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jeudi 15 septembre 2022

Henri Salvador - Intégrale 1961-1980 (2021)

si l'image vous fait peur, 
attendez d'avoir écouté le disque.
Trésor inestimable et à jamais englouti pour certains, gros tas de merde avariétée verdâtre pour d'autres, l'œuvre d'Henri Salvador n'en finit pas de diviser les vieillards cacochymes qui s'en rappellent les meilleurs moments et en oublient volontairement les pires scories, en traçant d'un air constipé des micro-sillons dans leur assiette de purée à l'Ehpad de Sétay-L'bontamps (dans l'Eure) à l'aide d'une fourchette.
En complément de l'intégrale qui couvrait les années 50 et même un peu plus,
voici de quoi aller en principe jusqu'au bout, ou presque. 

Soljenitsyne, sors de ce corps

Rappelons-nous que sur la période trouble des années 60-70 qui voit Henri faire preuve d'une inconcevable liberté, rien d'aussi intelligent que ce qu'en écrivit Guido Cesarsky ne pourra jamais sortir de ma plume, ni même d'un autre endroit de mon individu. Que dire, après ça ? juste un mot sur la source miraculeuse : une maison de disques se vante de sortir une intégrale d'Henri Salvador "en version digitale" pour ne pas avoir à sortir les CDs physiques, dont les derniers fans d'Henri sont pourtant friands.


Si on regarde les commentaires de l'article, et qu'on vérifie chez un fan qui a collectionné tous les disques d'Henri, cette soi-disant intégrale est un peu fausse.

Mais on y trouve tellement de titres qu'on croyait perdus, que c'est quand même Byzance. Pour s'y retrouver, il faudrait embaucher un chercheur du CNRS à plein temps pendant 6 mois, pour comparer la playlist de l'éditeur avec celle du fan qui a patiemment collecté tous les vinyles.
De plus, il apparait à l'écoute que certains titres soit-disant remasterisés en 2021 l'ont été par de fieffés filous, qui ont repiqué à la ouane eugaine les vieux 45 tours de leur tante Marie-Berthe, d'une qualité vraiment inférieure à toutes les copies qui circulaient depuis des lustres sous le manteau.
On peut avoir un preview ?
oui.

https://music.apple.com/fr/artist/henri-salvador/7025919/see-all?section=full-albums

Il faudrait aussi par souci de rigueur comparer avec l'intégrale des années précédentes, qui chevauche celle-ci jusqu'à 1962, pour voir si y'a pas un inédit quelque part. Parce que on a peut-être déjà tout en double, sauf les pépites. Quand il endosse simultanément les costumes de crooner et d'atroce pitre au cours de la même chanson (Pan ! V'la La Pluie, 1966). Ou quand il se lance en roue libre dans la complainte d'un obsédé sexuel rendu priapique par le porno (Sex-man, 1971).
Plébiscité pour ses talents de fantaisiste plutôt que de chanteur créole, c'était pas facile de s'évader des cases qui lui furent assignées par ses succès public, même s'il sort parfois du cadre :

garanti sans trucage, je l'jure à mortel
Maman, j’veux faire l’amour avec toi
Ce n’est pas la peine
D’en faire tout un plat
Vaut mieux rigoler
Que m’faire des reproches
D’ailleurs mes copains
Sont dans le même cas
Sauf ceux dont la mère
Et vraiment trop moche
(Comme un souffle au coeur) 
Il y en a pour tous les goûts, des rengaines poujadistes, des refrains tropicaux, des twists endiablés avec des choristes de jazz qui rappellent les étranges mélopées des Double Six. Il y a même une Crucifixion, écrite par Bernard Dimey. 
Le parcours de l'artiste est raconté par le menu dans Schnock n°38

Et comment ça se fait que Henri Salvador conserve la même bobine entre 1961 et 1989 ?
aurait-il signé un pacte avec le diable ?
et comment ça se fait qu'il ait conservé la même chemise, sans qu'elle se salisse ? 
aurait-il signé un pacte avec le blanchisseur ? 


Avertissement : 
les rips ne sont pas les miens, je les ai trouvés ailleurs, et j'ignore leur date de péremption.
Devant la recrudescence de vols de sacs à main, la direction vous conseille de garder le votre sur les genoux le temps du download, et décline toute responsabilité.

