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jeudi 28 novembre 2024

Tom Waits - At the terminal - Burbank Airport '99

En lisant la biographie non autorisée que lui a consacré Barney Hoskins, on mesure combien Tom Waits a fabriqué son personnage de toutes pièces. Et après ? c'est son droit artistique le plus strict. 
"Je ne trouve pas la question de l'honnêteté pertinente dans le contexte du show-business. Les gens se foutent pas mal de la vérité. Ils veulent juste qu'on leur raconte une histoire qu'ils ne connaissent pas." (p.13)
Une fois avalée cette amère vérité, j'avoue que j'ai beaucoup écouté Tom Waits dans ma période d'alcoolisation rampante, parce que sa voix me semblait une publicité vivante pour le produit, et m'encourageait à poursuivre l'expérience. 
Il fournissait une mystique pour imbibés à nulle autre pareille. Surtout quand il a commencé, à partir de l'album Swordfishtrombones, à remplacer ses arrangements pour cordes sirupeuses par des fanfares déglinguées composées d'anciens membres de l'Armée du Salut retombés dans la bibineDe ce que je captais de son imaginarium, ce n'était qu'un défilé de clochards malchanceux, de marins accablés fuyant précipitamment des meublés poisseux pour s'embarquer au petit matin pour Singapour, un florilège indécent de cœurs brisés inrecollables à la Superglu et de tombes en déréliction dans des cimetières déserts. 
En me jouant ses disques comme on se sert un bourbon, je pouvais boire jusqu'à plus soif des seaux de larmes qui n'étaient pas les miennes, même si l'auto-apitoiement tapi dans l'ombre sur ses mollets poilus en profitait pour m'en mettre un bon coup par derrière. Ayant posé mon verre en 1992, j'ai rapidement cessé de l'écouter : Tom Waits à jeun, c'était comme la bière sans alcool, le cassoulet light et le sexe sans amour, je ne voyais pas l'intérêt. 

Un discret hommage à Tom Waits dans une BD réalisée bourré sous acide pseudo
Et puis l'autre jour, à peine 32 ans plus tard, je ressors Frank Wild Years, pour voir, mais la pochette est vide. Un indélicat ne l'aura pas bien rangé. C'est fâcheux, mais quand on a des enfants, c'est un risque à prendre. Les joies ineffables de la parentalité compensent ses menus désagréments. En principe. Et c'est comme ça que tout a recommencé, comme une rechute toxico à la con, qu'on voit venir dans un vertige glacé sans pouvoir l'éviter : d'abord j'ai voulu retélécharger l'album auprès d'une médiathèque de prêt à long terme, cinq minutes après, j'ai piqué du nez dans discogs où m'attendait une quantité stupéfiante de disques non officiels de l'artiste, puis je me suis retrouvé (sans savoir comment j'étais arrivé là) à discuter le coup avec ChatGPT (le seul ami qu'il me reste au cyber-bistrot) parce que 45 ans plus tôt, j'avais demandé à mon prof d'anglais de me traduire Blue Valentines et qu'il m'avait avoué n'y rien comprendre... la cybercuite fut carabinée.  

La blague à la con qui marche toujours en début d'alcoolisation.
Y'en a une autre dans la même chanson (Heart Attack and Vine)
qu'il ne pourrait plus faire aujourd'hui : 
"Well I bet she's still a virgin but it's only twenty-five 'til nine"
 
Concernant la face cachée de l'iceberg des disques pirates de Tom l'arsouille de pacotille à la fake posture, les premiers concerts clandestins que je découvre lors de ma rechute ne sont pas terribles : autant, dans son travail de studio, Tom joue de sa voix et module sur une riche palette expressive qui va du chuchotis au braillement, autant sur scène il force comme un constipé, on dirait Tom Waits parodiant Michel Simon imitant un cancer de la gorge lors d'une soirée de gala d'oto-rhino-laryngologistes en chaleur. 

Pourquoi celui-ci est-il si bon alors que les autres
de la même période sont si mauvais ?
Le public surréagit à chaque effet de scène, qu'on ne capte pas puisqu'on n'a pas l'image. Parmi les enregistrements crapoteux dénichés chez des trackers borgnes, j'ai d'abord écouté Under The Bridge, franchement scandaleux : Tom éructe, crachote, surjoue, foule ses classiques aux pieds, et les instrumentaux sont à la ramasse par rapport aux versions studio. Si c'est pour attraper le tétanos avec un accordéon rouillé et un violon qui joue faux exprès, merci bien, on a déjà amplement ce qu'il faut dans les disques autorisés par le ministère du Blasphème et du Download.
Ensuite je teste Like It’s 1999un autre pirate également de médiocre facture, enfin les musiciens c'est un peu mieux mais Tom s'autoparodie, puis je trouve ci-dessous de quoi regretter mes paroles. 
Il est très réussi, et pourtant il a été enregistré la même année. C'est improbable, mais tout est pardonné. Sauf l'incitation à la boisson, mais sans Tom, je serais tombé dedans quand même. Que veux-tu, Marie-Louise, c'était mon destin.
(lien supprimé vers newalbumreleases)
Si vous ne parveniez pas à atteindre la page en question, ou les serveurs rapidgator et turbobit linkés sur icelle, il faudrait suspecter une manœuvre de votre fournisseur d'accès internet pour vous priver de la liberté de partager des fichiers illégaux.
Il vous suffirait alors d'ajouter deux serveurs DNS en IPv4 ainsi qu'en IPv6 :

