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jeudi 25 mai 2023

Eivind Aarset & Jan Bang - Snow Catches on Her Eyelashes (2020)

Ecouter le disque Snow Catches on Her Eyelashes, ça donne envie de savoir ce que ça veut dire, Snow Catches on Her Eyelashes. ChatGPT-3 me ronronne que ça veut dire "La neige s'accroche à ses cils".
Laisse donc Cécile en dehors de ça, s'te plait, mon GéPéTéounet.
A part ça, j'espère que c'est clair : on est dans le floconneux, au bord du grand silence ouaté en haut de la piste verte, et on n'y voit pas à 50 cm.
On a failli planter par mégarde son bâton dans le moniteur.
Heureusement que ça descend très doucement vers le Grand Rien, noyé dans le brouillard.
Cet album me revient et me hante jusqu'à ce que je le mette sur ma tombe, après ça j'espère qu'il me laissera tranquille, parce qu'il distille une ambiance furieusement discrète et sourdement mélancolique. Mention spéciale à "Before the Wedding", d'une grâce élégiaque, qui semble figée dans l'ambre mélodique qui sied plus aux enterrements qu'aux mariages, même si l'un ne va pas sans l'autre.
L'atmosphère atonale et peu propice à l'expression de la chaleur humaine s'insinue par le conduit auditif, puis répand son narcotique granité à l'intérieur de mes cellules osseuses, prétextant intervenir en tant qu'anti-inflammatoire plutôt que comme anxyolitique
On est bien dans la mouvance bruitiste (mais souvent violemment silencieuse) électro-cold et absentéiste de David Sylvian, en tout cas depuis qu'il est retourné vers l'informe et un anonymat qu'on lui souhaite bienheureux, Arve Henriksen et les joyeux lurons de jazz ambient norvégien, Nils Petter Molvær, Anders Engen, Audun Erlien, Erik Honoré, Sidsel Endresen, Georges Warsen et Hilde Norbakken, dont l'égrénage laborieux des patronymes dans votre conversation fera s'écarter les gens de vous lors d'un cocktail de vernissage de votre blog où vous aviez pourtant fourni tous les petits fours, et ils ne vous rappelleront jamais. 
Mais pour ceux qui aiment, le disque est bien, et ça valait le coup. Bien que ça n'ait kouaziman rien à vouar avec la madeleine de Proust qu'était pour moi le kouign amann de la mère Ty Coz devant l'église de Perros-Guirec, beaucoup plus chargé en beurre et en sucre, mais mes artères de jeune enfançeau pouvaient le supporter à l'époque, avant que les ligues de vertu ne contraignent la pâtissière bretonne à élaborer un kouign amann plus léger, écologiquement responsable et digestivement soutenable. 
Si Eivind Aarset & Jan Bang étaient des pâtisseries, on serait à la limite de l'impalpable, et alors adieu bourrelets disgracieux.

https://eivindaarsetjanbang.bandcamp.com/album/snow-catches-on-her-eyelashes

Le frère de Jan, c'est Big. Mais sa soeur ne s'appelle pas Gang. Ou alors, je n'y suis pour rien.

ce qu'on en pense dans le Landerneau du jazz ambient atonal moldoslovaque :

https://www.allaboutjazz.com/snow-catches-on-her-eyelashes-eivind-aarset-and-jan-bang-jazzland-recordings

D'une durée d'environ quarante-trois minutes, l'élan vers l'avant de l'album sera suffisant pour entraîner la plupart des auditeurs et les laisser rayonner de contentement à la fin. Les passionnés de la scène musicale norvégienne contemporaine trouveront ici de quoi renforcer leur dévotion et les inciter à revenir pour plus. Ceux qui sont curieux, mais qui n'ont pas encore vu la lumière, sont invités à consacrer du temps à écouter sérieusement Snow Catches on her Eyelashes; convertis sont renvoyés à la liste mentionnée précédemment. Aarset, Bang et compagnie vont de mieux en mieux, tout comme la scène norvégienne. En avant et vers le haut.

https://jazzlandrec.com/snow-catches-on-her-eyelashes-eivind-aarset-jan-bang

il existe d'autres oeuvres de Eivind Aarset chroniquées sur ce blog, il faut juste chercher un peu à sortir de sa zone de confort.

https://jesuisunetombe.blogspot.com/search?q=Eivind+Aarset+

il faut aussi que je prenne le temps d'écouter ce mystérieux Jan Bang, impliqué dans une jungle de projets irradiants de silences explosifs (pour que le Big Bang fasse du bruit, il eut fallu qu'il y ait de l'air pour le transmettre, et des oreilles pour l'ouïr)

https://punktstillefelt.bandcamp.com/album/modest-utopias

https://arjunamusic-records.bandcamp.com/album/walk-through-lightly

https://jpshilo.bandcamp.com/album/invisible-you

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2022/03/jan-bang-erik-honore-david-sylvian.html

dimanche 23 mai 2021

Henri Salvador - Intégrale 1951-1962, vol. 1 (2018)

Et pourquoi le volume 1 après le volume 2 ?
Et pourquoi pas ?

Il est plus jazzy.
Il faut dire qu'Henri avait été accompagnateur de Django Reinhardt dans les années 30.
Nous sommes maintenant au début des années 50, les arrangements orchestraux évoquent irrésistiblement le jazz hot, les chansons de Boris Vian, les films avec Martine Carol, les téléphones en bakélite, Les cars de poulice Citroën H1 "le Panier à Salade" . La voix est langoureuse, les thèmes des chansons de Henri sont l'amour toujours, et sinon aussi l'amour toujours, parce qu'on ne s'en lasse pas, elles se veulent légères et inconséquentes. Il évoque aussi les paradis de l'enfance, et ses racines créoles. Un grand nombre d'entre elles m'étaient inconnues, et ce qu'il y a d'incroyable, c'est le côté "Docteur Jerry et Mister Love" de Salvador : il peut passer du french lover au nigaud dégénéré dans le même couplet; et ça, commercialement, je ne sais pas comment ça pouvait passer. 
Fox-trot, mambo, cha-cha : on va salement se déboiter les fémurs à l'Ehpad.

