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dimanche 5 mars 2023

Un mot de notre sponsor

on m'a dit "fais-nous donc 
une bande annonce en cinémascope"
mais je me suis trompé de sens.


https://johnwarsennotdead.blogspot.com/


vendredi 26 novembre 2021

Acier Couinant , c'était mieux avant

Dans le premier numéro de la nouvelle mouture du riboute d'Acier Couinant, Denis Villeneuve proclame fièrement dès la page 3 : "Je suis un enfant de Acier Couinant".
Allons bon. C'était bien la peine de faire tout ce tintouin pour produire une bouse mainstream comme Dune. En plus, quand on a Charlotte Rampling au casting, on lui met pas un filet à provisions sur la tête, ça manque un peu de classe.

Après le naufrage de Dune, Charlotte Rempile pour la couve du nouveau Métal, 
mais elle a habilement négocié des lunettes de punk à la place du filet à provisions.
Et puis d'abord, moi aussi je suis un enfant de Acier Couinant, moi aussi j'ai fait des films de SF boudés par la critique mais acclamés du public (250 millions d'entrées selon alluciné, 3 selon Google Keufs Ads), et je fais chier personne avec. 
Pourtant, ma trilogie de SF post-apo a marqué les esprits, en tout cas le mien, sans doute du fait qu'elle est composée de 4 films :
sans parler de mon auto-interview exclusivement accordée à moi-même à l'époque de la non-sortie des films en question, qui a fait grand bruit dans le Landerneau des blogs hyper-secrets

Sur son blog de ouf, le dessinateur Li-An lance ce cri déchirant auquel je m'associe :
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Comme je l'ai dit chez lui sous une fausse identité aussi usurpée que la ressortie de Métal Hurlant sous son vrai nom alors qu'il est mort et bien mort, cette nouvelle version du magazine de notre adolescence enfouie était obsolète avant même la parution du numéro 1, puisque le pire de la SF des années 70 (Dick, Andrevon, Brunner, Zemmour, Véran) est déjà en train de se réaliser sous nos yeux. 

Le vrai Métal Hurlant, c'était autre chose
(ça sent la couverture de Beb Deum)
De plus, ce nouvel avatar autoproclamé de la machine à rêver manque cruellement de nanas à gros seins, d'astronefs scintillants et d'extra-terrestres aussi fourbes que les Chinois, les enfants illégitimes de Corben, Druillet et Moebius étant bien en dessous de leurs géniteurs, et la cohorte de délateurs #Metoo interdisant désormais à cette génération d'artistes émasculés de dessiner le moindre nichon  en dehors des revues spécialisées qui ne pensent qu'à ça.
Et puis, le moule est cassé ; l’époque est à autre chose. Rien que d’y penser, je deviendrais moi-même décliniste, alors que ma collection d'Acier Couinant se décompose silencieusement dans une armoire du garage.

C’est la partie BD qui ne fait pas le poids, mais qui ne demande qu'à s'étoffer. Mon astuce du jour : il faut rappeler Jean-Pierre Dionnet, Phil Manoeuvre et surtout Joe Staline au comité de rédaction ! 
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Tu n'es certes pas très présent dans ta pâle réplique, ce fac-similé d'un fuck simulé, mais c'est pas grave, car aujourd'hui tu es partout : dans les statistiques de la pandémie, dans la série Black Mirror, dans les comics de chez Image, dans les photos introuvables de Richard Kadrey que je n'ai d'ailleurs pas retrouvées... et puis quand on n'est pas en acier, faut pas couiner sur le passé, sinon on rouille, car la nostalgie est une fuite et le seul plombier compétent s'appelait Harry Buttle Tuttle et il a été avalé tout cru par des vieux journaux dans le Brazil de Terry Gilliam, un film encore plus Acier Couinant® que le vrai.
Comme quoi le futur d'Acier Couinant, c'est déjà du passé.

[EDIT]

Le pire de Moebius revisité
aux petits oignons (including mushrooms)
Sauf pour quelques héritiers sauvages de la pensée métallique comme 
- Aleš Kot quand il est en forme
- les aliens enfumés ayant accouché du Midnight Gospel
ou encore l'ultime fascicule du Decorum de Jonathan Hickman et Mike Huddleston, sorti hier en v.o, et qui aurait eu sa place ici, en digne héritier d'Acier Couinant, malheureusement nous n'avons plus le temps d'en causer.

jeudi 4 mars 2021

Massive Attack - Singles 90/98 (1998)

L'autre jour j'ai voulu revoir Fallen Angels (les Anges déchus) de Wong Kar Wai, qui m'avait naguère durablement déchiré la rétine. Allah revoyure, donc, c'est un mélange inédit, foutraque et électrisant, de cinéma asiatique, que je connais assez mal, sauf les Coréens, et de Terry Gilliam au moment de sa découverte enthousiaste de l'objectif grand angle, découverte  dont il ne s'est jamais vraiment remis. Une contrefaçon dégriffée et low-fi du Karmacoma de Massive Attack déploie ses volutes sur certaines scènes d'errance & divagations (=> quasiment tout le film). Et voilà pourquoi, monsieur l'inspecteur, j'ai ensuite voulu réévaluer l'oeuvre de Massive Attack, et comment, de fil en aiguille, j'ai été mis sur la piste de ceci qui m'a conduit à regarder la liste de cela. Et c'est ainsi que je me suis retrouvé à m'infliger cette purge musicale, que dis-je, ce calvaire, cette ordalie, puis à la diffuser massivement, et attackement aussi, pour oublier dans le froid népenthès de l'upload que le trip-hop a vécu. On peut enfin le couler dans l'ambre et le mettre au musée des trucs cool. 
Avec tout Le Bataclan.



