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jeudi 13 octobre 2022

Nihilisme Optimiste : La philosophie de Kurzgesagt (2017)

J'ai découvert Kurzgesagt ("en bref", en allemand) à partir d'un blog qui s'intéresse à l'animation sous toutes ses formes, et qui diffuse "du classique, de l'expérimental, de l'international, de l'intergalactique, du déjà vu, du rare, du trop connu, du beau, du moche, du bon, du mauvais, du chef-d’œuvre, du drôle, du déprimant, du n'importe quoi"
Je ne regarde jamais de vidéos sur youtube, ça rend neuneu, dix fois pire que la télé, devant laquelle je me prends pour DJ_Warsenatøn, puisque je n'y regarde que ce que je télécharge (sauf Arte, que j'ai bien essayé de télécharger, mais les programmes changent tout le temps).
Mais là, j’aime bien l’esprit de Optimistic Nihilism. 
C'est frais, léger et profond à la fois. 


Kurzgesagt, ce sont des centaines de programmes pédagogique manifestement conçus pour les jeunes; un jeune, c'est quelqu'un qui a dix ans de moins que moi, et un vieux, dix ans de plus. Cette définition présente l'avantage de se décaler en temps réel dans mon parcours d'impermanence. 
"L’impermanence règne sur le monde, voilà ce qui est permanent" disait Ajahn Chah dans « Tout apparaît, tout disparaît : Enseignements sur l'impermanence et la fin de la souffrance »). 
C'était quoi la question ? ah oui, Kurzgesagt produit et diffuse des vidéos de vulgarisation scientifique sur les trous de vers, le paradoxe de Fermi ou l'ultra-moderne solitude. Des millions de gens les ont regardé avec enthousiasme, aux quatre coins de l'univers connu (d'après les statistiques de fréquentation youtube), et toi, qu'attends tu-be ?


Si c'est new age, c'est une version compatible vieux boomers.
Il y a des sous-titres en français, et en 55 autres langues, si vous êtes étrange de l'étranger.
Et ils ont même une chaine youtube en français, mais avec moins de vidéos.
Il ne faut pas en regarder trop d'affilée, le traitement graphique est à la fois psychédélique et bisounours, c'est exprès, mais si on regarde des Rick & Morty par ailleurs, ou qu'on lit du John Constantine : Hellblazer, les 2 traitements s'annulent; Kurtzgesagt est un peu financé par Bill Gates, c'est délicieusement tordu, sinon ça serait trop beau, et si ça se trouve leurs vidéos dans les tons pastels sont juste là pour adoucir notre fin de vie, comme les vidéos de biche en forêt qu'on passe à Edward G. Robinson quand il va se faire euthanasier dans "Soleil Vert", au risque de divulgâcher ceux qui ont oublié l'avoir vu en 1972.
C'est pourquoi l'idée de “nihilisme optimiste” me parait relever d'un bon état d'esprit, si tant est qu'il ne s'évanouisse pas comme poudre de perlinpinpin dès que l'ordinateur sera éteint.
John Warsen l'avait prédit en 1997,
mais il ignorait qu'il serait encore à le rabâcher en 2022

Pour ceux à qui les vidéos youtube donnent de l'urticaire, il existe une version texte du nihilisme optimiste.
Sinon, pour ceux qui préfèrent malgré tout le Nihilisme Pessimiste, allez donc voir The Sadness, film d'horreur tourné à Taïwan, https://www.ecranlarge.com/films/critique/1438927-the-sadness-critique-du-film-le-plus-gore-de-lannee qui permet de passer quelques mauvais quart d'heure dans le Très Gore (entre Perros-Guirec et Guingamp, donc).
Je venais juste de tancer mon ainé pour avoir trouvé dans sa bibliothèque un volume de Crossed, la bédé violente, trash, amorale, malsaine et pour tout dire affreuse de Garth Ennis quand j'ai eu l'idée de regarder ce film, dont je découvre après coup qu'il en est très inspiré, 
et c'est bien fait pour moi.

