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lundi 30 mars 2020

Frédéric Lordon : « Les connards qui nous gouvernent » (2020)

Le problème avec les grandes catastrophes — financières, nucléaires, sanitaires — c’est qu’il vaut mieux les avoir vues venir de loin. C’est-à-dire avoir pris le risque de gueuler « connards » quand tout allait bien, ou plutôt quand tout semblait aller bien — alors que le désastre grossissait dans l’ombre. L’armement, et le réarmement permanent de la finance, donc des crises financières, y compris après celle de 2007 : connards. La destruction de l’école, de l’université et de la recherche (notamment sur les coronavirus, quelle ironie) : connards. La démolition de l’hôpital public : ah oui, là, sacrés connards. Le surgissement des flacons de gel désinfectant dans les bureaux de vote quand même les personnels soignants en manquent : hors catégorie.

https://blog.mondediplo.net/les-connards-qui-nous-gouvernent

Rien que pour cet article d'un philosophe journaliste gaucho (pas l'insecticide, l'autre) qui a un blog sur le monde diplo, je suis content d'être retourné faire un tour sur ce forum de sociopathes dont je m'étais auto-banni un mois avant le confinement parce que je m'y sentais un peu asphyxié par macronnerie.

samedi 25 janvier 2020

Lovecraft Facts (7) : Toshio Saeki

Pendant les journées de plomb qui m'ont vu rédiger laborieusement  mon pensum en forme de testament spirituel sur The Lighthouse, l'illustrateur japonais Toshio Saeki se mourait. Il aurait pu dessiner haut la main le storyboard des scènes oniriques du film avec la sirène, n'eut été le tabou nippon frappant les organes génitaux d'interdiction de représentation.
En fait, Toshio Saeki nous quitta le 21 novembre 2019 à l'âge de 74 ans, mais l'annonce de son décès par sa famille n'eut lieu que le 14 janvier 2020. Une preuve supplémentaire, s'il en était encore besoin, de la fourberie asiatique.
Donc techniquement il était déjà entré puis ressorti des bardös, dont la visite ne dure que 49 jours maximum, mais ses proches avaient dissimulé son trépas, pour des raisons sans doute patrimoniales, car il doit être compliqué de revendiquer son héritage. Qui pourrait reprendre pour le faire fructifier son petit bazar de l'épouvante Ero-Guro (terme japonais contractant les mots érotisme et grotesque), un genre artistique qui semble avoir été inventé pour lui tout seul et qui voit surgir des scolopendres en plein coït, des décapitations pendant les préliminaires sexuels, des asticots dans les sushis et tout un bestiaire du malaise vagal venir s'épanouir avec la suffocante familiarité des rêves qui tournent mal ?

Attention, n'essaye pas de refaire ça chez toi !
On ne peut pas du tout le rattacher à la tradition Wasp de l'épouvante à la Lovecraft, car celui-ci faisait ceinture l'impasse sur la sexualité, mais dès qu'il était question de mêler macabre, grotesque, sexe et violence, le tout avec une ligne claire digne des plus grands de la franco-belgitude, Saeki envoyait du pâté.
Qui mieux que lui pouvait faire enfourcher le vélo sans selle de Thanatos à la gracile Eros ?
Je vous aurais bien proposé une visite du monastère, mais il y eut en l'an de grâce 2018 une Grande Purge du contenu adulte sur Tumblr, visant à débarrasser la plateforme communautaire de micro-blogging de la racaille pédopornographique et nationaliste, purge sans doute légitime dans ses aspirations bien que fomentée par des rejetons puritains et bâtards de Lovecraft auprès de laquelle celles de Staline ne furent qu'aimables séjours de cure thermale à Lamalou-les-Bains. Les  algorithmes des logiciels de reconnaissance fessiale mis à contribution pour trier le bon grain de ce qui était innommable, indicible et inmontrable chauffèrent un peu devant les images ambigües de Saeki, mais dans le doute ne s'abstinrent pas d'effacer tous les contenus suspects. 
A la suite de quoi il devint malaisé de trouver des dessins d'Ero-Guro sur Tumblr. Ou même quelque esquisse de téton ou brouillon d'appendice caudal que ce soit. C'est le problème avec l'intelligence artificielle, elle ne fait pas dans la dentelle.
J'ai déterré un certain nombre d'articles en lien avec l'étonnant disparu, et j'ai appris tout ce qu'il y avait à en savoir dans le petit portrait vidéo concocté par Tracks.
Prudence avec ces images, elles sont neurotoxiques, et tout ce que nous regardons nous envahit.