Henri Salvador adorait faire l'andouille en photo (ici au studio Harcourt, 1946)

jeudi 24 décembre 2020

Dinah Washington – Unforgettable (1961)

On entend
Unforgettable, la chanson au début de Watchmen, le film, adapté à l'écran sans le consentement d'Alan Moore, l'auteur de la BD éponyme, par Zach Snyder.
Je m'en rappelle maintenant. 
Mieux que du film.
Qui n'était pas unforgettable, bien que j'aie pu m'enthousiasmer en 2009 pour sa fidélité à l'histoire originale, et une direction artistique pas trop cochonnée. L'ironie naissant du succès colossal d'un groupe super-héroïque imaginé par Moore pour en finir avec les super-héros en collant en les dépeignant comme une bande de sociopathes névrosés.
Alors que Dinah Washington, d'après sa biographie, c'était Madame Atomos, en mieux.
L'écoute du disque le confirme.
Alan Moore, qui a tellement refusé d’être associé au succès de son adaptation cinématographique, qu’il l'a qualifiée (sans l’avoir vue) de «vers régurgités». Gageons qu'il n'avait pas ouï non plus Unforgettablela chanson sans quoi il aurait été plus poli avec la dame. Nul mortel ne veut encourir la colère de Madame Atomos, ou de n'importe quelle autre chanteuse de jazz. Mon frère, qui est musicien de jazz, croit que ça lui donne le droit imprescriptible de faire des blagues pourries sur les chanteuses de jazz, et effectivement, savez-vous qu'elle est la première chose que fait une chanteuse de jazz le matin ?
Elle se rhabille et elle rentre chez elle.
Alan Moore, après avoir entendu cette blague, a publiquement regretté les couvertures de Martine pendant le confinement, et aussi les blagues de Madame Atomos, à base de chantage aux ogives nucléaires planquées au Pourrikistan.
Il a précisé que son œuvre était « un comic. Pas un film, ni un roman. Un comic. Elle a été écrite d'une certaine manière et dessinée pour être lue d'une certaine manière : dans un fauteuil, confortablement installé près du feu avec une tasse de café ». Moore a signé un contrat pour que son nom ne figure pas au générique et a cédé tous ses droits à Gibbons, comme il l'avait fait avec David Lloyd pour V pour Vendetta. En effet, il s'est totalement désintéressé des adaptations cinématographiques pouvant être faites de ses œuvres depuis La Ligue des gentlemen extraordinaires. 
Son attitude intransigeante est unforgettable, tâchons de ne pas l'oublier en écoutant ce disque de Dinah Washington, magnifique.

dimanche 6 décembre 2020

Dinah Washington - This Bitter Earth (1961)

Pour améliorer un peu la moyenne de tous les petits Warseniens en décrochage scolaire qui redoublent leur classe de maternelle funéraire & tombale (enseignement en distanciel) pour la onzième année consécutive, voici un devoir de vacances en télétravail, à rendre après les vacances de Noël

1/ écoute cette chanson.



2/ pleure à chaudes larmes. 
Si tu n'y parviens pas à la première écoute, lis les paroles.

3/ mouche ton nez. 
On n'est pas bien, là ? 
Bien au chaud dans nos alvéoles, 
avec l'amère (bitter) Dinah Washington ?

4/ écoute ce qu'en a fait Max Richter dans la bande-son de Shutter Island. 


5/ Hein ? quoi ? on ne reconnait plus rien, et en plus c'est pas Max Richter qui a fait le coup ? 
attends, je relis mes notes... ventrebleu, mes chères têtes blog_ondes, vous avez émile fois raison. "On the Nature of Daylight" a été composé et enregistré par Max Richter pour la bande-son du film Disconnect  de Henry Alex Rubin (2012), une chronique sur les moeurs modernes, dans un environnement où la technologie prend tellement d'ampleur dans la vie des individus qu'elle les éloigne les uns des autres et accroît le sentiment de solitude de chacun. 
Je vois pas du tout de quoi ça peut parler. 
D'autant plus que le petit bonhomme de Télérama ne sait pas quoi m'en donner à penser, 
puisqu'il ne l'a pas vu non plus. 

Illustration trouvée
sur le blog de Chris Walker.
Il se fait pas chier 
avec les droits d'auteur
des proverbes japonais, le mec. 
Et ce n'est qu'en 2010, soit deux ans avant, ce qui n'est pas si improbable que ça si le mec avait vu Tenet et appris à se déplacer à l'envers dans le temps, que Chris Walker mélangea (sans trop s'embarrasser ni de remords, ni de regrets, et encore moins de principes d'éthique à la con vu qu'il avait anticipé en allant se balader préalablement dans le futur qu'en 2020 tous les artistes allaient crever la dalle avec le Covid_19 et seraient occupés à bien autre chose qu'à lui chercher des poux dans la tête et des morpions dans le slip pour de sombres histoires d'ayants-droits), que Chris mélangea sans vergogne, disais-je, Dinah Washington et Max Richter,  pour créer non pas Dinax Richton mais un bien chouette morceau de la bande-son de Shutter Island, comme c'est un peu mieux expliqué ici :



Dinah Washington  :
Parfois, elle s'emmêlait les doigts grave,
mais qu'est-ce qu'elle chantait bien !
6/ explique sans faire appel à tes connaissances en complotisme comment une chanteuse de jazz née en 1924 et morte en 1963 d'une overdose de somnifères et d'alcool au sommet de sa gloire aurait pu être sauvée par Didier Raoult s'il avait réparé à temps les bougies de sa mobylette quantique.
Défense de tricher sur Wikipédia ou sur (Tépa) Trénette, le film de Christopher NoLife.