Le Nihilisme Optimiste permet de triompher sans peine
des écueils de la Réalité Réelle Ratée (RRR)
- ici, Willem dans Charlie Hebdo du 14 septembre 2022 -

mercredi 19 août 2020

The Andromeda Strain AKA Le Mystère Andromède (1971) de Robert Wise

Au début de son émouvante chronique sur ilaosé, Félix raconte comment, quand il était adolescent, un certain numéro de Mad Movies lui vendait du rêve sur "les 100 meilleurs films fantastiques" qu'il n'avait pas encore vus. Quand j'étais ado, un peu plus tôt que lui dans l'histoire de l'humanité, le règne de Mad Movies n'était pas encore advenu, et c'est la contemplation de la liste des films de genre dans le Pariscope, le défunt petit format hebdomadaire des sorties parisiennes, ces pellicules mythiques (car le mot culte n'existait pas encore, ou du moins il ne désignait que les rites impies chez Lovecraft et les pratiques douteuses du curé de Pleumeur-Bodou) qui passaient par camions entiers dans les salles du 5ème arrondissement de Paris à des heures hindoues, qui me procurait un vertige inconnu quand je m'arrachais à la Bretagne pour m'en aller visiter mes grands-parents à Créteil.
Je montais alors des expéditions insensées à partir du métro Maisons-Alfort-les-Juillottes, distant d'à peine une heure de marche à condition d'avoir de bons porteurs, pour aller voir Zardoz, Soleil vert ou Little Big Man à l'Epée de Bois ou aux 3 Luxembourg, et me ravitailler au passage en vieux numéros de Métal Hurlant chez Boulinier, le bouquiniste broker du boulevard Saint-Michel. D'où l'importance des porteurs. Puis je ralliais Créteil en pirogue, retrouvant mes grands-parents, Télérama, l'avis de l'office catholique du film dans leurs critiques de cinéma, ce qui ne choquait ni René ni Lucienne, et pourtant c'était des bouffe-curés convaincus.

Si j'avais découvert Soldat Bleu à l'affiche du Pariscope,
j'aurais hallucimaginé un film un peu osé
dénonçant la promiscuité sexuelle chez les Schtroumpfs.
Mais je ne l'ai découvert que très récemment, grâce à Internénette,
et le spectacle est bien pire que ce que je pensais.
Je n'ai jamais vu un film aussi trash sur le génocide amérindien.


