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jeudi 15 juin 2023

David Sylvian - Words with the shaman (1985)

Je suis bien revenu, et à pied encore, de mes émois passés envers le dolorisme arty de David Sylvian, bien que je trouve son suicide commercial assez courageux, vu d'où il était parti. Anyway, en 1985, il savait s'entourer de musiciens créatifs.


La crème de la crème, pour cet EP de 12" :


Evidemment, dès que j'entends la trompinette sacrée de Jon Hassell, de toute façon, je sais plus où j'habite. Le premier qui souffle "t'habites tout seul avec maman /dans un très vieil appartement", ça va pas bien se mettre.

Liens liés :

http://jesuisunetombe.blogspot.com/2020/03/jon-hassell-dream-theory-in-malaya.html


samedi 13 août 2022

Steve Tibbetts - Hellbound Train : An Anthology (2022)

Ce matin, j'ai fait ma rentrée des classes au bureau, avec mon nouveau cartable en bandoulière. J'y suis même allé à vélo, une heure à descendre la Sèvre nantaise à la fraîche, ça se refuse pas. Après déjeuner, où j'ai pris une bonne soupe phở parce que ça requinque par ces chaleurs, j'ai été visité par une splendide anthologie d'un guitariste manifestement en roue libre et hors catégorie (mais qui reprend quand même un titre de Led Zeppelin, niché au creux de l'écrin secret de son abondante discographie) dont la pochette me semblait tendance.



Comme il est dit dans la notice d'emploi, "avec ses mélodies et textures liquides, ses motifs et pulsations hypnotiques subtilement influencés par la musique de nombreuses cultures, c'est une introduction idéale à une œuvre unique. À différentes époques, Tibbetts peut sembler plus proche du minimalisme, du rock alternatif ou de la musique ambiante, mais sa signature artistique est inimitable". Il semble relativement connu des amateurs de musiques transgenres, et pas du tout en tant qu'olibrius qui se permet de fricoter avec des bibis fricotins tibétains du fait qu'il s'appelle Tibbetts, et pourtant ça fricote assez dur. 

L'affiche du flim est de James Jean
et elle est à son image : 
une métaphore de la quête paroxystique
perpétuelle de l'espèce humaine
(qui durera nonobstant moins longtemps que les impôts)

Après ça, pour découvrir à qui j'avais affaire, alors que sa musique me révélait déjà amplement tout ce que j'avais à savoir de lui, je me suis baladé dans le multivers (un peu comme dans le film Everything Everywhere tout en même temps, regardé hier soir en v.o.s.t.v.o. malgré la chaleur et le risque avéré d'embolie cérébrale chez la personne âgée cyberdépendante) et j'ai finalement atterri sur une magnifique base de données en forme d'article Pitchfork vantant les charmes du catalogue ECM.
https://pitchfork.com/thepitch/12-must-hear-albums-from-ecm-the-influential-jazz-and-classical-label-finally-on-streaming-services/
Comme il est dit en début d'article : espace, ombre, atmosphère. Décriées jadis, des qualités recherchées aujourd'hui, autant en musique qu'au fond de mon puisard à sec, qui ne me permet plus de faire pousser mes salades, et encore moins de les vendre au marché depuis début juin.
Bon, c'est pas tout ça, mais j'en ai pour quelques jours à écouter tout ça, et il me faut encore remonter la Sèvre à vélo avant le crépuscule.

dimanche 26 juin 2022

Jambinai 잠비나이 - They keep silence 그들은 말이 없다 (2016)

Jambinai est un groupe coréen de post-rock/post-metal/post-à-peu-près-tout, qui fait une musique expérimentale sans aucune concession aux variétés verdâtres de la K-pop, en hybridant l'arsenal électrifié conventionnel post-apo avec des instruments traditionnels bien de chez eux, et du coup ça ne ressemble à rien d'autre, même pas à cette multitude d'entités musicales contemporaines découvertes sur internet et qui ne ressemblent à rien d'autre.
Et c'est quand même autre chose que la foire à la saucisse et les brumisateurs de bière du Hellfest, avec Alice Cooper en évadé repris de justesse de l'Ehpad de Detroit-sur-Saone. Depuis que Lemmy nous a quittés, le Hellfest est aussi triste qu'une messe après la mort de Dieu, tous les dimanches matin sur Antenne 2.