Mmmh, la belle mouche à caca.
Interviewée sur goût et texture, elle nous a déclaré :
"à la première bouchée, j'ai cru que ça en était, 
à la seconde, j'ai regretté que ça n'en fut pas".
Car pour l'instant, à part la reprise rigolote de Karmacoma par Portishead Experience, le mieux de ce que j'en ai ouï, c'est encore les morceaux avant retouche inclus dans le pack, et déjà présents sur les albums d'origine. Je suis content de ne pas l'avoir acheté, mais je ne suis pas fier de tenter de m'en plaindre. 
J'aurais préféré me réjouir d'aller dépenser les sous que je recommence à gagner, si ma femme ne boit pas tout en assurance voiture et habitation. 
C’est aussi un peu bien fait pour ma gueule, parce que j’avais prévu de faire autre chose aujourd'hui que rester devant l'ordi. Ce n’est donc même pas l’univers qui me maudit, mais moi qui me parjure.

lundi 8 juin 2020

Ronit Kirchman : The Sinner Original Series Soundtrack (2017)

Je viens de finir de binge-watcher la saison 3 de The Sinner. Comme dans les deux précédentes, Bill Pullmann y incarne un inspecteur de police un peu trop porté sur l'empathie envers les suspects, comme un Bouddha qui pencherait sur tribord au moment du changement de cap de l'enquête, quand il s'avère que c'est un peu plus compliqué que ça n'en avait l'air.  En  matière d'investigation criminelle quantique, le regard de l'observateur influe sur les phénomènes observés, il n'y a pas que les spectateurs à l'apprendre à leurs dépens... 
Chaque saison est dite "anthologique" et peut se regarder indépendamment des précédentes, mais si vous démarrez la une et que Jessica ne vous fait pas rapidement couler une Biel, suspectez votre lobotomie préfrontale de vous couper de vos émotions, auxquelles vous avez pourtant droit, et n'hésitez pas à en parler à votre médecin trader, même s'il est occupé à brûler ses stocks de chloroquine au fond du jardin avec ses voisins qui toussent dans la fumée, mille putois. 
Voici ce que je m'autorisai à en penser, au temps béni des pionniers de la diffusion de la première saison, dans le cercle très privé des forums de sociopathes sérievores :

SAISON 1

Je me souviens quand The Sinner est tombé sur le tracker, c’était l’opulence, voire la surabondance, or si l’abondance rassasie, la surabondance écoeure, et on retourne alors au lit se consoler par la diète en lisant bons livres et mauvais comics, et je revois sans mélancolie ce printemps 2019 où même les uppers n’en pouvaient plus (t’es-tu toi aussi aperçu qu’un upper à l’envers est reppu ? ce que le langage est malicieux, tout de même) de donner des grands coups de souris de droite et de gauche, et de racheter des disques durs à la Fnac tous les 4 matins, c’était pas possible que ça continue à ce rythme effréné qui défrayait la chronique d’un tracker somme toute placide et muzo, et d’ailleurs ça n’a pas duré, sauf que la hype passe et que les encodes restent (et les problèmes de crop dans les screens et de bourrinage avec HandBrake, mais je préfère m’abstenir d’évoquer ces problèmes encore douloureux.)
Je crois tellement en Lui que si Bill Pullman
était une femme, je banderais.
Alors j’ai laissé pisser, me mettant Jessica Biel sur l’oreille pour la fumer plus tard.
Et puis je me souviens aussi, c’est ma femme qui m’a vait mis la puce à l’oreille la semaine dernière, « quand tu vas bosser à Orléans le week-end, au lieu de bourrer ton iPad de comics en v.o. auxquels tu n’entraves que pouic, sauf à les sélectionner en fonction de leur pauvreté lexicale comme Stray Bullets dont tu viens de t’enfiler 42 fascicules sans broncher, regarde donc sur la télé du motel un vieux Columbo en v.f. sur TMC, avec un peu de chance tu tomberas sur Martin Landau ou Leonard Nimoy dans les seconds rôles, et tu te rappelleras ainsi d’où tu viens, puisse cela te ramener à plus d’humilité ».
Ce jour-là je me hâtai d’oublier mon iPad, et il en fut comme elle l’avait dit. 
Ayant depuis lors ravalé ma morgue et épongé le tout-venant des séries incontournables, je me penche sur c’t’affaire. Mort de mon âme, au bout de trois épisodes, force est de constater que je dois me rendre à l’évidence, je suis bien en présence d’un croisement entre True Detective et Sharp Objects, avec une atmosphère pesante et pathologique, mmmh, tout ce que j'aime. L’habile et belle Jessica Biel se fait tellement de bile qu’elle coule une bielle, le lieutenant de police a l’air torve d’un ancien ami de mes parents qui virait psychopathe quand il ne prenait pas ses médocs, et j’adore comment c’est filmé, avec tous ces effets de profondeur de champ réduite qui font que c’est pour ça qu’on aime shooter au Canon 5D Mark III.Merci pour ce up.(salutation énigmatique sémantiquement suspecte, mais sans doute équivalente au « Sécurité des Placements à Long terme » évoqué ici.)

