Il est un peu un prisonnier de l'inutile poète maudit de la chanson française, au moins par rapport à moi, qui ne suis que maudit, et encore, que par ma femme.
Parmi ses influences évidentes, on pense à Boby Lapointe et à Julien Clerc, dont il assura un temps les premières parties. Mais sans avoir le génie des mathématiques langagières de Boby, ni le charisme de chèvre revêche, et encore moins le sens de la rengaine du chanteur populaire. Alors que tant de gens utilisent l'I.A. pour produire des versions d'eux-mêmes améliorées, Yvan Dautin n'a jamais été doté que de sa seule intelligence naturelle et de sa sensibilité d'écorché vif avec un couteau à huitres pas bien rincé pour débagouler ses ritournelles, alors il est à la fois grinçant et d'une mélancolie sourde, mais pas muette, un mélange inédit mais pas forcément réussi de burlesque et de tragique, parfois inextricablement imbriqués dans la même chanson; comment voulez-vous qu'on s'y retrouve ? Le public ne peut tolérer la confusion des genres, et encore moins la savourer. Surtout quand dans l'écriture tout est suggéré à petites touches énigmatiques, qu'on ne peut plus discerner l'art du cochon.
Si vous êtes hermétiques à la polysémie poétique, convenons que l'affaire est assez mal engagée, et restons-en là.
Le coffret des 4 CDs rétrospectifs est à 16 € chez EPM, hors frais de port.
J'en ai eu pour mon argent.
Je vous mets le premier CD.
Il couvre la période 1971/1975, où l'on pouvait encore croire qu'un jour, ça marcherait.














