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jeudi 30 mai 2024

Le petit Steve Roach illustré : Une année 2023

Jean-Jacques et Geneviève
(oui, la veuve à Michel) : 
priez pour qu'ils ne viennent pas 
jouer du Steve Roach chez vous.
"Il faut vérifier soigneusement les connexions de tous les câbles ainsi que le transfert du son de l’oreille gauche vers la droite pour que l’effet de relief hypnotique de ma voix puisse se produire. La lumière de la pièce baisse, les masques de nuit sont mis. L’hypnose peut commencer. Bon voyage ! La musique qui est diffusée en fond sonore est directement inspirée de celle de Steve Roach. Ce compositeur américain est, selon mon ami expérienceur Gilles Bédard le seul artiste parvenu à recréer l’ambiance sonore vécue lors de son EMP. Dix ans après son expérience, l’écoute de l’album Structures from Silence « le replongea instantanément de l’autre côté », dit-il avec un grand enthousiasme communicatif lorsqu’on l’interroge sur ce choix."
in "Contacter nos défunts par l'hypnose : 
La TransCommunication Hypnotique, une nouvelle thérapie pour le deuil", by Jean-Jacques Charbonier (voir post précédent)

Une musique directement inspirée de celle de Steve Roach ! Diable ! Lui qui si souvent s'inspire de ses anciens travaux, se plagie et se repompe lui-même ! Je n'en veux pour preuve que les 209 disques sur lesquels il a apposé sa signature ces quarante dernières années.

https://jesuisunetombe.blogspot.com/search/label/Steve%20Roach 

Alors, que s'est-il passé en 2023 dans la life du pape de la musique des sphères, meufs ?

Rest of Life (2023)

Genevière Delpech anonymisée
Parmi les innombrables disques d'ambiance texturée par des nappes synthétiques réverbérées dans des églises anglicanes désertes créés par Steve Roach au cours du dernier million d'années, pourquoi être attiré vers celui-ci plus qu'un autre ? Je ne sais pas. Peut-être que j'étais plus réceptif, lors de sa sortie, à la paix et la plénitude qu'il cherche à induire dans l'âme de l'auditeur, si tant est qu'il en ait une. Rien ne distingue cet album de ses milliers de frères et sœurs extirpés par wagons de l'Incréé, nébuleux, impalpables, poudre d'étoiles mortes, bande-son idéale à une soirée diapos si vous étiez en vacances dans la galaxie du Centaure et que vous avez assisté à la mort d'Orion.

(4/5)

The Weaving Way (2023)

Un disque de Steve de seulement 31 minutes, même s'il ne comporte qu'un seul morceau, c'est comme un 45 tours pour un artiste normal. Sur la page bancamp du disque, on apprend que le morceau est extrait de son premier concert en direct depuis la maison en 2020, qu'on peut le retrouver en vidéo, et mesurer combien le barde intemporel a vieilli.
A part ça, c'est assez schulzien : cascades d'arpèges,  fontaines de cristal etc... La routine, quoi.

(3,5/5)


Second Nature (2023)
par Steve Roach & Robert Logan 

ce disque ne m'inspire guère, et fut jadis chroniqué ici
car en vérité, il date de 2016 (je suis obligé de suivre l'historique bandcamp de l'artiste car le geek qui abondait la discographie de Steve sur son site d'origine a mis fin à ses jours, il trouvait que tout ça tournait un peu en rond.)



Alive in the City of Angels (2023)

Qu'est-ce qui ressemble plus à un concert de Steve dans une cathédrale qu'un concert de Steve dans une cathédrale ? Envoyez vos réponses à la rédaction, le premier qui trouve la bonne réponse ("deux concerts de Steve dans une cathédrale ") recevra en cadeau un deux CD d'un concert de Steve dans une cathédrale.

(4/5)

Sanctuary of Desire (2023)

Vous parcourez timidement d'immenses halls de gare parsemés de coussins en mousse hypoallergéniques, qui accueillent mollement votre fessier. Une fois allongé, vous levez les yeux vers les voûtes, et en particulier la croisée du transept, parfois appelée intertransept, qui est la partie du plan d'une église située à l'intersection du transept et du vaisseau principal de la nef. Quand vous vous réveillez, vous avez un peu mal au cul, et votre portefeuille a disparu, mais vous ne regrettez pas ce moment de rencontre avec le Sacré.

(4/5)





Integration Being  (2023)
 
des versions "extended remix" de morceaux issus de l'album précédent.
Plus c'est long, plus c'est bon ? 
ça dépend avec qui.









Stream of Thought  (2023)
par Steve Roach & Erik Wollo

Qui va wollo va mollo, c'est une réédition de l'album violemment tiède chroniqué ici


En résumé, en 2023, Steve Roach est resté très actif, mais on ignore s'il a investi dans les cryptomonnaies. C'était Jean-Pierre Gaillard, en direct de la Bourse de Paris.

jeudi 31 août 2023

Le petit Steve Roach illustré : Une année 2022

ChatGPT_3 me soutient qu'il a déniché
un portrait de Steve Roach jeune.
Je vais lui couper les croquettes
et Internet pour le ramener à la raison. 


