vendredi 1 juin 2018

Jeff Russo - Legion Vol.2 Soundtrack (2017)

Quand je m'affale devant la saison 2 de Legion
Comme j'avalerais une boite de cachetons,
ma fille me dévisage comme si j'étions
 un demeuré profond.
Il est vrai que si la première saison n'était pas banale,
la seconde en revanche est bougrement fractale.
Feuilleton télévisé préféré
de l'irrécupérable geek
Savourant la maitrise formelle de Kubrick
une pincée de Lynch,
en beaucoup moins morbide,
un zeste poétique tourné vers les sixties,
j'hagarde ma télé
des courts circuits m'font pchuichuiitt sous l'crâne
tous mes serpents lovés autour du Winch
(pas le Largo, plutôt Largués)
un luxueux catalogue de perceptions contaminées.

______________

Quand la diffusion sera parvenue à son terme, plein de gens écriront plein de commentaires à la con sur cette foutue saison 2. Je préfère donc m'y mettre tout de suite, alors qu'il me reste 4 épisodes à voir, puis à revoir (si tu n'as pas vu n'importe quel épisode de Legion 2 fois, tu n'as rien vu)
Moi ce que j'en vois (je sirote la saison 2 au cul du camion en vostvo) c'est que :

1/ ils ont eu moins de sous que pour la saison 1, ou alors à budget égal ils ont réparti les $$ différemment, étant donné qu'il y a 11 épisodes à la place des 8 de l'année dernière à Marienbad.
Du coup, certains acteurs, qui ne doivent pouvoir percevoir de cachets que les lundis bissextiles pour d'obscures raisons contractuelles, sont moins présents dans la série. D'ailleurs c'est le cas pour quasiment tous les personnages, sauf David et Syd.
Et celui qui a une corbeille en osier sur la tête, qu'on peut sans doute remplacer par un acteur moins bien payé les jours de bourrage.
Idem pour certains décors, trop chers à faire apparaître, et qui sont donc filmés de nuit.

2/ c'est beaucoup plus chéper. Après avoir effectué scolairement ses gammes stylistiques, et rendu ses devoirs de fin d'études (les 3 saisons de Fargo, série déclinée du film des frères Coen), je sens que Noah Hawley a décidé de s'affranchir de toutes les rêgles de la narration filmique pour ne retenir que celles visant à estourbir le spectateur et à égarer son jugement sur ce qu'il est vraiment en train de regarder. Il y a certes une très grande maitrise et fluidité formelles, empruntant autant à Kubrick qu'à son héritier auto-proclamé Nolan, mais narrativement, on est plus proche de Kandinski qu'autre chose, et les enjeux restent assez nébuleux à l'heure où nous imprimons, bien que je tente de m'intéresser aux jus de racontars que déversent les aficionadozes sur leurs propres organes de presse.
Par exemple, pour faire couler de l'encre de tes yeux sans la reboire après sinon tu vas être malade :
n'importe lequel des articles bourrés de gifs animés (pléonasme) de cindy davis
http://oohlo.com/2018/04/18/legion-chapter-11-the-virtual-reality-of-madness-part-contagion-five/
http://oohlo.com/2018/05/23/inside-out-upside-down-all-around-underground-legion-chapter-16/
Je vois un seul équivalent, c'est Grant Morrison, qui fait un peu la même chose en BD, dans sa période "The Invisibles", voire "Seven Soldiers of Victory" (récemment réédités chez Urban Comics et frauduleusement retitrés "Final Crisis").

La musique de Jeff Russo est le complément inédit (en ce qui me concerne) de l'album de la saison 1, et n'illustre pas la saison 2. Si tu as acheté mon article en croyant y découvrir la musique de la saison 2, tu t'es fait avoir.

https://jeffrusso.bandcamp.com/album/legion-original-television-series-soundtrack-volume-2

http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/legion-vol-2-soundtrack-by-jeff-russo/


lundi 21 mai 2018

Néry - Les amants (1999)

(...) c’est tout ce que je trouve à dire pour ma défonce, mais je viens de faire 26 km à vélo aller/retour du bureau, et je garde mes cartouches pour plus tard, je n’ai qu’une vieille pétoire à un coup, quand je parle il arrive que ma bouche rie sans os, ça peinerait milou, n’en parlons plus.
- T'as raison, on va s'arrêter là, sinon y a des risques majeurs, surtout sans os, ni alcool, ni tabac... mais que reste-t-il, vains dieux ! Moi non, je continue la défonce et ça m'va... mais pas le vélo, ah ça non ! même si j'admire beaucoup les rois de la pédale, d'ailleurs ce soir on va ptêt aller à une soirée contre l'homophobie histoire de se détendre l'anus, mais ça je le dirai pas, ah ça non ! (bis et adlib)
- c'est vrai que c'est dommage qu'on ne puisse plus faire de blagues homophobes sans être pris pour l'Antéchrist, surtout quand c'est pour cacher notre homophobie réelle sous des propos douteux, tout ça à cause de cet enculé de Wittgenstein Weinstein, et du politiquement et sexuellement correct (qui a changé de con, hi hi)
j'ai pas vraiment besoin de me détendre l'anus en ce moment, surtout quand j'ai mangé du cassoulet ça serait pas prudent, en attendant, c'est marrant, je retrouve cette chanson fulgurante de Néry, j'ai toujours pensé qu'il s'agissait d'un couple homo, chépa pourquoi, et on s'en fout d'attraper la vérole, et on s'en fout pourvu qu'on tire un coup.

https://nerypoppins.bandcamp.com/track/les-amants

"La tête dans l’cul ils virent le ciel,
la tête au ciel… ils l’ont dans l’os !"

