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lundi 8 février 2021

Meg Baird and Mary Lattimore - Ghost Forests (2018)

C'est deux filles,
elles jouent de la musique ensemble.
Ca commence presque comme un (déjà) vieux Godspeed You! Black Emperor, avec juste quelques notes égrénées à la guitare, et à d'autres instruments égréneurs de notes, sans doute une harpe, et puis un autre truc à cordes frottées, que je ne puis identifier d'oreille sans réveiller le voisin du dessus, puisque sa chambre est au-dessus du bureau de son papa, voisin du dessus qui est veilleur de nuit dans un foyer d'adultes autistes, qui vient de rentrer de son dur labeur et qui s'en va ron-pschitter grave jusque vers 16 heures, et après il se lèvera hirsute et soudain barbu pour me demander si on lui a gardé du manger. D'ici là, il est trop tôt pour se le mettre à dos. Méfions-nous : quand on laisse un disque de Godspeed You! démarrer comme ça, au bout de dix minutes de glissements imperceptibles, ils sont retranchés dans l'armurerie et menacent de tout faire sauter avec leur barouf du diable, pire que Ethan Hawke dans The Good Lord Bird
On espère que les deux artistes femmes ici réunies auront plus de tenue et de retenue que ces messieurs de Godspeed You. Il y avait aussi des femmes dans Godspeed You, mais c'est une autre histoire.
Ca continue par une ambiance voix féminines/guitares flangées entre Cocteau Twins et Mazzy Star, on est dans l'onirique et le vaporeux.
Ici tout est histoire d'humeurs, et d'enchevêtrements inattendus. On est dans l'expérimental, mais pas chez les casse-couille, vu que ce sont des filles. Encore que. On est souvent dans le gracile et le délicat, entre la guitariste et chanteuse du revival psychédélique d'Heron Oblivion et la harpiste néoclassique Mary Lattimore, mais sous cette surface placide, de petites explosions et bruissements abondent. D'ailleurs, dans "placide", y'a "acide".
"Plus vous passez de temps avec les forêts fantômes, plus ces touches troublantes deviennent plus importantes. Ils donnent du poids à l'album, donc il ne dérive pas dans l'éther. Ce sont des gens ambients traversés par une anxiété ambiente." nous déclare sans forfanterie aucune Google Tradüksiøn à partir d'un article élogieux paru dans Pitchfork que j'ai mis plus de deux ans à traduire à la main. C'est aussi le délai qu'il m'a fallu pour réunir les sous pour l'acheter, car $12, de nos jours, ça ne se trouve pas en donnant un coup de bêche au pied d'un arbre dans une forêt fantôme. Heureusement, l'album est court, il supporte la réécoute. 

mercredi 11 novembre 2020

The Unthanks - Diversions, Vol. 5 - Live & Unaccompanied (2020)

Les Unthanks, j'avais envie de traduire ça par les Non_mercis, mais après avoir regardé, ça désigne plutôt les Indignés. Voilà pourquoi je ne suis pas traducteur. Je me suis aussi laissé dire que c'était le disque favori des effondrologues, car même si tout s'effondre on pourra toujours chanter à cappella, tralala.
Sinon, mieux vaut être live et alone que dead et unaccompanied. On s'en doutait, mais c'est rassurant d'en trouver ici confirmation.



vendredi 23 octobre 2020

Lankum - The Livelong Day (2019)

Mon Dieu / Vous qui n'êtes pas toujours au bureau quand il faut / je veux dire pendant les heures de sévice / faites de moi un ajonc / un genêt / j'en ai soupé des humains / un vrai ragoût / alors que si vous me réincarnez sur la lande / j'y chanterai vos louanges avec Lankum et plus d'intensité / que les rochers dans The Wild Rover (Official Video)