En 2022, ChatGPT_3, la célèbre interface conversationnelle mi-minérale, mi-végétale, mi-Jango Edwards et mi-un tiers supplémentaire de générateur de bullshit, issue des amours interdites d'une Intelligence Artificielle Anonymisée avec elle-même, mais on sait très bien qui est derrière, puisqu'il s'agit d'une entreprise dont l'objectif est de promouvoir et de développer un raisonnement artificiel à visage humain, ce qui n'est pas moins flippant que l'inverse, tombe en arrêt devant le site de vente en ligne de Steve Roach, qui se pose un peu là comme agrégateur d'artefacts, et décide spontanément de lui refaire la façade.
Depuis, je ne retrouve plus rien de la discographie passée de mon auteur favori de rondelles cosmiques.




la margarine astrale de Steve
me rentre comme dans du beurre
L'ancienne discographie reste figée sur début 2022, et il faut maintenant surfer sur le shop
sauf que y'a plus les dates, alors on se résout à aller trainer sur son bandcamp
mais tout y est en vrac, présenté en piles, à même les palettes par terre dans l'entrepôt, c'est la foire à l'empoigne du Black Friday des disques de musique ambiente à prix cassés, jusqu'à ce qu'on clique sur un album en particulier, auquel cas une sorte de discographie antéchronologique semble émerger dans la colonne de droite, mais c'est quand même le bazar, pour les thuriféraires collectionneurs obsessionnels toujours en quête de la dernière saillie de Stevie, l'expérimentateur incontinent des nappes sonores abstraites et astrales, comme la margarine éponyme.
Voici donc,  sous toutes réserves quant à la datation historique, la revue annuelle des disques de Steve sortis en 2022, à l'exclusion des rééditions, dont le suspect n'est pas avare.

Zones, Drones & Atmospheres (2022) 


Ce disque contient le florilège habituel de champs sonores aux contours flous et indéfinis, incluant des nuages de brume neurotoxique alternant (les lundis et vendredis des semaines impaires) avec des plages de sérénité scintillantes au soleil d'un vieux Moog modulaire sorti du placard, découvrant leurs courbes et leur bosses au détour d'écoutes curieuses, agacées, résilientes, induisant des sensations tantôt incarnées en présentiel, tantôt atones et désertées comme si Steve composait en télétravail.



Le chat n'a pas remarqué
que l'image de la télé
est inversée gauche-droite
par rapport à celle qui orne le livre.
Les chats, c'est rien que des branleurs.

Breathing Light et Shadow Realms me prennent par la main pour m'emmener vers des climats apaisés, d'autres comme Submerged ou Isolation Station sont appréhendées par mon système parasympathique comme anxiogènes, ennuyeuses, mornes, déplaisantes comme ces cassettes audio anti-tabac jadis testées et qui déroulaient, sur un tapis clouté de nappes synthétiques affreusement 
dissonantes, la dernière journée d'hôpital d'un cancéreux du poumon en phase terminale narrée par une voix off caverneuse et dépressive, en regrettant amèrement de n'avoir su s'arrêter de fumer à temps, comme certains bloggeurs de ma connaissance. 
Dans les abondantes notes de pochette, Steve évoque la lente gestation, s'étalant sur plusieurs décades, de certaines séquences, et c'est bien normal pour des pièces qui ont une texture et une ambition quasi géologiques, à laisser infuser en lisant le magnifique "Désert Solitaire" d'Edward Abbey avec un chat-pas-GPT_3 sur les genoux.
(3,5/5)

Nautical Twilight  (2022)

(en collaboration avec Frank Beissel)

Une ode assez sombre et assez nébuleuse au crépuscule nautique. Ca passe peut-être mieux en lisant un vieux Silverberg se déroulant sur un monde aquatique, ou encore l'Avaleur de Mondes de Walter Jon Williams, mais j'ai l'impression d'écouter la messe sous l'eau. L'écoute est peu exigeante, alterne clapotis, marigots et cathédrales englouties (sans Cthulhu dedans, et encore moins la momie immergée de Jacques-Yves Cousteau travesti en Bill Murrayne,  ce qui est quand même un petit plus).
(2,5/5)


What Remains (2022)

