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mardi 21 juin 2022

Sanseverino - Live Session (2007)

Pour la fête de la musique, quelques raisons assez sérieuses de rester chez vous, en plus du gain écologique évident pour la planète :

- une édifiante biographie de Stéphane Sanseverino

http://www.acoustic-guitars.com/artistes/Sanseverino.php

- un bon clip de confinement (on a vite oublié, mais c'était comme ça avant-guerre) (2020-2021)

https://www.youtube.com/watch?v=xXoQ7qXsxi4

- un site de fan pour se repérer dans la discographie du chanteur, qui change plus souvent de style musical que de chemise, mais c'est jamais du tergal, et d'ailleurs le site du fan est sympa mais la page d'accueil est complètement périmée

http://autourdesanseverino.free.fr/autourdesanseverino_Discographie.html

- une vidéo testimoniale trouvée sur le précédent, avec Béranger : leur rencontre sur la scène de La Cigale le 30 Octobre 2002 pour un duo sur "Le Tango de l'Ennui")


- un article où je faisais exprès de faire semblant de confondre Sanseverino et San Pellegrino, parce que j'avais oublié de prendre mes médocs, c'est bien fait pour moi

- Le morceau dont la ligne de basse est aussi incroyablement mélodique que les paroles sont misanthropiquement antisystème, du coup je me repens sincèrement et amèrement de ne pas être allé le voir en concert récemment dans ma région, ô combien je m'en mords le chinois (Dutronc)

- le Live session EP mythique de 2007, car je ne puis vivre que de regrets
j'ai bien l'impression que c'est un disque dématérialisé, parce que c'était une session live iTunes, je ne trouve sa playlist que sur spotify

tu peux cliquer sur l'image, mais y se passera que dalle


dimanche 19 juin 2022

Les Quatre Barbus - Chansons anarchistes (2004)

l'édition originale, introuvable depuis
longtemps avant le programme commun
de l'Union de la Gauche (1974)
Hier j'ai offert l'épatante compilation "Honneur aux barbus" à un pote âgé pour son anniversaire.
franchement, à 16 euros plus 2.15 de frais de port, et alors que c'est le disque idéal pour faire fuir vos amis en fin de soirée, selon Téléramadan, on aurait tort de s'en priver.
Et ce matin, avant d'aller au bureau je suis allé voter au second tour des législatives pour le connard autocrate et chelou (et pour tout dire un peu déséquilibré) à la tête de la Nupes, en priant pour qu'il ait des collaborateurs moins navrants, dans un climat social délétère d'affaiblissement de la culture civique, ainsi qu’une défiance généralisée envers la capacité du vote à changer les choses, tout cela en écoutant les Chansons Anarchistes des Quatre Barbus, qui manquent sur la compilation de 99 titres de chez epm musique, mais que j'ai miraculeusement retrouvées sur bandcamp, au prix qu'on veut bien les payer. 
A la bonne votre.

Karl Malden dans "Sergent Laterreur
contre les Mélenchonistes en chaleur"



l'édition actuelle, compilée à l'occasion 
d'un colloque international libertaire, 
si je n'ai pas perdu
tous mes moyens en italien.



dimanche 22 mai 2022

Les Quatre Barbus - Honneur aux barbus 2 (2019)

Il fait tiède. La pelouse est grillée depuis une semaine. Du jamais vu. S'il y avait un peu d'humidité dans l'air, on serait moite. Ca serait un temps à réécouter les chansons paillardes des Quatre Barbus (enregistrées avant qu'ils se convertissent au djihad, mais de toutes façons ces chansons cochonnes étaient très édulcorées dans leurs versions studio, et je n'ai guère les moyens d'envoyer un reporter temporel dans les années 50 pour voir si les versions de scène étaient plus coquines) en écossant les petits pois sous le prunier, et plus précisément les cédés 3 et 4 de cet article de blog ci-dessous posté il y a presque un an, c'est dingue.
J'adore ces chansons « rive gauche » à la mode dans les cabarets des années 1950, qui évoquent Tataouine, la fanfare de Bagnolet, les roploplos de la mère Tapedur et autres calembredaines exotiques issues d'un passé à jamais disparu. Attention : selon le cyber-ayatollah Amazon, certaines de ces complaintes contiennent des explicites lyrics, it sucks bloody sausage ("ça craint du boudin" converti par Google trad)

Attention, n'essaie pas de refaire chez toi ce que tu vois sur la pochette,
car tu risquerais d'être inculpé de trouble à l'ordre public.
De toute façon, gaudriole et ribouldingue
ont pris un bon coup dans les miches depuis la récente pandémie.
On n'a plus le coeur à ripailler, en attendant Godot et le Grand Réchauffement.

Il y avait aussi des bouts de trucs par là, que Vangelis me patafiole.

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2021/06/les-quatre-barbus-le-grand-lustucru-1957.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/05/repost-les-quatre-barbus-la-pince-linge.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2009/09/lucienne-vernay-et-les-quatre-barbus.html


photo non contractuelle

https://www.mediafire.com/file/am14638e8idgqm0/H.ax-bar-CD3+4.zip/file

photo encore moins contractuelle que la précédente,
car les contractuelles gardent toujours leur uniforme.
En plus elle ne convient pas aux enfants de moins de 36 ans,
de petites pièces de lingerie pouvant être inhalées.

