mardi 29 janvier 2019

Ricet Barrier - les super 45 Tours (1959-1964)

Je reviens à mon coeur de métier : la diffusion d'oeuvres oubliées, le plus souvent hors commerce, périmées, introuvables, et suscitant le plus souvent chez le cyber-badaud une indifférence polie (au mieux).
Comme je ne connaissais pas du tout la carrière de Ricet Barrier hormis un ou deux albums tardifs, je me suis demandé en dépiautant à mains nues une intégrale de ses débuts en bittorent, mais bon Dieu de bois, que faisait donc Ricet Barrier entre 1959 et 1965 ?
En 1958 je me rappelle qu'il a reçu le grand prix de l'Académie Charles Cros pour son premier 25 cm microsillon, que j'ai mis en ligne ici, et il ne sort pas de nouvel album avant 1965, alors que dès ses débuts, il est chanté par les frères Jacques, Marcel Amont, Denise Benoît, Lucette Raillat, Philippe Clay, Anselme Dubrignoulet, et vite repris par Pink Floyd, Marylin Manson, Scratch Massive... Arrive un autre album en 1965. Alors qu'est-ce qu'il fait entre 1959 et 1965 ? hé bien il sort des super 45 Tours (4 titres), format révolu, sur lesquels il nous chante un monde tout aussi révolu, plein de paysans bourrus et révolus, de gangs en traction défunts depuis avant sa naissance, d'amusements disparus sur les bords de Loire obsolètes, de crieurs de journaux évanouis sous les roues du char du Temps, sur des airs qui flirtent avec le jazz New Orleans et la franchouillardise sans jamais y succomber vraiment.
Ma femme trouve que ça fait un peu comique troupier (se dit d'un artiste se produisant devant des troupes militaires et mettant en scène la vie militaire). Elle est cruelle, mais c'est ma femme. Il n'y a guère que le super 45 Tours Tire-au-flanc 62 qui réponde à ce critère, et Pierre Vassiliu à ses débuts était beaucoup plus proche du comique troupier que Ricet Barrier, par contre dans cette série de 4 Titres j'entends ou veux bien entendre des échos de la variété poétique et un peu farfelue de l'époque, il y a même quelques embardées yé-yé entre 61 et 63, et c'est cette poésie un peu foldingue, assez sage quand même par rapport à d'autres artistes qui furent ses contemporains, qui structure sa carrière et qui reste palpable plus de cinquante ans après, dans son impertinente désuétude.
La délicatesse, l'ironie légère, la tendresse, une discrète mais élégante mélancolie, la gentillesse, toutes ces vieilles lunes ont été depuis longtemps reléguées dans un placard moisi qui ne manquera pas de s'ouvrir par surprise dans quelque maison hantée de film d'horreur, provoquant l'épouvante des scénaristes et du public devant tant de qualités humaines perdues à jamais.



https://www.mediafire.com/file/8x2gltv7bre89ll/%5B1959-A%5D_%5B1964-B%5D_.zip/file






Soyons honnêtes, beaucoup de ces chansons ne me parlent pas, ne m'évoquent rien, je ne les connaissais pas, je n'ai pas pu contracter avec elles de liens contre-nature dans ma jeunesse, mais certaines me font quand même sourire au-delà de l'abime du temps (et du kitsch).

16 commentaires:

  1. Télécharger c'est trop fatigant.

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    1. Oui, Ricet il aurait dit ça aussi. J'ai du mal à mettre en ligne, aussi, çà m'épuise, sauf si c'est introuvable, et j'ai de plus en plus de mal à écrire les articles. Je vais prendre ma retraite dès que possible.

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    2. Dès que j'aurai fini de poster l'intégrale de Ricet Barrier.

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    3. Vivement la fin alors - ouf ouf ouf.

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    4. c'est vrai que n'as que deux issues : ne pas télécharger ce cirque (unique en Europe !) et trouver ça chiant, ou bien le télécharger, au risque de trouver ça chiant.
      J'aimerais pas être à ta place.

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    5. C’est exactement ça : la peur de perdre son temps.

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  2. Wahou, merci John, ça c'est un beau cadeau de début d'année !
    De Ricet, je ne connaissais guère que "La java des hommes-grenouilles" et, évidemment, "La servante du château" (tellement supérieur à "La bonne du curé" chanté bien après par Annie Cordy).
    Bref, vient un moment , on finit toujours par se poser les bonnes questions !

    Mais le coup des reprises par Pink Floyd, Marylin Manson et Scratch Massive, je suis un peu dubitatif…

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  3. Bravo. C'était pour voir si tu suivais.

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  4. Absoloutely, mais là je suis en train d'écouter et je suis tout ébaubi : c'est vraiment de la balle !
    Musicalement, ça semble très simple mais ça doit l'être autant que du Brassens, et Ricet joue à merveille des facultés faussement défaillantes de sa voix (par exemple dans "Betty Boop", un vrai chef d'œuvre à pisser de rire !)
    Va savoir pourquoi, ça me fait penser à Boby Lapointe : l'humour et le délire verbal, certes, les dissonances musicales, mais surtout la tristesse latente derrière la parade, la mélancolie masquée de poésie loufdingue, comme tu le dis très bien…
    Ils étaient à peu près de la même époque, j'ignore s'ils se sont connus ou croisés : c'était quand même très confidentiel, tout ça, même si les cabarets de la rive gauche étaient un microcosme…
    Merci encore, en tout cas !

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  5. De rien, je ne fais que reposter un up bittorent diffusé par un gars qui a nettoyé les vinyles et fait un travail monumental sur l'oeuvre discographique.

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  6. Alors si tu peux refaire le passeur pour rebalancer les liens mots depuis l'éradication de Megaupload, tu ferais au moins un heureux en ce bas monde où un barillet rincé ne donne pas toujours gagnant à la roulette russe !

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  7. Il ne faut pas regretter les vieux Megaupload moisis d'il y a 10 ans, j'ai trouvé une vraie intégrale réalisée par un amoureux, et je vais poster ça à mon rythme de sénateur de l'outre-tombal.

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  8. Dear John, on vous tire encore notre chapeau pour votre bon goût et on se permet de vous piller sans vergogne.
    Jules.

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  9. De rien. Entre pilleurs de tombes, on appelle ça "Le Partage."

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  10. Grand merci Mr Warsen pour ces propositions de Reset Barillet, janvier et février, qui vont compléter mes massifs de chansons de ce pétulant turlupin au talent d'Achille, le héros de la règle de Troie.

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