jeudi 30 mars 2023

Lankum : False Lankum (2023)

La chroniqueu de télérama concernant le nouvel album de Lankum, chroniqueu qu'il est absolument forbidden de recopiai issi sinon tu va direkte en anfaire, mais il fo savoir transgresser utile :

“False Lankum” : Lankum met le feu aux ballades irlandaises

Critique par François Gorin
Publié le 24/03/2023

Le quatuor dublinois ne se contente de revisiter des chants traditionnels, il en fait des lance-flammes, sous influence metal et rock post-industriel. Un album dément, à l’image du morceau “Go Dig My Grave”.

Pour faire juste sort à ce disque proliférant, il suffirait peut-être de détailler son premier morceau. Go Dig My Grave remonte à loin, quand vers l’an 1611 Robert Johnson (le compositeur anglais, pas le bluesman américain) donna forme à cette ode immémoriale à la terre supposée ensevelir le poète. Radie Peat, la voix féminine de Lankum, l’entonne une minute a cappella, déjà nous transperce quand viennent l’envelopper des sons barbares – qu’on dirait produits par des instruments tous récupérés à la casse et traités dans un creuset de laboratoire –, puis la voici doublée par un timbre mâle, des cloches annoncent un tournant à mi-course, une sirène au loin, des rythmes sourds, le bourdon d’un drone, un lancinant train d’enfer.

si tu vas regarder le clip sur Youtube, et que mû par une saine curiosité, tu cliques sur "plus" sous le clip, tu auras la joie de voir s'afficher les paroles de ce traditionnel, aussi poignantes que tu l'imaginais rien qu'en regardant la vidéo. Merci qui ?

Huit minutes quarante et une secondes, c’est le tarif moyen pour un extrait du quatrième album de ce quatuor dublinois, que les frères Ian et Daragh Lynch avaient d’abord nommé Lynched, mais ça sentait encore trop la corde. Avant d’enregistrer cet opéra rude et tumultueux, les musiciens sont allés humer les embruns, capter l’écho des chants de marins. Chez eux on ne soigne pas les traditionnels comme on astique l’argenterie. On leur secoue les puces, on les frotte au fracas du monde, et jaillissent alors les éclairs d’une beauté inouïe. Une gigue s’endiable au son d’accordéons fantômes. À une ballade délicatement transie on inflige un maelström de pales d’hélico, flûtes et forge. Et si, à la fin de la chanson, une Mary meurt empoisonnée, ce n’est pas faute à la bière ou au whiskey.

Le british folk a souvent connu des groupes qui enfonçaient joyeusement les portes du temple, Fairport Convention dans les années 1970, les furieux Pogues une décennie après… Lankum semble avoir traversé le pays du metal et le brasier postindustriel de Godspeed You ! Black Emperor, tout en gardant ses finesses acoustiques et ses voix sans âge. Ici rôde la figure encapée de la mort (l’Ankou ?) et un gros vent salubre pourrait tout emporter. Cet album est proprement dément.

Je plussoie grave. Pensez à les réserver, pour vos prochains enterrrements, ils mettront une sacrée ambiance.

Où le trouver :

https://lankum.bandcamp.com/album/false-lankum

il fait suite à celui-çi :

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2020/10/lankum-livelong-day-2019.html

et impose sa majesté tragique à la face de Le Monde, même pour les non-abonnés.

le clip de “Go Dig My Grave” est coproduit par le sponsor officiel du groupe :
LeChoix Funéraire. ("si j'avais le choix, y serait pas funéraire")
Il renvoie Ari Aster et Robert Eggers au Néant qu'ils n'auraient jamais dû quitter.

jeudi 23 mars 2023

Grasscut - Haunts (2021)

Celui-là va bien au mur,
dont les oreilles sont contentes aussi.
Moi, mon Grasscut, je l'achète les yeux fermés. Sans même le goûter avant.
A chaque fois, c'est le mariage parfait de l'élégance et de la mélancolie, avec un foisonnement pop (et même Experimental Indie Pop, selon les spécialistes) que je ne retrouve nulle part ailleurs. Et là, je m'ai aperçu qu'à force d'être collé à l'écran en attendant le dernier tram trente-trois, pour aller manger des frites chez Eugène quand Madeleine finira par radiner sa fraise après sa grève des poubelles émotionnelles, que j'en avais manqué deux, des Grasscuts, puisque mon index mémoriel antéchronologique se limite à quatre entrées :

