oublier. Chut.
je commence par découvrir sa fin, raisonnablement pathétique, comme dans un conte de Noël du gRRR (groupe de Réalité Réelle Ratée) :
https://www.li-an.fr/jeff-jones-biographie-bibliographie-jacques-dutrey/
assortie de sa bibliographie française :
https://www.li-an.fr/jeff-jones-23-bibliographie-francaise/

une biographie résumée en anglais avec quelques illustrations :
https://www.bpib.com/illustrat/jonesjf.htm

et encore une page en français, par un certain Li-An, qui a l'air fan.
https://www.li-an.fr/histoire-bd/jeff-jones-par-jacques-dutrey/
Je sais pas qui c'est, ce type, mais son enthousiasme est communicatif. 
La preuve. 


S'il passe par là, je lui signale que les liens menant vers la page 1/3 au bas des pages https://www.li-an.fr/jeff-jones-23-bibliographie-francaise/ et https://www.li-an.fr/jeff-jones-33-ressources/ sont à réparer.

Concernant les étrennes, j'ai assemblé en .cbr les 45 planches de Idyl (en anglais) trouvées là :
http://comic-historietas.blogspot.com/2009/10/los-que-huyeron-del-comic-2-jeff-jones.html

C'est magnifique. 
Graphiquement, on est proches de Kent Williams, niveau blagues ça serait plutôt Vaughn Bodé.
J'hallucine. On se croirait à Noël.

Jeff Jones.Idyl.(1975) : 
Du coup, je vous mets aussi Spasm ! (1973)



samedi 26 décembre 2020

Alan Moore + J.H.Williams III - Promethea en V.F. (1998 - 2005)

la couverture du premier volume
de la nouvelle édition française.
Pour les fêtes, on vous a peut-être offert un pull moche, mais savez-vous qu'avec le ticket de caisse, vous pouvez tout comme moi aller le faire échanger chez monsieur Bricolage contre le premier tome de l'intégrale de Promethea en V.F., enfin republiée en hardcovers ? Vous vous marrerez au moins autant, et vous aurez bien plus chaud l'hiver, tellement ça fait fumer du ciboulot.
Promethea est une héroïne de bande dessinée créée par Alan Moore et J.H. Williams III. Elle a fait l'objet d'une série en trente-deux épisodes publiée irrégulièrement de 1998 à 2005 par America's Best Comics/Wildstorm. Cette série fut l'occasion pour Alan Moore d'exprimer ses idées concernant l'art et la magie tout en mélangeant le thème du super-héros à des réflexions métaphysiques et des hallucinations mystiques. Elle met en scène Promethea, un personnage fictionnel qui possède des pouvoirs magiques dans le "monde réel". Promethea offre également au lecteur une large gamme d'expérimentations en termes de styles visuels et de techniques narratives. 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Promethea

Cela fait plus de dix ans que je méditais en somnolant sur la version originale, en regrettant de n'avoir pas succombé à la première édition française de la série, qui fut chaotique et décevante, malgré le prestige croissant dont jouissait l'auteur, grâce à Watchmen et V pour Vendetta. Et surtout leurs "adaptations" (sic) au cinéma. Sept tomes sortirent entre 2000 et 2010, et il fallait vraiment être fondu de mythologie et d'occultisme pour aller au bout. On est tranquilles, c'est pas Zach Snyder qui va écornifler Promethea. Comme le note un de ces chroniqueurs amateurs qui pullulent chez Sens Critique et qui sont souvent plus honnêtes et parfois plus pertinents que les professionnels :
C'est un comics très surprenant qui mélange les genres, les styles et les formats de mise en page pour aboutir à un résultat final extrêmement prétentieux(...) la narration sert plus à avancer des idées ou des réflexions qu'à raconter une histoire. Dès la fin du tome 3, commencent de longues phases explicatives sur divers aspects ésotériques : les tarots, le tantrisme, la kabbale, etc. C'est intéressant, d'un point de vue culture générale, pour peu que vous ne soyez pas rigoureusement cartésien. Que l'on adhère ou non à ce qui est raconté, il faut tout de même admettre qu'Alan Moore le présente bien. Son texte est assez pédagogique. Voire même trop ce qui a, parfois, tendance à déséquilibrer le récit. (...) J'ai vu pas mal de cas où la fiction brise le 4e mur pour intégrer le lecteur, mais aucun ne l'a fait avec autant de force que Promethea. Sans vouloir faire du prosélytisme, je dirais que l'on ne lit pas ce comics, on communie avec lui.(..) Promethea remplit le même rôle que son homologue titanesque de la mythologie grecque. Par le biais de la bande dessinée (meilleur moyen de faire passer clairement et durablement une information, selon le Pentagone dans les années 80), Alan Moore imprègne notre mémoire de "sa lumière". Peu importe d'être réceptif à ce message, l'expérience littéraire est unique.




Comme vous pouvez le voir, sobriété et légèreté sont les maitres-mots de la série.


