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mercredi 18 décembre 2024

John Hammond - Wicked Grin (2001)

Au départ, les Noirs ont inventé le Blues pour se consoler d'être réduits en esclavage et déportés à l'autre bout du monde. Je ne sais pas si ça a vraiment marché. Je pensais dans mon ingénuité enfantine que c'était pour se consoler d'être noirs. Puis les Blancs leur ont piqué le Blues, avec enthousiasme mais sans vergogne, parce que c'est des enfoirés qui manquent pas d'air. Ou alors c'était pour se consoler d'être blancs. Mais le blues blanc manquait de légitimité. Puis Tom Waits est arrivé, qui cherchait à se démarquer de tous les chanteurs noirs et blancs des années 70, alors qu'il écoutait surtout ceux des années 50, et son organe attira l'attention : granuleux comme le Louis Armstrong du Good Book. Mais la tonitruance de son interprétation masquait les qualités de son écriture.

John Hammond est un bluesman blanc, son album de reprises de Tom Waits est produit par Tom Waits, et à l'oreille, ses chansons sonnent complètement noires, et ne me consolent de rien du tout.
C’est Kathleen Brennan, la femme de Tom, qui a le mot juste concernant son mari, rapporté dans le livre de Barney Hoskins, elle dit qu’il ne sait écrire que deux types de chansons, les pleureuses, et les faucheuses.
Maintenant je comprends pourquoi l’artiste me plait tant !
Il existe des amuseurs publics, lui fait partie des attristeurs, et à ce titre il n'est pas remboursé par la Sécu.




jeudi 9 mai 2024

[Compilation] : Le sacre du plein temps (2024)

A y est, j'ai mon emploi à plein temps. J'ai commencé hier, parce que début mai j'étais en vacances. Je n'ai mis que 25 ans à l'obtenir. Le projet de toute une vie, quoi. D'où le titre de cette compilation : Le sacre du plein temps. C'est chié, hein ? Je vais attendre un peu avant de demander ma retraite progressive, sinon la DRH va me prendre pour un mauvais coucheur... d'ailleurs, on m'avait dit que pour arriver dans ce milieu, il fallait coucher, hé ben j'attends toujours. Et je suis arrivé quand même. L'avantage, c'est que je vais pouvoir faire en même temps mon pot d'arrivée et mon pot de départ.
Concernant la compilation, elle rassemble des musiques qui me trainent dans le conduit auditif ces derniers temps, surtout des vieilleries, mais il y a aussi quelques nouveautés, sinon ça serait ennuyeux; enfin, c'est à pendre ou à lécher.

On ne peut pas tout attendre d'une IA :
je ne suis pas très ressemblant, mais j'ai un joli chapeau.
L'image a été empruntée à un collègue sans lui demander, et ça c'est moche.
Ce qui rétablit l'équilibre, puisque sans laideur, la beauté disparait. 

https://e.pcloud.link/publink/show?code=XZTOFMZMK3z4ppfiY413bFwSyYwpbEJpB9k

jeudi 28 septembre 2023

« L’écologie sans lutte des classes, c’est du gaspillage »

Le Nutella, c’est de droite ou de gauche ? 
Tes petits gestes individuels, à quoi ça sert vraiment ?
T’es écolo, mais t’aimes la (bonne) viande ?
Pour l’écologie, tu renonces à quoi ?
C’est la même façon de voir les choses, qu’on soit ouvrière ou employé ? 
ou de la petite bourgeoisie culturelle ? 
ou de la grande bourgeoisie ? 
Ça veut dire quoi, changer la société pour sauver la planète ? 
C’est possible de changer la société sans changer l’ordre social ? 
L’écologie est-elle forcément communiste ? 
Voilà le genre de questions posées par la conférence gesticulée d’Anthony Pouliquen et Jean-Baptiste Comby. Ils interrogent le rapport à l’écologie selon notre classe sociale ; ils se penchent sur l’intérêt des « petits gestes » et la place du collectif…


La conférence gesticulée, c’est un outil d’expression politique issu de l’éducation populaire, qui mêle des expériences personnelles (savoirs « chauds ») et des savoirs théoriques et documentés (savoirs « froids »). C’est sur une scène, mais ce n’est pas du théâtre, c’est militant, mais ce n’est pas du discours, ça fait rire (pas toujours), réfléchir et grandir.
Mardi 26 septembre 2023, salle du Seil quartier Château (allée de Provence, Rezé), 20 h

C'était ma première conférence gesticulée. J'y suis allé en trainant des pieds, j'en suis revenu en serrant les dents, un peu épuisé par leur flow anticapitaliste, des idées plein la tête... sur le plan formel, on dirait un peu deux prêtres ouvriers, mais en vrai c'est un sociologue et un éducateur, qui savent très bien qu'ils s'adressent à la fraction du peuple de gauche qu'ils appellent la petite-bourgeoisie culturelle, celle qui selon eux lit Télérama sans regarder la télé, et ça fait sourire, sauf qu'on n'est pas chez Font et Val, on rit peu, et jaune, bien que le vieux lecteur de Télérama se laisse chamaniser sans chichis et que la conclusion de la conférence, c'est que tant que les Bourgeois possèdent les outils de production pour reproduire l'ordre social ancien, on n'est pas sortis de la destruction de la planète qui nous pend au nez... 
La conférence se tenait dans une salle communale au pied des HLM de la proche banlieue nantaise, et aucun pauvre n'est venu y assister. C'est bien dommage. S'ils viennent se produire vers chez vous, n'hésitez pas, on passe un bon moment, ils sont juste un peu speed...