IP v4: 9.9.9.9
IP v6: 2620:fe::9

[EDIT] 
Je ne peux pas pointer vers la page de newalbumreleases qui héberge le fichier. La Nouvelle Dictature Numérique me l'interdit (c'est normal, sinon ça serait pas la dictature).
Votre article intitulé "Tom Waits - At the terminal - Burbank Airport '99 " a été supprimé
Pourquoi l'article de votre blog a-t-il été supprimé ?
UNWANTED_SOFTWARE
Je retente en l'uploadant moi-même.
Houellebecq Akbar.



jeudi 4 mai 2023

Babx - Mourir au Japon (2009)

Je n'ai plus trop de nouvelles de Babx. 
Et vous ?
Je comprends très bien pourquoi ça n'a pas marché pour lui, trop morbide, trop désespéré le poète, le temps n'est plus aux auteurs compositeurs interprètes qui cisèlent leurs chansons comme ce fils illégitime de Léo Ferré, Tom Waits et d'autres artistes qui se croyaient volontiers maudits jusqu'à ce que ça démarre, alors que Babx qui avait tous les atouts a dû se contenter d'un anonymat dont j'ignore tout puisque rien n'a fuité.
https://www.discogs.com/fr/artist/1408930-Babx
 par contre, des fans ont sorti une version illustrée de gais selfies de son inoxydable tube "Mourir au Japon" qui m'a bien fait marrer. J'en avais fait de même avec Tuxedomoon, il y a longtemps. Sous leur youtube, j'ai gravé dans la purée des commentaires, avec une fourchette cassée : "D'une chanson puissante mais mortifère, vous tirez une ode à la vie. Merci !" On ne pourra pas dire que je suis avare d'éloges, quand c'est mérité.


Entouré de collégiens
Et d'employés Susuki
Dans des vapeurs de jasmins
Avec mes nouveaux amis
Au son d'un Sayonara
J'allumerai la bombonne
Et dans mon âme dansera
Le monoxyde de carbone

Je veux mourir au japon
Dans un suicide collectif
Parce que c'est cool le Japon
C'est tellement cool le Japon

Quand je pense que pendant ce temps, ma fille qui finit cette année un bac + 5 anglais-coréen est actuellement en stage au département export Japon/ Corée de chez Tefal, et savez-vous pourquoi le département export Japon/ Corée de chez Tefal marche du feu de dieu ? 
parce que les Japonais n'ont pas de poêles. 
Les Coréens non plus.
(on entend brièvement des rires enregistrés, assez consternés quand même)

jeudi 13 avril 2023

Georges Warsen - il faut savoir déraison garder [CD 1] (2023)


Un ex-voto est une offrande votive 
faite à un dieu en demande d'une grâce 
ou en remerciement d'une grâce obtenue 
à l'issue d'un vœu (votum) formulé en ce sens.
 
https://e.pcloud.link/publink/show?code=XZEpNSZrA26tqY1uFzoWEWe1HStr8rGOn0k

il s'agit ici du premier spin-off du feuilleton en cours, dans le champ du voisin, là où l'herbe parait bien plus verte, bien que les lois de la gravité et de la photosynthèse s'y appliquent sans différence notable.

(y'aura 3 épisodes, peut-être 4 si je lance une campagne de crowdfunding, mais je préfèrerais conclure rapidement mon petit tumulus littéraire et ne pas m'éterniser dans le No man's land où je me suis aventuré)
L'anthologie musicale peut se lire indépendamment de la série principale, qu'elle a partiellement inspirée.
Evidemment, tout est vrai, sinon ça ne serait pas drôle.
Ou alors, ça le sera, d'ici 2053.

mardi 21 décembre 2021

[Repost] Richard Pinhas - East / West (1980)

14/02/2017 08:39
Quand j'étais petit, un jour je suis resté collé sur un disque de Richard Pinhas sur lequel on entendait Gilles Deleuze psalmodier du Nietzsche. C'était "Le voyageur", sur Electronique Guerilla.
"Qui est par­venu, ne serait ce que dans une cer­taine mesure, à la liberté de la raison, ne peut rien se sentir d’autre sur terre que voya­geur. Pour un voyage tou­te­fois qui ne tende pas vers un but der­nier, car il n’y en a pas. Mais enfin, il regar­dera les yeux ouverts à tout ce qui se passe en vérité dans le monde. Aussi ne devra-t-il pas atta­cher trop for­te­ment son cœur à rien de par­ti­cu­lier..."

