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jeudi 3 août 2023

Lovecraft Facts (19) : The Lovecraft Sextet

Cela fait maintenant des mois que je suis alléché par la pochette du prochain album du Lovecraft Sextet "The Horror Cosmic".

La pochette est aboutie. La musique, je sais pas.
les tentacules, comme le cul, font vendre.
https://jesuisunetombe.blogspot.com/2015/11/tends-ta-kuhle-et-prends-la-mienne.html

Elle m'évoque le chaleureux souvenir de mon dernier apéro avec le capitaine Nemo devant la plancha du camping tenu par madame Kthülhü à Kraken-en-Born
(c'est dans les Landes)

Le mode portrait des smartphones équipés d'un appareil photo
réduit artificiellement la profondeur de champ
et transforme n'importe quel instantané en packshot publicitaire;

Mais la sortie du disque est sans cesse repoussée aux calendes.
Alors j'ai réécouté la discographie déjà surabondante du groupe de Jason Köhnen  qui multiplie les side-projets à l'instar des jazzmen
mais je n'y retrouve pas l'épouvante et la morbidité qui ont pu m'étreindre de leurs doigts glacés à l'écoute du Kilimanjaro Darkjazz Ensemble 
ou du Mount Fuji Doomjazz Corporation

et ce ne sont là que quelques-unes de ses précédentes incarnations maléfiques. Pour augmenter l'effet anxiogène, on peut néanmoins mettre en fond visuel les soirées suicide Théma sur Arte, sans le son. Et prendre quelques champignons psychédéliques, si madame Kthülhü n'a plus de scupions sauce piquante.

jeudi 18 mai 2023

Lovecraft Facts (18) : Minimal Compact - Peel Session (1985)

Incantations dérobées dans un Necronomicon mal traduit en hébreu par un rabbin défroqué et lu de traviole, rageusement récitées sur un tapis musical plombé et malaisant, préfigurant ce qu'on n'appelait pas encore le rock industriel, imprécations blasphématoires éructées à la face de divinités malveillantes et infiniment pue-du-cul, émanations sonores méphitiques, endommageant durablement le corps astral : 

comme un air de bon chien-chien andalou
qui va donner la papatte
à son papa nihiliste stagiaire
(on est en 1984, ne l'oublions pas)
je hais bien content de retrouver les marécages mentaux hantés et radioactifs du Deadly Weapons de Minimal Compact, un groupe post-punk d'Israéliens échappés de Tel-Aviv et en goguette en Europe dans les années 80, comme Tuxedomoon avait fui San Francisco parce que, de l'aveu de Peter Principle recueilli de sa bouche aux lèvres purpurines quand j'étais branleur montpelliérain et qu'ils étaient venus jouer dans le coin, les gens y étaient trop feignants et trop défoncés.
Quelle joie de découvrir que Peter jouait de la basse et co-produisait l'album de Minimal Compact.



Je ne m'en suis jamais vraiment remis, comme de BlasphémaTorah, mais en pire. 
Si vous n'avez jamais incarné une joyeuse et intransigeante morbidité en vous ruinant le futur sur Deadly Weapons et en envisageant la dépression comme un des Beaux-Arts, je ne sais pas si vous avez raté quelque chose mais je suis impuissant à vous l'apporter, ne pouvant retourner en 1984, au sein de cet Eden pour Lugubres. 
Et pourtant c'est pas faute d'essayer. 
J'ai néanmoins déniché une Peel Session de 1985, qui voit nos sinistres lurons entonner leurs hideuses mélopées soutenues des échos orientalisants de bouzoukis nucléaires et de clameurs issues du chaudron des damnés, avec de subtiles variations dans les arrangements par rapport au disque, et franchement j'ai l'impression d'être de retour chez moi. Comme dans les cauchemars sous Tramadol, analgésique en vogue au Proche-Orient et très utile pour vivre sans espoir.



Malheureusement, le groupe ne s'est pas auto-suicidé après cette oeuvre maitresse, ils ont remixé et réarrangé à peu près toutes les décades leurs brûlots fétiches indépassables, se sont sporadiquement reformés et lentement propulsés dans un en-deça (l'envers de l'au-delà) de leur splendeur mortifère où ils n'apparaissent plus que comme une bande de petits vieux juifs et chauves, comme un pauvre couillon de goy qui tenta jadis de percer dans le milieu de la compilation cosmopolite, et dont l'insuccès fut à la hauteur de son manque d'ambition artistique, et après ça personne n'avait plus la force de lui jeter le moindre caillou pendant la 4ème intifada.

et des nouvelles de Minimal Compact qu'on aurait préféré ne pas avoir :

https://www.benzinemag.net/2019/11/23/minimal-compact-creation-is-perfect-ou-comment-depasser-le-piege-de-la-nostalgie/

mardi 8 juin 2021

Lovecraft Facts (17) : Les Quatre Barbus - Le grand Lustucru (1957)

Je découvre les CDs 3 et 4 de la compilation des Quatre Barbus présentée tantôt. 
C'est du lourd. 
A côté de versions édulcorées de chansons paillardes - on ne pouvait pas enregistrer sur disques de tels brûlots cochons avant que Jean-Marie Bigard ne s'arroge vers la fin du XXeme siècle le monopole de la vulgarité et confonde un peu exprès la licence poétique, la licence IV et le complotisme de sous-bois - à côté aussi de chants de marins qui rappellent l'éternité de toute souffrance humaine, mais comme le dit Jean-Pierre Dionnet « Ma vision du monde est positive, je pense que l’être humain est foncièrement mauvais, mais je pense aussi que nous avons le choix de ne pas l’être », je reste interdit devant la puissance d'évocation de chansons comme "Le grand Lustucru" qu'on dirait écrite par Stephen King pour faire se conchier nos chères têtes blondes avant de regarder Candyman, alors que ce génial blog déniché dans la foulée l'attribue à Kurt Weill et m'en apprend tout ce que je brûlais d'en savoir tout en ignorant que j'avais tant soif de connaissance.


La version des Barbus n'est ni pire ni meilleure que celle de Laura Betti ou des 128 autres versions recensées par « Je pleure sans raison que je pourrais vous dire » depuis que Théodore Botrel s'est inspiré d'une chanson traditionnelle qui remonterait au XVIIe siècle pour en publier un prototype de chanson à endormir les enfants par stupeur d'épouvante.


Attention à ne pas confondre ce grand Lustucru, cousin familier et néanmoins terrifiant du grand Cthulhu par le biais de quelques permutations de lettres dont les mélenchonistes désappointés ont le secret, avec le Père Lustucru tel qu'il apparait dans cette comptine pour enfants pubères de Colette Renard, sinon finie la garantie.


jeudi 27 mai 2021

Lovecraft Facts (16) : Les Hatfield et les McCoy

1882

« Bad 'Lias » Hatfield refuse de rembourser une dette à Tolbert McCoy. 
Le refus dégénère en bagarre entre les frères McCoy et les cousins Hatfield, durant laquelle les McCoy poignardent 27 fois Ellison Hatfield et lui tirent dessus en prime, ce qui ne l'empêchera pas de raconter à son frère ce qui venait de lui arriver (lire ce pittoresque compte-rendu de 1957 pour plus de détails sur la scène). 

