Il m'aura fallu attendre la saison 5 de The Expanse pour avoir l'impression de vraiment décoller (après d'agréables picotements jusqu'au milieu de la saison 2, mais c'était avant-guerre, on peut pas comparer) et pour mettre le doigt sur ce qui me choque dans ce feuilleton de SF, qui se targue de conjuguer space opera et souci de réalisme :
d'abord ils ne respectent pas les gestes barrières, et en plus ils n'ont pas de masque FFP2, comme si au XXIIIe siècle, ils avaient jugulé le Covid, ce qui m'étonnerait un peu vu la tournure que ça prend.
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| La tournure que ça prend. |
A moins que comme dans le Tenet de Christopher Nolaw ils soient montés dans un inverseur temporel pour aller péter la gueule au Chinois Maudit AVANT qu'il ait mangé un sandouitche au pangolin dans le labo P5 de Wuhan et lui faire ravaler son entropie en même temps que le gras du jambon (les pangolins fournissent un jambon toujours un peu gras, dont les Chinois sont très friands.) Mais ça me parait un peu tiré par les chauve-souris.
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| Le graphiste est parvenu à rendre à merveille l'effet Photoshop "dans l'espace, personne ne vous entend être moche". Même la pulpeuse Naomi Nagata y arbore une tronche à chier contre, c'est dire. |
Que dans The Expanse ils fassent l'amour avec des Mormons de l'espace, passe encore. Que certains personnages soient affreusement stéréotypés et joués par des sacs à patates, que l'arc narratif de la saison 4 ait été pondu par la soeur du fils à pénible, souate.
Je suis prêt à tout endurer, même les affiches promotionnelles qui semblent faire de la réclame pour les poupées articulées Big Jim ou une espèce de sous-Star Wars produit au Pakistan.
Mais ce qui m'a profondément choqué, et meurtri mon âme endeuillée de scientifique écorché vif dans la saison 5, c'est comment ils arrivent à survivre quelques poignées de secondes fatidiques dans l'espace infini du vide spatial, sans casque ni scaphandre, quand ils y sont contraints par des scénaristes farceurs soucieux de les couvrir de ridicule. Ca m'a semblé le comble de l'invraisemblance.
De mémoire, dans le disque d'aventure 33 tours de Dan Cooper "le maitre du soleil" que j'écoutais quand j'étais petit, quand tu sortais dans l'espace sans casque, ton sang commençait à bouillir, tes yeux explosaient du fait de la différence de pression atmosphérique (il y a très peu de bars dans le vide, comme disent les alcooliques abstinents) et tu mourais très rapidement; j'ai longtemps pris cette explication pseudo-scientifique pour argent comptant, avant que les sorties dans l'espace sans casque ni masque de The Expanse saison 5 (2020) m'invitent à revisiter mes présupposés.
Je me suis donc rendu en caméra caché sur un site scientifique traitant de ces questions.
https://www.futura-sciences.com/sciences/videos/survivre-espace-combinaison-ce-possible-2551/"La durée de vie d'un astronaute sans combinaison se situe donc, selon la Nasa, aux alentours de 90 secondes."
Hé ben voilà ! La science avance ! Ici, on s'instruit en se distrayant !
Bien que tout ça ne vaille pas Dan Cooper, évidemment.
Non, sans dec, cette série reste totalement faribolante sur le plan de la logique (j'ai pas dit véracité, hein !) scientifique, même l'histoire se barre en sucette et illustre bien l'impuissance des scénaristes qui commencent à pondre des conneries familiales comme un vulgaire soap. C'est d'ailleurs un signe : dès que ça commence à geindre sur la filiation, une série n'a plus rien à fournir. Ça commencé tôt pour The Expanse. Par pudeur, je ne dirai rien sur la série de livres qui en est à l'origine, sauf peut-être pour signaler que les trois premières saisons télévisuelles passent à côté pour un chef d’œuvre d'ambiguïté narrative.
RépondreSupprimerJe note que comme moi, tu es quand même allé jusqu'à la saison 5 pour en dire du mal. Quel stoïcisme ! On a fait le plus dur : la 6eme sera la dernière. Je n'ai rien dit de l'atroce sensation de claustrophobie ressentie à chaque épisode, puisque la majeure partie de l'intrigue se déroule dans des vaisseaux spatiaux où le téléspectateur se retrouve confiné avec les infortunés protagonistes, c'était déjà insupportable avant 2020, mais là on a envie d'ouvrir les portes du Rocinante et d'aspirer le vide à plein poumons.
RépondreSupprimerA quelque chose malheur est bon : j'ai dévoré la première moitié du 2312 de
Kim Stanley Robinson, qui part sur les mêmes prémisses, mais en tire une fiction plus satisfaisante pour l'esprit et la sensibilité.
En fait, non, je me suis arrêté à la quatrième saison, craignant le pire pour la suite, et comme ma fille me l'a confirmé... Être à l'intérieur d'un vaisseau peut devenir sympa, comme dans Star Trek, parfois. Au moins on ne tente pas d'y faire les mariolles avec la gravité puisqu'on s'en fiche éperdument. Ça évite comme ça d'exposer des bourdes à propos de l'accélération et de la chute libre. Oh la la, voilà que je m'embarque dans des considérations scénaristiques...
SupprimerIl faut lire les livres, bien plus agréable et bien plus passionnant.
RépondreSupprimerAh bon ? Le premier volume est un pensum abyssal écrit de façon linéaire ! Pourquoi ne pas se taper un bon vieux space op' comme Hamilton ou Brackett, c'est plus court et il s'y passe plus de choses... même si ces histoires ont 80 ans.