des liens :
les ouvrages de Jean-Baptiste :

les vidéos d'Anthony :

le paperboard des deux compères
à la fin de la conférence : 
c'est un peu chargé,
mais on a l'impression d'avoir tout compris.
(photo courtesy © ma femme)

jeudi 13 octobre 2022

Nihilisme Optimiste : La philosophie de Kurzgesagt (2017)

J'ai découvert Kurzgesagt ("en bref", en allemand) à partir d'un blog qui s'intéresse à l'animation sous toutes ses formes, et qui diffuse "du classique, de l'expérimental, de l'international, de l'intergalactique, du déjà vu, du rare, du trop connu, du beau, du moche, du bon, du mauvais, du chef-d’œuvre, du drôle, du déprimant, du n'importe quoi"
Je ne regarde jamais de vidéos sur youtube, ça rend neuneu, dix fois pire que la télé, devant laquelle je me prends pour DJ_Warsenatøn, puisque je n'y regarde que ce que je télécharge (sauf Arte, que j'ai bien essayé de télécharger, mais les programmes changent tout le temps).
Mais là, j’aime bien l’esprit de Optimistic Nihilism. 
C'est frais, léger et profond à la fois. 


Kurzgesagt, ce sont des centaines de programmes pédagogique manifestement conçus pour les jeunes; un jeune, c'est quelqu'un qui a dix ans de moins que moi, et un vieux, dix ans de plus. Cette définition présente l'avantage de se décaler en temps réel dans mon parcours d'impermanence. 
"L’impermanence règne sur le monde, voilà ce qui est permanent" disait Ajahn Chah dans « Tout apparaît, tout disparaît : Enseignements sur l'impermanence et la fin de la souffrance »). 
C'était quoi la question ? ah oui, Kurzgesagt produit et diffuse des vidéos de vulgarisation scientifique sur les trous de vers, le paradoxe de Fermi ou l'ultra-moderne solitude. Des millions de gens les ont regardé avec enthousiasme, aux quatre coins de l'univers connu (d'après les statistiques de fréquentation youtube), et toi, qu'attends tu-be ?


Si c'est new age, c'est une version compatible vieux boomers.
Il y a des sous-titres en français, et en 55 autres langues, si vous êtes étrange de l'étranger.
Et ils ont même une chaine youtube en français, mais avec moins de vidéos.
Il ne faut pas en regarder trop d'affilée, le traitement graphique est à la fois psychédélique et bisounours, c'est exprès, mais si on regarde des Rick & Morty par ailleurs, ou qu'on lit du John Constantine : Hellblazer, les 2 traitements s'annulent; Kurtzgesagt est un peu financé par Bill Gates, c'est délicieusement tordu, sinon ça serait trop beau, et si ça se trouve leurs vidéos dans les tons pastels sont juste là pour adoucir notre fin de vie, comme les vidéos de biche en forêt qu'on passe à Edward G. Robinson quand il va se faire euthanasier dans "Soleil Vert", au risque de divulgâcher ceux qui ont oublié l'avoir vu en 1972.
C'est pourquoi l'idée de “nihilisme optimiste” me parait relever d'un bon état d'esprit, si tant est qu'il ne s'évanouisse pas comme poudre de perlinpinpin dès que l'ordinateur sera éteint.
John Warsen l'avait prédit en 1997,
mais il ignorait qu'il serait encore à le rabâcher en 2022

Pour ceux à qui les vidéos youtube donnent de l'urticaire, il existe une version texte du nihilisme optimiste.
Sinon, pour ceux qui préfèrent malgré tout le Nihilisme Pessimiste, allez donc voir The Sadness, film d'horreur tourné à Taïwan, https://www.ecranlarge.com/films/critique/1438927-the-sadness-critique-du-film-le-plus-gore-de-lannee qui permet de passer quelques mauvais quart d'heure dans le Très Gore (entre Perros-Guirec et Guingamp, donc).
Je venais juste de tancer mon ainé pour avoir trouvé dans sa bibliothèque un volume de Crossed, la bédé violente, trash, amorale, malsaine et pour tout dire affreuse de Garth Ennis quand j'ai eu l'idée de regarder ce film, dont je découvre après coup qu'il en est très inspiré, 
et c'est bien fait pour moi.

Le Nihilisme Optimiste permet de triompher sans peine
des écueils de la Réalité Réelle Ratée (RRR)
- ici, Willem dans Charlie Hebdo du 14 septembre 2022 -

jeudi 8 septembre 2022

Georges Warsen - J'aime les trains (2022)


Cher journal, 
cet été, j'ai parcouru la France en train. 
Une France craquelée par la sécheresse, une France incinérée par les incendies, une France quasiment à l'agonie (la climatisation du wagon était en panne entre Montauban et Bordeaux), mais le train est parti et arrivé à l'heure. Ça m'a émerveillé. 
Le train, en France, c'est un des derniers trucs qui marchent bien, avec les impôts et le wifi. J'ai donc réuni dans cette anthologie des chansons qui évoquent l'univers du rail, pour révéler le Règne, la Puissance et la Gloire de la SNCF dans les Siècles des Siècles. Et pourtant, "j'en ai raté, des trains, dans ma vie / le cul collé devant mon ordi / mais celui-ci, c'est le train du changement / je suis content de monter dedans
(Georges Warsen, "Niveaux de passage")  
Profitons-en, tant qu'y a du courant. 
Je consens 20% de remise aux cent premiers retraités de la SNCF et du dispatching qui m’envoient leurs dons spontanés sur leetchi, s'ils peuvent me présenter de l'autre main une carte vermeil et un pass sanitaire en règle.


mardi 28 décembre 2021

le calendrier du facteur 2022

Le facteur est passé me proposer le calendrier 2022. Je crois qu'il m'a un peu arnaqué, en bidouillant avec Photoshop à partir des photos de l'actualité 2021. 
J'attends avec une certaine appréhension le calendrier des pompiers.
Sans parler de celui des boueux.

vendredi 24 décembre 2021

Compiler c’est vivoter (2021)

La compile de Noël ?
On se l'arrache.
Mais du coup, après, y'en aura plus.


