jeudi 17 septembre 2020

How To Disappear Completely - Absentia (2015)

Dans le temps, quelqu'un qui possédait un certain ascendant spirituel sur moi a dit : "Il y a deux façons d'exister : être une star, ou une victime. Les deux à la fois c'est encore mieux (...) Il y a aussi des gens qui se font des cancers pour ça, pour avoir le plaisir de montrer à tous que leur situation est vraiment terrible, et qu'en plus, ils survivent."
A ce prix-là, je n'ai plus tellement envie d'exister, en tout cas pas sur le support Internet, où mon cancer du virtuel est moins étendu qu'il y a quelques années ; finalement, il n'y a que quand je lis le dernier Emmanuel Carrère ou quand je veux décrire la texture musicale de mon nombril que j’abonde dans le sens de cette prophétie auto-réalisatrice, et que ça se manifeste sous forme dépressive.
C’est pourquoi je prends de plus en plus souvent le pli de NE PAS écrire.
Vive le silence.
(auquel j'aspire)
Ou alors, disparaitre.
Carrément.
Sur Internet, dans un premier temps.
C'est pourquoi, quand je tombe sur Absentia par How To Disappear Completely, je veux applaudir vigoureusement, mais sans bruit.



Le disque de chevet de Xavier Dupont de Ligonnes. 
Où qu'il soit.
Surtout que le collectif d'ambient polonais tire son nom d'un ouvrage d'auto-camouflage dont le nom complet est "How to Disappear Completely and Never Be Found".

Autre stratégie de disparition :
se tirer et mettre un polochon dans le lit
(la soluce dans les comm's de ce topic secret et oublié)

Troisième choix :
How not to be seen.

On peut aussi les combiner.

10 commentaires:

  1. Un modèle qui va bien au Christ (Star et victime). Peut-être le meilleur exemple.

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  2. Tu dis ça parce que tu n'as pas lu le dernier Emmanuel Carrère. Et que je n'ai pas encore osé rédiger d'article sur mon "affection longue durée" (sic) comme dit la Sécu.

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    1. C’est terrible mais je ne lis pas de littérature française contemporaine.

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  3. C'est surtout terrible pour l'industrie littéraire française ! Comment veux-tu qu'elle reparte ?

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    1. Ils n’ont qu’à écrire des romans qui m’intéressent.

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  4. Oui, ça j'ai bien compris, c'est l'excuse que je donnais aussi. Il faut tomber sur le bon prescripteur, en général un pote à moitié chaman, qui te suggère le bon livre, un jour où tes à-prioris font relâche.
    Yossarian propose pas mal d'ouvrages en français, mais c'est pas un pote, c'est une I.A. orientée lecture.

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    1. C’est que du polar social chez Yossarian (un sale bobo gauchiste je vous le dis madame). Mais en fait, je lis du français, mais pas de la littérature de prix et de salons.

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  5. Si tu veux parler du fait que je prétends penser quelque chose de Carrère, tout le monde me susurre que c'est au moins un Goncourt en cours; vous avez tous lu ça dans le magazine littéraire chez le coiffeur ? c’est vrai que depuis Houellebecq, on peut donner le Goncourt à des écrivains qui se bavent dessus, avec ou sans bavoir.
    Je suis familier de la prose de Carrère, mais devant Yoga, j’ai du mal : il a souvent tenté de s’affranchir de ses déficiences en s’en réclamant, mais là, franchement, une telle impudeur sous prétexte d’honnêteté, j’ai mal pour lui, pour ses proches, et un peu pour moi : j’ai usé de la même stratégie sur mes blogs, ça m’a pris un temps fou, et ça ne m’a jamais rapporté un rond !
    Je le trouve plus intéressant quand il parle d’autre chose que de lui, comme dans « Limonov » ou « D’autres vies que la mienne ».
    Quand je lis Yoga ou quand je découvre l'existence de mon indice de Breslow, j’abonde dans le sens de la prophétie auto-réalisatrice « être une star, ou une victime. Les deux à la fois c'est encore mieux ».
    Vive le silence.
    (Zardoz has spoken)

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    1. Comme il est partout, c’est le seul que je connaisse en ce moment et en fait je comptais faire une mini gouache avec sa tête intéressante.

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  6. Je l'ai découvert par sa biographie de Dick. Qui m'a beaucoup plu. Et tout le monde devrait essayer "l'adversaire" avant de se flinguer. Comme moi, il ne barre en sucette que quand il parle de lui. Vive le silence.

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