Jambinai est souvent comparé à des orchestres de musique de chanvre comme Explosions in the Sky, Godspeed You! Black Emperor, et Mogwai
C'est pas entièrement infondé. 
Si vous n'avez qu'un titre à écouter avant de péter les plombs, choisissez "Time of extinction", version instrumentale du pdf filmé du dernier rapport du GiEC. 
Ou n'importe quel autre, ça reste étonnant.


coda : on me signale en régie que Jambinai est passé au Hellfest en 2016. Mais comme c'est le même ingé son qui m'a renseigné il y a 5 minutes sur leur existence, j'écoute pas, et je l'emmerde.
il n'est pire sourd que celui
qui refuse d'entendre du post-rock coréen.


https://www.lagrosseradio.com/webzine-metal/p60730-jambinai-au-hellfest-2016/

https://metalobs.com/jambinai-ermites-dorient/

https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/clisson/hellfest-2016-jambinai-ou-l-art-de-surprendre-1027133.html

https://metalobs.com/jambinai-ermites-dorient/

vendredi 13 novembre 2020

Ibrahim Maalouf - 40 Melodies (2020)

[EDIT]
La semaine dernière, j’étais desperately in need de grands espaces et de sous-bois feuillus, alors on a regardé Dans les forêts de Sibérie, récit maladroit et à l'appeau trop lisse, niché dans les paysages splendides du lac Baïkal.
Ibrahim Maalouf signe la musique du film, ça ne m’a pas frappé sur le moment, les harmonies au piano m’ont semblé très très quelconques, et pourtant Ibrahim il joue de la Trompette des Maures, et ça lui va bien. En tout cas mieux qu’à moi.
Mais cette semaine, en découvrant « 40 Melodies », son nouvel album, le génie musical du monsieur me saute à l'oreille, et de l'oreille au coeur, après avoir changé à la station Cerveau.



Pierre Maurette, triste rabat-joie contempteur d'omelettes du Sud-Ouest, nous a fait part de son indignation, par un courrier recommandé avec A/R, et pourtant y'avait une sacrée queue à la Poste :
le nom "trompette des Maures" est à mon avis fantaisiste. Je me demande même s'il ne faut pas chercher son origine dans le refus commercial d'associer champignons et le mot "mort".

Non mais ça va pas ? 
Ibrahim et sa trompette de vie, ça ne peut que nous changer radicalement des trompettes de la mort,  variété délectable de champignons radicalisés qu'on ne peut même pas aller ramasser en forêt sans se faire verbaliser, mais qui sont quotidiennement entonnées aux actualités télévisées, même qu'elles sont sacrément mal embouchées, mille putois !

Heureusement, Yeva Agetuya, érudit mais dyslexique mycologue,  lui a bien damé le pion, en lui rétorquant par retour du courrier, quelque part dans ce cyber-merdier :
Cependant certains pensent que le terme [Maure] pourrait avoir une origine locale, "Mahurim" signifiant occidentaux en punique pour les populations vivant à l'Ouest de Carthage, qui aurait pu donner naissance au latin Mauri.
C'est pas grave, on les embrasse quand même. La trompette des Maures d'Ibrahim Maalouf, qu'elle soit Française, Bulgare, Américaine ou Portugaise, son parfum enchantera vos plats. Sauf si vous n'aimez pas ça, évidemment.


dimanche 30 août 2020

Alabama 3 - Exile On Coldharbour Lane - The Boxset (2020)