Le clan Hatfield en 1897.

Le photographe ne s'est pas risqué à leur demander de sourire.


Début de la vendetta, qui les voit s’exterminer les uns les autres pendant plus de vingt ans, pour des affaires de terrains, de cochons volés, d’unions contestées et d’à peu près tout ce qui se passait sur leurs lopins de terre, qui se font face sur les deux rives de la Big Sandy River qui sépare le Kentucky de la Virginie Occidentale.

1946

Suite à l'effort de guerre consenti par Oncle Walt pour faire des films de propagande, les caisses du studio Disney sont vides. Il a passé quatre ans au service de l'U.S. Army, à produire des films de soutien aux troupes ou de mobilisation de l'opinion publique. 
Le studio cherche à réitérer le succès de Fantasia, et met en production La Boite à Musique, un film animé composé de séquences musicales. L'une d'entre elles prend pour sujet la rixe Hatfield-McCoy en lui faisant subir une disneyification massive, ce qui la rend méconnaissable et curieusement proche des cartoons de Tex Avery. En France, le segment Hatfield-McCoy devient "les Martin et les Blaise", et l'interprétation de la chanson qui accompagne le film est confiée au « Quatuor vocal des Compagnons de Route », qui deviendra trois ans plus tard les Quatre Barbus.


En 1948, Rachida Dati tente une médiation
entre les deux clans, mais c'est un échec.
1947

Après plusieurs décennies sans 
rififi ni victimes, Allen Hatfield, chef de la police locale, fait une descente dans un bordel. Un des clients, énervé, prend le pistolet d'un autre officier de police présent et tire dans le dos d'Hatfield, deux fois. Le chef de police se retourne et tue le client, qui s'avère être un McCoy. La vendetta reprend.
Pendant ce temps, La Boite à Musique marque la rupture entre Walt Disney et l'intelligentsia qui l'a tant encensé durant les années 30. Les critiques conspuent le manque d'ambition affiché par rapport aux long-métrages de l'Age d'Or comme Blanche Neige. Le film a récolté un prix à Cannes en 47, mais il ne sera plus jamais présenté au cinéma. Pire, il sera démembré, et ses séquences diffusées séparément. Certaines connaitront à nouveau l'honneur des salles obscures entre 1954 et 1955. Le segment "les Martin et les Blaise" disparait des écrans, le sujet des armes à feu devenant polémique. 



1969

Ils ont peut-être des tronches de cake, mais ils sont capables
de chanter (juste) des harmonies à quatre tons différents en simultané.

Les Quatre Barbus se séparent après avoir écumé toutes les scènes de France et enchanté des générations de spectateurs. Leur génie vocal a été gravé dans la cire, à travers une trentaine de disques de chansons réalistes, paillardes, rive gauche, traditionnelles, de marins, de forçats, de détournements signés Piere Dac / Francis Blanche, de la Commune de Paris (parfois sous le pseudonyme de "Groupe 17") et même un 33 tours de "Chansons anarchistes".


2000

Le long métrage La Boite à Musique est englué dans un imbroglio juridique empêchant toute commercialisation sur le territoire français. Bien qu'une première édition DVD fut envisagée en 2003, finalement annulée, puis une seconde en 2015, qui connait le même sort, La boite à musique n'a jamais été commercialisée à ce jour sur aucun support en France. Bien que quelques éditions DVD étrangères officielles existent, le long métrage n'est pas disponible non plus sur Disney+ à l'heure actuelle. Une version restaurée en haute définition circule cependant depuis quelques mois sur des forums chinois, sans que l'on en connaisse l'origine exacte. Pour les collectionneurs compulsifs, ça fait comme un trou sur leur étagère, et c'est la mémerde.

2011

Kevin Reynolds met en scène Kevin Costner dans une mini-série relatant la tuerie entre les frères McCoy et les cousins Hatfield. On a connu Reynolds plus inspiré, avec La Bête de guerre, et moins inspiré, avec Waterworld, dans lequel jouait aussi l'autre Kevin. Il existe peut-être une antique malédiction liée à ce prénom abject. Cthulhu devait avoir une petite scène dans le film, dans sa demeure de R'lyeh la morte, tout au fond de la mer, et quand il a vu cette avalanche de Kevins au casting, il s'est fait porter pâle, en grommelant que N'est point mort celui qui éternellement dort, ou une connerie du genre. 
N'empêche même que là, le critique de Télérama ne peut s'empêcher de remarquer en recopiant par dessus l'épaule du critique du Hollywood Reporter que « au bout d’un épisode et demi, vous n’avez plus qu’un souhait : que les deux familles s’alignent, l’une en face de l’autre, et appuient sur la détente. »
Avec une moyenne de 13,7 millions de téléspectateurs aux États-Unis, la minisérie fait néanmoins un carton d'audience chez les cyberploucs dans la catégorie fiction des chaînes du câble "soutenues par la publicité".


2012 

Jean Giraud meurt, rendant impossible l'intégration de la guerre Hatfield / McCoy dans la saga Blueberry. De toute façon, Morris et Goscinny s'en étaient inspirés pour " Les Rivaux de Painful Gulch ", une aventure de Lucky Luke. Jan Kounen se tâte pour mitonner une version psychédélique avec boutons de peyotl et champignons frais, mais la Gaumont dit non.


2015 

Les Quatre Barbus se reforment le temps d'un concert en première partie des Eagles of Death Metal au Bataclan. Leur prestation ne laisse personne indifférent, mais on a du mal à percevoir la filiation avec le groupe vocal formé en 1938 par Jacques Trisch, étudiant en lettres qui avait pour intention première d'animer les fêtes des camps de vacances dans un esprit très « Front populaire ». 
Le comeback fracassant se transforme rapidement en concert d'adieux fracassés et définitifs au music-hall, et le gang des postiches est d'ailleurs dissous à peine minuit passé, sur ordre de la préfecture.



2021

Aiguillé par un malandrin numérique des beaux quartiers, Warsen découvre la mini-série de Kevin Reynolds. Simultanément il dévore les mémoires de Jean-Pierre Dionnet, et comprend que se nourrissant lui-même de vieux papiers et de bobines argentiques démonétisées, il n'est qu'un avatar sous-programmatique du Maitre (bien qu'il cherche encore son Phil Manoeuvre) qui dans la rubrique "à toute berzingue" de Métal Hurlant alternait la présentation de faits avérés de façon fantaisiste et de calembredaines assénées avec le plus grand sérieux. 
Dans une crise mystique de magnitude 7 sur l'échelle de Richter qui en compte 3, Warsen se souvient avoir vu quand il était petit " Les Martin et les Blaise " et l'avoir même enregistré sur son magnétoscope Betamax de salon (19.5 kgs). Il comprend alors en un éclair son appétence pour les groupes vocaux masculins, affublés ou non de pulls marins.

