Magnifique réédition d'un album de post-rock lunaire à nul autre pareil, agrémenté d'inédits de l'époque et d'un concert de 1999 du groupe islandais qui a fait beaucoup pour l'acceptation des acouphènes chez les vieux adorateurs de Pink Floyd.
On s'y immerge dans des harmonies célestes délicatement noisy, on y tutoie des anges qui chantent en une langue inventée par le chanteur et proche du yaourt nordique, au point que ce disque est dans mon top 5 des meilleures musiques d'attente au téléphone quand on appelle Dieu en PCV.
Le kinésithérapeute ne veut plus me voir. Il dit que je n'ai qu'à marcher vers mon destin, et que la rééducation se finira toute seule. Il en a peut-être marre que je lui mime Jésus-Christ sur une croix gammée, pour lui montrer comment je me remuscle la voute plantaire. Vais-je pour autant ouvrir un nouveau blog, comme à chaque fois qu'on m'enlève une béquille ?Non. Car voici venu le temps des rires et des chants dans l'ile aux enfants c'est tous les jours le printemps de l'enregistrement de ma version personnelle du port d'Amsterdam de Brel. Qui est un peu foirée. Mais c'est la mienne.
2 heures d’écriture (fin janvier) + 1 heure d’enregistrement (trois mois plus tard, soit hier après midi, pendant que mon Surmoi et ma femme regardaient ailleurs) + trois heures de mix, ce matin, mais il est à reprendre. Car des fois Logic X ne répond qu’à lui-même, et en plus ça sonne occupé. Je ne sais pas ce qu’en pense mon surmoi, et s’il me donnerait des coups de pieds au cul pour que je bosse un peu. En tout cas ça, comme ça c’est fait, c’est soldé. Je marche vers mon destin, sans trainer le boulet de cette parodie avortée, puisque je l'ai déposée ici.
Les rimes en sont paresseuses, et l'interprétation désincarnée. Et j'ai collé dessus une vidéo réalisée pendant Confinement_3, quand je ne parlais qu'à mes télécommandes. Mais le cerveau refuse de suivre deux sources asynchrones, et de lire des sous-titres qui n'ont rien à voir avec la chanson. Il se lasse, puis retourne à la base.
En clair, on n'y croit pas.
On sent bien que j'ai enregistré ça après deux enterrements, et que le cœur ne pouvant pomper qu'une quantité limitée de sang, il n'y est pas...
Tant pis.
Et encore, cette semaine j'ai échappé à la crémation du voisin d'en face, j'étais en vadrouille, purée, lui qu'était si gentil, mais Alzheimer + cancer du poumon, c'était difficilement surmontable comme handicap, alors j'espère que y'a d'la miséricorde dans l'air, parce que question justice divine, je la vois pas trop.
Je suis un peu comme la nounou de ma fille, qui avait perdu et abjuré sa foi chrétienne après que la moitié de ses sœurs soient venues mourir chez elle (après avoir pris un ticket à l'accueil, dans l'ordre et le calme, mais quand même...)
Bien sûr, tout cela ne vaut pas un clair de Lune à Maubeuge, ou encore Soleil enculé par Arlt (il doit avoir un gros Surmoi)
On me demande en régie pourquoi j'ai fait une chanson sur mon pied cassé, et pas sur mon mélanome, qui aurait pu s'appeler aussi Soleil Enculé, même si c'était déjà pris. Merci pour ces questions que je n'avais pas anticipées mais qui tombent très bien. Disons que me casser la figure sur le port de Pornic m'a appris à regarder où je mettais les pieds, ce qui est trivial mais utile, un peu comme dans la blague qui n'en est pas une, rapportée par Philip Kapleau dans les trois piliers du zen :
Un jour, un homme du peuple dit au maitre du zen Ikkyu : Maitre, vous plairait-il d’écrire pour moi quelques maximes de la plus haute sagesse ? Ikkyu prit immédiatement son pinceau et écrivit le mot « Attention ».
- C'est tout ? demanda l’homme. N’ajouterez-vous pas quelque chose ? Ikkyu écrivit alors deux fois de suite : « Attention. Attention. »
Irrité, l’homme lui dit :
- Je ne vois vraiment pas beaucoup de profondeur ou de subtilité dans ce que vous venez d’écrire.
Alors Ikkyu écrivit le même mot trois fois de suite : « Attention. Attention. Attention. » L’homme, presque en colère, demanda :
- Que signifie ce mot, en fin de compte ? Et Ikkyu répondit gentiment :
- Attention signifie attention.
Pas de quoi chanter la Traviata, ni se passer les paupières à la crème de chester avec une tringle à rideau de fer, mais si j'attendais qu'un événement mérite quelque chose pour être saisi du démon de la parodie, j'attendrais longtemps. Alors que concernant le mélanome, il faut être malin et demi pour lui consacrer une chanson une fois que tu es sorti de son viseur, et je ne me le sens pas. Mon oncologue m'a promis que notre prochain rendez-vous serait le dernier, je suis ravi qu'elle aussi me laisse tomber.