Le Mystère Andromède faisait partie de ces films invisibles ailleurs que dans le circuit alternatif des salles du Quartier latin, obscures à plus d'un titre, alors qu'aujourd'hui, si je donne 3 clics par ici je te sors une copie HD, et je te déniche des sous-titres par là, c'est normal après 10 000 heures de vol je sais un peu mieux où chercher, mais le vertige émerveillé de ma curiosité inassouvie, il est où ?
Je ne pouvais pas tout voir, bien que je m'en sois sans doute cru capable sur le moment, et les porteurs se lassèrent de la programmation erratique du Saint-André des Arts. Andromède conserva son Mystère Impercé jusqu'au Confinement 2020, dont on saura plus tard si ça valait un bon film de genre, en tout cas c'est au printemps de cette année que je fus pris d'une boulimie de films pandémiques, histoire de me changer les idées.
Excusez-moi par avance pour la blague conclusive avec le chat, déjà postée dans mon article sur The Last Picture Show.
Je ne me lassais pas de faire des niches à ce brave Pandémiaou pendant la période de réclusion préventive dont datent les deux articles, écrits sans rigueur en ricanant un peu nerveusement au milieu du Bug sociétal, sur un forum hyper-secret où j'avais mes aises et où je ne veux plus aller croupir dans mes replis communautaristes baignant dans cet entre-soi d'une familiarité suffocante, puisqu'ils acceptent des gens comme moi dans leur club underground.
Je préfère de beaucoup m'auto-confiner dans ma caverne de bloggueur, où je ne dépends pas des humeurs de mes coreligionnaires pour oser dire ce que je pense, ou simuler quand je n'en pense rien, ce qui est très souvent le cas. Et ça me prend de moins en moins souvent. J'arrive à un âge où le démon de la culture, mais aussi celui de la contre-culture, me délèchent, pour s'en aller envoûter des candidats plus enthousiastes.
Voici un film assez atypique et pour tout dire inattendu, dans le paysage du cinéma de la SF américaine et spéculative des années 70. Andromède, ça faisait donc des années que j’atermoyais autour du pot, je le regarde, je le regarde pas, et puis finalement c'est mon chat Pandémiaou qui m'a mis la puce à l'oreille en me mordant jusqu'au sang : j'ai compris qu'il fallait aller le faire vacciner, et qu'ensuite on allait mater ça tous les deux, confinés comme des cons sur le canapé du salon, un peu à la Greg Feely dans The Filth, car après que la femme et le cheval, ces ex-meilleurs amis de l'homme par ordre décroissant, aient été décimés par le Covid, le chat arrive en bonne place dans la gamme des espèces domestiques consolantes, en plus Pandémiaou se moque bien de ma HD-light, du moment qu’il y a des couleurs qui bougent et du son qui vibre dans ses moustaches, car je l’ai trouvé dans une poubelle de l’hôpital de jour et il est sourd comme un pot.
Donc on a regardé le Mystère Andromède et on a été bien attrapés, c’est un film assez lent et aride, peu spectaculaire, de plus assez vieillot et empesé dans sa forme, distillant pour tout dire un ennui plus mortel que le virus extra-terrestre imaginé par Michael Crichton dans le roman dont il est tiré. En littérature de SF ce courant scientiste s'appelle hard science, au cinéma on se contente de dire que c'est chiant. La plus grande partie du métrage se passe en laboratoire, au plus près des chercheurs, au milieu de ces décors pas possibles de ce Douglas Trumbull dont on nous a bassinés pendant toutes les seventies, qui assurent un cachet de chloroquine vintage au film, et ces scientifiques qui s’échinent à trouver une explication à ce mystère viral en pleine ébullition sous leurs microscopes, ah là là je voudrais vous y voir, avec leurs petits problèmes humains qui interfèrent avec l'avancée de la Science, et cette cause de l'Avenir de l'Homme bien plus grande qu’eux, qui les pousse à se dépasser et à faire plein d’heures sup pas payées pour restreindre l'Empire de l'Ignorance.
- Je vous dis que ce bébé est verdâtre.
- C'est vous qui êtes verdâtre, Gary.
Ce qui est donné à voir, et partant le véritable sujet du film, c’est la démarche scientifique pure. Comment les grandes avancées du savoir se font à travers la répétition de besognes infimes et fastidieuses, la rigueur que réclament les hypothèses de travail pour être validées ou infirmées... de ce point de vue, la bobine tient encore la route, même si la quincaillerie informatique et l'imagerie électronique générée sont hilarants de ringardise et complètement obsolètes, et la fin du film est bien anxiogène, on était assez contents de nous, avec Pandémiaou, on s’est regardés, on avait passé 2h10 d'une chaude complicité sans avoir besoin de se parler puisqu’il est sourd, il s’est allongé langoureusement sur son canapé de jardin, j’ai compris qu’il était prêt à manger, et voilà, coïncidence troublante, ça s'est presque fini comme dans la nouvelle "Un gars et son chien" d'Harlan Ellison, sobrement traduit lors de son adaptation cinéma par Apocalypse 2024, d'ailleurs plus que quatre ans à attendre, j'ai hâte.

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So long, Pandémiaou.
Burp.
Si vous entendez parler d'un chaton à adopter, faites-moi signe.

Pour une chronique un peu plus straight du film, vous pouvez consulter un collègue :
https://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.com/2012/09/le-mystere-andromede-andromeda-strain.html
Mais alors, 50 ans plus tard, le film vaut-il d'être vu ?
Faut-il tenter de percer Le Mystère Andromède ?
La Science-fiction peut-elle nous sauver des futurs inhabitables ?
Et la science ?
Et la fiction ?
Et la culture ?
Vastes questions.
Le Fahrenheit 451 de Bradbury nous a-t-il épargné Donald Trump, par exemple ?
aah celle-là, déjà, c'est un peu plus fastoche, on peut répondre.

jeudi 2 avril 2020

Frère Emmanuel - Communication de crise (2020)

