mardi 27 novembre 2018

Eric Le Lann et Paul Lay - Thanks a Million (2018)

Je viens d'être classé par un récent sondage de robots spammeurs dans le peloton de tête des Français qui bougent
(encore),
(les doigts),
(sur leur clavier),
ce qui fait de moi un sérieux outsider de l'immobilisme hexagonal sur lequel il faudra compter quand l'heure sera venue de filer les clés du camion aux gilets jaunes, bonnets rouges et autres ceintures marron.
Tout ça parce que je viens de lire un article dans le Monde sur un trompettiste de jazz français qui rend hommage à Louis Armstrong, Armstrong qui a bercé mon enfance trop près du mur en allant sur la Lune en jouant de la trompette tout en gagnant le Tour de France au nom de la discrimination positive, mais c'était avant l'ère #Metoo, et rien que de revoir la pochette sanguinolente de The Good Book me fait venir les larmes aux yeux, et ça ne peut pas venir juste de la police de caractères gothique, c'était vraiment un négro très spiritual.
A l'écoute, ce blanc-bac d'Eric Le Lann a un phrasé fruité et long en bouche, surtout si on compare sa version de Saint James Infirmary à celle de Mark Lanegan dans la bande-son de American Gods.





Comme je suis un peu mécréant en matière de djazz et que je me complais aisément dans cette médiocrité crasse, contrairement à d'autres domaines de ma vie dans lesquels je me vautre douloureusement dans la fange de l'ignorance, je repense au seul trompettiste français que je connaisse (à part mon frère qui est batteur et Guillaume Perret qui joue du saxo), Erik Truffaz, qui me semble avoir un phrasé moins sec, moins incisif, en tout cas quand il joue avec Manu Delago, mais que c'est au moins aussi splendide et bouleversifiant, en tout cas quand je l'écoute ça me fait des zigouigouis à l'âme comme quand j'écoutais la voix d'Armstrong quand j'étais petit, et qu'en plus je me disais qu'on pouvait le manger tellement il était en chocolat parce que je n'avais jamais vu de Noir à Perros-Guirec et même aujourd'hui il n'y en a pas beaucoup.



Sinon, hier après-midi, sur le mur de l’espace convivialité - coin café de la grande entreprise d’audiovisuel public dans laquelle je travaille toute la semaine, était affichée cette blague digne de Natacha Polony :

- NOTRE MONDE D’ AUJOURD'HUI -


Il a neigé toute la nuit.

Voilà ma matinée !
08:00 : je fais un bonhomme de neige. 
08:10 : une féministe passe et me demande pourquoi je n’ai pas fait une bonne femme de neige ! ? 
08:15 : alors je fais aussi une bonne femme de neige. 
08:17 : la nounou des voisins râle parce qu’elle trouve la poitrine de la bonne femme de neige trop voluptueuse. 
08:20 : le couple d’homos du quartier grommelle que ça aurait pu être deux bonshommes de neige !? 
08:25 : les végétariens du N°12 rouspètent à cause de la carotte qui sert de nez au bonhomme. 
Les légumes sont de la nourriture et ne doivent pas servir à ça ! 
08:28 : on me traite de raciste car le couple est blanc. 
08:31 : les musulmans de l’autre coté de la rue veulent que je mette un foulard à ma bonne femme de neige ! ?? 
08:40 : quelqu’un appelle la police qui vient voir ce qui se passe !
08:42 : on me dit qu’il faut que j’enlève le manche à balai que tient le bonhomme de neige, car il pourrait être utilisé comme une arme mortelle ! ?? 
Les choses empirent quand je marmonne :
« Ouais; surtout si vous l’avez dans le …. !! » 
08:45 : l’équipe de TV locale s’amène. Ils me demandent si je connais la différence entre un bonhomme de neige et une bonne femme de neige ! 
Je réponds: « oui; les boules ! » 
On me traite de sexiste ! 
08:52 : mon téléphone portable est saisi, contrôlé et je suis embarqué au commissariat ! 
09:00: Je passe au journal TV ; on me suspecte d’être un terroriste profitant du mauvais temps pour troubler l’ordre public ! 
09:10 : on me demande si j’ai des complices ! 
09:29 : un groupe djihadiste inconnu revendique l’action. 


Morale : il n’y a pas de morale à cette histoire   

C’est juste la France de Bofs dans laquelle nous vivons aujourd’hui ! 

Je suppose que cette blague est déjà sur vos murs facebook depuis quelques jours, mais vous savez, vivant à la campagne, je ne reçois ni facebook ni twitter, ni aucun réseau social de mes fesses hormis les blogs de mon cru - il faut savoir faire des sacrifices pour préserver sa qualité de vie.
Dont acte.

2 commentaires:

  1. Il manque un gilet jaune dans cette blague.

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  2. On ne peut rien te cacher, toi.
    J'en avais mis un dans l'intro, mais la greffe n'a pas tenu.

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