Dernière minute : En Afghanistan,  des présentatrices télé refusent de se couvrir le visage comme l’exigent les talibans et écoutent les chansons paillardes des Quatre Barbus à donf, malgré l'interdiction permanente édictée par le ministère de la promotion de la vertu et de la prévention du vice.

source : https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/21/en-afghanistan-des-presentatrices-tele-refusent-de-se-couvrir-le-visage-comme-l-exigent-les-talibans_6127142_3210.html

Question : s'il est besoin d'un secrétariat d'Etat pour promouvoir la vertu et prévenir le vice, qui m'évoque furieusement la société d'encouragement au Bien du père Yvon, peut-on envisager la création du même ministère en France dans le gouvernement provisoire d'Elisabeth Borne ? ça en occuperait certains en les empêchant de faire des conneries avant les législatives, où Mélenchon sera très certainement élu Ministre de l'Autocratie islamo-gauchiste.

jeudi 4 mars 2021

Massive Attack - Singles 90/98 (1998)

L'autre jour j'ai voulu revoir Fallen Angels (les Anges déchus) de Wong Kar Wai, qui m'avait naguère durablement déchiré la rétine. Allah revoyure, donc, c'est un mélange inédit, foutraque et électrisant, de cinéma asiatique, que je connais assez mal, sauf les Coréens, et de Terry Gilliam au moment de sa découverte enthousiaste de l'objectif grand angle, découverte  dont il ne s'est jamais vraiment remis. Une contrefaçon dégriffée et low-fi du Karmacoma de Massive Attack déploie ses volutes sur certaines scènes d'errance & divagations (=> quasiment tout le film). Et voilà pourquoi, monsieur l'inspecteur, j'ai ensuite voulu réévaluer l'oeuvre de Massive Attack, et comment, de fil en aiguille, j'ai été mis sur la piste de ceci qui m'a conduit à regarder la liste de cela. Et c'est ainsi que je me suis retrouvé à m'infliger cette purge musicale, que dis-je, ce calvaire, cette ordalie, puis à la diffuser massivement, et attackement aussi, pour oublier dans le froid népenthès de l'upload que le trip-hop a vécu. On peut enfin le couler dans l'ambre et le mettre au musée des trucs cool. 
Avec tout Le Bataclan.



Mmmh, la belle mouche à caca.
Interviewée sur goût et texture, elle nous a déclaré :
"à la première bouchée, j'ai cru que ça en était, 
à la seconde, j'ai regretté que ça n'en fut pas".
Car pour l'instant, à part la reprise rigolote de Karmacoma par Portishead Experience, le mieux de ce que j'en ai ouï, c'est encore les morceaux avant retouche inclus dans le pack, et déjà présents sur les albums d'origine. Je suis content de ne pas l'avoir acheté, mais je ne suis pas fier de tenter de m'en plaindre. 
J'aurais préféré me réjouir d'aller dépenser les sous que je recommence à gagner, si ma femme ne boit pas tout en assurance voiture et habitation. 
C’est aussi un peu bien fait pour ma gueule, parce que j’avais prévu de faire autre chose aujourd'hui que rester devant l'ordi. Ce n’est donc même pas l’univers qui me maudit, mais moi qui me parjure.

vendredi 13 novembre 2020

Ibrahim Maalouf - 40 Melodies (2020)

[EDIT]
La semaine dernière, j’étais desperately in need de grands espaces et de sous-bois feuillus, alors on a regardé Dans les forêts de Sibérie, récit maladroit et à l'appeau trop lisse, niché dans les paysages splendides du lac Baïkal.
Ibrahim Maalouf signe la musique du film, ça ne m’a pas frappé sur le moment, les harmonies au piano m’ont semblé très très quelconques, et pourtant Ibrahim il joue de la Trompette des Maures, et ça lui va bien. En tout cas mieux qu’à moi.
Mais cette semaine, en découvrant « 40 Melodies », son nouvel album, le génie musical du monsieur me saute à l'oreille, et de l'oreille au coeur, après avoir changé à la station Cerveau.



Pierre Maurette, triste rabat-joie contempteur d'omelettes du Sud-Ouest, nous a fait part de son indignation, par un courrier recommandé avec A/R, et pourtant y'avait une sacrée queue à la Poste :
le nom "trompette des Maures" est à mon avis fantaisiste. Je me demande même s'il ne faut pas chercher son origine dans le refus commercial d'associer champignons et le mot "mort".

Non mais ça va pas ? 
Ibrahim et sa trompette de vie, ça ne peut que nous changer radicalement des trompettes de la mort,  variété délectable de champignons radicalisés qu'on ne peut même pas aller ramasser en forêt sans se faire verbaliser, mais qui sont quotidiennement entonnées aux actualités télévisées, même qu'elles sont sacrément mal embouchées, mille putois !