Ca non plus !
(extrait de l'émission Tracks sur Arte)


Petite nécrologie de Libération


Quelques dessins anciens


Somptueuse Interview avec poison (supplément + 3€)


Encore une biographie, assez détaillée, images inédites


Quelques images ayant survécu à la Purge


Une gallerie assez riche de 2011


Que peut-on dire de gentilde propre et de sain sur Toshio Saeki sans déshonorer sa mémoire ni sa famille ? Que quand il était petit, il a peut-être vécu dans la baie de Minamata, ce qui expliquerait bien des choses.
Et que Cornélius a édité deux de ses livres en France.
Allez en paix.


jeudi 9 janvier 2020

Lovecraft Facts (4)


Derrière un escalier suintant du web descendant à une cave à côté de laquelle le Darknet n'est qu'un aimable e-canular d'étudiant russe en master II de hacking, j'ai déniché un grimoire maudit, abominablement transcrit par un logiciel d'OCR défectueux qui caviarde hideusement le texte originel :
« De ses voyages dans les terres douteuses de l’indicible, Lovecraft n'est pas venu nous rapporter de bonnes nouvelles. Peut-être bien, nous confirme-t-il, quelque chose se dissimule, et se laisse parfois apercevoir, derrière le rideau de la réalité. Quelque chose d'ignoble, en vérité.
Il est en effet possible qu’au-delà du rayon limité de notre perception, d’autres entités existent. D’autres créatures, d’autres races, d’autres concepts et d’autres intelligences. 
Parmi ces entités, certaines nous sont probablement supérieures en intelligence et en savoir. Mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. Qu'est-ce qui nous fait penser que ces créatures, aussi différentes soient-elles de nous, manifestent en quelque façon une nature spirituelle ? Rien ne permet de supposer une transgression aux lois universelles de l'égoïsme et de la méchanceté.
Il est ridicule d'imaginer que des êtres nous attendent aux confins du cosmos, pleins de sagesse et de bienveillance, pour nous guider vers une quelconque harmonie. Pour imaginer la manière dont ils nous traiteraient si nous parvenions à entrer en contact avec eux, mieux vaut se rappeler la manière dont nous traitons ces « intelligences inférieures » que sont les les lapins et les grenouilles. Dans le meilleur des cas, elles nous servent de nourriture ; parfois aussi, souvent, nous les tuons par simple plaisir de tuer. Telle est, nous avertit Lovecraft, la véridique image de nos futurs rapports avec les « intelligences étrangères ». Peut-être certains beaux spécimens humains auront-ils l’honneur de finir sur une table à dissection ; et voilà tout.
Et rien de tout cela n’aura, une fois encore, le moindre sens. »
Extrait de: Michel Houellebecq. « H.P. Lovecraft: Contre Le Monde, Contre La Vie. »

Surprise : sur le plan métaphysique, on n'est pas loin des intuitions fondamentales de Ptiluc, pour lequel Dieu est un être "infiniment mauvais et pue-du-cul."
(il faut dire qu'il fait bien mauvais aujourd'hui et que j'aurais tendance à abonder dans son sens).
Plutôt que Lovecraft, ou Lovecraft disséqué par Houellebecq, ne vaut-il pas mieux relire Ptiluc, sans doute moins démodé dans le choix de ses adjectifs ?

"L'importance majeure des accords mineurs" - Ptiluc, 1984 


lundi 6 janvier 2020

Lovecraft Facts (3) : enfin j'en tiens un !