7/ question subsidiaire pour les surdoués qui ont déjà fini : apprends à bien distinguer les remords et les regrets, tant qu'il en est encore temps, car s'il n'est jamais trop tard, des fois quand même il est bien tard, comme disait Dinah Washington en reprenant du sécobarbital.

vendredi 13 novembre 2020

Ibrahim Maalouf - 40 Melodies (2020)

[EDIT]
La semaine dernière, j’étais desperately in need de grands espaces et de sous-bois feuillus, alors on a regardé Dans les forêts de Sibérie, récit maladroit et à l'appeau trop lisse, niché dans les paysages splendides du lac Baïkal.
Ibrahim Maalouf signe la musique du film, ça ne m’a pas frappé sur le moment, les harmonies au piano m’ont semblé très très quelconques, et pourtant Ibrahim il joue de la Trompette des Maures, et ça lui va bien. En tout cas mieux qu’à moi.
Mais cette semaine, en découvrant « 40 Melodies », son nouvel album, le génie musical du monsieur me saute à l'oreille, et de l'oreille au coeur, après avoir changé à la station Cerveau.



Pierre Maurette, triste rabat-joie contempteur d'omelettes du Sud-Ouest, nous a fait part de son indignation, par un courrier recommandé avec A/R, et pourtant y'avait une sacrée queue à la Poste :
le nom "trompette des Maures" est à mon avis fantaisiste. Je me demande même s'il ne faut pas chercher son origine dans le refus commercial d'associer champignons et le mot "mort".

Non mais ça va pas ? 
Ibrahim et sa trompette de vie, ça ne peut que nous changer radicalement des trompettes de la mort,  variété délectable de champignons radicalisés qu'on ne peut même pas aller ramasser en forêt sans se faire verbaliser, mais qui sont quotidiennement entonnées aux actualités télévisées, même qu'elles sont sacrément mal embouchées, mille putois !

Heureusement, Yeva Agetuya, érudit mais dyslexique mycologue,  lui a bien damé le pion, en lui rétorquant par retour du courrier, quelque part dans ce cyber-merdier :
Cependant certains pensent que le terme [Maure] pourrait avoir une origine locale, "Mahurim" signifiant occidentaux en punique pour les populations vivant à l'Ouest de Carthage, qui aurait pu donner naissance au latin Mauri.
C'est pas grave, on les embrasse quand même. La trompette des Maures d'Ibrahim Maalouf, qu'elle soit Française, Bulgare, Américaine ou Portugaise, son parfum enchantera vos plats. Sauf si vous n'aimez pas ça, évidemment.


mercredi 22 janvier 2020

Bernard Lubat - Bernard Lubat & His Mad Ducks (1971)

L'autre jour, quelqu'un a posté un album introuvable d'Yvan Dautin, et ça m'a fait très plaisir. Mais l'écouter, pour moi c'était comme mettre un coup de pied dans la porte ouverte de la boite de Pandore, qui ne pouvait que me revenir dans la figure. Car la plupart des chansons de l'album sont arrangées par Bernard Lubat, aux mélodies si particulières. 
Comment avais-je pu, en plus d'Yvan Dautin, oublier Bernard Lubat ?  Les bras m'en tombent, vous trouverez donc ci-dessous les liens pour finir l'article en kit. La colle sera livrée séparément.
L'un de ces liens contient un autre lien qui mène peut-être vers l'album. 





Mais comme tout est écrit en russe, vous aurez l'impression de jouer à la roulette éponyme avec les virus, sauf si vous êtes sur Mac, car personne ne se fait suer à écrire des virus pour Mac.
J'ignorais presque tout de la carrière de Lubat, avant de mettre le doigt dans un serveur russe, car n'oublions pas qu'Internet c'est l'effroi, mais c'est aussi l'extase.
Faut juste apprendre à doser, et s'y tenir.
"Bernard Lubat & His Mad Ducks" est plutôt rock, et même jazz-rock.
Parmi les canards fous de Bernard, on trouve Claude Engel, et Eddy Louiss, et même une certaine Annie Vassiliu dans les choeurs. Ce ne sont pas des nains de jardin.
L'écoute en est assez agréable, contrairement à d'autres commandos du rock progressif français de l'époque, qui ont plus mal vieilli. Sans doute se prenaient-ils plus au sérieux.  J'avoue que je l'ignore : je n'y étais pas. Mais tout ici transpire les joies simples de s'amuser entre amis, et ça leur suffit. Ils ne cherchent pas à envahir le Pénibilistan par la Face Nord.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lubat

http://nightofthelivingvinyl.blogspot.com/2011/02/bernard-lubat-and-his-mad-ducks.html

http://www.rockandrollarchives.net/2018/02/bernard-lubat-and-his-mad-ducks-bernard.html

le lien maudit, il est là :
https://cloud.mail.ru/public/BE5X/snx1ULNTP

lundi 14 janvier 2019

Colin Stetson - All This I Do For Glory (2017)

Je regarde parfois des films d'horreur modernes (plutôt que classiques), parce que j'ai besoin de nouveaux héros pour me nettoyer la tête de toute cette merde de gilets jaunes, de ma carrière épisodique de jeune CDD de 56 ans, du mariage de Houellebecq, et de l'effondrement à très court terme de notre civilisation en bout de course, malgré la pertinence et l'intemporalité du message de Jésus-Christ. Qui malheureusement s'adresse à des hommes, et non à la bande de singes que nous sommes restés, et pour qui ce message est illisible. Les films d'horreur, j’y cherche les racines du Mal et les clés de sa légitimité, et pour l’instant, bernique. C’est une routine rassurante pour moi, de ne trouver aucun responsable crédible à la malignité du monde, pourtant d'envergure. Dans Watch out, recommandé par ces foies jaunes de Télérama, c’est la frustration sexuelle qui pousse un gamin de 12 ans et demi grandi trop vite à se transformer en Génie du Mal et à trucider tout le quartier après avoir été éconduit par sa baby sitter. Distrayant mais peu crédible.