Je suis convaincu que ces bestioles ont la mémoire longue, donc je ferme ma bouche (je lui ai quand même consacré quelques articles sur mon blog de boloss, et c'est tout ce qu'il méritait; nonobstant le fait que j'ai quand même passé 40 ans à chanter "crème solaire, enculée ! " donc c'était quand même pas non plus totalement immérité, comme châtiment (c'est le retour de la justice divine par la petite porte : celle de derrière) et le mélanome, j'en suis quand même autant responsable que du pied cassé.
Pas coupable, hein, responsable. Je fais bien la différence, maintenant qu'il est un peu tard pour y changer quoi que ce soit.
Bon, je n'avais pas réfléchi aux implications de tout ça, je me félicite que ton épicerie du sens commun soit rouverte. Merci aussi les champignons, j'ai hâte d'y retourner, bien que ça ne soit pas de tout repos. Quelqu'un qui en a pris pas mal me suggère plutôt une retraite vipassana chez goenka.
(accompagnés des cendres de leurs parents uniquement, ou à la limite de celles de Peter Principle),
voici un disque de reprises très rondement mené, précédé de notre publi-reportage à base de notes de pochette :
Reprises : hommage, détournement ou sarabande en bas de l'escalier ?
Les albums de reprises sont de nos jours peut-être encore plus en vogue qu'ils ne l'ont jamais été. Souvent, il faut bien le dire, l'exercice se révèle un peu vain, particulièrement lorsqu'il s'agit de l'hommage du fan exprimant son allégeance ou du détournement d'oeuvres rendues à ce point méconnaissables que l'on en vient à se demander pourquoi et comment elles ont bien pu marquer un public ou une époque.
Cet album, composé de reprises du cultissime Tuxedomoon – groupe californien en exil perpétuel depuis le début des années 80 - emprunte une troisième voie, celle du jeu des références que nous baptiserons donc, très logiquement, celle de la sarabande en bas de l'escalier. Le fan averti se perdra en un lieu improbable, sorte de cathédrale gothique où les gargouilles s'adressent des clins d'oeil; d'autres y reconnaîtront les sonorités d'une mélopée lointaine, une part de la bande son des années 80 résonnant aux oreilles d'aujourd'hui. Cette approche n'est pas exclusive de l'hommage (certains des artistes participant à cette compilation sont effectivement des fans de Tuxedomoon) ou du détournement (la reprise de "Queen Christina" par Simon Fisher Turner en est un brillant exemple) mais son aspect ludique l'apparente à un manifeste dada qui fait penser aux origines de Tuxedomoon.
La maison vous recommande chaudement la version de Seeding the Clouds concoctée par Lefdup, Lefdup & Lefdup. Lefdup c'est comme les frères Brothers, sauf Fanny qu'est leur soeur. J'en avais rencontré un aux Utopiales, avant-guerre, il m'avait dit que depuis l'Oeil du Cyclone, ça n'avait jamais vraiment gazé pour lui, c'est triste, raison de plus pour réécouter Tuxedomoon outragé, brisé, Tuxedomoon martyrisé, Tuxedomoon mis à nu par ses célibataires même ! mais Tuxedomoon libéré et reconstruit par ses thuriféraires.
J'étais jusqu'à présent indifférent à Philippe Katerine. Quand je le traitais de Houellebecq sonore, je ne le pensais pas vraiment. Houellebecq a écrit un livre sur Lovecraft, Philippe Katerine a écrit "t'es-tu déjà masturbé en chiant ?" sur son dernier disque, ce qui, certes, le rapproche du Barde des Horreurs Indicibles, avec encore une bonne marge de progression. Mais il séduit la frange féminine de mon électorat (aux postes d'époux et de père), dans une époque de masculinité branlante, il est donc devenu une menace acoustique assez explicite lyrics pour que je m'y intéresse.
Je lui reconnais au moins une absolue liberté, dans les formes qu'il choisit d'emprunter et d'incarner en ricanant. Ici, 52 reprises de chansons populaires des 50 dernières années.
C'est l'occasion d'un grand jeu de société, à en réinventer les dimanches après-midi en famille : plaçons n'importe lequel des 3 disques sur la platine, et soyons le premier à deviner quel titre est massacré. Ce n'est pas toujours évident : il y a des reprises molles de chansons dures, et inversement, ainsi que des titres tellement démantibulés que leur propre mère les laverait avant de les noyer dans l'évier, comme les petits chats que la noiraude avait faits l'an passé alors qu'on la croyait tous stérile.
Nous y avons joué, nous nous sommes bien amusés. On espère que Francis et ses peintres aussi, car à l'oeil nu, on ne peut distinguer si certaines chansons s'inscrivent dans le registre de l'hommage, du Blasphème ou relèvent tout benoitement de la psychiatrie ambulatoire.