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SAISON 2

La saison 2 : l'affaire du Bégonia Maléfique.
Un must-have.
(plus tard dans la nouille)
La saison 2 me laisse sans voix, de par la complexité des personnages, l'originalité de l'histoire, le brio des acteurs, la sobriété de la mise en scène. Bill Pullman est le meilleur ambassadeur de la Bienveillance qu'on ait vu à l'écran depuis le dalaï-lama. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir du verre pilé et du unfinished business en lui, mais il ne la ramène pas avec ça.
Chapeau bas, messieurs (et mesdames).
Et en plus vous n'avez pas de papamobile !
Le pitch-repoussoir a été manifestement pondu par une pauvresse qui voulait décourager les gens bien de regarder la série, se vengeant ainsi d'une promesse non tenue d'avoir un petit rôle dans le casting, bien qu'elle en ait déroulé, du câble, et qu'elle s'avise un peu tard que les promesses n'engagent en général que ceux qui y croivent, comme me l'a appris Polanski en 76.
C'est psychanalytique en diable, mais sans ostentation lacanienne, et Bill Pullman est rayonnant de vulnérabilité. Que ça soit inscrit dans l'écriture de son personnage, et qu'il parvienne à l'incarner à ce point, c'est bluffant. Son visage est un vivant Rorschach, malicieusement évoqué au générique, irradiant pour qui sait décoder le ballet incessant des émotions à la surface de l'âme humaine quand elle est simulée par des acteurs palpant plus de $40 000 par épisode, une empathie qui ne cesse de m'émouvoir, de saison en saison, et pourtant, moi aussi j'en ai déroulé, du câble.

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SAISON 3

L'insistance masculine est un des symptômes de l'emprise.
(photo courtesy of Derek Simmonds)
Et nous voici de retour dans le présent, pour cette saison 3. Elle prend pour thème central l'emprise, qui désigne dans le langage courant le fait de serrer très fort un objet ou un être vivant pour le câliner ou pour l'immobiliser, voire l'étouffer ou l'écraser. 
En psychanalyse, la pulsion d'emprise est d'abord une pulsion non sexuelle, capable de s'unir secondairement à la pulsion sexuelle. En psychologie sociale, le terme désigne le déploiement de violences conjugales ou de manipulations mentales (sectes).
Merci wiki, bon chien d'infidèle, couché, à la niche.
Ce thème était déjà bien présent dans les saisons 1 et 2, mais là, y z'y vont pas avec le dos de la cuiller en bois. La relation de sujétion finement décrite et explorée dans cette saison 3 m'évoquant de manière beaucoup trop précise une passion mutuelle mais toxique, partagée par un garçon avec qui rien n'était vraiment possible car il était de 3 mois mon aîné et surtout avait beaucoup d'ascendant sur moi, m'interdit d'en dire quoi que ce soit d'intelligible, sinon que j'ai rompu la relation avant d'en subir des conséquences aussi graves, et/ou de perdre tous mes points sur mon permis; heureusement, ce n'est que de la télé. Heureusement aussi que Bill Pulmann, c'est un véritable Saint Laïc, et on devrait lui donner une médaille plutôt qu'un masque FFP2, bien parti pour foutre en l'air son jeu facial dès la saison 4.

[EDIT]
Comme Batman, Bill Pulmann n'a pas de blog hyper-secret sur lequel il coucherait complaisamment le récit de ses doutes et de ses errances, pas d'ami virtuel voire imaginaire auquel il avouerait être réconcilié avec ses déficiences les plus flagrantes grâce au bouddhisme, cette philosophie de Vie dont il incarne une forme soft et relativement sexy pour son âge.
Bill Pulmann ne nous bassine pas avec les Quatre Nobles Vérités, Bill Pulmann ne nous tanne pas pour que nous allions méditer au dojo en socquettes dès cinq heures chaque matin, et quand Bill Pulmann accompagne les suspects au seuil de la mort, il ignore si c'est la leur ou la sienne mais il y va quand même. Il sait intuitivement qu'il est là pour remplir sa mission de service public de la police de proximité, LUI.
Bill Pulmann ferait un président présentable, LUI. Bien qu'il soit politiquement incorrect de savoir encaisser sans rendre les coups. Jusqu'à un certain point, comme on le verra au cours de cette fichue saison 3.
De toutes façons, Bill Pulmann sait bien que question d'incarner des vertus, l'attrait vaut mieux que la réclame.

