Dans le paysage peu encombré du rock parodique du début des années 80, Raoul Petite fut une excellente surprise, surtout en concert.
Mais plusieurs tendances s'affrontaient au sein du groupe : il y avait des zappatistes, des gotlibiens, mais aussi des RockFMeux. Sur scène, les premiers avaient le dessus, mais en studio, cruelos déceptioning, les derniers l'emportaient, et peu de chansons comportaient un thème ou un traitement digne d'être signalés aux zygomatiques, hormis sur le premier album "c'est sur si t'assures c'est pas dur", dont la production platounette ne rendait guère hommage à l'énergie du collectif.
Quinze ans plus tard, je travaillai un moment aux côtés de l'ingénieur du son qui avait produit leur premier album studio, et je compris pourquoi c'était difficile de concilier les antagonismes qui bridaient le rendu global du groupe. Le mec en question c'était pareil, un ramassis de déterminismes mal accordés, certains brillants, d'autres complètement cata.
Par acquit de conscience, je m'enfilai toute la discographie de Raoul, mais peu de pièces emportèrent mon adhésion, excepté deux ou trois morceaux sur "Dans ton kulte", dont cet excellent Georges Cloné, où il y a bien 1 thème, 1 traitement, et 1 résultat.