Et en plus, après l'avoir déballée, en fait y'a pas 5 CD de versions originales comme y disent sur la pochette, mais un seul, et que  23 titres dessus. 
Et un habitué de ce blog, originaire de la petite ville de Pardessus-Le-Marché (pas très loin de Villeneuve-La-Vieille), nous le renvoie sans s'acquitter des frais de port, en nous signalant qu'en insérant le CD dans son ordinateur, celui-ci lui a proposé de lui installer CoWindoze_19, avec un fort accent russe. 
Alors que François Fion vient juste de retrouver du travail en Russie.
Y manquent pas d'air.
Sauf ceux qui s'étaient pas fait vacciner, qui ont joué la carte du rock'n'roll et de l'imprudence, et qui se retrouvent en soins intensifs pour les fêtes, à surfer comme des oufs sur la cinquième vague, qui souffrent d’insuffisance respiratoire sévère, et dont les poumons sont l’organe qu’il faut assister en tout premier lieu. 
Autant dire que pour ceux-là, le foie gras aura du mal à passer dans le goutte-à-goutte. 
Inutile de préciser aussi que cette situation, où les poumons ne fournissent plus assez d’oxygène aux organes vitaux, nécessite généralement une ventilation artificielle avec l’utilisation de respirateur. Cette technique est lourde et invasive : elle nécessite d’endormir le patient, de l’intuber pour lui apporter mécaniquement de l’oxygène et de le changer régulièrement de position. 
Dans ces conditions, il est difficile de prendre du plaisir à écouter la dernière compil de l'écurie Warsen. Sauf à apprécier de se faire intuber.
Comme quoi, compiler c'est vivoter, mais comploter, c'est guère mieux.



https://www.mediafire.com/file/wx4yzbxjjqbbwmb/Compiler+c’est+vivoter.zip/file

De plus, beaucoup de morceaux présents sur ce énième florilège warsenien ne semblent pas être des perdreaux de l'année tombés de la dernière pluie. Or, comme le dit le rédacteur du Monde à propos du nouveau Matrix Résurrections, "Les futurs du passé sont rarement prophétiques", sans que l'on puisse savoir si lui non plus ne serait pas un peu natif de Villeneuve-la-Vieille.

vendredi 26 novembre 2021

Acier Couinant , c'était mieux avant

Dans le premier numéro de la nouvelle mouture du riboute d'Acier Couinant, Denis Villeneuve proclame fièrement dès la page 3 : "Je suis un enfant de Acier Couinant".
Allons bon. C'était bien la peine de faire tout ce tintouin pour produire une bouse mainstream comme Dune. En plus, quand on a Charlotte Rampling au casting, on lui met pas un filet à provisions sur la tête, ça manque un peu de classe.

Après le naufrage de Dune, Charlotte Rempile pour la couve du nouveau Métal, 
mais elle a habilement négocié des lunettes de punk à la place du filet à provisions.
Et puis d'abord, moi aussi je suis un enfant de Acier Couinant, moi aussi j'ai fait des films de SF boudés par la critique mais acclamés du public (250 millions d'entrées selon alluciné, 3 selon Google Keufs Ads), et je fais chier personne avec. 
Pourtant, ma trilogie de SF post-apo a marqué les esprits, en tout cas le mien, sans doute du fait qu'elle est composée de 4 films :
sans parler de mon auto-interview exclusivement accordée à moi-même à l'époque de la non-sortie des films en question, qui a fait grand bruit dans le Landerneau des blogs hyper-secrets

Sur son blog de ouf, le dessinateur Li-An lance ce cri déchirant auquel je m'associe :
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Comme je l'ai dit chez lui sous une fausse identité aussi usurpée que la ressortie de Métal Hurlant sous son vrai nom alors qu'il est mort et bien mort, cette nouvelle version du magazine de notre adolescence enfouie était obsolète avant même la parution du numéro 1, puisque le pire de la SF des années 70 (Dick, Andrevon, Brunner, Zemmour, Véran) est déjà en train de se réaliser sous nos yeux. 

Le vrai Métal Hurlant, c'était autre chose
(ça sent la couverture de Beb Deum)
De plus, ce nouvel avatar autoproclamé de la machine à rêver manque cruellement de nanas à gros seins, d'astronefs scintillants et d'extra-terrestres aussi fourbes que les Chinois, les enfants illégitimes de Corben, Druillet et Moebius étant bien en dessous de leurs géniteurs, et la cohorte de délateurs #Metoo interdisant désormais à cette génération d'artistes émasculés de dessiner le moindre nichon  en dehors des revues spécialisées qui ne pensent qu'à ça.
Et puis, le moule est cassé ; l’époque est à autre chose. Rien que d’y penser, je deviendrais moi-même décliniste, alors que ma collection d'Acier Couinant se décompose silencieusement dans une armoire du garage.