Le facteur qui était parti en RTT avec mon Télérama
m'a ramené le dernier Pilote pour se faire pardonner.
A la rédaction, ils accusent le coup,
mais savent rester sobres.
C'est pas comme moi.
Mes chers compatriotes, 
je ne m'y connais pas très bien en BD, mais j'ai cru comprendre que nous venions de perdre René Uderzo, le génial créateur de Spirou. 
Je voudrais m'associer à la douleur de la famille, surtout s'il n'est pas mort du Vous-savez-quoi-19, c'est une belle preuve d'originalité par les temps qui courent. 
Je ne m’y connais pas très bien en pandémie non plus, mais je vous assure que le gouvernement travaille. Bien sûr, l’aveu sincère de notre ignorance collective devant la crise sanitaire en cours réchaufferait le coeur de certains d’entre vous; depuis le scandale des 80 millions de doses de vaccin commandés par madame Bachelot lors du dernier épisode H1N1, c'était sans doute une belle connerie d'avoir voulu rogner sur la prévention, et de soumettre quelque chose d’aussi sérieux que la Santé Publique aux mécanismes darwiniens du capitalisme financier; on s'est bien plantés, c'est vrai, voilà, c'est dit, au nom du gouvernement je vous en demande humblement pardon, et je vous prie de croire qu'on cherche très activement à réparer cette erreur et à sauver ce qui peut l'être.

Qui veut monter avec moi les Ponia Not Dead ?
Même implicite, je n'ignore pas que ce mea culpa, mes chers compatriotes, serait apprécié par la Nation. Du fait de l’absence de ce récit refondateur, la version occulte "On nous cache des trucs" est peut-être plus facile à entendre, et je sais que vous n'y êtes pas insensibles.
Mais vous savez ce que c'est, on a sa petite fierté quand on est au sommet de l'Etat, surtout quand on y est arrivé tout seul, et puis je ne voudrais pas déclencher une panique générale parmi les couches de la population déjà fragilisées par notre politique sociale.
Au contraire je tiens aujourd'hui à vous rassurer, pour l'instant les réserves de nourriture sont encore conséquentes, malgré votre pillage des supermarchés, à preuve cette image issue de nos stocks de viande, dont je vous jure qu'elle n'a pas été retouchée par Photoshop.


Et je vous donne rendez-vous dès le printemps pour un bon barbecue, j'adore parler la bouche pleine au téléphone.

Je vends du rêve, je sais.
PornoHub Premium m'a proposé un pont d'or
pour me racheter cette image.
Ils peuvent se branler.

Au secours. J'ai été mordu par un Ramon Pipin, et ça s'est infecté.
Je vais devoir précipiter l'entrée en phase 4, en déclenchant le confinement sans Internet.
Où est cette putain de prise RJ 45 ?



lundi 23 mars 2020

Yves Montand - Chansons Populaires De France (1955)

La parodie est un genre difficile.
N'est pas Ramon Pipin qui veut.
Ramon Pipin qui avouait d'ailleurs volontiers, dans Rock et Folk n°458 de juillet 1974, qu'il s'appelait en fait Ramène Dupain, un nom qui fait rêver en ces temps incertains où le vigile de Super U m'a repéré, malgré mon masque de Zorro, et me refuse l'accès au rayon boulangerie du supermarché plus d'une fois par jour, alors que ça me fait quand même une sortie qui brise un peu le train-train de ces journées de plomb passées à clavarder avec des pixels qui simulent avec moi une amitié de circonstance pour ne pas que je me livre à un acte de désespoir.
La parodie n'est souvent drôle que si l'on connait l'original. Alors que l'oeuvre drôle est drôle en soi, ex nihilo, sans nul besoin de verser tribut aux gardiens du temple de La Culture.
Jusqu'ici, la traçabilité du "Confinés, confinés" du billet précédent n'était probablement accessible qu'aux personnes âgées cyberdépendantes, qui seules avaient pu avoir vent du collectif zebdoïte à l'origine du "Motivés" d'origine, nous confirmait hier un jeune lecteur des Deux Sèvres.
C'est pas faux, mais c'est pas le pire : le "Motivés" d'origine renvoyait en fait au Chant des Partisans, une chanson populaire que même les moins de 99 ans ont eu du mal à reconnaitre lors du blind-test musical effectué en double aveugle (le blackout est à 21 heures pour économiser le fioul du groupe électrogène) à l'EHPAD où je réside depuis peu, mes enfants en ayant eu marre de mes jérémiades autoapitoyantes sur l'état des soignants, qui finit fatalement par rejaillir sur celui des soignés, et vice-versa.

