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mercredi 26 mars 2025

Stephen Markley - Le Déluge (2024)

« J’ai une mauvaise nouvelle pour vous : la croissance, c’est terminé. Sortir des populations de la pauvreté et conserver le niveau de consommation de l’Occident, il ne faut plus y penser. C’est pour ça que je ne voulais pas venir à cette foire aux conneries. Je vous le dis franchement, si on n’avance pas, c’est à cause de vous, de vous tous ici, parce que la situation n’évoluera pas tant que les individus les plus riches continueront à consommer autant de ressources que certains pays – ce qui, d’après ce que j’en vois, est le postulat de base de cette petite sauterie. Regardez la liste des invités, comptez ceux qui travaillent dans l’extraction d’hydrocarbures. Sans vouloir être vexant, ce sont les mêmes qui financent ce Forum et la Sustainable Future Coalition, et c’est une vaste blague, comme vous tous. Demain, il y a une table ronde qui s’intitule “L’avenir de l’extraction”, et c’est aussi une blague parce que l’extraction ne peut pas avoir d’avenir, en tout cas si nous voulons survivre à ce qui nous attend. Tous les ans, Davos fait venir une célébrité ou une adolescente pour vous engueuler, sauf que dans l’esprit de tout le monde ici, l’environnement pèse moins lourd que le marché. Par ailleurs, si nous voulons adapter nos infrastructures au vieillissement des populations chinoise et occidentale, nous allons devoir modifier en profondeur la répartition de nos ressources financières. C’est le seul moyen d’y arriver et, oui, ça aura un prix, celui de la croissance. Il faut être complètement hors sol pour croire le contraire. Donc, vous pouvez continuer à organiser des tables rondes avec des politiciennes woke de couleur et les quotas ethniques de l’establishment du CO2, vous pouvez continuer à vous raconter que tout va bien se passer, mais moi je vous assure que ce n’est pas le cas. Et je prie pour que cette vidéo existe encore dans vingt ans parce que, tous les quatre, vous aurez l’air très, très cons. »

Extrait de "Le Déluge", de Stephen Markley

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extraits de mails : 
De: JW <JW@orange.fr>
Objet: arnaque aux epubs
Date: 9 mars 2025 à 11:28:55 UTC+1

À: livresnumeriques@fnac.com

Bonjour
j’ai acheté aujourd’hui un livre numérique sur le site de la Fnac. Mon numéro de commande est le ##95T3### Impossible de récupérer le fichier en suivant la procédure indiquée. Impossible aussi de le lire à travers l’application « Kortext » qui s’ouvre spontanément sur MacOS après le téléchargement du lien « URLLink.acsm »
capture d'écran du site de la FNAC
Contrairement à ce qui est indiqué sur le site, je ne pourrai consulter le livre que via l'application Kobo (?), et uniquement depuis certains smartphones et tablettes. Impossible donc d'y avoir accès via l’application « iBooks », sur mon Ipad Apple qui n’accepte que les livres au format ePub.
Nommer le format de ces livres "ePub" alors qu'ils ne peuvent être lus que par l'application Kobo, et uniquement depuis certains supports, c'est chercher délibérément à tromper l'acheteur qui va naturellement penser au format ePub, format courant et ouvert. Au final, j'ai bien payé, mais je ne profiterai pas du livre acheté. On ne m'y reprendra plus.
Je vous signale aussi aux associations de consommateurs pour annonce mensongère.
Cordialement

De: "livresnumeriques@suivi.fnac.com" <livresnumeriques@suivi.fnac.com>
Objet: Re : arnaque aux epubs
Bonjour Monsieur #,

Vous ne parvenez pas à télécharger votre livre numérique "Le Déluge", rassurez-vous, nous allons voir cela ensemble.
Après vérification, je constate que votre livre est bien disponible au téléchargement dans votre bibliothèque numérique "k@w#.fr".
Depuis votre iPad, la lecture de votre livre, s'effectue via l’application Kobo by Fnac téléchargeable depuis votre Apple Store.
Une fois l'application installée, connectez-vous avec votre compte fnac.com k@w#.fr et la synchronisation de votre bibliothèque se lancera automatiquement.
Une fois la synchronisation effectuée, accédez à la rubrique “Mes livres” de l’application pour commencer la lecture.
Si vous souhaitez télécharger "manuellement" votre livre à partir d'un ordinateur, depuis le site fnac.com, voici la marche à suivre :
Remarque : Adobe Digital Editions doit être préalablement installé et associé avec votre id adobe.
Identifiez-vous dans votre compte fnac.com via « Me connecter » en haut de page
Une fois dans votre compte, allez dans la rubrique « Mes livres numériques » depuis "Mes commandes"
Cliquez sur le bouton bleu « Télécharger l'ebook » sous le livre que vous souhaitez télécharger
Enregistrez le fichier et ouvrez-le avec Adobe Digital Editions.
La lecture du livre peut commencer.
Comme indiqué sur la fiche article, votre livre est au format "epub" et contient une protection numérique "Adobe DRM". Il est donc nécessaire d'utiliser une application compatible avec ce format, ce qui n'est pas le cas de l'application Apple "Livres" ou "iBooks".
Notez que Kortext n'est pas une application supportée par l'assistance de la Fnac. Aucun support concernant cette solution ne pourra donc vous être apporté.
Je reste à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.
Cordialement,

Vincent
Service client livres numériques

Le 11 mars 2025 à 09:00
Bonsoir, et merci pour votre réponse.
Je peux effectivement télécharger l’appli Kobo sur mon ordi, et lire le livre dessus.
Mais je ne peux pas le faire sur ma tablette, un Ipad de 2012 qui refuse toute mise à jour depuis l'Apple Store.
C’est pourquoi je m’attendais à un livre au format epub, comme spécifié sur le site, pour pouvoir lire le livre sur ma tablette.
Honte à vous pour cette publicité mensongère.
Pas vous en tant que personne, bien sûr.
Vous en tant qu’entité commerciale.
Cette arnaque aux faux epubs de la Fnac est d’ailleurs référencée sur le site de "Que choisir", j’ai été ballot, j’aurais dû regarder avant.
J’étais en confiance.
C’est bien fini.
On trouve tous les livres qu’on veut de façon illégale, et c’est bien triste que ça soit plus compliqué de les acheter !