Alors après ça, s'il faut revenir à la trivialité et régler la question de la musique, j'ai bien aimé l'habillage sonore de la saison 3 mais je n'ai trouvé que la 1 dans le commerce. Il me fallait bien un prétexte pour démarrer l'article au lieu de ranger mon bureau.

vendredi 5 juin 2020

La ballade du déconfit né (2020)



A mi-chemin entre le n'importe naouak et le foutage de gueule, voici la nouvelle anthologie du cabinet des curiosités déconfinées.
Enivré par le succès de sa compilation précédente "Collapso is like collabo" (250 000 exemplaires déjà écoulés sur le marché, selon sa belle-soeur Marie-Louise Warsen, myopathe et dyscalculique), John sélectionne 32 morceaux qui ne lui avaient rien fait d'autre que du bien par où ça passe, et les aligne tels des endives endimanchées contre le mur de ses envies pressantes d'écouter des vieux machins assez zonés de nouveautés.
Grâce à sa nouvelle imprimante 3D achetée avec ses Assedic Spectacle maintenant qu'il n'a même plus envie de faire semblant de chercher du travail qui n'existe plus pour les jeunes CDD migrants de 57 ans qui ne peuvent plus rebondir dans la Réalité Réelle Ratée même avec un gros zélastique, il en extrude 50 000 ex du premier coup, juste pour voir venir, et il est salement impressionné par cette techno. 
Il commence à peine à les commercialiser devant le Super U en respectant les gestes barrière avant d'être appréhendé par les flics de la police, sous le fallacieux prétexte que la Sacem n'a rien touché alors qu'elle a tant de bouches inutiles à nourrir en ce moment, et que certaines des chansons gravées sur la galette sont franchement trop "déconfites nées", à l'instar du diamant noir, sinon vachement bronzé de l'anthologie que constitue par exemple la track #12 "Do you want my job", interprétée par Little Village, groupe qui fut jadis le prête-nom et le cache-sexe un peu trop voyant d'un talentueux joueur de slide-guitar qui avait signé la musique de Paris, Texas sous le pseudonyme de Rail Coudé et enregistré un nombre inquantifiable de disques superbes avec des musiciens cosmopolites comme Ali Farka Touré, Bill Frisell et MC Circulaire. 
Quand j'entendis pour la première fois résonner dans mon appentis le chorus cristallin de l'intro de "Do you want my job", ce fut un peu comme quand j'ouïs (sans l'avoir jamais ouï auparavant) "La Bombe humaine" de Téléphone, ce fut une expérience à la fois immanente et transcendante, sauf que là en plus Rail Coudé joue des notes si bleues qu'on jurerait entendre du gel tahiti douche obao fa tomber dans le lagon turquoise en faisant plic ploc, et que quand sa voix imitation créole mâchouillé commence à langourer, on se fait un film paradisiaque sur un atoll pas encore submergé par le réchauffement climatique et les méduses, mais quand on lit les paroles sur la e-pochette, attention à la dégringolade, car en fait le mec y dit : 
"l'air frais descend des montagnes, tandis que je me réveille et m'habille, dans le port le cargo m'attend, en provenance du pays du soleil levant, ils nous envoient leur vieux plutonium, on le décharge pour $2,40 par jour, est-ce que tu veux mon boulot ? je fais le truc, je prends l'argent, comme ça mes gosses pourront porter des Adidas, je me souviens de la douceur de l'air quand je ramenais le poisson à la maison, maintenant on achète la bouffe à l'épicerie parce que le poisson est tout pourri" 
question journée de merde au paradis de la Réalité Réelle Ratée, ce Rail Coudé en connait un rayon, c'est moi qui vous le dis. Un peu l'équivalent tropical-estival du "tube de l'hiver" du regretté Guy Bedos.



https://www.mediafire.com/file/wqm4j9ds5wfj48i/La_ballade_du_deconfit_ne.zip/file

Merci au capitaine Poignard pour sa blague sur Jean-Patraque.

samedi 11 avril 2020

Robert Mitchum : Collapso is like so (2020)

Le Ricatech PR85, seigneur invaincu
de la haute fidélité depuis plus de 50 ans.