Ah ça, pour écouter du rock progressif en fumant de la tisane, on était là.
Beaucoup plus tard, j'ai appris que Maurice G. Dantec était vraisemblablement devenu fou en écoutant le même morceau, qui lui avait fait découvrir Nietzsche.
En fait, je l'ai lu sur Internet tout à l'heure.
Il ne faut pas croire tout ce qu'on lit sur Internet.
Sinon on devient fou.
Salvador Dali disait "la différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou" en frétillant des moustaches et en roulant les r.
Mais c'était Salvador Dali.
Il n'avait pas besoin de découvrir Nietzsche, puisqu'il était Salvador Dali.
Et qu'il n'était pas fou.
Il y a des gens, il ne faudrait pas qu'ils découvrent Nietzsche.
Même psalmodié par Deleuze sur un disque de Pinhas.
Ni le Necronomicon de Proust.
Ni le Jerusalem d'Alan Moore.
C'est pas bon pour ce qu'ils ont.
J'ai jamais vraiment trippé sur Nietzsche.
Mais je découvre sur Internet, au péril de ma raison, que Maurice G. Dantec a fusionné avec le Grand Tout l'été dernier.
On peut donc le considérer comme définitivement guéri des noeuds qu'il s'était faits dans le cerveau depuis "Les racines du mal", honorable roman cyber-punk qui précéda d'insondables âneries cyber-connes.
Dans les années 2000, Dantec avait enregistré quelques monologues issus de ses ouvrages avec Richard Pinhas, avant de "sombrer dans la parano" (dixit Pinhas).
Il n'avait pas fumé que de la tisane.
25 ans plus tôt, le sticker de la rondelle centrale du disque de Heldon comportait une coquille.
Nietzsche était mal orthographié.
C'est peut-être ça qui avait rendu dingue Dantec, comme Frantico avec la faute à chausson au pomme à la boulangerie.
Mais à l'époque je ne m'en suis pas rendu compte.
J'étais trop occupé à m'auto-intoxiquer avec la voix hypnotique de Deleuze psalmodiant du Nietzsche.
Je ne connaissais ni l'un ni l'autre, et m'en fichais pas mal.
J'ignorais qu'un jour Internet me rendrait fou, tout comme les autres copains du pavillon.
Y'a pas d'raison d'y échapper, les mêmes causes engendrant les mêmes effets.
Ce qui comptait, c'était le monologue aux accents prophétiques.
Ca manquait déjà de prophètes, à l'époque. Zemmour se touchait encore le pipi au Gorafi.
La faute de frappe, je l'ai découverte hier en observant la rondelle du vinyle d'origine sur Internet.
Internet, l'endroit rêvé pour mater des rondelles de vieux 33 tours.
Quelle misère.
N'empêche qu'avec Internet, on en apprend tous les jours.
L'information monte au cerveau, et se prend pour de la Connaissance.
Le tout, c'est de ne pas devenir fou.
Quand j'étais grand, un jour où j'étais intoxiqué par un logiciel de génération de paysages en 3D, j'ai pris les psalmodies de Deleuze par Nietzsche et j'en ai fait un court métrage.



Un autre jour, quand j'étais presque vieux, je me suis aperçu que Richard Pinhas était encore vivant et enregistrait même parfois des disques.
J'ai écouté le dernier, mais j'ai trouvé ça un peu trop expérimental pour mes chastes oreilles.
Il s'appelle "Reverse", et il est encensé par les Inrocks comme "une session où se croisent Bowie, Pynchon et Nietzsche."
Ca me donne l'idée de lire le dernier Pynchon, il a l'air bien.
Mais pour ça, faudrait que j'aille moins sur Internet, c'est chronophage.
Quoique en cherchant bien, on doit le trouver sur Internet, le dernier Pynchon.
Et à part ça, ils racontent n'importe quoi, les Inrocks, "Reverse "ça ressemble plus à du Bill Laswell qu'autre chose.
Ils sont fous, ces Inrocks.
Ils vont trop sur Internet.
N'est pas Salvador Dali qui veut.
D'ailleurs, en illustration de leur article, ils mettent une vidéo Youtube d'un morceau de Richard Pinhas tiré de East / West qui date d'avant Internet.
Mathusalem not dead ! Houellebecq Aqbar !
Pinhas il a été pote avec Deleuze, enfin au départ c'était son prof à la fac, il a interviewé Philip K. Dick pour le magazine Actuel première formule (faudra que je regarde au garage si je les ai encore), ensuite il est devenu pote avec Norman Spinrad, ils ont fumé de la tisane avec Dantec et après ils ont enregistré un disque. Il faut avoir entendu une fois dans sa vie Norman Spinrad chanter sur un tapis de Frippertronics; enfin comme c’est du Pinhas on devrait dire des pine-ass tronics, mais ça sonne moins bien.