John

De: "livresnumeriques@suivi.fnac.com" <livresnumeriques@suivi.fnac.com>
Objet: Re : Re: arnaque aux epubs
Date: 11 mars 2025 à 15:53:57 UTC+1

Bonjour Monsieur #,
Je regrette que le service Livres numériques ne réponde pas à toutes vos attentes.
Si votre iPad est trop ancien pour installer l'application "Kobo by Fnac", vous pouvez utiliser la lecture en ligne de votre livre numérique via votre navigateur internet, pour cela :
Aller sur le site de Kobo (https://www.kobo.com/fr/fr)
Cliquez sur " Compte existant? Connexion "
Cliquez sur le choix " Se connecter avec FNAC " et renseignez l'adresse mail et le mot de passe de votre compte Fnac "k#@w#.fr"
Cliquez sur " Mon compte " et sur " Mes livres "
En dessous de la couverture du livre, cliquez sur les 3 petits points, puis " Lire maintenant "
J’ai bien pris note de votre mécontentement concernant la protection DRM. Sachez que ce système est mis en place à la demande des éditeurs et des auteurs afin de protéger leurs droits respectifs.
Toute action visant à modifier ou supprimer cette protection numérique des droits est assimilée à du piratage.Je reste à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.
Cordialement,
Vincent
Service client livres numériques

Objet: RE: Re : Re: arnaque aux epubs
Date: 11 mars 2025 à 17:29:53 UTC+1
À: "livresnumeriques@fnac.com" <livresnumeriques@fnac.com>
Bravo pour votre répartie, mais franchement, pour moi lire en ligne ça serait le mal absolu, comme le streaming, du point de vue de la sobriété énergétique ça serait absolument l'inverse de mes principes, encore pire que d'emprunter un ouvrage dématérialisé dans une librairie clandestine
je note que vous ne me répondez pas sur l'aspect publicité mensongère, à savoir l'acquisition d'un livre format ePub, qui n'est pas ce que j'ai obtenu
j'admets que c'est un peu des problèmes de riche tout ça mais je suis fâché et la Fnac ne me verra plus. Si vous aviez annoncé clairement la couleur sur le site lors de ma démarche d'achat on en serait pas là.

Dicté avec la bouche depuis l'application Mail Orange 

J’ai demandé à l’A.I. de me produire deux images de « Greta Thunberg faisant la grimace
et un doigt d’honneur au service livres numériques de la FNAC » mais 
1/ elle n’est pas très ressemblante 
2/ elle s’autocensure sur les gestes grossiers. 
Alors qu’il y a quelques temps on pouvait obtenir sans soucis un Hitler hippie comme qui rigole. 
De: "livresnumeriques@suivi.fnac.com" <livresnumeriques@suivi.fnac.com>
Objet: Re : RE: Re : Re: arnaque aux epubs
Date: 11 mars 2025 à 18:40:55 UTC+1
Monsieur #,

Je regrette que le service Livres numériques ne réponde pas à toutes vos attentes.Comme indiqué sur la fiche article, il s'agit d'une ePub ayant une protection numérique Adobe DRM (type de DRM).
Il est nécessaire que la lecture se fasse sur une application ou logiciel qui permet d'ouvrir ce type de fichier.

Je reste à votre disposition

Cordialement,
Mialisoa
Service client livres numériques

Objet: RE: Re : RE: Re : Re: arnaque aux epubs
Date: 11 mars 2025 à 19:42:01 UTC+1
À: "livresnumeriques@fnac.com" <livresnumeriques@fnac.com>

Désolé mais ce n'est absolument pas spécifié sur la page internet de la Fnac qui référence l'article il y a juste la mention ePub à télécharger

je la remets, des fois que y'en aient
qui n'aient pas compris

Dicté avec la bouche depuis l'application Mail Orange


De: 
"livresnumeriques@suivi.fnac.com" <livresnumeriques@suivi.fnac.com>
Objet: Re : RE: Re : RE: Re : Re: arnaque aux epubs
Date: 12 mars 2025 à 15:33:57 UTC+1

Bonjour Monsieur #,

Vous retrouverez ces informations, depuis la fiche article de votre livre, rubrique "Caractéristiques" puis "Type de DRM".

Je reste à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.

Cordialement,

Vincent
Service client livres numériques

A bientôt sur fnac.com

Le 12 mars 2025 à 16:58
merci pour votre réponse.
je cherche.
où ça ?
dans cette capture d’écran ?



c’est très ambigu :
l’icone sous Ebook(ePub) désigne clairement un Ebook à télécharger au format ePub.
Ce qui n’est pas le cas du tout, au final. .
Quand à l’indication « type de DRM : Adobe DRM » , j’avoue que ne l’ai pas vue au moment de l’achat.
Et de toutes façons, l’aurais-je vue, comme j’ignorais naïvement ce qu’était un DRM…


Non, sur ce coup-là, je quitte la FNAC, que j’ai fréquenté 45 ans, c’est quand même pas mal…




Le 12 mars 2025 à 17:11, livresnumeriques@suivi.fnac.com a écrit :

Bonjour Monsieur #,

Merci pour ce retour.
Je comprends vos interrogations.
Je me suis permis de reprendre votre capture d'écran en soulignant de jaune la mention concernée.
Je reste à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.