Découvre la préface d'Alan Moore au premier tome :

https://www.urban-comics.com/lenigme-de-promethea-une-aventure-dans-le-folklore-par-alan-moore/

Perds-toi dans les références et les annotations concernant chaque fascicule :

https://www.angelfire.com/comics/eroomnala/Promethea.htm

Souscris un plan d'épargne pour acquérir le tome 2 après la troisième vague, en mars 2021 :

https://www.sofinco.fr/


[EDIT]

apparition mystérieuse des liens vers la VF en ligne, suite à l'effondrement du pouvoir d'achat après la huitième vague, en 2023

https://uptobox.com/user_public?hash=387176e961a95d23&folder=3487432848

vendredi 11 décembre 2020

Corben is gone

Le dessinateur Richard Corben, maître de l’horreur et de l’aérographe, 

est mort


Styliste hors pair et adaptateur de Poe et Lovecraft, le dessinateur de bandes dessinées américain, Grand Prix d’Angoulême il y a deux ans, est mort à l’âge de 80 ans.
Par Frédéric Potet - Publié hier à 20h17

« J’ai encore des buts à atteindre, je ne prendrai donc sûrement jamais ma retraite. Je continuerai à dessiner des bandes dessinées jusqu’à ma mort », disait Richard Corben en 2014, dans une interview publiée dans les dernières pages de Ragemoor (Delirium), un récit fantastique réalisé avec le scénariste Jan Strnad. Le dessinateur américain avait vu juste.

Alors que son dernier album, Murky World, vient tout juste de paraître aux Etats-Unis, dans la revue Heavy Metal, ce maître de l’horreur est décédé à l’âge de 80 ans, a-t-on appris jeudi 10 décembre. Son décès est survenu le 1er décembre, au lendemain d’une opération chirurgicale au cœur qui faisait elle-même suite à une grande fatigue depuis plusieurs mois. Son épouse a préféré attendre une semaine avant d’annoncer sa disparition.


Je suis quasiment certain qu'elle était occupée à vendre les organes de feu son mari à des collectionneurs hardcore sur ebay, comme dans une de ces histoires de terreur vintage dont il nous régalait depuis 50 ans. Vous lirez la suite dans Le Monde. Ou pas.
Quand je lis ou relis Corben, j'ai l'impression d'avoir 13 ans et de découvrir ses travaux underground affreusement traduits et lettrés dans un vieux numéro d'Actuel imprimé sur du papier cul, ou dans le premier Métal Hurlant. C'est une joie sans mélange. Un cocktail si subtil d'horreur cosmique, de violence et de filles à gros seins, ça ne se refuse pas. Surtout à 13 ans.
Que dire de plus ?
une autre ! une autre ! bon, d'accord
et glaner quelques images pour le souvenir et le recueillement. Salut l'artiste !









vendredi 26 juin 2020

Geof Darrow - The Shaolin Cowboy (2020)

A deux jours d'intervalle, je croise Donald Trump dans des productions imaginaires.
D'abord sous la forme d'un amusant photomontage, que je reçois sans doute quinze jours après que tout le monde en ait souri, puisque je n'ai pas accès aux réseaux sociaux. Par choix. Sinon je ne ferais que ça. Déjà que.


C'est sans doute ce qu'on appelle une vue d'artiste, car en réalisant ce trucage, le dessinateur s’est trumpé 17 fois :
- ni le mort ni les accompagnants n’ont de masque FFP2
- nul ne semble vouloir respecter les règles de la distanciation sociale
tout cela n’est donc pas très sérieux.
d’autant plus que les gens qui voudraient le voir mort aujourd’hui ont peut-être bien participé hier à son élection, ne serait-ce qu’en s’abstenant d’aller voter.
je ne vois donc pas trop la blague. mais il est fort possible que je sois devenu un peu concon, à force de ronchonner dans mon coin comme Delfeil de Ton dans le Nouvel Obs.

Et puis soudain, il fait irruption en BD :


...où il est finalement beaucoup plus crédible en vieux bébé turbo-motorisé, vomissant des crânes eux-même apparemment constitués de vomi, car le monde des Super-Vilains de bande dessinée est un univers auquel il semble spontanément appartenir, même s'il a aussi sa place dans la Réalité Réelle Ratée. A l'heure d'un premier bilan, il ne faudrait pas noircir le tableau, car après tout, il arrive en fin de mandat, et il n'a pas encore déclenché la moindre apocalypsounette nucléaire.
Mais il n'est que 10 h 40, c'est vrai, il a encore le temps.