SupprimerVoilà le problème du space opera mis à nu par ses célibataires même : le sous-genre est ringard, vieillot, et sans doute intimement réactionnaire. The Expanse ne m'accroche que par mon besoin d'évasion de cette planète actuellement un peu souffrante (et moi-même je ne me sens pas très bien)
SupprimerBien sûr qu'il est ringard ! Ce sont de bonne vieilles histoires de l'Ouest sauvage avec des fusées !
SupprimerLes bonnes vieilles histoires de l'Ouest sauvage sont bien meilleures depuis l'invention de Gallmeister !
Supprimerhttps://gallmeister.fr/auteurs/16/dorothy-johnson
Je n'aurai qu'un mot : Hiha !
SupprimerBien sur, c'est votre avis. Je ne trouve pas que le space ops soit ringard ou réactionnaire. Mais je n'ai peut être pas les mêmes armes intellectuels que vous pour le juger si sévèrement. The Expanse n'est pas exempt de critiques, mais quel livres ou genre ne le serait pas ? Moi j'aime lire cette série, au même titre que Laurent Genefort ou que Loic Henry, et oui j'avoue, c'est ma cam et on peut remettre ma neutralité en cause.
SupprimerCe n'est pas la cata d'aimer le space opera.
SupprimerEt qui serais-je pour le juger ?
d'ailleurs mon article ne dit rien de la série,
1/pour ne pas divulgâcher,
2/ parce que des résumés factuels des contenus sont déjà disponibles partout
3/parce que ce sur quoi je m'étale, c'est sur L'IMPRESSION que me fait la série. Certains personnages sont bourrins, ou mal fichus, d'autres emportent l'adhésion (la représentante de l'ONU joué par la vieille indienne qui a au moins mon âge, le Ceinturien révolutionnaire qui sort dans l'espace sans Peur et sans Scaphandre au début de la saison en cours
4/La science-fiction offre bien des visages. J'en lis depuis 40 ans, et elle mute presque aussi vite que le Covid.
5/ Je ne sais pas raconter, juste établir des connexions bizarres.
PS : bravo pour ton blog, très éclectique !
J'ai peut être été un peu véhément, je regrette. La SF est mon genre favoris, dont le space opéra n'est qu'une petite facette. J'en lis des tonnes depuis l'enfance, je serais ravi d'en discuter à l'occasion !
SupprimerJ'aime bien trainer ici de temps à autre, on y découvre et on y apprend des choses, c'est important. Je devrais commenter plus, là je donne juste l'impression d'être un fan boy hahaha !
Bonne continuation !
J’en suis à la saison 2 alors je ne lis pas ton billet.
RépondreSupprimerCourage ! j'ai fait l'effort de ne pas spoiler, mais le plus dur est devant toi. Enfin, plutôt le plus mou. Je me comprends.
RépondreSupprimerMerci, merci, merci ! Moi qui hésitais à démarrer la saison 1, je ne vais même pas y mettre un orteil, comme un jour de Toussaint sur la plage du Pouldu. Il y a pléthore de séries à regarder (et je ne parle pas que des séries gore), et les zavizavizés de John me conviennent (dommage que seoir n'ait pas de pluriel...).
RépondreSupprimerThierry
Et comme je fais partie des ces gens bien élevés qui finissent leur assiette chez les amis, je répugne à arrêter une série en me disant que forcément, ils n'ont pas pu être si mauvais (sinon, les aurait-on produits ?), ce qui m'amène à consumer mon temps au-delà du raisonnable...
Je te suggère quand même de regarder 2 ou 3 épisodes de la saison 1 pour te faire un avis sur pièces.
RépondreSupprimerQu'appelles-tu les séries gore ? des séries avec Al Gore qui joue dedans ?
il ne faut pas hésiter à interrompre une série qui se dégrade au bout d'une, deux ou vingt-huit saisons. Ca veut dire qu'elle a été mal conçue, et que l'équipe fatigue.
L'espoir réside dans ces mini-séries qu'on voit maintenant fleurir, qui nous épargnent le risque de mal vieillir, comme "The Good Lord Bird" avec un Ethan Hawke qui mime Jeff Bridges de façon hallucinante.
Déjà retrouvé dans ma cave le lp de Dan Cooper et dans la foulée le triangle bleu , ce n'est pas si mal
RépondreSupprimerThe expanse se télécharge , mais je viens seulement de découvrir que Jack Bauer était le nouveau président des USA en remplacement de trump (non , je ne mets pas de majuscule) dans la série Designated Survivor , puis j'ai encore "le jeu de la dame" à visionner absolument
Sûr qu'après je vais regarder The Expense , j'espère être à jour avec vous pour la saison 6
Oui, tu auras bien le temps de nous rattraper.
RépondreSupprimerCa doit être sympa de regarder les 5 saisons d'affilée, à condition de ne pas être allergique au confinement spatial dans de toutes petites navettes bourrées d'holo-écrans et de colons jupitériens furibards.
Je ne savais pas du tout en démarrant la rédaction de l'article (si on peut appeler ça un article) que ça allait me déprimer au point de me faire invoquer le fantôme de Dan Cooper. Je ne me rappelle même plus qui c'est, Dan Cooper, quoi qu'avec un nom comme ça, ça peut pas être un vieux hippie à San Francisco. Je me rappelle juste du truc avec le sang bouilli.
On est impressionnable, quand même, quand on est enfant.