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2021/05/grasscut-overwinter-2021.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2016/02/grasscut-curlews-2015.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/11/grasscut-catholic-architecture-2014.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2012/07/le-nouveau-grasscut.html

Donc il faudrait quand même trouver à dire un mot de ce nouveau Grasscut, à la nouveauté très relative, puisqu'il a déjà deux ans, ceci dit, à deux ans, on est encore très jeune, et on regarde le monde d'un oeil neuf. Mais le mieux, c'est peut -être de l'écouter, sur la page bandcamp prévue à cet effet.

https://grasscut.bandcamp.com/album/haunts

Cet opus est hanté de monologues neurasthéniques débagoulés par des Rosbifs bon teint, dotés d'une excellente diction, quoiqu'un peu déprimés par le Brexit, et sous-tendu de volutes orchestraux caractéristiques de leur musique suspendue, serpentine, élégiaque. 
On intuite aussi que si, on remplaçait dans les cortèges de la CGT le sempiternel Motivés de Zebda ou l'Antisocial de Trust  par les ritournelles intimistes et post-modernes de Grasscut, on n'aurait plus le coeur à d'aller foutre le feu au 49.3. 
Et ça serait quand même dommage.


Réservons donc nos effondrements à la sphère intime, au lieu d'offrir le triste spectacle d'une confusion mortifère et pathologique entre l'intimité et l'impudeur, et réservons Grasscut à ces moments privilégiés avec nous-même où nous pouvons tirer le triste bilan des existences qui s'achèvent et des mondes qui se réchauffent jusqu'à l'embrasement, provoquant sans doute à court terme l'érection de Darmalin au poste de Premier Sinistre, et alors là on va voir ce qu'on va voir.
Triste perspective, ce qui n'empêche pas John Warsen de défiler avec ses camarades de la CGT, en guise de rééducation motrice, en plus avec ma béquille si les flics me cognent je pourrai rendre les coups, puis de rentrer chez lui/moi/iels avec le sentiment du devoir accompli, alors que la fête continuait dehors.

John Warsen est caché dans cette image. A moins qu'il use de sa béquille comme perche à selfies.
Sauras-tu l'identifier sans faire usage d'un logiciel de reconnaissance faciale ?


jeudi 16 mars 2023

[Repost] : JöZ - Les chimères synthétiques (2000)



mer. 22 févr.

Salut chauffard,

ci-joint ce que je pense être une bio, plus les photos du CD.
Et non, tout le monde n'as pas Higelin comme père (j'aurais dû le
piller aussi, celui là).

1966 - Naissance de JÖZ (France)

Jeunes années : une obsession : les claviers ; une frustation : ne pas
en posséder

1984 – Achat de mon premier ‘synthé’ : un Concermate de Realistic (Da
Da Da)

1986 - Premier salaire, premier clavier (un Yamaha DX27, parce que le
DX7 était trop cher)

1987/1995 - l’escalade : Roland, Ensoniq, AkaÏ ; des racks, des effets,
des lecteurs d’échantillons, Atari 1024 pour séquencer tout çà.

1996 - Conversion au monde Mac : un 8200 devient le chef d'orchestre
mais les synthés sont toujours raccordés au bout du midi.

2000 – Passage au virtuel : tout le matos est mis au placard ; un Imac
bleu prend le relais avec le logiciel Rebirth à l’intérieur.
Les chimères synthétiques sont le résultat d’un exil de 4 mois dans la
région de Dunkerque ; tous les morceaux ont été créés dans la chambre
minuscule d’un chalet installé sur un camping; l'unique souvenir est
celui d'une période de fébrilité devant l'écran bleu de mes nuits
blanches.

