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jeudi 13 juillet 2023

Sanseverino - Joue pas avec mes nerfs (Hommage à François Béranger) - 2023


‘Joue pas avec mes nerfs’, est le volume deux d'un hommage du chanteur guitariste Sanseverino, au maitre incontournable du zéro compromis Francois Béranger. Apres le ‘Beber project volume 1’, les spectateurs unanimes connaissant Francois Béranger ne sont pas surpris par la teneur des textes mais plus par le fait que tout est malheureusement actuel. Violence policière, état de droit, injustice sociale, fossé qui devient de plus en plus grand entre les riches et les autres… Les jeunes gens présents aux concerts, eux, se disent étonnés que tout ait été écrit en 1970. - ‘Être fan de Béranger, ça n'existe pas. On n'est pas fan, lui-même vous en aurait dissuadé. Par contre, chanter ses chansons c'est souhaitable, lui rendre un hommage sincère aussi’ - Sanseverino" ( source: distributeur )

C'est vrai que les chansons de Béranger n'ont pas pris une ride, en tout cas beaucoup moins que nous, et pour celles qui traitent du monde tel qu'il va mal, pas de surprise, il va encore plus mal; alors soit les chansons ça sert à rien, comme le couinait Francis Lalanne dans "J'ai de la boue au fond du coeur", (sic) soit elles ont pas été chantées assez fort; on en attraperait presque la nostalgie de notre révolte d'hier, qui nous poussait à entrer violemment chez le disquaire du coin, lui acheter brutalement des disques de chanteurs gauchistes et à les écouter assez fort sur notre électrophone.
à l'écoute, il m'arrive la même chose que quand j'écoute Brassens chanté par Maxime le Forestier, au bout d'un moment je préfère revenir aux versions originales, mais comme le dit un auditeur, Sanseverino, comme Frasiak, sont des gars qui les chantent avec sincérité, ce qui, de nos jours, n'est pas négligeable.
Et ça serait sympa que François renvoie un peu l'ascenseur et réenregistre les meilleurs titres de San Severino ! 
Pas toujours l'ascenseur dans le même sens ! 
Etre mort n'est pas une excuse, Chat_GPT3 pourrait très bien nous bidouiller ça !

 François Béranger mimant le sourire
de Yves Montand jeune
(c'est vrai que ce blog est avare d'images souriantes)


beaucoup de disques originaux de françois béranger sont encore disponibles par ici

jeudi 22 juin 2023

Charlélie Couture - 12 Chansons dans la Sciure (1978)

En partant me noyer il y a 15 jours dans les rouleaux des Landes, j'ai réécouté d'anciens albums de CharlElie Couture, pour voir. Mais pas celui-ci, pourtant pierre angulaire rugueuse et sans concessions de la geste créative du Nancéen, comme disent les journalistes pour désigner les natifs de Nancy (à vérifier dans le wiki pour ne pas raconter n'importe naouak, comme Charlélie le fera plus tard)

la pochette originale de ce disque
qui ne l'est pas moins

Les historiens mélomanes de l'an 3000 noteront que c'est sur ce premier album autoproduit à la main avec des vrais doigts que Charlélie Couture signe la première version des Anglais en vacances, qui évoque sans chichis quoiqu'à mots couverts le drame de Lurs, petite cité de caractère située sur une butte médiévale 
Les anglais partent en vacances par couple, comme les auto stoppeurs,Les anglais dorment sur le bas côté d'une chaussée tranquille au bord d'une foret,Les anglais se font zigouiller par deux, comme les amoureux
drame dont Jean Gabin donnera une interprétation moins enjouée dans L'affaire Dominici.
En sus des faits divers atroces, le charmant village provençal niché dans son écrin de verdure est exposé à des risques sismiques, de feux de forêt, de mouvements de terrain, ainsi qu'à deux risques d'origine technologique : 
1/ en cas de rupture du barrage de Serre-Ponçon, toute la vallée de la Durance serait menacée par l'onde de submersion;
2/ sans oublier le risque lié au transports de matières dangereuses, par rail, route et canalisations.

Les Lursiens (à gauche sur votre écran)
veillent jalousement sur leur frontière
A tel point que Lursiens et Lursiennes mettent 
tous les jours leur réveil à sonner à trois heures du matin, pour bondir de joie dans leur plumard et se féliciter et s'entre-congratuler d'être encore en vie aussi tôt dans la journée qu'apparemment Dieu a choisi de leur offrir une fois de plus, jusqu'au jour où ce crédit expirera, tradéri tralala.

A part ça, on trouve aussi sur le disque de ce monsieur Couture "dans la lavande et les couleuvres de Montpellier",  qui réhabilite cette bestiole impressionnante, car  bien qu'elle soit venimeuse, le fait qu'elle possède une dentition opisthoglyphe la rend généralement inoffensive pour l'Homme, bien que des cas d'envenimations aient été observés. Ceci arrive dans des circonstances exceptionnelles, notamment si un doigt est inséré profondément dans la gorge du serpent, mais alors là vous l'aurez un peu cherché, quand même. Dans un tel cas, la morsure s'accompagne d'une inflammation locale et de douleur, d'œdème et/ou de lymphangite, voire des symptômes neurologiques (paresthésie, dysphagie, ptôsis ou dyspnée) ou, exceptionnellement, d'une paralysie. Ces effets sont néanmoins passagers même si la guérison peut prendre plusieurs jours.



La couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus),
qu'il faut avaler tout cru sans mâcher,
si on veut vraiment en venir à bout.
Avaler des couleuvres signifie aussi : « accepter un affront
sans protester, subir une humiliation sans se plaindre. »
Comme de se retrouver sur mon blog
alors qu'on n'est même pas mort, dirait Charlélie.

Cette chanson est aussi côté jardin une stupéfiante berceuse électrique/hachoir blues rock électrifié du bas en haut quoiqu'un peu de traviole, et présente quand la météo le permet un portrait mâchouillé d'une voix grinçante d'un clodo du Grand Sud qu'on appelait à l'époque des zonards car ils vivaient des allocations et faisaient la manche avant l'invention de morel des punks à chiens qui vint mettre un terme à leur rêgne et jeter le discrédit sur tous ceux qui rejetaient la valeur travail.

Concernant le disque, je pensais produire une version illégale, mais il se trouve que j'ai découvert qu'il y a un bandcamp de l'auteur de l'opus remasterisé, qui a peut-être depuis le temps contracté la pauvreté, son heure de gloire datant du magistral "Poèmes Rock" album où convergent sa faconde, une production musicale énergique et l'air du temps étant passée depuis belle lurette, et je ne voudrais pas lui faire de l'ombre. 
Plus le futur s'avance, plus le passé recule.
Comment veux-tu qu'on déplace le véhicule ?

(adapté de Frédéric T., aka Fredo, vers 1989)

[EDIT]

finalement, après négociations entre mes partenaires moraux imaginaires, je propose une version non remasterisée de l'album, en mp3 à 160 kbps, si ça vous plait celle en vente sur le site de CharlElie est vachement mieux, c'est pas comme si je proposais du FLAC 16 bits, non plus.


jeudi 4 mai 2023

Babx - Mourir au Japon (2009)

Je n'ai plus trop de nouvelles de Babx. 
Et vous ?
Je comprends très bien pourquoi ça n'a pas marché pour lui, trop morbide, trop désespéré le poète, le temps n'est plus aux auteurs compositeurs interprètes qui cisèlent leurs chansons comme ce fils illégitime de Léo Ferré, Tom Waits et d'autres artistes qui se croyaient volontiers maudits jusqu'à ce que ça démarre, alors que Babx qui avait tous les atouts a dû se contenter d'un anonymat dont j'ignore tout puisque rien n'a fuité.
https://www.discogs.com/fr/artist/1408930-Babx
 par contre, des fans ont sorti une version illustrée de gais selfies de son inoxydable tube "Mourir au Japon" qui m'a bien fait marrer. J'en avais fait de même avec Tuxedomoon, il y a longtemps. Sous leur youtube, j'ai gravé dans la purée des commentaires, avec une fourchette cassée : "D'une chanson puissante mais mortifère, vous tirez une ode à la vie. Merci !" On ne pourra pas dire que je suis avare d'éloges, quand c'est mérité.


Entouré de collégiens
Et d'employés Susuki
Dans des vapeurs de jasmins
Avec mes nouveaux amis
Au son d'un Sayonara
J'allumerai la bombonne
Et dans mon âme dansera
Le monoxyde de carbone

Je veux mourir au japon
Dans un suicide collectif
Parce que c'est cool le Japon
C'est tellement cool le Japon

Quand je pense que pendant ce temps, ma fille qui finit cette année un bac + 5 anglais-coréen est actuellement en stage au département export Japon/ Corée de chez Tefal, et savez-vous pourquoi le département export Japon/ Corée de chez Tefal marche du feu de dieu ? 
parce que les Japonais n'ont pas de poêles. 
Les Coréens non plus.
(on entend brièvement des rires enregistrés, assez consternés quand même)

jeudi 16 mars 2023

[Repost] : JöZ - Les chimères synthétiques (2000)



mer. 22 févr.

Salut chauffard,

ci-joint ce que je pense être une bio, plus les photos du CD.
Et non, tout le monde n'as pas Higelin comme père (j'aurais dû le
piller aussi, celui là).

1966 - Naissance de JÖZ (France)

Jeunes années : une obsession : les claviers ; une frustation : ne pas
en posséder

1984 – Achat de mon premier ‘synthé’ : un Concermate de Realistic (Da
Da Da)

1986 - Premier salaire, premier clavier (un Yamaha DX27, parce que le
DX7 était trop cher)

1987/1995 - l’escalade : Roland, Ensoniq, AkaÏ ; des racks, des effets,
des lecteurs d’échantillons, Atari 1024 pour séquencer tout çà.

1996 - Conversion au monde Mac : un 8200 devient le chef d'orchestre
mais les synthés sont toujours raccordés au bout du midi.

2000 – Passage au virtuel : tout le matos est mis au placard ; un Imac
bleu prend le relais avec le logiciel Rebirth à l’intérieur.
Les chimères synthétiques sont le résultat d’un exil de 4 mois dans la
région de Dunkerque ; tous les morceaux ont été créés dans la chambre
minuscule d’un chalet installé sur un camping; l'unique souvenir est
celui d'une période de fébrilité devant l'écran bleu de mes nuits
blanches.