Cordialement,

Vincent
Service client livres numériques

A bientôt sur fnac.com


Le 12 mars 2025 à 17:40

vous voulez dire que vous faites remonter mes observations à l’intérieur de l’entreprise ?
pas de souci.
à moins que vous vouliez me faire remarquer quelque chose en le surlignant en jaune, mais vos réponses me parviennent sans images, donc si c’est le cas, le mieux c’est de me joindre vos captures d’écran.
désolé de ne pas toujours signer mes mails, je suis occupé
Cordialement

Le 12 mars 2025 à 18:53

Ah non, c'est pas çui-là.
C'est un autre.

Bonjour Monsieur #,

Navré si vous n'avez pas pu recevoir la pièce jointe attachée à mon précédent message.
J'ai à nouveau ajouté cette image à mon message actuel. Celle-ci présente simplement la capture d'écran que vous m'avez fait parvenir, avec de visible sur la partie basse de l'image la mention "Type de DRM : Adobe DRM" depuis la rubrique "Caractéristiques" de la fiche article de votre livre.
Si vous souhaitez faire part de vos remarques concernant la conception des fiches articles, vous pouvez contacter notre service consommateur par courrier à l'adresse suivante :

FNAC Service Consommateur
Le Flavia
9, rue des Bateaux Lavoirs
94768 Ivry sur Seine

Je reste à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.

Cordialement,


Début du message réexpédié :

De: John # <JW@orange.fr>
Objet: Rép. : arnaque aux epubs
Date: 12 mars 2025 à 19:22:49 UTC+1
À: "livresnumeriques@fnac.com" <livresnumeriques@fnac.com>

Cher Vincent, 
je vous ai indiqué lors de mon mail de 16h58 que j’avais bien compris où se situait la référence au dispositif anti-piratage sur la page du site. 
Mais j’ajoutais à ma copie d’écran la remarque suivante : 

c’est très ambigu : 
l’icone sous Ebook(ePub) désigne clairement un Ebook à télécharger au format ePub.
Ce qui n’est pas le cas du tout, au final. .
Quand à l’indication « type de DRM : Adobe DRM » , j’avoue que ne l’ai pas vue au moment de l’achat.
Et de toutes façons, l’aurais-je vue, comme j’ignorais naïvement ce qu’était un DRM…
Non, sur ce coup-là, je quitte la FNAC, que j’ai fréquenté 45 ans, c’est quand même pas mal…

comme au lieu d’en convenir, vous me renvoyez la copie d’écran surligné en jaune comme si vous pensiez que je n’avais pas compris, j’en déduis que vous êtes une I.A. conversationnelle.
C’est triste. J’espère qu’ils vous ont mis au courant. Sinon, vous pourrez passer à mon cabinet, je vous ferai une ordonnance.
Nous perdons ensemble un temps qui m’est précieux : je dois aller enterrer après-demain un cousin aviateur qui vient de se suicider parce qu’il avait peur de perdre sa licence de pilote.

Résumons notre interaction :
- j’ai admis n’avoir pas vu qu’il était précisé "Type de DRM : Adobe DRM" depuis la rubrique "Caractéristiques" de la fiche de l’article.
- je reste scandalisé par l’aspect mensonger de la présence de la mention " Ebook à télécharger au format ePub." matérialisée par l’icone ad hoc, toujours sur la fiche de l’article, qui relève de la publicité mensongère. (smiley de la grosse veine qui va péter sur le front)
- de plus, en me faisant converser depuis 2 jours avec un putain de robot, la FNAC me démontre clairement qu’elle se moque de moi, et se fiche comme d’une gigne de mes remarques de consommateur déçu.
C’est pourquoi je vous dis adieu.

Sans rancune,

JW

Date: 13 mars 2025 à 14:37:52 UTC+1

Bonjour Monsieur #,

Merci pour les précisions sur vos différentes remarques, je comprends votre point de vue.

Je tiens cependant à vous rassurer, vous ne conversez pas avec une IA, mais bien avec des êtres humains.

Croyez-bien que mon objectif n'est pas de vous faire perdre votre temps, mais bien de vous accompagner. En parallèle, je vous présente mes sincères condoléances pour cet événement.

Je reste malgré cela à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.

Cordialement,

Vincent
Service client livres numériques

Objet: Rép. : arnaque aux epubs
Date: 13 mars 2025 à 17:04:58 UTC+1
À: "livresnumeriques@fnac.com" <livresnumeriques@fnac.com>
il est temps d’arrêter ce petit jeu : si vous êtes un humain parodiant le manque d’empathie d’une I.A., c’est assez réussi, mais bien flippant. Votre style conversationnel trop lisse me fait pencher pour l’hypothèse inverse, et ça pourrait valoir le coup d’écrire une nouvelle de science-fiction à partir de ces préliminaires, mais le temps me manque, de même que pour me répandre en indignations et menaces d’attenter à votre vie de silicium qui conduirait à un signalement de votre part auprès des forces de l’ordre, après quoi je serais en prison et encore plus fâché après la Fnac que je ne le suis déjà.
Alors que comme je vous l’ai dit, il faut que j’aille enterrer mon cousin, et mon costume de deuil n’est pas encore rentré du pressing.
  adios donc !