C’est la partie BD qui ne fait pas le poids, mais qui ne demande qu'à s'étoffer. Mon astuce du jour : il faut rappeler Jean-Pierre Dionnet, Phil Manoeuvre et surtout Joe Staline au comité de rédaction ! 
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Tu n'es certes pas très présent dans ta pâle réplique, ce fac-similé d'un fuck simulé, mais c'est pas grave, car aujourd'hui tu es partout : dans les statistiques de la pandémie, dans la série Black Mirror, dans les comics de chez Image, dans les photos introuvables de Richard Kadrey que je n'ai d'ailleurs pas retrouvées... et puis quand on n'est pas en acier, faut pas couiner sur le passé, sinon on rouille, car la nostalgie est une fuite et le seul plombier compétent s'appelait Harry Buttle Tuttle et il a été avalé tout cru par des vieux journaux dans le Brazil de Terry Gilliam, un film encore plus Acier Couinant® que le vrai.
Comme quoi le futur d'Acier Couinant, c'est déjà du passé.

[EDIT]

Le pire de Moebius revisité
aux petits oignons (including mushrooms)
Sauf pour quelques héritiers sauvages de la pensée métallique comme 
- Aleš Kot quand il est en forme
- les aliens enfumés ayant accouché du Midnight Gospel
ou encore l'ultime fascicule du Decorum de Jonathan Hickman et Mike Huddleston, sorti hier en v.o, et qui aurait eu sa place ici, en digne héritier d'Acier Couinant, malheureusement nous n'avons plus le temps d'en causer.

jeudi 14 octobre 2021

Entendu au Café Death Porc (2021)

A ma grande surprise, c'est surtout des femmes que j'entends par la fenêtre ouverte du café death porc, auquel j'avais jadis innocemment donné rendez-vous sans y avoir jamais mis les pieds, en ignorant qu'il était définitivement fermé.
Les femmes seraient-elles à nouveau l'avenir de l'homme, malgré ce que leur ont fait subir Arago(r)n et Jean Ferrat ? 
Bien qu’elles soient pleines de bonne volonté pour réparer nos bêtises de bipèdes bourrés de testostérone, je ne vois pas comment elles pourraient absorber les Gigatonnes de CO2 émises depuis le début de l’ère industrielle, même en mettant leur bouche en cul de poule et en aspirant très fort avec un bruit d'évier qui se vide. 
Et où les stockeraient-elles ?
Cessons de les idéaliser. Les femmes, on les entend sur le jukeboxe du bistrot, mais c'est rare qu'on les voie au comptoir, si elles ont perdu la liberté de ne pas boire après être devenues alcoolodépendantes, c'est bien fait pour leur gueule elles ne peuvent traîner dans les débits de boisson, ça les rendrait vulnérables à la prédation sexuelle, elles ne sont pas connes, elles vont donc acheter leurs bouteilles au Super U, avec un fort sentiment de honte, et se mettent minables chez elles. 
C'est un peu triste. 
Mais celles qui chantent dans ma compile ont trouvé mieux à faire que d'être accablées par le sentiment de finitude des choses avant même qu'elles aient commencé, et c'est tant mieux pour elles, et pour nous aussi. 
Seul Romain Bouteille, dont le nom l'a protégé toute sa vie de l'alcoolisme, vient casser l'ambiance à la fin du disque en rappelant que toutes choses se défont, comme le plâtre des plafonds. 
Ah non, pardon, ça c'est Gérard Mansué.

"Ta vie s'ra courte et c'est tant mieux
vu comment qu'elle est dure

On perd son temps à finir vieux
pour que ça dure.
Une enfance dans ces climats
à se bouffer les ongles
On n'a pas le coeur à te la
souhaiter longue.
Quand c'est déjà pas folichon
au temps des pirouettes,
Un an de plus sur les nichons
c'est pas la fête.
Mais devant tes jeunes attraits
c'est nous qui sont minables
Supporter ça longtemps serait
pas supportable.
Encore deux trois anniversaires
et tu changeras vite
Tes printemps contre des hivers
on sera quittes
quand ta beauté n'aura plus cours
on verra pour la suite
s'il faut choisir entre l'amour
ou bien la cuite."

Ce qui nous ramène élégamment au café death porc qui jouxte sur babord la salle de réunion des AA et à tribord l'atelier du crabe
Si Gérard Manchot avait connu Romain Bouteille, gageons qu'il se serait fait plus discret. D'autant plus que la voix de Romain Bouteille, comment dire ? 
il faut l'entendre pour la croire.
Merci à l'épatant antiquaire chez qui j'ai trouvé cette perle.
Le reste, je l'ai trouvé dans ma discothèque, et c'est pas mal non plus. Je vais éviter de me remercier publiquement sur mon blog, tant qu'il me reste un peu de décence.



N'ai pas peur de cliquer ! Mon porc n'est pas sale !



lundi 23 août 2021

Desperate moudjahidines : le retour

Dans le temps d'avant la pandémie, l'article "Desperate moudjahidines" de la désencyclopédie, cet avatar parodique de wikipedia, m'avait bien fait rire.
Hélas : mes yeux aujourd'hui dessillés, je vois bien que l'humoriste s'est contenté de greffer quelques données sociales et historiques locales sur les ressorts mélodramatiques de la romance télévisée Desperate Housewifes pour créer du comique par contraste.

