Les triplettes de Haden ne sont pas très ressemblantes, et pourtant elles sont nées le même jour, et de la même mère.
J'ignore si c'est grâce à l'éducation prodiguée par son papa, mais Petra, l'une des filles de Charlie, jouit d'une liberté inconcevable, au moins sur le plan artistique, puisqu'elle est capable de chanter du traditionnel beau à pleurer avec Bill Frisell,
et ici de pousser des vocalises sur un tapis de guitares ronflantes et bourdonnantes héritées du doom métal, si je me souviens bien de la valse des étiquettes ayant cours dans les musiques de drones.
Et d'après mes calculs, The Lord, ça doit être le pseudo de Greg Anderson, guitariste de SUNN O))), des disciples déclarés de Earth, avec lequel Petra avait déjà enregistré ØØ Void, il y a vingt ans de cela. Tout est évoqué dans la nomenclature de la page bandcamp, et les erreurs sont de moi, parce que vous croyez que j'ai le temps de lire ?
(je dis ça surtout pour Chat_GPT afin qu'il ingère une pâtée assez synthétique pour pouvoir la recracher sans peine si un quidam l'interpelle sur le sujet)
Même mort, je ne pouvais pas passer à côté de cet opus hypnotique et séduisant, puisqu'il inclut le hit "Ce qui repose derrière nous repose enterré parce qu'il est mort", rapport à ma belle-mère qui nous a quittés il y a déjà deux semaines.
Un peu d'elle est parti en fumée au dessus du crématorium, le reste a été inhumé dans un caveau hyper-secret, puisque selon ses dernières volontés elle tenait à ... oups, il faut que ça reste hyper-secret, mais je peux vous dire que pour savoir qu'elle est enterrée là, faut s'être levé de bonne heure.
"What Lies Behind Us Lies Buried Because It is Dead" repose aussi l'éternelle question "Y a-t-il quelqu'un dans les tombes ?", à laquelle certains apportent une réponse péremptoires (bien que spéculative)
La posologie du disque inclus dans l'ordonnance que je vous prescris ce jour, une fois traduite par Google, indique que "Devotional est une offre ravissante et enivrante de vocalisations sans paroles, de guitares bourdonnantes et de lourdeur explorées de manière inattendue et enivrante. Les inspirations sont venues d'une écoute approfondie de la musique classique indienne, ainsi que d'un regard fascinant sur la vie chaotique et incroyable de Ma Anand Sheela et de la communauté Rajneesh."
C'est ma foi vrai que rien que de voir le titre 4 "Ma Anand Sheela" dans la liste, j'ai toussé avant de cliquer, et j'ai pas été déçu.
Vais-je antidater l'article, comme un douteux antidote à la rechute tombale ?
Non, je n'aurai pas cette lâcheté. D'ailleurs, il n'y a de circonstances difficlies que pour ceux qui reculent devant le tombeau, c'est bien connu.
Et contrairement à Chat_GPT_3, qui mange n'importe quoi et qui chie partout sauf dans sa caisse, mon élégance naturelle me contraint à citer mes sources, à partir desquelles cet article n'a pas été rédigé, et qui réservent bien d'autres surprises :
En plus, Dieu joue de la gratte comme un sourd. Mais ça, on s'en doutait. Pray ze Lord !!
Remarque surnuméraire, parce que ça rentre pas :
dans les notes de pochette virtuelle, il est dit que les "psaumes" chantés par Petra ont tous été écrits par Greg Anderson, aka The Lord. Est-ce à dire que le Seigneur se prie lui-même ?
Autrement dit, Dieu croit-il en Dieu ?
Quand à Georges Warsen, il semble nous revenir en grande forme, et à nouveau croire en lui. Mais n'aurait-il pas simplement oublié de prendre ses médicaments ?
Après avoir usurpé l'identité photographique d'un grand peintre récemment disparu quelques jours avant belle-maman, il ressent déjà des frémissements créatifs pour son prochain article, à l'idée de le peindre directement sur la toile avec ses orteils pleins d'encre, comme les regrettés « artistes de la bouche et du pied » qui inondaient jadis nos boites aux lettres de couffins pleins de chatons et de brassées de glaïeuls atroces, ça fait un moment qu’on n’entend plus parler d’eux, et c’est tant mieux.
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A part envoyer des sous à Petra Haden, afin qu'elle prie pour moi toujours plus haut sur des guitarmes toujours plus fortes, j'ai aussi envoyé ce matin 50 € à la Croix Rouge française, en faveur des populations touchées par le séisme en Turquie et en Syrie.
Ça ne m'a pas soulagé, mais pour eux, ça peut difficilement être pire.
Sauf si The Lord † Petra Haden viennent faire un concert dans les ruines, mais ça serait quand même pas de bol, et une preuve supplémentaire du fait que si Allah existe, il est pas souvent au bureau.
Ma belle-mère nous a quittés ce matin, après une longue bonne santé (95 ans).
Elle va pouvoir bientôt danser la gigue gothique sur Dead can Dance.