Et tant pis si les mêmes effets de distorsion visuelle récursive sont appliqués à des éléments de décor, minéraux ou végétaux, que dans "Midsommar", le film d'Ari Aster auquel la série "The third day" me fera forcément penser un jour où je ne serai plus fâché avec la culture, tu hors de ma vue. Dilatation, contraction, ondulation : plus les altérations sont discrètes, mieux elles imitent les hallucinations qu'on peut éprouver à la suite de l'ingestion d'une omelette de champignons qui font rire, ou de celle d'un buvard de mauvais acide coupé au speed dans les années 80, cela dit sans vouloir me la péter avec des souvenirs de choses laissées au bord de la route.

https://lankum.bandcamp.com/album/the-livelong-day

https://www.bernardzuel.net/post/2019/11/08/lankum-the-livelong-day-review


dimanche 16 août 2020

Espers - Espers (2004)

Ceci est la pochette du premier album.
Espers est un groupe folk américain dont on peut entendre plein de morceaux sur soundcloud, alors que leur flux bandcamp est aussi étroit que la bouche de Michel Bouquet au repos. (un titre par album, je veux bien qu'on soit chez les pauvres, mais quand même, c'est ratche pingre)
Au départ Espers ils étaient trois, ils montèrent jusqu'à six, après quoi leur deux chevaux rendit l'âme. 
Les jeunes diront qu'il y a une faute, que s'il y a deux chevaux il faut dire "rendirent l'âme", mais les jeunes sont réputés ne pas savoir ce que c'était qu'une deux chevaux.
Les musiciens d'Espers, eux aussi furent jadis des jeunes gens, qui semblaient honnêtes et sincères dans leur démarche de dénudement musical, et on ne peut dès lors les taxer d'un revivalisme suranné ou mercantile, malgré notre envie compulsive de leur coller le sticker "néo-psyché" pour avoir l'air malin sur les blogs sur lesquels on ne cause pas, on seede. Leur musique acoustique un peu ramollo-dépressive mais somme toute relaxante sauf pour ceux que ça énerve, nous renvoie aux décennies d'avant la musique électronique, elle est tour à tour intrigante, lancinante, entêtante, vaporeuse, hypnotique, triste, naïve pas du tout faussement, tantôt même parfois carrément un peu ennuyante, mais pas plus saoulante que le glouglou d'un ruisseau qu'on regarderait couler dans la forêt en pensant à la vie qu'on aurait pu avoir si on n'avait pas ingurgité tout ce glyphosate, et d'ailleurs quand on voit dans quel mur l'obsession mortifère pour les musiques festives a mené le gang des Raoul Petite, on se dit qu'un peu de tristesse ne peut pas faire de mal, et la langueur un peu souffreteuse des morceaux du premier album d'Espers l'inscrit dans la mouvance des groupes musicalement conservateurs voire rétrofuturistes, moussus et mélancoliques, avec des guitares pas vernies et des pipeaux en bois d'arbre, exception faite de ceux qui ont eu une dispense de la Préfecture pour jouer un peu de fuzz de façon légère et discrète.
Les critiques de leurs disques par les Inrocks furent acclamées par les bloggeurs, mais Télérama n'en dit pas un mot.

Wikipédia se fendit d'une notice admirable de précision, qui fut scrupuleusement traduite en 18 langues dont le français, sans grande incidence sur les ventes.
Warsen faillit les mettre en ligne, mais y renonça, après des mois de tergiversations. Car il se rappelait la voix off au début de Phantom of The Paradise : "Ce film est l’histoire de cette musique, de l’homme qui les créa, de la fille qui les chanta, du monstre qui les vola."  et il ne voulait pas endosser le mauvais rôle et basculer du côté obscur du frilitche.
Car tous les albums du groupe sont bien sûr disponibles chez Vladimir_Illitch_Poutine.org.
Les disques ont été réédités physiquement en début d'année chez Bandcamp, mais tout est parti. Vous pouvez encore sangloter sur les fichiers numériques, au moins ça ne tachera pas les pochettes.
Comme l'a dit Edouard Leclerc lors de cette réédition, "même moi j'en ai pris une caisse pour miser sur le néo-rural dans mes espaces culturels à moi que j'ai, même si le confinement a commencé quatre jours plus tard, je ne regrette rien." 