Sur ce titre, on croirait jurer un précurseur de Babx.

samedi 19 mai 2018

BoJack Horseman - Music from the Netflix Original Series (2014)

BoJack Horseman débute comme une série d'animation gentiment farfelue et un peu débilouse sur les paumés du ShowBizness au large de Hollywood, pour devenir quelque chose d'assez amer et de très réaliste dans sa saison 2, en tout cas de vertigineusement plus profond qu'un pamphlet électrique sur les névroses californiennes.
A moins que je sois tourmenté par des névroses californiennes, et que je prenne mon cas pour une généralité, ce qui expliquerait bien des choses.
En tout cas, si c'était tourné avec des humains, ça serait au moins aussi affreux que The Handmaid's Tale.
Heureusement, tous les personnages sont dessinés, même les chevals, donc on peut croire que c'est même pas vrai.
Mystérieusement, on trouve la bande originale sur archive point org, alors que de mon temps n'y grouillaient que des pochettes de disques à 800 dpi.



A l'image de son générique de début, BoJack Horseman passe le plus clair de son temps à être saisi d'un vertige métaphysique qui le tire en arrière jusqu'au fond de la piscine égotiste.
Souhaitons-lui bonne chance pour remonter, sachant que le Jumping de la Baule s'achève demain soir.

https://archive.org/details/BoJackHorsemanSoundtrack

jeudi 10 mai 2018

Archive - Londinium (1996)


Avant d'obliquer vers les pinkfloyderies les plus éculées,
Archive fut un groupe de trip-hop inspiré.
Mystérieusement dispo sur archive point org,
qui d'habitude n'accueille que des jpegs d'albums
Voici à leur meilleur ce duo de trip-hop
Exploitant les gimmicks des tendances d'alors.


https://archive.org/details/Archive-Londinium1996/Archive-02-AllTime.mp3


dimanche 6 mai 2018

Ben Salisbury & Geoff Barrow - Annihilation Soundtrack (2017)

Après Ex_Machina, Alex Garland se voit confier un budget plus conséquent pour tourner Annihilation, d'après un livre qu'il avait l'air pas mal, qu'il avait reçu le Nebula. Il claque tout en effets spéciaux pompiers, au détriment du scénario, comme en atteste cette chronique illisible.
Ben Salisbury & Geoff Barrow eux, en braves petits soldats, enrichissent la bande son de crissements novateurs, de stridulations inédites.
Pen perdue, le film est un four virtuel puisqu'il est produit par Netflix et ne sort donc pas en salles, où l'on ne verra dès lors jamais notre voisine renverser de frayeur son coca dans notre seau de popcorn au moment de la séquence de l'Ours Carpenter - John, pas Maritie et Gilbert - ni déplorer une fin un peu mollassonne et franchement Nébuleuse de chez Nébula.
On réécoute la bande-son, qui pourrait convenir à une Annihilation réussie tout autant que celle dont ilaosé avait prédit qu'elle serait ratée, sur leurs conseils on regarde le Stalker de Tarkovski, effectivement, c'est mieux avec moins de sous, plus métaphysique, plus étrange, plus poétique, et la vie continue.

samedi 21 avril 2018

Ben Salisbury & Geoff Barrow - Ex_Machina Soundtrack (2015)


Ex_Machina était, est, sera, aura été un huis clos de SF plutôt malin sur l'Intelligence Artificielle. Ou plutôt sur ce que nous Fantasmons comme étant l'I.A, Hi ha, car la chute du film est plutôt comique, sous ses oripeaux tragiques.
Surprise, la bande-son légèrement oppressante est signée par Geoff Barrow (à ne pas confondre avec Geoff Darrow), la moitié de Portishead, dont on pouvait légitimement se demander ce qu'il était devenu.
C'est essentiellement de l'ambiant minimaliste et lointaine, avec quelques parties de guitare sans chichis ni flonflons.
Je ne pense pas que la musique puisse exister sans le film, en tout cas elle appelle des images, c'est sûr.
Elle laisse plein d'air dans la tête de l'auditeur,  à combler avec ce que vous voulez entre les rares notes, contrairement à la musique d'American Gods, par exemple, qui m'est rentrée dans la cafetière à coups de chausse-pied pour n'en plus ressortir.
C'est bien fait, je n'avais qu'à pas regarder à nouveau la saison 1.
Quand on subit le générique, on comprend qu'on va se faire décérébrer à coups de fausses bonnes idées sur les anciens Dieux et leur prétendu combat pour la survie contre les nouveaux Dieux (la voiture, le rock, internet...), mais même voir le Bouddha bouffer des ecstasy ne peut nous faire détourner le regard tellement c'est chatoyant et addictif.


American Gods | Main Title Sequence from Echolab on Vimeo.