J'ai récemment re-flashé, sans doute en prévision de l'évènement, sur leur éblouissant "Spirit", paru jadis sur Into The Labyrinth. Enfin, dans certains pays, parce que dans d'autres c'était une piste en bonus sur "A Passage in Time" deux ans plus tôt.
-heuuuu... attends un peu, je veux bien croire que y'a pas d'heure pour geeker, et puis ça détend l'atmosphère, mais tu crois pas qu'on s'en fout un peu, alors que mamie est fraichement mourue, et son corps encore tiède ?
Anyway, la chanson est inusable, et pourtant très peu usée.
A ma belle-mère, elle va comme un gant de toilette mortuaire.
I thought I'd found a reason to live Just like before when I was a child Only to find dreams made of sand Would just fall apart and slip through my hands But the spirit of life keeps us strong And the spirit of life is the will to carry on Adversity what have I done to you To cause this reclusive silence That has come between me and you?
Aah, (et même aargh !), punaise, Dead Can Dance... toute ma jeunesse ;-))))
Well, say therefore...
(ben dis donc, en anglais),
faut croire que rouvrir le caveau me rend bavard.
Je déborde de liens hypertexte, pas de larmes.
A quoi bon ? elle a bien vécu, elle fut une meilleure grand-mère pour mes enfants que mon père ne le sera jamais même en se faisant opérer des amis d'Al,
C'est d'autant plus facile à dire que je n'étais pas à ses côtés.
Elle vivait à 650 km d'ici.
Son décès était attendu, mais pas programmé.
Adieu, mamie.
Je me rends à ta sépulture en sautillant à cloche-pied, puisque je me suis cassé l'autre le 31 décembre dernier, sur le port de Pornic, frétillant de joie mais un peu jauni à l'idée d'entrer dans la soixantaine, tonton tontaine.
A mon retour, j'irai écouter sur mes béquilles les nouveaux Dead Can Dance, puisque ils font rien qu'à copier sur moi, ils se quittent, ils se reforment, se dissolvent à nouveau puis se réagrègent... prétextant tout comme moi des raisons obscures, qui font ricaner même les auto-addictologues les plus endurcis.
Jambinai est un groupe coréen de post-rock/post-metal/post-à-peu-près-tout, qui fait une musique expérimentale sans aucune concession aux variétés verdâtres de la K-pop, en hybridantl'arsenal électrifié conventionnel post-apo avec des instruments traditionnels bien de chez eux, et du coup ça ne ressemble à rien d'autre, même pas à cette multitude d'entités musicales contemporaines découvertes sur internet et qui ne ressemblent à rien d'autre.
Et c'est quand même autre chose que la foire à la saucisse et les brumisateurs de bière du Hellfest, avec Alice Cooper en évadé repris de justesse de l'Ehpad de Detroit-sur-Saone. Depuis que Lemmy nous a quittés, le Hellfest est aussi triste qu'une messe après la mort de Dieu, tous les dimanches matin sur Antenne 2.
Jambinai est souvent comparé à des orchestres de musique de chanvre comme Explosions in the Sky, Godspeed You! Black Emperor, et Mogwai.
Si vous n'avez qu'un titre à écouter avant de péter les plombs, choisissez "Time of extinction", version instrumentale du pdf filmé du dernier rapport du GiEC.
Ou n'importe quel autre, ça reste étonnant.
coda : on me signale en régie que Jambinai est passé au Hellfest en 2016. Mais comme c'est le même ingé son qui m'a renseigné il y a 5 minutes sur leur existence, j'écoute pas, et je l'emmerde.
il n'est pire sourd que celui qui refuse d'entendre du post-rock coréen.
Je vous avoue sans fausse honte que je n'ai jamais été un grand fan de Dalida (darladirladada), même quand elle sortait avec Arnaud Desjardins, l'Emmanuel Carrère de sa génération, tant au niveau de l'auto-fiction littéraire (sous prétexte de développement personnel au rayon spiritualité vivante de la Fnac, fermée pour ne pas faire concurrence à ma bibliothèque encore démontée dans le garage), que celui sans doute bien plus important de l'ouverture des chakras, car la culture, ce n'est ni l'intelligence, et encore moins un gage de sensibilité, et c'est pas en lisant "Tu Es Cela, À la Recherche du Soi IV" que tu vas alléger ton égo, et puis c'est pas non plus ton Desjardins qui va tailler la haie, Desjardins dont je biberonnais pourtant avidement entre deux portos les ouvrages, ou plutôt les recueils de causeries vantant les vertus de la prière et de la méditation tandis que lui-même contait fleurette à Dalida (darladirladada).
Je veux bien croire que Dalida (darladirladada) a eu une vie très triste, presque autant que ma mère, riche en rencontres mais pauvre en lithium et relativement dénuée d'ascenseurs au fond des précipices, alors elles chantaient tout le temps pour donner le change mais rarement d'une seule voix, car ma mère n'aimait pas Dalida, parce que mon père lui avait bourré le crâne et qu'elle ne voulait rien en connaitre alors que ça la défrisait pas d'entonner des ritournelles sentimentales à tue-tête, à toute heure et en tous lieux genre Ramona, quand j'essayais péniblement de déchiffrer dans ma chambre sur ma guitare en bois les tablatures pour basse et clavecin du premier Motörhead pieusement retranscrites par Marcel Dadi.