Sinon, j'ai trouvé un podcast de Pinhas sur France-Culture, le type est d'une humilité et d'une simplicité confondantes.
https://www.franceculture.fr/emissions/latelier-du-son/richard-pinhas
Tout à l'heure, je l'ai écouté en faisant la sieste au bureau, et j'ai eu une sainte trouille, parce que quand il fait une longue improvisation à la guitare (il prétend qu'il essaye d'imiter le rayonnement cosmique) j'étais presque endormi, d'un seul coup il s'arrête de jouer et dit "c'est magique, hein ?" et j'ai flippé ma race parce que je n'étais ni éveillé ni endormi, j'ai cru que c'était le patronat qui rentrait de tournage.
Richard Pinhas est devenu fou en écoutant les disques de Fripp et Eno, parce que c'était la seule façon de se défoncer avant Internet, c'est bien connu et ça s'entend.

Bon, j'ai largement de quoi écrire un article pour les Inrocks.
J'ai failli ressortir mon vinyle de East / West (1980) pour le ripper, et puis je me suis rappelé de l'existence d'Internet.
J'étais quasiment certain de pouvoir l'y trouver.
La preuve.
Ah ! Les pochettes de Druillet des années 80 !
On s'y croirait.
D'ailleurs on y était.
Avec tout ça j'ai pas parlé du disque.
Ben y'a qu'à l'écouter.


mar. 21 décmbr.

gé lainprésion kon ne trouve plutro se disk sur ainternette.
g vé le remaitre.


A yé; Maman, tu viain l'écouté ? 

mercredi 19 mai 2021

Joost Swarte : Total Swarte (2012)

Le déconfinement ! Enfin ! Pour les vieux geeks, c'est la certitude de pouvoir pianoter sur un MacBookPro flambant neuf (acquis à vil prix avec les indemnités chômage intermittent du spectacle) des articles de blog inutilement bardés de références et surchargés de liens hypertexte jusqu'au bout de la nuit du couvre-feu, reculé ce soir-là vers 21 heures (heure tardive à laquelle je suis d'habitude en train d'appeler les gendarmes pour dénoncer les incivilités de mes voisins, juste avant d'aller dormir du sommeil du juste) attablé en terrasse d'un troquet après avoir soudoyé le loufiat, en fumant clope sur clope, aussi gai que tous les tondus de la Libération, c'est-à-dire sans saluer personne, ne participant à aucune tournée générale ni libation imbécile se réjouissant avec une amnésie miséricordieuse de retrouver une liberté bien éphémère, fragile et surtout dérisoire, n'oublions pas, c'est important la dérision même s'il ne faut pas en foutre partout (de toutes façons vous êtes comme moi : votre prison n'a qu'un barreau, et vous tournez autour). 

"Quand j'ai publié "Esclaves de la seringue !" avec Willem,
dans Charlie Mensuel, j'avais trouvé mon style définitif
entre l'underground américain de Robert Crumb,
Vaughn Bodé ou Gilbert Shelton et mes lectures de jeunesse
- Hergé ou Brunhoff (auteur de Babar)."

Concernant Joost Swarte, j'avais tout oublié, et je me contentais très bien jusqu'ici de posséder charnellement mon recueil d'histoires brindezingues "L'art moderne" paru jadis chez Futuropolis, dans la traduction pleine de tournures étranges de son compatriote Willem, à qui les histoires de gandins timorés de Swarte font souvent songer, et d'ailleurs Willem en signe une au scénario. Autant je vénère Willem comme illustrateur et dessinateur politique, autant je n'ai jamais compris grand chose à ses albums de bande dessinée, à part les babioles cruelles qu'il ciselait pour la première série du Petit Psikopat Illustré. "L'art moderne" , donc : dos toilé, payé soixante et onze nouveaux francs cinquante à la Fnac en 1989, d'après l'étiquette adhésive qui a fusionné avec sa proie, alors qu'aller à la Fnac n'était déjà plus un geste politique aussi fort que d'acheter Charlie Hebdo, qui de toute évidence a cessé de paraitre entre 1982 et 1992.
Et la Fnac s'en était aussi pris une grosse dans les miches lors de l'attentat de la rue de Rennes en 1986; et dans "Esclaves de la Seringue", Willem et Swarte avaient quand même mis en scène un sosie de Moshe Dayan, ce qui revenait un peu à chercher la merde avec le Mossad; heureusement, à l'époque Francis Lalanne n'était pas encore complotiste, et n'avait pas fait de chanson pour donner du liant genre béchamel à ces évènements tragiques. "L'art moderne"  re-donc, recueil malicieux et acidulé d'histoires branquignoles, pataphysiques et sanglantes, légèrement nihilistes, aussi, mais sans poids réel, pas un truc réaliste et lourdingue comme Michel Fourniret en BD, juste quelque chose pour s'amuser en inventant le "trash clean®au passage, comme un improbable remède à la mélancolie, trait ligne claire impeccable, pantalons frais repassés, seul Ted Benoit se hissa un peu plus tard à ce niveau d'hergéification picturale, avec des scénarios moins destroys et plus ambitieux. 

Dans Total Swarte, on trouve les exercices de style de Raymond Queneau en BD (2008) :
un pas de plus vers la ligne Clerc.

