mercredi 10 octobre 2018

Frank Zappa - Suicide Chump (1978)

Je n'aime pas trop ce slogan, qui m'évoque le pire de Rémi Gaillard :
"c'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui"
Il ne faut pas opposer artificiellement comme je le faisais jadis dans l’article précédent d'avant-hier les Anciens et les Modernes, monter le bourrichon des pochettes de disques sur lesquelles on déchiffrait les paroles des chansons et descendre en flammes les clips youtube farcis de commentaires où le bon goût le dispute à l’érudition. 
Il y a aussi plein de disques sur lesquels on n’a jamais pu lire les paroles des chansons parce qu’ils ne les avaient pas mises, et grâce à internet, outil de la connaissance relativement absolue on peut aujourd’hui les trouver et commencer à les traduire pour augmenter la plasticité de son cerveau et retarder le déclin cognitif, ce qui est une façon polie d’évoquer un sujet délicat à aborder en ma présence puisqu’il s’agit de faire reculer l’âge auquel on radotera tout seul sur son blog, et que j’ai commencé il y a une bonne dizaine d’années sur celui-ci, sans parler des autres pour lesquels il y a prescription. 
Hier par hasard j’ai découvert une chanson de Frank Zappa parlant à mots couverts d’un sujet délicat à aborder en ma présence puisqu’il s’agit des gens qui ratent leur suicide, sujet traité sur le mode de la franche rigolade, quelque part entre Gotlib et Hara-Kiri (le journal). 

« Trouve-toi un pont et fais le grand saut 
Arrange-toi juste pour réussir du premier coup 
Car il n'y a rien de pire qu'un suicide raté » 
Frank Zappa, « Suicide Chump »

Un truc qu’on ne pourrait sans doute plus faire aujourd’hui, et que même avant-hier c’était franchement osé.


Grâce à internet, j’ai alors assez rapidement :

- découvert les 4 albums officiels sur lesquels la chanson apparait dans des formats variés
ainsi qu’un certain nombre d’albums pirates présentant des versions mutagènes qui dès lors commencèrent à exciter ma convoitise.

- compris que pour les paroles de pochette c’était sans doute cuit, ancien Zappatique Anonyme aujourd'hui rétabli je suis bien placé pour savoir que jamais Zappa n’inscrivait les paroles sur les pochettes de ses albums live.

- envisagé une autre approche plus transdisciplinaire (j’ai tapé « Suicide Chump lyrics » dans google) et du coup j'ai eu la traduction de la chanson en prime, ce que je n'aurais jamais eu sur la pochette du disque

- pris conscience avec effarement qu’il existait des Gardiens du Temple Zappaien qui disposaient de téraoctets de concerts pirates restaurés et mis à la disposition du public assez fouineur pour y accéder (je n’ai pris que le strict nécessaire, à savoir 27 Gigas)

- Eu la révélation tardive (il était déjà 23h40 avec ces conneries) d’une version live alternative et absolument géniale de la chanson mais dont les paroles semblaient diverger radicalement de la version officielle, bien que la frontière ait toujours été floue chez Zappa, en particulier il était question de sentir les chaussures d’un nain (I think I'll even smell Midget's shoes)



- Poursuivi comme un forcené mes investigations chez les Zappatiques pour dégoter une version intégrale de ces paroles alternatives jusqu'à ce que je les trouve



Promptement déniché chez les obsédés du signifiant l'explication sur l'odeur de chaussures du nain, puisqu'il s'agissait en fait d'Arthur "Midget" Sloatman (one of Gail's brothers) et que Adrian Belew l'a mentioned in his blog entry about joining Zappa's band. 