Depuis, l’explosion des espaces de stockage et de la puissance des
processeurs a rendu le terrain de jeu trop vaste; il va falloir se
concentrer si le besoin revient de créér…



A bientôt
JÖZ


Qu'ajouter ?
c'est pas pour me vanter, vous me connaissez, mais le gars JöZ c'est quand même un bon gars, la preuve il m'avait écrit les musiques de mes films de SF, et s'était aussi amusé à mettre en musique des poèmes plus ou moins connus déclamés par la crème du gotha des aficionados.
Puissent ces chimères synthétiques vous rentrer par une oreille et ne plus ressortir par l'autre avant un moment.
Si vous voulez lui envoyer des sous, pour financer son prochain album autoproduit, envoyez-les à John Warsen, qui transmettra, si son kar-ma ne roule pas sur son dog-ma.

jeu. 16 mars
Remise à disposition du fichier, redécouvert à l'occasion d'une relecture en mode randomize de ma bibliothèque de Babybel iTunes, à la recherche de l'ingrédient secret dans la recette de la pâte à tartiner les regrets éternels, "lui qui n'avait envie de rien eut droit à c'qu'il n'attendait pas" (HFT in "les filles de la Rochelle (ont atttrapé le scorbut) et qui l'eut cru, Lustucuit ?)

moralité : 

La mélancolie
Berce de doux chants
Mon coeur qui s'oublie
Aux soleils couchants.
(Verlaine)

mais je ne désespère pas de lui apprendre la propreté, et de faire ainsi du déchet une ressource !
(Warsen)

jeudi 3 novembre 2022

Jak Belghit - Concerto pour guitare et looper (2022)

Un jour qu'il était encore enfant, Jak est abandonné en forêt par ses parents, dont l'élevage de lapins angoras vient d'être décimé par la myxomatose, les contraignant à une sobriété contrainte, même si ça fait deux fois "contrainte" dans la même phrase. Sans haricots magiques pour grimper le long après qu'ils auraient poussé, ni petits cailloux blancs pour retrouver son chemin après l'avoir perdu, Jak est alors recueilli puis élevé par une horde de guitares sauvages, qui passait par là à l'heure où les grands fauves vont boire au marigot, tandis que les petits slurpent des flaques d'eau croupie. La horde le gave de biberons fourrés aux médiators, et le soir, pour l'endormir, les guitares le bercent de mélodies dont il se souviendra adulte, en mémorisant la position des doigts sur le manche.
Sans transition ni explication, on le retrouve brusquement dans la rue, où il élève un bébé looper, et joue pour gagner leur vie à tous deux les mélodies dont il se rappelle de quand il vivait nu au milieu des fauves musicaux. Dans la rue, si l'on veut survivre, on ne peut pas tricher, ni régner à coups de 49.3, ni faire du barouf à base de riffs empruntés en espérant que les passants nous lapident de piécettes, il faut simplement être bon, pour provoquer l'attroupement et déclencher le réflexe donateur

un looper beaucoup moins musical
que celui de Jak
Parce que qu'est-ce que ça bouffe comme piles, un bébé looper. Comme les fils de l'homme, le bébé looper se nourrit des phrases qu'on lui dicte, mais au lieu de ponctuer sa réponse de "apopo" et "800 pieds" comme les bébés dans l'encyclopédie de Goossens, le looper répète imperturbablement tout ce qu'on lui a confié, en mimant l'humanité de son créateur avec un semblant d'intelligence qui se voudrait artificielle mais qui n'est que mécanique. C'est pourquoi il ne faut pas lui donner n'importe quoi à répéter, comme au bébé normal. Ajoutons que dans ce disque-ci, le bébé looper est noori avec tant de musicalité et de délicatesse, qu'on jurerait parfois entendre Jak jouer plutôt que son bébé (qui ne braille jamais, contrairement aux bébés humains.)

 
Echaudé par les frippertronics, on croit que les boucles de guitare nous entraineront vers le circulaire et le répétitif, qu'elles seront à l'équilibre en n'importe quel point du cercle qu'elles produisent, ce qui n'est possible que si l'on était en même temps plein de foi en la science mais nul en géométrie à l'école, et on craint que ça sera quand même un peu ennuyant à écouter. Pourtant, je n'ai perçu nulle répétition, juste l'âme d'un musicien explorant sans crainte ni ombre au cœur le multivers des mélodies possibles, avec des phrases qui apparaissent et disparaissent, comme au cours d'une méditation, en toute simplicité, dans une nudité désaturée, désarmante et splendide. Puissè-je être un jour aussi rêveur, vaporeux mais précis, peu réverbéré mais comme en une cathédrale, dans ma pratique. Je ne vais pas vous chanter Ramona jusqu'à la Saint-Glinglin : ces instrumentaux enregistrés vivants dans la rue sont une démonstration discrète de puissance et de sensibilité. 
On l'aura compris, si un seul d'entre vous achète l'album, j'aurai gagné ma journée.

https://jakbelghit.bandcamp.com/album/concerto-pour-guitare-et-looper-3

jeudi 6 octobre 2022

Claude Nougaro - Récréation (1974)

Comme l'explique très bien ClashDoherty sur feu son blog, fermé en juin 2021 parce qu'il a eu le courage de reconnaitre que l'entretien de sa tribune en ligne lui avait fait perdre la raison et la maitrise de sa vie ("Vivre sans me casser le derche à essayer de maintenir ce blog, c'est une immense respiration pour moi, je ne me suis jamais senti aussi LIBRE que depuis que j'ai pris cette décision mûrement réfléchie"), les albums que Claude Nougaro sort dans les années 70 se vendaient beaucoup moins que ceux de Carlos Castaneda pendant la même période, et Récréation sans doute encore moins que les autres, puisqu'il est entièrement constitué de reprises (des décennies avant les audaces des disques entiers de covers d'Arno et de Florent Pagny) de chansons françaises souvent assez anciennes, qui font partie des préférées de Nougaro.
Les chansons elles-mêmes sont précédées de courts sonnets (qui valent mieux que les roupies de cent sonnets) à la gloire de chacun des auteurs d'origine, sonnets mis en musique par Jean-Claude Vannier, l'arrangeur dément de L'histoire de Melody Nelson, qui signe aussi quatre chansons sur l'album, et ça s'entend. 