C'est la fin.
(Monologue enregistré avec 16 tonnes de réverbe et des très mollos dans la voua)
C’est dimanche. Matin. J’ai allumé les candélabres dans ma modeste église : la salle de montage 4 d’une station de télévision régionale. C’est encore moi qui suis de garde pour le sermon dominical. J’y étais prédestiné : mon nom de famille, au civil, désigne le curé de la paroisse, dans une langue celtique de la branche brittonique encore parlée dans l’ouest de la France. Y’a un moment, faut faire avec ce qu'on a reçu, et accepter ses prémisses de prêcheur en chaire.
Brothers and Sisters, ces derniers temps, j'étais dans le noir, puis j'ai reuçu la lumière, en plein sur la rétine de l’oreille. Je ne m’y attendais plus. Mes regrets éternels mais relativement récents (qui datent en vérité de cet été où je suis passé à Apt, berceau du groupe), de n'avoir pas vu plus souvent Raoul Petite en concert ou de ne pas m'être plus ébaubi la pointe à l'écoute de leurs disques m'avaient conduit au fond du trou. D’où je contemplais d’un œil morne la disparition du spectacle vivant, puis les mots « concert » et « festif » seront prochainement effacés du dictionnaire. Sans parler de l’effondrement probable du « collectif » Raoul Petite réuni autour de Carton, son chanteur et seul membre permanent, comme Robert Fripp avec King Crimson mais en un peu plus fun, Carton qui n’est pas éternel et qui a déjà 70 ans, et « collectif », un nom qu’on ne donne plus guère, l’individualisme a eu sa peau. Du fond du puits où la dépression m’avait jeté, je m’apprêtais à me crever l’œil avec une chandelle de bois pour ne plus voir ni cette misère ni la mienne.
Et l’inconscient, qui fait quand même bien son boulot, m’a miséricordieusement glissé un CD d’un autre collectif, Alabama 3 : un groupe britannique mélangeant rock, électronique, blues, country, gospel, acid house et franc parlé, fondé à Brixton, en 1995.
J'en avais parlé, de façon confuse, début 2012.
Avec des phrases sans verbes, et parfois même sans sujet.
Faut dire que début 2012, je découvrais les effets des antidépresseurs sur les bipolaires : c'est carrément contre-indiqué, mais en attendant j'ai bien plus ricané qu'avec de la bête coke.
Aujourd'hui j'expérimente sans produit la sortie d'un coffret hyper-luxe de 5 CD célébrant le (presque) jubilée de leur premier album effectivement jubilatoire et qui n'a fait que se bonifier avec le temps, bourré d'inédits qui auraient gagné à le rester, et qui m'a l'air tout à fait dispensable, à part pour le livret et  les morceaux de l'album original (les pistes 37 à 48 de la playlist bandcamp).


"Alabama 3 is a pop band. A punk rock, blues and country techno situationist crypto- Marxist-Leninist electro pop band. (..) We want to make you feel good. We know you've had trouble in your life, real bad trouble. We know you've got debts. We know you've had your heart broken so many times you're still finding pieces of it in your pillow. Maybe you've done some good things in your life, maybe you've done some bad things. We forgive you. Forgive yourself. Then dress up real sexy and come and party with us. We'll look after you. That's a promise."

lundi 13 janvier 2014

Enigma - MCMXCAD a.D. (1990)



Mwah ha ha, j'avoue que je ne m'y attendais pas, à cette galette vintage new âge tellement typée du début des 90's, essentiellement constituée de lyrics explicitement sexuels et de chants de moines grégoriens en transe napolitaine, sur un lit de boite à rythmes de saison.
Mais je m'en rappelle si bien que c'est comme si je me retrouvais avant-hier.

"Le discours est un processus créatif qui tend à produire à chaque instant quelque chose qui jusque là n'existait pas. Le névrosé, au fur et à mesure qu'il parle, recrée son passé; le sujet normal crée un présent perpétuellement nouveau."
Arthur Janov, Le cri primal (1970)

http://www.ulozto.net/xVzpaFq/enigma-mcmxc-ad-the-limited-edition-rar
ou
http://www15.zippyshare.com/v/26743134/file.html

dimanche 15 janvier 2012

"MALIcool" - Roswell Rudd, Toumani Diabate (2002)

Si la remarquable série de David Simon Treme se passait à Bamako plutôt qu'à la Nouvelle-Orléans, MALIcool en constituerait la bande-son idéale.
Et Roswell Rudd n'aurait plus qu'à se mettre un peu de cirage Kiwi pour reprendre le rôle du truculent Wendell Pierce.
C'est Rudd !

Etonnant, non ?
Le lien est dans les commentaires.