Dans cette série, les Dieux sont des jouisseurs, des fumistes, des escrocs à la petite semaine, des aventuriers luttant pour ne pas disparaitre quand plus personne ne croit en eux… et il y a un sous-texte sur l’immigration (toutes périodes historiques confondues) assez punk.
Au départ, je me suis intéressé à la série à cause de Ian Mc Shane, qui incarnait Al Swearengen dans Deadwood, 15 years ago.
Et non à cause du roman de Neil Gaiman, qui m'a laissé dubitatif.
Dans American Gods, la série, il y a des épisodes entiers d'embardées qui ne sont pas dans le livre.
Quelqu'un a écrit à Ian Mc Shane des monologues inspirés sur les croyances, sur l'identité de l'Amérique, et quelqu'un d'autre a enrobé ça dans une sauce "hénaurme".
Coût de la plaisanterie saison 1 : 130 millions de dollars.
Ca a un peu dépassé le budget prévu.
Du coup, la chaine a toussé, et les showrunners Bryan Fuller et Michael Green sont partis pour « divergences créatives ».
C’est dommage, ils avaient écrit 4 épisodes de la nouvelle saison.
A 10 millions de dollars l'épisode.
Après quelques mois de flottements, tout repart a zéro.
Jesse Alexander, producteur exécutif sur Hannibal, se retrouve à la tête d'American Gods, et sera chargé d'épauler Neil Gaiman, puisque l'auteur du livre sera désormais le vrai showrunner de la série.
Les premiers tours de manivelle viennent d’être donnés, sortie prévue 2019.
Alors que Ex_Machina c'est de la SF anti-spectaculaire, et sa musique aussi.
Autant que ce billet est décousu, mais comme Macron, j'assume.


http://download-soundtracks.com/movie_soundtracks/ex-machina-soundtrack-by-geoff-barrow-ben-salisbury/

samedi 14 avril 2018

Peter Gabriel - Peter Gabriel 1 (1977)


bonjour monsieur
c'est la gendarmerie
pouvez-vous sortir du véhicule
s'il vous plait ?
brigadier ! venez voir !
il est positif !
on l'embarque !

http://www.mediafire.com/file/uvpdfxd5wh0o2dz/PG_1977.zip

la notice biographique pour les moins de 55 ans :

https://www.universalmusic.fr/artiste/9933-peter-gabriel/bio



mardi 10 avril 2018

Fission Trip - Volumn One (2005)

Fission Trip is a collaboration between a few very well known musicians like:
- Michael Clay and Ernie Myers both from the excellent band Hands.
- Adrian Belew, Mel Collins and Ian Wallace, all from King Crimson as you know.

Fission Trip sound approximately as if the old KING CRIMSON were resurrected in the recent years, adapting a few of the modern trends and pushing their vintage style in more contemporary paths, even if the personal touch of HANDS is apparent through the listening as well.The sound is dominated by the nostalgic KING CRIMSON pyrotechnics, featuring light Hammond organ, challenging guitar parts with a sinister character and plenty of unexpected twists via Collins dominant sax moves, while the majority of the album follows obvious jazzy lines on sax and piano.The mood is almost dark and often very atmospheric with slight psychedelic overtones, but there are also parts with a more relaxed and pleasant climate, especially when vocals and synthesizers enter the scene.The band soundwise has been well transported into the recent era with strong melodic themes and smooth synth-based instrumentals among the aforementioned inspirations, although the robotic guitar work of Belew will prevent the listener from easily getting out of some familiar KING CRIMSON atmospheres.The later tracks feature also evident influences from early YES with complex songwriting and multi-parted vocals.Overall this work is very balanced with a pronounced jazzy flavor and the music remains complex yet often harmonic throughout, even if it's far from the outstanding works of the band's branch supergroups.
The band recorded one album in 2005 called Volume One.
Hopes for a second album have faded away because of Ian Wallace's death in 2007, but who knows....

http://rockalbumsfree14.blogspot.fr/2016/07/fission-trip-volume-one-2005-mp3-320.html

lundi 9 avril 2018

Font Et Val ‎- À L'Olympia (1978)

Une dernière Walls pour le duo libertaire qui a mal tourné.
Certes, Patrick Font a commis sur le tard l'irréparable avec des gamines.
Ca ne jette pas  pour autant le discrédit sur sa jeunesse.
Les gens changent.
Ils ont le droit de chuter, et aussi de se relever (parfois).
En tout cas, certains le prennent, sans nous demander l'autorisation préalable en préfecture.
Evidemment, je te dis ça parce que j'ai fait partie du public enthousiaste qui suivait Font et Val dans les MJC de province.
J'avais 17 ans, Font n'était pas encore pédophile (j'en sais rien mais il me plait de le croire) et Val n'avait pas tourné Joe Staline.
On parlait encore en anciens francs, les vélos avaient des pneus pleins, et un soir José Arthur, au Pop Club, a dit "quelle heure est-il ?", et comme on n'avait pas de montre, on a beaucoup ri.
C'qui aurait été cool, ça aurait été que Font et Val se soient reformés en 2017, le temps d'un concert de soutien à Benoit Hamon.
Il ne lui manquait vraiment plus que ça pour être présent au second tour.


http://www.mediafire.com/file/g8khe1kv9k99u6a/A%20l%27Olympia.zip


Tracklisting

On S'en Branle
Les Princes
Lad'émocratie
Adieu Papa
Isabel
Crotte De Nez
Le Chalet
Le Larzac
Les Floués

dimanche 8 avril 2018

samedi 7 avril 2018

Font et Val montrent tout à Bobino (1982)