#01 Currents of Compassion : arpèges délicatement mineurs, calme, placidité : Currents of Compassion prouve à ceux qui n'avaient pas encore subi l'interminable Plaidoyer pour l'altruisme de frère Ricard que la compassion, c'est chiant. Un étrange vertige de déjà entendu s'empare de l'auditeur, quand il intuite que l'inspiration à l'origine du projet a généré aléatoirement une bonne moitié de l'œuvre de Steve R.
#2 Prometheus Passage : dans les limbes again, parmi les spectres défunts pendant l'écoute du morceau précédent, avançant à tâtons dans un brouillard de toiles arachnéennes agrémentés d'échos de beatbox et de quelques élans de sirènes aphasiques.
#3 The Gone place : tout pareil, avec des petites flûtes sud-américaines. Idéal pour hanter les couloirs de l'aile droite de votre vieux manoir que la Région a refusé de rénover, mais resucée de tant d'albums précédents, que je me demande bien pourquoi j'en parle. Je ne prendrai pas de psychédéliques en écoutant ça, ça c'est sûr, madame Chaussure.
#4 What Remains : sérénité retrouvée pour Steve, avec cet endormissement anémié en do majeur, pour neurasthéniques affirmés et raffermis dans leurs certitudes.
(1,5/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/what-remains

Church of the Heavenly Rest - New York City (2022)

Steve et ses fans adorent se retrouver dans des lieux sanctifiés - cavernes chantantes, la galerie commerciale du Super U de Machecoul, ici une église à New York, pour le traditionnel live de fin d'année, dont la playlist varie peu d'une année sur l'autre.
De mémoire, les captations de 2020
The Sky Opens et LiveStream 09 26 2020 chroniquées ici :
Il y avait plus de 1000 personnes au concert de New York, mais comme ils observaient un silence religieux...
(3/5)


jeudi 15 juin 2023

David Sylvian - Words with the shaman (1985)

Je suis bien revenu, et à pied encore, de mes émois passés envers le dolorisme arty de David Sylvian, bien que je trouve son suicide commercial assez courageux, vu d'où il était parti. Anyway, en 1985, il savait s'entourer de musiciens créatifs.


La crème de la crème, pour cet EP de 12" :


Evidemment, dès que j'entends la trompinette sacrée de Jon Hassell, de toute façon, je sais plus où j'habite. Le premier qui souffle "t'habites tout seul avec maman /dans un très vieil appartement", ça va pas bien se mettre.

Liens liés :

http://jesuisunetombe.blogspot.com/2020/03/jon-hassell-dream-theory-in-malaya.html


jeudi 25 mai 2023

Eivind Aarset & Jan Bang - Snow Catches on Her Eyelashes (2020)

Ecouter le disque Snow Catches on Her Eyelashes, ça donne envie de savoir ce que ça veut dire, Snow Catches on Her Eyelashes. ChatGPT-3 me ronronne que ça veut dire "La neige s'accroche à ses cils".
Laisse donc Cécile en dehors de ça, s'te plait, mon GéPéTéounet.
A part ça, j'espère que c'est clair : on est dans le floconneux, au bord du grand silence ouaté en haut de la piste verte, et on n'y voit pas à 50 cm.
On a failli planter par mégarde son bâton dans le moniteur.
Heureusement que ça descend très doucement vers le Grand Rien, noyé dans le brouillard.
Cet album me revient et me hante jusqu'à ce que je le mette sur ma tombe, après ça j'espère qu'il me laissera tranquille, parce qu'il distille une ambiance furieusement discrète et sourdement mélancolique. Mention spéciale à "Before the Wedding", d'une grâce élégiaque, qui semble figée dans l'ambre mélodique qui sied plus aux enterrements qu'aux mariages, même si l'un ne va pas sans l'autre.
L'atmosphère atonale et peu propice à l'expression de la chaleur humaine s'insinue par le conduit auditif, puis répand son narcotique granité à l'intérieur de mes cellules osseuses, prétextant intervenir en tant qu'anti-inflammatoire plutôt que comme anxyolitique
On est bien dans la mouvance bruitiste (mais souvent violemment silencieuse) électro-cold et absentéiste de David Sylvian, en tout cas depuis qu'il est retourné vers l'informe et un anonymat qu'on lui souhaite bienheureux, Arve Henriksen et les joyeux lurons de jazz ambient norvégien, Nils Petter Molvær, Anders Engen, Audun Erlien, Erik Honoré, Sidsel Endresen, Georges Warsen et Hilde Norbakken, dont l'égrénage laborieux des patronymes dans votre conversation fera s'écarter les gens de vous lors d'un cocktail de vernissage de votre blog où vous aviez pourtant fourni tous les petits fours, et ils ne vous rappelleront jamais. 
Mais pour ceux qui aiment, le disque est bien, et ça valait le coup. Bien que ça n'ait kouaziman rien à vouar avec la madeleine de Proust qu'était pour moi le kouign amann de la mère Ty Coz devant l'église de Perros-Guirec, beaucoup plus chargé en beurre et en sucre, mais mes artères de jeune enfançeau pouvaient le supporter à l'époque, avant que les ligues de vertu ne contraignent la pâtissière bretonne à élaborer un kouign amann plus léger, écologiquement responsable et digestivement soutenable. 
Si Eivind Aarset & Jan Bang étaient des pâtisseries, on serait à la limite de l'impalpable, et alors adieu bourrelets disgracieux.