Hier j'ai livré un article sans rédactionnel; j'en ai tellement honte que je me sens obligé de finir et de publier celui-ci ce soir, veille de bouclage, mais la rédaction de ces enquêtes de fond est devenue si chronophage qu'elle me coûte désormais plusieurs semaines de recherche et de documentation, il est temps que je me retire du bizness.
En plus, j'ai failli croire que Ashley Wood était le fils pas très bien caché de Wallace Wood.
Son trait était si sûr, tout en étant négligemment jeté tout au long des xxx fascicules de la fantaisie brinquebalante de Zombies versus Robots. De la plume électrique, de la bichromie spectaculaire, des trames grossières, des aplats rugueux et pourtant si élégants, tombés du camion en veux-tu en voilà, des couvertures à la peinture acrylique avec des jolies filles dans des situations scabreuses, des zombies et puis des robots, et pour raconter quoi ? des historiettes au-delà du débile, comme un Fluide Glacial de la Belle Epoque en mode mongoloïde, à base d'apocalypses zombies, robotiques, amazoniennes (mais je n'ai pas vu Jeff Bezos, sans doute occupé à uploader lui-même ses turgescents selfies)
Graphiquement, très relâché, mais d'une précision formidable quant à l'efficacité balistique.
Quelque chose comme un Michel-Ange de la BD au service de la série Z.
Plus jeune, il a réalisé des bandes dessinées plus ambitieuses, comme Lore ou Automatic Kafka, mais je n'ai pas encore trouvé le temps de les lire, et je suis même retourné acheter des bandes dessinées en français et en papier dans une librairie tenue par des femmes, c'est vous dire si ça m'a plu, le fils maudit de Wallace Wood.
Plus vieux, il s'est rapidement retiré (lui aussi) de la BD pour caresser des projets arty à base de peinture et d'illustrations qu'il réunit dans des artbooks cochons et des ventes instagram auxquelles je ne comprends que pouic, franchement, dans quel monde vivons-nous je vous jure, si les dessinateurs de talent quittent la BD, mais bon, chacun ses choix.
Là, sur la série des Zombies et des Robots, je ne vois guère que la Lucha Libre de Jerry Frissen pour rivaliser question fantaisie débridée avec Ryall et Wood, d'ailleurs à la même période.
Ca a duré ce que ça a duré :
une poignée de fascicules publiés chez IDW, maison d'édition dont j'ignorais tout, et au vu de leur production je préfère persister dans mon ignorance, mais bon en France on a bien Bamboo Editions, qui a racheté Fluide Glacial en 2016, et les Américains ne font pas la fine bouche pour autant sur l'école franco-belge, constituée surtout de Belges, de quelques chinetoques, et d'un paquet de nègres, mais ça dans le milieu interlope de l'édition c'est normal.
Tout a été mis en ligne ici par des salopards : https://getcomics.info/other-comics/the-zombies-vs-robots-comic-book-collection/
mais c'est le voler là où l'acheter sur amazon, et enrichir Jeff Bezos. Faudrait savoir.
Mais si vous tenez vraiment à acheter quelque chose, partez plutôt sur l'intégrale de la Lucha Libre à un prix cadeau !
Tant qu'à y être avec des musiciens et des musiques réputées difficiles et encore peu connues des Inrocks et de Télérama, après le saxophoniste fou et vraisemblablement sataniste à ses heures perdues, pour rétablir la balance du côté du Bon, du Beau et du Vrai, et avant qu'il entre dans le Top 100 de la branchouillitude barrée, voici l'alchimiste insensé, qu'on pourra sans doute suspecter de cyber-angélisme après écoute, un cyber-angélisme peut-être sans Dieu, comme un chant religieux qui n'ose pas dire son nom en cette période de sacro-sainte laïcité, qui délivre la bande-son idéale pour se perdre dans la lecture du Anatèm de Neal Stephenson (une sorte d'Au nom de la Rose geek, qui nous dépeint des communautés monastiques également sans Dieu, comme s'ils s'étaient donnés le mot, mais dédiées à la Science et à la Philosophie, sur une planète qui ressemble à la notre mais quand même pas pareille).
Tout comme Colin Stetson, Ian William Craig a déjà publié des brouettes d'albums, celui-ci dépasse un peu de la mouvance de l'avant-garde contemporaine dans laquelle il s'était enkysté à grand renfort de drones craquants, de choeurs célestes enregistrés sur des bandes magnétiques froissées, mutilées et altérées par des machines et de relents du Requiem de Lygety qu'on entend dans 2001 l'Odyssée de l'Espace quand les Chinois (qui comme les Shadoks en leur temps ont débarqué nuitamment sur la face cachée du satellite, ce qui est un gage de plus de leur légendaire fourberie) mettent à jour le monolithe noir qui fait trop peur.
Après la débauche d'hier, un rappel à l'ordre et à la musique des sphères.
Paradoxalement, ces nouveaux puritains ont la citrouille assez félée pour laisser entrer la lumière.
