Deux remixes vraiment ignobles de titres pourtant assez savoureux de leur second album. C'est incompréhensible qu'ils aient sorti des versions "Hit The Dancefloor Mix" de ces chansons destinées avant tout à un décodage laborieux par des geeks vieillissants outre-manche vingt ans après les faits, geeks voués à s'interroger sur leur fascination pour les conduites ordaliques. Je vais écrire au préfet. (L’ordalie est le terme qui désigne le jugement de Dieu, mode de preuve universel dans le droit antique. Dans les formes les plus anciennes et les plus pures d’ordalies, le sujet soupçonné de sorcellerie ou de crime est exposé à une épreuve par éléments naturels (poison, fer rouge, eau, etc.), et la mort est à la fois verdict et application de la peine. La conduite ordalique désigne le fait pour un sujet, de s’engager de façon plus ou moins répétitive dans des épreuves comportant un risque mortel : épreuve dont l’issue ne doit pas être évidemment prévisible, et qui se distingue tant du suicide pur et simple, que du simulacre.
Le fantasme ordalique, sous-tendant ces conduites, serait le fait de s’en remettre à l’Autre, au hasard, au destin, à la chance, pour le maîtriser ou en être l’élu, et, par sa survie, prouver tout son droit à la vie, sinon son caractère exceptionnel, peut-être son immortalité…
La conduite ordalique est donc en quelque sorte toujours à deux faces : d’un côté, abandon ou soumission au verdict du destin, de l’autre croyance en la chance, et tentative de maîtrise, de reprise du contrôle sur sa vie.
Tentative, pour un sujet dépendant, ayant « perdu le contrôle de sa vie »(selon la formulation A/A-N/A), de reprendre en main son destin, elles constitueraient l’envers de la dépendance. Le jeu avec la mort serait donc bien démarche magique, irrationnelle, de passage et de renaissance, et non autodestruction de sujets désespérés.)
Bravo, messieurs, vous m'avez convaincu, j'arrête les remix.
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