Sur ma tombe, les préparatifs de la phase suivante de la pandémie vont bon train : on ravaude ses masques mortuaires au gros fil de pèche, on réaménage à la hâte l'abri anti-atomique Rustica® en crypte funéraire, et il faut penser aussi à emporter le radio-cassettes avec la compil qui va bien, des fois que le Doomsday soit reporté d'un jour ou deux.
Mon Ricatech PR85 ne m'a jamais lâché, mais il est aussi gourmand que moi question piles au lithium, par contre j'ai du mal à trouver des cassettes au ferrochrome, tout fout l'camp !
Au dernier moment, j'ai cherché un peu fébrilement à savoir si Yves Montand avait enregistré une cover de la complainte du Covid : "Dieu pardonne, moi pas", mais même en bootleg j'ai rien trouvé sur discogs.  Tantpistanmieux.
J'ai enchainé sans respirer 33 titres qui, à des degrés variés et pour des raisons plus ou moins évidentes, dont tout le monde se tamponnera avec soulagement, m'évoquent cette nouvelle ère dans laquelle nous sommes rentrés il y a bientôt un mois, et dont nous ne sortirons pas à Pâques, et pour la Trinité, la Trinité se tâte, mironton mirontaine, nous attendons l'allocution télévisée du boss de fin de partie.
Dans cette attente, de quoi cette somme acoustique est-elle le nom ? Anthologie de la chanson de crise sanitaire, pouvant servir à refonder une Effondrologie enfin délivrée de l'hydre de la finance internationale ? Compile palliative à passer à donf dans les Ehpads pour couvrir les protestations des résidents confinés ? Nouvelle pantalonnade pouêt-pouêt pour remercier les pompiers qui nous retirent des décombres calcinés de ces appartements mal ventilés dans lesquels nous avons voulu tester cette nouvelle génération de barbecues d'appartements qu'on a vu fleurir dans les grandes surfaces avec le retour des beaux jours ?  
Sans doute un peu de tout cela, laissons donc les archéologues de l'an 3000 faire leur boulot quand ça sera l'heure, contentons-nous des joies simples que nous offre l'instant présent de ce week-end pascal, à l'image du révérend Mitchum qui, lors d'une homélie restée célèbre dans les années 50 près de l'atoll de Bikini, recommandait de se cloitrer avec une belle-soeur, une caisse de skioui, une cartouche de chesterfield et la compile à Warsen.



https://www.mediafire.com/file/lxbuuy0697tupda/collapso_is_like_so...zip/file

lundi 31 décembre 2018

Be loved, or die trying ! volume 2 (2018)





"Soyez aimés, ou mourez en essayant" :


Après l'extase ("Soyez aimés", injonction paradoxalement assez flippante) le volume 2 se concentre sur la seconde partie de la proposition "ou mourez en essayant", sans doute plus ludique, en tout cas au moins autant que l'épisode interactif de Black Mirror de Noël, franchement pas terrible.





https://www.mediafire.com/file/xhd8fu5coxqaxva/Or_die_trying_vol_2.7z/file


jeudi 13 décembre 2018

Be loved, or die trying ! volume 1 (2018)

"Une vie humaine n’est pas non plus une performance, mais quelque chose qui grandit et cherche à atteindre la perfection. Et ce qui est parfait n’accomplit pas de performance : ce qui est parfait œuvre en état de repos. "
Stig Dagerman, "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952)"

- Oui d'accord mais une petite compile de Noël, c'est quand même sympa pour les nécessiteux.
John, ou Arsène.



- Franchement, aussi loin que je puisse me souvenir mon but ultime a toujours été de trouver l’amour, l’âme sœur et de plaire.
une AAnonyme

- Plaire ?
ou être aimée ?
c’est pas la même.
Rêver de prince pour les filles et de princesse pour les garçons est un rêve archétypal, pas besoin de lire Jung pour s’apercevoir de l’universalité du truc.
La Nature semble avoir implanté ce signal dans notre tête comme si le bonheur était le « rendez-vous » assigné à l’espèce humaine.
Force est de constater, comme disent les journalistes, que bien peu l’atteignent.
Nostrawarsen

"Nous nous percevons comme des réservoirs vides ne demandant qu’à être comblés, et l’autre devient alors cette source à laquelle nous aimerions nous abreuver. Qu’il s’agisse d’une rencontre avec un maître spirituel ou avec une maîtresse ou un amant, nous devons réaliser que cette manière de rencontrer l’autre comme s’il était source de notre plénitude est une erreur fondamentale.
Je ne dis pas que les relations doivent être évitées mais qu’elles doivent être vues pour ce qu’elles sont : des lieux possibles d’expression de l’amour mais pas des échoppes où l’on viendrait s’achalander. »
https://johnwarsen.blogspot.com/2015/12/la-course-contre-la-honte-44.html


et la deuxième couche, quand la première sera sèche :

"C’est très simple d’ouvrir le cœur, pas besoin du kamasutra. Il suffit de regarder l’autre comme une fin en soi, et non comme un moyen (pour reprendre l’expression de Kant). De le voir comme un individu, comme une totalité, au lieu de le voir comme le moyen d’obtenir quelque chose pour soi (de la reconnaissance, des sous, du plaisir…). C’est d’ailleurs pour cette raison que les nanas sont frustrées. Elle sont là comme des huîtres et c’est les mecs qui doivent les ouvrir. Dès ce moment, le mec est considéré comme un moyen (le couteau qui va ouvrir l’huître), donc ça ne risque pas de marcher. D’où la frustration. On a juste pété le bord de la coquille, mais l’huître est toujours fermée. Si l’huître pouvait voir qu’elle a en face d’elle un individu, un vrai, ça irait beaucoup mieux. Et vice-versa. Si les mecs arrêtaient de voir les nanas comme des poubelles où déverser leur frustration, ça irait mieux aussi.
Les centres énergétiques s’ouvriraient naturellement si on arrêtait de les fermer et de les verrouiller comme les coffres-forts de la Banque de France. (...) Si on regarde bien, on voit bien que tout le jeu social consiste à faire croire à l’autre qu’on est plus heureux que lui, et qu’en réalité tout le monde est très malheureux. Et pourquoi ne peut-on voir cela ? Parce qu’on ne peut regarder à la fois le monde et son nombril. Sans compter que le fait d’être l’unique anormal au monde, ou encore l’homme le plus malheureux de la terre, fait vraiment de nous quelqu’un d’exceptionnel."
La Schtroumpfette à lunettes