Lovecraft Fact #1

En relisant sa biographie, je mesure combien Lovecraft a eu une existence pathétique, qu'on ne souhaiterait à personne, bien que du coup il ait pu la dédier entièrement à la poursuite de ses cauchemars, quelle chance, cauchemars qui in fine le dévorèrent vivant, et de l'intérieur, aussi trivialement qu'ils le firent du pauvre docteur Le Scouarnec, qui avait un autre type de cauchemar (et prétendait que c'était un rêve éveillé) mais qui devait quand même vivre dans un univers sourdement contaminé par une inquiétude lovecraftienne, au moins en ce qui concerne le risque croissant d'être un jour prochain soumis à la Question par des Grands Anciens déguisés en agents de la maréchaussée.
Mais que voulez-vous, chez ces gens-là le sentiment d'impunité est renforcé par l'illusion de toute-puissance, un peu comme chez les blagueurs blogguistes, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps, et déjà tromper ma femme un quart d'heure s’avérerait le cas échéant une gageure, un challenge voire une performance sportive, parce que les réveillons ne m'ont pas fait que du bien par où ça passe, cf les articles précédents depuis que j'ai recommencé à écrire.
De toutes façons, cinquante ans, c’est le bel âge pour un homme : quand une femme lui dit oui, il est flatté, et quand elle lui dit non, il est soulagé. (David Lodge)
Lovecraft a eu une femme quelques temps, quand on lit ce qu'elle dit de lui on se dit que c'était vraiment gâcher la marchandise, quant à la tromper il eut d'abord fallu qu'il l'honore.
Bon, à la relecture, il n'y a aucun Lovecraft fact dans ce paragraphe, il va falloir travailler plus dur.
Je recommence.
Le docteur Le Scouarnec à 25 ans,
tenté par le démon de l'écriture
(allégorie)
Lovecraft Fact #1bis

Les « carnets noirs » de Joël Le Scouarnec, le chirurgien pédophile, dans Le Monde du 3 janvier.
Le journal intime du médecin, accusé d’agressions sexuelles et de viols sur mineurs et incarcéré depuis mai 2017, révèle un homme pervers et méthodique. De 1989 à 2017, il y détaille, jour après jour, les abus sur plus de 300 enfants.)
Et les enfants continuent de peupler les « carnets noirs », toujours plus, une addiction, effrayante sarabande de noms, d’adresses, ou juste une initiale, une silhouette, un fantasme, comme cette gamine qu’il n’a pas « réussi à coincer dans les toilettes » pendant une réception, cette petite invitée qu’il observe par le trou de la serrure au moment du coucher ou une gosse à la clinique dont la mère au bord du lit l’a empêché d’agir. Les odeurs corporelles, les sécrétions, les excréments − les siens comme ceux des autres − ont peu à peu envahi les pages. Il s’en délecte.
(...) A l’hôpital de Jonzac, le chirurgien ambitieux et fou de travail s’est mué en médecin effacé, courant derrière les vacations pour faire sortir du rouge le compte commun qu’il a gardé avec sa femme. « Il était un peu le sage de l’équipe, présent mais pas intégré », raconte un collègue. Le midi, Joël Le Scouarnec ne déjeune pas au self de l’établissement. Il préfère rentrer chez lui. Là, il se met nu, sa nouvelle façon d’être. Avale une boîte de conserve, penché au-dessus de l’évier. Puis télécharge des images pédopornographiques, une addiction, ses nuits y passent aussi, tant pis pour le retard à ses consultations. Ou alors, il se photographie, inlassablement, en tutu, avec une perruque à frange ou une culotte d’enfant volée au gré des occasions. Des mois durant, il ne se lave pas et s’en réjouit. Le whisky l’empêche parfois de tenir sur ses jambes.
Aaah ben voilà, tu vois quand tu veux : ces horreurs me semblent plus innommables, bien que les journalistes du Monde aient su les nommer, que celles imaginées par Lovecraft (bien que les siennes fussent quand même pittoresques, sans toutefois impliquer d'extra-terrestres qui ne se lavent pas, y'a quand même des limites). Moralité : quand il s'agit d'évoquer le bonheur, la littérature nous élève toujours plus haut que le réel (dans le réel, pas de Nirvana sans addiction) cf "Pandore au Congo", le meilleur roman que j'aie lu l'an dernier sur notre rapport intime à la fiction. Alors que question malheur, le réel l'emporte toujours, comme le docteur vient de le rappeler. C'est pourquoi les bouddhistes nomment l'univers phénoménal "Samsara", l'océan de souffrances. "Le désir de Nirvana, c'est le Samsara", ajoutent-ils souvent d'un air goguenard. On les comprend.