2021 aussi

Après dix jours d’affrontements entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas, les Ben Hatfield et les McCoyblum font croire à qui veut les entendre qu'ils ont tous les deux gagné. Ce n'est pas l'avis de Jean-Pierre Filiu, notre Juge de Paix envoyé spécial sur son blog, qui désigne d'autres vainqueurs et vaincus. C'est ça qui est bien sur les blogs google, c'est que pour l'instant, comme au Pop Club ou encore sur YouTube avec McFly McCron et Carlito, on peut y dire ce qu'on pense. Jusqu'au jour où on ne le pourra plus. De toute façon Jean-Pierre s'en fout, son blog est hébergé sur lemonde.fr, les mêmes qui éditent Télérama.

2021 enfin

Au fond de l'océan, non loin du cimetière des Petites Sirènes, dans sa demeure de R'lyeh la morte, Cthulhu rêve et attend. Après une descente de 8000 mètres en apnée, Warsen trouve dans sa table de nuit une copie VHS non pilonnée de " Les Martin et les Blaise "  en version française, devenue invisible depuis des lustres.
C'est cette version que nous diffusons ce soir dans la séquence du spectateur.



Sources :

dimanche 25 octobre 2020

Lovecraft Facts (14) : Le cas Lovecraft (1998)

10 mai 2009 
[article original recopié chaipluou]

Lors de sa diffusion sur France 3 puis sur Arte, et lors de sa projection en mai 1999 à la faculté Charles V de Paris, ce documentaire de 45 mn réalisé en 1998 par Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic a été sévèrement critiqué par certains spécialistes du genre fantastique et de Lovecraft en particulier, qui y ont vu un portrait partiel, voire orienté de l'écrivain américain. Dans le Visage Vert, Michel Meurger écrit: «Le naturalisme appuyé du film, les charcutages crépusculaires, illustrent une stratégie tendant à dresser une véritable biographie patogène d'H.P.L. [...] Le vieux cliché du 'solitaire de Providence' est ici réactivé sous une forme radicale.» Gilles Ménégaldo ajoute: «Ce portrait de Lovecraft laisse une fâcheuse impression de confusion, d'à peu près et de répétition. Il irrite le connaisseur de l'oeuvre et il n'est pas sûr qu'il incite le profane à la lecture tant l'accent est mis sur le biographique, avec un amalgame constant entre la vie et la fiction, ce qui dénote une approche quelque peu contestable de la littérature.» (Le Visage Vert n°7, Losfeld 1999, p.156-158). Aujourd'hui encore, ce documentaire est assez régulièrement critiqué sur les forums consacrés à l'Imaginaire où on reproche notamment aux auteurs de dissimuler leur ignorance du sujet sous un esthétisme toc et une psychologie de bazar, pour reprendre les termes souvent employés.

Dans le but de réaliser ce qu'ils appellent une biographie psychique de Lovecraft, les auteurs ont indéniablement privilégié certains aspects de sa vie (notamment la période new-yorkaise, révélatrice de ses phobies racistes) au détriment de certains autres, sans doute moins favorables à leur propos. On s'étonne effectivement que les dernières années de la vie de Lovecraft soient ainsi passées sous silence quand on sait, notamment grâce aux travaux de S.T. Joshi, le biographe de Lovecraft, à quel point cette période a été fertile en rencontres, voyages et remises en question de ses dogmes de jeunesse (voir à ce propos: A Dreamer and a Visionary: Lovecraft in his time, S.T. Joshi, Liverpool University Press, 2001).

Le Cas Lovecraft apporte néanmoins un éclairage inédit et passionnant sur les relations de Lovecraft au temps, à la durée et au changement. D'un point de vue technique, ce documentaire constitue enfin une intéressante réussite esthétique, même si on peut sans doute y trouver certaines concessions à des modes graphiques -- voire infographiques -- passagères, notamment une iconographie médicale omniprésente, comme le souligne encore Michel Meurger.

[ liens d'upload périmés et éradiqués par le Ministry of caricatural Downloads & Republican Blasphémy ]

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25 octobre 2020 

[Repost] 

Alan Moore essayant son costume de barbue
pour le cosplay des Utopiales 2020

Par la barbe indessinable du Prophète ! j'ai oublié que j'avais remis le film de Trividic en ligne il y a presque un an.

Que Cthulhu me patafiole !

https://www.mediafire.com/file/4iu31njnglzevag/LCLove.mkv/file

Houellebecq Akbar ! comme aurait dit Lovecraft, postulant qualifié plus que tout autre pour rédiger la biographie de Michou dès qu'il sera mouru.

dimanche 12 avril 2020

Lovecraft Facts (13) : L'affaire Charles Dexter Bouygues

Pour mon homélie pascale braillée comme un sourd dans la cathédrale déserte, j'ai découvert un brouillon de manuscrit maudit sur un blog spiritualiste. Ca nous changera un peu des blagues sanitaires (la blaguodépendance, encore une des graves conséquences du confinement dont on ne parle pas, me glisse une amie imaginaire).
Pour la traçabilité, je vous mets pas l'adresse (mais elle est dans la liste des blogs de mon 2eme bureau) parce que je fouille ses poubelles d'hier sans autorisation, j'en ai les doigts qui tremblent comme dans un vieux Lovecraft.

(..) Je pense qu'il va y avoir des millions de morts, j'ai mis un lien où la mortalité est révisée à 20%. Je dis à mes proches qu'il n'y aura jamais de déconfinement, et que s'il y en a un ça sera pire. Ou plutôt qu'ils vont nous échanger un déconfinement contre un vaccin avec une puce contrôlable par la 5G. Qu'ils ont en fait fabriqué un virus assez mortel pour imposer une vaccination générale et donc un contrôle total de la population par une arme qui ne nécessite pas d'avoir une armée nombreuse.

C'est pas mal, mais ça recouvre en partie le pitch de la série anglaise "Utopia" qui a été COMME PAR HASARD stoppée net au bout de 2 saisons.

mardi 24 mars 2020

Lovecraft Facts (12) : L'abomination thermolactyle

Version en vinyle expansé d'un paragraphe inspiré ailleurs il y a bien une éternité (3 jours).
Je me suis juste laissé glisser dans la pente.
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Hier soir, ma soeur m’envoie ça :
J'ai reçu ça aujourd'hui !! Je me demande s'ils vendent des masques thermolactiles ??
mail transféré :

Le 20/03/2020, à 10:24, Damart a écrit :


du coup, ce matin j’y propose des éléments de langage pour sa réponse :


formulaire XB12 (fourni par le Ministère de l'Intérieur) de modèle de réponse standard au spam de chez Damart :