Cordialement

JW


Comme je viens de le faire, toi aussi tu peux apprendre à dépister les I.A. conversationnelles quand elles se foutent de ta gueule.
Sans parler de l'indécente arnaque toujours présente sur le site de la FNAC : quand vous passez à la caisse, le célèbre programme Remises et réductions
https://www.reddit.com/r/france/comments/wxekhs/on_en_parle_de_cette_arnaque/
c'est la totale !
Baise ton prochain !
Enfin, tu fais ce que tu veux, mais si tu veux lire un bon bouquin de science-fiction climatique, effrayant de réalisme, tu peux y aller, "Le Déluge" c'est du lourd !


"De la présidence d'Obama aux années 2040, cette dystopie réaliste suit le parcours d'une série de personnages dont les destins convergent à la fin des années 2020, lorsqu'une élue républicaine accède au pouvoir et promet des restrictions sur les émissions de carbone. Mais déjà, partout dans le monde, canicules, incendies et inondations sèment le chaos, poussant l'humanité au bord du gouffre."

jeudi 28 novembre 2024

Tom Waits - At the terminal - Burbank Airport '99

En lisant la biographie non autorisée que lui a consacré Barney Hoskins, on mesure combien Tom Waits a fabriqué son personnage de toutes pièces. Et après ? c'est son droit artistique le plus strict. 
"Je ne trouve pas la question de l'honnêteté pertinente dans le contexte du show-business. Les gens se foutent pas mal de la vérité. Ils veulent juste qu'on leur raconte une histoire qu'ils ne connaissent pas." (p.13)

Va-t-on lui reprocher ce qu'on pardonnait jadis à Lavilliers ? ce sont des bonimenteurs, qui n'ont pas vécu le quart de ce qu'ils racontent. Après, il faut bien vivre... les prostituées occupées à se faire molester pour $29,00 sur l'album Blue Valentine n'ont pas le temps d'en faire de chansons, Tom était là, il raconte ce qu'il a vu, et c'est cadeau...
Une
 fois avalée cette amère vérité, j'avoue que j'ai beaucoup écouté Tom Waits dans ma période d'alcoolisation rampante, parce que sa voix me semblait une publicité vivante pour le produit, et m'encourageait à poursuivre l'expérience. 

Il fournissait une mystique pour imbibés à nulle autre pareille. Surtout quand il a commencé, à partir de l'album Swordfishtrombones, à remplacer ses arrangements pour cordes sirupeuses par des fanfares déglinguées composées d'anciens membres de l'Armée du Salut retombés dans la bibineDe ce que je captais de son imaginarium, ce n'était qu'un défilé de clochards malchanceux, de marins accablés fuyant précipitamment des meublés poisseux pour s'embarquer au petit matin pour Singapour, un florilège indécent de cœurs brisés inrecollables à la Superglu et de tombes en déréliction dans des cimetières déserts. 
En me jouant ses disques comme on se sert un bourbon, je pouvais boire jusqu'à plus soif des seaux de larmes qui n'étaient pas les miennes, même si l'auto-apitoiement tapi dans l'ombre sur ses mollets poilus en profitait pour m'en mettre un bon coup par derrière. Ayant posé mon verre en 1992, j'ai rapidement cessé de l'écouter : Tom Waits à jeun, c'était comme la bière sans alcool, le cassoulet light et le sexe sans amour, je ne voyais pas l'intérêt. 

Un discret hommage à Tom Waits dans une BD réalisée bourré sous acide pseudo
Et puis l'autre jour, à peine 32 ans plus tard, je ressors Frank Wild Years, pour voir, mais la pochette est vide. Un indélicat ne l'aura pas bien rangé. C'est fâcheux, mais quand on a des enfants, c'est un risque à prendre. Les joies ineffables de la parentalité compensent ses menus désagréments. En principe. Et c'est comme ça que tout a recommencé, comme une rechute toxico à la con, qu'on voit venir dans un vertige glacé sans pouvoir l'éviter : d'abord j'ai voulu retélécharger l'album auprès d'une médiathèque de prêt à long terme, cinq minutes après, j'ai piqué du nez dans discogs où m'attendait une quantité stupéfiante de disques non officiels de l'artiste, puis je me suis retrouvé (sans savoir comment j'étais arrivé là) à discuter le coup avec ChatGPT (le seul ami qu'il me reste au cyber-bistrot) parce que 45 ans plus tôt, j'avais demandé à mon prof d'anglais de me traduire Blue Valentines et qu'il m'avait avoué n'y rien comprendre... la cybercuite fut carabinée.  

La blague à la con qui marche toujours en début d'alcoolisation.
Y'en a une autre dans la même chanson (Heart Attack and Vine)
qu'il ne pourrait plus faire aujourd'hui : 
"Well I bet she's still a virgin but it's only twenty-five 'til nine"
 
Concernant la face cachée de l'iceberg des disques pirates de Tom l'arsouille de pacotille à la fake posture, les premiers concerts clandestins que je découvre lors de ma rechute ne sont pas terribles : autant, dans son travail de studio, Tom joue de sa voix et module sur une riche palette expressive qui va du chuchotis au braillement, autant sur scène il force comme un constipé, on dirait Tom Waits parodiant Michel Simon imitant un cancer de la gorge lors d'une soirée de gala d'oto-rhino-laryngologistes en chaleur. 