Surpris par les évènements d'Afghanistan, et désireux d'en savoir plus que ce que j'en lisais ici et là, j'ai trouvé "Afghanistan, pays meurtri par la guerre", une série en 4 fois 52 minutes produite l'an dernier par Arte et disponible jusqu'au...11 septembre (je ne crois pas qu'ils aient faix exprès mais c'est un peu drôle, si l'on a l'esprit mal tourné), qui raconte les guerres successives de ce pays depuis la monarchie des années 60, avec des archives et des témoins extra-ordinaires.
Dans la foulée, j'ai essayé d'attraper "Imprenable Afghanistan", un numéro de Manière de voir, le bimensuel hors-série du Monde Diplomatique, consacré à l'Afghanistan en 2010, et décidé de me réabonner au Monde Diplomatique, après des décennies de bouderie mutuelle parce que je trouvais que le journal était trop dépressif alors que lui trouvait que c'était moi, qui était trop dépressif, et on s'est réconciliés quand mon fils l'a ramené boire un café à la maison. Le Monde Diplomatique affiche quand même une hauteur de vue assez imprenable sur les sujets qu'il aborde, un surplomb appréciable, même si c'est moins facile à lire que la désencyclopédie. 

mardi 22 décembre 2020

[Compilation] La play-list du solstice (2020)

Hier c'était la journée la plus courte de l'année. 
J'ignore si vous l'avez senti passé, mais on était assez down dans le mix énergétique, même au niveau des premiers chakras. Moi-même j'ai à peine eu le temps d'effectuer quelques centaines de clics, que c'était déjà l'heure de retourner au lit. 
Je n'ai pas prémédité cette play-list, glanée ces dernières semaines de puits sans fond et de nuits sans lune, elle m'est apparue ce matin dans sa radicale altérité en me disant "poste-moi", un peu comme la VHS maudite dans le Videodrome de Cronenberg, je n'ai même pas eu le temps d'enfiler ma vieille robe de chambre, tellement ça pressait.
Si les jours commencent à rallonger, je vais pouvoir bricoler une version Extended Remix.

dimanche 6 décembre 2020

Dinah Washington - This Bitter Earth (1961)

Pour améliorer un peu la moyenne de tous les petits Warseniens en décrochage scolaire qui redoublent leur classe de maternelle funéraire & tombale (enseignement en distanciel) pour la onzième année consécutive, voici un devoir de vacances en télétravail, à rendre après les vacances de Noël

1/ écoute cette chanson.



2/ pleure à chaudes larmes. 
Si tu n'y parviens pas à la première écoute, lis les paroles.

3/ mouche ton nez. 
On n'est pas bien, là ? 
Bien au chaud dans nos alvéoles, 
avec l'amère (bitter) Dinah Washington ?

4/ écoute ce qu'en a fait Max Richter dans la bande-son de Shutter Island. 


5/ Hein ? quoi ? on ne reconnait plus rien, et en plus c'est pas Max Richter qui a fait le coup ? 
attends, je relis mes notes... ventrebleu, mes chères têtes blog_ondes, vous avez émile fois raison. "On the Nature of Daylight" a été composé et enregistré par Max Richter pour la bande-son du film Disconnect  de Henry Alex Rubin (2012), une chronique sur les moeurs modernes, dans un environnement où la technologie prend tellement d'ampleur dans la vie des individus qu'elle les éloigne les uns des autres et accroît le sentiment de solitude de chacun. 
Je vois pas du tout de quoi ça peut parler. 
D'autant plus que le petit bonhomme de Télérama ne sait pas quoi m'en donner à penser, 
puisqu'il ne l'a pas vu non plus. 

Illustration trouvée
sur le blog de Chris Walker.
Il se fait pas chier 
avec les droits d'auteur
des proverbes japonais, le mec. 
Et ce n'est qu'en 2010, soit deux ans avant, ce qui n'est pas si improbable que ça si le mec avait vu Tenet et appris à se déplacer à l'envers dans le temps, que Chris Walker mélangea (sans trop s'embarrasser ni de remords, ni de regrets, et encore moins de principes d'éthique à la con vu qu'il avait anticipé en allant se balader préalablement dans le futur qu'en 2020 tous les artistes allaient crever la dalle avec le Covid_19 et seraient occupés à bien autre chose qu'à lui chercher des poux dans la tête et des morpions dans le slip pour de sombres histoires d'ayants-droits), que Chris mélangea sans vergogne, disais-je, Dinah Washington et Max Richter,  pour créer non pas Dinax Richton mais un bien chouette morceau de la bande-son de Shutter Island, comme c'est un peu mieux expliqué ici :



Dinah Washington  :
Parfois, elle s'emmêlait les doigts grave,
mais qu'est-ce qu'elle chantait bien !
6/ explique sans faire appel à tes connaissances en complotisme comment une chanteuse de jazz née en 1924 et morte en 1963 d'une overdose de somnifères et d'alcool au sommet de sa gloire aurait pu être sauvée par Didier Raoult s'il avait réparé à temps les bougies de sa mobylette quantique.
Défense de tricher sur Wikipédia ou sur (Tépa) Trénette, le film de Christopher NoLife.