J'ai découvert ce disque à l'adolescence, et en restai longtemps comme deux ronds de flan, hagard devant tant de modernité langagière et d'inventivité orchestrale. A côté de ça, le "No Fun" des Stooges repris par les Sex Pistols me sembla d'une insondable ringardise, surtout qu'il n'était pas encore sorti, mais surtout aussi après m'être enfilé "Pistol", la série biopic des Sex Pistols par Danny Boyle, et ses indispensables compléments, l'échevelé et tragique documentaire "The Filth & the Fury" et le sordidement pathétique "The Great Rock'n'roll Swindle" du même Julian Temple, qui donne envie de verser du plomb fondu dans les narines (et d'autres orifices si affinités) de Malcolm McLaren, et pourtant c'est pas très chrétien. 
Qu'ai-je renié mon humanité pour adorer de tels imprécateurs de carton-pâte, fabriqués par un vendeur de fringues ? Fallait-il que je sois en manque de repères. Quelle bande de tristes crétins, ivres de leur colère et de leur inconséquence (J. Rotten semble le moins stupide du lot, mais s'égare facilement dans des vertiges haineux, il faut dire qu'ils ont tous eu une enfance difficile, même si ça n'excuse pas tout, on comprend mieux leur besoin de revanche, et de vengeance de classe pour J. Rotten) Les chansons de l'album "Never mind the Bollocks" étaient très réussies, mais les personnes qui les ont créées étaient promises à l'échec et à la ténèbre, ontologiquement sinistrées au-delà de tout secours. C'est pourquoi je leur ai toujours préféré les Damned. Et qu'ai-je fait de leur rage soi-disant incandescente, à part m'abonner à Rock & Folk et me faire braquer par des dealers de mauvais shit, sur une petite route de campagne ? 
Rien de tel chez Claude Nougaro : drame passionnel avec menaces de mort par lapidation (les petits pavés) sexisme ordinaire (le scaphandrier), chansonnette égrillarde de harcèlement digne de comiques troupiers (Pouêt-Pouêt), agonie silencieuse d'un vieillard dans l'indifférence de sa bonne femme partie courir le guilledou et ramasser de la psilo (Bonhomme), pas de doute, on est bien en France; et musicalement : bossa-nova, jazzifications élégantes et discrètes, versions orchestrales savamment déstructurées, javas martiennes, un peu de tout, mais rien qui fasse suffoquer de dégoût et vous laisse pantelant de négativité comme les Pistols ont pu le faire.  
Je n'en dirai pas plus sans mon avocat, car presque cinquante ans après leur re-création, ces chansons respirent encore, Monsieur le Juge, et je n'en dirais pas autant de vous.

les infos :
les crédits de l'album :
le disque en paillettes à réhydrater dans une bonne bassine d'eau fraiche, comme les pifies :
Il y a deux ou trois inédits, parce que cette version de Récréation est issue d'une intégrale de Nougaro en 29 CD sortie en 2013 intitulée "l'Amour Sorcier".

jeudi 22 septembre 2022

Philippe Druillet - 30x30 (1981)

En lisant le nouveau Métal Hurlant n°4, qui fait du vieux avec du vieux et redéroule l'historique du glorieux magazine daté de quand le futur c'était demain, je tombe sur cette publicité pour des posters de Philippe Druillet, parue en 1975 dans le numéro 5 de Métal Hurlant canal historique. Il en émane un charme à la fois suranné et inoxydable. Je n'étais pas sensible à l'héroïc fantasy de Druillet, son univers de guerriers hérités de Flaubert et Moorcock, mais j'admirais sa technique, et son goût pour la démesure, qui n'a pas fait d'émules, sinon chez les Japonais. Il n'avait pas son pareil pour nous faire saigner des yeux. Il aurait fallu lui donner Notre-Dame à reconstruire, ou la Sagrada Familia de Gaudi à terminer, ou l'Arbre aux Hérons de Nantes à sauver de la faillite, ça aurait eu de la gueule.

la couverture du 30x30


Le 30x30 édité par les Humanos en 1981 reprend des illustrations des années 60 et 70, mais s'interdit les extraits de ses albums BD de l'époque, Lone Sloane, Délirius, Yragaël, peut-être pour des histoires de droits, je ne sais pas, alors que c'est quand même là que Druillet donnait libre cours à sa démesure.
Le gigantisme pharaonique et la mégalomanie de Druillet en sont cruellement absents. C'est un peu dommage. Si j'arrive à retourner en 1981, je le leur signalerai, aux Humanos.