Heureusement, Yeva Agetuya, érudit mais dyslexique mycologue,  lui a bien damé le pion, en lui rétorquant par retour du courrier, quelque part dans ce cyber-merdier :
Cependant certains pensent que le terme [Maure] pourrait avoir une origine locale, "Mahurim" signifiant occidentaux en punique pour les populations vivant à l'Ouest de Carthage, qui aurait pu donner naissance au latin Mauri.
C'est pas grave, on les embrasse quand même. La trompette des Maures d'Ibrahim Maalouf, qu'elle soit Française, Bulgare, Américaine ou Portugaise, son parfum enchantera vos plats. Sauf si vous n'aimez pas ça, évidemment.


lundi 9 novembre 2020

Paper Moon Original Soundtrack (1973)

Paper Moon est un film joyeusement immoral, et délicieusement nostalgique. Même s'il évoque une période historique qu'on n'a pas pu connaitre, à moins d'être très âgé, et dont on ne peut, donc, normalement pas, éprouver le manque, en principe, bien qu'à la relecture, cette phrase présente elle aussi un problème sous-jacent peut-être lié à l'âge. Mais c'est pas moi, ce sont les critiques professionnels qui ont mis ce mot de "nostalgie" dans leur bouche, à propos de ce film. Il faut leur pardonner, car bien souvent ils sont inféodés aux syndicats, qui dirigent l'économie en sous-main : mafia des marchands de journaux, nébuleuse des producteurs libanais du genre Golan-Globus. Et si l'on tient à tout prix à se rendre malheureux avec des trucs qui n'existent pas, ou plus, et dont on puisse ensuite  regretter le manque, c'est au moins la période où l'on pouvait tourner de ces films joyeusement immoraux, comme Paper Moon, sans que les ligues de vertu nous tombent dessus à bras racourcix. 
Paper Moon, dont les protagonistes ont ensuite été bien punis de leur effronterie et de leur impiété par le Seigneur, car que sont-ils devenus ? 
- Peter Bogdanovitch n'a plus jamais rien fait de vraiment scrutable avant de réaliser le documentaire sur Buster Keaton en 2018. Et pourtant il était fils d'un Serbe orthodoxe. Des fois ça peut aider. Là, non.
- Ryan O'Neal a vu sa carrière s'effilocher grave après Barry Lindon, et il a fait une leucémie en 2001. Il est en rémission depuis, car il a courageusement accompagné une de ses ex-compagnes jusqu'aux portes de la mort alors qu'elle avait un cancer de l'anus, ce que je ne savais même pas que ça pouvait exister, sauf pour Donald Trump. 
Mais en bons chrétiens, on lui souhaite quand même un prompt rétablissement.

- Tatum O'Neal, j'ose même pas vous en parler, je passe mon tour.

Le film qui donne la nostalgie du tournage du film. Ils ont dû bien se marrer.

Heureusement, la musique de Paper Moon est joyeusement nostalgique, et délicieusement immorale. Et elle aurait beaucoup plu à Leon Redbone. A croire que c'est lui qui l'a composée.


P.S : j'ai menti : Golan et Globus n'étaient pas libanais, mais israéliens.

mardi 3 novembre 2020

[Compilation] Please don't die on tioussedaille... aarg too late (2020)

 Le pire du reconfinement, ce ne sont ni le retour des couvertures de Martine, ni celui des chansons à la gloire de l'auto-séquestration.

Le pire, ce sont les compilations qu'on écoute pendant qu'on repeint son plafond, et qu'on éprouve un besoin pathologique de partager.
Comme si c'était parce qu'on est plus nombreux qu'on a plus raison. 

mercredi 9 septembre 2020

Devs Soundtrack (Complete by Ben Salisbury, The Insects & VA) (2020)

La statue de la fifille à son papa.
Ca fait du bien de regarder une mini-série de science-fiction spéculative qui sans être vraiment contemplative, n'est ni trop barrée, ce qui lui évite de se perdre, et nous avec, ni aggressive. Dont les héros ne sont majoritairement ni blancs ni dépressifs. Qui se passe à San Francisco, élégamment survolée, sans qu'on brocarde en voix off le renchérissement des loyers du fait que la ville soit devenue le dortoir de la Silicon Valley. 
Une série dont les concepts et thèses sur la causalité ne sont pas infligés à coups de gros mots issus du vocabulaire intimidant de la physique quantique, mais sont détaillés presque au ralenti, comme si on lisait un ouvrage de vulgarisation chiantifique sous Valium.  Ou le compte-rendu de la série sur ce site spécialisé pour mal-comprenants.
Sans doute qu'on ne prendra pas une grande claque devant Devs comme jadis devant Black Mirror, devenue le mètre étalon de la prospective pessimistique, sans doute qu'on regrettera une série à charge, qui veut dénoncer le caractère déterministe de l'univers, qui l'empêche de désobéir à ses propres lois tout en préservant l'idée chère aux scénaristes (et si pratique en cas de panne créative) d'une infinité de mondes connexes et imbriqués, grâce à l'exercice mesuré du libre arbitre en quantités raisonnables, j'ai déjà oublié comment les deux s'articulent mais ça n'était pas si indigeste que ça, bien que le message du Christ soit un peu blackboulé sur le coup, et que la portée spirituelle de la série s'en ressente un peu, tant pis, pas trace non plus de débauche d'effets ou de relances narratives confuses et laissées en plan un peu plus loin sur le bas-côté de l'autoroute de l'information parce qu'on n'a que 8 x 52 minutes. Et en rendant hommage sans ostentation à Everett et à ce putain de chat de Schrödinger qui vient bouffer toutes les croquettes du mien. Alors que ça aurait pu tourner à l'épisode de trop de Rick et Morty.
Une série sur laquelle on ne se sent pas obligé d'écrire un article informatif (qui de toute façon barrerait en couille avant même d'atteindre son propre milieu, bien qu'il ne puisse le faire qu'après avoir mesuré sa fin) depuis la découverte d'une cybertaverne au comptoir de laquelle des transfuges du courrier des lecteurs de Télérama mettent la honte aux spectateurs d'allociné par l'emploi d'arguments construits et d'adjectifs raffinés.