dimanche 5 janvier 2020

Lovecraft Facts (2)

Résumons l'article précédent, pour ceux qui n'ont pas le temps de lire, comme je l'ai lu sans en croire mes yeux au bas d'une page web France info tv :
Fans de Lovecraft faisant du barouf devant l'ambassade
irakienne des Etats-Unis où s'est réfugié Abdul Alhazred
pour qu'il écrive la saison 2 du Necronomicon.
Ne vous inquiétez pas, elle arrive.
- Lovecraft écrivait des trucs de fou qui faisaient trop peur, mais c'est parce qu'il était pas bien dans sa tête. Ca n'a pas empêché des générations d'adolescent.e.s de s'en goberger en poussant des petits cris d'orfraie, c'était chouette mais c'est fini, maintenant ils vont sur Internet où les mystères de l'univers leur sont souvent dévoilés avec moins d'élégance par Matzneff, ses incubes, ses succubes, son big Bazar et son quatuor à pétrole. Pendant ce temps, les horreurs persistent dans le Vrai Monde Réel et rendent fou l'imprudent qui se penche dessus. 
Pour s'en convaincre, relire l'article précédent au lieu de me croire sur parole, parce qu'un résumé est forcément réducteur, et qu'en plus il n'était pas très long.
En tout cas moins long que le sempiternel article de Jean-Pierre Filiu sur la partie de billard à trois bandes que se jouent les Etats-Unis, l'Iran et l'Irak.
- donc le seul truc qui ne rende pas fou, c'est de lire ou relire Lovecraft dans le noir, en alternant avec de la méditation de pleine conscience rythmée par le support audio psalmodié de Noël "les plus beaux contes de Nyarlathotep lus par Christophe André" avec le téléphone coupé (à télécharger en mp3 dans les boutiques spécialisées). Je vous fais une ordonnance pour une cure de 15 jours pour commencer, après vous pourrez recommencer à lire des blogs. 
- De toute façon, n'importe quel récit de Lovecraft ne peut rivaliser en épouvante confite avec celui du réveillon d'un malade atteint de schizophrénie.
Donc je ne vois pas bien comment je vais pouvoir inaugurer cette série de "Lovecraft Facts" annoncée, car à peine promise la voici compromise par cette collision tragique entre les prophéties de malheurs cosmiques de l'ermite cybergeek de Providence et le Réel, qui fait rien qu'à dépasser l'affliction.
Et je ne dis pas ça parce que hier soir en rentrant dans le noir le long de la Sèvre pas éclairée sur le vélo électrique de ma femme dont je maîtrisais très moyennement la vitesse je me suis gravement cassé la gueule du côté de la cale de Beautour. Pas uniquement. Disons que de flinguer un pantalon neuf à 95 euros et manquer mourir parce que j'étais parti avec pas d'casque quand le trottoir m'a foncé dessus ne m'a pas aidé à regagner la maison dans de bonnes dispositions vis-à-vis de cet enfoiré de reclus de Providence. En plus j'ai été ramassé par un petit jeune de 45 ans qui était sorti promener son chien, d'une marque qui ne m'a pas marqué mais qui ne m'a pas mordu non plus, et qui m'a pris pour un vieillard maniaque et suicidaire en insistant sur le risque de commotion cérébrale en cas de chute. Je n'ai pas osé l'entreprendre sur ce que les antidépresseurs avaient occasionné en matière de commotion cérébrale la fois où j'en ai pris, il aurait fallu que je lui fasse lire des extraits de ce blog remontant à fin 2011 et je n'avais pas internet sur moi; en plus j'ai cru pendant quatre kilomètres que j'avais bousillé la partie électrique du vélo parce que j'avais encore une petite lumière devant mais plus d'écran de contrôle, mais je pédalais très fort dans le noir restant tellement l'incident m'avait vexé, et ce n'est qu'en arrivant sous un providentiel lampadaire près du parc que j'ai vu qu'une cosse avait été arrachée du boitier mais une fois remise, ça s'est rallumé et j'ai pu finir le trajet avec l'assistance électrique, il y a vraiment un bon Dieu pour les imbéciles, ça je le lui avais dit au mec dans le noir et ça l'avait fait sourire mais pas trop fort parce que je lui ai sacrément fait peur, sans même lui faire lire une page choisie de l'appel de Cthulhu... trois jours plus tôt le guidon s'était complètement dessérré pendant le trajet de retour et j'avais fini quasiment sans contrôler ma direction, je crois qu'il va me falloir admettre mon impuissance devant le vélo électrique, que comme l'alcool, c'est un truc trop fort pour moi.
En plus, je crois avoir écrit tout ce que je m'autorisais à penser des lovecrafteries réelles et imaginaires il y a déjà un moment, et à l'époque j'avais plus d'élégance dans la désinvolture.
C'était moins besogneux.