lundi 29 juin 2020

Phoebe Bridgers ‎- Punisher (2020)

Vous pourrez dire "c'est chez Warsen que j'en ai entendu parler la première fois". Sauf que Warsen en avait entendu parler sur discogs et pitchfork. Chez les oreilles curieuses. Le canal auditif. Et prochainement à n'en pas douter, dans télérama, dans l'odyssée d'homère dans play-boy dans france-soir, dans les pièces de shakespeare les manuels d'histoire dans le journal de mickey dans les modes & travelots
dans vélo-magazine dans " mets-la-moi-rocco "
dans le petit albert dans le livre des morts
dans le coran dans l'argus dans le journal des sports dans batman aristote bukowski ou schiller van gogh warhol pollock debussy ou mahler dans fustel de coulanges notorious big aussi & puis dans la naissance de la tragédie & dans winnie oui dans winnie (merci Thiéfaine)


https://phoebebridgers.bandcamp.com/album/punisher
Joli disque, et jolie frimousse.
Mais quand c'est une fille on n'a plus le droit de dire ça, c'est sexiste.
Et fuck you, c'est sexiste ?

vendredi 31 mars 2017

Sharon Van Etten - Love More (2010)


Chansons pas connues qui mériteraient de l'être #5



Des tas de gens savent des tas de choses sur Sharon Van Etten.
Moi-même, d'un simple clic, je pourrais vous bluffer par mon érudition.
Ou m'interroger sur les paroles, plus qu'équivoques :

"Chained to the wall of our room
Yeah you chained me like a dog in our room
I thought that's how it was
I thought that we were fine
Then the day was night
You were high you were high when I was doomed
And dying for with no light with no light"

On s'en fout.
Remets le disque.

vendredi 10 juin 2016

Gillian Welch : Hell Among The Yearlings (1998)


Style:
Folk Rock, Country Rock

Evidemment, c'est une musique assez simple (et que je trouve assez pure, sans vouloir remuer le couteau ethnique dans la plaie existentielle de nombreux lecteurs de ce blurg) à base de voix féminine et de guitare en bois.
C'est tranquille, quoi.
D'ailleurs, j'espère qu'il pleuvra sur les métalleux du Hellfest la semaine prochaine.
Quand tu joues du hard sous la pluie, un arpège négocié trop vite sur les cordes du haut, et tout le monde s'électrocute.
http://www.mediafire.com/download/ogjfj1afgd3ze6y/GW_HATH.zip


vendredi 29 janvier 2016

Jono McCleery - Pagodes (2015)



Emouvant.
Trouvé par télérama.
Et puis, une chronique m'apprend que sourd de naissance, McCleery n’acquiert l’audition qu’à l’âge de 5 ans. 
Vaut mieux lire ça que d’être aveugle.

mercredi 6 mai 2015

Patrick Watson – Love Songs for Robots (2015)

Aaah, Le bon Docteur Watson...
ça m'étonne de n'en avoir jamais parlé ici.
Il guérit pourtant des peines de coeur les plus coriaces les robots trans(dans mon)genre comme personne.
Avec l'élégance mélancolique et aérienne qui n'appartient qu'à lui (et qu'à moi quand je l'écoute)
Close to paradise et Wooden Arms font également preuve de beaucoup de douceur dans ce monde de brutes.

http://exystence.net/blog/2015/05/03/patrick-watson-love-songs-for-robots-2015/



jeudi 21 novembre 2013

Califone - Stitches (2013)


Bi bop et lu , écouté ici.
(lien supprimé)
Lumineux, apaisé et pour tout dire rafraichissant.