https://eivindaarsetjanbang.bandcamp.com/album/snow-catches-on-her-eyelashes

Le frère de Jan, c'est Big. Mais sa soeur ne s'appelle pas Gang. Ou alors, je n'y suis pour rien.

ce qu'on en pense dans le Landerneau du jazz ambient atonal moldoslovaque :

https://www.allaboutjazz.com/snow-catches-on-her-eyelashes-eivind-aarset-and-jan-bang-jazzland-recordings

D'une durée d'environ quarante-trois minutes, l'élan vers l'avant de l'album sera suffisant pour entraîner la plupart des auditeurs et les laisser rayonner de contentement à la fin. Les passionnés de la scène musicale norvégienne contemporaine trouveront ici de quoi renforcer leur dévotion et les inciter à revenir pour plus. Ceux qui sont curieux, mais qui n'ont pas encore vu la lumière, sont invités à consacrer du temps à écouter sérieusement Snow Catches on her Eyelashes; convertis sont renvoyés à la liste mentionnée précédemment. Aarset, Bang et compagnie vont de mieux en mieux, tout comme la scène norvégienne. En avant et vers le haut.

https://jazzlandrec.com/snow-catches-on-her-eyelashes-eivind-aarset-jan-bang

il existe d'autres oeuvres de Eivind Aarset chroniquées sur ce blog, il faut juste chercher un peu à sortir de sa zone de confort.

https://jesuisunetombe.blogspot.com/search?q=Eivind+Aarset+

il faut aussi que je prenne le temps d'écouter ce mystérieux Jan Bang, impliqué dans une jungle de projets irradiants de silences explosifs (pour que le Big Bang fasse du bruit, il eut fallu qu'il y ait de l'air pour le transmettre, et des oreilles pour l'ouïr)

https://punktstillefelt.bandcamp.com/album/modest-utopias

https://arjunamusic-records.bandcamp.com/album/walk-through-lightly

https://jpshilo.bandcamp.com/album/invisible-you

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2022/03/jan-bang-erik-honore-david-sylvian.html

samedi 13 août 2022

Steve Tibbetts - Hellbound Train : An Anthology (2022)

Ce matin, j'ai fait ma rentrée des classes au bureau, avec mon nouveau cartable en bandoulière. J'y suis même allé à vélo, une heure à descendre la Sèvre nantaise à la fraîche, ça se refuse pas. Après déjeuner, où j'ai pris une bonne soupe phở parce que ça requinque par ces chaleurs, j'ai été visité par une splendide anthologie d'un guitariste manifestement en roue libre et hors catégorie (mais qui reprend quand même un titre de Led Zeppelin, niché au creux de l'écrin secret de son abondante discographie) dont la pochette me semblait tendance.



Comme il est dit dans la notice d'emploi, "avec ses mélodies et textures liquides, ses motifs et pulsations hypnotiques subtilement influencés par la musique de nombreuses cultures, c'est une introduction idéale à une œuvre unique. À différentes époques, Tibbetts peut sembler plus proche du minimalisme, du rock alternatif ou de la musique ambiante, mais sa signature artistique est inimitable". Il semble relativement connu des amateurs de musiques transgenres, et pas du tout en tant qu'olibrius qui se permet de fricoter avec des bibis fricotins tibétains du fait qu'il s'appelle Tibbetts, et pourtant ça fricote assez dur. 

L'affiche du flim est de James Jean
et elle est à son image : 
une métaphore de la quête paroxystique
perpétuelle de l'espèce humaine
(qui durera nonobstant moins longtemps que les impôts)

Après ça, pour découvrir à qui j'avais affaire, alors que sa musique me révélait déjà amplement tout ce que j'avais à savoir de lui, je me suis baladé dans le multivers (un peu comme dans le film Everything Everywhere tout en même temps, regardé hier soir en v.o.s.t.v.o. malgré la chaleur et le risque avéré d'embolie cérébrale chez la personne âgée cyberdépendante) et j'ai finalement atterri sur une magnifique base de données en forme d'article Pitchfork vantant les charmes du catalogue ECM.
https://pitchfork.com/thepitch/12-must-hear-albums-from-ecm-the-influential-jazz-and-classical-label-finally-on-streaming-services/
Comme il est dit en début d'article : espace, ombre, atmosphère. Décriées jadis, des qualités recherchées aujourd'hui, autant en musique qu'au fond de mon puisard à sec, qui ne me permet plus de faire pousser mes salades, et encore moins de les vendre au marché depuis début juin.
Bon, c'est pas tout ça, mais j'en ai pour quelques jours à écouter tout ça, et il me faut encore remonter la Sèvre à vélo avant le crépuscule.

samedi 12 mars 2022

Steve Roach Live - Phoenix Synth Fest (2022)

On y croit. On y va. Sur Youtube, c'est presque comme si on y était. Presque.