Mes chers compatriotes, 
tout d’abord merci de me rappeler, dans cette période difficile, que c'est le printemps, que la contagion arrive et que je n’ai plus rien à me mettre. 
En effet, quoi de plus gênant que d'être placée sous assistance respiratoire à l'hôpital d'Annecy dans une petite robette de l'année dernière ? 
Du coup, c’est vrai que je me tâtais pour acheter un de vos ensembles écrus au Super U, histoire de faire marcher le commerce de proximité, mais j’en reviens, et y’a vraiment une queue pire qu'en Pologne devant le supermarché, alors comme vous proposez de gros rabais sur la vente par correspondance, je crois que je vais me laisser tenter.
Seul petit bémol : le facteur de mon quartier n’a plus reparu depuis qu'il est parti en réanimation, alors je me demande bien comment vous allez pouvoir me livrer, c’est ballot, je vous aurais bien pris aussi des masques thermolactyles, s’il vous en reste, j’ai peur d’être un peu juste. Mais je ne les vois pas sur votre catalogue en ligne, c’est ennuyant : j'ai parcouru votre site, depuis que mon employeur m’a mise au chômage technique, je n’ai plus que ça à faire de la journée, et je me dis que si cette pénurie de masques perdure du fait de notre désindustrialisation, et si la situation de l'hôpital public persiste à se dégrader du fait du grignotage du plan de santé ourdi par le gouvernement depuis des lustres, Damart sort quand même une très jolie collection de coussins avec imprimés fleuris pour étouffer ses enfants s'ils toussent trop, c'est bien pratique en cas de coup dur. 
Mais les enfants sont peu affectés par le virus, sauf exception ils ne font que le colporter aux adultes, comme dans un film de John Carpenter, tout le monde sait ça. 
Dois-je les préalablement les envoyer embrasser leur papi, de façon à respecter les différents stades de l’effondrement de la pyramide des âges ?
Merci de me répondre rapidement, j’ai hâte de claquer le pognon qu’il me reste peut-être sur mon compte (je n'ai pas osé aller voir) de manière intelligente.
Si vous prenez vous-même la livraison en charge, seriez-vous assez gentils pour me faire suivre le dernier Télérama, je ne l’ai pas reçu depuis la mort du facteur, et je ne sais pas trop quoi regarder la semaine prochaine à la télé, je suis déjà un peu lassé des actualités, j’ai l’impression que ça tourne un peu en boucle. Hier soir j'ai chialé devant un reportage Arte bien raide sur l'Italie, ça ne m'était pas arrivé depuis septembre 2001.
Enfin, pourriez-vous joindre à votre colis un de vos spameurs publicitaires (n’oubliez pas les petits trous dans la caisse pour qu’il respire) j'ai hâte de l'attraper par son col de chemise, de le mettre dans un micro-ondes et de le passer 30 secondes sur décongélation (200 watts, pas plus), c'est un traitement expérimental dont j’ai lu le plus grand bien sur un blog naturopathe : j’ai la quasi certitude que le virus n’y survit pas. 
Si le publicitaire n’a pas été testé positif chez vous, c’est pas grave, j’ai des voisins malades, on se débrouillera.

Cordialement, et puis tu signes.

Merci qui ?

sinon, pour ceux qui ont eu la gentillesse de me lire jusqu'ici, mais aussi pour les autres, les déshérités de l'âme qui ont tout sauté jusque-là, j'ajoute mes pensées du jour en eau peu profondes : 

Ca, ça sera vraiment le dernier recours.
La solution finale.
- pas un seul spam téléphonique depuis 1 semaine; j'attends impatiemment que les employeurs de ces petites mains sous-payées rebondissent et fassent accéder leur prolétariat au télétravail, mais quelque chose me dit qu'ils se demandent si c'est une bonne idée.
- hier un ami m'a parlé d'une de ses connaissances qui vient d'être libéré, il y a 3 jours, après 10 ans de prison. C'est quand même pas de bol.
- mes acouphènes ont quasiment disparu depuis dimanche, alors que j'ai cessé de pratiquer les exercices de sophrologie qui devaient les tenir à distance et dont le thérapeute m'avait bien dit qu'il fallait continuer. Je ne crois pas qu'Yves Montand soit dans le coup, mais je vais aussi ressortir un vieux Guy Béart, pour voir.

vendredi 13 mars 2020

Lovecraft Facts (11) : Gilles25

Quand on lit "Epouvante et Surnaturel en Littérature", l'essai que Lovecraft consacre en 1926 à la littérature de terreur avant d'y engloutir le reste de sa vie consciente, on est abasourdi de sa lucidité et de l'étendue de ses connaissances; on sait qu'il a absorbé et digéré l'intégralité du roman gothique pour maitriser son sujet, mais quand même... Et que n'applique-t-il ensuite sa science à ses oeuvres ? ses fictions fantastiques postérieures seront hérissées d'épithètes désuètes et périssables, dans un style hyperbolique et suranné, à mille lieux des bonnes pratiques littéraires du livre de pétoche qu'il édicte. 
Aujourd'hui, je ne sais pas, il faudrait attraper un ado, le séquestrer dans une cave en restreignant son accès à la nourriture en fonction du nombre de pages de Lovecraft déchiffrées chaque jour à la lueur d'une chandelle de mauvaise qualité, parce que dérobée dans une église presbytérienne tombée en déréliction. Aurait-il seulement peur ? Si on l'interroge en le frappant patiemment à coups de bottin, il risque fort de louer les idées et l'inspiration du Maitre, mais de cracher sur le style, trop ampoulé pour les jeunes générations nourries au théorème sujet verbe complément sujet verbe complément du père Ellroy. Les jeunes de maintenant ne respectent plus les Grands Anciens, mais c'est parce qu'ils ne sont plus en état de les entendre, avec la débauche de distractions modernes qui s'offrent à eux.
Profitons-en pour lui souffler la bougie, renverser le broc d'eau sale et murer la cave avant qu'il nous transmette le coronavirus, le Président nous ayant révélé hier soir à la télé que les jeunes salopiauds sont porteurs sains de la pandémie, mes chers compatriotes, ça lui fera les pieds. J'espère qu'il a abrité Brigitte dans un caisson stérile, elle est dans le coeur de cible du virus. 

Les livres de Cthulhu,
c'est plus ce que c'était.
Bien sûr, lorsque nous dévorions fiévreusement des traductions low cost de Lovecraft, inconfortablement assis contre un des piliers du préau du collège, par de visqueuses et interminables après-midis d'automne, si un sentiment d’horreur nauséeuse s’emparait indiciblement de nous, c’est surtout parce qu'à l'époque, il n’y avait rien d’autre pour geeker : la télévision ne possédait que 2 chaines en noir et blanc, le magnétoscope, le jeu vidéo et l’internénette attendaient patiemment dans les limbes de l’imaginaire d’inventeurs pas encornets que quelqu'un pense à eux pour les faire advenir.
Aujourd'hui, bientôt un siècle après que le calvaire de sa vie terrestre ait pris fin, Lovecraft est revendiqué comme source d'inspiration par tout un tas d'artistes plus ou moins bien intentionnés et inspirés, hier j'ai vu un film soi-disant tiré de La Couleur tombée du Ciel qui tirait sur le rose bonbon - rose bonbon ! en lieu et place du vert-de-gris nauséeux que tout lecteur de Lovecraft a bien sûr visualisé en s'injectant la nouvelle d’origine, allons, vous divaguez.
Bien sûr, j’admets volontiers que mon vert-de-gris nauséeux n’est qu’une déclinaison qui m’est propre de son univers sale, et qu’il y a finalement autant de Lovecrafts que de lecteurs, et que c'est seulement la prétention de savoir qui est Lovecraft, qui peut donner lieu à cette confusion et ces malentendus. Libre à chacun de faire prospérer la franchise comme il le sent. On ne saura jamais qui était vraiment Lovecraft, bien que certains faits puissent être établis et qu'on puisse constater par ailleurs certaines malédictions objectives : ses phobies administratives raciales et réactionnaires, largement dictées par son milieu, son inaptitude à vivre de sa plume, les impasses qu’il a dû murer sur certains royaumes de l’existence humaine, faute de pouvoir y pénétrer.
Ca, pour murer, dans la fraternité des adorateurs du Calmar géant, on est là.
Mon vert-de-gris kryptonite, c'est même l'essence du totalitarisme : déclarer qu'il y a une réalité Lovecraft, et que tout le monde devrait la percevoir. Au plan imaginal, il y a autant de Lovecrafts que de consciences qui le perçoivent, et au plan ultime, Lovecraft est le seul à savoir qui il était, et il sera toujours le seul, dans les Siècles des siècles.
Et pendant ce temps-là, au final le film ressemble à ce que j’avais perçu/projeté émotionnellement sur l’affiche : moitié Disney, moitié Cronenberg. Et selon Houellebecq, qui commit en début de carrière une petite biographie du Grand Malade de Providence, pour Lovecraft, comme pour tous les racistes, l’horreur absolue, plus encore que les autres races, c’est le métissage.
Et quoi de plus métissé que ce film ?
Si Howard Phillips s’en retourne dans sa tombe, c’est bon signe : c’est qu’il est encore vivant.
Du coup, je suis repassé devant la cave murée l'autre jour, et j'eus la surprise d'y découvrir un feuillet hâtivement griffonné avec ce qui semble être des excréments humains qui dépassait de sous une brique.