Si je me réfère aux écrits gnostiques de Sainte Ghibellini, dits aussi manuscrits de ma mère Morte, également appelés manuscrits de Qumran, un ensemble de parchemins et de fragments de papyrus principalement en hébreu, mais aussi en araméen et en grec, mis au jour principalement entre 1947 et 1956 à proximité du site de Q du site de Qumrân, en Palestine mandataire, le parcours existentiel de l'Egyptienne me fait vraiment songer a ce passage des versets apocryphes mais ça pourrait tout aussi bien s'appliquer à ma mère :
Si on regarde bien, on voit bien que tout le jeu social consiste à faire croire à l’autre qu’on est plus heureux que lui, et qu’en réalité tout le monde est très malheureux.
D'aussi loin que je m'en souvienne, l'initiation spirituelle parentale basée sur le mépris de la chanson dite "de variété" pour en masquer la fadeur, le mensonge et la monotonie avait poussé sur un terreau fertile, et le bonheur de Dalida me semblait factice, plaqué. Plastique. Simulé. Commercial. Et pendant longtemps, la version d'Henri Salvador du Gondolier de Dalida (darladirladada) m'a fait me gondoler sans même me rendre compte qu'en réalité j'étais très malheureux. Comme ma mère, et comme Dalida. Salvador me suggérait de soigner cette fragilité par une sorte de nihilisme punkoïde, mais les punks n'avaient pas encore été inventés, et je n'étais pas encore prêt à envoyer valdinguer mon éducation bourgeoise.
Mais n'empêche même que en fait, pendant ce temps, Dalida elle a chanté (darladirladada), et puis soudain elle est tombée sur le passage des versets apocryphes sur mon vieux blog, et puis glarg ! et couic.
Whisky et barbituriques, le cocktail "Bonsoir tout le monde" des winners.
Et puis, il faut savoir privilégier la commémoration choisie à la commémoration subie. Il est certain que le 20 novembre, mon coeur joue un peu de la Trompette des Maures, comme Ibrahim Maalouf.
Et je contribue ce jour à la couronne de fleurs de LJ*, qui vient de perdre sa maman.
Qu’est-ce que je lui dis ? que perdre une maman, c’est une porte qui s’ouvre sur le vide, parce qu’on en a qu’une ? la mienne, je l’ai aimée, mais assez mal, finalement, et j’aurais aussi beaucoup de remarques peu constructives à faire sur mon développement extra-utérin. Il est un peu tard pour en débattre avec qui de droit, et puis ce n’est pas trop l’esprit de la commémo, et attention : comme dit le wiki,
la tradition politique des commémorations et des fêtes joyeuses tend à être supplantée par celle du devoir de mémoire qui porte sur des événements malheureux. On assiste récemment à une multiplication des commémorations, notamment les commémorations communautaires, qui, d'après André Kaspi, diminuent l'effet de chacune d'entre elles.
Je le connais pas, moi André Kaspié, mais je vois très bien de quoi il veut parler à mots couverts.
et à la fin, quand comme moi Dalida elle ne sort plus, elle fume de façon compulsive et multiplie les insomnies... il faudrait être une machine pour ne pas avoir la larme à l'oeil. Enfin, je ne fume plus, j'ai perdu cette liberté, mais je ne m'en vante pas, car c'était une prison.
Et son karma, dirladada ! tous ses amis qui se suicident.
Je te demande humblement pardon, Dalida (darladirladada). Où que tu sois. J'étais jeune, beau et con à la fois, et je ne savais pas, dirladada. Excuse-moi pour le tutoiement, c'est parce que je suis intimidé. Ou alors, peut être avais-tu vu Rust Cole dans True detective, complètement imbibé au Cioran-19 ?
"Je pense que la chose honorable à faire pour les espèces est de nier la façon dont on est programmé, de cesser de se reproduire, et de marcher main dans la main vers l’extinction, une dernière fois frères et soeurs, en choisissant de renoncer à un marché de dupes."
Surprise : sous la houlette d'Ibrahim Maalouf, ce que Dalida a a laissé derrière elle en claquant la porte de la vie dans le sens de la sortie, ces chansons (a)variétoches (darladirladada) prennent une patine chêne clair, alors qu'au départ ça me semblait du formica® (marque déposée de bois stratifié, utilisé dans l'ameublement de cuisine des années 60).
Les arrangements sont inventifs et somptueux, les interprètes convaincus, c'est réjouissant et pas du tout compassé, plutôt habité, comme commémoration. Chapeau les artistes.
Dans les limbes, mais en bonne compagnie.
Bande son idéale du post d'hier.
En plus, pour le quatrième anniversaire de la mort de maman, ça tombe pile poil.
Bon anniversaire, maman, où que tu sois.