samedi 4 janvier 2020

Lovecraft Facts (1)

Les Chuck Norris Facts, il y en a peu de drôles,
mais quand elles le sont, elles le sont.
Depuis quelques jours je caressais l'idée de m'amuser un peu en brodant autour de Lovecraft Facts, que je me complaisais à imaginer bâtis sur le modèle des Chuck Norris Facts, je relisais pas mal de trucs autour du flippé de sa race de  reclus de Providence, ça commençait à venir, et puis, fatalitas ! d'un seul coup, en surfant sur l'actu je ne caresse plus rien du tout, entre la fonte accélérée des glaces du Pôle Nord qui promet la décongélation du grand Cthulhu à aussi courte échéance que la dépréciation immobilière de mon ranch "les sabots dans l'eau" sur la côte landaise, l'Australie qui brûle kangourous et koalas dans ses centrales à charbon pour détrôner la Californie dans le championnat du monde d'incendies, Don Trump qui joue à la roulette russe belge - 6 balles dans le barillet - avec l'Iran, ce qui va certainement contribuer à détendre une météo régionale déjà souvent orageuse en fin de soirée, selon les experts du 28 minutes d'Arte que j'invite tous les soirs dans mon salon pour refréner mon appétit après les excès de foie gras à la cocaïne des deux réveillons, si vous voulez tout ça mis bout à bout, même pour les amoureux du désastre comme moi, ça fait un début d'année un peu chargé, alors c'est vrai, on va pas se fâcher pour six pneus, mais je n'ai plus trop le cœur à sourire avec une horreur littéraire délicieusement surannée, alors que l'actualité relègue Lovecraft et ses poulpeuses créatures, Lovecraft et ses luxueuses chimères de l'entre-deux guerres, Lovecraft et ses pittoresques phobies du métissage racial, un peu en seconde division de l'épouvante, allez, du balai le calmar visqueux, au rancard avec Casimir l'ami des enfants et les monstres bébêtes et obsolètes...
Ces jours-ci le vrai ami des enfants c'est le bon docteur le Scouarnec, chirurgien des viscères qui les accompagne au plus près de leur douleur surtout quand c'est lui qui la provoque par des attouchements indicibles en salle de réveil post-opératoire, et pendant ce temps-là l'anesthésiste de Stephen King peut bien aller se rhabiller.
Et hier j'ai monté un reportage sur un expert de justice en morphoanalyse de traces de sang, le gars mandaté par les flics de la police qui arrive toujours trop tard mais qui tombe à pic pour venir faire parler les taches de rebelle sur les scènes de crime, qui nous dit texto "on s'habitue jamais, surtout quand des enfants sont impliqués, et y'a toujours un cas qui dépasse un autre; dans l'abomination, l'être  humain n'a pas de limites."
L'abomination, un terme quasiment privatisé par les traducteurs de Lovecraft en leur temps.
En plus en venant au bureau ce matin sur le vélo nucléaire de ma femme que je lui ai hardiment chapardé dans le garage pendant son absence de la maison, je me suis fait engueuler par un sourd-muet devant la cantine du conservatoire, parce que je roulais sur la voie réservée aux piétons. Il en vibrait d'indignation et j'ai failli l'écraser, ce con.
Quand on se fait engueuler par un sourd-muet, l'avantage c'est que ça ne fait pas beaucoup de bruit, mais les gémissements qu'il tire de sa pauvre gorge sont quand même assez anxiogènes, sur le plan de l'horreur audiovisuelle, à mi-chemin du muet et du parlant.
Du coup, ça m'a tout coupé.
Bref, c'est pas le moment de venir me faire chier avec Lovecraft.
Putain, j'ai failli oublier Matzneff