Concernant ce fameux Chant des Partisans, quoi de mieux que la version interprétée par Yves Montand dans le magnifique recueil de Chansons Populaires De France qui a bercé mon enfance derrière la gendarmerie de Perros-Guirec, tout en instillant dans mes veines et par les oreilles une terreur qui confine (lol) au sacré  ? Chants de soldats mourant au combat, complaintes de prolétaires d'époques reculées, brâmes d'amours déconfites, certaines de ces chansons m'emplissent encore d'une tristesse indicible, plus de cinquante ans après. Allons, camarades. Quand le futur devient illisible,  et que même le passé devient de la science fiction, il faut resserrer les rangs (et les fesses) autour du patrimoine, c'est pourquoi Je suis une tombe contribue à sa façon à l'effort de guerre. Repos.


L'acquisition possible d'une maxidose :
non mais ça c'est la pochette de la réédition de 76
alors que l'album de 56 porte un bandeau latéral noir,
c'est vraiment n'importe quoi ce blog
Je pensais y entendre "Le galérien", atroce rengaine sur un drame du déterminisme social en forme de prophétie auto-réalisatrice que n'aurait pas reniée Bourdieu, mais la nostalgie m'égare et je mélange tout, elle a été publiée sur un autre album, "Je Soussigné Yves Montand", introuvable chez les Russkoffs, et pourtant à l'époque mon père militait au PC, et mes parents, peu au courant des risques induits de psychose maniaco-dépressive, avaient aussi laissé trainer cet album près de l'électrophone, et évidemment, va trouver du lithium dans le Perros-Guirec des années 60, en termes d'anti-dépresseurs on avait droit au cidre brut et c'était tout. 
Il faudra que je lance un appel à contributions auprès des bloguistes spécialisés en Arkhameries sonores. 
J'en connais un paquet qui sont encore ouverts.

jeudi 30 janvier 2020

Claude Engel, Teddy Lasry, Bernard Lubat - More Creative Pop (1971)

En débusquant Bernard Lubat du bosquet de la pépinière des nouveaux talents du rire des serveurs de la mafia russe qui nous inondent de pourriels frauduleux de la BNP et d'allusions aussi menaçantes qu'infondées sur nos pratiques de consultation d'internet, j'ai aussi mis à jour des disques d'illustration musicale commis avec Eddy Louiss, Claude Engel, Jean-Pierre Alarcen... Rappelons que ces disques étaient mis à la disposition des professionnels de la radio-télévision pour sonoriser des films, des émissions, des reportages, moyennant une rétribution forfaitaire; c'était les débuts de ce qu'on a appelé plus tard "la musique au mètre" parce qu'on payait à la durée.

http://librarymus.blogspot.com/2018/12/claude-engel-teddy-lasry-bernard-lubat.html

Rien que le blog russe sur lequel j'ai trouvé l'album me plonge dans des abîmes de contemplation sonique (heureusement, pour l'instant j'en reste mouette)
plan B si la Russie est prochainement atomisée par la Chine : j'ai aussi mis l'album sur mon propre serveur russe
http://www.mediafire.com/file/0yivhfj7cytbldd/MCP_%255BVinyl%255D.zip/file

L'album est furieusement pop, avec une légèreté qui semble à jamais perdue dans le cul des early 70's. Des commentaires plus érudits, élégants et intelligents que les miens ne le seront jamais :
https://surfingtheodyssey.blogspot.com/2015/04/claude-engel-teddy-lasry-bernard-lubat.html

mardi 6 février 2018

Dukes of Stratosphear - Chips From the Chocolate Fireball (1986)

J'ai complètement raté mon article sur XTC l'autre jour.
Personne n'a osé me murmurer que j'étais hors sujet, bravo les gars, but I totally missed the point.
Je voulais évoquer le fait avéré que la pochette de leur album "Black Sea" présentait de troublantes similitudes avec celle de l'album de l'Affaire Louis Trio "Mobilis in Mobile" sorti 13 ans plus tard, et que ce n'était certainement pas dû au hasard, puisque Colin Moulding, bassiste d'XTC, avait joué sur plusieurs titres de "L'homme aux mille vies", l'album de l'Affaire Louis Trio qui suivit "Mobilis in Mobile", albums qui marquèrent l'apogée de leur carrière, du moins si l'on en croit mon autoradio-cassettes de l'époque.
Je ne sais pas si c'est très clair, en tout cas pour moi ça l'était au moment de la rédaction de l'article, mais c'était avant de prendre des médicaments contre les croyances erronées, et au lieu de ça je me suis laissé embarquer dans des calembredaines nostalgiques, avec Francis Masse comme alibi scientifique.
Honte à moi.
Il n'est que temps de rétablir la vérité.