L'image de Trump combattant le Shaolin Cowboy dans les airs est extraite d'un récent recueil des récits assez oniriques de Geof Darrow - je n'ai pas le coeur à expliquer qui est Geof Darrow, lui ne s'ennuie pas sans milan à justifier la nature profondément poétique de son travail, je vais juste mettre quelques couvertures et tout le monde comprendra de quoi ça parle, et se rappellera du mot de son bon maitre Moebius à propos des histoires "en forme d'éléphant, de champ de blé, ou de flamme d'allumette soufrée" dans le célèbre éditorial de Métal Hurlant n° 4 de 1975, et les vaches seront bien gardées, bien qu'il n'ait rien dit des histoires en forme de scénario écrit par Tarantino sur un rouleau de papier toilette un jour où il était bourré sous acide aux cabinets, et filmées ensuite par Jodorowsky période Montagne Sacrée pleine de Vaches éponymes. 


ensuite j'annoncerai que Gallimard édite enfin en français une intégrale résonnée (dans le sens où elle résonne énormément entre nos rétines décollées par sa lecture en v.o. au cours des siècles précédents) du Shaolin Cowboy, qui lui-même préfère agir plutôt que de blablater vainement, car il sait que parler ne fait pas cuire le riz.

L'édition française, dans sa radicale altérité.
Souvenez-vous :
De 2004 à 2007, Geof Darrow a publié 7 fascicules d'une série intitulée "The Shaolin Cowboy".
Puis il lui a ajouté deux suites, en 2015 et 2017.

Cette intégrale Ultimatte Mégapack contiendra donc à terme, en version francophone :
- Tome 1 : Shaolin Cowboy - Start Trek (Futuropolis, juin 2020)
- Tome 2 : Shaolin Cowboy - Shemp Buffet (Futuropolis, juillet 2020)
- Tome 3 : Shaolin Cowboy - Who'll Stop the Reign (Futuropolis, novembre 2020), qui fait sans doute référence à « Who'll Stop the Rain » une chanson de Creedence Clearwater Revival que ton grand-père écoutait en 78 tours en sautillant autour de son électrophone, et que tu subissais à chaque fois qu’il regardait le film éponyme que Warsen avait uploadé l’année dernière à Marienbad.

Pourquoi la camionnette Polanski est-elle garée devant le magasin Pornbrokers ?
Vous ne le saurez pas en lisant l'album.

En lire plus : on est déjà long.
En lire moins : recommencez du début en sautant un mot sur deux.
En lire encore moins : crevez-vous un oeil, cautérisez au gel hydro-alcoolique, et relisez cet édito de Joe Staline en omettant 3 paragraphes sur 4.
Puis relisez l’intégrale Shaolin Cowboy.
Vous serez dans le mood.

Attention, Geof Darrow est connu pour avoir illustré 2 récits écrits par Frank Miller : Hard Boiled et The Big Guy and Rusty the boy robot. Il a également travaillé avec les soeurs Wachowski du temps où elles étaient frères, comme concepteur graphique sur la Trilogie Matrix et sur Speed Racer. Il a réalisé un portfolio avec Moebius "La Cité Feu" qu'il m'a dédicacé à Angoulême 86 et qui est au coffre, en Suisse. Il réalise des dessins avec un niveau de détails obsessionnel. Comme Robert Crumb, Geof Darrow vit en France, d'où il peint la délinquescence de sa mère patrie depuis le confort douillet d'un mas provençal. C'est un peu fastoche de venir jouer les moralistes, surtout qu'au niveau scénario, même Grant Morrison aurait fait mieux.


Aah ça, pour tendre à ses compatriotes le miroir à peine déformé d’une Amérique malade de ses excès de violence, de puritanisme, et de populisme, on est là. Mais pour combattre le Mal pied à pied sur le terrain avec les soignants, ça se bouscule pas. On tolère beaucoup plus d'atrocités en dessin qu'en film, sous prétexte que c'est même pas vrai, alors qu'on ne devrait pas. Mais si vous trouvez ça affreux, vous devriez aller visiter un camp de réfugiés en Syrie. Ou à défaut lire le blog de Jean-Pierre Filiu. Vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenus.

Au cinéma,  Shaolin Cowboy sera interprété par Robert Fripp sans lunettes.
Ce qui reste à expliquer, c'est que Juan José Ryp, un dessinateur très proche graphiquement de Geof Darrow, a mis en scène des Super-héros qui trouvent eux aussi que le Président exagère, alors ils le butent. 
Décollement de rétine et saignage des yeux 100% garantis par grand marabout des comics pas drôles. Pour le retour de l'être aimé, c'est moins sûr. Mieux vaut prévoir un délai de rétractation.  Tout cela me parait assez expéditif, sans parler du risque d'en faire un martyr. Parce que le Black Summer, on y est déjà depuis un moment. J'espère que l'actuel Résident des Etats-Désunis n'y verra pas la trace d'un complot des dessinateurs de figuration narrative hyperréalistes et excessivement méticuleux.



[EDIT] : 
plein d'infos sur le Shaolin Cowboy (englsih spoken)

plein de couvertures qui font rêver des fascicules du Shaolin Cowboy

plein d'articles en français sur les différentes parutions du du Shaolin Cowboy à travers les âges 

le tome 2 en français dans la défunte édition Panini :