mercredi 28 novembre 2018

Dave Gahan - Dirty Sticky Floors (2003)

Je me suis tapé tous les disques des Soulsavers avant de retomber sur cette pépite solo de Dave Gahan que j'avais précieusement extraite d'une compilation de Rock et Folk et archivée dans un format tombé en désuétude : le CD audio en AIFF non compressé
C'est dommage, parce que les mp3 rééchantillonnés ne sont sans doute pas étrangers à mes acouphènes.


The Game of Porcelaine Throne
® Francis Bacon
Waiting for the last time
For my friend to change my mind
Waiting for the last drop
Seems like a long, long time
Maybe I should go back home
I'll sit and wait right by the phone
Praying over the porcelain throne
On my dirty sticky floor
Ask me what I want
Easy, that's just more
How long will I wait for you?
Twice as long as I did before
Standing in the freezing snow
Maybe you left I just don't know
I'll soon be lying on my own
On some dirty sticky floor

Gahan a déclaré que la chanson, qui se moquait de sa dépendance à l'héroïne, "traite du côté soi-disant glamour du rock'n'roll, et se termine sur un sol sale et collant chaque nuit, des toilettes terribles dans un club ou - la plupart du temps - mon propre sol sale et collant dans ma propre salle de bain."

jeudi 11 octobre 2018

Les Charlots ‎- Caf'Conc'Charlots (1968)

Mon blog est fermé, je sais, c'est pourquoi j'antidate cet article.
Quand je vois les affreuses compiles des tubes réorchestrés des Charlots qui sortent sur amazon, je ne peux pas rester de glace.







vendredi 2 février 2018

The Ruts : The Crack (1979)






The cover picture by artist John H. Howard shows the members of the group 
seated on a large sofa, around them are some of their contemporaries 
such as Rat Scabies and Captain Sensible of The Damned (top right corner), 
Jimmy Pursey of Sham 69 (bottom right), while Peter Cook and Dudley Moore 
are standing behind Malcolm, John Peel appears to be doing something 
to a schoolgirl (in uniform) with a bar of chocolate on the left hand side, 
and it would be strictly forbidden in our post-Weinstein era.
The Crack est le premier album du groupe de rock britannique The Ruts.
Sorti en 1979, il est marqué par des influences punk et reggae. 1979, souvenez-vous, c'était déjà le post punk, avec l'irruption de ces gars pressés qui jouaient vite et bien (par opposition à la première vague punk qui jouait vite et mal).
Mais très vite, les choses s'emballent, et Malcolm Owen est retrouvé mort dans la salle de bain chez ses parents à Hayes, d'une surdose d'héroïne, le 14 juillet 1980, à 26 ans. La chanson H-eyes, la face- B de leur premier single, est justement une chanson contre l'usage de l'héroïne, et deux autres chansons, Dope for Guns et Love in Vein (lol) sont des chansons anti-drogues.