Dans Killing Ground, suggéré par le même article de Télérama, j'assiste à une variation appuyée et éprouvante du Délivrance de John Boorman, qui met en scène toute une famille d'innocents campeurs plus un bébé et une ado, qui en sortent en piteux état, voire qui s'en sortent pas.
Là, le mal provient sans équivoque de 2 tarés de l’outback australien, qui ressemblent comme des frères à ceux qu'on trouve en Loire Atlantique quand ils sont de basse extraction et alcoolisés, et qu'en plus Nantes a perdu. Des malfaisants de bas étage. Bien raccords avec ces trois racines du mal que sont l'avidité, la colère et l’ignorance, selon le bouddhisme.
Au final un beau portrait de femme « peut-on devenir résiliente en se faisant cyrulniquer ? » un peu pénible à suivre toutefois.
https://www.telerama.fr/cinema/watch-out-et-killing-ground-comedie-sanglante-et-angoisse-aux-antipodes,n5419225.php


Après ça, je passe carrément Allah vitesse supérieure avec Super Dark Times : une bande d’adolescents se met dans un pétrin très grave car le décès accidentel de l’un d’eux au cours d’une rixe stupide engendre un parcours santé s'enfonçant résolument vers une horreur de moins en moins dicible, tout sonne atrocement juste jusqu’à la résolution du mystère qui ne résout rien, l’un des protagonistes s’était juste transformé en dément assoiffé de sang à l'issue du premier décès accidentel, sans aucune justification des scénaristes vraiment payés à rien foutre pour trouver une cause crédible à ce déchainement de folie et de mort. Dommage, la première moitié est vraiment un calvaire très réussi pour nos chères têtes blondes, la mise en scène et les acteurs déboitent.
D’un autre côté, si le Mal Absolu avait besoin de se justifier, il serait Témoin de Jéhovah.
Cette pure gratuité du geste de xx me permet de saisir l’artificialité de la situation, et partant, de ne pas trop en souffrir.



Et mon dernier blind-test, qui date de hier après midi : Hérédité, dans lequel j’entrai abusé par des commentaires internet élogieux sur un site américain que je croyais digne de foi, pour me retrouver face à un tout petit Polanski période Rosemary’s Baby.
Evidemment si j'avais lu le billet d'ilaosé, j'aurais pu m'en passer; ils ont une certaine autorité spirituelle dans le domaine des films de trouille.
Et le stylisme, les décors et l'interprétation sont particulièrement soignés, bien que Gabriel Byrne en soit réduit à jouer les utilités. Une jeune actrice incarne la petite soeur malchanceuse de cette famille maudite avec juste ce qu'il faut de difformité naturelle pour suggérer la monstruosité sans la placarder partout, j'ai quand même passé un bon moment tirant vers les mid-70's, malgré le final grand-guignol. Le meilleur de ce film de peur
c'est sans doute sa musique, parce qu'on ne la voit pas. Elle est dark et obsédante à souhait, comme le genre l'exige, mais le générique de fin m'accroche l'oreillle : ce son de saxophone distordu, polyphonique et hurlant comme un Philip Glass sous acide est inimitable, et je l'ai déjà entendu. Mais où ?

http://exystence.net/blog/2018/06/08/colin-stetson-hereditary-original-motion-picture-soundtrack-2018/

Mon iTunes a plus de mémoire que moi, il s'agit de Colin Stetson, repéré il y a 8 ans sur un best-of de blog musical canadien qui s'est depuis abimé dans le rap et la variétoche, tant pis, il en faut.
D'après son wiki, ce type est un malade, mais rien qu'à écouter la bande-son de Hereditary, on s'en serait douté. Il n'a pas son pareil pour imiter le feulement d'un chat piégé dans un four à micro-ondes allumé, ou pour invoquer des entités sonores inconnues sauf de Lovecraft, Cthulhu ait son âme.
Et Colin Stetson, il a déjà fait plein d'albums ravagés chez Constellation Records, la bande de Godspiid You Black Emperor, je vous en mets un là
https://colinstetson.bandcamp.com/
sachant que toute sa discographie est hantée et déjantée.
Les fins connaisseurs semblent dire que New History Warfare Vol.2: Judges est un sommet de son oeuvre.
Quand on accède à la vidéo-ci-dessous par un simple clic, on comprend qu'il est dans la même démarche absolutiste qu'un Guillaume Perret vis-à-vis de son instrument.
On comprend que les gars d'Hérédité, ils soient allés le chercher. S'il existe une musique qui soit possédée du démon, c'est bien la sienne.




Finalement les moments où « ça » (l’épouvante) fonctionne bien dans ces films soi-disant de terreur, c’est quand le malheur s’abat de façon purement accidentelle sur de pauvres gens qui ne l’ont pas mérité. Ou quand ils sont broyés par une causalité qui les dépasse, et qui dépasse aussi le spectateur, comme dans Resolution.
Mais dès que la malveillance est attribuable à des humains où à des démons de plus ou moins bas étage, plutôt qu'à un destin aveugle et/ou à la loi de cause à effet, on bascule vite du tragique dans le grotesque.
Ca marche vraiment dix fois mieux quand on ne comprend pas pourquoi le Mal s'abat.
La prochaine fois que ça me prend, je me lance dans « The haunting of hill house »
https://www.telerama.fr/series-tv/the-haunting-of-hill-house,-la-serie-horrifique-de-netflix-hantee-par-le-deuil,n5845033.php
J’en ai regardé deux épisodes chouettement épouvantables (comme dans une recettes de nouilles au gruyère réussie où l’on met plus de gruyère que de nouilles, dans haunting l’effet horrifique vient de la proportion de deuil et de vies foirées, largement supérieur aux ingrédients de terreur pure et à un folklore difficilement renouvelable de fantômes, de démons etc...)
Heureusement que j’ai aussi regardé la saison 2 de The Deuce, aux enjeux dramatiques plus consistants que la 1
et la saison 1 de Kidding, avec Jim Carrey, vraiment très réussie, et constamment surprenante.
Mine de rien je vous fais gagner un précieux temps de visionnage.

vendredi 28 décembre 2018

The Cinematic Orchestra - To Believe (2016)

The Cinematic Orchestra : en voilà des qui, à l'instar de nos égéries disparues, n'ont jamais fini de nous décevoir par leur absence persistante.
En même temps leur silence est des plus classieux; en effet, le silence qui suit The Cinematic Orchestra c'est toujours du Cinematic Orchestra.
Leur dernier album remonte à 17 ans.
Le prochain, on ne sait pas, le monde retient son souffle.