Lu dans les Inrocks : A l’époque de Beat Pyramid (2008), ils n’avaient que 18 ans et certains leurs collèrent une étiquette post-punk (synonyme : fourre-tout) en raison d’une lointaine filiation avec d’anciens maîtres en convulsions comme The Pop Group ou The Fall. Le virage amorcé avec le prodigieux Hidden(2010) les a entraînés vers des horizons moins encombrés de références, même si à l’occasion de Field of Reeds les noms de Talk Talk ou de Robert Wyatt, voire des Nits de la période Ting, auront servi de repères à l’intérieur de ce qui s’impose d’évidence comme un chef-d’oeuvre déboussolé et grandiose. Jack Barnett se refuse toutefois à parler de “mutation”, préférant le terme plus doux d’“évolution”. “Le vrai changement, c’est qu’auparavant je me sentais à distance de ma musique, il y avait comme un mur entre elle et moi. J’ai l’impression que ce mur a volé en éclats et que je vis en permanence à l’intérieur de ces chansons, qu’elles m’habitent en retour totalement, parfois jusqu’à la déraison.”
Du Wyatt, oui, du Talk Talk période Spirit of Eden, oui, et puis ce sont des jeunes, aussi, ça fait du bien.
21/09/2018
Entrons dans l'automne avec grâce. These New Puritans are an English experimental music group whose music is not easily categorised.
Nos efforts pour tordre la gueule du langage, le faire aller là où il ne veut surtout pas aller, lui faire avouer ce qu’il n’a aucune envie d’avouer, en lui enfonçant si besoin une tige d’acier chauffée à blanc dans l’anus, sans amour mais sans haine, sont-ils autre chose qu’une manifestation épiphénoménale de notre volonté déchaînée et égotiste de secouer les chaines du cachot de la Raison sur la paille humide duquel nous croupissons, rêvant en secret d’une évasion durable ?
Si c’est pour finir comme Antonin Artaud, merci bien, je vais plutôt renouveler mon abonnement à Valeurs Actuelles, c’est plus prudent. C'est pourtant la voie étroite choisie par Aleš Kot (et une pléiade de dessinateurs inconnus, tantôt brillants, tantôt médiocres, comme nous tous) dans la série de comics Zero, parue en 2015 chez Image Comics dans l'espoir (déçu) de ruiner la jeune maison d'édition.
D'ailleurs il ne se borne pas au langage, il veut tordre la gueule de la figuration narrative toute entière, et sur ce plan c'est assez réussi.
« Il faut se rappeler que tout art est magique, à l’origine : la musique, la sculpture, l'écriture, la peinture - et par magie je veux dire destiné à produire des résultats très précis. Les peintures étaient à l'origine des formules pour faire arriver ce qui est peint. L'art n’est pas une fin en soi, pas plus que la formule d'Einstein conversion matière-en-énergie ne l’était. Comme toutes les formules, l'art était à l'origine FONCTIONNEL, destiné à faire se produire les choses, de la façon dont une bombe atomique découle des formules d'Einstein. »
Le tome 2, ça bastonne.
Cette citation de William Burroughs qu’Aleš Kot insère dans Change, une de ses productions expérimentales, et dans Zero, au moment où la vie de Burroughs vient contaminer le récit pour l’orienter vers un méta-niveau, est revendiquée par l’auteur comme croyance fondamentale dans sa pratique artistique.
On comprend mieux pourquoi on n’y comprend rien.
Zero débute comme une fiction conventionnelle sur un espion-tueur qui résoud à la one again des problèmes indémerdables dans des zones de non-droit comme les conflits armés en cours sur la planète, avec flashbacks sur son enfance, ambiance "Bouche du diable" de Charyn et Boucq, ellipses narratives sur son parcours professionnel, conflits avec sa hiérarchie, petites niches avec ses collègues de promo.
C’est stimulant intellectuellement, parce qu’il y a un flash forward entêtant sur sa probable exécution par un enfant au bord de la falaise de Douvres en 2038 au nom d’enjeux qui nous dépassent provisoirement, que chacun des 18 épisodes est dessiné par un graphiste différent pour des raisons particulières et inconnues mais certainement justifiées, en tout cas ça file bien le tournis à l'innocent lecteur et même à celui qui ne serait pas si innocent que ça, parce qu’Edward Zero se retourne progressivement contre l’Agence qui a fait de lui une machine à tuer, et qu’on aimerait bien savoir comment tout cela va finir, parce que c’est quand même bien troussé pour un petit comic indé qui se la joue spy thriller polymorphe. Des dizaines de pages se résument à des scènes d'ultra-violence bon enfant, évoquant le Frank Miller des grands jours, corps à corps sans dialogues, sanglants ballets chorégraphiés par un Sam Peckinpah revenu d'entre les morts pour foutre une bonne raclée aux contempteurs de la figuration narrative, hardi petit.