"Soyez aimés, ou mourez en essayant" :
Plusieurs dizaines de disques ont été audités et normalisés avec un logiciel idoine pour servir de base à cette sélection dont le volume 1 vous est ici présenté en exclusivité mondiale dans l'espoir que vous en soyez dignes. Conceptuellement, nous sommes face à la face (!) lumineuse, solaire, radieuse de la compile : "Soyez aimés". Il ne nous faudra guère plus de 76 minutes pour aborder la phase "ou mourez en essayant", sans doute plus ludique.  


samedi 1 décembre 2018

Deux doigts dans la reprise (2)

Comme un golden boy affamé sur le marché boursier, l'Art emprunte constamment pour faire fructifier son capital, et pour honorer ses dettes envers sa propre Histoire. Les artistes se prêtent et s'échangent formes, fonds, petits secrets de fabrication, clés de douze, débouche-lavabos et jusqu'à leurs femmes, avec la plus voluptueuse complaisance et sans avoir toujours l'élégance de citer leurs sources ou de rendre les femmes après usage. Il y a donc les reprises avouées et les reprises cachées. Les hommages et les emprunts. Les rapines subtiles, et celles qui le sont moins.

Au fait, j'ai oublié de te le dire, j'ai emprunté ta gratte, ta femme et ta maison,
mais tu toucheras 0.05% sur ma prochaine chanson. Merci qui ?

Ainsi de Bob Dylan, si vous voulez mon avis un fieffé détrousseur de cadavres devant l'Eternel, et encore j'ai mis 50 ans à m'en rendre compte, il fallait que j'intègre le réflexe Wiki.
Je n'ai jamais pu enquiller Dylan avant mes 40 ans, c'est à dire avant d'entraver assez d'angliche pour pouvoir capter la luxuriance de son petit Bazaar de l'épouvante poétique.
Les poètes tchattent la langue des Dieux, c'est entendu, mais souvent il faut être à moitié défoncé ou brindezingue soi-même pour s'en apercevoir, en état normal de réalité réelle ratée on se fait juste chier en les trouvant verbeux & bavards.
And last but not least, french people are blah-blah-blah.





Et quand Bob Dylan se penche sur la dépouille encore fumante vapotante de Bing Crosby pour lui dérober la mélodie de Where the Blue of the Night (Meets the Gold of the Day) et en tirer When the Deal Goes Down sur l'album Modern Times en 2006, personne n'y trouve rien à redire, à part de vagues critiques outrée qui hurlent à la tchoure sur d'obscurs blogs que personne ne consulte, et la veuve du petit fils du crooner défunt qui s'asseoit sur ses droits de reproduction pour tous pays y compris l'URSS, on peut alors parler d'un recyclage réussi... nonobsting les éloges, l’album suscite un débat sur son utilisation non créditée de chœurs et d’arrangements de chansons plus anciennes, ainsi que de nombreuses lignes tirées de l’œuvre du poète Henry Timrod du XIXe siècle. Sa veuve est impuissante à empêcher le copier/coller, elle est dans une urne depuis 1912, et le ministère du Download l'a dans le baba. dans les couloirs de la SACEM les cadres dirigeants rasent les murs, peu fiers de l'embrouille à Minnie...
A l'écoute, la chanson de Bing Crosby a été habilement remaquillée à la truelle, ses canaux jadis limpides comblés par des gravats et ses ponts outrageusement rhabillés d'accords en G7sus4 réclamant une dextérité annulaire inusitée à la main gauche, mais l'important n'est-il pas que la chanson soit bonne, surtout si tous les ayants-droits sont morts ?





Enlève tes lunettes Scarlet, on t'a reconnue.

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Stephane San Pellegrino, en digne disciple de l'indigne maitre (il faut aussi se souvenir qu'il fut longtemps membre du gang des Voleurs de Poules et bon sang ne saurait mentir) appliquera la même technique de maquillage criminel sans but lucratif dite Creative Commons Everybody (à la Ouane Eugaine) en s'inspirant plus que très fortement d'un vieux standard folk qui donne souvent l'impression d'avoir été emprunté à un ancien film des frères Couenne avec des bagnards cloonés à rayures.



Pour corser le tout, la chanson originale s'appelle "Dont' let your deal go down", coïncidence plus que troublante avec le "When the Deal Goes Down" de Dylan, y aurait-il une malédiction attachée à cette foutue expression idiomatique que les Ricains emploient à toutes les sauces BBQ ?