Patrick Font est vivant.
Et en plus, 70 enfants prépubères l'attendent au Paradis d'Allah.


http://www.mediafire.com/file/b1fnv5cbs7ee33r/A%20bobino.zip

Tracklisting

La Télé
Chanson Pour Brassens
Lecanuet
Ils Sont Partis
Avis De Recherche
La Nouvelle Chanson Française
Ça Baigne
Crac












jeudi 5 avril 2018

King Crimson - Sailors' Tales 3 : Islands (2017)

La dernière fois que j'ai essayé de publier un remix du Islands de King Crimson, ça s'est assez mal passé.
Le Ministère du Blasphème et du Download m'a fait retirer les fichiers vite fait.
Alors que parait une édition - monstrueuse à plus d'un titre - en 27 CD couvrant la période 70_72 et les pires souvenirs des crimsonophiles les plus avertis (albums In the Wake of Poseidon et Lizard, sortes de bâtards bancals sortis entre In the Court et Islands), voici l'occasion d'éviter le cadeau de Noël qui fâche en plein mois d'avril.
Si j'étais psychanalyste j'ironiserais sur ces pauvres collectionneurs qui passent leur vie à courir après l'album maudit qui leur manque, et le jour où ils le trouvent leur vie et foutue, sauf les collectionneurs de King Crimson puisque leur maison de disques actuelle ne cesse d'inonder depuis des années un marché qui va rétrécissant avec la disparition progressive des fans les plus acharnés, des versions "40eme anniversaire", "fonds de tiroirs sans fond" et autres "tous les concerts de 72 dont vous ignoriez l'existence et vous ne vous en portiez pas plus mal". C'est pas leur vie qui est foutue c'est leur porte-monnaie.
Je n'ai pas écouté les 27 CD, j'ai mes limites, mais le CD 3, qui comprend l'album original remixé par Fripp et Wilson, agrémenté de quelques prises alternatives, est pas mal.
On va voir combien de temps il reste en ligne.

http://www.mediafire.com/file/1ic5dqkay5f7b9h/KC_ST%283%29.zip

L'article le plus pléthorique du thuriféraire de KC le plus incurable est ici :

https://www.allaboutjazz.com/sailors-tales-1970-1972-king-crimson-panegyric-recordings-review-by-john-kelman.php

Les bandes qui devaient servir à la masterisation des 27 CD étaient au nitrate, 
et la moitié ont pris feu à l'ouverture des boites.
Heureusement, sinon y'aurait eu 54 CD.

mardi 3 avril 2018

Max Richter – Hostiles (2018)

Il m'est arrivé un truc incroyable. Je suis allé au cinéma. Ce cinéma que j'adorais mais que j'ai abandonné depuis une dizaine d'années au profit des séries télé dont je m'abreuve parce que je ne me résous pas à me couper le tuyau numérique (oui, j'ai des problèmes de robinet).
Je suis allé voir "Hostiles", parce que j'avais lu que c'était un bon western, qu'ils sont rares, que le réalisateur avait fait "Crazy heart" avant, et que Max Richter signait la musique, et que je ne suis jamais déçu des films et séries dont il réalise la bande son. J'y suis allé avec ma femme, pour lui complaire, parce que c'est vrai qu'on ne sort plus, et que c'est nul. C'est pas quand on sera à l'EHPAD qu'on ira au cinéma voir des westerns contemporains, genre cinématographique qu'on croyait disparu à jamais.
J'ai bien aimé la première moitié du film, et après j'ai trouvé que ça se noyait un peu dans le pathos et la rédemption théorique et démonstrative, sans trop de matière humaine dedans, et ce n'est qu'en sortant de la salle que ma femme m'a fait comprendre que je n'avais rien compris, que c'était un film sur l'autorité et sur l'apprentissage de la liberté de choix, et elle avait tout à fait raison, je m'étais progressivement perdu dans les plaines de mon mental à analyser les différences entre image numérique et argentique, à comparer le mode narratif entre un film de 2h15 et une série de 40 fois 52 minutes, perdu dans mon esprit sans accéder à l'émotion, et je me suis senti bête, mais c'est pas grave c'est bon signe et après on est allés au restaurant, et je ne vous raconte pas l'histoire parce que je détesterais qu'on me la raconte avant que j'aille au cinéma.
Après-coup je me dis qu'il y a même un petit côté Lonesome Dove sur l'âpreté du monde rural à la fin du XIXème siècle, pour ceux qui connaissent.
Et la musique de Max Richter ?
Elle est .

samedi 31 mars 2018

Salafistes - François Margolin, Lemine Ould M. Salem (2015)