Henri Salvador 1961-1962 :
Henri Salvador 1963-1964 :
Henri Salvador 1965-1966 :
Henri Salvador 1967-1968 :
Henri Salvador 1969-1970 :
Henri Salvador 1971-1972 :
Henri Salvador 1973-1974 :
Henri Salvador 1975-1977 :
Henri Salvador 1978-1979 :
Henri Salvador 1980-1989 :
Full Albums En Un Lien :
HSdor1961-1989_Fonz.rar ( 1.89 GB )

vendredi 31 décembre 2021

Une anthologie des films de James Bond

Au départ, je me suis fait un film.
De James Bond.
Dans lequel je me suis noyé.
 Alors j'ai lâché prise, et j'ai fait un article expliquant pourquoi je ne faisais pas le film.
https://johnwarsen.blogspot.com/2021/12/balance-ton-zmm0ur.html
Dans lequel je me suis perdu.
Alors j'ai fini le film.
La mauvaise nouvelle, c’est que j’ai décidé de l'enterrer ici.



Il sera bien, au milieu de ses collègues.
La bonne nouvelle, c’est que j’arrête les vidéos pour le moment, ça me fatigue l’œil pas fermé de la nuit, tout ce télétravail bénévole quand ça prend ces proportions.
Et c’est aussi un peu la panne d’inspiration, après la surdose de trop comme on dit quand on a avalé une inflation pléonastique du vocabulaire.
Après une période « prévention de la rechute dépressive par le cancer » et une autre de « prévention du Covid par la rechute maniaque » je pense tenter autre chose, en 2022.
J’ai peur de lasser, aussi.

dimanche 23 mai 2021

Henri Salvador - Intégrale 1951-1962, vol. 1 (2018)

Et pourquoi le volume 1 après le volume 2 ?
Et pourquoi pas ?

Il est plus jazzy.
Il faut dire qu'Henri avait été accompagnateur de Django Reinhardt dans les années 30.
Nous sommes maintenant au début des années 50, les arrangements orchestraux évoquent irrésistiblement le jazz hot, les chansons de Boris Vian, les films avec Martine Carol, les téléphones en bakélite, Les cars de poulice Citroën H1 "le Panier à Salade" . La voix est langoureuse, les thèmes des chansons de Henri sont l'amour toujours, et sinon aussi l'amour toujours, parce qu'on ne s'en lasse pas, elles se veulent légères et inconséquentes. Il évoque aussi les paradis de l'enfance, et ses racines créoles. Un grand nombre d'entre elles m'étaient inconnues, et ce qu'il y a d'incroyable, c'est le côté "Docteur Jerry et Mister Love" de Salvador : il peut passer du french lover au nigaud dégénéré dans le même couplet; et ça, commercialement, je ne sais pas comment ça pouvait passer. 
Fox-trot, mambo, cha-cha : on va salement se déboiter les fémurs à l'Ehpad.

Henri Salvador adorait faire l'andouille en photo (ici au studio Harcourt, 1946)

samedi 22 mai 2021

Henri Salvador - Intégrale 1951-1962, vol. 2 (2018)