http://pingpong.fr/2016/10/21/the-cinematic-orchestra-to-believe-single-ninja-tune/

vendredi 7 décembre 2018

Ibrahim Maalouf - Diasporas (2007)

les filles m'ont offert une jolie plaque émaillée
pour mettre sur la porte de mon bureau
Oubliez tout ce que vous avez entendu sur Ibrahim Maalouf.
On s'en fout qu'il ait embrassé (ou non) une gamine à qui il donnait des cours. Ce qui est autrement plus grave, c'est que je l'aie oublié l'autre jour dans mon énumération de trompettistes de jazz français.
Un ami imaginaire à moi que j'ai ajouterait sans doute "Quand je parlais de consolation, et c'est pourquoi je t'ai envoyé le lien des têtes raides éructant Stig Dagerman, l'as tu lu, lanturlu ? je crois que je pensais à plus vaste, mais c'est pas grave, ptêt que toi itou, mon idée, enfin c'est pas la mienne puisqu'elle est partagée, c'est qu'avant de juger untel ou une pour des actes immoraux ou juste lascifs, il serait bon de s'interroger sur la poutre qu'on a dans le sien et de qui ou quoi l'y a plantée, pasque sinon, on retombe obligé sur l'idée que le mal est inhérent à l'humain, qui nous éloigne de la paix qu'on voudrait tant a ce propos(..)"
et alors je commencerais par lui répondre ceci :"des fois je sens bien que DSK, par rapport à moi c’est Saint François d’assise par terre dans ces cas là surtout ne pas épiloguer juste constater et laisser passer le camion de porcelaine de Saxe mineure devant la maison sans rien casser" puis j'ajouterais un dessin que j'avais fait à 8 ans presque et demi et récemment retrouvé dans un placard, juste des mecs avec des poutres plein les yeux, c'est con que j'ai pas l'original ça sortait mieux en couleurs, j'avais fait ça au pastel mais autant tenter de retourner en '88 réclamer le dessin au petit J.R avant qu'il soit père de famille à Dallas...



et l'autre jour j’écrivais à une autre amie imaginaire que j'ai, «  j'ai résilié mon abonnement au malheur, depuis que je refuse les consolations, je veux le vrai truc, si je l'ai pas, tant pis, mais je vais pas chialer pour des ersatz, ni pour les conséquences de mes excès. J’ai le droit d’être triste, éventuellement déçu, surtout déçu de la façon dont je m’y suis pris, d’ailleurs, mais je ne suis pas déprimé. Le désir, c’est un désir de vie, pas de mort. La mort, ça m’a passé. » et c’était beau comme une tartine tombée du coté du Nutella sur une route en travaux, et personne n’a voulu la lécher après ça, tu penses bien, Nutella et gravillons c’est lourd à digérer.
Je pourrais lancer une chaine youtube rien qu'avec mes monologues du vagin, mais franchement, comme l’inspiration est revenue me visiter sur ma tombe suite à ma faim de non-recevoir, j’ai pu une main de libre.
Et c'est pour ça que j'écoute Ibrahim Maalouf, une sacrée consolation à ma perte du besoin de consolation.

"Le premier volet de ce triptyque a été conçu entre 2003 et 2007. Suite à la découverte de l’univers unique de la chanteuse Lhasa de Sela, et après avoir collaboré avec elle sur un album et sur scène, Ibrahim prend conscience que le son de sa trompette peut tout à fait évoluer dans un environnement qui lui ressemble plus que simplement la musique classique, le jazz ou la musique arabe seuls. Peu à peu, au fil des années se construit un son qu’il peaufine petit à petit en studio entre Montréal, New York, Beyrouth et Paris. À l’époque, c’était le musicien et producteur Vincent Ségal qui avait présenté Ibrahim à Lhasa, et on retrouve logiquement Vincent en featuring sur le dernier morceau et bonus de cet album. Ibrahim avait exposé ici pour la première fois ses compositions et son univers. Immédiatement salué par la critique, cet album fait effet boule de neige et les concerts s’enchainent, ce sera la toute première tournée du groupe d’Ibrahim."


https://www.mediafire.com/file/oc1y3cx09ktfxrw/IM_D.zip/file

mardi 27 novembre 2018

Eric Le Lann et Paul Lay - Thanks a Million (2018)

Je viens d'être classé par un récent sondage de robots spammeurs dans le peloton de tête des Français qui bougent
(encore),
(les doigts),
(sur leur clavier),
ce qui fait de moi un sérieux outsider de l'immobilisme hexagonal sur lequel il faudra compter quand l'heure sera venue de filer les clés du camion aux gilets jaunes, bonnets rouges et autres ceintures marron.
Tout ça parce que je viens de lire un article dans le Monde sur un trompettiste de jazz français qui rend hommage à Louis Armstrong, Armstrong qui a bercé mon enfance trop près du mur en allant sur la Lune en jouant de la trompette tout en gagnant le Tour de France au nom de la discrimination positive, mais c'était avant l'ère #Metoo, et rien que de revoir la pochette sanguinolente de The Good Book me fait venir les larmes aux yeux, et ça ne peut pas venir juste de la police de caractères gothique, c'était vraiment un négro très spiritual.
A l'écoute, ce blanc-bac d'Eric Le Lann a un phrasé fruité et long en bouche, surtout si on compare sa version de Saint James Infirmary à celle de Mark Lanegan dans la bande-son de American Gods.





Comme je suis un peu mécréant en matière de djazz et que je me complais aisément dans cette médiocrité crasse, contrairement à d'autres domaines de ma vie dans lesquels je me vautre douloureusement dans la fange de l'ignorance, je repense au seul trompettiste français que je connaisse (à part mon frère qui est batteur et Guillaume Perret qui joue du saxo), Erik Truffaz, qui me semble avoir un phrasé moins sec, moins incisif, en tout cas quand il joue avec Manu Delago, mais que c'est au moins aussi splendide et bouleversifiant, en tout cas quand je l'écoute ça me fait des zigouigouis à l'âme comme quand j'écoutais la voix d'Armstrong quand j'étais petit, et qu'en plus je me disais qu'on pouvait le manger tellement il était en chocolat parce que je n'avais jamais vu de Noir à Perros-Guirec et même aujourd'hui il n'y en a pas beaucoup.