Deux heures trente d'un concert récent de Steve Roach qui ne donnent pas du tout envie d'envahir la Pologne. C'est toujours ça de pris. 
La piste son du Youtube a été crackée en mp3 à 128 kbit/s devant huissier, avec le célèbre logiciel 4K YouTube to MP3 qui je l'espère n'a pas été développé par les Russes.
Steve avait l'air assez content de rejouer devant du public plutôt que dans le placard à balais sous l'escalier, en plus ça fait des vacances à sa femme, sans doute une sortie prochaine sur Bandcamp, à surveiller, parce que dans le genre, c'est assez réussi. 
Bien que ça ressemble beaucoup à ses derniers albums studio, parce que je n'entends pas bien sur celui-ci ce qui différencie ses prestations "live" de ses recherches quantiques à la cave, pardon, dans la Timeroom (le home studio installé chez lui).
A noter que si le concert est identifié 2/11/22 sur l'affiche, c'est pas parce qu'il va avoir lieu dans le futur, en un encore hypothétique mois de novembre 2022, date à laquelle nous ne savons pas à l'heure où nous mettons sous presse si Christopher Nolan sera en capacité de nous le renvoyer dans le passé à l'aide de son célèbre logiciel réversible Tenet®, mais parce que les ricains écrivent les jours et les mois à l'envers. C'est vraiment pas des gens comme nous, comme on dit à l'OTAN (en emporte le vent).

jeudi 10 mars 2022

Le petit Steve Roach illustré : Une année 2021

Into the Majestic (2021) 

Il y a des disques de Steve Roach qui ronflent et grondent comme un Alligator 427 en approche de Kyiv. Celui-ci, non. C'est même un disque de musique planante comme on n'en attendait plus de la part du recuit de l'Arizona : deux longues plages étirées vers l'infini, et sans doute au-delà, dorées au soleil intérieur de la bienveillance en harmonies majeures et cascades tintinnabulantes, majestueuses comme un Pape à Noël. The Spiral Heart est une rêverie chaleureuse et ouatée, parcourue de ponctuations rythmiques sobres et élégantes. Et pourquoi Steve a-t-il attendu tant d'années pour redécouvrir les vertus d'une stratosphère expurgée des gaz à effet de serre dont il abusa jadis ?
Into the Majestic déroule ses volutes de séquenceurs placides, lumineux, outrageusement lénifiants, qui paraîtront confits dans la sérénité et pour tout dire un peu plan-plan aux aigris crispés sur leurs certitudes que tout fout le camp, sauf l'impermanence et les accords de Minsk. Tant pis pour eux. Les autres seront ravis de faire du surf à la surface de ce lac de montagne miroitant. Le morceau a été créé en concert depuis la Timeroom, et a été diffusé en direct le 24 octobre 2020; le stream en est encore visible ici :

(4/5)
https://steveroach.bandcamp.com/album/into-the-majestic

Temple of the Melting Dawn
 (2021) 
en collaboration avec Serena Gabriel

Steve et Serena visitent le Temple de l'Aube fondue, main dans la main en grignotant du gruyère râpé. Il a amené ses synthés, elle a pensé à apporter ses flûtes, son harmonium de poche, tout ce qu'il faut pour faire une petite session live; sans oublier le picnic, car les femmes savent faire et même penser à plusieurs choses à la fois, contrairement aux mecs qui n'ont qu'une vieille pétoire à un coup. Hormis le morceau In Another Time, plein de charmes anciens et de secrets ouatés et luminescents, le reste se veut une invitation à la contemplation, mais ne m'évoque rien, malgré la présence d'instruments traditionnels. C'est spectral et diaphane, mais ça manque de corps, de narration, d'évènements sonores plus consistants que la trace des chips froissés sur la nappe de l'ambient. Quand Eivind Aarset et Jan Bang partent explorer les territoires inconnus qu'ils génèrent autour d'eux en faisant semblant de n'avoir jamais croisé Jon Hassell, on est toujours étonnés de se trouver là, en cet endroit. Steve et Serena ne font que susciter une somnolence coupable.



As It Is (2021)

Un album pour une fois varié dans sa palette de coloris : la moitié des pièces exsudent des climats vraiment travaillés et originaux (What Falls Away, Threshold Meditation, Emerging) tandis que l'autre moitié du bol contient de la soupe en sachet délayée à l'eau froide, avec les ingrédients habituels, sauf l'ingrédient secret, cruellement absent.