La mystérieuse pochette moche designée par chaipaqui.
Cette semaine, j'ai croisé un copain imaginaire, dans une discothèque de prêt à très très long terme, et il m'a montré sa collection de 63 disques de Henri Salvador ! Il en a une presque aussi grosse longue importante que ma collection de Steve Roach ! J'ignorais l'existence d'une telle intégrale Henri Salvador 1951-1962. 
Plus ça va, plus je découvre l'emplacement exact des bornes de mon ignorance, tellement qu'elles étaient enterrées profond. 
D'ailleurs cette intégrale est inconnue chez discogs, mais reconnue chez Amazon.
Et je désespérais de réentendre un jour "Dracula cha-cha-cha" (1959-1961) ou "Gondolier" (1958) que je n'avais plus que sur de vieilles cassettes ferrochrome sans dolby. J'ignorais aussi que "Gondolier" c'était une parodie de Dalida, quand c'est paru j'étais pas né, comme le poisson, mais c'était déjà drôle comme ça, tout seul. C'est rare, une chanson parodique qui reste drôle quand son sujet d'hilarité est sorti des mémoires. Faut qu'elle ait un potentiel intrinsèque. Mais peut-être que d'autres vieillards maniaques se rappellent de la version de "Gondolier" de Dalida comme je me rappelle de celle de Salvador.
https://www.youtube.com/watch?v=12L_HekmkMU
En fait, il y a déjà eu le début d'une intégrale de cette période, publiée chez Frémeaux et Associés, mais qui pour l'instant part de 1942 et s'arrête en 1958 depuis plusieurs années. J'y butine au passage le texte des livrets de ces doubles CD, c'est la première fois que je vois un biographe démonter la gueule de son héros, et ça semble mérité.
On apprend tout sur son frêre maudit et occulté comme dans un roman de Christopher Priest, et sur son révisionnisme autobiographique.
Apparemment d'énormes projets de réédition digitale sont en cours. (Le support physique semble avoir vécu, même chez les bloggueurs nécrophages)
Ma femme me dit qu'elle en a ras le bol d'entendre toujours les mêmes rengaines, que Salvador c'est le comble de la grossièreté et du j'm'enfoutisme. Mais elle dit ça aussi de Steve Roach, et nos amis un peu inquiets se demandent ce qu'on fait ensemble depuis plus de trente ans, avec des goûts si différents. Quand je pense qu'il y a beaucoup d'autres gens qu'elle qui se fichent autant de l'intégrale d'Henri Salvador que de celle de Steve Roach, ça me donne envie de pleurer de joie, quand je m'aperçois de toute cette connaissance que j'apporte à leurs âmes déshéritées. 
En tout cas, là, la science avance. Un grand coup.
J'ai encodé ça en vbr avec XLD, mon fidèle grognard qui détermine lui-même la compression mp3 en fonction de la dynamique des plages musicales. De façon à ce que ça soit un peu dégradé par rapport à l'original, et qu'on vienne pas me dire que mes chansons tombées du camion, c'est du vol. A ce propos, Tchouang-tseu avait coutume de dire : "si ton meilleur ami te baise downgrade en vbr, ne bouge pas : il pourrait jouir".
Bon courage pour trouver un disquaire ouvert qui l'ait en rayon, par contre.
Voici la liste des titres.




Je mets le CD 1, après on verra.


On verra le CD 2


Ou alors c'était le 3


L'important c'est qu'ils y soient tous


En tout y'en a 5.


Pour la connaissance intégrale d'époque avec les pochettes originales mais sans les musiques, on se reportera à l'épatant site :

jeudi 3 décembre 2015

Les Vivants (II) : Matt Johnson : Sweet Bird of Truth (1986)

Suite cryptique en sous-sol du billet d'hyènes d'hier.
Comme dirait Rick Degen, caché dans ce dessein, ivre mort à en faire pâlir les poissons violants sur le pont du Charles De Gaulle :

Et toi, fantôme de Matt Johnson, où te c-a-c-h-e-s-t-u, mmh ?

Et ton corps disloqué
Hante-t-il l'archipel que peuplent les sirènes ? 

Toi qui fus l'auteur de "Sweet Bird of Truth", sur le meilleur album de rock du monde de la semaine, qu'on ne peut même pas visionner sur Youtube ?

Bien sûr, il existe des solutions souterraines, à la limite de la légalité.

Pas de ça chez nous.
Alors on se rabat sur Infected.
On finit toujours par se rabattre sur notre second choix, c'est ça le drachme.
On devrait pas faire de compromis avec soi m'aime.
Ca nous gruge.
Donc,  Infected, ok.



Mais quand même, c'est pas la même.
Je me vois pas demander à Jésus "Infect me with your love".
Y'a des limites.

Alors, je me tourne vers mon gang de limiers & succubes détrousseurs de charognes, qui ont tôt fait de me ramener le fichier du darknet.
Après quoi je n'ai plus qu'à l'encoder, et lui faire passer la frontière sous une fausse usurpation d'identité non nominative, pour ne pas éveiller les soupçons du Ministère du Blasphème et du Download®.
Et hop !



And the bloody lyrics :

Arabia, Arabia, Arabia
6 o'clock in the mornin'
I'm the last person in this plane still awake
Y'know, I can almost smell the blood washin' against the shores
Of this lands that can't forget it's past
Oh, the wind that carries this plane
Is the wind of change, heavensent an' hellbent
Over the mountain tops we go
Just like all the other G.I. Joes, ee-ay-ee-ay-adios
This is your captain calling, with an urgent warning
We're above the Gulf of Arabia, our altitude is falling
An' I can't hold her up, there's no time for thinking
All hands on deck, this bird is sinking
Across the beaches an' cranes, rivers an' trains
All the money I've made, bodies I've maimed
Time was when I seemed to know
Just like any other G.I. Joe
Should I cry like a baby, die like a man?
While all the planets go to war, start joining hands
Oh, what a heaven, what a hell
You know there's nothing can be done in the whole wide world
Arabia
I don't know what's wrong or right
I'm just a regular guy with bottled up insides
I ain't ever been to church or believed in Jesus Christ
But I'm praying that God's with you when you die
This is your captain calling, with an urgent warning
We're above the Gulf of Arabia, our altitude is falling
And I can't hold her up, there's no time for thinking
All hands on deck, this bird is sinking
Arabia, Arabia, Arabia