Sinon, hier après-midi, sur le mur de l’espace convivialité - coin café de la grande entreprise d’audiovisuel public dans laquelle je travaille toute la semaine, était affichée cette blague digne de Natacha Polony :

- NOTRE MONDE D’ AUJOURD'HUI -


Il a neigé toute la nuit.

Voilà ma matinée !
08:00 : je fais un bonhomme de neige. 
08:10 : une féministe passe et me demande pourquoi je n’ai pas fait une bonne femme de neige ! ? 
08:15 : alors je fais aussi une bonne femme de neige. 
08:17 : la nounou des voisins râle parce qu’elle trouve la poitrine de la bonne femme de neige trop voluptueuse. 
08:20 : le couple d’homos du quartier grommelle que ça aurait pu être deux bonshommes de neige !? 
08:25 : les végétariens du N°12 rouspètent à cause de la carotte qui sert de nez au bonhomme. 
Les légumes sont de la nourriture et ne doivent pas servir à ça ! 
08:28 : on me traite de raciste car le couple est blanc. 
08:31 : les musulmans de l’autre coté de la rue veulent que je mette un foulard à ma bonne femme de neige ! ?? 
08:40 : quelqu’un appelle la police qui vient voir ce qui se passe !
08:42 : on me dit qu’il faut que j’enlève le manche à balai que tient le bonhomme de neige, car il pourrait être utilisé comme une arme mortelle ! ?? 
Les choses empirent quand je marmonne :
« Ouais; surtout si vous l’avez dans le …. !! » 
08:45 : l’équipe de TV locale s’amène. Ils me demandent si je connais la différence entre un bonhomme de neige et une bonne femme de neige ! 
Je réponds: « oui; les boules ! » 
On me traite de sexiste ! 
08:52 : mon téléphone portable est saisi, contrôlé et je suis embarqué au commissariat ! 
09:00: Je passe au journal TV ; on me suspecte d’être un terroriste profitant du mauvais temps pour troubler l’ordre public ! 
09:10 : on me demande si j’ai des complices ! 
09:29 : un groupe djihadiste inconnu revendique l’action. 


Morale : il n’y a pas de morale à cette histoire   

C’est juste la France de Bofs dans laquelle nous vivons aujourd’hui ! 

Je suppose que cette blague est déjà sur vos murs facebook depuis quelques jours, mais vous savez, vivant à la campagne, je ne reçois ni facebook ni twitter, ni aucun réseau social de mes fesses hormis les blogs de mon cru - il faut savoir faire des sacrifices pour préserver sa qualité de vie.
Dont acte.

vendredi 23 novembre 2018

Charles Lloyd & The Marvels + Lucinda Williams - Vanished Gardens (2018)

Entendu sur le disque :
"Même si tu voulais pleurer, tu pourrais pas".
C'est pourtant pas faute d'essayer !
Mais l'émotion c'est comme la bandaison papa ça n'se commande pas  (Brassens, "Fernande").
Flûte à six Schtroumpfs, je ne voulais pas écrire un nouvel article ici, j'étais parti à en rédiger un sur mon autre blurg.
Mais j'ai commencé à écouter Vanished Gardens, le disque.
Faut jamais faire ça, quand on a un blog musical. Vaut mieux se crever les tympans et tout rédiger au pif, à partir de chroniques de Télérama et des Inrocks rédigées en langue des signes, découpées dans le journal des sourds et des malembouchés par un malcomprenant aux doigts gourds et recopiées en braille par un aveugle parkinsonien, et enquiller les uploads dans la colonne de droite, enlève pas tes lunettes et goûte comme ça sent bon, t'occupe pas des signaux et remets du charbon, c'est autant de temps de gagné pour faire autre chose.
La première fois que j'ai entendu Lucinda Williams, c'était sur la bande-son de Crazy Heart, un film de coboyes qui m'a beaucoup touché dans lequel ce vieux filou de Jeff Bridges incarne un chanteur de country de troisième zone complètement au bout du rouleau, genre Tom Waits s'il n'avait pas rencontré Kathleen Brennan en '78.
Plus tard, le réalisateur de Crazy Heart tournera Hostiles, un western avec de vrais Indiens mais la bande originale sera signée Max Richter, qui est à Tom Waits ce que Eric Zemmour est au Dalaï-lama : pas grand chose.



En tout cas, Lucinda Williams chantait avec une belle énergie dans la bande-son de Crazy Heart :
"Tu m'as pris ma joie / et je ne te veux plus / tu n'avais pas le droit / de me prendre ma joie / et je veux la récupérer" sur une rythmique hard-blues pas piquée des canetons, mais il faut bien deux ou trois potes guitaristes manchots pour faire sonner ça comme il faut.
Et je m'étais dit que parmi toute la bande de radasses qui font des reprises de Tom Waits au lieu de finir le repassage et de préparer le dîner pendant que je redonne un zeste de cohérence au chaos culturel ambiant, c'était bien la seule qui jouissait d'une légitimité naturelle à reprendre le vieux Tom, avec une voix et un tempérament ça comme.
Le vieux Tom qu'on se tape pendant tout un segment du dernier Netflix des frères Coen, et que par moments on dirait du Lucky Luke, et à d'autres moments c'est juste un brouillon. Un peu comme sur mon blog, quoi. Je dois avoir un frère qui sommeille en moi, s'il se réveille j'espère qu'il ne voudra pas se digivolver en fille comme les soeurs Wachowsky, sinon ça va devenir compliqué.
Et v'là-t'y pas que je la retrouve ici, Lucinda Williams, à fricoter avec un saxophoniste de 80 balais qui a l'air d'avoir fait plein de choses géniales dans sa vie, et puis comme par hasard, parmi tout ce que la ville produit de sportif et de sain qui vient taper le carton, y'a ce vieux briscard de Bill Frisell... le guitariste qui mène tellement de projets en parallèle qu'il croit que sa femme est une face B... (rires enregistrés plutot faiblards)
...passé l'intro au saxo de We've Come Too Far to Turn Around, on sent poindre à partir de zéro minute cinquante cinq secondes dans l'arrière-gorge de Lucinda Williams une de ces putains de protest-songs dont les Zaméricains ont le secret