Voici un documentaire glaçant : c’est une tribune libre offerte aux théoriciens de la branche djihadiste du salafisme, entrecoupée d’extraits de vidéos de propagande comportant de nombreux châtiments corporels et exécutions.
Les interviews sont réalisées à des moments d’optimisme historique pour le mouvement : Tombouctou en 2012, Raqqa en 2015 etc…
La vraie performance du film, c’est d’avoir pu approcher les théologiens au point de susciter leur confiance et de les laisser s’épancher en toute intimité sur les erreurs de l’Occident, la duplicité des Juifs, l’infériorité des femmes…
La seule contextualisation est offerte à la fin du film par un berger touareg, qui a vaguement la tête de Keith Richards, et qui raconte comment il a envoyé chier la bande de prédicateurs venus lui reprocher sa consommation de tabac (c'est lui qu'on voit sur l'affiche).
Rien de vraiment nouveau sous le soleil : dans son obstination à prôner un retour aux pratiques soi-disant en vigueur dans la communauté musulmane à l'époque du prophète Mahomet et de ses premiers disciples et à vouloir accomplir la rééducation morale de la communauté musulmane à coups de fouets et d’amputation, le salafisme n’a rien à envier à l’Inquisition espagnole, ni dans ses fins ni dans ses moyens : conçue à l'origine pour maintenir l'orthodoxie dans les royaumes catholiques, l'inquisition a progressivement élargi le champ de ses justiciables (musulmans, protestants, sectes), réprimé les actes qui s'écartaient d'une stricte orthodoxie (blasphème, fornication, bigamie, pédérastie…) et combattu la persistance de pratiques judaïsantes.
Le problème c’est que l’inquisition fut définitivement abolie le 15 juillet 1834, alors que le salafisme est vivant et en bonne santé.
Il faudrait un Bergson pour expliquer cette manie qu'ont certains êtres humains de camoufler leur frustration, leur soif de pouvoir et de barbarie sous les oripeaux de la parole de Dieu.
Ou la sérénité d'un Keith Richards malien, qui nous fait comprendre en 1'30'' qu'on a affaire à une bande de branleurs sanguinaires qui ne sont qu'un épiphénomène dont on aurait tort de se préoccuper, parce qu'ils ne font que passer, et qui les traite avec autant de désinvolture que s'ils étaient un groupuscule de Disapointed Melenchonists® ou des Témoins de Jéhovah un peu lourdingues.

vendredi 30 mars 2018

Mac Quayle - Mr. Robot, Vol. 4 (Original Television Series Soundtrack) (2017)


Névrotique, déprimante, obsessionnelle, synthétique, plaintive, insistante, lancinante, glaciale et mortifère, voici le troisième opus de la bande originale composée par Mac Quayle et insinuée dans tous les orifices de la saison 2 de Mr Robot, cette série névrotique, déprimante, neurasthénique, obsessionnelle, synthétique, dépressive, lancinante, froide et sans aucune note d'espoir, sinon qu'elle cesse un jour de retourner le couteau dans la cyber-plaie.

Désarçonnant misteure Robote.
Je croyais innocemment que la saison 1 était un brûlot visionnaire contre le capitalisme financier, la saison 2 une mise en garde contre l’abus de substances médicamenteuses chez le geek schizophrène rond-de-cuir rongé par la culpabilité d’avoir voulu se faire justice soi-même, et je me demandais bien sur quoi reposerait la saison 3.
En fait elle part dans tous les sens, ce qui lui évite de choisir.
Les épisodes 1 à 4 sont aussi excitants que du porno habillé, et font référence à des évènements de la saison 1 que j’ai oubliés depuis 2 ans, du fait des nombreuses attaques cérébrales subies par le visionnage enthousiaste de la série.
Le #5 se la joue techniquement Birdman sans que j’entrave les enjeux, à partir du #6 on sombre dans le conspirationnisme très peu éclairé, et puis Elliott renonce à la drogue par la grâce d’une rencontre avec un enfant, ah ça on peut dire que c’est expérimental, comme série. La frontière du ridicule est franchie plusieurs fois dans les deux sens, juste pour le fun.
Mon dernier espoir de voir Darlène nue s’évanouit dans une scène torride filmée sous des spots Ikea basse intensité (0,5 w).
A la fin de la saison 3 je ne sais plus du tout ce que je suis en train de regarder, et encore moins si ça me plait (à part l’esthétique dépressive toujours en vigueur et les petits accès de cruauté mentale et physique envers des personnages livrés en prêt-à-sacrifier).
Je crois que je viens d’assister à un remix peu convaincant des saisons 1 et 2, qui a perdu son pouvoir vénéneux.
Une explication plausible et non-conspi veut que le scénariste soit sujet aux mêmes troubles de la personnalité que le héros : il écrit quelques pages sagement inspirées de la lecture du Monde Diplo, le journal de référence de tous ceux qui veulent comprendre le monde - mais aussi le changer à grands coups de série télé, mais alors même qu’il est en train d’écrire un retournement de situation aux petits oignons, il est saturé de scratchs vidéos soulignés d’une bande-son menaçante et distordue, et laisse la place à un Disappointed Mélenchonist® hirsute, hagard et affligé d’une casquette dépareillée, qui torche en quelques pages un attentat à 4000 morts, la destruction du système de navigation aérien américain, l’empoisonnement de toutes les réserves d’eau potable (cochez la case de votre choix) et plus si affinités, et zigouille aléatoirement quelques personnages avant de céder à nouveau la place à son alter égo, totalement ignorant de ce que l’autre de lui a bien pu écrire, et ça se sent dans le script.
Le rapport bullshit / psychotropes s’inverse en faveur du bullshit.
Ca peut durer un certain temps.
Je le sais parce que Tyler Durden Warsen le sait.

http://www.mediafire.com/file/3c0c0m66g6k1fln/Mr.R.V4%20%28OST%29.zip

mercredi 28 mars 2018

Mac Quayle - Mr. Robot, Vol. 3 (Original Television Series Soundtrack) (2017)