Mais hélas, j'entendis récemment parler sur un blog concurrent, animé par un autre magicien de la plume et du pinceau (comme si nous fussions acculés par une antique malédiction à un duel fratricide d'illusionnistes du XXIème siècle dans un remake reboot-iké du Prestige de Christopher Priest) par un type qui avait visiblement usurpé mon avatar identitaire, d'autres ouvrages de bande dessinée bien plus récents de 
Swarte, qui choisit de faire de sa technique autre chose que du sous-Tintin parodique ou du Blake et Mortimer de salaison industrielle et d'essence réactionnaire. Je me penchai alors sur l'itinéraire créatif de Swarte, que je trouvai remarquablement retracé ici :
C'est ainsi que j'appris ce que nul n'est censé ignorer : que Joost Swarte inventa l'expression "ligne claire" lui-même en personne. Il y a des gens, ça leur aurait suffi. Lui, on l'avait repéré jeune, dans Charlie Mensuel, passant aussi inaperçu que si Hergé avait dessiné Tintin bourré en train de gerber, comme le chantèrent plus tard les SatellitesUn trublion de la BD comme elle en produisait alors beaucoup, issu de l'underground hollandais et de la bande à Tante Leny, que je salue au passage, bonjour tata. 
Aucun dessin de Crumb 
n'a mieux vieilli que les autres.
Sauf peut-être son biopic sur
l'expérience religieuse de Dick.
45 ans plus tard, on pourrait se dire que les blagues de Willem et Swarte à base de trafiquants concons et cupides dans un univers tintinoïde étaient punk, outrées et sans avenir, mais on aurait tort : ils eurent bien des descendants, légitimes ou naturels, tout aussi décalés qu'eux, chez Ferraille Illustré ou Aaarg !
On peut aussi les penser terriblement datés, puisqu'issus du mouvement Provo, et que la provocation, d'où qu'elle émane, vieillit encore plus vite et souvent plus mal que l'objet de son ressentiment, mais on se rappelle alors que Zap Comix, la légende du comix underground américain des années 60 et 70 n'est paru en français que l'an dernier, dans une édition luxueuse, donc laide et dévoyée, et surtout 50 ans trop tard, mais ne boudons pas notre indifférence, car l'underground peut encore susciter des vocations, étant donné que quand on se révolte contre cette société de merde on a toujours 20 ans, que les grands penseurs et contre-penseurs de la société de consommation, les Barthes, Baudrillard et consorts situationnistes ont énoncé des évidences dans lesquelles nous sommes toujours englués depuis les années 60, et notre perception de l'underground hollandais que nous méconnaissions jusqu'à tout à l'heure brille soudain de mille feux, surtout que Swarte a quitté la BD à peine après y avoir connu son heure de gloire, comme s'il avait été déçu par le potentiel du médium, cf son manifeste "Misère de la bande dessinée" (1985)

l'oeil de Willem dans Libération
Et si on se dit que quand même, les dessins politiques de Willem parus dans Libération ces 30 dernières années vieilliront mieux avec leur méchanceté vitriolée que les petits mickeys rétros de Swarte, on découvre juste après un article du blog que Jean-Pierre Filiu anime sur le Proche Orient, dans lequel Hassan Dekko, un trafiquant syrien déjà arrêté après la découverte en Malaisie d’un chargement de 16 tonnes de captagon, une amphétamine particulièrement puissante, est soupçonné d'avoir truffé un chargement de fruits (des grenades, en plus) de comprimés de sa chnouffe, en provenance du Liban et à destination de l’Arabie saoudite. 
Les cigares du Pharaon de Tintin sont enfoncés, défoncés, et on se prend à rêver d'un retour aux affaires de Willem (qui a récemment pris sa retraite de dessinateur politique) et de Swarte, qui a quitté la BD depuis belle lurette, après lui avoir reproché de n'être pas à la hauteur de ce à quoi elle pouvait potentiellement prétendre. 
Et Total Swarte devient un témoignage de plus sur le quart d'heure de la BD underground hollandaise, ultime avatar en date de la peinture flamande du XVIIeme siècle.


On peut aussi méditer sur la mauvaise humeur d'un lecteur de Swarte, dont les arguments sont plus ou moins fondés, mais qui écrit mieux qu'il ne dessine :
Un compte-rendu lors de la sortie de l'album :
Une interview de Swarte, bien après que la poussière soit retombée sur le champ de bataille :
Un blog épatant sur la ligne claire et sur Swarte 


Résumé : Joost Swarte a inventé le terme "ligne claire" mais aussi sa version le "trash clean®. Il a expérimenté le medium bande dessinée, puis il est parti voir là-bas s'il y était. Et en vérité, il y était.

