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| En route vers le totalitarisme cognitif. Comment résister ? |
Trump et ses séides transhumains et christo_fascistes veulent ravaler l'humanité au rang du borborygme, et rendent la littérature de SF kitsch et obsolète, un quart d'heure avant que le monde se délite en une bruine de flocons cendreux.
Autant lire Cyberpunk - Le nouveau système totalitaire, un essai d'Asma Mhalla, écrit un peu vite mais c'est synchrone avec l'urgence de notre agonie démocratique.
https://www.lemonde.fr/livres/article/2025/09/19/cyberpunk-d-asma-mhalla-la-chronique-essai-de-roger-pol-droit_6641905_3260.html ![]() |
Et si l'horreur était le sentiment le plus légitime des artistes sensibles aux exigences de l'avenir ? Hein ? |
Je préfère aussi relire la SF pessimiste et visionnaire des années 70.
Brunner avait tout vu venir.
Aux Utopiales, il y a donc des livres, leurs auteurs vivants, mais aussi des expos, des débats, et des films de cinéma. Vu mon état, proche de l'Ohio, pas étonnant que je flashe sur la projection à venir des Evadés du futur, un documentaire réalisé en 1973 pour le Service de la Recherche de l’ORTF, qui réunit six des plus importants auteurs de SF de l’époque : John Brunner, Norman Spinrad, Philip K. Dick, Théodore Sturgeon, Isaac Asimov et Robert Silverberg. Un document rare et précieux, invisible sur les écrans depuis sa première diffusion télévisuelle il y a plus de 50 ans ! C'est vrai, il y a dans ce pays une fracture numérique, mais je dispose d'un compte Inamediapro, et je peux le voir quand je veux. Je risque toutefois d'être un peu blasé, à force de m'injecter de la SF périmée.
Déjà que.
Le cinéma SF de maintenant a le même goût bizarre que les livres : bien que le Mickey 17 de Bong Joon Hoo m'ait fait rire, c'est pas vraiment de la SF, c'est un pamphlet, un film politique sur le monde d'aujourd'hui, comme Evanouis (Weapons) qui est plutôt une bonne surprise, lui qui s'inscrit ostensiblement dans la filiation des films de variétés de Maritie, Gilbert et John Carpentier (Top à the Thing, Numéro Un NewYork 1997, etc).
Le scénario et l'ambiance d'Evanouis m'évoquent aussi les nouvelles contemporaines de Maria Enriquez. Elles ne contreviennent pas au principe de Murphy de Warsen : si le Mal Absolu avait besoin de se justifier, il serait Témoin de Jéhovah.
Je préfère quand même celles de Brian Evenson, beaucoup plus tordues, mais qui sont infilmables, parce qu'il bidouille le code source du langage pour parvenir à déclencher un Bataclan littéraire avec nos neurones dans le rôle des victimes consentantes.
La SF cyberpounque à l'écran, aujourd'hui c'est plus les séries télé, Black Mirror, Upload, Mr Robot, Alien : Earth... En musique de terreur, on retiendra cette semaine le tuto de Bernard Herrmann pour composer la musique de Psychose, trouvé dans les rushes d’un reportage que j’ai monté hier sur des tailleurs de pierre.
[Ajout tardif]
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2025/11/14/utopiales-2025-diversites-en-resistance/
- les podcasts de ActuSF : les tables rondes des Utopiales



L’affiche de cette année est assez étrange - pas dans le sens dérangeant, mais plutôt l’inverse. Si tu avais une machine à remonter le temps, tu aurais pu m’y croiser il y a vingt ans.
RépondreSupprimerSi j'avais une mobylette quantique, est-ce que mon moi d'il y a 20 ans aurait trouvé quelque chose à dire à ton moi d'il y a 20 ans ? parce que quand on remonte le temps, il faut se dépouiller de tout ce qu'on accumulé psychiquement depuis.
RépondreSupprimerC'est une règle peu connue des auteurs de SF, mais avérée par tous ceux qui retournent dans le passé à la force de leur esprit.
Sans parler de ceux qui bidouillent avec le tutoriel de l'invention de Morel.
Il y a 20 ans, à toutes les Toussaint j'allais voir ma belle-mère à Albi. Et je faisais mon deuil des Utopiales. J'ai fini par faire le deuil de ma belle-mère, et maintenant je vais aux Utopiales. Mais c'est pas pareil, et j'ai perdu la foi dans les futurs incertains qu'ils nous prédisaient à l'époque. Jancovici reste le seul auteur de poids sur le marché. "L'avenir est un chien crevé sous un meuble", chantait Lavilliers dans son brûlot cyberpounque "Pouvoirs", mais c'était en 78.
Je ne suis même pas fichu de retrouver sur viméo, devenu un foutouar Bitoubi, la trace de mes vieux films de SF que j'aurais pu présenter au festival, si la complexité de l'auto-production ne m'avait pas épuisé.
Ah, si.
https://vimeo.com/37508723?fl=pl&fe=sh
Une 3D de folie. Je reconnais que j’ai en ce moment plus de plaisir à lire de la fantasy que de la SF. C’est terrible.
SupprimerL'affiche de cette année est moins moche que d'habitude, c'est normal, elle est due à une femme, qui dessine surtout des comics, dommage, tu n'en lis pas.
RépondreSupprimerAh ah ah. C’est vrai. ⦁ Hélène de Wyndhorn me faisait de l’œil mais le résumé m’a refroidi.
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