Ma fille me prenant pour la réincarnation d'Harvey Weinstein,
je préfère ne pas insérer d'image de Sonoya Mizuno,
mais du seul gros geek dépressif de la série,
bien que ça soit moins vendeur.
C'est reposant de suivre les tribulations de Sonoya Mizuno, soi-disant aux abois mais quasiment sans affects exprimés, de la regarder devenir presque sexy tellement elle est désérotisée. Tellement elle porte la poisse à ses amants, aussi. Mais Alex Garland (Ex Machina, Annihilation, et maintenant Devs) l'exhibe depuis si longtemps qu'il doit y avoir anguille sous roche. Des situations potentiellement hystériques donnent lieu à des échanges policés dans une ambiance peu anxiogène, malgré des enjeux importants.
Une série à recommander donc à ceux dont la prise quotidienne de lithium garantit la stabilité humorale, et qui n'en attendent pas autant que du dernier recueil de Ted Chiang qui sur les mêmes thématiques rebattues du deuil, du voyage temporel sans rime ni raison, des conséquences de nos actes et de ce qu'on va manger ce soir, pourrait bien faire valdinguer nos certitudes dès qu'on trouvera 5 minutes pour aller à la ville l'acquérir en librairie à condition de ne pas oublier son masque à la maison.
Série dont la bande-son originale est composée de morceaux paisibles richement texturés (cordes, voix humaines, instruments percussifs doux genre gamelans) par les collaborateurs habituels de Garland dont un ancien de Portishead, et de reprises inspirées.
Et en plus vous avez le choix de la garniture : 
- la version Score (les compositions originales)
la version Soundtrack (les morceaux importés dans la série : Jan Garbarek, Low, Steve Reich...)
la version Score + Soundtrack (supplément cornichon 2€)
De toute façon, je n'avais rien envie de regarder, c'était ça ou Tales from the Loop.
Ou un vieux Nolan à la téloche, parce que j’ai trouvé un blog qui me convient tout à fait dans sa façon de traiter le dernier, et surtout de me dissuader d'aller le voir.

jeudi 23 avril 2020

David Byrne - The Knee Plays (1984)


J'ai été gentil : je vous ai laissé du temps 
pour digérer chacun des envois précédents 
consacrés à David Byrne et son oeuvre au noir. 
Et bien c'est terminé. No more mister nice guy.


La gentillesse est désormais un luxe hors de portée. 
L'empire de la bienveillance s'est effondré.
La maison ne fait plus crédit.


The CIVIL warS était initialement un projet musical ambitieux d'opéra en six actes inspiré de la Guerre de Sécession mis en scène par Bob Wilson et commandité à six compositeurs de nationalités différentes pour les cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques de 1984. Pour des raisons d'organisation et financières le projet ne put aboutir, et seules trois des six sections furent menées à bien par les compositeurs Philip Glass, David Byrne, Gavin Bryars.
https://en.wikipedia.org/wiki/The_Civil_Wars:_A_Tree_Is_Best_Measured_When_It_Is_Down


Le disque que vous tenez entre vos mains tremblantes mais virtuelles est la contribution de David Byrne à ce spectacle de Bob Wilson, dont nous ignorons à l'heure où nous mettons sous presse (les difficultés à éditer la version papier expliquent que cet article se retrouve souvent encarté au milieu du prochain Télérama) s'il a réellement eu lieu dans un truc un peu mythique qu'on appelait "les années 80" avant la Grande Confinature.
Néanmoins, ayant vécu pendant 35 ans en bonne intelligence avec cet album cuivré et chatoyant sans éprouver le moindre désagrément avant d'entendre parler du spectacle attenant en faisant des recherches pour mettre un peu de salades autour de mon bifteck, je vais tenter de continuer. Je crois que le plus dur est fait.

Des hôtesses vont maintenant passer parmi vous avec un assortiment de boissons et de revues consacrées à l'album, ne les importunez pas, elles ne font que leur boulot :

- une critique élogieuse dans la langue de J'expire :
https://pitchfork.com/reviews/albums/10870-the-knee-plays/

- les lyrics des chansons, pour nos amis fétichistes du signifié parmi lesquels j'ai la fierté de me compter :
http://kneeplays.com/album/tracks/index.shtml#top

- En 1988, David Byrne interprète quelques chansons de la bande-son du spectacle mort-né, devant un parterre d'étudiants arty, chauves d'avoir dû attendre si longtemps pour n'y comprendre que pouic.
https://www.youtube.com/watch?v=zV7HYSVoPoE

- le disque, enrichi de 8 tracks inédites lors de la remasterisation 2007 hyper-collector

https://www.mediafire.com/file/jsglwe9f5ks2jzm/DB_TKP.zip/file

La pochette originale du disque,
beaucoup plus commerciale.

lundi 17 février 2020

Graeme Allwright - Le jour de clarté (1968)

Comme disait ma femme en partant au boulot ce matin en entendant s'échapper les échos assourdis du néo-zélandais trépassé d'hier par le soupirail de ma caverne électronique, "tu vas pas commencer à nous bassiner avec Graeme Allwright, tu l'écoutais déjà pas quand il était vivant"
Evidemment, cette Cassandre au petit pied n'était pas là quand j'avais 14 ans et que je déchiffrais laborieusement les tablatures de "La Ligne Holworth" en picking dans la méthode de guitare à Dadi.
A 93 ans, Graeme vivait en maison de retraite depuis un an, ce qui est la méthode la plus efficace pour partir rapidement. Pensez-y quand la cohabitation avec vos ascendants conservés à la maison devient trop pénible.