Nous avons regardé dans les yeux du mal
Nous avons dansé lentement avec le diable
Nous nous sommes assis à sa table
Et partagé avec lui au festin
Nous avons avalé le liquide de ses mensonges
Toléré celui que nous méprisons
Été égaré par son déguisement
Trompé par ses croyances

(je vous laisse imaginer comment ça finit)



le lien vers l'album et tout ce qu'on peut dire d'intelligent dessus

il est en écoute ici


jeudi 22 novembre 2018

Ulf Wakenius & Eric Wakenius – Father and Son (2017)

Et voilà.
C'est déjà le premier anniversaire d'un article assez réussi dans le genre pipeau vaporeux
https://jesuisunetombe.blogspot.com/2017/11/manna-51-1998.html
qui m'a rapporté $ 4576,57 sur le second marché grâce aux Google Ads habilement dissimulées dedans.
J'aimerais bien pouvoir écrire à nouveau des articles comme ça
d'un autre côté c'est quand même beaucoup de travail et de fatigue nerveuse pour pas grand-chose
et quand je commence à ne plus mettre de ponctuation ni de majuscules en début de phrase c'est pas bon signe
nan mais là c'est juste pour vous faire montrer
c'est pas encore la crise de mid-50's pour l'ours bipolaire
je venais vous dire que parmi les cyberquintaux de disques empruntés à la médiathèque l'an dernier sans forcément les avoir rendus dans les délais, je suis tombé sur ce "Father and Son" enregistré par Wakenius Père et Fils
et faut croire que le Saint-Esprit était au mix, parce que ça sonne divinement
comme du John MacLaughlin qui jouerait des mélodies sensibles au commun des mortels
Ulf (le père) vient du jazz et Eric (le fils) du rock, ensemble ils créent une musique d'une puissance et d'une délicatesse incroyables
et surtout bouleversante
c'est sûr que c'est pas à moi que ça arriverait
de sortir un disque comme ça avec mon père
enfin je viens de télécharger la partition de "la dernière séance"
pour pouvoir la lui jouer à Noël en version nu-metal
mais n'en disons pas plus
ça serait gâché



mardi 2 octobre 2018

John Scofield : Country For Old Men (2016)

Alors ça, c'est pas banal.
Au moment même où sort le film d'Audiard (le fils de son père) "les frères Sisters" (qui n'est pas comme je l'ai cru un temps le biopic tant attendu des frères Wachowsky qui sont devenus des soeurs, à tel point qu'on pourrait les appeler les Soeurs Brothers), je découvre que John Scofield a sorti un album qui ressemble comme un faux frère à ceux que commet Bill Frisell, puisque ce sont là deux jazzmen qui s'amusent à faire des incursions dans la musique populaire américaine, à tel point qu'on pourrait les appeler les frères Brothers, d'ailleurs je les ai vus tous deux en concert le même soir dans la même salle, mais ils ont juré ne pas se connaitre, sans doute du fait que l'acoustique était douteuse et que c'était vaguement barbifiant comme concert.
Et en lisant "les frères Sisters", le roman, j'aurais juré que c'était un scénario pour les frères Couenne, alors que c'est Audiard qui s'en est emparé, et Scofield a intitulé son album d'après un autre film des frères Couenne, alors si c'est pas une preuve, je sais pas de quoi, et je sais pas ce que c'est d'autre non plus.

https://www.allaboutjazz.com/country-for-old-men-john-scofield-impulse-review-by-john-kelman.php

http://jazzsolooconleche.blogspot.com/2016/09/john-scofield-country-for-old-man-2016.html


mardi 25 septembre 2018

Bill Frisell : East/West (2005)

Comme beaucoup d'autres jazzmen, Bill Frisell se compromet dans une constellation de projets, de collaborations, et sa discographie tiendrait à peine dans une discothèque de taille normale. J'ai mis longtemps à devenir sensible à sa technique de guitare ramollo et faussement naïve, et il me faut souvent quelques années pour me familiariser avec un de ses disques, en faisant du repassage dans la buanderie tandis qu'à l'étage, me femme sirote du Chardonnay devant Nagui.
East/West me semblait bercer mon coeur d'une langueur monotone, c'était des standards américains repassés à la moulinette trio de jazz guitare / basse / batterie, et puis au fil du temps j'ai compris qu'il s'agissait de tout à fait autre chose que ce que je croyais en percevoir.

Comme le disait Thierry Jousse en 1997 dans les Inrocks :
"Parmi les grands guitaristes d'aujourd'hui, Bill Frisell est à coup sûr un des plus immédiatement reconnaissables. Une sorte de bénédiction pour l'amateur non averti assuré de briller en société dans le moindre blind test dans lequel Frisell figure. Un son un peu traînant, mélancolique, vibratile, dont chaque note est prolongée par des harmoniques profondes qui vous emmènent bien au-delà de l'impact immédiat. Une sonorité qui traverse les apparences pour atteindre à une profondeur de temps inédite et difficile à localiser. Bien qu'habitant Seattle, Bill Frisell est l'anti-musicien grunge, tant son raffinement inactuel sonne en porte-à-faux avec toutes les saturations et autres distorsions dont certains firent ces dernières années un signe de reconnaissance. S'il fallait absolument définir Frisell, on pourrait dire qu'il est l'enfant naturel de Jim Hall (avec lequel il a d'ailleurs étudié) pour la discrétion et le sens de la construction mélodique, et de Ry Cooder, pour son penchant vers la poésie contemplative et son enracinement dans les profondeurs américaines qu'il s'est d'ailleurs ingénié, depuis quelques albums, à mettre en lumière."

https://www.allaboutjazz.com/east-west-bill-frisell-nonesuch-records-review-by-john-kelman.php

http://www.mediafire.com/file/oodceudd40db8rx/East_West.zip/file



Attention à ne pas confondre le East/West de Bill Frisell avec celui de Richard Pinhas.
Ca n'a rien à voir.

vendredi 26 janvier 2018

Arthur H : « L'imaginaire français est devenu américain »