Graeme Allright prétend que non, pas du tout, qu'il n'a eu aucun problème en convertissant "Dont' let your deal go down" en "Ne laisse pas passer ta chance", mais cet homme qui a fait plus de cures de désintox que tout Joe Cocker réuni, tout en affichant plus de 90 printemps au compteur est-il encore crédible ?



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Enhardi par ces exemples,
Warsen tentera d'adapter
"You Will Miss Me When I Burn" 
des Soulsavers
(featuring Mark Lanigan),
mais comme le roi Dagobert,
il met sa culotte à l'envers,
et c'est l'échec.



P.S. un jeune lecteur me signale en régie que cet article est piteusement resucé et recraché d'un autre article, plus ancien parce que rédigé plus jeune, mieux argumenté et construit que celui-ci.
Je ne sais pas quoi dire, je suis un peu gêné, alors je me tais, ça nous fera des vacances.

lundi 19 novembre 2018

Deux doigts dans la reprise (1)

Je viens de percucapter que A crédit et en stéréo d'Eddy Mitchell était une adaptation plutôt enthousiaste (à défaut d'être réussie, en tout cas aux yeux des Fils à Pénible dans mon genre, mais on les emmerde) de No particular place to go de Chuck Berry.
Ça m'est venu en le sifflotant dans la cuisine, tout en donnant de petits coups de latte à divers objets qui trainaient par terre, pour leur rappeler qu'ils n'avaient rien à faire là.
A première vue, No particular place to go raconte l'équipée automobile de Chuck Berry quand il était jeune, il emmène sa copine en balade dans son véhicule à combustible fossile, ils n'ont nulle part où aller en particulier, il aimerait bien l'embrasser et plus si affinités, mais ils ne parviennent ni l'un ni l'autre à défaire leurs ceintures de sécurité, alors ils ne font rien du tout et finissent par rentrer à la maison avec une monstrueuse érection frustration, flon flon, qu'ils vont sans doute éteindre en se goinfrant de Royal Bacon® dans un MacDo, tout du moins s'ils parviennent à débloquer leurs ceintures de sécurité, la chanson ne le dit pas, ce n'est pas son boulot.
J'ai toujours décodé un sous-texte racial dans cette entêtante ritournelle, pour moi la copine de Chuck est blanche, c'est pour ça que leurs ceintures (les convenances de l'époque, dont la non-mixité) restent coincées, et qu'ils n'ont pas d'endroit où aller, et qu'ils ne parviennent à rien faire ensemble, à l'instar du jeune Alexandre dans le complexe de Portnoy de Philip Roth, et puisqu'on ne vivra jamais tous les deux, puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls, puisqu'ils sont si nombreux et que même la morale parle pour eux, alors à quoi bon se raser ?
La chanson date de 1964.
En 2017, soit 53 ans plus tard, Jordan Peele réalise une variante en pdf filmé sur le même thème, version quand même assez éloignée de l'original sur cette question toujours sensible aux USA sous Trump 1er, question qu'on ne peut laisser en pâture aux mains des fous de la gâchette qui s'invitent de plus en plus régulièrement dans le débat auquel ils n'apportent pas de nouvel argument rhétorique sinon un gros tas de cadavres encore tièdes, et quand tu es un cadavre, il importe finalement peu que tu sois Noir ou Blanc, Ouais Ouais Ouais Maintenant.
L'adaptation d'Eddy Mitchell, quant à elle, escamote subtilement la question raciale, pour se concentrer sur une critique radicale du capitalisme financier. Eddy venait de lire La société du spectacle de Guy Debord et voulait se payer le rêve américain, en épinglant ses pires travers. A l'époque où sort le quarante-cinq trous A crédit et en stéréo on pensait que le consumérisme ne s'en relèverait pas, mais finalement sa capacité à récupérer sa critique fonde son aptitude à la survie, et je crois bien que tant que l'homme blanc n'aura pas pollué la dernière rivière et abattu le dernier arbre, il n'acceptera pas l'idée que l'argent ne se mange pas, il est un peu idiot, à crédit et en stéréo.

No particular place to go 

A crédit et en stéréo

samedi 6 octobre 2018

Noah Hawley & Jeff Russo - It’s Always Blue : Songs from Legion (2018)


Après avoir survécu à la saison 2 de Légion, encore plus cryptée que la 1, à tel point que je me demande si ce n'est pas plutôt elle qui m'a regardé en se demandant pourquoi je faisais si grise mine, comme dans la blague sur l'abîme que Nietzsche avait piquée à Lovecraft, j'ai trouvé du combustible pour raviver ma légionnellose hors-saison : une collection de chansons psychédéliques (Jefferson Airplane, Cream, Talking Heads, The Dead Aznavours on Acid) orchestrées de façon déprimante, tiédasse et généralement ramollie par le créateur et le musicien attitrés de la série.

- le preview de l'album
https://jeffrusso.bandcamp.com
où on peut aussi l'acheter avec des bitecognes si on en a acheté avant avec du vrai argent.