- Comparé l'approche classique de Zappa et l'approche moderne de Thiéfaine du suicide :  
[Erratum Corrigare] chez Zappa, il ne s’agit pas de brocarder l’aspirant à l’Annihilation, dans l'intro parlée de la version de Suicide Chump interprétée au Palladium de NYC le 1978 10 31 téléchargée sur le site des Zappatiques et consommée sur place tellement j’avais acquis ce soir-là de plasticité cérébrale, il ne parle que des gens qui prétendent vouloir commettre un suicide, et qui n’arrivent à rien faire correctement, et pourquoi est-ce que toujours ils fuckent it up, pourquoi ne peuvent-ils get it over with, et why vous appellent-ils à 4 in the morning pour vous dire combien ils ont tout raté… il se rit de l’égo pleurnichard qui proclame vouloir en finir, mais se soucie de ne pas abîmer son visage pour qu’on puisse l’identifier, et lui prodigue ce simple conseil : si c’est ça que tu veux, vas-y, fais-le.
C’est le conseil qu’on m’a donné un jour où j’en avais besoin, et ça m’a bien calmé.
L’attitude de Thiéfaine est plus ambiguë : l’Univers est ontologiquement défectueux (le monde est à l’agonie et mon pétard est enrayé) mes désirs sont condamnés à rester insatisfaits, c’est donc l’impasse existentielle totale. "Je n'ai plus rien à perdre, mais j'en veux pour ma fin".
Raison de plus pour ne pas aller le voir à son "Préretraite Tour 2018" malgré les bons moments que j'ai pu passer avec lui dans ma jeunesse.
Aah, Hubert-Félix, que n'es-tu resté poète surréaliste, et que ne me suis-je méfié des ordinateurs en renonçant à la boisson.

[Edit] 
j'ai collecté les 4 versions de la chanson dans un fichier zip :
https://www.mediafire.com/file/1773m877dnuckfo/Suicide_Chump_.zip/file
largement de quoi être dégoûté à vie.

24 commentaires:

  1. Gardiens du Temple Zappaien ?
    Où trouve-t-on ces concerts pirates restaurés et mis à la disposition du public ?
    Sinon avec un peu de retard, mais il n’y a pas de retard quand on parle d’eux, merci pour les articles sur François Béranger et Maurice Benin… et tous les autres aussi.

    Jean-Paul

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  2. http://www.zappateers.com/bb/index.php
    attention à la noyade, je ne fournis pas les bouées.

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  3. C'est Patrick Sébastien qui chante sur la vidéo ou j'ai besoin de lunettes 3D?

    "si c’est ça que tu veux, vas-y, fais-le.
    C’est le conseil qu’on m’a donné un jour où j’en avais besoin, et ça m’a bien calmé."

    J'ai un ami qui m'a appelé un jour pour me demander conseil et qui peu de temps après s'est suicidé...

    C'est un peu quite ou double ce genre de conseil non?

    Merci de ne pas m’appeler en cas de déprime sévère.

    En tout cas tous ceux qui en sont revenus (d'une NDE) ont le suicide en aversion. Il faut dire que ça produit du mauvais Karma.

    A bon entendure.

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  4. On est bien dacordure. Je me demande quel conseil tu as donné à feu ton ami.
    Oui, quand Zappa chante en studio, c'est de la soupe. Tout sonne pareil.
    Les réponses sont dans le désordre, tu t'en débrouilles.

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  5. Je n'ai pas vraiment donné de conseil je lui ai seulement dit bêtement ce qu'il voulait entendre.
    Un mec qui te demande comment t'as vécu le suicide de ton père alors que le mec a un enfant... si tu tiltes pas... si les warning ne se mettent pas à clignoter en rouge et que tu lui dit la vérité le plus honnêtement possible c'est que t'es un gros con.
    Si j'ai bien vécu le suicide de mon père je n'ai pas trop apprécié le sien.
    Le prochain qui me fait le coup risque de ne pas s'en sortir vivant.

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  6. Faire ça à quelqu'un qui a l'esprit d'escalier comme moi, c'est pas humain.

    A l'époque où il m'a appelé j'étais plutôt pour l'euthanasie. Aujourd'hui, avec la pratique, je suis plutôt contre mais j'attends avec impatience de souffrir vraiment beaucoup pour me faire un avis définitif sur la question.

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  7. "Aujourd'hui, avec la pratique, je suis plutôt contre" la pratique de quoi ?
    de l'euthanasie ? regarde comment c'est mal fichu, internet, je fais semblant de te comprendre de travers... la belle-mère de mon frère, en Belgique, était ok pour se faire euthanasier, elle est heureusement morte avant d'en recevoir l'autorisation (il faut un mois, et c'est aussi long que le temps que mettent les antidépresseurs à agir quand on est en dessous de tout) je pense que c'est une question sur laquelle on ne peut émettre qu'un avis consultatif, tant les situations divergent...