Salambô par Druillet : une vision rénovée du Pari Mutuel Urbain
(bien qu'auto-repompée sur son poster de 1975)

Les Bâtisseurs du Temple se sont affiliés à la CGT
et viennent négocier leurs heures sup' : ça ne rigole plus.

https://www.mediafire.com/file/9hsa79h2q52yaai/zzDruillet.cbz/file

Gaïl (1978)
Planche de test ophtalmique, avec patient incrusté.

deux interviews récentes de Druillet

mardi 21 juin 2022

Sanseverino - Live Session (2007)

Pour la fête de la musique, quelques raisons assez sérieuses de rester chez vous, en plus du gain écologique évident pour la planète :

- une édifiante biographie de Stéphane Sanseverino

http://www.acoustic-guitars.com/artistes/Sanseverino.php

- un bon clip de confinement (on a vite oublié, mais c'était comme ça avant-guerre) (2020-2021)

https://www.youtube.com/watch?v=xXoQ7qXsxi4

- un site de fan pour se repérer dans la discographie du chanteur, qui change plus souvent de style musical que de chemise, mais c'est jamais du tergal, et d'ailleurs le site du fan est sympa mais la page d'accueil est complètement périmée

http://autourdesanseverino.free.fr/autourdesanseverino_Discographie.html

- une vidéo testimoniale trouvée sur le précédent, avec Béranger : leur rencontre sur la scène de La Cigale le 30 Octobre 2002 pour un duo sur "Le Tango de l'Ennui")


- un article où je faisais exprès de faire semblant de confondre Sanseverino et San Pellegrino, parce que j'avais oublié de prendre mes médocs, c'est bien fait pour moi

- Le morceau dont la ligne de basse est aussi incroyablement mélodique que les paroles sont misanthropiquement antisystème, du coup je me repens sincèrement et amèrement de ne pas être allé le voir en concert récemment dans ma région, ô combien je m'en mords le chinois (Dutronc)

- le Live session EP mythique de 2007, car je ne puis vivre que de regrets
j'ai bien l'impression que c'est un disque dématérialisé, parce que c'était une session live iTunes, je ne trouve sa playlist que sur spotify

tu peux cliquer sur l'image, mais y se passera que dalle


samedi 18 juin 2022

Alain Chamfort - Trouble (1990)

En 1980, Souchon pleurniche "Tu vois pas qu'on s'aime pas ?" sans même écouter la réponse. Et il en vend des caisses, et les filles se jettent sur lui et déchirent ses pochettes, révélant son LP de 30 cm.
Salami de figue à la pistache
(encore en vente sur ordonnance sur Zamnesia.fr)
Dix ans plus tard, Chamfort pousse le bouchon un peu plus loin en susurrant "Personne n'aime personne"
On dirait du Cioran adapté par Roland Jaccard, l'immortel auteur de la chanson de saillie «J’ai beaucoup aimé les Japonaises, jusqu’à ce que j’en rencontre une.» Mais à part ça, amateur de cavités juvéniles et ami de Matzneff comme j'ai pu le découvrir dans "Ma vie et autres trahisons", mais aussi laudateur de Zemmour au crépuscule de sa life, comme beaucoup de prétendus nihilistes avant lui. Pas de quoi se vanter post mortem.
Normal, c'est les années 90 : l'argent roi, les filles faciles, la cocaïne à pleines narines, le saphisme chic, le dandysme désabusé, le salami à la pistache. 

Et que nous reste-t'il de cette époque ? une assignation à comparaitre retrouvée dans la poche d'un vieux complet sous blister, un peu de lactose dans une toute petite pochette plastique, une aversion pour le cynisme sophistiqué, et les disques d'Alain Chamfort. 
Enfin, pour tout dire, je ne connais que celui-là, et encore, depuis tantôt, mais il tourne en boucle, parce que "Ce ne sera pas moi" semble avoir emprunté ses harmonies et ses orchestrations au générique de Twin Peaks (la série) et que "Personne n'aime personne" est une chanson élégante avec happy end (je suis pas une fille compliquée au niveau des rimes riches). Le reste est assez sympa, même si je ne suis pas du tout ici comme chez moi. Et pourquoi pas Alain Chamfort, à moins de rester tristement hétéronormé, genré et racisé ?

« Reconnais tes erreurs cachées.
Approche-toi de ce que tu trouves repoussant.
Aide ceux que tu crois ne pas pouvoir aider.
Tout ce à quoi tu es attaché, abandonne-le.
Va dans les lieux qui t’effraient. »
(conseils donnés à une yogini tibétaine par son maître, rapportés par Pema Chödrön.)

D'ailleurs, on n'entre pas ici comme chez Jean Moulin, bien que très tôt ce matin j'aie manié la pelle du 18 juin, dont c'est l'anniversaire, pour éviter les chaleurs potagères. Avec Chamfort à donf pour faire pousser les betteraves.

dimanche 22 mai 2022

Les Quatre Barbus - Honneur aux barbus 2 (2019)