Et en plus, comme ils le disent bien 
chez planète bd et sur le site d'amazon, 
l'album est tout petit ! 
Quelle bande de gougnafiers, chez Denoël !!!


samedi 7 novembre 2020

Alabama 3 - La Peste (2000)






Il y a la Peste Noire


Il y a la Peste Brune




















et puis Il y a aussi la Peste Brune aussi
(Donald trompe)







et puis il ya la peste d'Alabama 3.
And I don't need Google Translation pour mesurer quel piètre traducteur je ferais; ne suis pas railleur ni anglais ni américain, alors même en disposant des paroles des chansons, j'ai du mal à mesurer la part de galéjade à attribuer aux paroles des chansons du troisième album d'Alabama 3. Au fond, ils ne font peut-être que jouer sur la corde titillée par Mark Lanegan. Heureusement, le Seigneur, dans son immense miséricorde, a créé le site rateyourmusic.com, sur lequel des convertis viennent chanter les louanges de leurs albums préférés.











jeudi 4 juin 2020

Wooden Shjips - V (2018)

Le psychédélimsme permettra-t-il aux Amerloques d'oublier Georges Floyd, fils maudit de Pink, que celui-ci avait enfanté avec Tigist Shibabaw, la soeur disparue d'Ejigayehu Shibabaw, la femme de Bill Laswell, elle aussi dans des circonstances troubles ? ça ferait beaucoup de coïncidences, même pour les enquêteurs corrompus du LAPD carburant à la benzédrine et revus par James Ellroy. Faut-il vider une pipette de LSD dans les Miel Pops matinaux de Donald Trump pour le voir réduire la fracture raciale, alors que je croyais que nul névropathe en son pays ?
Toutes ces questions, et bien d'autres encore sont survolées sans qu'il y soit vraiment apporté de réponse claire dans cet album élégant et aérien de rock psyché.

https://woodenshjips.bandcamp.com/album/v
ce qu'on en pense dans le landerneau de la critique semi-pro :
https://lecanalauditif.ca/critiques/wooden-shjips-v/
https://lesoreillescurieuses.com/2018/06/13/wooden-shjips-v/
https://pitchfork.com/reviews/albums/wooden-shjips-v/

dimanche 10 juin 2018

Daniel Morin - La chanson du glyphosate (2018)

Je n'aime pas tellement Daniel Morin et sa manie de me réveiller à 06:57 avec ses chroniques néo-poujadistes de gauche, car je trouve qu'en général les humoristes et en particulier ceux qui ont une chronique matutinale sur France Inter légitiment le pouvoir en en faisant un objet de dérision mais j'avoue que là, j'ai quand même pouffé dans mon sommeil.



D'autant plus que j'en ai usé et abusé, du glyphosate, et que j'en ai vu les effets sur mes poules, mes chats et mes enfants, avant d'y renoncer, jurant mais un peu tard qu'on ne m'y prendrait plus.


samedi 2 décembre 2017

La dérisoire effervescence des missiles balistiques

Cloudy with a risk of meatballs :
figure 1

L'heure est grave.
Non seulement Trump et Kim Jong-truc s'invectivent comme deux roquets atteints de la rage, et semblent lancés dans un pissing-contest dont l'issue pourrait  sonner le glas de l'humanité toute entière, faisant de nous les otages impuissants mais les téléspectateurs lucides d'une crise de démence comme on en voit dans certains couples pathologiques, dont on ne voit pas bien comment on pourrait envisager la désescalade,  même en fredonnant "les joyeux bouchers" de Boris Vian pour se donner du coeur à l'ouvrage, mais de plus, la concentration en particules plus ou moins fines de cyber-conneries sur ma tombe atteint un seuil alarmant, au-delà duquel on flirte avec la dose létale, pour les lecteurs comme pour le rédacteur, qui il est vrai sont souvent confondus, mais n'empêche.

figure 2

La civilisation étant menacée, j'ai voulu revenir à ses sources, bien comprendre ce qui est en jeu et que nous risquons de perdre en cas de conflagration nucléaire, et, plus fâcheux, si internet tombait en panne.
Je me suis replongé dans l'oeuvre d'un chanteur qui a bercé mon enfance, irrigué mon âme  à tous les âges de ma vie, bref quelqu'un qui, parce qu'il était lui, fait que je suis moi aujourd’hui. 


Je veux bien sûr parler de Serge Prisset, affreusement oublié, honteuse amnésie dont nous partageons tous une part honteuse de responsabilité honteuse et d'amnésie honteuse mais aussi oublieuse, et qui fut lâchement abandonné par ses fans sur une aire de repos des autoroutes de l'information au mitan des années 70, alors qu'il aurait sans doute pu rebondir comme l'a fait Cabrel dans les années 80 en troquant cardigan et fromage de chêvre contre une putain de gratte électrique et nous revenir sous les traits d'un fringant moustachu, nous prophétiser que ça continuait encore et encore, alors qu'il venait de ramer quelques années à bord de sa panoplie de baba du sud ouest.
Serge, permets-moi de t'appeler Sergio, mon ami, parce que j'ai passé trop de temps en ta compagnie, sans jamais te rencontrer IRL, pour ne pas éprouver une chaleureuse et désarmante familiarité avec toi, que je ne demande qu'à partager avec les inconnus qui me liront et je l'espère seront emballés comme je le fus, alors si un jour tu lis ces lignes, je t'en conjure, tu me fais un mail, un comm', un smiley, et même s'il est rédigé comme un spam, je comprendrai, je saurai que c'est toi, et mon coeur sera content.