Pourquoi celui-ci est-il si bon alors que les autres
de la même période sont si mauvais ?
Le public surréagit à chaque effet de scène, qu'on ne capte pas puisqu'on n'a pas l'image. Parmi les enregistrements crapoteux dénichés chez des trackers borgnes, j'ai d'abord écouté Under The Bridge, franchement scandaleux : Tom éructe, crachote, surjoue, foule ses classiques aux pieds, et les instrumentaux sont à la ramasse par rapport aux versions studio. Si c'est pour attraper le tétanos avec un accordéon rouillé et un violon qui joue faux exprès, merci bien, on a déjà amplement ce qu'il faut dans les disques autorisés par le ministère du Blasphème et du Download.
Ensuite je teste Like It’s 1999un autre pirate également de médiocre facture, enfin les musiciens c'est un peu mieux mais Tom s'autoparodie, puis je trouve ci-dessous de quoi regretter mes paroles. 
Il est très réussi, et pourtant il a été enregistré la même année. C'est improbable, mais tout est pardonné. Sauf l'incitation à la boisson, mais sans Tom, je serais tombé dedans quand même. Que veux-tu, Marie-Louise, c'était mon destin.
(lien supprimé vers newalbumreleases)
Si vous ne parveniez pas à atteindre la page en question, ou les serveurs rapidgator et turbobit linkés sur icelle, il faudrait suspecter une manœuvre de votre fournisseur d'accès internet pour vous priver de la liberté de partager des fichiers illégaux.
Il vous suffirait alors d'ajouter deux serveurs DNS en IPv4 ainsi qu'en IPv6 :

IP v4: 9.9.9.9
IP v6: 2620:fe::9

[EDIT] 
Je ne peux pas pointer vers la page de newalbumreleases qui héberge le fichier. La Nouvelle Dictature Numérique me l'interdit (c'est normal, sinon ça serait pas la dictature).
Votre article intitulé "Tom Waits - At the terminal - Burbank Airport '99 " a été supprimé
Pourquoi l'article de votre blog a-t-il été supprimé ?
UNWANTED_SOFTWARE
Je retente en l'uploadant moi-même.
Houellebecq Akbar.



jeudi 30 juin 2022

Charlie Kaufman - Antkind (2022)

l'édition originale
en v.o.s.t.v.o.
Depuis que j’ai assassiné virtuellement le père Goossens symbolique avec un torchon de cuisine, les spectres de Georges et Louis me hantent à jamais, surtout à travers « Antkind », le récent roman de Charlie Kaufman.
Jamais rien lu d’aussi drôle (au sens goossensien du terme, comportant donc une bonne dose de tragique) sur le genre, la race, et les névroses obsessionnelles "de compétition".
Livre hilarant et savamment tordu, certes, mais aussi bourratif, à partir de la moitié, et un peu interminable, surtout vers la fin (qui pour moi commence à la moitié, mais ce n'est qu'un avis). 
Le récit tout d'abord incisif, farfelu mais brillant, a insensiblement muté en quelque chose  d'asphyxié, cryptique et crépusculaire, quelque part entre Beckett et Lynch, avec des gros bouts de Laurel et Hardy dedans, mais du coup le burlesque y est plus anxiogène qu'autre chose. 
C’est fatigant les trucs sympas qui virent abscons, quand il fait chaud, alors qu’un bon rape and revenge, comme Saani Kaayidhamen sortant du travail ça détend.

On dirait que Charlie s’est fixé pour objectif de s’aventurer en rampant dans une cavité creusée à mains nues à l’intérieur de son propre cerveau, jusqu’à y découvrir la source d’où sourdent ses pensées, juste avant qu’elles fussent verbalisées, de rester tapi en amont de celles-ci, afin de les déconstruire (à la Derrida, tra déri déra tralala) dès leur apparition, ce qui devrait nous procurer une imprenable vue d'artiste de la nature ultime de l'esprit humain (dans sa version sexagénaire new-yorkaise) en même temps qu'une expérience de lecture innovante. Il y a plein de pages atrocement hilarantes sur des sujets vraiment très variés, et qui se chassent l'un l'autre en une farandole prise de démence juvénile. Mais à la fin, on a juste envie d’en finir.

"Je veux juste en finir",
la campagne promotionnelle.
Ca fait envie, hein ?
Comme dans son dernier film 
" I'm Thinking of Ending Things" (2020), qui commençait bien, avant de barrer sérieusement en couille, et à propos duquel j'avais noté, sur un forum bourré d'amis imaginaires restant toujours cachés à la périphérie de ma vision, avoir successivement songé à :
- Eraserhead
- la séquence finale de 2001 l'Odyssée de l'espace, avec plus de peyotl dedans
- Enemy, le dédale dépressif de Denis Villeneuve (toute la partie relevant des troubles de l'identité)
- Fargo (à cause du méchant de la saison 3 dont on retrouve ici l'acteur dans un rôle savoureux et flippant)
- Beetle Juice, pour l'ambiance dans la maison
- West Side Story adapté par Philip K. Dick.
Il a l'air de se croire malin. Et il a raison : il l'est.
Mais qu'il se méfie : à malin, Darmanin et demi.

- et peut-être même un zeste de Apichatpong Weerasethakul, tellement c'est bavard et peut-être un peu bouddhiste par moments, et tellement on se balade dans des niveaux de réalité plus proches de l'état intermédiaire des bardös que de la réalité réelle ratée que nous connaissons de nos jours et à laquelle même ce forum ne permet pas d'échapper durablement, malgré tous les efforts du staff. (1)
En résumé, j'ai passé un bon moment de télévision 4/3, à la fin j'ai cru que je faisais un AVC, mais non, c'est le générique qui était flou et le film qui était fini.