XTC, Black Sea, 1980

L'affaire Louis Trio, 1993.
Avouez que c'est troublant.
Surtout de nuit avec du brouillard.
D’autant plus quand on se rappelle que « Mobilis in Mobile » 
s'inspire de l'inscription de la devise du Nautilus 
de Vingt mille lieues sous les mers.

Toujours est-il qu'en farfouillant dans la discographie d'XTC, je tombe sur un de leurs projets parallèles et éphémères, "les Ducs de la Stratosphère".
Plusieurs blogs musicaux plus ou moins moribonds attestent de l'excellence psychédélique d'un groupe délirant et sous pseudo, visant à recréer l'ambiance des années 60.
http://prognotfrog.blogspot.fr/2007/09/dukes-of-stratosphear-1987-chips-from.html
et
https://pitchfork.com/reviews/albums/2475-chips-from-the-chocolate-fireball/
(non seulement c'est instructif, mais je tombe sur une mine insensée de revues d'albums en vidéos de 5 minutes, sur lesquels il faudra revenir plus tard)
C'est ma foi vrai que chez les Ducs de la Stratosphère on entend les fantômes de Pink Floyd, des Beach Boys, et pourquoi pas des Beatles.
Pour aller plus avant dans le bain d'acide, il faudrait décrypter les lyrics, qu'on doit pouvoir se procurer sur des sites ad hoc, parce qu'écouter de la musique comme ça sans piger les paroles c'est comme regarder un film en vo sans les stvo, on fait le malin et on cache sa honte de n'entraver que dalle, mais en réalité cette honte ne nous mène nulle part, et surtout pas à mieux comprendre les subtilités de l'anglais parlé.


Souvenez-vous que si vous vous rappelez 
ce que vous avez fait dans les années 60, 
c'est que vous n'étiez pas vraiment dans le coup.


http://www.mediafire.com/file/rlpc76x3a5454mu/DOZS_CFCF.zip

Hubert Mounier, le chanteur de l'Affaire Louis Trio, qui inventa la légende de L'homme aux mille vies n'avait qu'un pseudo, depuis des lustres : "Cleet Boris".
Ce qui est bon signe, parce que quand on a mille pseudos, tous les psychologues-conseil vous le diront avant de vous bourrer de médocs, c'est souvent qu'on n'a nulle vie.
J'en discutais une nuit avec l'homme aux mille pseudos. Il me soutenait que la volubilité a des rapports tantôt distants tantôt connivents avec la mythomanie.
Je lui répondis que le tout était de rester dans les clous.
J'ai oublié le reste de notre conversation, mais à l'époque on était tous les deux bourrés de médicaments luttant du mieux qu'ils le pouvaient contre nos croyances erronées, et ils avaient du boulot.

Pendant ce temps-là, les crétins sanguinaires actuellement en charge du syndic de l'immeuble (chic) "Planète Terre" dans lequel nous occupons une chambre de bonne sous les toits n'ont besoin d'aucun pseudo pour s'inspirer, quoique d'assez loin, de la démarche d'XTC et de leur projet parallèle "les Ducs de la Stratosphère".
Je veux bien sûr parler de Donald Trump et Kim Jong-un qui nous jouent "Les Trouducs de la Stratosphère", échangeant tirs de missiles contre menaces d'holocauste et autres plaisanteries fines au cours de jam-sessions goguenardes et endiablées.
Je dis ça parce que ce soir passe "Kim Jong-un contre le reste du monde" sur Arte, documentaire assez psychédélique.
Je ne suis pas sûr que Kim ait pris ses médicaments.
Donald non plus.
Y sont pas partis pour refermer le trou dans la couche d'ozone tout de suite.
Par contre, si on les enferme  dans un HP hermétique avec des guitares et Garage Band, fatalement au bout de 500 000 ans ils vont nous rejouer tout XTC.
Faut juste s'armer de patience.

En 2043, en vacances sur la côte de Granit Rose, 
Warsen et sa femme essayent de rendre hommage à XTC
sous le pseudo de L'affaire René Magritte, mais c'est l'échec.

mardi 9 janvier 2018

Vincent Baguian - Les biches regardent avec dédain (1996)

Dans un souci légitime de transdisciplinarité qui soit aussi heuristiquement féconde qu'Edgar Morin taillant une bavette avec Jacques Attali, et aussi pour faire gonfler les stats de mon autre blog, j'ai déplacé l'article ici.
Veuillez nous excuser pour la gène occasionnée.
Je ne promets pas de ne pas recommencer.

dimanche 7 janvier 2018

Chauve and Tel.