Depuis, l’explosion des espaces de stockage et de la puissance des
processeurs a rendu le terrain de jeu trop vaste; il va falloir se
concentrer si le besoin revient de créér…



A bientôt
JÖZ


Qu'ajouter ?
c'est pas pour me vanter, vous me connaissez, mais le gars JöZ c'est quand même un bon gars, la preuve il m'avait écrit les musiques de mes films de SF, et s'était aussi amusé à mettre en musique des poèmes plus ou moins connus déclamés par la crème du gotha des aficionados.
Puissent ces chimères synthétiques vous rentrer par une oreille et ne plus ressortir par l'autre avant un moment.
Si vous voulez lui envoyer des sous, pour financer son prochain album autoproduit, envoyez-les à John Warsen, qui transmettra, si son kar-ma ne roule pas sur son dog-ma.

jeu. 16 mars
Remise à disposition du fichier, redécouvert à l'occasion d'une relecture en mode randomize de ma bibliothèque de Babybel iTunes, à la recherche de l'ingrédient secret dans la recette de la pâte à tartiner les regrets éternels, "lui qui n'avait envie de rien eut droit à c'qu'il n'attendait pas" (HFT in "les filles de la Rochelle (ont atttrapé le scorbut) et qui l'eut cru, Lustucuit ?)

moralité : 

La mélancolie
Berce de doux chants
Mon coeur qui s'oublie
Aux soleils couchants.
(Verlaine)

mais je ne désespère pas de lui apprendre la propreté, et de faire ainsi du déchet une ressource !
(Warsen)

jeudi 9 mars 2023

Les Deschiens - Inédits et Merveilles (29/29)

l'état des stocks des Deschiens
vus par Bilal : y'a du lourd.
Nous avons vu tantôt que Mister Gibolin a commencé à mettre en ligne des clips des Deschiens sur Youtube, et ce depuis le 15 janvier de l'an de grâce 2021.  Qu'il en soit loué. 
Il n'a guère chômé, puisqu'il a uploadé un sketch par jour. Faites le compte, c'est vraiment 36 15 code kinenveu. Y’a plein d’inédits.  C’est vertigineux. Et quand je me penche sur l’abîme, Yolande Moreau me regarde aussi.

Si j'essaye de faire l'état des stocks, 
et que je reprends ses playlists dans l'ordre chronologique de diffusion, ça nous donne :

- Série Classique 3 Bêtisier 
- Série Classique 1 -  27 épisodes 
agrémentée de deux inédits :
- La Salade de fruits (Série Classique 1 Inédits 1/2)
- L’accélérateur cardiaque (Série Classique 1 Inédits 2/2)
- Série Classique 1 Bêtisier  
- Série Classique 2 - 32  épisodes
- Série Classique 3 - 31 épisodes
- Série Classique 3 - Bêtisier
- Splendeur et gloire -  4 épisodes
- Inédits et Merveilles - 29 épisodes
- Série Moderne 1 - 37 épisodes
- Série Moderne 2 - 37 épisodes
- Spécial Coupe Du Monde - 34 épisodes
- Générique !
- Qui Va M'Aimer - 34 épisodes
- Inédits Nulle Part Ailleurs - 154 épisodes, en cours de diffusion.

des playlists à ne plus savoir qu'en faire,
surtout que je ne comprends pas du tout son système de rangement.

Comme annoncé dans la prophétie auto-réalisatrice ayant émergé dans la singularité de ce post,
(et je fus le premier surpris de la justesse de la prophétie), je me suis lancé dans le visionnage, le téléchargement, le réencodage et l’archivage des fichiers proposés en dur, pour laisser un témoignage aux générations futures, et pour éviter de faire chauffer des serveurs Youtube au fond d’une baie en Californie, qui pourrait alors plus avantageusement accueillir les réfugiés de l’apocalypse pandémique zombie de The Last of Us, un programme un peu plus lénifiant et conformiste que nos Deschiens nationaux, patrimoniaux et urticants.
C'est la faute à Yolande. 
Il a suffi que je regarde le clip "Le balon dedans ! (Spécial Coupe du Monde - 34/34" pour que je soye pris de l'envie incoercible de posséder toute la collection de ce monsieur gibolin.


Pour parvenir à mes fins, je me suis servi de 4K Video Downloader, un logiciel de pompage/suçage de vidéos en ligne, même que ChatGPT-3 m'a aidé à écrire un article promotionnel dessus pour obtenir une licence gratuite, car 4K Video Downloader c'est vraiment L'ENCODEUR PARFAIT POUR RÉCUPÉRER LES VIDÉOS YOUTUBE EN HAUTE QUALITÉ !
puis je les ai réencodés dans un format plus modeste avec Handbrake, le vidéo transcodeur/sanibroyeur hifivox vraiment pratique, en open source, et en plus gratuit. 

j'ai démoulé des .mp4 en 1280*720, 
ça suffit bien car la source est propre,
mais loin d'être en 4K UHD
comme annoncé par le camelot.
C'est juste suréchantillonné en 50p, 
et ça rend pas mal.