Avouez que c'est ballot.
Le potentiel du groupe à vendre de la méthadone par paquets de douze semblait énorme.

Pendant ce temps, n'étant ni punk ni reggae, mais bien un sale fils de bourgeois névrosé, John Warsen admire secrètement ce mélange inédit de punk et de reggae, qu'il convoite sans pouvoir l'atteindre dans sa pratique musicale dilettante feignante, et qu'il joue pourtant très fort sur son électrophone. Ca ne lui réussit pas plus : il est retrouvé mort dans la salle de bain de ses parents à Perros-Guirec, d'une surdose de blog, le 14 juillet 2049, à 78 ans.
L'album 


The Crack est lui retrouvé bien vivant, car nos oeuvres nous survivent, hélas, sur le blog musical Hilarante en la distopía, mais franchement je vois pas ce qu'il y a de drôle.

mardi 7 février 2017

Frank Zappa - Rat Tomago (original unedited version)

Ce matin, c'est que du bonheur :
dans l'affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy est renvoyé en procès pour financement illégal de campagne électorale.

Et Fillon s'excuse d'avoir fait des trucs légaux.
Cerise sur le gateau, Alain Soral est menacé de mort par le Mossad.
C'est pas trop tôt.

Je sais, c'est mal de se réjouir du malheur des autres, mais s'il faut attendre le bonheur des siens, on n'est pas couchés.
Frank Zappa me permet de laisser éclater ma joie.
En plus on entend Pénélope qui pousse des petits cris d'orfraie dans le fond.


dimanche 1 mars 2015

Addiction aux Smartphones vs Crétinphones



Il parait que les smartphones font des ravages, et pas que au Japon.
(pourtant c'est cool le Japon)

Mourir au Japon by BABX on Grooveshark


Il n'y a plus qu'à espérer que d'anciennes victimes de cet étrange maléfice moderne trouvent la voie de la rédemption et montent une association d’hommes et de femmes qui partagent leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun, et d'aider d’autres personnes à se rétablir de l’addiction aux smartphones, sur le modèle des toxicomanes égyptiens, pas plus cons que les autres quoi qu'en laisse penser une certaine presse d'extrême droite dont nous tairons les noms pour ne pas froisser tous ces sympathiques enculés du FN.

Pourtant, des fois, la technonologie embarquée, ça a l'air bien pratique, si l'on en croit Voutch.



Ils ne peuvent pas se droguer en relisant Castaneda ou en prenant de l'ayahuesca , comme le faisait la génération de nos parents ?


Et nous voici déjà arrivés à la fin de cet article.
Avant de nous quitter, je vous rappelle qu'il existe des téléphones normaux, peut-être plus pour très longtemps, mais que je suis très content du mien, un Crétinphone qui marche très bien, mais que j'utilise surtout pour téléphoner et recevoir des appels.

mardi 29 octobre 2013

Les embrouilles idéologiques de l’extrême droite

J'avais oublié que le Monde Diplomatique distribue gratuitement certains de ses articles.
Celui-ci évoque la figure extrêmement contestable d'Alain Soral, dont le site est plus fréquenté que celui de Télérama.
http://www.monde-diplomatique.fr/2013/10/PIEILLER/49683

lundi 28 octobre 2013

La Fnac (1954 - ?)

Fondée par des trotskystes, la Fnac a finalement tué les disquaires et pas mal de libraires,et elle est aujourd'hui menacée par le même phénomène de concentration qui l'a vue naître et croître...
J'ai retrouvé cet article bien documenté de Télérama, que je poste en hommage à mes jeunes années où c'était un acte politique d'aller acheter des disques rue de Rennes.