(3/5)



Live at SoundQuest Fest (2021)

Interminable pensum de cascades de friselis d'arpèges harmoniques texturés et programmatiques, sauf pour la dernière piste, sauvée de la langueur monotone par les boites à rythme tribales, comme on le voit sur la vidéo. C'est pas parce que c'est enregistré dans les conditions du direct que ça doit être aussi pénible qu'un disque studio. Evidemment, arrive toujours le moment où Steve lève le nez de ses machines et s'aperçoit que tous les spectateurs sont en train de quitter la salle, il tente alors de sortir de son trouble du spectre autistique en balançant quelques percussions synthétiques imitant à s'y méprendre les tambours d'un vieux sorcier de l'ayahuesca. Aah, si Peter Gabriel n'avait pas inventé par inadvertance le tribal ambient en faisant revenir à feu doux Peter Gabriel 4: Security dans sa cuisine numérique, le dark ambient n'aurait peut-être jamais vu le jour...

Peter Gabriel enfile son masque de chaman
pour faire une blague à son vieux chat cardiaque
Dans l'interview avec Alan Freeman fébrilement retranscrite dans le fanzine White Shadow (#3, pp12), Gabriel nous dit en substance : "J'ai retrouvé une conscience rythmique. Et l'écriture - en particulier avec l'invention de ces boîtes à rythmes - est fantastique. Vous pouvez stocker dans leurs mémoires des rythmes qui vous intéressent et vous excitent. Et puis le groove continuera sans vous , et le groove sera exactement ce que vous voulez qu'il soit, plutôt que ce qu'un batteur pense être approprié pour ce que vous faites."
Ici, dans Live at SoundQuest Fest (2021), à ne surtout pas confondre avec l'excellentissime Live at SoundQuest Fest (2011) il faut attendre le 4ème et dernier mouvement pour que Steve se rappelle de cette interview et retrouve la marche avant, comme avant. 
Ah c'est sûr que si tout le concert avait été du même tonneau, on aurait moins mégoté sur l'entouziasme. Du coup on va visionner la vidéo du non-évènement
et là, on capte l'aspect physique de la prestation (à partir de la cinquantième minute) vécue dans le champ expérimental et intersectionnel
et on fait un ajout à la Rétrospective qui fut la meilleure anthologie de Steve réalisée après l'écoute sous contrôle d'huissier des 257 albums de sa discographie récente

(2/5)

Beyond Earth & Sky (2021)
en collaboration avec Michael Stearns

Michael Stearns est surtout connu pour ses musiques de films documentaires méditatifs et anxiogènes, sauf pour les effondrologues (Baraka, Samsara) films qui s'inscrivent dans la lignée de la trilogie Koyaanisqatsi produite dans les années 80 par Francis Ford Coppola et qui dénonçait, je cite, "
les prémisses de notre société ultra-libérale, où tout est marchandise, même l’homme, tiraillé entre son désir de possession et l’asservissement induit par celui-ci." 

http://www.slate.fr/story/69837/samasar-un-autre-documentaire-est-possible



les musiques de Michael Stearns
dans les films de Ron Fricke,
c'est quand même quelque chose,
même sans la 8K Digital HD.
Surprise : en collaborant pour la première fois depuis 1995 avec Steve Roach, 
Michael Stearns lui apporte une syntaxe plus articulée, un espace plus vaste, et lui offre un vrai tremplin pour éviter l'appauvrissement cognitif et relationnel qui le guette chaque fois que sa femme oublie de planquer les clés du studio d'enregistrement et qu'il passe des journées entières à y faire ses petites expériences hébéphrènes : simuler encore et encore des phénomènes biologiques ou météorologiques en secouant quelques molécules dans une éprouvette, dans son labo creusé à flanc de montagne sous la salle à manger, puis réduire son interaction au minimum et se contenter d'observer ce qui se passe - c'est cela qui est donné à voir dans les vidéos de ses concerts : il se déplace précautionneusement entre des murailles de synthétiseurs analogiques, titillant un potentiomètre ici, effleurant un curseur là, attentif à ne pas interférer avec l'expérience en cours, comme si ses séquenceurs étaient bourrés de chats de Schrödinger. Ici, il y a des intentions, un tempo, des harmonies, de l'amplitude, tout ce qui fait défaut par défaut à son usine de galettes ambientes. Comme le résume un auditeur attentif : Just beautiful soundscapes that capture nature in all its glory.

(5/5)


Epilogue : je découvre que ♫ Piero Scaruffi's Music Database dispose de plein d'entrées sur Steve Roach. Je vais pouvoir comparer nos notes, pour voir s'il classe lui aussi Steve Roach à la rubrique des cavaliers de l'Apocalypse, au même titre que la Conquête, la Guerre, la Famine, la Mort, l'Epidémie, et la compile de John Warsen.

jeudi 2 septembre 2021

Le petit Steve Roach illustré : Une année 2020

Stillpoint (2020)

Overdose de vagues de sérénité en suspension pour $12.99, frais de port en sus. Tout cela est bien monotone, et finit par se révéler anxiogène face aux vagues successives de Covid_19, tout aussi insistantes à nous léchouiller les arpions quand les variants se grimpent dessus, se tirent à la courte paille et se font la courte échelle pour bouter l'Humain hors de la surface de la Terre, puisqu'aucun arrangement n'a pu être trouvé entre Gaïa et ses amants désunis. Le second cédé est plus intéressant en termes d’harmoniques et d’intensité, même si y’a pas d’quoi, en signe de joie, se passer les paupières à la crème de chester avec une tringle à rideau de fer. (Pierre Dac)