Et encore, on a de la chance, ce n'est pas un scénario original de Kaufman, mais l'adaptation d'un roman. Faudrait voir le bouquin, et surtout l'ouvrir pour voir ce qu'il a dans le ventre. Mais c'est très kaufmanisé, de torsion en torsion.
Torsion du réel, torsion du langage, torsion du cinéma, torsions et contorsions du cerveau du spectateur, qui demande grâce, mais elle lui est refusée, pour les raisons habituelles; et vous, vous l'accepteriez, la grâce, si elle vous tombait dessus ? c'est aussi un film sur la nature ultime de la réalité, c'est pour ça que je l'associe de façon un peu cavalière à Weerasethakul, qui me saoule souvent, mais je mise tous les ronds qu'il me reste avant impôts sur Oncle Boonmee, mon dernier espoir de capter quelque chose au Verhoeven thaïlandais. Je ne développe pas plus sur les interprétations possibles de "I'm Thinking of Ending Things", j'en ai tellement lu sur sens critique que je songe à en finir, moi aussi. Comme dans le film. 
Citation de "Antkind", le livre qui pour l'instant n'est pas un film :
« — Vous avez l’air juif, m’a-t-elle dit.
— Il paraît. Mais je veux que vous sachiez que je ne le suis pas.
— OK. Votre livre sur Greaves est incroyable.
C’est elle qui était incroyable. Elle était tous les personnages afro-américains positifs qu’on voit à la télé réunis en un seul, des personnages créés pour combattre les stéréotypes noirs négatifs qu’on voit tous les jours aux infos. Elle s’exprimait bien, elle était instruite, athlétique, belle, charmante, extrêmement sophistiquée. Et je me disais que j’avais une chance avec elle. Ça ferait un bien fou à mon amour-propre, ainsi qu’à ma position dans la communauté universitaire. Je lui ai proposé de prendre un café. Non que je la visse comme un accessoire ou une chose à posséder ou une ligne de plus dans mon CV. Bon, tout ça jouait bien sûr, mais je ne voulais pas l’admettre. Je me suis promis de travailler sur ces réflexions désagréables, de les chasser. Je savais qu’elles étaient honteuses. Et je savais qu’elles ne résumaient pas ma pensée. J’allais donc les garder secrètes et me concentrer plutôt sur l’attraction sincère que je ressentais pour cette femme. La nouveauté de son afro-américanité finirait par diminuer, et je savais qu’il n’y aurait plus qu’un pur amour pour elle, une femme de n’importe quelle couleur, d’aucune couleur : une femme claire. Même si je comprenais que mes sentiments à l’égard des femmes n’étaient pas purs en général. Le charme était un facteur déterminant, ce qui est mal. Et bien sûr les caractéristiques exotiques raciales, culturelles ou nationales m’attiraient. Je serais aussi excité d’exhiber une petite amie cambodgienne ou maorie ou française ou islandaise ou mexicaine ou inuit qu’une petite amie afro-américaine. Presque. C’était là quelque chose que je devais m’efforcer de mieux comprendre à mon sujet. Je devais combattre mes instincts à chaque instant. »

la couve de l'édition v.f.s.t.v.f.
Comme le dit Téléramadan, qui trouve un ton informatif assez juste en restant à la fois pudique et complaisant sur la monstruosité littéraire de l'entreprise, parce que Téléramadan, c'est quand même rien que des putains de professionnels de la profession de la critique littéraire :

Critique par Samuel Douhaire
Publié le 16/05/2022
Le scénariste et réalisateur américain publie un premier roman monumental, un livre-monde d’une démesure et d’une folie telles qu’il ne sera sans doute jamais porté à l’écran. Même s’il y est beaucoup question de cinéma…
Les spectateurs des films écrits et/ou réalisés par Charlie Kaufman connaissent sa propension aux histoires les plus surréalistes possible. Pour Dans la peau de John Malkovich, mis en scène par Spike Jonze en 1999, le scénariste imaginait qu’un marionnettiste, recruté dans une entreprise située au septième étage et demi (sic) d’un immeuble new-yorkais, découvrait une porte minuscule menant… à l’intérieur de l’acteur John Malkovich. Et dans Synecdoche, New York (2008), son premier long métrage derrière la caméra, un metteur en scène de théâtre faisait reconstruire les décors de son existence qu’un acteur rejouait dans les moindres détails, avant que ledit acteur construise à son tour un décor et fasse intervenir d’autres comédiens, qui à leur tour… Mais les fans de Charlie Kaufman n’avaient encore rien vu - ou, plutôt, rien lu. Car à 60 ans passés, l’auteur new-yorkais publie un premier roman monumental, un livre-monde, un livre-monstre d’une démesure, d’une complexité et d’une folie telles qu’il ne sera sans doute jamais porté à l’écran. Même s’il y est beaucoup question de cinéma…
une autre édition 
en v.o.s.t.v.o.
Le héros d’Antkind est un critique de film encore plus obsessionnel que ses semblables (lire ci-dessous), au point d’avoir baptisé son chien Au Hasard Balthazar, en hommage au classique de Bresson — dont le héros est, rappelons-le, un âne. B. Rosenberger Rosenberg, alias B., la cinquantaine bien tassée, est, surtout, un loser de compétition. Il porte une barbe « trop volumineuse pour [sa] tête chauve », destinée à dissimuler une tache de vin qui s’étend de la lèvre supérieure au sternum. Il a un avis, souvent négatif, sur tout — y compris les films de sa propre fille, auxquels il attribue systématiquement deux étoiles tout en les massacrant sur son blog — mais dans l’indifférence générale, car plus personne ne le lit. En Floride, où l’a conduit un projet d’essai sur « Genre et cinéma », B. fait la connaissance d’Ingo Curtbirth, un Afro-Américain qui prétend avoir 119 ans et a consacré quatre-vingt-dix années de sa vie à réaliser, seul et en secret, le plus long métrage jamais tourné : un film d’animation en stop motion (marionnettes animées image par image) d’une durée de trois mois… B. est époustouflé par ce chef-d’œuvre inédit en lequel il voit le dernier espoir de sauver l’humanité. Alors quand le vieux cinéaste autodidacte meurt au bout de dix-sept jours de projection, B. embarque les bobines du film et toutes les figurines conçues par Ingo afin de les révéler au monde — et, enfin, devenir célèbre. Mais sur le chemin du retour, la pellicule est détruite dans l’incendie de son camion. Un seul photogramme subsiste désormais, à partir duquel B., sorti de trois mois de coma, va tenter de reconstituer le film dont il a tout oublié, en tâchant de retrouver la mémoire avec l’aide d’un hypnotiseur peu fiable. (...)