Hééé oui, c'est toujours la grève des clowns sur ce blog, paralysé par la crampe de l'écriveur dans les vespasiennes publiques.
C'est dommage, j'ai plein d'articles chouettes à envoyer du pâté, mais le chantage au voisin d'en face continue. Alors je reste à la fenêtre / A regarder passer les camions militaires / Puis je décroche le téléphone / Et je regarde les postières par le trou de l'écouteur
...enfin je vais pas m'étendre, hein, vous connaissez ce refrain, entonné par des millions de marcassins de Panurge à travers le monde.


Et puis, j'ai déjà un média social entièrement consacré - le mot est faible - à ce type d'épanchements de Sydonie.
Comme disait Clemenceau, la tolérance, y'a des maisons pour ça.
Sinon, j'ai des fiches de lectures toutes prêtes, au cas où il serait déjà l'heure d'être vieux et de lire des livres.
https://samquixote.blogspot.fr/2017/12/top-10-best-comics-of-2017.html
J'ai même trouvé chez ce bon vieux Sam une critique d'un comics que je suis en train de lire, chronique avec laquelle je ne suis pas du tout d'accord, puisqu'on y traite de démonologie, de meurtre rituel du père symbolique avec un calibre 22, et que le dessin de Vanessa del Rio Rey m'évoque le Blutch période Donjon.
Tiens, je vais lui écrire un chant de protestation, ça va me détendre.

Sinon aussi, en écoutant le best of annuel du gramophone, qui a beaucoup perdu de son talent de dénicheur depuis qu'un des rédacteurs a pris feu et qu'on l'a éteint à coups de pelle, mais bon, on reste fidèle à ses engagements pris envers des inconnus qui s'en cognent comme de leur première lettre d'avertissement d'Hadopi.


Sinon encore mais après n'y revenez plus, j'ai quand même une bonne nouvelle pour les amateurs de chanson française de qualité en phase terminale. Une actu chassant l’autre, le Jour de L’An a été trainé dehors avec du goudron et des plumes pour faire de la place à l’Epiphanie, et j’ai failli me casser le bridge sur la fève à midi (...) et la fêve, c’était le barde Assurancetourix. C’est un signe, car je choisis de l'ivoire. Je vais donc reprendre la gratte, parce que le clavier, ça va bien un moment. D'ailleurs j'ai reçu un  Message de service à caractère informatif :
tu vas pas pouvoir tenir encore longtemps comme ça, et ça n'a déjà que trop duré.





Sinon final, il pleut comme vache qui pisse du Pink Floyd à la chaine.
Ou comme sur la pochette d'un vieux Peter Gabriel.
Un temps à réécouter le dernier Orelsan, car la fête est finie.
Mais vous faites ce que vous voulez.
Personnellement j'ai amené du travail cybernétique à finir à la maison, je risque pas de m'ennuyer une seule minute.




D'ailleurs, oserai-je dire sinon, rien qu'en triant des masters et en les renommant conformément à la nomenclature en vigueur à l'heure où je vous cause et où je n'ai manifestement rien à dire de plus que ce que je dis sur mon autre blog, n'oublie pas d'omettre de mettre le lien sinon tu vas fatiguer les gens avec tes fariboles, je retrouve cet incunable tout à fait de saison.


il ne vous zappa échappé cette semaine (j'ai un ch'veu sur le teaser) from john warsen on Vimeo.

Pour ceusses que ça intéresse, la version non foirée est dispo en toute saison, hiver comme hiver, ici même (j'ai bien peur que ce soit un autre de mes blogs en déréliction, mais ça nous entrainerait trop loin sur la piste pentue et tangentielle des fake niouzes, et il se fait déjà tard puisque c'est presque l'heure d'être vieux)

mercredi 30 novembre 2016

Hommage tardif à What.CD




A côté de la musicothèque de What.CD, la Bibliothèque de Babybel était aussi pauvre dans ses choix que l’espace culturel Leclerc de Basse-Goulaine.
Géré par une équipe discrète, ce site était souvent considéré comme « la bibliothèque musicale définitive », comme le déplore un internaute sur le forum Reddit. Le service était réputé pour proposer les albums et morceaux les plus rares, introuvables ailleurs, avec des fichiers de la meilleure qualité possible.