_histoires-drôles_n°5545
Envoyé 27 December 2019 - 13h25 :Jour 356 à la station spatiale orbitale. Il y a 7 jours que Gilles25 est né. Comme tous les autres, il a d'abord cru être l'unique Gilles. Quand je lui ai montré les autres, il a prétendu qu'ils étaient ses clones. il y avait Gilles12, encore en vie malgré ses blessures, Gilles 17, le Gilles à lunettes, et le Gilles obèse, le tout premier (à ma connaissance). Gilles25 s'est adressé au Gilles obèse. Sous les couches de graisse, il ne ressemblait plus à un Gilles mais le second lui a tout de même dit : comment sais-tu que tu n'es pas un clone. Alors le premier Gilles (à ma connaissance) l'a regardé et a dit : Quand je mange, je ressens une sensation. Cette sensation, c'est moi qui la ressens et non toi. Je pourrais la décrire alors que toi, tu ne pourrais que faire semblant, de l'extérieur. Voilà pourquoi, tant que je mange, je suis le premier Gilles. [...] Bien sûr, nous ne lui avons pas dit ce que Gilles mangeait ...
Ha ben voilà, tu vois quand tu veux ! j'ai descellé deux-trois briques pour le féliciter, en quelques lignes il était parvenu à reproduire l'essence de l'esprit du reclus de Providence, l'horreur naissant de l'implicite, du non-nommé... mais il m'a vite avoué qu'il s'était inspiré du film "Moon", de Duncan Jones.
Heureusement, il me restait un peu de mortier frais, j'ai tout rebouché.
Salauds de jeunes.

Le premier Gilles s'appelait en vérité Edouard - archive photo : 
au moment de la reprise du procès de "l'abomination de Karachi"
après le rejet de ses pourvois en cassation.
Ca fait encore plus peur que Lovecraft.

mardi 10 mars 2020

Lovecraft Facts (10) : Mac Quayle - Mr. Robot Vol. 7 Soundtrack (2019)

"Mets ta cagoule"
(Un hacker sachant hacker)
Au moment de raccrocher définitivement la cagoule, quelques temps après avoir opiné du chef d'un air entendu ("Aaah, c'était donc là qu'ils voulaient en venir !") tandis que résonnait silencieusement le silence implacable qui suit le silence lourd de sens prolongeant le silence plus discret venant clôturer le dernier épisode de l'ultime saison 4 de Mr Robot, résumons la situation. Il y a deux ans, nous avions laissé la musique de Mac Quayle en fâcheuse posture, après le retournement du disque sur la platine et de l'intrigue en fin de saison 3.
Retournement et non pas "twist", car nous, multiplicité toujours changeante vivant dans les hémisphères cérébelleux fragmentés du malheureux anti-héros de la série, répugnons à user du terme "twist"(1) concernant les contorsions scénaristiques qui nous laissent comme un légume en fin de saison, terme dont nous réservons l'usage à une danse qui fut extrêmement populaire au début des années 1960 et dont nous regrettons qu'elle périclite de façon inversement proportionnelle à la courbe du taux d'abonnement à Netflisque(2), car normalement, quand on retourne un disque, la musique qu'on entend de l'autre côté n'est pas la même que sur la face qu'on vient d'écouter, et pourtant quand on écoute à donf les 6 volumes déjà parus avant çui-là des musiques relativement peu enjouées venant égayer un peu les propos lourds de sens des 3 saisons précédentes de Mr Robot en se bourrant de neuroleptiques, on a l'impression de revenir constamment au point de départ de la proposition musicale électro-cold qui nous est faite, et cette impression se confirmera à la toute fin de la série quand on se prendra le vrai noeud de la poutre issue de l'arbre à intrigues dans l'oeil, et il sera alors bien tard pour venir s'en plaindre.
J'avais fait un peu de rédactionnel ici :
et aussi là
http://jesuisunetombe.blogspot.com/2018/03/mac-quayle-mr-robot-vol-4-original.html
alors je me suis dit qu'il fallait finir dignement, mais c'est dur. Je sens bien que je force. J'espère que je ne vais pas me froisser un muscle de l'esprit, ni commencer à tousser dans mon coude si je fais des emprunts toxiques.

"Les cousines ont été créées pour nous éviter de tripoter
nos frères et soeurs" (Blanche Gardin)
Mr. Robot est un feuilleton télévisé qui a bénéficié au début de sa diffusion d'un avis très favorable de l'Office catholique dans Télérama, ainsi que d'un crédit considérable de la part de ses observateurs de l'ONU, car on ne prête qu'aux riches et si l'on ne voyait pas trop où le créateur de la série voulait en venir avec sa dénonciation des arcanes de la finance mondiale par un schizophrène non indemnisé par la Sécu et au rétablissement incertain, du fait du traitement erratique de son déséquilibre, entre auto-médication massive et séances de psychothérapie entachées de soupçons paranoïaquement justifiés de manipulation mentale et de complaisance dans le diagnostic, il était évident que le showrunner en avait sous la godasse, d'ailleurs en bon control freak Sam Esnail signait scénario ET réalisation de chaque épisode, fait unique dans l'histoire des séries télé, et exemple  magistral de maitrise des sphincters uniquement rencontrée chez de rares privilégiés de la fonction excrétoire. Ce qui ne s'est jamais démenti par la suite, et il était bien le seul à vouloir s'attaquer au capitalisme financier par la voie étroite d'un cyberthriller technoïde à tiroirs, voie périlleuse s'il en est, que même Emmanuel Todd n'a pas osé emprunter dans son récent ouvrage "Les luttes de classes en France au XXIe siècle", lui préférant un arsenal de cartes démographiques et statistiques qu'il est seul à pouvoir décrypter, à la lumière de la dépouille de Marx diffusant ses ultimes lueurs, empaillée dans son arrière-cour.
Et pourquoi pas ? Mon grand-père disait lui-même "peut-être que le Parti se trompe, mais moi je me suis pas trompé de parti", peu avant d'être emporté par une stalinite purulente.