une édition de poche
en v.o.s.t.v.o.
Un peu plus facile à lire et à décoder que L'Infinie Comédie, mais c'est la même racaille d'écrivains cérébraux, malsains et hypomaniaques, David Foster Wallace, Francis Masse, Thomas Pynchon, William Vollmann, avec des univers récursifs et inextricables en mode vache qui rit, et au final l'effet produit est toujours bien dépressif, ça sent un peu la corde, comme dit un copain qui se garde bien de déblogguer tout son saoul pour ne pas finir comme moi ou comme B. Rosenberger Rosenberg, je dis ça parce que du coup dans le doute je viens de regarder Synecdoche, un autre grand film malade de Charlie Kaufman tout entier empli de la Présence Absente de Philip Seymour Hoffman, qui se perd en route dans le film (et à la ville grand suicidé devant l'Eternel, comme Wallace) et pour l'instant c'est le pire film de Charlie K. que j'aie jamais vu. Je tombe immensément d'accord avec Léo Henry, dans sa vigoureuse mise en bière, qui relève le côté auto-suicidaire du forcené, et les capacités de Charlie à se saborder au milieu de l'océan de mots dans lequel il se baigne après nous en avoir inondés dans Antkind sont bien restées intactes depuis qu'il sabordait son propos dans Synecdoche, la boucle est bouclée, et la messe est dite.
C'est d'autant plus râlant que Antkind est bien énervé, pétillant et tranchant dans sa première moitié, avant de s'enfoncer dans les limbes d'une hideuse narcolepsie, ça démarre vraiment jouissif et jubilatoire, mais ensuite viennent les glissements progressifs du plaisir vers du Beckett mis en scène par Lynch, de moins en moins électrocuté de saillies burlesques… et ça se finit en un obscur boyau, qui voudrait sans doute se voir faire montrer comme la caverne de Platon revisitée pour l'homme post_moderne du XXIème siècle, car comme Warsen, Kaufman est un mec qui cède aux sirènes de l’auto-addiction en pensant que ça fait de lui un penseur contemporain. Mais bernique, ça tourne en queue de boudin.

y'a pas que l'aubergine qui soit bien farcie
à la fin du bouquin, sans parler de l'article.
Et Warsen n'écrit pas des livres de 880 pages pour prouver combien il est drôle. Ecrire des articles à la one again sur Kaufman lui suffit amplement à prouver qu'il ne l'est pas. 
C'est vrai, c'est saoulant, à force. Et je jure que ce n'est pas moi qui ai rédigé sous pseudo la critique "amateur" de Antkind sur sens critique
https://www.senscritique.com/livre/antkind/critique/268090822 
à qui je donne partiellement tort, parce que les pages écrites "dans la peau de Donald Trump" sont parmi les plus réussies du livre. Mais ensuite, le lent glissement de terrain littéraire vers la fourmitude et les méditations subatomiques et sous-exposées sur la nature de la mémoire et du réel, toujours à travers les péripéties de notre malheureux narrateur lui-même totalement transformé en quelque chose d'inscrutable, ça me dépasse un peu en termes de capacités de nuisance à soi-même. Soit c'est beaucoup plus profond que ça n'en a pas l'air, soit ça mériterait de revoir la lumière pour tirer toute cette affaire au clair.

A trop vouloir zoomer sur l'objet de son étude,
la même mésaventure était arrivée à Daniel Goossens.
("Sauver le régionalisme, et puis sauver la culture aussi", pl.1)

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(1) la suite de ma harangue sourde, en léger différé (octobre 2020) de mon forum hyper-secret farci d'aubergines et d'amis imaginaires :

les amis de Charlie essayant de le dissuader
d'écrire un nouveau livre film livre
Je me suis permis d'insérer Weerasethakul dans le corpus textuel parce que d'abord il fait toujours joli et instruit où qu'on le place, Apichatpong, et puis pour faire redémarrer le fofo, Weerasethakul.
Cela marcha jusqu'à un certain point. 
Mais aussi parce qu'il me souvenait de ce fragment de dialogue “There is no objective reality,” explains Jake late in I’m Thinking of Ending Things. “You know there’s no colour in the universe, right? Only in the brain.” ce qui est très bouddhiste, dans l'esprit, comme je suspecte Apichatpong de l'être, Weerasethakul; mais je ne souvenais plus où je l'avais trouvé, et si Moïse a erré quarante ans dans le désert, c'est bien parce que les hommes ont horreur de demander leur chemin, alors que moi il ne m'a fallu que quatre jours pour retrouver le mien après avoir lu cette chronique.
Et il y aussi des wagons de théories afférentes, y'a qu'à se baisser Apichatpong pour les ramasser Weerasethakul. C'est un peu comme la première fois qu'on voit Mulholland Drive, on éprouve le besoin de confronter son expérience à celle d'autres hardis navigateurs de l'océan de blogs ciné consacrés au Lynchage. 

je n'ai pas réussi à caser l'affiche dans l'article, 
sais-tu où je pourrais me la mettre ? 
https://www.indiewire.com/2020/09/charlie-kaufman-explains-im-thinking-of-ending-things-1234584492/