(c'était un message de notre sponsor que je suis obligé de passer : 
si j'avais le choix, y serait pas funéraire.)


https://www.mediafire.com/file/jq662d8d4cn9x75/GA-LJC.zip/file

samedi 6 octobre 2018

Noah Hawley & Jeff Russo - It’s Always Blue : Songs from Legion (2018)


Après avoir survécu à la saison 2 de Légion, encore plus cryptée que la 1, à tel point que je me demande si ce n'est pas plutôt elle qui m'a regardé en se demandant pourquoi je faisais si grise mine, comme dans la blague sur l'abîme que Nietzsche avait piquée à Lovecraft, j'ai trouvé du combustible pour raviver ma légionnellose hors-saison : une collection de chansons psychédéliques (Jefferson Airplane, Cream, Talking Heads, The Dead Aznavours on Acid) orchestrées de façon déprimante, tiédasse et généralement ramollie par le créateur et le musicien attitrés de la série.

- le preview de l'album
https://jeffrusso.bandcamp.com
où on peut aussi l'acheter avec des bitecognes si on en a acheté avant avec du vrai argent.

- les endroits plus discrets où on peut se le procurer discrètement sous pli discret :
https://www.musikfestival.info/download/noah-hawley-jeff-russo-its-always-blue-songs-from-legion-2018/
ou
https://newalbumreleases.xyz/noah-hawley-its-always-blue-songs-from-legion-2018-download/
ou
https://musicriders.blogspot.com/2018/08/noah-hawley-jeff-russo-its-always-blue.html

Je pense que je vais finir par prendre un abonnement qobuz : l'offre illégale est bien trop importante (quoi qu'assez confuse depuis la disparition de WhatCD) pour parvenir à faire quelque chose d'intelligent chez soi le soir après le turbin (quand y'en a) à part downloader comme un âne en croyant défier Babylone.
Un autre problème se pose : quand les illustrateurs sonores des séries télévisées contemporaines auront recyclé l'intégralité de la production discographique des années 50 à 70, il faudra que l'équivalent américain du CNRS envoie dans le passé des groupes de maintenant pour y forger de nouveaux tubes afin que les illustrateurs sonores des séries télévisées y trouvent du nouveau grain à moudre. Avec Trump qui sabre tous les budgets scientifiques, c'est pas gagné.

vendredi 8 décembre 2017

Le dernier San Pellegrino (1)


...mais la musique est bonne, bordel.
Si Serge Prisset ne suçait pas que de la crème fouettée, on peut dire à sa décharge qu'il lui arrivait d'abuser de ses prérogatives parentales.
Il rouait alors son fils de coups, en hurlant "Luc, je suis ton père, descends donc m'acheter de la bière, je meurs de soif". 
Mais une fois rassasié d'alcool, qu'il avait mauvais, il retrouvait l'art de trousser une mélodie, et de greffer dessus les mots bleus qui font mouche, et qui étaient comme du baume du Tigre appliqué délicatement sur les maux bleus du petit, cerclés de mouches tout aussi bleues, mots bleus qui une fois lâchés dans le public pouvaient tout aussi bien lui ouvrir les portes du hit-parade, lui baisser sa culotte et lui faire plier les genoux avant d'y cracher sa purée variété-pop aux grumeaux onctueux et mélodiques.
C'était le bon temps où les chanteurs, y faisaient pas semblant de tout donner, sur scène comme au percepteur.
Y'avait pas d'auto-tune.
Serge appliquait spontanément les préceptes retrouvés dans une interview de Tom Waits mystérieusement disparue du web, ou alors j'ai pas mis les bons mots-clés, où celui-ci disait qu'une fois qu'il avait trouvé une chanson qu'il estimait valable, il lui cassait la gueule, lui brisait les reins, il la noyait dans la baignoire et lui faisait frire les roubignolles à la gégène, pour voir si elle en avait dans le bide, et que si la chanson survivait à ces mauvais traitements, il l'enregistrait telle quelle, toute tuméfiée et sanguinolente, et après ils buvaient un bon coup et se réconciliaient, lui à poil en train de manger du saucisson devant son ordi, elle toute frissonnante dans son tricot de peau de nouveau-né, et un peu intimidée quand même par cette promiscuité plus subie que choisie avec le Grand Tom.
Et le public, après avoir un peu renâclé comme une chochotte, parce que le grand Tom le sortait sans prendre de pincettes à épiler de leur zone de confort, suivait comme des marcassins de Panurge qui font meuh au refrain.
Bref.
Où es-tu maintenant, Serge ?
Je t'ai cherché chez Moon, chez Glücksman, chez Darty, chez les Témoins de Gévéor, chez Apple-Guéri... (j'ai en effet de sacrés problèmes de synchro sous FCP X 10.3.4 qui est parti en sucette depuis la mise à jour 10.13.1 de MacOS High Sierra), chez mon copain Bismarck qui traduisait Pétrarque en turc à Dunkerque pour le compte de Christopher Nolan, mais nulle part ne trouve-je trace de ton passage terrestre, à part sur le site bide et musique.