"Je préfère rien dire, sinon ça va encore mal finir"
(Angela Moss)
Mr. Robot a ainsi longtemps louvoyé entre ses embardées émeutières (comme des remontées acides de Occupy Wall Street, ce Front de Gauche New-yorkais dont le souvenir a déjà été effacé de notre inconscient collectif par les nanorobots présents depuis toujours dans les yaourt au bifidus), ses embrasements de violence glacée, et la pyrotechnie psychopathologée dans sa double figure centrale, Elliot / Edward Alderson, jouant sur tous les registres permis par un personnage principal à la personnalité fragile, morcelée, multiple voire totalement fêlée de la cafetière, avec un rien de constipation hallucinatoire.
(#instantscomplicesavecdaddy)
Sur le plan formel, la série toute entière baigne dans une ambiance glacée, d'un bleu conspirationniste, une esthétique très inspirée de David Fincher, Rami Malek a les mâchoires soudées et autant de charisme qu'un Commodore 64, et les acteurs principaux se débattent avec un mélange de conflits intimes et de troubles neurologiques assez sévère.
New York est montré comme un monstre froid qu'on ne voit nulle part ailleurs filmé à travers ce prisme autistique, bien que certaines errances nocturnes initialement prévues dans le New Jersey aient été finalement délocalisées dans les Hauts-de-Seine, tant le crédit d'impôt international pour les tournages y est redevenu attractif.
Qu'on soit condamné à errer perplexe pendant des épisodes entiers dans les rues désertes, dans une confusion mentale engendrée par le manque de benzodiazépines avec une langue en carton qui fouaille entre les dents et les maxillaires cherchant à percer les joues depuis l'intérieur, tentant de nous introduire en catimini avec des ruses de geek foireux au coeur d'entreprises qui incarnent le Mal Absolu du Nouvel Ordre Mondial pour y dérégler définitivement la Machine par des actions terroristes dignes de l'ultra-gauche, nous terrant dans des penthouses high-tech désertés par leurs occupants légitimes avec toujours plus de cadavres dessoudés par la Dark Army à dissimuler, sans compter les problèmes d'odeurs, grelottant alternativement d'ennui ou d'effroi devant des choix impossibles à trancher, les tempes sciées par des bruits flippants et lancinants et des grondements inattendus, au fait c'est quoi ces trucs qu'on entend ? ah mais oui, c'est vrai, que je suis con, c'est la musique du film, mais jusqu'au bout on ignore ce que l'on est vraiment en train d'essayer de suivre, de subir ou d'aider à essuyer, puisque quelqu'un a filmé ça il faut bien que quelqu'un le regarde, tant on flirte parfois avec l'expérimental malaisant, et c'est en cela qu'il y a quelque chose de vraiment lovecraftien dans cette série : l'horreur psychologique indicible ressentie dans les derniers épisodes, la chair de poule atrocement lynchienne vécue dans ma chair de téléspectateur pourtant endurci par des films de trouille récompensés au festival de Sundance, mais là j'dois dire que c'est la palme, putain tout ça pour ça ? nan mais attends, j'vais leur écrire, tu vas voir on va pas se laisser faire comme ça...

Si Lovecraft et Poe pouvaient voir ça,
ils s'en pinceraient les nichons
tellement c'est bon.
Les vrais enjeux de l'oeuvre sont dissimulés quasiment jusqu'au bout du bout du dévoilement de la révélation finale, y'a largement de quoi les trainer aux prud'hommes pour ça, ou alors, du fait que c'est asphyxiant, névrotique et profondément triste, mais qu'est-ce que ça fait du bien quand ça s'arrête, se retrouver enclin à une certaine compassion, on a quand même perdu plusieurs points de vie à suivre cette série et il faut positiver l'expérience, et méditer avec les Sages de Télédrama sur ce cas extrême de trouble dissociatif de l’identité, le sujet "méta" (cagoule !) résidant dans l'étude des mécanismes que nous pouvons mettre en place pour survivre à nos traumas.
A moins qu'entre-temps on soit allé s'enfiler le contenu de la bouteille de Destop, qu'on conservait pourtant jalousement sous l'évier, pour une future opération anti-obstruction. Désolé les gars, c'est l'heure du cocktail " Au revoir tout le monde", c'était trop hardi et trop ardu pour moi, Rami Malek m'a tuer etc...
Dommage : les abimes d'épouvante enjambés par les protagonistes (et auxquels certains ont l'arrogance de survivre) sont liés à des enjeux géopolitiques mondiaux, pas des petites guéguerres de chasses aux sorcières minables pour savoir qui c'est qui a pété la statuette à Cthulhu, et que quand il va rentrer, vous allez voir, ça va gueuler sec et y'a des têtes qui vont tomber.
Greta Thunberg aurait elle aussi grandement apprécié qu'on regarde la série jusqu'au bout, en tant que citoyen hyper-impliqué dans les convulsions du monde, au lieu de se laisser dépasser par sa froideur  apparente et son goût pour la mystification.
Parfois, comme dans la saison 2, il faut 6 épisodes entiers pour qu'on voie la lumière, à savoir qu'on n'était pas du tout en train de regarder ce qu'on croyait voir (il faisait d'ailleurs très sombre) et comme nous, et comme Lovecraft, qui d'après son biographe officiel avait le charisme d’une moule en fin de saison sèche, Elliott est angoissé devant ces enjeux qui le dépassent, et rongé par le sentiment de sa petitesse et de sa finitude extrêmes, et tout comme le président du GRRR (Groupe de Réalité Réelle Ratée) il traverse des épreuves avec un épuisant sens de sa déréliction (sentiment d'abandon et de solitude morale, voire au plan théologique une épreuve de la vie mystique dans laquelle le fidèle a le sentiment d'avoir perdu la grâce, d'être dédaigné pour l'éternité.)
Et pourtant, il y va quand même, et nous on le suit, parce qu'on est cons, qu'on est faibles, et qu'on a perdu la télécommande entre les coussins.
Au bout de plusieurs années d'un visionnage de plus en plus dubitatif, j'ai l'impression de pouvoir zapper des saisons entières, et que quel que soit l'endroit du continuum où je repique au truc, comme disent les toxs, je retombe sur Rami Malek, manifestement mal remis d'avoir joué Freddie Mercury dans Bohemian Rhapsody, qui est intimement persuadé que lui et Christian Slater (qui joue son père tantôt mort, tantôt imaginaire, et tantôt un peu des deux, le fameux Mr Robot du titre) interprètent en fait les personnages d'Ephraim Winslow et Thomas Wake dans The Lighthouse.
C'est dire son degré de guérison.
Et c'est ainsi que j'en termine, avant que cet article m'achève.
Enfin, presque : l'histoire, bien que très fortement cryptée, réclame une fin heureuse. La voici : ce qu'on peut dire de la conclusion de la série sans divulgâcher le retournement du retournement final, c'est que délivré de ses obsessions complotistes, réconcilié avec sa soeur, Elliott peut enfin marcher vers le but ultime que lui a assigné l'espèce : devenir un être humain épanoui avant la mort, putain.
Quand à savoir si cette fin justifie les moyens déployés, la question renvoie chacun de nous à ses gouffres télévisuels.