Comme les lanceurs d'alertes à la François Béranger n'avaient pas été entendus en leur temps, on a eu droit à Mr. Robot.
Comme Béranger, tout ce qu’il dénonçe est en train d’arriver, en pire.
Même si chez lui c'est un peu fumeux et tarabiscoté.
Pour ceux qui ne suivent pas la série, le résumé détaillé des épisodes sur Wikipedia, qu'on jurerait rédigés par une I.A. de classe moins deux qu'on a forcé à ingurgiter les trois saisons d'un coup alors qu'elle aurait voulu voir Silicon Valley, rend l'épopée encore plus incompréhensible qu'elle ne l'est déjà.
Comme le fait remarquer une lectrice avisée du Monde des Séries (qui possède elle-même un blog fichtrement intéressant) :
"Je ne sais pas si les scénaristes savent exactement où ils vont, ou s’ils sont aussi barrés que l’esprit d’Elliot, ou si c’est le monde dans lequel nous vivons qui est complètement fou, toujours est-il que le spectateur expérimente lui-même à chaque épisode l’angoisse extraordinaire d’Elliot, et partage sa confusion terrible. La fin de la seconde saison est à l’image des épisodes passés depuis le début : on ne sait pas si le moteur de la narration est la schizophrénie d’Elliot, ou si c’est le récit d’une destruction (ou d’une tentative de destruction) de l’hyper capitalisme financier et du fascisme latent des sociétés du contrôle généralisé. Les deux sans doute. L’importance que prend l’organisation The Dark Army est tout à fait terrifiante (je ne peux pas m’empêcher de penser au livre de Pynchon, Fonds Perdus (Bleeding Edge) avec ses plongées dans les arcanes ambivalentes du dark web, repaire de geek géniaux et de mafiosi déments). Phillip Price, le PDG d’E(vil) Corp, figure l’hégémonie des multinationales sur le politique, n’est pas moins terrifiant. Bref, le monde de Mr Robot est un cauchemar – comme je dis souvent quand j’évoque un patient paranoïaque : « le problème, c’est qu’il se pourrait bien qu’il ait raison. »


http://www.mediafire.com/file/cfnwot0uq77wt0a/Mr.R.V3%20%28OST%29.zip

lundi 26 mars 2018

François Béranger - 19 chansons de Félix (2003)

Béranger chante Félix Leclerc.
C'est à la fois son ultime enregistrement et le dernier disque de lui qu'il me restait à partager.
François Béranger  fut un des derniers chanteurs urgentistes.
Tout ce qu’il dénonçait est en train d’arriver, en pire.
Sauf les chansons de Félix Leclerc.



dimanche 11 mars 2018

François Béranger - Dure Mère (1989)

La votre je sais pas si elle est dure, mais la mienne elle est morte il y a déjà quelques années, et je vais à l'enterrement de son frère demain.
J'essaye de reprendre "Salut les Amoureux" de joe dassin passque tonton raymond il adorait joe dassin et j'aurais pu chanter ça à son enterrement mais ça me fait trop pleurer et j’ai cassé ma guitare en bois passque j'ai arrêté de fumer alors c'est beaucoup de raffut pour pas grand chose et je vais remonter au salon.



http://www.mediafire.com/file/6wzi5gcbl13awym/1989_-_Dure_Me%CC%80re.zip

dimanche 25 février 2018

François Béranger - Article sans suite (1980)

Un thuriféraire dit de cet album :

Béranger n'a plus rien à dire, et il le dit ! Il laisse tomber la culotte et nous fait des chansons bidon. "Y'a plus d'encre dans mon stylo Y'a plus d'idées sous mon chapeau…" 
Alors, laissons dormir ce disque exécrable à consommer jamais et classons cet article sans suite…

Pas mieux.
J'écouterai ça quand je serai à la retraite.
Ou pas.




jeudi 22 février 2018

Spiritualized Electric Mainline : Pure Phase (1995)


Pure Phase est le second album studio de Spiritualized, rebaptisé pour l'occasion Spiritualized Electric Mainline.

Le style musical de Spiritualized repose en grande partie sur l’utilisation de pédales d’effets et de boucles, tout particulièrement sur Lazer guided Melodies et Pure Phase, qui mélangent shoegazing, boucles et tremolos.









https://www.mediafire.com/file/l0poly38ic5x5t8/%281995%29%20S_Pure%20P.zip

samedi 17 février 2018

[Repost] François Béranger - en public (1977)


04/02/2009

Si Béranger vivait encore, il jouerait dans les meetings de Besançenot : il était tellement de gauche que quand il est parti, la gauche est partie avec lui, pour paraphraser les Fatals Picards, dont l'ironie pseudo-nihiliste me semble paradoxalement de droite.
Un live période MJC, mythique pour ceusses qui y étaient, idem pour ceusses qui se le sont passé en boucle à l'époque, sans doute inaudible pour les autres.