Si tu lis le tome 3,
appelle le docteur.
A partir du fascicule #15, soit le début du tome 4, ça se complique : on atterrit à Tanger, en 1956, derrière la machine à écrire de William Burroughs, qui imagine les aventures d’ Edward Zero dans le futur, apparemment défoncé à quelque chose qu’on n’a pas vraiment envie de tester, même pour le fun, papotant avec son pote Allen Ginsberg entre deux omelettes de champignons hallucinogènes. Dès lors, faut s’accrocher à son illustré, parce que parallèlement Edward semble agoniser en direct dans le récit de Burroughs et recevoir des révélations en provenance du Multivers sur la source de la violence chez l’homme, qui a pris la forme d’une araignée ou d’une tique dévoreuse d’âmes qui tire sa substance du coeur même de chaque être humain, et que c’est vachement galère pour Edward de la décrocher de là pour raccrocher les wagons vers une fin qu’on souhaiterait heureuse après toutes ses difficultés professionnelles et ses tourments intimes irrésolus. L’Esprit Affreux et la Chose Noire lui en font voir de toutes les couleurs. Il est de plus accablé d’un sentiment de culpabilité bien compréhensible car il a apparemment provoqué des millions de morts en répandant une abomination mycologique sur Terre, bien pire encore que celles du comte de Champignac dans Spirou. Mais enfin, quand on est agent secret, on ne fait pas d'omelettes sans casser d'oeufs, et j’aimerais vous y voir.
Le tome 4, trop tard,
on t'avait prévenu.
Il n'est pas forcément nécessaire de connaitre les détails biographiquement tragiques et néanmoins regrettables de la vie de William Burroughs* pour lire ce dernier tome, mais ça peut aider.
A la fin, comme il a réussi à s’extirper la Chose Noire du fond du gosier, il reçoit l’autorisation des Spores Cosmiques à l’origine de la vie sur Terre de se réconcilier avec son passé, son fils et tous les gens qu’il a dessoudés (en les non-dessoudant dans le Multivers) et de regagner son havre de paix cossu en Islande. Sur le pas de la porte l’attend sa copine chaudasse, qui n’a pas sa langue dans sa poche. On a eu peur, on a été obligés d’aller vérifier plein de trucs sur Wiki, et on a un peu mal à la tête, malgré l'espèce de Happy End cosmique.
C'est très ambitieux, lynchien en diable, et on a passé un bon moment sans faire de conneries IRL.
* Le slogan des AA de Boston concernant ce phénomène est «On ne peut pas décuire un plat» comme le rappelle David Foster Wallace dans «L'Infinie comédie», en vente partout.
A part ça, il est pas mignon, le nouveau demi-dieu
de la figuration narrative méta-textuelle ?
Je me le taperais bien en omelette.
Sans champignons.
J'apprends ce matin la mort de Peter Principle, bassiste historique de Tuxedomoon, soudain, l'été dernier.
Snif. Arg. Merde. Fuck.
Dans cet ordre.
J'étais juste en train de remettre le nez dans ma collection de Maxi-45 tours des early eighties du groupe.
Que dire ? Rien.
Ou alors "allez tous vous faire enculer", mais le chagrin m'égarerait, et puis ce serait un affront à mon jeune lectorat.
Et pour tout dire, une gageure.
N'est pas Tariq Ramadan qui veut.
Tariq, il aurait apprécié "Courante Marocaine" et "Sarabande En Bas De L'escalier", présentes sur ce double EP.
Me revient cette citation, puisque j'en suis farsi : "Le monde est l'endroit dont nous prouvons la réalité en y mourant". C'est ma blague préférée de Salman Rushdie dans les Versets Sataniques, qui aurait bien fait rire Peter, qui rigolait plus que sa musique, et qui n'était pas vraiment de ce monde, en tout cas jusqu’à ce qu’il y meure, et en tout cas again c'est pas avec la méthode à Dadi qu'il avait appris à jouer de la basse.
Ce week-end je devais amener ma fille à la Rochelle, pour la journée portes ouvertes de la Faculté de langues qui y est sise, vu qu’elle voudrait y poursuivre l’an prochain des études de coréen, alors je pense à un vieil album de Thiéfaine contenant une chanson dans laquelle les filles de la Rochelle ont attrapé le scorbut, et ce matin l'intéressée est présentement assise livide blafard dans son plumard, comme au jour de sa mort pompeusement parée, une bassine sur ses genoux depuis 3 jours; ce n'est pas le scorbut qu'elle a attrapé, mais la gastro.
Les filles de la Rochelle ont attrapé la gastro, ça peut pas être une chanson de Thiéfaine, bien qu'il y ait peut-être un filon à creuser pour rimeurs intrépides, genre les Charlots. Mais je crois bien qu'ils ont commencé à mourir aussi.
Ca fait trois jours qu’elle n’a rien bouffé, ça tombe bien elle se plaignait de s’empâter.
