Dans le premier numéro de la nouvelle mouture du riboute d'Acier Couinant, Denis Villeneuve proclame fièrement dès la page 3 : "Je suis un enfant de Acier Couinant".
Allons bon. C'était bien la peine de faire tout ce tintouin pour produire une bouse mainstream comme Dune. En plus, quand on a Charlotte Rampling au casting, on lui met pas un filet à provisions sur la tête, ça manque un peu de classe.
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Après le naufrage de Dune, Charlotte Rempile pour la couve du nouveau Métal, mais elle a habilement négocié des lunettes de punk à la place du filet à provisions. |
Et puis d'abord, moi aussi je suis un enfant de Acier Couinant, moi aussi j'ai fait des films de SF boudés par la critique mais acclamés du public (250 millions d'entrées selon alluciné, 3 selon Google Keufs Ads), et je fais chier personne avec.
Pourtant, ma trilogie de SF post-apo a marqué les esprits, en tout cas le mien, sans doute du fait qu'elle est composée de 4 films :
sans parler de mon auto-interview exclusivement accordée à moi-même à l'époque de la non-sortie des films en question, qui a fait grand bruit dans le Landerneau des blogs hyper-secrets
Sur son blog de ouf, le dessinateur Li-An lance ce cri déchirant auquel je m'associe :
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Comme je l'ai dit chez lui sous une fausse identité aussi usurpée que la ressortie de Métal Hurlant sous son vrai nom alors qu'il est mort et bien mort, cette nouvelle version du magazine de notre adolescence enfouie était obsolète avant même la parution du numéro 1, puisque le pire de la SF des années 70 (Dick, Andrevon, Brunner, Zemmour, Véran) est déjà en train de se réaliser sous nos yeux.
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Le vrai Métal Hurlant, c'était autre chose (ça sent la couverture de Beb Deum) |
De plus, ce nouvel avatar autoproclamé de la machine à rêver manque cruellement de nanas à gros seins, d'astronefs scintillants et d'extra-terrestres aussi fourbes que les Chinois, les enfants illégitimes de Corben, Druillet et Moebius étant bien en dessous de leurs géniteurs, et la cohorte de délateurs #Metoo interdisant désormais à cette génération d'artistes émasculés de dessiner le moindre nichon en dehors des revues spécialisées qui ne pensent qu'à ça.
Et puis, le moule est cassé ; l’époque est à autre chose. Rien que d’y penser, je deviendrais moi-même décliniste, alors que ma collection d'Acier Couinant se décompose silencieusement dans une armoire du garage.
C’est la partie BD qui ne fait pas le poids, mais qui ne demande qu'à s'étoffer. Mon astuce du jour : il faut rappeler Jean-Pierre Dionnet, Phil Manoeuvre et surtout Joe Staline au comité de rédaction !
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Tu n'es certes pas très présent dans ta pâle réplique, ce fac-similé d'un fuck simulé, mais c'est pas grave, car aujourd'hui tu es partout : dans les statistiques de la pandémie, dans la série Black Mirror, dans les
comics de chez Image, dans les
photos introuvables de Richard Kadrey que je n'ai d'ailleurs pas retrouvées... et puis quand on n'est pas en acier, faut pas couiner sur le passé, sinon on rouille, car la nostalgie est une fuite et le seul plombier compétent s'appelait Harry
Buttle Tuttle et il a été avalé tout cru par des vieux journaux dans le Brazil de Terry Gilliam, un film encore plus Acier Couinant® que le vrai.
Comme quoi le futur d'Acier Couinant, c'est déjà du passé.
[EDIT]
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Le pire de Moebius revisité aux petits oignons (including mushrooms) |
Sauf pour quelques héritiers sauvages de la pensée métallique comme
- Aleš Kot quand il est en forme