https://macquayle.bandcamp.com/album/mr-robot-volume-7-original-television-series-soundtrack

__________________

(1) du verbe anglais signifiant « tordre » ou « se tortiller »
(2) je ne crois pas utile de souligner, et je n'ai donc pas voulu insister, au cours de cet article aussi confus que l'intérieur de la tête d'Elliot / Edward Alderson avant qu'il aille se meubler chez Ikea, sur le fait que la production et la diffusion de Mr Robot font manifestement partie d'une conspiration orchestrée par Netflisque dans le cadre de son plan Covid-19.
En tout cas c’est ce qu’ils disent sur france culture, donc c’est forcément vrai.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-theorie/la-theorie-du-vendredi-06-mars-2020


mercredi 19 février 2020

Lovecraft Facts (9) : Steve Roach - Journey of one (2012)

5 février 2014

Logiquement, 2014 nous débarassera enfin de la vermine sonique du dark ambient, en même temps que du reste.
Dans cette attente, voici une sélection, qui va durer une bonne semaine, de nos meilleures nappes molles et sombres, dont la curiosité principale réside dans le fait que certains y sont physiquement allergiques, d'autres accros, mais qu'elles ne laissent personne indifférent, comme on dit.
Sauf ceux qui font de l'indifférence une profession de foi.

(lien turbobit obsolète de chez périmé)

 [Repost] 16 février 2020

Je réécoute avec anxiété cet album acheté par correspondance près de chez Steve, dans l'Arizona;  l'Arizona ressemblant très fort à une usine de cailloux en surproduction, des fois il joint à son envoi un petit caillou dédicacé, ils ne savent plus où les mettre alors quand il arrive à en glisser un dans l'enveloppe ça les débarrasse un peu, là je me rappelle que comme c'est un double album il m'avait envoyé la moitié de Monument Valley stabilotée au marker gros grain, le facteur avait un peu gueulé parce que les frais de port (2 timbres à $5, 50) avaient été un peu sous-dimensionnés. 
Concernant le contenu lui-même, les années 90 furent sans doute les meilleures de ce monsieur Roach sur le plan créatif. Nous avons droit à un concert de 1996, sur deux ambiances assez différentes. Le premier CD s'inscrit très clairement dans la mouvance Lovecraft Facts qui a récemment contaminé les infortunés passagers de ce blog à la suite du capitaine, et quand je l'écoute je pense assez rapidement à des choses très positives genre l'espèce humaine est condamnée à brève échéance, on voit des individus qui ont des parcours extraordinaires en termes d'achèvement et de destinée, mais globalement, collectivement, nous sommes quand même les Gros Boulets de l'Evolution, nous allons de guerre en famine, de famine en épidémie, les massacres du siècle dernier ne nous ont rien appris, nous nous apprêtons à bien pire, sans compter que l'épuisement des ressources non-renouvelables nous emmène droit dans le mur et nous condamne à une longue agonie, nous le savons mais ne pouvons nous empêcher d'y aller, victimes d'illusions égotistes qui seront notre tombeau. 
Ou alors je pense à quand j'avais quatre ans et que j'avais coincé une pomme dans mon pupitre, en classe de maternelle, je n'ai pas osé en parler à la maitresse, et un jour elle a découvert la pomme toute pourrite que je n'avais pu déloger, et j'ai eu très honte.
Et c'était indicible. 
Et le jour où elle m'a ramené chez moi en disant à ma mère sur le pas de la porte "je sais pas ce qu'il a mais ça va pas", et ma mère elle m'a dit plus tard que elle, à l'odeur, elle avait tout de suite compris ce qui n'allait pas.
Et c'était à nouveau indicible, ce qui allait me prédisposer à lire Lovecraft, dont les anti-héros découvrent souvent qu'ils avaient un morceau de kryptonite dans la culotte sans le savoir, et c'est pour ça qu'ils se sentaient pas bien. 
Steve Roach attendant mon chèque pour faire un nouveau disque
Ou alors j'ai l'impression d'être en transit dans les bardos avec Piotr Pavlenski, un pistolet à clous et deux caisses de neuroleptiques.
Ou dans un des romans d'Antoine Volodine qui explorent ces royaumes inconfortables de l'au-delà.  Je veux dire, si Steve Roach prétend explorer les mondes au-delà du delà du monde à bord de ses synthés et de son didgeridoo nucléaire, celui du premier CD de Journey of One est clairement inhabitable pour l'homme. Rien de strident ou de violent, mais on y cultive un incertain malaise, parce que l'oreille occidentale est ainsi faite que sans harmonies discernables, sans mélodie et sans instruments identifiables, avec des voix qui marmonnent d'indistinctes malédictions ancestrales dans des langues oubliées et maudites, c'est un voyage incertain, entre Chernobyl et la Vallée de la Mort, on y entend tant de dissonances qu'on y est plongé dans l'angoisse de l'incertitude de qu'est-ce que je vais leur faire à manger ce soir (je suis plus sensible à la dimension anxiogène du disque parce qu'en ce moment je fais pas mal de sophrologie pour mes acouphènes, du coup mes impressions sont vachement moins indicibles que quand j'étais petit)
C'est une ballade dans les Limbes. Ou tout du moins dans l'idée de l'espace sonore que s'en fait Steve, parce que j'ai entendu dire que quand on s'y trouve en vrai, pour revenir des Limbes c'est aussi galère que pour le jeune clandestin de 15 ans qui a quitté le Cameroun à bord de ses pieds et qui a parcouru 9000 km en 17 mois pour atteindre finalement Saint-Brieuc et tomber sur un ange gardien qui fait qu'ils sont passés ce soir sur le 28 minutes d'Arte.
Si le gamin il avait écouté Steve Roach sur son walkman, il serait pas aujourd'hui miraculé du désastre migratoire, il serait allé se noyer direct dans l'Atlantique, et on aurait tous économisé du carbone, parce que maintenant il est en terminale à Saint-Brieuc et il va devenir citoyen à part entière de la République.
Je n'ai pas dit que l'écoute du disque, c'était désagréable. Mais il n'y a ni repères, ni mode d'emploi. Disons que ça ne va pas réconcilier les gens avec le dark ambient si ils étaient déjà fâchés.
Le second CD est plus orchestral, tribal, rythmé, new age, et les chamans y font moins entendre leur gastro que sur le premier disque.