As-tu rejoint clandestinement le paradis des enculés alcooliques qui oublient qu’il y a un stop sur la RN 82 à la sortie de Jarretière sur Mesu ?

moi je ne mets plus de vin dans mon eau
mais je fais chier personne avec.
Je n'ai toujours pas trouvé non plus le temps d'écouter aucun de tes foutus disques à la con, mais j'ai bien flashé sur les pochettes, et crois-moi, ça suffit à mon bonheur.
Tu sais, des fois on se fait du mal bien inutilement (1) en réécoutant de vieux disques qu'on a aimés, et qui nous déçoivent, après une aussi longue absence, parce qu'on porte encore en soi des attentes émotionnelles sans doute illégitimes, parce qu'on a changé, qu'on a grandi, et que rien n'est plus irrémédiable que la maturité.
On avait pourtant ressorti le vieux rituel hypnotique, on avait tamisé la lumière, enfilé sa nuisette comme pour un rendez-vous intime avec soi-même, posé l'aiguille sur le microsillon, mais dès les premiers flonflons, on sent un grand froid, et qu'on s'était tout à fait trompé, les endorphines restent aux abonnés absents, la fête est finie avant d'avoir commencé.

Quelque part, cette émotion s'était coagulée et semblait nous revenir intacte.
D'un autre côté, c'est une charogne pourrie, comme le note Stephen Jourdain, et sa puanteur nous suffoque.
"Car abuser d' la nostalgie / C'est comme l'opium... ça intoxique." chantait Ferré, qu'on préfère lui aussi lire qu'écouter.
On en sortirait presque brouillé avec soi-même, avant de s'enfiler le grand verre de porto qu'on s'était versé à titre préventif, et qu'on est obligé d'engloutir cul sec parce qu'on a pénétré soudain sur le territoire de l'urgence du soin.

Alors que là, à regretter tes disques à priori navrants que je n'ai jamais entendus, je pense être peinard. A moins de décréter le kitsch comme l'ultime refuge du Beau et du Vrai, et de danser avec les poules comme Kundera et Lipovetski, je suis peinard, la déception, elle ne passera pas par moi.

Si je pouvais en dire autant du dernier San Pellegrino...
Diantre.
Ne serait-il pas regazéifié avec son propre gaz, celui-ci ?

le dernier S. Pellegrino
ressemble beaucoup au précédent.
Je n'en veux pour preuve que cette marque d'eau gazeuze qui lui ressemble comme à une goutte de Canada Dry, qu'il a sorti sous un faux nom d'emprunt usurpé, en trafiquant un minimum de lettres parce que c'était trop cher de tout changer à la Chambre de Commerce.
"S.Pellegrino", faut vraiment nous prendre pour des quiches pour croire qu'on va chuter dans le subterfuge et renoncer à la rupture d'anonymat.
J'habite à la campagne, et je ne reçois donc pas fessebouc, sinon j'irais lui péter la honte sur son wall.

Donc, le dernier San Pellegrino ... qui s'appelle sobrement "San Pellegrino"  comme les 8 précédents opus de San Pellegrino (2), je l'écoute par acquit de conscience.
Comme celui d'avant.
Et celui d'avant.
Et puis je suis un peu naïf, je lui accorde un minimum de confiance.
Il aura peut-être retrouvé l'inspiration, cette fois-ci.
Ouais, et peut-être que Macron va résorber le chômage.



(1) message de notre sponsor officieux, le dalaï-lama :
"Il est des souffrances inévitables, et d’autres que nous nous créons. Trop souvent, nous perpétuons notre douleur, nous l’alimentons mentalement en rouvrant inlassablement nos blessures, ce qui ne fait qu’accentuer notre sentiment d’injustice. Nous revenons sur nos souvenirs douloureux avec le désir inconscient que cela sera de nature à modifier la situation - en vain. Ressasser nos maux peut servir un objectif limité, en pimentant l’existence d’une note dramatique ou exaltée, en nous attirant l’attention et la sympathie d’autrui. Maigre compensation, en regard du malheur que nous continuons d’endurer."

(2) Stéphane Sansévérino, alias Sanseverino, a.k.a San Pellegrino... ce jeu de chaises musicales entre les pochettes d'album et les étiquettes de bouteilles d'eau gazeuse, vous trouvez pas que ça sent la schizoïdie rampante et le trouble identitaire, ou bien ?