Il fait tiède. La pelouse est grillée depuis une semaine. Du jamais vu. S'il y avait un peu d'humidité dans l'air, on serait moite. Ca serait un temps à réécouter les chansons paillardes des Quatre Barbus (enregistrées avant qu'ils se convertissent au djihad, mais de toutes façons ces chansons cochonnes étaient très édulcorées dans leurs versions studio, et je n'ai guère les moyens d'envoyer un reporter temporel dans les années 50 pour voir si les versions de scène étaient plus coquines) en écossant les petits pois sous le prunier, et plus précisément les cédés 3 et 4 de cet article de blog ci-dessous posté il y a presque un an, c'est dingue.
J'adore ces chansons « rive gauche » à la mode dans les cabarets des années 1950, qui évoquent Tataouine, la fanfare de Bagnolet, les roploplos de la mère Tapedur et autres calembredaines exotiques issues d'un passé à jamais disparu. Attention : selon le cyber-ayatollah Amazon, certaines de ces complaintes contiennent des explicites lyrics, it sucks bloody sausage ("ça craint du boudin" converti par Google trad)

Attention, n'essaie pas de refaire chez toi ce que tu vois sur la pochette,
car tu risquerais d'être inculpé de trouble à l'ordre public.
De toute façon, gaudriole et ribouldingue
ont pris un bon coup dans les miches depuis la récente pandémie.
On n'a plus le coeur à ripailler, en attendant Godot et le Grand Réchauffement.

Il y avait aussi des bouts de trucs par là, que Vangelis me patafiole.

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2021/06/les-quatre-barbus-le-grand-lustucru-1957.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/05/repost-les-quatre-barbus-la-pince-linge.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2009/09/lucienne-vernay-et-les-quatre-barbus.html


photo non contractuelle

https://www.mediafire.com/file/am14638e8idgqm0/H.ax-bar-CD3+4.zip/file

photo encore moins contractuelle que la précédente,
car les contractuelles gardent toujours leur uniforme.
En plus elle ne convient pas aux enfants de moins de 36 ans,
de petites pièces de lingerie pouvant être inhalées.

Dernière minute : En Afghanistan,  des présentatrices télé refusent de se couvrir le visage comme l’exigent les talibans et écoutent les chansons paillardes des Quatre Barbus à donf, malgré l'interdiction permanente édictée par le ministère de la promotion de la vertu et de la prévention du vice.

source : https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/21/en-afghanistan-des-presentatrices-tele-refusent-de-se-couvrir-le-visage-comme-l-exigent-les-talibans_6127142_3210.html

Question : s'il est besoin d'un secrétariat d'Etat pour promouvoir la vertu et prévenir le vice, qui m'évoque furieusement la société d'encouragement au Bien du père Yvon, peut-on envisager la création du même ministère en France dans le gouvernement provisoire d'Elisabeth Borne ? ça en occuperait certains en les empêchant de faire des conneries avant les législatives, où Mélenchon sera très certainement élu Ministre de l'Autocratie islamo-gauchiste.

jeudi 7 avril 2022

Guy Béart - 1966 - 1968 - La Vérité (2020)

La seule véritable vraie pochette de l'album authentique
dévoilant la Vérité de Guy Béart
 (attestée sur discogs devant huissier)
Une nouvelle compilation de chansons de Guy Béart ? Nan mais vous rigolez, ou bien ? après toutes celles que j'ai déjà chroniquées, en les truffant de blagues que je suis bien le seul à pouvoir décrypter ? Chroniques auxquelles on accède en sélectionnant #sauce béarnaise# dans les hachetagues de ce blog ? Vous rigolez moins fort, hein ? bon enfin, il faut bien que quelqu'un s'y colle, et ça sera mieux fait par moi que par vous. Au fil des z'ans devenus réglisse, le grand manteau de l'oubli a rabattu ses pans sur les laudateurs de Guitou, et je reste le meilleur seul dernier spécialiste mondial de son oeuvre anthume, quoique ultra-spécialisé dans la période 1966-68, parce que c'est les seuls disques de Guy qui passaient sur l'électrophone du salon. 

Première remarque : après toutes les anthologies consacrées au barde immortel déjà publiées, cette "nouvelle" compilation a un goût étrange au parfum de resucée. Seconde remarque : cette compilation, que je n'ai pas réussi à trouver ailleurs que sur internet, ce qui pose la question de sa réalité en tant qu'objet d'un éventuel discours discographique, ressemble comme le frère de lait d'un marchand de beurre à sa grande soeur "Les années Béart, Volume 5 : 1967-1968 (1987)" mais n'est pas tout à fait pareille, tout en n'étant guère dissemblable à bien des égards. Il y a de subtiles variations sur lesquelles le Temps n'aura plus Prise, l'auteur ayant rejoint les rangs des Non-vivants, alors y'a cabane. 

ceci est soi-disant la pochette de 
Les années Béart, Volume 5 : 1967-1968 (1987)
Et c'est tant mieux, car 
quiconque sort quelque chose de "nouveau" se condamne à voir son œuvre se flétrir dès l'instant Té de son émergence hors du vortex des virtualités possibles. Guy Béart avait lui-même paré cet écueil de la Nouveauté (Ontologiquement Démodable) en débutant sa carrière par les "Très vieilles chansons de France" relativement inoxydables même à l'époque, suivies par les "Nouvelles Très vieilles chansons de France", au cours desquelles il prenait un risque de péremption calculé. J'ignorais qu'à la même heure, Pierre Dac ironisait sur le dos de Jean-Marie Léopold Sallecomble "qui, après cinquante ans d'absence, revient à Villeneuve-la-Vieille, son village natal." L'eussé-je appris, je fusse été trop petit pour trouver ça drôle.