La météo est incertaine, et s’il faut rouler en ciré pour prévenir le gerbi, c’est pas pratique.
A chaque époque sa maladie de Lyme.
Pour ma part, je ne lyme plus tellement, privilège de l'âge, sans doute.
Je vais plutôt réécouter Tuxedomoon, ça sera le bouquet.
Alors voilà.
Pour lire du Stephen King dans le noir (ou à défaut du Alan Moore, mais c'est pas la même exigence littérale) en se touchant le Rémi, je n'ai rien trouvé de mieux que 'Noirabesque' (Svart Lava 003), le dernier The Thing With Five Eyes.
D'ailleurs, on me signale en régie que The Thing With Five Eyesest le phénix de Jason Kohnen issu de ses précédents projets «darkjazz» démontés : le Kilimanjaro Darkjazz Ensemble et le Mount Fuji Doomjazz Corporation.
Vous voici préviendus.
Faudra pas venir me pleurnicher dans les basques après parce que ça fait trop peur.
Le saviez-vous ? Quand il a écrit « The End », Jim Morrison cherchait juste un morceau pour mettre au bout de son premier 33 tours.
Il se disait qu’avec un titre comme ça, les gens comprendraient que le disque, il était fini.
C’était un gars pratique.
Son groupe s’appelait « les Portes » parce qu’il avait croisé Aldous Huxley au Bricodépot de Santa Fe et qu’ils avaient eu une conversation lumineuse sur les portes de douche pivotantes en 77/81 cm.
Huxley considérait qu’il vaut mieux les laisser fermées quand on a pris de la mescaline, pour concilier le légitime besoin de transcendance de l'être humain et son tout aussi légitime besoin d’intimité quand il prend une douche.
Morrison quant à lui les préférait ouvertes, et surtout nettoyées au Javel, pour ne pas tripper involontairement sur les taches de moisissure en les prenant par mégarde pour des aliens télépathes, et au risque de s'enrhumer les génitoires.
Jim mime l'ouverture en 77/81 cm
devant Aldous, médusé.
Quand il écrit «The End», Jim Morrison n’est qu’au tout début de sa carrière courte mais brève, mais comme il a été formé à l’école du Chamanisme iakoute du Dieu Poney, et qu'il a eu des expériences mystiques depuis tout petit dans les marges de ses cahiers, il bénéficie déjà d’un accès simultané à toutes les strates temporelles de son existence, et peut aussi bien évoquer le goûter à base de doughnuts et de beurre de cacahouète qu’il a pris dans l’après-midi du 5 avril 1952 dans un jardin d’Albuquerque, qu'anticiper par l’esprit son futur trépas dans une baignoire parisienne dans la nuit du 2 au 3 juillet 1971 (ce qui fut une façon assez élégante de résoudre in fine le dilemme des Portes de douche pivotantes en 77/81 cm).
A l'époque il a encore toute sa tête, et il se dit que sa fin prochaine fera un meilleur sujet de chanson que le goûter de ses 11 ans.
Il n’a pas tort. L’histoire du rock, Philippe Manoeuvre et Francis Ford Coppola lui donneront raison.
Malgré son titre prometteur, la chanson «The End» des Doors n'est pas vraiment l'hymne des déclinistes, qui lui préfèrent «Les Vieux» de Jacques Brel.
Ou encore «Tiens, voilà du boudin», la revigorante marche officielle de la Légion étrangère en France.
«Nos anciens ont su mourir / Pour la gloire de la Légion / Nous saurons bien tous périr / Suivant la tradition.»
Là, on aspire à sa propre fin, par les deux bouts du boudin, c'est clair.
C'est du pur déclinisme, sous ses oripeaux boudinesques charcutiers.
Mais cadencée à 88 pas par minute, la ritournelle satisfait peu aux exigences psychédéliques de Jim Morrison, qui réclament une scansion plus chaloupée.
Et puis, «Tiens, voilà du boudin», c'est des vers à 5 ou 7 pieds.
Va essayer de boire de l’ayahuesca dans des vers à 7 pieds : rien que pour les porter à tes lèvres, tu vas en mettre partout sur la nappe.
La nappe.
Il est déconseillé de la laver à 90°.
C'est pourquoi Morrison se détourne assez rapidement de son idée première, qui est d'adapter «Tiens, voilà du boudin»en amerloque pour accélérer l'enrôlement des hippies pour le Vietnam, car ceux-ci renaclent devant la conscription.
Ca l'arrangerait bien que la vermine gauchiste s'envole pour Hanoï, car il vient de quitter sa Floride natale et cherche un appartement sympa à San Francisco, de préférence un T3 + sdb dans le quartier Haight-Ashbury, mais on est en plein Flower Power, et pas moyen de trouver une piaule pour lui et sa copine.
Tant de contrariétés domestiques et immobilières le ramènent à ses démons, le grignotage de drogues douces, dites au lait, par opposition aux drogues dures (à croquer).