(à suivre)
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Je choisis de découper cet article en deux parties, parce que c'est aussi fatigant à lire qu'à écrire, et aussi parce que j'ai besoin d'effectuer une nouvelle levée de fonds de ma start-up pour refinancer l'écriture de la seconde partie, j'ai épuisé mon crédit à la Banque du Sens en écrivant l'article sur Johnny, celui d'avant. et celui d'encore avant. et comme Serge, je suis un peu dans le Rouge.

samedi 2 décembre 2017

La dérisoire effervescence des missiles balistiques

Cloudy with a risk of meatballs :
figure 1

L'heure est grave.
Non seulement Trump et Kim Jong-truc s'invectivent comme deux roquets atteints de la rage, et semblent lancés dans un pissing-contest dont l'issue pourrait  sonner le glas de l'humanité toute entière, faisant de nous les otages impuissants mais les téléspectateurs lucides d'une crise de démence comme on en voit dans certains couples pathologiques, dont on ne voit pas bien comment on pourrait envisager la désescalade,  même en fredonnant "les joyeux bouchers" de Boris Vian pour se donner du coeur à l'ouvrage, mais de plus, la concentration en particules plus ou moins fines de cyber-conneries sur ma tombe atteint un seuil alarmant, au-delà duquel on flirte avec la dose létale, pour les lecteurs comme pour le rédacteur, qui il est vrai sont souvent confondus, mais n'empêche.

figure 2

La civilisation étant menacée, j'ai voulu revenir à ses sources, bien comprendre ce qui est en jeu et que nous risquons de perdre en cas de conflagration nucléaire, et, plus fâcheux, si internet tombait en panne.
Je me suis replongé dans l'oeuvre d'un chanteur qui a bercé mon enfance, irrigué mon âme  à tous les âges de ma vie, bref quelqu'un qui, parce qu'il était lui, fait que je suis moi aujourd’hui. 


Je veux bien sûr parler de Serge Prisset, affreusement oublié, honteuse amnésie dont nous partageons tous une part honteuse de responsabilité honteuse et d'amnésie honteuse mais aussi oublieuse, et qui fut lâchement abandonné par ses fans sur une aire de repos des autoroutes de l'information au mitan des années 70, alors qu'il aurait sans doute pu rebondir comme l'a fait Cabrel dans les années 80 en troquant cardigan et fromage de chêvre contre une putain de gratte électrique et nous revenir sous les traits d'un fringant moustachu, nous prophétiser que ça continuait encore et encore, alors qu'il venait de ramer quelques années à bord de sa panoplie de baba du sud ouest.
Serge, permets-moi de t'appeler Sergio, mon ami, parce que j'ai passé trop de temps en ta compagnie, sans jamais te rencontrer IRL, pour ne pas éprouver une chaleureuse et désarmante familiarité avec toi, que je ne demande qu'à partager avec les inconnus qui me liront et je l'espère seront emballés comme je le fus, alors si un jour tu lis ces lignes, je t'en conjure, tu me fais un mail, un comm', un smiley, et même s'il est rédigé comme un spam, je comprendrai, je saurai que c'est toi, et mon coeur sera content.


"Kao Kao", c'est le premier titre que j'ai entendu de toi, et j'en ai été KO tout de suite. Mais c'est surtout la B-side, "Tes lèvres ont le gout du beaujolais nouveau", fredonnée un soir d'ivresse rituelle un troisième jeudi de novembre à la face B de celle qui allait devenir ma femme, face B d'un noir d'ébène de vinyle de 45 tours, qui m'a assuré le succès de ma conquête, et ce n'est que le lendemain au réveil que je m'aperçus qu'elle était blanche et qu'après être arrivé, le beaujolais nouveau est reparti, mais bon, ça peut arriver à tout le monde, je ne t'en veux pas, sans rancune, Sergio, elle m'a fait de beaux enfants, qu'importe leur couleur. 






Le deuxième coup au plexus solaire de mon coeur, tu me l'as asséné avec la face B, décidément ça devient une manie de dissimuler ton génie sur la face cachée des 45 tours, un reste d'humilité maladive héritée des cathos, de "mais si mais si" (si je me rappelle bien, au refrain les chœurs entonnaient "mais non mais non", mais à l'époque tu n'as pu être inculpé, tu avais les flics et les procs dans ta poche) "Ne mets plus d'eau dans ton vin", auprès duquel les brûlots métaphysiques de Gérard Manchié m'ont soudain paru bien fades et insipides.










Vient encore un coup de maitre, "Debout les hommes, au lit les femmes" : tu as décidé d'assumer pleinement et en face A ta filiation avec Sardou, c'est courageux à l'époque où s'épanouissent sous les projecteurs de libidineux gauchistes rive gauche (Le Forestier, Maurice Bénin, Font et Val, le pédophile et le moraliste)










Mais la position que tu occupes alors au hit-parade ne peut être tenue ad vitam aeternam, car quand on est au top, on ne peut que descendre, et tu as fait des jaloux. "L'amour c'est fatiguant" marque le début des désillusions, les difficultés d'érection au réveil se font gênantes, l'élocution est pâteuse, on sent que quelque chose s'est cassé, trop de bon vin et de filles insatiables, que veux-tu, nous ne sommes que des humains et pour ma part je n'ai qu'une vieille pétoire à un coup, il faut savoir se retirer avant la dégringolade du grand escalier.



Ton dernier single, "Colombe ivre", ne convainc personne. La fièvre est passée. Peut-être parce que ton interprétation de la chanson avec un pigeon que tu forces en direct à boire un litre de muscadet avec un entonnoir dans le bec sur le plateau de 30 millions d'amis est un dernier pied de nez courageux mais vain aux biens-pensants de la cause animale qui prennent le pouvoir sur les plateaux télé à la fin des années 70. Si tu fais l'unanimité, comme le proclame la jaquette, c'est contre toi, mais c'est imprimé en tout petit, on peut pas bien lire.