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  8. La pratique de la méditation... Parce que je pense qu'il n'est pas nécessaire d'être un bouddha omniscient faisant régulièrement du tourisme dans les bardo pour se douter que se suicider ou aider les autres à le faire c'est pas top top karmiquement. C'est pas comme changer de voiture.
    Ou alors c'est comme aller à la fourrière... quand tu vois le nombre de voitures, l'état dans laquelle elles sont, la pompe a fric que c'est... l'avortement et le suicide... les gens n'imaginent même pas. La fourrière avant d'y aller je n'imaginais pas non plus.

    J'ai fait un blablacar avec une petite dame qui fait partie d'une association pour "aider à mourir dans la dignité" ce qui consiste à se procurer des petites pilules en Belgique discretos. Y a des gens que ça rassure d'avoir la mort à porté de main. Pas besoin d'attendre l'autorisation de je sais pas qui. Je suis resté sans voix. Je pense que si je l'avais trollé IRL elle m'aurait laissé sur le bas côté de la route avec ses bonbons en prime.

    Je me garde de tout jugement moins parce que les situations divergent que parce que je n'ai pas la moindre idée de ce que ça fait de souffrir... je veux dire de vraiment souffrir. J'ai déjà vu des gens se tordre de douleur mais ce n'est pas pareil que quand c'est soi.
    L'auto-flagellation avec des orties? je veux bien essayer mais quand on choisit sa souffrance et quelle ne dure pas indéfiniment c'est pas du jeu.

    Le seul souvenir que j'ai de souffrance intense c'est un problème d'ongle incarné... Même si je ferais tout pour que ça ne recommence pas, j'en garde quand même un bon souvenir.

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    1. J'ai vu un gars choisir la petite pilule (avec la grosse piqure) plutôt que l'agonie douloureuse qu'on lui avait promise, et la veille de sa mort programmée je l'ai trouvé à manger du boeuf strogonoff de bon appétit; je me suis gardé de tout jugement (ce qu'on appelle aujourd'hui "pas top karmiquement", moi le premier) au niveau souffrance intense, j'ai un autre blog, spécialisé, je ne vais donc pas m'étendre ici.

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  9. A la fourrière j'y suis resté 5 minutes. Par conséquent je ne sais pas combien de temps les voitures y restent. Certes, Les situations divergent. Même si tout le monde finit par remonter à la surface un jour ou l'autre personne ne sait au bout de combien de temps et à quel prix. Tout n'est pas noir en enfer. Nul n'y est pour l'éternité. Mais mieux vaut ramer ici que dans les bardo. On a tellement aseptisé la mort que les gens n'en ont plus peur. Je ne dis pas qu'il faut en avoir peur. Je dis juste qu'il faut se méfier des vues à court terme, si on a le choix.

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  10. Un jour je bossais en intérim à charger des camions (ce dont je garde également un bon souvenir). Un pote vient me voir et me dit "J'ai un problème d'’hémorroïdes, tu ferais quoi à ma place? est-ce que tu rentrerais chez toi?
    Je lui ai répondu du tac au tac: "Je n'ai jamais eu ce problème. J'ignore à quel point t'as mal et à quel point tu as besoin d'argent." Comme d'hab une fois en bas de l'escalier après avoir dit une ânerie je remonte aussi tôt et je lui dit "est-ce que tu auras moins mal une fois chez toi?" N'empêche que le type est resté jusqu'à la fin de la journée.

    Cette fois c'est moi qui aurait besoin de ton avis consultatif.

    Je viens à nouveau de me faire sabrer mes commentaires sur un blog.
    J'hésite à faire une copie sur mon blog des âneries que je racontais là-bas.

    D'un côté c'est donner beaucoup trop d'importance à des blagues potaches si je les reprends sur mon blog et je n'ai pas envie de me prendre au sérieux.
    D'un autre, même si j'avais fait court et brutal, j'ai quand même un peu perdu mon temps.

    D'un troisième côté si je sais que je vais garder une copie de ce que j'écris sur mon blog cela m'obligerait à éviter de parler de problèmes d'érection sur un blog qui s'intitule "éveil et philosophie" ce qui serait beaucoup moins drôle sur mon blog, qui lui est assez sérieux.