Je n'en disconviens pleutre :
A'nouar, mais en plus elle ça date de 1986, le Pirée devant nous.
Quand j'aurai 5 minutes, j'enregistrerai une version karaoké avec mes poules, furieusement tendance.

mercredi 18 février 2015

Easy Star All-Stars – Dub Side of the Moon [Anniversary Edition] (2014)

J'en ai déjà parlé ici, mais il me faut repasser dessus avec le tracteur, puisque sort aujourd'hui une nouvelle édition Kollector.
Ach !

Tout d'abord, n'en déplaise aux conspirationnistes les plus éclairés, les Nazis ne sont pas embusqués sur la Face Cachée de la Lune.
Ils sont bien en vue à Dresde, et ils viennent de se tirer une balle dans le slip sans prendre le temps de fermer la porte des toilettes de Facebook, ce qui me réconcilierait presque avec cet instrument du Démon de promotion de la Face Casher de l'Islam, mais pas que, et si c'est une Ruse du Malin, bravo Monsieur, c'est assez finement joué, mais n'oubliez pas qu'à Malin, Malin et demi.
Pis d'abord, je l'fais mieux que Lutz Bachmann.

Sur la Face Cachée de la Lune, que ça reste entre nous, y'a que des Rastas, qui jouent des vieux Pink Floyd à donf, et c'est la meilleure nouvelle de la journée.




http://exystence.net/blog/2015/01/18/easy-star-all-stars-dub-side-of-the-moon-anniversary-edition-2014/


Lutz Bachmann : "Ich bin ein Charlot."
Tant mieux.
Tu le sens, mon gros point de Godwin ?


lundi 9 décembre 2013

Los Cuates De Sinaloa - Negro Y Azul (2009)


L'immortelle ritournelle mexicaine sur le cartel de Sinaloa qu'on entend dans la saison 2 de Breaking Bad.

Le vrai Walter White


L'article dans Courrier International qui m'a mis le feu aux poudres


ARGENTINE
Petites recettes de coke familiale
Le trafic de drogue s’intensifie dans le pays, où les laboratoires de transformation de cocaïne prolifèrent – jusque dans les cuisines.

Trois fois par mois, Delfín Zacarías montait dans son Audi et cherchait sur son GPS une destination déjà enregistrée : l’hôtel Conrad à Punta del Este [Uruguay].

Il y jouait au poker et, selon ses dires, réussissait toujours à battre ces“andouilles de Brésiliens”. Et il rentrait presque toujours à Rosario [Argentine] plus riche qu’il ne l’était au départ, sans jamais déclarer ses gains à la douane. Le poker était une échappatoire à sa routine quotidienne : non pas la monotonie d’un bureau en centre-ville, mais celle d’un laboratoire de cocaïne géré avec sa famille dans une maison d’un quartier résidentiel de Funes, une localité proche de Rosario, où se sont développés ces dix dernières années d’importants complexes immobiliers et des lotissements haut de gamme. C’est là que, début septembre, la police fédérale a saisi 300 kilos de cocaïne et de cocaïne-base [pâte de coca non raffinée]

Une modeste PME. Dans leur villa aux couleurs pastel, une propriété arborée avec piscine et cabanes pour les enfants, les Zacarías avaient tout l’équipement nécessaire pour produire une demi-tonne de cocaïne par mois. La marchandise était ensuite écoulée à travers des réseaux de trafic de drogue dans les “bunkers” – les dépôts de stupéfiants – de Rosario. La famille évoluait dans le milieu de la drogue sans posséder d’armes et sans faire usage de la violence. Cette situation était facilitée par les appuis politiques dont elle bénéficiait. Cette organisation avait tout d’une modeste PME, avec une répartition des fonctions et des tâches d’une redoutable efficacité. Delfín était le “cerveau” du groupe et s’occupait de l’approvisionnement en drogue ainsi que des précurseurs chimiques indispensables à l’élaboration du chlorhydrate de cocaïne.

