mardi 22 janvier 2019

Ian William Craig - Thresholder (2018)

Tant qu'à y être avec des musiciens et des musiques réputées difficiles et encore peu connues des Inrocks et de Télérama, après le saxophoniste fou et vraisemblablement sataniste à ses heures perdues, pour rétablir la balance du côté du Bon, du Beau et du Vrai, et avant qu'il entre dans le Top 100 de la branchouillitude barrée, voici l'alchimiste insensé, qu'on pourra sans doute suspecter de cyber-angélisme après écoute, un cyber-angélisme peut-être sans Dieu, comme un chant religieux qui n'ose pas dire son nom en cette période de sacro-sainte laïcité, qui délivre la bande-son idéale pour se perdre dans la lecture du Anatèm de Neal Stephenson (une sorte d'Au nom de la Rose geek, qui nous dépeint des communautés monastiques également sans Dieu, comme s'ils s'étaient donnés le mot, mais dédiées à la Science et à la Philosophie, sur une planète qui ressemble à la notre mais quand même pas pareille).
Tout comme Colin Stetson, Ian William Craig a déjà publié des brouettes d'albums, celui-ci dépasse un peu de la mouvance de l'avant-garde contemporaine dans laquelle il s'était enkysté à grand renfort de drones craquants, de choeurs célestes enregistrés sur des bandes magnétiques froissées, mutilées et altérées par des machines et de relents du Requiem de Lygety qu'on entend dans 2001 l'Odyssée de l'Espace quand les Chinois (qui comme les Shadoks en leur temps ont débarqué nuitamment sur la face cachée du satellite, ce qui est un gage de plus de leur légendaire fourberie) mettent à jour le monolithe noir qui fait trop peur.

La chronique:
https://www.benzinemag.net/2018/11/21/ian-william-craig-dans-strates-sonores-thresholder/
Le disque :
https://ianwilliamcraig.bandcamp.com/album/thresholder

J'ai menti : la bande-son idéale de Anatèm, c'est le silence, tellement c'est difficile à lire.
Mais ça tue pas le cochon de se donner un peu de mal.

6 commentaires:

  1. Tu me diras pour le Stephenson, j’ai fort envie d’investir (et j’ai trouvé le Moore d’occase, des heures de franches poilades en perspective).

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  2. Même neuf, le Moore n'était pas très cher, par rapport à son poids en kilogs de mots. Je suis content d'être allé au bout, finalement ça me rappelle un Garcia Marquez, en beaucoup plus bavard.
    Le Stephenson, comme me faisait remarquer la semaine dernière à Tours le libraire spécialisé qui m'a vendu le tome 2 pour que sa fille puisse faire des études, dans le tome 1 y'a que des questions, et dans le 2 y'a que les réponses. Vu comment les réponses ne sont pas souvent à la hauteur des questions, je me retiens de finir le 1 trop vite.
    En plus, quand on est limité intellectuellement comme moi, c'est quand même agréable, cette débauche d'intelligence, cette foi en la science, cette érudition, cet imaginaire pas du tout formaté de ce bon dieu d'homme de Stephenson.
    Ca me redonne un peu de hauteur sous plafond.

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  3. Il y a encore un libraire spécialisé SF à Tours ? J’en ai fréquenté un ou deux à l’époque où j’étais à Bourgueil.

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  4. https://4.bp.blogspot.com/-E39lJVdxx_I/W6pID2oU2RI/AAAAAAAAMXw/sSgJAufzfCAgO6GaIKPr486Wf-upeCbdACPcBGAYYCw/s400/mAmdWnCOpfTJUFcd.jpg

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  5. Je ne me rappelle plus trop – c’était il y a fort longtemps.

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  6. La tête de Woody Allen jeune, triste, avec une barbe. SF, Comics, produits dérivés. Juste en face de "J'ai les bulles", 10.000 références bédé années 60 à aujourd'hui magnifiquement classées dans le magasin et dans la tête du taulier, 20.000 dans l'entrepôt.
    Il vaut mieux entrer sans portefeuille, ou après la mort du désir, ou les deux, c'est plus sûr.

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