Un jour qu'il se promène sur la plage de Venice Beach, à peine légèrement bourré sous acide, le chanteur improvise l'histoire d'un assassin qui traverse une maison puis parvient à la porte d'une salle où se trouvent ses parents.
Il se laisse porter par son flow oedipien : "The killer awoke before dawn, he put his boots on He took a face from the ancient gallery And he walked on down the hall He went into the room where his sister lived, and, then he Paid a visit to his brother, and then he... He walked on down the hall, and... And he came to a door, and he looked inside Father? Yes son ? I want to kill you Mother, I want to..."
On le voit, c'est non seulement assez chamanique, mais même carrément chamanique ta mère, comme chanson.
Bien des années après la disparition de ce zélé propagateur du mythe freudien, le misérable Frank Zappa se livrera à une pitoyable parodie des complications oedipiennes de ce pauvre Jim.
Dans Tiny Sick Tears, on l'entendra déclamer : "You take a mask from the ancient hallway Make it down to your father's room And you walk in And your father, your tiny sick father Is beating his meat to a playboy magazine He's got it rolled into a tube And he's got his tiny sick pud stuffed in the middle of it Right flat up against the centerfold There he is, your father, with a tiny sick erection And you walk in and you say: "Father I want to kill you" And he says: "Not now, son, not now"
Ces gens-là n'ont rien de sacré.
_______
Dans le cadre de notre politique de transparence vis-à-vis des faits alternatifs évoqués dans cet article, voici la liste des sources qui ont été torturées jusqu'à ce qu'elles avouent des choses qu'elles n'avaient pas commises :
Ah non, le dernier je n'ai pas réussi à le caser.
Ni l’attentat que Donald Trump vient d’inventer en Suède.
Je manque encore un peu d’entrainement.
Mais ça viendra.
Ou pas.
Mémo pour le dire :
dans ce disque, j'entends des nids de serpents assoupis, des crémations sous la pluie balinaise, des files de véhicules vétustes rejetant un monoxyde non filtré par un pot catalytique dans des métropoles surpeuplées du Tiers Monde sous des néons grésillants, et pas mal d'autres trucs... c'est vous qui voyez.
Bon finalement je suis pas allé au concert de Arlt hier soir, hein, j’avais trop peur de me faire dessouder.
J'ai préféré aller au lit, rompu par les excès éditoriaux de ces derniers jours. J'aurais pu aussi réécouter les vieux Odeurs en chiant de repli communautariste dans mon froc. (j’écoute Odeurs pour masquer l’odeur, lol)
... et en regrettant que l'humour ne guérisse pas de la soif du Mal.
Ou si imparfaitement (cf l'équipe de Charlie Hebdo, pourtant définitivement guérie des deux maux en même temps en janvier dernier)
...Evidemment, je me suis réveillé frais comme un Armand Guidon une heure plus tard, prêt à en découdre avec moi-même et à me rebranler sur mes blogs jusqu’à avoir mal à la main.
Et puis, au concert d'Arlt, j'aurais risqué de croiser les branchés de la Nuit Nantaise, attirés par l'article récent et dithyrambique des Inrockuptibles, et de reconnaitre en eux le reflet distordu de ma propre existence pitoyable. Menacé d'apprendre des choses que je refusais de savoir, je me connais, j'aurai fui comme un vieux lavabo.
Alors qu'Internet m'offre gratuitement et sans me sortir les doigts du Q 3 concerts d'Arlt pour le prix de zéro :
Théâtralisons un peu notre propos ;
BERNARD :
La Peste soit d'Internet. Il précipite notre fin.
Jean Rostand le sentait déjà, en achevant ainsi un de ses livres :
« Alors l’espèce humaine passera comme ont passé les Dinosauriens et les Stygocéphales. Toute vie cessera sur la Terre qui, astre périmé, continuera à tourner sans fin dans les espaces sans bornes. Alors, de toute civilisation humaine ou surhumaine, découvertes, philosophies, idéaux, religions, rien ne subsistera. En ce minuscule coin de l’univers sera annihilée pour jamais l’aventure falote du protoplasme, aventure qui déjà peut-être s’est achevée sur d’autres mondes, aventure qui en d’autres mondes peut-être se renouvellera. Et partout soutenue par les mêmes illusions créatrices des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l’échec final et à la ténèbre infinie. »
Quel merveilleux échantillon de langue artiste ! Jean Rostand est voluptueusement pessimiste et il se projette si bien sur l’univers que, peinte par lui, son image devient un portrait de Jean Rostand. Les « illusions » dont il parle sont créatrices « partout des mêmes tourments », mais, à l’écouter, elles ne créeraient et n’auraient jamais créé de joies ! J’aime à croire que les tourments de Jean Rostand lui sont des joies, mais quel viol de la théorie des ensembles ! Admirez au passage « Les Dinosauriens et les Stygocéphales », qui sont cousins germains de « La fille d’Agénor et de Léocadie », cette soeur jumelle de « La Fille de Minos et de Pasiphaé » : ce sont des trucs de métier qui ne manquent jamais de « faire bien ». Mais admirez surtout « promise dès le principe à la ténèbre infinie » : quelle splendeur ! C’est à la fois du Bossuet et du Baudelaire, saupoudrés d’un rien de Rembrandt ! Non, il n’y a pas d’écrivains plus doués que Jean Rostand. Mais la pensée qui s’exprime dans ces phrases si belles, comment, Philippe, la résumeriez-vous en un minimum de mots ?