Et cette nouvelle compilation a le culot de s'appeler "La Vérité", mais moi j'étais là, j'ai tout vu, Guy était encore vivant quand j'ai commencé à écrire sur lui, et il n'est guère venu me démentir sur mon blog, et je puis vous dire que c'est pas toute la vérité. Dans l'intégrale "Les années Béart, Volume 5 : 1967-1968", y'avait une version éhontément tronquée de "La Vérité" (sa chanson phare de 1968) qui avait été amputée du dernier couplet. Nous avions mis à jour l'imposture avec un jeune collaborateur stagiaire de l'époque, et nous nous attendions à subir le sort des lanceurs d'alerte tel que prophétisé par Guy dans la chanson elle-même, ce qui aurait occasionné une mise en abîme du type boucles d'oreilles de La Vache Qui Rit du plus bel effet, mais l'omerta d'indifférence qui entourait la carrière déclinante de Guy avait pesé comme une chape de plomb sur notre révélation du scandale. Tous les détails en pages intérieures :

Ils ont beau l'attendre devant l'église, il ne viendra plus.
Pourtant, plutôt que de revisiter ad nauséam ses succès des années 60,
Guy Béart aurait préféré se présenter aux élections 2022,
car malgré la présence de deux candidats d’extrême-droite,
les gens sont déçus par une campagne assez plan-plan.

Ou alors tout le monde s'en foutait déjà au moins autant que maintenant, à l'heure où Joe Staline (le vrai) revient, et pas que dans Métal Hurlantà l'heure où tout le monde s'enrhume dans les courants d'air parce que quelqu'un a laissé la porte ouverte à la guerre froide, et au retour des années 60. Et donc à Guy Béart. A l'heure où nous sommes entrés dans un monde de post-vérité et de post-vergogne, où l'on peut enfin apprécier "La Vérité" comme l'album reflétant la meilleure période créative de Guy, si tu permets que je t'appelle Guy, GuyCette vérité dont Vladimir Jankélévitch disait qu'elle ne triomphe jamais, mais que ses ennemis finissent toujours par mourir. Et Guy Béart ajoutait, 50 ans avant les lanceurs d'alerte, qu'elle était inaudible :" Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié / d'abord on le tue. Puis on s'habitue. On lui coupe la langue. On le dit fou à lier. Après sans problèmes / parle le deuxième. Le premier qui dit la vérité / Il doit être exécuté. "

Dans cette nouvelle compilation de vieilles chansons du troubadour imbu, je découvre "Tant de sueur humaine", une chanson qui n'était pas sur  "La Vérité" d'origine  : 

Tant de sueur humaine
tant de sang gâté
tant de mains usées
tant de chaînes
tant de dents brisées
tant de haines
tant d'yeux éberlués
tant de faridondaines
tant de turlutaines
(quand tu décris des atrocités immémoriales, c'est important de finir tes couplets par "turlutaines" ou "faridondaines", d'abord ça fait folk, et puis ça fait passer le merlan de l'indicible souffrance humaine.)
tant de curés
François de Closets ne se prenait pas pour Guy Béart,
et n'avait de cesse d'alerter contre les inflations de l'ego 
tant de guerres et tant de paix
tant de diplomates et tant de capitaines
tant de rois et tant de reines
tant d'as et tant de valets
tant de pleurs tant de regrets
tant de malheurs et tant de peines
tant de vies à perdre haleine
tant de roues et tant de gibets
tant de supplices délectés
tant de roues et tant de gibets
Cette mélopée chantée à cappella m'émeut, et si Guy était encore parmi nous il pourrait la chanter à tue-tête à Boutcha ou dans ce qu'il reste de Marioupol sans que les Russes puissent prétendre par la suite que les Ukrainiens se sont auto-suicidés d'une balle dans la nuque sous les gravats pour ne pas entendre ça. Car ce qui rend les gens circonspects par rapport à Guy Béart, c'est le fait qu'il se prenait pour Guy Béart, alors qu'il aurait pu se contenter de l'incarner, vu qu'il l'était, mais ça ne lui suffisait pas car l'égo est assoiffé de toujours plus, comme l'a fait remarquer François de Closets.

En plus de ce toujours plus, je découvre après-coup que si Guy la ramène moins que d'habitude dans "Tant de sueur humaine" c'est qu'il n'en est que l'interprète, au départ c'est un texte de Raymond Queneau. Avec une énumération en guise de narration, comme si on était dans les aventures de Vincent Delerm au Royaume du name dropping. 
Sans vouloir remonter jusqu'à la complainte du Progrès de Boris Vian, la ruse n'est pas nouvelle :

Guy Béart se lamentant 
de n'avoir pas osé bâtir de chanson
sur des énumérations
sauf dans "A Amsterdam" 

 

Pas mal de journées sont passées
Depuis que l’on s’est quittés
Pas mal de journaux sont parus
Depuis que l’on s’est pas vus
Pas mal de chambres d’hôtel ont vu le jour
Pas mal de bombes et pas mal de discours
(Manset)

Et les hommes chantaient :
"On a mangé des tonnes de viande,
Picolé des tonnes de tonneaux.
Combien d'orgasmes, on se l'demande, a-t-on atteint ?
Liz Taylor is rich on veut l'être aussi.
On f'ra tout c'qui faut pour ça ici.
Combien de guerres brûlantes en tout a-t-on éteint ?"
(Jonasz)