16/02/2018

Je n'y étais pas.
Mais j'aurais bien aimé.
J'ai l'impression que plus Béranger est mort, plus il est immortel.
Plus beaucoup de nouvelles non plus de Jean-Pierre Alarcen depuis son passage chez Geoffrey Oryema au début des années 90.

http://www.mediafire.com/file/glvsegg7xwxhf6t/1977%20-%20En%20Public%2077.zip

vendredi 16 février 2018

François Béranger - "Ça doit être bien..." (1971)

Résumé :
Warsen tente de retourner au milieu des années 70, pour y établir un campement provisoire, puis une colonie de peuplement.
Avec François Béranger, Guy Béart et Robert Fripp, ils vivront d'amour, d'eau fraiche et des espoirs nés du programme commun d'union de la gauche de 1974, en brûlant des vieux numéros du Figaro Madame pour se réchauffer.
Malheureusement, nous sommes en 2018, et c'est Bachar, Vladimir et Donald qui mènent la danse.







jeudi 15 février 2018

[Repost] françois béranger : joue pas avec mes nerfs (1979)

[11/07/2009 18:24]

Cet après midi, j'ai réécouté la chanson phare de l'album en faisant du repassage et en me demandant si ça me faisait palpiter parce que je ne l'avais pas entendue depuis 25 ans, ou parce que les problèmes décrits dedans se sont plutôt aggravés depuis, bien que la façon dont c'est formulé ravivent les couleurs de la théorie qui situe l'origine de l'Univers dans notre pensée.

[12/02/2018 18:24]

Pas mieux.

http://www.mediafire.com/file/7virlcc7dwhf8d7/1979%20-%20Joue%20pas%20avec%20mes%20nerfs.zip

mardi 13 février 2018

[Repost] françois béranger : le monde bouge (1974)


Lors de la sortie de ce disque, Philippe Manoeuvre aurait déclaré dans les Inrocks en 74, sous le pseudonyme de Francis Blanche :
« Face au monde qui bouge, mieux vaut penser le changement que changer le pansement ! »


lundi 12 février 2018

[ Repost ] françois béranger "l'alternative" (1975)


[27/05/2012 18:23] 

J'ai regardé, on ne trouve presque plus de Béranger sur le net.
C'est grave, d'autant plus que la relève ne sera pas assurée par Benabar.
Ni maitre Gims.

Presque tout et presque rien sur Béranger :
http://zibalo.over-blog.com/article-23058717.html

le disque qu'il est bien :

http://www.mediafire.com/file/jd8cfn6sch6qw3l/1975%20-%20L%27alternative.zip

[11/02/2018 18:23] 

C'était le bon temps où l'on croyait qu'écouter des chanteurs gauchistes allait changer le monde.
C'était le temps de  « Giscard à la barre »



... à ne pas confondre avec « Giscard a la barre » quand il s’est mis à écrire des romans érotiques après son septennat.
Je retourne déboucher mes gouttières avant de débander pour Anne-Aymone.

dimanche 11 février 2018

[ Repost ] françois béranger : rachel (1973)




[24/06/2012 09:44]

on peut acheter les disques de Béranger chez Futur acoustic, son éditeur.
Je pense que je vais craquer, car c'est pas l'tout de faire écouter des vieilleries, encore faut-il songer à nourrir tous les ayants-droits de ces artistes morts.

"Rachel Rachel, si les p'tits cochons te mangent pas/
Rachel Rachel, il en restera p'têtre pour moi"

...c'est quand même aut'choze que "Ma pin-up est une grosse truie" de Chris Evans retrouvé miraculeusement indemne aujourd'hui après quelques recherches geekiennes
(pour l'écouter, cliquer sur "son associé" ou tirez la queue du mickey)

si vous êtes coincés en métropole, vous pouvez aussi méditer sur la geekerie, me souffle un proche collaborateur qui ne s'est pas mis en congé maladie pour éviter d'aller à Laval.
moi je plie les gols, je pars en Corse manger du saucisson d'âne.

[11/02/2018 09:44]

Punaise, qu'est-ce que je l'ai usée, la cassette de La Chaise.
J'aurais mieux fait d'aller draguer Rachel.
Comme le dit Bastien Vivès : "Ne soyons pas dépressifs, soyons tristes"

http://www.mediafire.com/file/zk9ztdb0id7ge1m/1973%20-%20Rachel.zip

samedi 10 février 2018

françois béranger - Participe Présent (1978)

Allons-y pour les vieilleries qui rajeunissent.
Ca doit être l'effet Notre-Dame-des-Landes.
Ou alors, le fait d'avoir substitué du Griffonia Simplicifolia aux neuroleptiques.


François Marie Béranger, né le 28 août 1937 à Amilly (Loiret) et mort le 14 octobre 2003 à Sauve (Gard), est un chanteur libertaire français, qui connaît une forte notoriété dans les années 1970.