7/ question subsidiaire pour les surdoués qui ont déjà fini : apprends à bien distinguer les remords et les regrets, tant qu'il en est encore temps, car s'il n'est jamais trop tard, des fois quand même il est bien tard, comme disait Dinah Washington en reprenant du sécobarbital.

mardi 3 novembre 2020

[Compilation] Please don't die on tioussedaille... aarg too late (2020)

 Le pire du reconfinement, ce ne sont ni le retour des couvertures de Martine, ni celui des chansons à la gloire de l'auto-séquestration.

Le pire, ce sont les compilations qu'on écoute pendant qu'on repeint son plafond, et qu'on éprouve un besoin pathologique de partager.
Comme si c'était parce qu'on est plus nombreux qu'on a plus raison. 

vendredi 5 juin 2020

La ballade du déconfit né (2020)



A mi-chemin entre le n'importe naouak et le foutage de gueule, voici la nouvelle anthologie du cabinet des curiosités déconfinées.
Enivré par le succès de sa compilation précédente "Collapso is like collabo" (250 000 exemplaires déjà écoulés sur le marché, selon sa belle-soeur Marie-Louise Warsen, myopathe et dyscalculique), John sélectionne 32 morceaux qui ne lui avaient rien fait d'autre que du bien par où ça passe, et les aligne tels des endives endimanchées contre le mur de ses envies pressantes d'écouter des vieux machins assez zonés de nouveautés.
Grâce à sa nouvelle imprimante 3D achetée avec ses Assedic Spectacle maintenant qu'il n'a même plus envie de faire semblant de chercher du travail qui n'existe plus pour les jeunes CDD migrants de 57 ans qui ne peuvent plus rebondir dans la Réalité Réelle Ratée même avec un gros zélastique, il en extrude 50 000 ex du premier coup, juste pour voir venir, et il est salement impressionné par cette techno. 
Il commence à peine à les commercialiser devant le Super U en respectant les gestes barrière avant d'être appréhendé par les flics de la police, sous le fallacieux prétexte que la Sacem n'a rien touché alors qu'elle a tant de bouches inutiles à nourrir en ce moment, et que certaines des chansons gravées sur la galette sont franchement trop "déconfites nées", à l'instar du diamant noir, sinon vachement bronzé de l'anthologie que constitue par exemple la track #12 "Do you want my job", interprétée par Little Village, groupe qui fut jadis le prête-nom et le cache-sexe un peu trop voyant d'un talentueux joueur de slide-guitar qui avait signé la musique de Paris, Texas sous le pseudonyme de Rail Coudé et enregistré un nombre inquantifiable de disques superbes avec des musiciens cosmopolites comme Ali Farka Touré, Bill Frisell et MC Circulaire. 
Quand j'entendis pour la première fois résonner dans mon appentis le chorus cristallin de l'intro de "Do you want my job", ce fut un peu comme quand j'ouïs (sans l'avoir jamais ouï auparavant) "La Bombe humaine" de Téléphone, ce fut une expérience à la fois immanente et transcendante, sauf que là en plus Rail Coudé joue des notes si bleues qu'on jurerait entendre du gel tahiti douche obao fa tomber dans le lagon turquoise en faisant plic ploc, et que quand sa voix imitation créole mâchouillé commence à langourer, on se fait un film paradisiaque sur un atoll pas encore submergé par le réchauffement climatique et les méduses, mais quand on lit les paroles sur la e-pochette, attention à la dégringolade, car en fait le mec y dit : 
"l'air frais descend des montagnes, tandis que je me réveille et m'habille, dans le port le cargo m'attend, en provenance du pays du soleil levant, ils nous envoient leur vieux plutonium, on le décharge pour $2,40 par jour, est-ce que tu veux mon boulot ? je fais le truc, je prends l'argent, comme ça mes gosses pourront porter des Adidas, je me souviens de la douceur de l'air quand je ramenais le poisson à la maison, maintenant on achète la bouffe à l'épicerie parce que le poisson est tout pourri" 
question journée de merde au paradis de la Réalité Réelle Ratée, ce Rail Coudé en connait un rayon, c'est moi qui vous le dis. Un peu l'équivalent tropical-estival du "tube de l'hiver" du regretté Guy Bedos.



https://www.mediafire.com/file/wqm4j9ds5wfj48i/La_ballade_du_deconfit_ne.zip/file

Merci au capitaine Poignard pour sa blague sur Jean-Patraque.

dimanche 12 avril 2020

Lovecraft Facts (13) : L'affaire Charles Dexter Bouygues

Pour mon homélie pascale braillée comme un sourd dans la cathédrale déserte, j'ai découvert un brouillon de manuscrit maudit sur un blog spiritualiste. Ca nous changera un peu des blagues sanitaires (la blaguodépendance, encore une des graves conséquences du confinement dont on ne parle pas, me glisse une amie imaginaire).
Pour la traçabilité, je vous mets pas l'adresse (mais elle est dans la liste des blogs de mon 2eme bureau) parce que je fouille ses poubelles d'hier sans autorisation, j'en ai les doigts qui tremblent comme dans un vieux Lovecraft.

(..) Je pense qu'il va y avoir des millions de morts, j'ai mis un lien où la mortalité est révisée à 20%. Je dis à mes proches qu'il n'y aura jamais de déconfinement, et que s'il y en a un ça sera pire. Ou plutôt qu'ils vont nous échanger un déconfinement contre un vaccin avec une puce contrôlable par la 5G. Qu'ils ont en fait fabriqué un virus assez mortel pour imposer une vaccination générale et donc un contrôle total de la population par une arme qui ne nécessite pas d'avoir une armée nombreuse.