(3/5)
https://steveroach.bandcamp.com/album/stillpoint

Quiet Music 1/2/3
 35th Anniversary Remastered 3-Hour Collection (2020)

Joan Cornellà
La précédente rediffusion de la série Quiet Music ne date que de 2011.
En 2020 parait pourtant une version Telephone Explosion (Vinyl) de l'hommage( appuyé) que voulait rendre Steve au ... silence en 1986, sous la forme de trois cassettes audio. Consacrer tant de disques au silence, ça m'évoque une remarque assez juste de mon père sur "les bibliothèques entières qui ont été écrites sur les vertus de la prière." Et si je lui envoyais le disque, à Papounet ? En termes de contenu, si je compare les noms des  morceaux et leur durée, ils varient fort peu d'une réédition à l'autre, malgré les dénégations du service marketing qui vante les subtiles variations, troncatures et extensions des sorties successives. Honte à eux. Héry et moi avons de longue date proclamé l'insipidité de cette série. On va pas non plus se mettre la rate au court-bouillon devant cet hommage raté au silence. Mes blogs sont tout entiers un hommage raté au silence. Sauf quand je m'y tais.

(0/5)



The Sky Opens (2020)

Les grands succès du Maitre revisités en concert dans une église méthodiste de Pasadena. Les églises ont toujours réussi à Steve Roach.
Le premier cédé se caractérise par des pièces amples, placides comme un lac de montagne, comme ce Structures From Silence beaucoup entendu à travers ses incarnations successives ces dernières années, mais franchement, on ne s'en lasse pas. Qui se lasserait d'un lac de montagne, même si ses fenêtres donnaient sur icelui ?
Second Cédé : largement en dessous de tout ce que j'ai pu entendre dans le même genre (les live de 2011 à 2013), pour moi c'est l'album public à l'église du canyon  du coin de trop, celui du moins-disant culturel. En tout cas, je suis loin d'être transporté. Alors soit il cesse de produire des disques, soit je cesse de les écouter, mais il est temps d'en finir.

(2/5)


https://steveroach.bandcamp.com/album/the-sky-opens



Nectar Meditation (2020)

avec Serena Gabriel

Une collaboration avec une femme. Serena Gabriel (harmonium, voix, clochettes tibétaines et balayage du temple quand tout le monde est parti). C'est si rare qu'on se dit qu'il va y avoir du sang neuf dans l'astronef. Hélas, pendant 74 minutes, des masses nuageuses générées par l'harmonioume s'accumulent mais surtout se répètent dans le coin supérieur gauche de l'écran, vaguement épaulées par une pulsation tribale distante, mais qui reste à portée de biniou. Même la veillée funèbre de Nusrat Fatih Al Khan a dû être un peu plus enjouée que ça. La situation climatique n'évolue guère. C'est peut-être un disque à passer à bas volume en surveillant son curry de poulet vegan en train de bouillonner dans le caquelon de la tante Meera. Quand on pique du nez, bien avant la fin du disque, tante Meera nous envoie un petit coup de clochettes tibétaines, nous invitant à quitter notre transe, ou à y entrer, mais ça reste un effet d’annonce. Dommage.

(2/5)


https://steveroach.bandcamp.com/album/nectar-meditation


POV2 : The Case For Square Waves While Searching For Happy Accidents (2020)

avec Peter Grenader et Miles Richmond

Inattendue, une triangulaire, avec de vrais instruments. On reconnait des guitares, et plein de sons qu'on ne reconnait pas.
On est ici dans le registre d'une certaine placidité, ouatée et bienveillante. Avec tout qui est un peu déphasé, je veux dire avec des échos qui semblent provenir du futur, comme dans Tenet mais en moins prise de tête.
Southwestern Businessmans's Association réinvente presque les Frippertronics. Hattusha encore plus. On est dans l'expérientiel, entre potes, comme l'indique le titre de l'oeuvre : Le cas des vagues carrées lors de la recherche d'accidents heureux.
"L'idée maîtresse de POV était de sculpter un paysage sonore multitimbral forgé à partir d'une confluence de sources sonores.(..) Ultimement, c'est à propos de la musique elle-même. Le point de vue fourni ici est le vôtre, ouvert à une myriade d'interprétations."
Avec ça, si la mutuelle nous rembourse pas, c'est à désespérer.

(2/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/pov2-the-case-for-square-waves-while-searching-for-happy-accidents



A Soul Ascends (2020)


Très contemplatif. Ca c'est sûr, madame Chaussure. Mais j'ai dépassé depuis trop longtemps la dose de trop. Je deviens allergique à ce minimalisme, que je trouve à présent d'un mortel ennui. Mon blog aussi, mais lui c'est une tombe, il s'en fout. Je suis néanmoins perdu pour la cause.