Le temps fort de l’enquête, qui a mené à l’arrestation de 12 personnes le 5 septembre dernier, a été la filature de Zacarías, la veille de sa capture, alors qu’il venait d’acheter 2 000 litres d’acétone pour 340 000 dollars [252 000 euros].

Signes extérieurs de richesse. Zacarías est ensuite rentré à Rosario, où il a retrouvé sa femme, Sandra Marín, et son fils Joel sur le parking d’une station-service. Ils ont alors changé de véhicule pour se rendre chez eux. Après avoir déchargé les 40 bidons, la mère et le fils ont commencé leur “petite cuisine”. Joel reçoit alors un appel. “Attends, je suis en train de travailler avec ma mère”, a-t-il répondu selon le rapport.

Flavía, fille de Delfín Zacarías et de Sandra Marín, s’occupait de la partie administrative et comptable du laboratoire depuis son bureau situé en plein centre de Rosario. Cette jeune femme de 24 ans était “chargée de gérer les papiers de l’organisation et les comptes, la plupart des nombreux biens de la famille étant à leur nom”. En outre elle servait d’“intermédiaire” entre son père et l’“ingénieur”, un homme à l’accent bolivien ou du nord du pays qui, selon le rapport, était leur fournisseur en cocaïne-base. Cette organisation faisait travailler non seulement les enfants du couple Zacarías, mais aussi leurs conjoints. Lors des perquisitions chez Ruth Castra, ex-femme de Joel et mère de la petite-fille de Delfín, des sachets de cocaïne et des balances ont été retrouvés dans sa maison.

Deux policiers ont également été identifiés dans une conversation téléphonique, l’un appartenant à la police fédérale et l’autre à celle de Santa Fe.

Le laboratoire de cocaïne avait pour couverture une entreprise de transports dénommée Frecuancia Urbana. Mais Zacarías ne pouvait pas s’empêcher d’étaler l’argent qu’il gagnait. Il y a deux ans, il a lancé la construction d’une demeure en bordure du Rio de la Plata, à San Lorenzo, et d’un gymnase géant, censé faire plus de 6 500 mètres carrés. L’emplacement n’était guère discret : une zone semi-rurale, sans atout commercial réel, où ne pouvait qu’apparaître incongru un immeuble de six étages. C’est là que son style de vie a commencé à éveiller les soupçons.

Comme ces constructions ne coïncidaient pas avec le plan d’urbanisme de la ville, le conseil municipal lui a accordé un permis de construire à titre exceptionnel. En échange, Zacarías avait promis de “parrainer” la construction et le maintien d’une place et de financer l’éclairage public de neuf pâtés de maison, routes comprises. Il leur avait également promis d’entamer des démarches pour que viennent s’installer un McDonald’s et un complexe de cinéma international.

—Germán de los Santos
Publié le 20 octobre 2013

CONTEXTE
— De passeur à producteur
●●● Historiquement considéré comme un pays de passage des drogues vers les marchés européens et les Etats-Unis, l’Argentine est désormais aussi un laboratoire de production de cocaïne. “Alors qu’auparavant l’Argentine exportait des produits chimiques pour que les drogues soient entièrement produites dans leur pays d’origine, ces dix dernières années la drogue entre dans le pays sous forme de cocaïne-base et c’est ici que l’on élabore le produit fini, dans des laboratoires locaux. Nous sommes le pays avec le plus grand nombre de démantèlements de laboratoires, après les trois grands producteurs de coca [Pérou, Colombie, Bolivie]”, rapporte le quotidien argentin La Nación. “De plus en plus de leaders de cartels régionaux du Mexique ou de la Colombie s’installent à Puerto Madero [quartier huppé de Buenos Aires] ou dans d’importants quartiers huppés de la banlieue”, ajoute le journal. Le quotidien régional El Tribuno, qui dénonce depuis quelques années la croissante libéralisation des frontières et le manque de contrôle dans ces zones de passage du nord du pays, précise que cette année les ports argentins sont passés pour la première fois de leur histoire au troisième rang mondial des fournisseurs de cocaïne d’après une étude des Nations unies.
Selon le journal régional Diario Epoca, de la ville de Corrientes, il existe 1 500 passages clandestins entre l’Argentine et la Bolivie et 60 avec le Paraguay. “On connaît leur existence et pourtant ils sont toujours là. La gendarmerie ne protège pas ces passages. L’Argentine est devenue un paradis pour les trafiquants de drogue”, accuse Diario Epoca.