    Bref tu ferais quoi à ma place?

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  11. Je ne serai jamais à ta place, étant à la mienne. Et je ne te connais pas IRL.
    En plus tu ne dis pas si tu désires :
    - un conseil pour ne plus te faire sabrer sur les forums
    - comment donner une sépulture décente à des commentaires que tu trouves drôles mais que tu ne peux publier sur ton blog pas drôle
    - le troisième côté j'essaie même pas de comprendre, le plein emploi a repris ses droits, j'ai passé la semaine à Tours et m'envole pour Ajaccio demain, et j'ai pas mal de trucs à faire entre deux
    mon conseil du jour sera donc :
    - crée un blog de trucs drôles, mais évite de t'y attacher. Et si tu veux vraiment discuter avec les gens, cesse de les teaser.

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  12. Si je savais ce que je désire, je ne te demanderais pas ton avis. Je ne suis même pas sur de vouloir discuter avec mes interlocuteurs.
    Pour ne pas me faire sabrer est-ce que tu me conseillerais d'éviter de traiter de débiles les autres commentaires et de malhonnête l'auteur du post ainsi que le propriétaire du blog, ainsi que d'éviter de mettre au défi le propriétaire de sabrer mon commentaire?
    Comme il s'agissait d'un happening improvisé je n'ai même pas songé à en faire une copie et dans cette performance tout n'était pas complètement débile. Je me sens un peu orphelin.
    Enfin je doute franchement que ce soit vraiment drôle. Ce n'est pas l'aspect qui m'intéresse le plus.
    Alors quoi? Il faudrait que je me creuse les ménages pour réécrire laborieusement ce que j'avais écrit avec tant de facilité en 10 minutes.
    De toute façon il aurait fallu que je le réécrive tant c'était hargneux et bâclé.
    Le hic, c'est que comme toi, je n'ai pas trop le temps. Et Si je fais une copie de ce que j'écris ailleurs j'ai peur de céder à la facilité.
    Le conseille que je me donnerais si j'étais moi, ce serait d'expérimenter sur mon blog jusqu'à trouver un équilibre qui me convienne sans trop faire suer les autres.

    Have fun à Ajaccio

    Ps, je ne comprends pas ce que tu veux dire par "cesse de les teaser"
    Serais-je trop cryptique?

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  13. Je viens d'engueuler par mail une responsable administrative d'une grande chaine de télévision régionale pour ne pas m'avoir transmis les infos qui m'auraient permis de passer sous les fourches claudine's de leur nouveau logiciel de traitement des notes de frais sans y perdre plus d'une heure hier soir, à essayer de deviner les informations manquantes pour boucler ma mission sur le plan administratif; j'y ai mis les formes, avec humour, lui démontrant par a + b ses manques, m'excusant de l'engueuler etc : tout ça parce que je cherche à être remboursé de mes frais et à ne pas être radié du planning pour mon agressivité gratuite; J'apprécie donc la façon dont tu fais les questions et les réponses dans le paragraphe précédent, et la façon dont tu montres les implications de tes débordements langagiers. Il serait donc vain de rajouter quoi que ce soit. Sinon la précision que par "teaser", j'entendais "provoquer", pardon; ce que tu prends sur le mode ludique et qui les rend fous, et ça ne date pas d'hier puisqu'ils ne peuvent jamais te rejoindre dans cette dimension punkoïde où tu veux les entrainer.
    D'un autre côté, regarde comment chez "lumières spirituelles", tu n'as pas du tout géré comme ça.
    Bon allez, tchao, faut que j'aille courir !

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  14. pensée d'après-footing : je crois que tu voudrais rire avec les autres mais tu te condamnes (jusqu'à aujourd'hui) à rire tout seul. Et en plus, ultimement, tu t'en fiches, alors que ceux que tu choques en pissant sur leurs paillassons virtuels prennent ça un peu trop au sérieux.

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    1. On ne peut pas décemment rire au dépends des autres et vouloir se marrer avec eux en même temps.
      Quand je pisse sur le paillasson virtuel d'un éditeur de spiritualité frelaté, avec le fric fric fric en arrière plan, je m'attends à ce qu'il prenne son e-réputation très au sérieux. Je voulais également tester la vitesse de réaction de la modération.

