Voici la dernière rafale d'albums de Ricet Barrier, qui couvre sa Période Évasion / M Records (1973-1980).
Ricet quitte Barclay fin 71, début 72. Il vole de ses propres ailes et sa carrière se forme au rythme de ses rencontres. Parmi les importantes, il y a celle de
Léon Francioli en Suisse romande. Léon est un musicien Lausannois qui collabore régulièrement avec la maison d’édition musicale Évasion (Gaston Schaefer). Multi-instrumentiste talentueux, il a plusieurs cordes à son arc…het de contrebasse! Ainsi débute le projet du premier album Suisse de Ricet, Chatter Lady, seul album sur ce label. Il recrute Mike Starr (batterie, percussions) et John Woolloff (guitare électrique) et Léon assurera la direction musicale. Paru en mai 1973, l’album aura une distribution limitée mais sera réédité en 1979 par Festival. Ce disque isolé dans la production suisse de Ricet a été logiquement regroupé avec les suivants.
Ricet saura durant ses années s’entourer de musiciens hors pair. Probablement que Léon qui s’est déjà produit au Festival de Jazz de Montreux y est pour quelque chose… En 1975, un concert mémorable est endisqué sur M Records : Les spermatozoïdes. On y retrouvera un trio de guitaristes chanteurs de classe:
Joseph Dejean, Allen Finney et Ricet lui-même; Francioli complète le bal à la contrebasse. Quel album fabuleux! On a droit à la spontanéité du direct avec des «passes» de guitares incroyables et des voix d’accompagnement surprenantes. On se souviendra des Tractions avant, des Poupées rétro, des Voluptés… Ricet dira de Joseph Dejean : il faisait dans ses accompagnements des notes surprenantes, imprévues et pile ce qu'il fallait !
Sentant qu’il a avec lui une «bande à part», Ricet en profite pour enregistrer rapidement deux autres albums. Isabelle [M Records 900.148] est une mise à jour de ses succès à la sauce folk avec un seul nouveau titre: La chanson de celui qui vieillit par Francis Mainville. Celui-ci avait aider Barrier à démarrer sa carrière en 1957 en l’introduisant aux Frères Jacques. Selon moi, les meilleures versions de ses classiques se retrouvent ici. Le deuxième album, Les zygomatiques, n’est pas couvert étant destiné aux enfants.
En 1977 paraît La manigance album de transition au niveau des musiciens, On retrouve certes Francioli, Starr et Woolloff, mais aussi ceux qui deviendront ses comparses de tournée pour quelques années: Valentin le Vielleux (Gérard Clastrier, guitare, vielle et voix) et Zane (Jacques Cézanne, guitares et voix). Un pied dans le folklore avec La manigance, Belle qui tient ma vie (traditionnel) et surtout Y’a plus d’sous (succès principal de l’album) et un autre dans le jazz rétro années 30 avec Le lit de Lili, Putain, le beau métier ! et Les knickerbockers. Sur ces trois derniers titres, le Old School Band de Genève accompagne Ricet. La chanson Les knickerbockers a été remixée sur la compilation Festival de 1980 pour mettre le Old School Band en avant plan.
La mythologie paru en 1978 représente un des rares spectacles concept de Ricet Barrier couché sur vinyle. Il a aussi monté La femme-femme ( avec Jean-Pierre Ferrière), Pachelbel & C° (avec François Lalande et
Annie Colette), Le mystère de Renart, Bel oiseau bleu et Les ovules, mais La mythologie est seul dont il reste des enregistrements publiés. Il nous en offrira même un « live » sur CD en 2000. À cette époque, les concerts de Ricet présente La mythologie en première partie, suivi d’un pot pourri de ses chansons en deuxième.
(Source)