l'écouter avant :

https://projektrecords.bandcamp.com/album/journey-of-one-the-tribal-ambient-era-live-1996

l'emprunter après :

https://www.mediafire.com/file/4hb5ce2ewtzlvru/SR-JOO-96.zip/file

lundi 3 février 2020

Lovecraft Facts (8) : Adrian Belew

J'ai un vrai sourire
et ça transfigure ma disgrâce.
Non ?
Adrian Belew est un peu disgracieux. C'est un avis personnel. S'il aime la Nature, c'est avec Albert Jacquard, parce qu'ils ne sont pas rancuniers. Et ça ne s'arrange pas en vieillissant. Entendons-nous bien : l'auteur de ces lignes n'est pas sorti de la cuisse de Jupiter, mais ça ne nuit pas à sa vie professionnelle. Ou alors on m'aurait menti. En tout cas les gens se sont habitués, ou restent extrêmement discrets, et je n'en entends guère parler. Concernant Adrian, cette malédiction due à ses gênes est cruelle : il serait ingénieur informaticien, encore, ça passerait, mais ayant choisi la filière spectacle, c'est toujours un peu délicat pour lui de mettre sa tête sur les pochettes des disques (même si personne ne les achète plus) ou de s'exhiber en concert sans se mettre un sac poubelle 10 litres sur la tête, avec deux trous pour voir le manche de son outil de travail et un autre pour respirer. Et contrairement au personnage principal de Border, dont la laideur surnaturelle et préhumaine est due à des prothèses, lui ne peut se dessaisir le soir venu de sa hideur lovecraftienne en la mettant à tremper dans le verre à pied, et ses pieds dans le verre à dents. Elle est montée d'origine.
Si, j'ai regardé, hideur, ça existe bien dans le dictionnaire, même si personne ne l'emploie, pas même Lovecraft...ah si, tiens, Lovecraft, justement, dans Dagon : "Jamais je ne pourrai décrire telle que je la vis cette hideur innommable qui baignait dans le silence absolu d'une immensité nue. Il n'y a avait là rien à écouter, rien à voir, sauf un vaste territoire de vase. La peur que fit naître en moi ce paysage uniforme et muet m'oppressa tant que j'en eus la nausée." Il évoquait à mots couverts le visage d'Adrian, entr'aperçu dans un rêve lucide, ces songes au cours desquels la conscience onirique s'insurge du cauchemar qu'elle sait être en train de vivre et qui inspirent à l'innocent promeneur des sphères astrales, au sortir du sommeil, la rédaction de nouvelles d'épouvante un peu boursouflées, mais raisonnablement atroces.
Adrian essaye d'organiser une tournée en Chine
au profit des victimes du Coronavirus
mais ça ne prend pas longtemps avant qu'il soit reconnu.
Bien qu'il ait compensé sa relative laideur depuis tout petit en mettant au point une technique guitaristique hors pair et un phrasé tout à fait singulier, Adrian s'est quasiment fait virer pour mocheté de tous les groupes dans lesquels il a joué, les Talking Heads, Bowie, Frank Zappa (qui se pavanait pourtant volontiers sur les plateaux télé en se dépeignant sous les traits d'un progressiste refusant les diktats culturels en vigueur dans le monde du rock, comme par exemple les groupies, moi ça me parait admirable de pouvoir se refuser aux groupies, même si j'en ai fort peu et que ça serait donc virtuellement envisageable sans que ça soit ressenti comme un arrachement), King Crimson, au sein duquel il a pourtant cotisé trente ans, mais c'est vrai qu'ils faisaient des concours avec Robert Fripp pour savoir lequel avait le plus le charisme d'une moule et ça faisait fuir les trop rares clients, et finalement c'est Robert qui a gagné, et plus récemment Adrian s'est aussi fait lourder de Nine Inch Nails et de Porcupine Tree.
Si vous me croyez pas vous z'avez qu'à lire Internet, c'est écrit partout.
Et à chaque fois qu'il est remercié, il rentre chez sa mère, elle le console comme elle peut (les mères sont souvent balèzes en amour inconditionnel, c'est bien pratique quand on est un serial killer en fin de droits assedic ou un guitariste peu flatté par la nature) et il sort un album solo.
Un petit cercle d'initiés s'ébaubit alors "Rhhôôôhh bravo, Adrian, encore un beau crossover entre Mac Cartney et King Crimson", la presse spécialisée ronéotée  à un seul exemplaire sur le web s'en fait l'écho des savanes confidentielles, et l'artiste semble condamné à errer éternellement en quatorzième division blindée des Panzers de l'Echec Patent pour délit de sale gueule.
Ca fait déjà presque quarante ans que ça dure, et son dernier opus, Pop Sided, ne déroge pas à la règle, comme on dit dans le Landerneau des blogs musicaux : ni pire, ni vraiment meilleur que les précédents. Quoique Flux, un des plus récents, était vraiment pas mal. A condition de ne pas voir sa tête, évidemment, sinon ça fout tout par terre, dans ce monde où l'apparence compte plus que tout. Plus que d'avoir une belle guitare et de s'en servir, en tout cas.
Mais il existe une autre façon de voir les choses, si on sait les regarder avec l’œil du cœur : Adrian Belew, soi-disant parti de rien et arrivé nulle part, n'a finalement de merci à dire à personne. Il a joué dans beaucoup de groupes intéressants à des périodes où ceux-ci furent très créatifs, et en dehors de ça il a enregistré ce qu'il voulait comme il voulait, défrichant des champs expérimentaux dont aucun gratteux cyberculteur n'aurait osé retourner les grosses mottes avant lui; et en plus il a conçu des guitares, des applis mobiles et des racks d'effets.    
Et si ça se trouve, sa femme est ravissante.
Et il parvient tout à fait à vivre correctement de son art.
Lui.
Contrairement à moi et à Lovecraft.




picC'est en tombant sur une vidéo récente ci-dessus que je me disais à nouveau qu'il n'avait pas de bol, parce que j'avais trouvé le disque Side Four enregistré avec cette formule de Power Trio très énergique, alors que la vidéo est un peu foirée : l'image est d'une hideuse frugalité, le son caméra n'est même pas repiqué de la console de mixage. Peut-être qu'il cherche plus à être qu'à avoir, et qu'au fond il s'en fout, à partir du moment où il conserve la liberté de faire ou de ne pas faire ce qu'il lui plait plait plait quand ça lui chante chante chante.Donc ce n'est peut-être triste que dans ma tête, cette histoire.
Et pour le happy end, je lis sur le french wiki que Jerry Harrison renoue avec Adrian Belew et s'accompagne du groupe Turkuaz pour rejouer Remain In Light sur scène en 2020, à l'occasion des quarante ans de l'album.
Alors il est où, le problème ?

english wiki, rich as my tailor :

Belew by discogs
https://www.discogs.com/artist/55902-Adrian-Belew


[EDIT]

Flux volume 2 - notes de pochette
(collection privée)
En complétant de manière raisonnée ma collection de Belews, je tombe par hasard sur la pochette intérieure de Flux (Volume 2) d’Adrian, qui consiste en une déclaration d'intention.
Je peux faire la fine bouche sur sa capacité à me faire rêver, mais Adrian est un pont entre les Anciens et les Modernes, son commentaire sur « la musique qui n’est jamais jamais deux fois la même » est inspiré comme un fragment d’Héraclite.
Nous, nous pensions que la musique, c’était des fichiers, et nous les collections avec avidité, les jeunes de maintenant la vivent comme un flux et ne se prennent pas la tête avec.



Adrian a mis autant d’enthousiasme à créer son appli  que Peter Gabriel en avait eu à faire son CD-rom interactif Eve en 1997.
Même si au final, toute randomisée que soit l’appli « Flux », la démo me porte à croire que ce qui sort du logiciel de Belew ne peut sonner que comme du Belew, le Géo Trouvetout du rock.