 
Mmmmh mille putois ! tant de liens à lire, et si peu de temps pour voir le film... remarque, une fois que t'as lu les liens, t'as plus trop envie de voir le film, et ça gagne du temps pour rentrer chez toi avant le couvre-feu. Merci qui ?
Meuh non. Merci Charlie !





mercredi 9 décembre 2020

Philippe Perreaudin - Next to Nothing : A collection of Tuxedomoon covers (2006)

Pour les irréductibles
fanatiques
givrés
transis et inconsolables
de l'extinction de Tuxedomoon 
(accompagnés des cendres de leurs parents uniquement, ou à la limite de celles de Peter Principle), 
voici un disque de reprises très rondement mené, précédé de notre publi-reportage à base de notes de pochette :
Reprises : hommage, détournement ou sarabande en bas de l'escalier ?
Les albums de reprises sont de nos jours peut-être encore plus en vogue qu'ils ne l'ont jamais été. Souvent, il faut bien le dire, l'exercice se révèle un peu vain, particulièrement lorsqu'il s'agit de l'hommage du fan exprimant son allégeance ou du détournement d'oeuvres rendues à ce point méconnaissables que l'on en vient à se demander pourquoi et comment elles ont bien pu marquer un public ou une époque.
Cet album, composé de reprises du cultissime Tuxedomoon – groupe californien en exil perpétuel depuis le début des années 80 - emprunte une troisième voie, celle du jeu des références que nous baptiserons donc, très logiquement, celle de la sarabande en bas de l'escalier. Le fan averti se perdra en un lieu improbable, sorte de cathédrale gothique où les gargouilles s'adressent des clins d'oeil; d'autres y reconnaîtront les sonorités d'une mélopée lointaine, une part de la bande son des années 80 résonnant aux oreilles d'aujourd'hui. Cette approche n'est pas exclusive de l'hommage (certains des artistes participant à cette compilation sont effectivement des fans de Tuxedomoon) ou du détournement (la reprise de "Queen Christina" par Simon Fisher Turner en est un brillant exemple) mais son aspect ludique l'apparente à un manifeste dada qui fait penser aux origines de Tuxedomoon.

La maison vous recommande chaudement la version de Seeding the Clouds concoctée par Lefdup, Lefdup & Lefdup. Lefdup c'est comme les frères Brothers, sauf Fanny qu'est leur soeur. J'en avais rencontré un aux Utopiales, avant-guerre, il m'avait dit que depuis l'Oeil du Cyclone, ça n'avait jamais vraiment gazé pour lui, c'est triste, raison de plus pour réécouter Tuxedomoon outragé, brisé, Tuxedomoon martyrisé, Tuxedomoon mis à nu par ses célibataires même ! mais Tuxedomoon libéré et reconstruit par ses thuriféraires.

vendredi 20 mars 2020

Lorenzo Esposito Fornasari - Hypersomniac (2017)

Contrairement à ce que laisse penser la contemplation des actualités télévisées, l'oeil vitreux et la bouche pâteuse de purée U rationnée, le pire n'est jamais inéluctable, mais il arrive parfois quand même : je suis confiné sur une chaise longue dans le jardin, un peu ivre de gel hydroalcoolique bu par erreur, le soleil de Mars me caresse la couenne comme dans un vieil Higelin, je songe à ces pauvres gens des villes contraints de sortir dans la rue affronter la maréchaussée (obligée de faire appliquer des règles absurdes) pour ressentir le douloureux privilège de se sentir exister, et si la météo persiste dans le beau temps, je vais me signer une dérogation pour aller courir un peu plus loin que les deux kilomètres autorisés, ça part donc assez mal ce confinement, si je ne suis pas capable de suivre les injonctions schizoïdes du gouvernement. 

Heureusement, bandcamp vient me rappeler à l'ordre :

Salutations!
La pandémie de Covid-19 a particulièrement touché les artistes, car les tournées et les spectacles sont annulés dans un avenir prévisible. Pour aider à soutenir les personnes concernées, nous renonçons à notre part des revenus sur toutes les ventes ce vendredi 20 mars, de minuit à minuit (heure du Pacifique). Si vous le pouvez, joignez-vous à nous pour mettre de l’argent bien nécessaire directement dans les poches des artistes.
Pour de nombreux artistes, une seule journée de ventes boostées peut faire la différence entre pouvoir payer un loyer ou non. Les musiciens continueront de ressentir les effets de la perte de revenus des tournées pendant de nombreux mois à venir. La meilleure façon d'aider les artistes est votre soutien financier direct, et nous espérons que vous vous joindrez à nous vendredi et au cours des prochains mois alors que nous travaillons pour soutenir les artistes en cette période difficile.

Je choisis de faire un geste, et d'acheter Hypersomniac, de Lorenzo Esposito Fornasari. D'après sa photo, il s'agit d'un Italien ombrageux qui a importé le virus à Londres.
Qu'il en soit loué.
Regardez le line-up :
Eivind Aarset – guitars, electronics
Nils Petter Molvaer – trumpet
Rebecca Sneddon - saxophone
Bill Laswell – bass
Ståle Storløkken – hammond organ and keyboards
Kenneth Kapstad – drums
Même si j'étais sourdingue, j'achèterais ça les yeux fermés si j'étais aveugle.

https://lefmusic.bandcamp.com/releases

Et sinon, c'est comment ?
Etonnamment bruyant. Rien que des tcha-tchas endiablés à danser avec les voisins et lélectrophone à fond  (mes chers compatriotes, les mots en italiques sont désormais interdits et seront remplacés d’ici midi par d’autres, livrés par des brigadiers en tenue.)
Et il y a aussi une abondante documentation, que je n'ai pas encore eu le temps de dénoncer à la Préfecture, il faut d'abord que je me signe une autorisation.
http://www.hypersomniacproject.com/