Quand je penche la tête comme ça,
j'ai l'air fucking true.
Aujourd'hui sort le nouvel album d'Arthur H.
J'ai un peu décroché de sa carrière depuis quelques années.
Il est loin l'enthousiasme délétère et prosélytre de rouge que je manifestais lors de ses premiers disques.
L'homme me plait, même si sa musique ne me séduit pas toujours.
M'enfin, il a le droit d'avoir beaucoup changé aussi.
Même en bien.
En général, quand on change en bien, on fait des disques plus chiants.
Simple observation.
Extrait de l'interview du Point :
Comment voyez-vous le mouvement de libération de la parole des femmes ?
La grossièreté masculine est absolument intolérable. Le fait de manquer de respect à une femme est inadmissible. Énormément d'hommes sont très immatures, ne savent pas gérer leurs désirs et sont agressifs. L'accusation et la dénonciation peuvent paraître un stade nécessaire pour sortir du vieux monde. Moi, je suis un peu utopiste. Je trouve que le respect mutuel et total va de soi. Le débat sera vraiment intéressant quand il n'y aura plus de victimes et de coupables, et seulement des gens responsables. Cela m'intéresse de construire les rapports du futur dans le respect mais aussi dans l'altérité. Ce que j'aime dans ma compagne, c'est qu'elle fonctionne de manière totalement différente de moi.

Nouvel album, Téléréma se pâme, et Warsen spamme.
C'est ma femme qui m'en a parlé.
Ma femme, écouter Arthur H ?
Putain, v'là autre chose.
Il va falloir cogner plus fort.


dimanche 21 janvier 2018

The Thing With Five Eyes - Noirabesque (2018)

Alors voilà.
Pour lire du Stephen King dans le noir (ou à défaut du Alan Moore, mais c'est pas la même exigence littérale) en se touchant le Rémi, je n'ai rien trouvé de mieux que 'Noirabesque' (Svart Lava 003), le dernier The Thing With Five Eyes.
D'ailleurs, on me signale en régie que The Thing With Five Eyes est le phénix de Jason Kohnen issu de ses précédents projets «darkjazz» démontés : le Kilimanjaro Darkjazz Ensemble et le Mount Fuji Doomjazz Corporation.
Vous voici préviendus.
Faudra pas venir me pleurnicher dans les basques après parce que ça fait trop peur.




dimanche 28 mai 2017

The Heliocentrics - A World Of Masks (2017)




Une profonde mélancolie s'exhale du dernier disque des Héliocentristes, sans doute imputable au départ de François Bayrou de la formation qu'il avait créée de ses mains pleines de doigts, à l'heure où les sirènes du changement l'appellent à de plus hautes fonctions au ministère de la Justesse.
Anyway, on entend ici quelque chose comme le croisement de Asian Dub Foundation sous lithium et du Kilimanjaro Darkjazz Ensemble décaféiné, puis recaféiné.
Et moi qui croyais que The Heliocentrics étaient la section rythmique de Mulatu Astakte, pour avoir acheté un disque où ils jouaient ensemble, sans avoir porté attention aux notes de pochette.
Sot que j'étais, malgré mon diplome en psychopathologie de téléchargement illégal.
Comme quoi, les études ça ne fait pas tout.
Y'en a qui disent que c'est de l'acide jazz.
Délétère et psychédélique.
Moi je dis rien, j'écoute et j'apprécie.


dimanche 1 janvier 2017

Virta - On the Run (2016)

Un jeune lecteur me signale de l'existence de Virta.
Je lui brûle la politesse, son article ne paraitra que dans le journal de demain.




https://virta.bandcamp.com

Ca déménage sans lumbago.

vendredi 30 décembre 2016

Sinikka Langeland – The Magical Forest (2016)

La forêt magique rassemble le quintette norvégien-finnois-suédois Sinikka Langeland avec les chanteurs du Trio Mediӕval.
C'est un concept inspiré: le Trio Mediӕval, avec leur affinité pour la musique folk et leur mélange vocal unique, s'adaptent idéalement au monde sonore de Sinikka, à la fois archaïque, intemporel et contemporain. Les membres du quintette Trygve Seim, Arve Henriksen, Anders Jormin et Markku Ouanskari sont parmi les joueurs les plus frappants d'origine en Scandinavie aujourd'hui. Tous les chefs de bande à part entière, ils ont mis leurs énergies musicales concertées au service des concepts de Sinikka Langeland pendant une décennie et plus: le quintette est apparu à la fois sur Starflowers (enregistré en 2006) et sur The Land That Is Not (2010) et Seim Et Ounaskari, en outre, a joué sur Le ciel à moitié terminé (enregistré en 2013, publié en 2015). Les premières versions avec le quintette ont également été des explorations de poésie chantée, mettant des textes de Hans Børli, Edith Södergran et Olav Håkonson Hauge. Cette fois, Sinikka Langeland, joueur de kantele et auteur / compositeur de vers de la «forêt des Finnois» de l'Est de la Norvège, regarde des textes beaucoup plus anciens dans un nouveau cycle de chansons construites sur des mythes et des légendes ... «C'est inspirant, dit Sinikka,« de trouver des traces et des fragments d'idées sur l'arbre du monde, axe mundi, dans Finnskogen. J'ai transformé ces histoires parallèles en chansons qui sont encerclées par des passages instrumentaux et des improvisations par les musiciens. »Elle cite le philosophe historien-philosophe Mircea Eliade:« Chaque microcosme, chaque région habité, a un centre, un lieu sacré par dessus tout." Les chansons ici, commençant par le réglage de Sinikka d'un texte traditionnel de chanson de rune, "Puun Loitsu (prière à la déesse d'arbre)", célèbrent l'esprit de place. Langeland est basée à Finnskogen depuis 1992 et les sons de la forêt et de l'histoire profonde de la région font partie intégrante de son travail. Dans ses notes à The Magical Forest, elle écrit que "Finnskogen peut être considérée comme la partie occidentale d'une ceinture culturelle qui s'étend vers l'est à travers la Finlande, la Russie et la Sibérie tout le chemin vers le Japon". Communs à cette voie chamanique sont les chants et les rituels de chasse, comme celui que Langeland illumine sur «Kamui».

source : ECM + Google Trad + paracétamol + opium (20 mg toutes les 2 heures)