jeudi 2 novembre 2023

Que crève le capitalisme - Hervé Kempf (2020)

Une fois de plus, on est le 2 novembre, et on fête les TrépassésMais c'est pas encore cette année qu'on ira pisser sur la tombe du capitalisme. Alors que lui ne se gène pas pour  honorer la notre, même si on n'est pas encore tout à fait morts. 

note de lecture du Monde Diplo

à terme, ce sera sans doute les deux.
Mais ça serait meilleur pour l'humanité
qu'il crêve le premier.
Face à la catastrophe en marche, il semble plus facile de concevoir la fin du monde que la fin du capitalisme, qui, au long de la période des « quarante désastreuses », a connu une explosion sans précédent d’appropriation des biens communs et d’externalisation des coûts écologiques. À la suite de la crise financière de 2008, jugulée par l’endettement public, a émergé l’ère du technocapitalisme numérique, avec l’ascension en Bourse des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), proposant un monde où la technologie (géo-ingénierie, voitures autonomes, organismes génétiquement modifiés…) résoudrait tout, au profit de milliardaires visant l’immortalité. Un monde, souligne Hervé Kempf — rédacteur en chef du site Reporterre —, qui aboutirait à un gigantesque apartheid entre ceux qui « réussissent » et ceux qui « ne sont rien ».
Les résistances se heurtent aux pouvoirs en place, qui usent de toujours plus de moyens répressifs policiers et judiciaires appuyés eux aussi sur la technologie (traçage, biométrie, caméras, drones…) Un contrôle que renforce l’actuelle pandémie. 
L’auteur préconise d’assumer une conflictualité sans compromis, et, à défaut de « prendre l’État », de prolonger une stratégie d’« archipel des possibles ».
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Auteur de plusieurs essais décapants dont Comment les riches détruisent la planète (Points Terre, 2020) et Tout est prêt pour que tout empire (Seuil, 2017), Hervé Kempf est rédacteur en chef de Reporterre, le quotidien de l’écologie.

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- J'ai vu ce monsieur en conférence à Nantes la semaine dernière. 
Diagnostic imparable, solutions à inventer à plusieurs. 
Soirée très sympa quoiqu'un peu anxiogène, mais on n'est pas chez les effondrologues. 
Le livre est paru en poche, franchement, pour 7 €, j'en ai eu pour mon argent.