(1/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/a-soul-ascends





Timeroom Livestream 8 - 22 - 2020 (2020)


Sortie directe de la table de mixage du premier concert en direct depuis la Timeroom (le home-studio de Steve chez lui). Une demi-heure assez placide, jumelée avec une vidéo qui dévoile le faisage de la création : un gros plan des vieilles mains toutes burinées de Steve, pleines de ses doigts calleux, à force d'avoir sculpté tant de dièzes et tordu de bémols, ses grosses mains qui pèsent le poids discographique d'une bonne moitié de l'histoire de l'ambient music, que la caméra suit amoureusement en train d’effleurer les batteries de clavier disposées dans la Timeroom pour en extraire le suc de l'ambient-qui-flotte, tout calme et tintinnabulant ; ça commence à 4:35 sur la vidéo.
https://www.youtube.com/watch?v=fkOKOPQUU4Q
(3/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/timeroom-livestream-8-22-2020



Tomorrow (2020)


Des séquenceurs chromés et rutilants, avides d'aspirer tout l’espace sonore, déroulent leurs volutes harmoniques, tantôt cristallins, tantôt suffocants, engendrant la sensation acoustique du déjà vu, trop entendu. Je crois que je suis devenu allergique à Steve. Mais au moment où je m’apprête à fondre en larmes sur ma médiocrité d’écoutant blasé si chèrement acquise, l’océan des arpèges retire ses vagues et révèle la plage miroitante de HeartBreath à marée basse, suffocante de sérendipité, cristalline et ruisselante comme si Chloé et Hiromi venaient de faire pipi dessus, et alors là c’est tout de suite plaisant, serein, et carrément magique, comme une crème de jour passée à la tombée de la nuit. Où se cachait le magicien qui se révèle soudain ici ? La piste rachète le disque, et moi aussi.

(4/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/tomorrow


LiveStream 09 26 2020 The Desert Eternal


Les plus grands succès du cowboy solitaire de l’ambient atmosphérique exécutés « live » depuis son studio de l’Arizona. Au début, les pièces (extraites de Structures From Silence et de Dreamtime Return) sont chiches en oxygène et en cliffhangers : on est dans la nappe synthétique anaérobie méditative anxiogène de base.
A partir de Prometheus Rising, une section rythmique vient raffermir notre attention défaillante, toute en vrombissements, stridulations et criquètements. Des entités caverneuses affligées de gros problèmes respiratoires font de fugaces apparitions, faisant disparaitre à notre vue les membres de l’assistance. Et là, l'univers bascule : soudain, l'irruption de la vie dans la morne plaine pulvérulente. Bien sûr, ces séquences insectoïdes en évoquent très fortement d’autres, dont elles sont issues et dont on peine à retrouver le nom et la source, tant la discographie est labyrinthique et protéiforme, mais qu’importe ? On baigne dans une inquiétante étrangeté, et c’était le but. La section rythmique ectoplasmique nous escorte pendant le reste de la performance, plutôt variée, explorant les versants amont et aval du tourisme chamanique, avec didgeridoo et tout le tremblement (qu’on appelle « vibrations telluriques » dans le jargon new age), on peut parler de « rétrospective » à prix malin. Rien qu’on n’ait déjà entendu sous une forme ou une autre, mais rien d’inaudible non plus.

(3/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/livestream-09-26-2020-the-desert-eternal

Remembrance in Waves (2020)

avec Serena Gabriel

Nouvelle collaboration avec Serena Gabriel. Au début on entend sa jolie voix spatiale s'étirant dans l'éther.
L’aspect solennel de la pièce, de la part d'un duo peu porté sur la gaudriole, provient de son inspiration :
"Cette pièce a été créée à la mémoire de tous ceux qui ont honoré nos vies, sont passés de l'autre côté et dont la présence reste si profondément ancrée en nous." 
Vu de ma fenêtre, c'est une performance live à la gloire des morts, c'est pas mal pour clouter ce mémorial.
La vidéo est visible sur la chaine youtube de steve.
C’est pas mal, mais c’est un peu court, du coup.

(3,5/5)


Live at Ambicon (2020)

Pour une surprise, ça c'est une surprise : un concert de 2013 qu'on ne peut pas écouter sur bandcamp sans être abonné à la chaine des adorateurs de Steve ($10 par mois), mais qu'on peut voir sur Youtube.
Comme ça on peut envoyer $10 en Ukraine, au Soudan ou ailleurs, où ils feront plus de bien. Une exclu bandcamp, donc, mais aussi un concentré d'excellent raccourci de ce que Steve propose en concert ces derniers temps, en attendant les Temps Derniers.
(4/5)

https://steveroachexclusive.bandcamp.com/album/live-at-ambicon