C'est pas mal, mais ça recouvre en partie le pitch de la série anglaise "Utopia" qui a été COMME PAR HASARD stoppée net au bout de 2 saisons.

lundi 31 décembre 2018

Be loved, or die trying ! volume 2 (2018)





"Soyez aimés, ou mourez en essayant" :


Après l'extase ("Soyez aimés", injonction paradoxalement assez flippante) le volume 2 se concentre sur la seconde partie de la proposition "ou mourez en essayant", sans doute plus ludique, en tout cas au moins autant que l'épisode interactif de Black Mirror de Noël, franchement pas terrible.





https://www.mediafire.com/file/xhd8fu5coxqaxva/Or_die_trying_vol_2.7z/file


jeudi 13 décembre 2018

Be loved, or die trying ! volume 1 (2018)

"Une vie humaine n’est pas non plus une performance, mais quelque chose qui grandit et cherche à atteindre la perfection. Et ce qui est parfait n’accomplit pas de performance : ce qui est parfait œuvre en état de repos. "
Stig Dagerman, "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952)"

- Oui d'accord mais une petite compile de Noël, c'est quand même sympa pour les nécessiteux.
John, ou Arsène.



- Franchement, aussi loin que je puisse me souvenir mon but ultime a toujours été de trouver l’amour, l’âme sœur et de plaire.
une AAnonyme

- Plaire ?
ou être aimée ?
c’est pas la même.
Rêver de prince pour les filles et de princesse pour les garçons est un rêve archétypal, pas besoin de lire Jung pour s’apercevoir de l’universalité du truc.
La Nature semble avoir implanté ce signal dans notre tête comme si le bonheur était le « rendez-vous » assigné à l’espèce humaine.
Force est de constater, comme disent les journalistes, que bien peu l’atteignent.
Nostrawarsen

"Nous nous percevons comme des réservoirs vides ne demandant qu’à être comblés, et l’autre devient alors cette source à laquelle nous aimerions nous abreuver. Qu’il s’agisse d’une rencontre avec un maître spirituel ou avec une maîtresse ou un amant, nous devons réaliser que cette manière de rencontrer l’autre comme s’il était source de notre plénitude est une erreur fondamentale.
Je ne dis pas que les relations doivent être évitées mais qu’elles doivent être vues pour ce qu’elles sont : des lieux possibles d’expression de l’amour mais pas des échoppes où l’on viendrait s’achalander. »
https://johnwarsen.blogspot.com/2015/12/la-course-contre-la-honte-44.html


et la deuxième couche, quand la première sera sèche :

"C’est très simple d’ouvrir le cœur, pas besoin du kamasutra. Il suffit de regarder l’autre comme une fin en soi, et non comme un moyen (pour reprendre l’expression de Kant). De le voir comme un individu, comme une totalité, au lieu de le voir comme le moyen d’obtenir quelque chose pour soi (de la reconnaissance, des sous, du plaisir…). C’est d’ailleurs pour cette raison que les nanas sont frustrées. Elle sont là comme des huîtres et c’est les mecs qui doivent les ouvrir. Dès ce moment, le mec est considéré comme un moyen (le couteau qui va ouvrir l’huître), donc ça ne risque pas de marcher. D’où la frustration. On a juste pété le bord de la coquille, mais l’huître est toujours fermée. Si l’huître pouvait voir qu’elle a en face d’elle un individu, un vrai, ça irait beaucoup mieux. Et vice-versa. Si les mecs arrêtaient de voir les nanas comme des poubelles où déverser leur frustration, ça irait mieux aussi.
Les centres énergétiques s’ouvriraient naturellement si on arrêtait de les fermer et de les verrouiller comme les coffres-forts de la Banque de France. (...) Si on regarde bien, on voit bien que tout le jeu social consiste à faire croire à l’autre qu’on est plus heureux que lui, et qu’en réalité tout le monde est très malheureux. Et pourquoi ne peut-on voir cela ? Parce qu’on ne peut regarder à la fois le monde et son nombril. Sans compter que le fait d’être l’unique anormal au monde, ou encore l’homme le plus malheureux de la terre, fait vraiment de nous quelqu’un d’exceptionnel."
La Schtroumpfette à lunettes

"Soyez aimés, ou mourez en essayant" :
Plusieurs dizaines de disques ont été audités et normalisés avec un logiciel idoine pour servir de base à cette sélection dont le volume 1 vous est ici présenté en exclusivité mondiale dans l'espoir que vous en soyez dignes. Conceptuellement, nous sommes face à la face (!) lumineuse, solaire, radieuse de la compile : "Soyez aimés". Il ne nous faudra guère plus de 76 minutes pour aborder la phase "ou mourez en essayant", sans doute plus ludique.  


dimanche 22 novembre 2015

Fool's paradise ( and for the 72 virgins, you can jerk off;-))))

Bon finalement je suis pas allé au concert de Arlt hier soir, hein, j’avais trop peur de me faire dessouder.
J'ai préféré aller au lit, rompu par les excès éditoriaux de ces derniers jours.
 J'aurais pu aussi réécouter les vieux Odeurs en chiant de repli communautariste dans mon froc.
(j’écoute Odeurs pour masquer l’odeur, lol)


Ramon Pipin Odeurs Astrid par Antipathes

... et en regrettant que l'humour ne guérisse pas de la soif du Mal.
Ou si imparfaitement (cf l'équipe de Charlie Hebdo, pourtant définitivement guérie des deux maux en même temps en janvier dernier)
...Evidemment, je me suis réveillé frais comme un Armand Guidon une heure plus tard, prêt à en découdre avec moi-même et à me rebranler sur mes blogs jusqu’à avoir mal à la main.