"Kao Kao", c'est le premier titre que j'ai entendu de toi, et j'en ai été KO tout de suite. Mais c'est surtout la B-side, "Tes lèvres ont le gout du beaujolais nouveau", fredonnée un soir d'ivresse rituelle un troisième jeudi de novembre à la face B de celle qui allait devenir ma femme, face B d'un noir d'ébène de vinyle de 45 tours, qui m'a assuré le succès de ma conquête, et ce n'est que le lendemain au réveil que je m'aperçus qu'elle était blanche et qu'après être arrivé, le beaujolais nouveau est reparti, mais bon, ça peut arriver à tout le monde, je ne t'en veux pas, sans rancune, Sergio, elle m'a fait de beaux enfants, qu'importe leur couleur. 






Le deuxième coup au plexus solaire de mon coeur, tu me l'as asséné avec la face B, décidément ça devient une manie de dissimuler ton génie sur la face cachée des 45 tours, un reste d'humilité maladive héritée des cathos, de "mais si mais si" (si je me rappelle bien, au refrain les chœurs entonnaient "mais non mais non", mais à l'époque tu n'as pu être inculpé, tu avais les flics et les procs dans ta poche) "Ne mets plus d'eau dans ton vin", auprès duquel les brûlots métaphysiques de Gérard Manchié m'ont soudain paru bien fades et insipides.










Vient encore un coup de maitre, "Debout les hommes, au lit les femmes" : tu as décidé d'assumer pleinement et en face A ta filiation avec Sardou, c'est courageux à l'époque où s'épanouissent sous les projecteurs de libidineux gauchistes rive gauche (Le Forestier, Maurice Bénin, Font et Val, le pédophile et le moraliste)










Mais la position que tu occupes alors au hit-parade ne peut être tenue ad vitam aeternam, car quand on est au top, on ne peut que descendre, et tu as fait des jaloux. "L'amour c'est fatiguant" marque le début des désillusions, les difficultés d'érection au réveil se font gênantes, l'élocution est pâteuse, on sent que quelque chose s'est cassé, trop de bon vin et de filles insatiables, que veux-tu, nous ne sommes que des humains et pour ma part je n'ai qu'une vieille pétoire à un coup, il faut savoir se retirer avant la dégringolade du grand escalier.



Ton dernier single, "Colombe ivre", ne convainc personne. La fièvre est passée. Peut-être parce que ton interprétation de la chanson avec un pigeon que tu forces en direct à boire un litre de muscadet avec un entonnoir dans le bec sur le plateau de 30 millions d'amis est un dernier pied de nez courageux mais vain aux biens-pensants de la cause animale qui prennent le pouvoir sur les plateaux télé à la fin des années 70. Si tu fais l'unanimité, comme le proclame la jaquette, c'est contre toi, mais c'est imprimé en tout petit, on peut pas bien lire.



On a de la peine à te reconnaitre, après quelques années d'errance, amaigri par les privations tel un Vernon Subutex avant l'heure c'est pas l'heure, cachetonnant dans "La Nativité", reconstitution sujette à controverse de la crèche du petit Jésus, à tel point que les services sanitaires de la Préfecture feront interdire le spectacle, pourtant haut en couleurs, après seulement deux représentations (le manche à balai n'a pu être inculpé car il était majeur et consentant)
C'est l'époque où je me décide à pousser la porte des Alcooliques Anonymes et faire mes premiers pas dans la spiritualité vivante, la fête est finie, comme le chante Orelsan.


On me dit que de ton côté, tu trouves tardivement la voie de la rédemption chez les Témoins de Gévéor, mais mes nouvelles sont comme moi, elles ne sont pas très fraiches. Il est vrai que si on sait quand on entre chez les Témoins, on ignore quand on en sort, c'est ce sur quoi Coluche voulait alerter l'opinion en s'exclamant de façon imagée comme à son habitude dans sa parabole restée célèbre après son départ trop rapide : "Avec Nicolas, vous y seriez déjà, avec Gévéor vous y seriez encore", juste avant d'être ratatiné par un camion bourré de conspirationnistes en service commandé par les Illuminatis, désireux d'étendre l'empire du compteur Linky sur Terre, car il avait franchi la ligne rouge à moto, qu'il avait pris pour une ligne blanche car il ne sniffait pas que de la coke.


Puisque ta place est restée vacante, Michel Leeb tente alors de capitaliser grossièrement sur ton succès en sortant "Les huîtres c’est comme les filles", préfigurant le rap moderne : sur un tapis de boites à rythmes syncopées et de samples de morues dessalées travaillées au marteau piqueur, il débite son boniment à vitesse grand V : " Les huîtres c’est comme les filles, et c’est les mecs qui doivent les ouvrir / dès ce moment, le mec est considéré comme un moyen (le couteau qui va ouvrir l’huître) / donc ça ne risque pas de marcher. / d’où la frustration / on a juste pété le bord de la coquille, mais l’huître est toujours fermée / si l’huître pouvait voir qu’elle a en face d’elle un individu, un vrai, ça irait beaucoup mieux. / et vice-versa / si les mecs arrêtaient de voir les nanas comme des poubelles où déverser leur frustration / ça irait mieux aussi, Yo ! "
Mais le public ne suit pas, et c'est l'échec.
Néanmoins, les années passent, et ton souvenir demeure.
Quand j'entends ton "goéland" massacré par les ex-gauchistes de Canal + à 24'30'' de ce pot pourri des riches heures de la variété française, j'enrage.
Et le binoclard à 11'17'' est énorme.
Surtout quand il revient à 12'39''.