http://www.telerama.fr/monde/o-est-pass-e-la-fnac,93191.php

dimanche 17 février 2013

[ Repost ] Music for the Swiss Alps - 2009

http://hydrogencafe.blogspot.com/2009/06/music-for-swiss-alps.html

Le mec faisait de bons mixes ambients (à faire ricaner tous vos collègues de bureau) avant d'être plaqué par sa cop's et de freezer son blog, tel un vulgaire dommage collatéral, en frémissant d'une rage impuissante, jurant mais un peu tard qu'on ne l'y planerait plus.
Ses mixes ne sont plus en ligne, mais j'en ai déterré un à la cave, et comme il mettait une scrupulosité maniaque, à l'instar de beaucoup de bloggueurs de fond, à donner les ingrédients de sa confiture, on peut faire ici d'heureuses et mélancoliques trouvailles.


http://www.mediafire.com/?nd5ekvy1ai1jmno

vendredi 6 avril 2012

La Murge - Person/Ptiluc sans Ptiluc (1986-93)



Au fil des Zans, tout en m'enfonçant dans la nuit obscure de l'alcool comme un clou dans la fesse gauche, j'ai grabouillé des crobards pour la Murge, que Luc n'a pas repris dans l'album.
Je ne sais pas si on peut parler de bon et de moins bon dans ce qui m'apparait aujourd'hui assez loin de moi, toutes tendances confondues (à part la clope et l'ordi...), mais si je peux pas publier ici mes fonds de tiroir, je sais pas qui c'est qui va s'y coller.

 Comme j'ai réussi à redémarrer mon scanner à partir d'un disque externe sous Mac Os X.5.3, je vouas pas pourquoi je me gênerais.
Qui c'est qui commande, ici ?
Le même qui payait jadis des tournées...




jeudi 5 avril 2012

[ Repost ] La Murge - Person/Ptiluc (1993)


Problèmes :

-Si je me pirate, est-ce que je m'inculpe ?
-Pour complicité de recel d'abus de boisson ?
-Est-ce que Ptiluc va se porter partie civile ?

Ah là là, c'est compliqué, la vie.
D'autant plus que cette édition est augmentée d'inédits que Luc n'a jamais voulu dessiner...
mais ils ne seront en ligne que demain.
Dans cette attente, si l'album vous plait, je ne saurais trop vous suggérer de l'acheter, ça se trouve encore en magasin, et à l'époque de la sortie, on n'en a vendu que 7000, ce qui était un petit tirage pour l'époque, même si maintenant, ça serait un méga-succès de librairies (tant qu'il en reste)
Scans réalisés par SkandeuTravioll®

http://www.mediafire.com/?ihuvb18i5b2to7j

lundi 5 mars 2012

Les Charlots - Paulette (1967)

N'importe quel album des Bidasses en folie Charlots fera l'affaire, et il est étonnant que je n'en aie posté aucun quand j'étais plus jeune et plus tombal.
Oubli mémorable, oxymore à Venise, et derechef réparé, sauf qu'il faudrait que j'aille remettre le nez dans les morceaux tchourés sur Y m'ule, y'avait d'autres pépites, mais la mine d'or est un peu effondrée. 
J'écoutais ça un peu effaré chez mon cousin, vous savez le fils de mon oncle, et même mon père en avait acheté un vynile à la Coopérative du CNET de Lannion alors qu'il semblait tenir en haute mésestime la gaudriole populaire, mais des fois il aimait bien rigoler un coup quand même, comme quoi il ne faut pas généralliser deux gols avec deux ailes.




au vu de leur impayable fin de carrière
aux Ass's et Dicks du pestacle, 
je dirais qu'il faut savoir se retirer à temps, 
comme disait mon grand-père à ma grand-mère 
avant l'invention de la pilule, 
sinon gare aux conséquences ! 
Et maintenant que je suis là, 
moi je fais quoi ?


Les hasards de la programmation (mes posts sur ce blog sont souvent rédigés plusieurs semaines à l'avance, suite à l'affaire Seroplex) font que Gérard Rinaldi rejoint in extremis le club des membres de plein droits de "je suis une tombe".
Repose en paix, Gégé, t'as bien bossé.
Si tu vois une grande lumière dans les bardos, barre-toi en courant !

à signaler un irréductible gaulois qui propose une quasi-intégrale, dont les vinyles sont malheuseument bien usés :

https://mfp666.blogspot.com/search/label/Les%20Charlots