Je laisse de côté pour l'instant les séries classiques, dont les VHS et les rips en DivX moisissent déjà au garage, j'attaque par  Inédits et Merveilles - 29 épisodes.
Que Benalla me vienne en aide.

dimanche 5 mars 2023

Un mot de notre sponsor

on m'a dit "fais-nous donc 
une bande annonce en cinémascope"
mais je me suis trompé de sens.


https://johnwarsennotdead.blogspot.com/


jeudi 2 mars 2023

Steven Wilson Presents: Intrigue - Progressive Sounds In UK Alternative Music 1979 - 89 (2022)


impossible de lire le sticker écrit bien trop petit
sans repasser chez l'oculiste, et j'y ai déjà été la semaine dernière



https://lacartefrancaise.fr/
L'anthologie "Progressive Sounds In UK" présentée, et parfois remixée, par Steven Wilson, et qui n'a de l'étiquette "progressive" que son prix, selon que vous prenez la Regular ou la Deluxe, est une excellente idée pour cramer votre carte-cadeau du CSE de votre entreprise, obtenue en décembre 2021, et qui va expirer le 28 février, c'est à dire avant-hier.



Surtout si la sélection de 200 000 produits Made in France issus de 500 enseignes de mode, beauté, gastronomie, décoration, loisirs, sport et culture vous laissent aussi froid qu'un poisson mort, alors que la simple évocation du "Complicated Game" d' XTC fait frétiller les rares neurones qu'il vous reste, et qui furent épargnés parce qu'un jour, au rayon spiritualité vivante de la Fnac, vous avez feuilleté "vers la sobriété heureuse" de Pierre Rabhi, qui a brièvement attisé votre avidité pour la décroissance, un peu comme une photo de facture qui donnerait le mal du pays.

Quand la carte française se prend pour ChatGPT qui aurait avalé Alain Rey

La compilation " Steven Wilson Presents : Intrigue " n'est malheureusement pas fabriquée en France, elle n'est donc pas au catalogue de la carte française, mais elle réunit les ténors du barreau de la scène rock indé qui sévirent au Royaume-Uni entre 1979 et 1989. Vous pouvez heureusement l'emprunter à la médiathèque avant de l'acheter, au cas où elle ne parviendrait pas à vous décevoir à la hauteur de vos espérances. Mais blogger m'interdit depuis 3 jours d'intégrer des liens pointant vers la plateforme de vol à la tire de newalbumreleases point net, il faudra donc vous débrouiller tout seul, mais j'ai confiance dans mes équipes. Car il est malaisé de rester de marbre face à la liste des titres réunis ici, remixés ou non, si vous avez entre 50 et 75 ans et que vous avez aimé la musique de jeunes quand vous l'étiez aussi, et quel dommage que vous le fussiez resté trop longtemps, mais cette discussion déborderait du cadre étroit de cet article promotionnel, et risquerait l'embardée à la Pierre Palmade se rendant à tombeau ouvert à une réunion des Narcotiques Anonymes avec un gramme dans le pif

Bien sûr, les trucs chiants de la new wave britannique qui vous étaient déjà pénibles à l'écoute le restent, mais y gagnent une sorte d'amnistie et d'innocence à rebours, maintenant qu'il y a prescription et que tous ces morceaux exhumés sont délivrés des tourments mortifères les ayant engendrés sous Thatcher, comme il y a des veaux élevés sous la mère, mais on ne dit rien des rockers élevés sous Thatcher. Normal : il n'y a qu'à les écouter. Et tout ce qui nous semblait gravé dans le marbre de nos émotions l'est désormais dans le titane de notre âme.


Pour son prochain album de remixes, Steven Wilson continue à voir les choses en grand. Désireux de s'affranchir de l'héritage un peu lourdingue et poussiéreux du rock progressif des années 70, grace auquel il a pourtant connu des années de vaches qui rient au volant de son groupe Porcupine Tree avant de manger des vaches maigres et écrémées en se produisant ensuite tout seul en solo, il ressent déjà des frémissements créatifs à l'idée de peindre directement sa prochaine compile avec ses doigts pleins d'encre, à l'aide desquels il a déjà maculé les oeuvres essentielles des années prog-rock.


Et il a aussi récemment reformé Porcupine Tree.



Merci à Anne C. pour la fausse photo de S.W.