- les endroits plus discrets où on peut se le procurer discrètement sous pli discret :
https://www.musikfestival.info/download/noah-hawley-jeff-russo-its-always-blue-songs-from-legion-2018/
ou
https://newalbumreleases.xyz/noah-hawley-its-always-blue-songs-from-legion-2018-download/
ou
https://musicriders.blogspot.com/2018/08/noah-hawley-jeff-russo-its-always-blue.html

Je pense que je vais finir par prendre un abonnement qobuz : l'offre illégale est bien trop importante (quoi qu'assez confuse depuis la disparition de WhatCD) pour parvenir à faire quelque chose d'intelligent chez soi le soir après le turbin (quand y'en a) à part downloader comme un âne en croyant défier Babylone.
Un autre problème se pose : quand les illustrateurs sonores des séries télévisées contemporaines auront recyclé l'intégralité de la production discographique des années 50 à 70, il faudra que l'équivalent américain du CNRS envoie dans le passé des groupes de maintenant pour y forger de nouveaux tubes afin que les illustrateurs sonores des séries télévisées y trouvent du nouveau grain à moudre. Avec Trump qui sabre tous les budgets scientifiques, c'est pas gagné.

samedi 6 février 2016

Sainkho Namtchylak - Like a bird or spirit, not a face (2015)




"Magnétique, la musicienne chamane téléporte ses aurores boréales et ses steppes mongoles dans le désert des Touareg. Sidérant."
http://www.telerama.fr/musiques/like-a-bird-or-spirit-not-a-face,137653.php


http://www.theguardian.com/music/2016/jan/21/sainkho-namtchylak-like-a-bird-or-spirit-not-a-face-review-mixing-the-steppe-and-the-sahara

http://www.borguez.com/uabab/sainkho-namtchylak-like-a-bird-or-spirit-not-a-face/

Un lien est caché dans un de ces articles, qui mène vers le disque.
Bon courage.

mercredi 21 octobre 2015

mardi 30 juillet 2013

Asaf Avidan & The Mojos - One Day (Wankelmut Remix)

La rengaine de l'été, on s'en lasse pas, encore un p'tit coup avant de partir dans le Montana.
J'envisage une reprise à la guitare électrique toute pourrie en prenant la voix d'un vieux du Muppet Show (one day baby we'll be old, oh baby) mais mon producteur hésite.

http://uptobox.com/vwbigkktl8jz

samedi 29 décembre 2012

Said the gramophone

Il y eut une époque lointaine où les Inrockuptibles étaient une somptueuse revue à dos carré, éditant irrégulièrement des CD bourrés de trouvailles musicales, qu'on ne pouvait recevoir que grâce à l'abonnement, et on avait alors l'impression d'entrer dans le Saint des Saints Musicaux et de faire partie des Heureux Elus du Bon Goût et de l'Elegance réunies.
Ce temps n'est plus, et il fut sans doute entièrement une fiction issue de la rencontre entre un habile marketing et des aspirations à être branché élitisme et sociétés secrètes (et un peu d'avidité sonique, c'est à dire si je décompose attrait de la nouveauté + envie d'être ému par des sons plutôt que par des gens, etc...)
Heureusement, tous les ans, le blog musical "Said the gramophone" édite sur le web une grosse compilation très éclectique, et pleine de trouvailles.


C'est grâce à Said the Gramophone que j'ai découvert Tune-Yards ou Avec pas d'casque... et que j'ai pu leur envoyer des sous.
Ils ont de l'oreille et du goût.
Bien que quand on dit ça, ça signifie souvent "ils ont bon goût puisque c'est le même que le mien".
Ma mère avait trouvé dans une copie de français d'un de ses élèves cette définition radicale de la bêtise : "un con, c'est quelqu'un qui pense pas comme moi".
Bref, cette année avec la compil du Gramophone, vais-je capter un peu de cette beauté, et de cette grâce qui sont rarement distribuées par l'amère Noël, en tout cas pas chez moi depuis que maman est morte et que je n'ai plus goût à grand-chose ?
Sur leurs 100 titres préférés par an, comme il y a du rhapeû et des chanteuses pour fille, je conserve une vingtaine de morceaux dans ma discothèque, et ça ressemble alors à s'y méprendre aux compils des Inrocks de dans l'temps, à condition de ne pas me croiser dans la glace, d'oublier qu'en 1991 on ne pouvait pas écouter de clé USB en voiture, et de m'étonner de ne pas chercher à savoir qui joue quoi (de façon à briller ensuite en société) sachant que dans les musiques sélectionnées par Gramofon et refiltrées par moi, c'est surtout l'incarnation sans cesse renouvelée de la jeunesse, de l'émotion (je bannis l'arrogance sonore, ce qui ne fut pas toujours le cas) et des mariages sonores improbables qui vont me ravir l'âme, bref c'est de la créativité, et ça n'appartient à personne sinon au génie de l'espèce humaine ©copyright Dieu, quoi...

Edit : 
Après écoute de la cuvée Gramophone 2012, je suis déçu, il y a une majorité de grognasses délurées et de hippoppe cagneux.
Je mettrai en ligne les cuvées précédentes, si ça intéresse quelqu'un.