On a de la peine à te reconnaitre, après quelques années d'errance, amaigri par les privations tel un Vernon Subutex avant l'heure c'est pas l'heure, cachetonnant dans "La Nativité", reconstitution sujette à controverse de la crèche du petit Jésus, à tel point que les services sanitaires de la Préfecture feront interdire le spectacle, pourtant haut en couleurs, après seulement deux représentations (le manche à balai n'a pu être inculpé car il était majeur et consentant)
C'est l'époque où je me décide à pousser la porte des Alcooliques Anonymes et faire mes premiers pas dans la spiritualité vivante, la fête est finie, comme le chante Orelsan.


On me dit que de ton côté, tu trouves tardivement la voie de la rédemption chez les Témoins de Gévéor, mais mes nouvelles sont comme moi, elles ne sont pas très fraiches. Il est vrai que si on sait quand on entre chez les Témoins, on ignore quand on en sort, c'est ce sur quoi Coluche voulait alerter l'opinion en s'exclamant de façon imagée comme à son habitude dans sa parabole restée célèbre après son départ trop rapide : "Avec Nicolas, vous y seriez déjà, avec Gévéor vous y seriez encore", juste avant d'être ratatiné par un camion bourré de conspirationnistes en service commandé par les Illuminatis, désireux d'étendre l'empire du compteur Linky sur Terre, car il avait franchi la ligne rouge à moto, qu'il avait pris pour une ligne blanche car il ne sniffait pas que de la coke.


Puisque ta place est restée vacante, Michel Leeb tente alors de capitaliser grossièrement sur ton succès en sortant "Les huîtres c’est comme les filles", préfigurant le rap moderne : sur un tapis de boites à rythmes syncopées et de samples de morues dessalées travaillées au marteau piqueur, il débite son boniment à vitesse grand V : " Les huîtres c’est comme les filles, et c’est les mecs qui doivent les ouvrir / dès ce moment, le mec est considéré comme un moyen (le couteau qui va ouvrir l’huître) / donc ça ne risque pas de marcher. / d’où la frustration / on a juste pété le bord de la coquille, mais l’huître est toujours fermée / si l’huître pouvait voir qu’elle a en face d’elle un individu, un vrai, ça irait beaucoup mieux. / et vice-versa / si les mecs arrêtaient de voir les nanas comme des poubelles où déverser leur frustration / ça irait mieux aussi, Yo ! "
Mais le public ne suit pas, et c'est l'échec.
Néanmoins, les années passent, et ton souvenir demeure.
Quand j'entends ton "goéland" massacré par les ex-gauchistes de Canal + à 24'30'' de ce pot pourri des riches heures de la variété française, j'enrage.
Et le binoclard à 11'17'' est énorme.
Surtout quand il revient à 12'39''.


L'OEIL DU CYCLONE - 105 > POT-POURRI from alain burosse on Vimeo.


C'est pourquoi je tenais à rétablir la vérité ce soir.
Enfin, au départ je voulais juste faire une blague méchante sur un mec qui porte ton patronyme et qui travaille dans une station de télévision régionale, qui s'est mis lui-même
Il jouit d'une dispense papale depuis 137 ans,
et pourtant ils schlingue le Scout mort
dans tout le Super U.
au ban de la société qui l'emploie et de ses collègues de bureau, tel un curé nantais qui arpenterait les couloirs de la station de télévision régionale avec une démarche étrangement chaloupée avec les mains croisées sur son giron en arborant l'énigmatique sourire de l'autosatisfait alors qu'il n'est même pas fichu d'envoyer les images de sa caméra en 4G quand il est au fin fond de la Loire Atlantique et qu'on est à la bourre pour l'édition du soir, un curé nantais dont il ne faudrait pas faire un fromage malgré sa chevelure à la Châteaubriand et son air pénétré de relents de laïcité lubrique et revancharde sur le clergé breton, un curé nantais dont les Vatican Leaks révélées par 60 millions de cochonsmateurs ont pu nous informer au péril de la vie de leurs sources que s'il avait un goût de scout, c'était du fait de son penchant avéré pour les gastronomes en culottes courtes, mais j'ai été un peu dépassé par mon élan, tout en sublimant mon agressivité,  et puis qui serais-je pour le juger, désolé, mais ça fait du bien par où ça passe.


Remerciements crédits images :
http://www.encyclopedisque.fr/artiste/3811.html
j'ai même pas la force de l'écouter je vais au lit.



samedi 17 décembre 2016

Les meilleures vidéos de 2016


C'est déjà le temps de ranger les souvenirs de l'année écroulée.
Pas de bêtisier des meilleures blagues de Bachar, des pires compiles de dark ambient, des plus mauvais films de zombies sud-coréens.
Que du bon.
D'ailleurs j'ai pas encore eu le temps de les regarder, les meilleures vidéos de 2016 selon saint Viméo.
Ni d'écouter les meilleures chansons de 2016 selon saint Gramophone.
Et j'hésite sur ce que je vais m'offrir comme cadeau de fin damnée.

Les coffrets Crisebox sont tout aussi inusables qu'en 2012.
Problème de choix, problème de riche.