      Même si tu as remarqué que malgré toute l'inimitié que je pouvais avoir pour Daniéloup, j'ai quand même essayé de le retenir de commettre son suicide virtuel que j'ai vu venir à vitesse grand V, il m'a quand même fait rire plus d'une fois.

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  15. "m'excusant de l'engueuler" Il m'est arrivé une aventure similaire vendredi à Laval avec un adjoint à la culture sans savoir s'il avait perçu mon agacement derrière ma politesse excessive. Il m'avait posé un lapin la semaine d'avant m'obligeant à un aller-retour Tours Laval supplémentaire que je me refuse à surfacturer à mon client (du moins pas de façon transparente).
    De même je me demande si mon e-interlocuteur sent la bienveillance derrière mes accusations argumentées et je l'espère dévastatrices.

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  16. J'en ai marre de te rabâcher des évidences : dans le virtuel, personne ne sent ta bienveillance derrière ta provoc; pour ça, faut être dans le réel et avouar un langage corporel qui second-degrise ton discours.

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    1. Je sens la bienveillance dans ton rabâchage.

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    2. Certes, mais j'ignore pourquoi je m'acharne à te pointer des choses que tu sais déjà. Dans ces moments douloureux, j'ai surtout besoin de bienveillance vis-a-vis de moi-même. Comme par ailleurs je finis ma semaine à Ajaccio et que j'ai eu très beau temps, je suis entrain de rédiger un tutoriel "comment faire sécher son maillot de bain dans une salle de montage de france 3" et je suis d'assez bonne humeur.

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    3. Que je sais déjà... c'est vite dit. J'ai quand même le sentiment de sentir beaucoup de chose à travers le virtuel et je m'étonne que d'autres ne soient pas aussi sensibles.

      Petit rappel des faits: J'ai débarqué la première fois sur un forum parce qu'un type, adepte du zen rinzaï, corse de surcroit, la ramenait sans cesse sur son kensho (éveil). Une petite discussion m'a permis de comprendre d'une part qu'il ne sentait même pas la différence entre un robot et une plante qui seraient pour lui autant dépourvus de sensibilité l'un que l'autre. Et d'autre part qu'il dissociait les paramita des vertus chrétienne, son rôle étant de prêcher le dharma et pas de soigner ceux qui souffrent. Et le mec se prétend éveillé... la bonne blague.
      Et là grosse surprise, l'éditeur dont je parle plus haut, vient de publier le livre de cet adepte rinzaï racontant son éveil édifiant.

      Je ne suis pas sûr d'avoir toujours besoin "d'un langage corporel qui second-degrise" les discours pour sentir les connards. Cependant, je sais que je suis faillible et j'ai quand même besoin de tester un peu.

      "Moments douloureux"? T'as attrapé un coup de soleil en Corse toi aussi? Fais gaffe l'éveil n'est peut-être pas loin.

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    4. On est le 26 octobre. Je sors de la baignade. Je sais pas quoi te dire sur ton coté "Zorro s'en va pourfendre les faux éveillés". Je viens de passer la semaine avec une fille qui ramasse les papiers gras et les mégots sur la plage. La tâche est immense.

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    5. Il s'agit moins de pourfendre les faux éveillés que de s'éveiller à partir de ses illusions et éventuellement à partir des illusions des autres. Je trouverais encore plus vachard de s'éveiller à partir des illusions des autres sans leur dire au passage... d'où la bienveillance.

      Maintenant est-ce qu'il vaut mieux ramasser les mégots sur la plage? certainement. Mais cela n'aurait pas été possible si des connards de fumeurs ne les avaient pas balancés. Ceci dit, on ne te remercie pas.
      Enfin si, on te remercie d'avoir arrêté de balancer tes mégots.

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    6. Il y a bien longtemps j'avais lu cette distinction entre les écolos qui ramassent les papiers gras et ceux qui combattent les usines de papiers gras, mon amie a trouvé la source du samsara perpétuel puisqu'elle fume tout en ramassant les mégots, me permettant de m'éveiller à partir de son illusion tout en lui signalant sa contradiction avec bienveillance quand c'est possible, et en Corse ça l'est.

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