L'énumération, 
les chansons de SF délicieusement vintage
(et financées en sous-main par les Russes et le PCF)
de Guy Béart, entendues dans la saison 5
de The Expanse
ça marche toujours, et ça pourrait servir de modèle pour le devoir d'inventaire de l'existence de chacun, y compris l'espèce humaine, à J moins pas grand chose du Doomsday.
- Espèce humaine, vous dites que c'est pas de votre faute, mais celle de votre striatum, mais quand même, combien d'espèces se sont éteintes sous votre règne ? combien d'hectolitres de ressources fossiles dissipées dans l'azur, et de gigatonnes de CO_2 dans l'atmosphère ? - Guy Béart, combien de chansons dont on se souvient ? - Warsen, combien d'articles qui ne valaient pas l'arbre en silicium pour les imprimer sur écran ? etc...
L'énumération, sèche comme un bilan d'entreprise, sobre comme un poème de Raymond Queneau.


les chansons de SF outrageusement kitsch
(et sous influence du lobby de la NASA)
de Guy Béart, entendues dans les space-operas
post-apo d'Adrian Tchaikovski
Car je semble me moquer de Guy Béart depuis des éons, mais je continue d'écouter ses disques, alors qu'il est extrêmement moins béarnais (quoique plus musical) que Jean Lassalle. Guy Béart dont les chansons de science-fiction me fascineront, dix ans avant la naissance de Métal Hurlant, le vrai, quand il chante la mort de la Terre par le feu nucléaire et la continuation de la vie dans les colonies spatiales, (les enfants sur la lune) la surveillance généralisée (les collines d'acier) les guerres galactiques (Étoiles, garde-à-vous ! dont le titre servira à la publication du roman militariste Starship Troopers de Robert Heinlein, longtemps avant que Paul Verhoeven repasse dessus avec le tracteur). Alors pourquoi cette malédiction ancestrale ? Aucun ouvrage de référence sur sa vie, son oeuvre. Seuls de tristes vieillards composent des articles obscurs dans des fanzines miteux. 

Peut-être parce que chez Guy Béart, comme chez Polanski il faut  apprendre à distinguer l'homme de l'oeuvre : si l'homme avait l'air assez pénible, l'oeuvre est remarquable.

La compilation qui a mis le feu aux poutres :

https://www.mediafire.com/file/k0134ce8f6okjze/1966+-+1968.zip/file

Sa nomenclature en écoute gratuite :


https://www.discogs.com/fr/artist/648082-Guy-B%C3%A9art

L'absence totale de références scientifiques dans les précédents épisodes :


Onsanfou un peu, mais pour renforcer son côté post-vérité, j'antidate cet article, qui était censé sortir le jeudi de hier, mais que j'ai eu un peu de mal à écrire. (onsanfou totalgrave)

jeudi 24 février 2022

[Repost] Mark Lanegan - Elégie Funèbre (2014)

ven. 8 juin 2018

Quelque part dans le Multivers, plus précisément sur Terre_42, il existe une version de la bande son de la saison 2 de Lésion exclusivement composée de fragments de La mort d'Orion de Gérard Manchié (je suis d'accord que son nom diverge un peu trivialement de celui qu'il porte sur notre bonne vieille Terre_13).
Gérard avait Orion,
nous on a l'Ukraine.
Rappelons à nos plus jeunes lecteurs tentaculaires et/ou pseudopodés que la mort d'Orion, dans la plupart des mondes connus, c'est un opéra rock concocté en studio par Gérard Manset au début des années 70, un invraisemblable salmigondis musical à base de space opéra, de nuages de violons gorgés de reverb, de bouts de scénario galacticoedipiens déclamés par des mercenaires de la Comédie Française qui à l'époque faisaient aussi des piges pour "les grands disques de l'aventure" car j'ai reconnu des voix issues de Blake et Mortimer contre la marque Jaune et de Bob Morane contre l'ombre jaune aussi, bref la mort d'Orion c'est un artefact alien à nul autre pareil dans l'histoire de l'onirisme musical français, un geste d'une originalité et d'une audace comme il n'y en a qu'un par décennie et par galaxie...
Voici donc la version du cantique de fin d'album qui a fait fureur sur Terre_42 dans la saison 2 de Lésion, reprise par le farouche Farouk (dont nul n'ignore que c'est le pseudo scénique le plus usité de Gérard Manchié, et vu qu'il n'a plus de corps depuis la saison 1 de Lésion ce n'est guère étonnant qu'il ait de tels problèmes intestinaux) et l'abrasif Mark Lanegan, qui est décidément partout sauf là où on l'attend pour le Ramadan.



Je l'ai trouvée là, assortie de commentaires de l'intéressé.

http://gonzai.com/rencontre-avec-une-armoire-a-grace/

et la version Lanegan tout seul, en provenance de Terre_43



qui est encore plus meilleure, je trouve; apparemment, Lanegan s'est impliqué dans tellement de collaborations diverses ces dernières années, qu'il y aurait de quoi faire plusieurs compilations pour les regrouper, je ne sais pas ce qui m'empêche de faire une crise maniaque et de m'y mettre.

jeu. 24 février 2022

Fin de partie pour Mark Lanegan. C'est bien triste. 


Finalement, il semble que survivre à des addictions aussi puissantes que l'alcool ou l'héroïne ne rende pas immortel. 
En plus d'être triste, je suis déçu.
En tapant "Lanegan" dans le moteur de recherche interne de mon blog, il se passe des trucs. 
Ou pas.