PHILIPPE :
Merde !
BERNARD :
Pour faire part de son chagrin au peuple, je préfère la langue de Jean Rostand. J’admets que Philippe est plus
expéditif, mais vraiment trop sommaire !
PHILIPPE :
Vous m’avez demandé un minimum de mots. Si vous m’en accordez deux, il est facile d’exprimer toute la pensée contenue dans cette prose somptueuse : Memento mori.
2/ poursuivre notre autodestruction sans nul besoin de Dieu fâché, un usage pervers de la religion y suffisant amplement.
WARSEN :
HÉ LES MECS ! BARREZ-VOUS DE MON ARTICLE ! ALLEZ RÉPANDRE VOS BILLEVESÉES ORTHOLOGIQUES AILLEURS ! LAISSEZ-MOI CHANTER ASTRID AVEC MES VIEUX POTOS !
ASTRID
Allongé sur le lit
Astrid à mes côtés
Je rêve de fins de nuits,
De passions insensées.
Quand une pulsion me pousse
Aux conjugales audaces
Non point qu'elle me repousse
Elle devient tout de glace
Une seule fois l'année
La veille de la Toussaints
Elle commet le péché
Avec gants et dédain
Astrid est à l'amour
Ce que la chambre froide
Est à l'institut médico-légal
Et si elle préfère Charcot
Au Marquis de Sade
C'est dû à sa nature sentimentale
Pour conserver l'amour
Le froid est souverain
Ainsi s'explique
L'éternel féminin
Ardente comme une chapelle
Est l'image consacrée
Quant à l'aspect sexuel
De sa féminité
Demain premier novembre
Enfin nuit de sabbat
Je sens raidir le membre
Des plaisirs d'incubat
Acceptez-vous Astrid ?
Mon épouse reste coîte
Toujours aussi rigide
Sous mon étreinte moite
Astrid est à l'amour
Ce que la chambre froide
Est à l'institut médico-légal
Et si elle préfère Charcot
Au Marquis de Sade
C'est dû à sa nature sentimentale
Pour conserver l'amour
Le froid est souverain
Ainsi s'explique
L'éternel féminin
Les yeux fixés au plafond
Les mouches noires elle inspecte
Rien n'a changé sinon
De plus nombreux insectes
J'exprime ma déception
De cette passivité
Malgré nos conventions
De périodicité
Pourtant elle demeure muette
Qui ne dit mot consent
A ce propos m'inquiète
L'odeur qu'Astrid répand
Néanmoins défoulé
Je perçois de la sorte
L'évidente vérité
C'est qu'Astrid est bien morte
Astrid est à l'amour
Ce que la chambre froide
Est à l'institut médico-légal
Et si elle préfère Charcot
Au Marquis de Sade
C'est dû à sa nature sentimentale !
Est-ce que c'est complètement con, ou génial comme la Brigitte Fontaine de la grande époque ?
En tout cas, ça me rappelle les petites ritournelles qu'improvisait Romuald, le bélier du Génie des Alpages.
Le lien vers leur inquiétante vidéo (le player est beuggé et je ne peux pas l'intégrer sur ma page, et pensez à le mettre en 360p, sinon ça rame)
J'ai relu l'érudit article sur eux, il n'a pas pris une ride.
Alors que Moi qui vous cause, j'en ai pris plein.
C'est pas juste.
Edit :
J'ai finalement réussi à pirater le player beuggé d'Arte Raté, voici donc la chanson par laquelle j'ai découvert Arlt sur le blog du gramophone.
Depuis que je suis réincarné en femme, j'ose enfin vous l'avouer :
j'ai un homme dans ma vie.
Jésus.
Jésus s'est cru si fort Qu'il s'est fait crucifier Avec un Cruciforme On n'a pas pu s'y fier Comment faire confiance à ceux Qui sont si pacifiques ici ?
Dommage qu'après deux ou trois couplets inspirés, la chanson se perde en bobylapointeries hétéroclites, sans doute compilées à partir de griffonnages sur des nappes de restaurant un soir de Pourim.
Néanmoins, il y a du swing.
Ne boudons pas notre plaisir.
J'étais persuadé d'avoir déjà posté la B.O. de ce CD-Rom interactif (lol) qui déchirait la tête à condition de chausser les lunettes psyché incluses et d'absorber la dose haddock.
On y voyait tout gogol, c'est rien de le dire.
C'est pour ça que même sur discogs, on le voit en double.