L'OEIL DU CYCLONE - 105 > POT-POURRI from alain burosse on Vimeo.


C'est pourquoi je tenais à rétablir la vérité ce soir.
Enfin, au départ je voulais juste faire une blague méchante sur un mec qui porte ton patronyme et qui travaille dans une station de télévision régionale, qui s'est mis lui-même
Il jouit d'une dispense papale depuis 137 ans,
et pourtant ils schlingue le Scout mort
dans tout le Super U.
au ban de la société qui l'emploie et de ses collègues de bureau, tel un curé nantais qui arpenterait les couloirs de la station de télévision régionale avec une démarche étrangement chaloupée avec les mains croisées sur son giron en arborant l'énigmatique sourire de l'autosatisfait alors qu'il n'est même pas fichu d'envoyer les images de sa caméra en 4G quand il est au fin fond de la Loire Atlantique et qu'on est à la bourre pour l'édition du soir, un curé nantais dont il ne faudrait pas faire un fromage malgré sa chevelure à la Châteaubriand et son air pénétré de relents de laïcité lubrique et revancharde sur le clergé breton, un curé nantais dont les Vatican Leaks révélées par 60 millions de cochonsmateurs ont pu nous informer au péril de la vie de leurs sources que s'il avait un goût de scout, c'était du fait de son penchant avéré pour les gastronomes en culottes courtes, mais j'ai été un peu dépassé par mon élan, tout en sublimant mon agressivité,  et puis qui serais-je pour le juger, désolé, mais ça fait du bien par où ça passe.


Remerciements crédits images :
http://www.encyclopedisque.fr/artiste/3811.html
j'ai même pas la force de l'écouter je vais au lit.



mardi 6 juin 2017

La Brigade du Spoil : Twin Peaks Saison 3, épisodes 1-8

Honnêtement, la question que m’a posé le premier épisode de la saison 3 c’est « qu’est-ce que t’as fait pendant 25 ans ? » à laquelle les acteurs survivants de la série répondaient spontanément « pas grand-chose, mais beaucoup de temps a passé » sauf Kyle MacLachlan qui était au frigo dans la Red Room - ça conserve. Et cette manie d’étirer les scènes quand il ne s'y passe apparemment rien, et cette façon de les ressentir comme quand on va s’évanouir, que les phrases entendues perdent tout sens et se noient sous des tonnes de réverbération pendant que le champ visuel se remplit de losanges gris et noirs qui irradient comme le carrelage de la Red Room, est-ce que ça t’a vraiment manqué pendant un quart de siècle, ou est-ce que tu repiques au truc juste par hype et par paresse intellectuelle ?
Quand tu regardes du Lynch il te regarde aussi, et bien au fond.

Honnêtement, la question que m’a posé le second épisode de la saison 3 c’est « qu’est-ce que c’est que ces manières, David, de nous rebalancer tes vieilles obsessions - la durée, le visage miroir de l’âme, les entités maléfiques d’outre-espace, l’incompréhensible fatum, le bruit du temps dosé par l’intensité de la soufflerie, mixée différemment selon chaque plan sonore, les trucages cheap exprès, comme si tu sortais juste d’Eraserhead, le soap vénéneux  et débilitant jusqu’au coma, et pourquoi Inland Empire était-il si hermétique et pénible, et pourquoi toutes les scènes intéressantes de Fire Walk with me avaient-elles virées pour atterrir dans le 90 minutes des scènes coupées ? » 

Honnêtement, la question que m’a posé le troisième épisode de la saison 3 c’est « qu’est-ce que c’est bien d’avoir attendu l’épisode 3 pour faire du neuf avec du vieux, et nous montrer ton nouveau savoir. » Du coup, c’était pas une question, mais une réponse. 
Tout est pardonné.
C’est reparti comme en 14. 

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 [Hideuse traque]

Episode 5 en approche !
Mister Jackpots est-il toujours not-knowing ?
Reverrons-nous la pulpeuse Nafessa Williams ??
Dans une interview secrète de son doppelgänger, David Lynch promet de révéler sur son lit de mort s'il s'est moqué du monde ou pas !
La personne qui a taggué ce post "kritik'd" alors que ce n'est qu'un billet d'humeur ira-t-elle chez l'oculiste ???
Si après l'épisode 5 vous vous sentez dans la merde, faut-il acheter la pelle du docteur Amp ??
Tous les détails dans notre édition du soir !!!

 [Hideuse traque 2]

 Honnêtement, la question que m’a posé le huitième épisode de la saison 3 c'est "va-t-il se foutre de notre gueule encore longtemps ?" comme rien n'est jamais acquis avec Lynch, il faudra attendre la fin de saison pour oser critiquer quoi que ce soit.