Cette réputation de richesse, la communauté l’a également obtenue en fonctionnant de manière très fermée. Contrairement à des sites comme Megaupload, supermarché du piratage fermé en 2011, que n’importe qui pouvait utiliser. Pour rejoindre What.cd, il fallait soit être invité par un autre membre, soit passer une sorte d’entretien, par tchat, où l’on était interrogé sur ses connaissances en téléchargement, mais aussi en qualité de son, etc.

De nombreux internautes ont fait part de leur déception. Adrienne Charmet, coordinatrice des campagnes de la Quadrature du Net, une association française de défense des libertés numériques, a déploré sur Twitter la mort « d’un trésor ». « Nulle part ailleurs en ligne ou en magasins en France il n’y avait autant de diversité et de qualité », a-t-elle ajouté, regrettant « qu’en 2016 on [ne soit] toujours pas capable de comprendre que ce qui fait vivre la musique, c’est le partage »
. (Le Monde)

Je reste partagé sur ce mythe du partage.

Me revient en mémoire un sketch du regretté Patrick Font dans lequel il incarnait un ministre de l’Agriculture qui pêtait les plombs contre le productivisme :

« … on sait très bien que dans une communauté de 10 personnes, y’en a un qui travaille pour nourrir les dix autres, à tour de rôle, un jour sur dix. Alors quand les 52 millions de français auront compris l’absurdité du travail quotidien, quand la France sera devenue une immense communauté de 52 millions de gens… ON TRAVAILLERA UN JOUR SUR 52 MILLIONS !!!! »

What.CD, comme tous les sites de bittorent, c’était un peu ça aussi; une utopie nécessaire. J’achète un disque, je le rippe en FLAC, je le mets sur le serveur : le voici à la disposition de toute la communauté. Pas sûr que tous ceux qui l’apprécient aillent l’acheter à leur tour. Inquantifiable, et surtout inacceptable pour la monopolistique SACEM, gestionnaire inéquitable de la redistribution des richesses.

Indémerdable débat, comme je l'ai déjà évoqué ici pas plus tard que hier matin.

En attendant, les membres de What.CD, non contents d'être entièrement dévoués à la cause du partage, n'ont pas échangé que des fichiers, ils en ont aussi créé. 
Voici en exclusivité mondiale "The What CD Volume 3", une compilation de leurs oeuvres, mise en ligne peu de temps avant la fermeture du site.



Amen.
Requiescat In Paquets.
Surtout que tout ça, ça reste des problèmes de riches.

Epouvantés par la violence des combats qui opposent les troupes gouvernementales de la SACEM 
et les rebelles de What.CD, des milliers de Syriens fuient Alep.
Ils espèrent trouver refuge sur T.411, ainsi que des vivres, des sous-vêtements propres, 
et des uploads décents.

samedi 21 février 2015

La Nasa nous prend pour des quiches

...mais elle fait de jolies affiches, qui ne le cèdent en rien sur le plan esthétique aux campagnes publicitaires du début du XXe siècle pour les stations balnéaires de la côte de Granit Rose, et ça leur coûte bien moins cher que de refinancer le programme spatial.



et à peu de choses près, la même chose en français 
(pour nos amis étrangers, donc)



Aber ist das nicht Nasa Propaganda ? 
comme dans ce petit film ?
C'est toujours un peu mieux que Nazi Propaganda, qui a bien du mal à émettre depuis la face cachée de la Lune, mais quand même... 

à partir du premier article, je me suis d'ailleurs retrouvé à explorer les exoplanètes de la galaxie en 3D, alors à quoi bon se droguer ?




"les yeux de la Nasa" ?
rien à voir avec ceux de la NSA, j'espère.




Mais si elle n’a plus beaucoup de sous, la Naza déborde d’idées pour échapper à la Gravité de notre bonne vieille planète de merde !
Allez, je vous laisse, j'ai bien failli être le Michel Chevalet de ma génération, mais j'ai merdé l'exam, j'étais trop scato.
Alors que pendant ce temps, des cuistres comme Stephen Hawking continuent d'occuper les toilettes !