Et puis, au concert d'Arlt, j'aurais risqué de croiser les branchés de la Nuit Nantaise, attirés par l'article récent et dithyrambique des Inrockuptibles, et de reconnaitre en eux le reflet distordu de ma propre existence pitoyable. 
Menacé d'apprendre des choses que je refusais de savoir, je me connais, j'aurai fui comme un vieux lavabo.




Alors qu'Internet m'offre gratuitement et sans me sortir les doigts du Q 3 concerts d'Arlt pour le prix de zéro :





Théâtralisons un peu notre propos ;

BERNARD :

La Peste soit d'Internet. 
Il précipite notre fin.
Jean Rostand le sentait déjà, en achevant ainsi un de ses livres :

« Alors l’espèce humaine passera comme ont passé les Dinosauriens et les Stygocéphales. Toute vie cessera sur la Terre qui, astre périmé, continuera à tourner sans fin dans les espaces sans bornes. Alors, de toute civilisation humaine ou surhumaine, découvertes, philosophies, idéaux, religions, rien ne subsistera. En ce minuscule coin de l’univers sera annihilée pour jamais l’aventure falote du protoplasme, aventure qui déjà peut-être s’est achevée sur d’autres mondes, aventure qui en d’autres mondes peut-être se renouvellera. Et partout soutenue par les mêmes illusions créatrices des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l’échec final et à la ténèbre infinie. »

Quel merveilleux échantillon de langue artiste ! Jean Rostand est voluptueusement pessimiste et il se projette si bien sur l’univers que, peinte par lui, son image devient un portrait de Jean Rostand. Les « illusions » dont il parle sont créatrices « partout des mêmes tourments », mais, à l’écouter, elles ne créeraient et n’auraient jamais créé de joies ! J’aime à croire que les tourments de Jean Rostand lui sont des joies, mais quel viol de la théorie des ensembles ! Admirez au passage « Les Dinosauriens et les Stygocéphales », qui sont cousins germains de « La fille d’Agénor et de Léocadie », cette soeur jumelle de « La Fille de Minos et de Pasiphaé » : ce sont des trucs de métier qui ne manquent jamais de « faire bien ». Mais admirez surtout « promise dès le principe à la ténèbre infinie » : quelle splendeur ! C’est à la fois du Bossuet et du Baudelaire, saupoudrés d’un rien de Rembrandt ! Non, il n’y a pas d’écrivains plus doués que Jean Rostand. Mais la pensée qui s’exprime dans ces phrases si belles, comment, Philippe, la résumeriez-vous en un minimum de mots ?

PHILIPPE :

Merde !

BERNARD :

Pour faire part de son chagrin au peuple, je préfère la langue de Jean Rostand. J’admets que Philippe est plus
expéditif, mais vraiment trop sommaire !

PHILIPPE :

Vous m’avez demandé un minimum de mots. Si vous m’en accordez deux, il est facile d’exprimer toute la pensée contenue dans cette prose somptueuse : Memento mori.
2/ poursuivre notre autodestruction sans nul besoin de Dieu fâché, un usage pervers de la religion y suffisant amplement.

WARSEN :

HÉ LES MECS ! BARREZ-VOUS DE MON ARTICLE ! ALLEZ RÉPANDRE VOS BILLEVESÉES ORTHOLOGIQUES AILLEURS !
LAISSEZ-MOI CHANTER ASTRID AVEC MES VIEUX POTOS !

ASTRID


Allongé sur le lit
Astrid à mes côtés
Je rêve de fins de nuits,
De passions insensées.
Quand une pulsion me pousse
Aux conjugales audaces
Non point qu'elle me repousse
Elle devient tout de glace
Une seule fois l'année
La veille de la Toussaints
Elle commet le péché
Avec gants et dédain
Astrid est à l'amour
Ce que la chambre froide
Est à l'institut médico-légal
Et si elle préfère Charcot
Au Marquis de Sade
C'est dû à sa nature sentimentale
Pour conserver l'amour
Le froid est souverain
Ainsi s'explique
L'éternel féminin
Ardente comme une chapelle
Est l'image consacrée
Quant à l'aspect sexuel
De sa féminité
Demain premier novembre
Enfin nuit de sabbat
Je sens raidir le membre
Des plaisirs d'incubat
Acceptez-vous Astrid ?
Mon épouse reste coîte
Toujours aussi rigide
Sous mon étreinte moite
Astrid est à l'amour
Ce que la chambre froide
Est à l'institut médico-légal
Et si elle préfère Charcot
Au Marquis de Sade
C'est dû à sa nature sentimentale
Pour conserver l'amour
Le froid est souverain
Ainsi s'explique
L'éternel féminin
Les yeux fixés au plafond
Les mouches noires elle inspecte
Rien n'a changé sinon
De plus nombreux insectes
J'exprime ma déception
De cette passivité
Malgré nos conventions
De périodicité
Pourtant elle demeure muette
Qui ne dit mot consent
A ce propos m'inquiète
L'odeur qu'Astrid répand
Néanmoins défoulé
Je perçois de la sorte
L'évidente vérité
C'est qu'Astrid est bien morte
Astrid est à l'amour
Ce que la chambre froide
Est à l'institut médico-légal
Et si elle préfère Charcot
Au Marquis de Sade
C'est dû à sa nature sentimentale !