Le père de François est André Béranger, tourneur, militant syndicaliste aux usines Renault puis député de la Nièvre de 1946 à 1951, et sa mère, Jeanne Sauvegrain, est couturière à domicile, à Suresnes.
François Béranger interrompt des études classiques à 16 ans, en 1953, et entre chez Renault à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), qu'il quitte pour s'engager dans une troupe de théâtre amateur itinérante, la Roulotte entre 1954 et 1958.
Après avoir été appelé pendant la Guerre d'Algérie, en 1958-1960, affecté aux transmissions, il revient brièvement aux usines Renault, puis travaille à l'ORTF, comme régisseur et réalisateur principalement, avant de se lancer dans la chanson.
Avec son épouse Martine, ils sont parents d'Emmanuelle et Stéphane.
Il se fait connaître au début des années 1970 lors du renouveau de la chanson française, imprégnée de folk, portée par des thèmes contestataires, aux côtés notamment de Dick Annegarn, Catherine Ribeiro, Mama Béa, de l'occitan Joan-Pau Verdier.
Des chansons comme Tranche de vie, L'alternative, Rachel, Participe présent l'imposent comme une des voix militantes de cette époque. Il participe à la musique du film de Gébé et Jacques Doillon, L'An 01 dans lequel il fait d'ailleurs une apparition.
Peu de temps avant sa mort, François Béranger enregistre un album consacré au répertoire du chanteur québécois Félix Leclerc (le disque sera publié après sa mort). Il se produit pour la dernière fois à Paris en septembre 2002 au Limonaire. Sa toute dernière apparition sur scène a lieu à la Cigale, à l'occasion d'un concert de Sanseverino. Ce dernier, qui avait enregistré et joué Le Tango de l'ennui, l'avait invité sur scène à chanter ce classique de son répertoire.
Il meurt des suites d'un cancer à son domicile, à 66 ans.
Le 17 octobre 2003, après des obsèques à la paroisse Saint-François de Montpellier, il est inhumé au cimetière du Champ Juvénal de Castelnau-le-Lez dans le caveau familial.


(wikipedia)

mercredi 7 février 2018

Aleš Kot & associés - Zero (2015)

le tome 1, ça va encore.
On est dans du connu.
Nos efforts pour tordre la gueule du langage, le faire aller là où il ne veut surtout pas aller, lui faire avouer ce qu’il n’a aucune envie d’avouer, en lui enfonçant si besoin une tige d’acier chauffée à blanc dans l’anus, sans amour mais sans haine, sont-ils autre chose qu’une manifestation épiphénoménale de notre volonté déchaînée et égotiste de secouer les chaines du cachot de la Raison sur la paille humide duquel nous croupissons, rêvant en secret d’une évasion durable ?
Si c’est pour finir comme Antonin Artaud, merci bien, je vais plutôt renouveler mon abonnement à Valeurs Actuelles, c’est plus prudent. C'est pourtant la voie étroite choisie par Aleš Kot (et une pléiade de dessinateurs inconnus, tantôt brillants, tantôt médiocres, comme nous tous) dans la série de comics Zero, parue en 2015 chez Image Comics dans l'espoir (déçu) de ruiner la jeune maison d'édition.
D'ailleurs il ne se borne pas au langage, il veut tordre la gueule de la figuration narrative toute entière, et sur ce plan c'est assez réussi.

« Il faut se rappeler que tout art est magique, à l’origine : la musique, la sculpture, l'écriture, la peinture  - et par magie je veux dire destiné à produire des résultats très précis. Les peintures étaient à l'origine des formules pour faire arriver ce qui est peint. L'art n’est pas une fin en soi, pas plus que la formule d'Einstein conversion matière-en-énergie ne l’était. Comme toutes les formules, l'art était à l'origine FONCTIONNEL, destiné à faire se produire les choses, de la façon dont une bombe atomique découle des formules d'Einstein. »

Le tome 2, ça bastonne.
Cette citation de William Burroughs qu’Aleš Kot insère dans Change, une de ses productions expérimentales,  et dans Zero, au moment où la vie de Burroughs vient contaminer le récit pour l’orienter vers un méta-niveau, est revendiquée par l’auteur comme croyance fondamentale dans sa pratique artistique.
On comprend mieux pourquoi on n’y comprend rien.
Zero débute comme une fiction conventionnelle sur un espion-tueur qui résoud à la one again des problèmes indémerdables dans des zones de non-droit comme les conflits armés en cours sur la planète, avec flashbacks sur son enfance, ambiance "Bouche du diable" de Charyn et Boucq, ellipses narratives sur son parcours professionnel, conflits avec sa hiérarchie, petites niches avec ses collègues de promo.
C’est stimulant intellectuellement, parce qu’il y a un flash forward entêtant sur sa probable exécution par un enfant au bord de la falaise de Douvres en 2038 au nom d’enjeux qui nous dépassent provisoirement, que chacun des 18 épisodes est dessiné par un graphiste différent pour des raisons particulières et inconnues mais certainement justifiées, en tout cas ça file bien le tournis à l'innocent lecteur et même à celui qui ne serait pas si innocent que ça, parce qu’Edward Zero se retourne progressivement contre l’Agence qui a fait de lui une machine à tuer, et qu’on aimerait bien savoir comment tout cela va finir, parce que c’est quand même bien troussé pour un petit comic indé qui se la joue spy thriller polymorphe. Des dizaines de pages se résument à des scènes d'ultra-violence bon enfant, évoquant le Frank Miller des grands jours, corps à corps sans dialogues, sanglants ballets chorégraphiés par un Sam Peckinpah revenu d'entre les morts pour foutre une bonne raclée aux contempteurs de la figuration narrative, hardi petit.

Si tu lis le tome 3,
appelle le docteur.
A partir du fascicule #15, soit le début du tome 4, ça se complique : on atterrit à Tanger, en 1956, derrière la machine à écrire de William Burroughs, qui imagine les aventures d’ Edward Zero dans le futur, apparemment défoncé à quelque chose qu’on n’a pas vraiment envie de tester, même pour le fun, papotant avec son pote Allen Ginsberg entre deux omelettes de champignons hallucinogènes. Dès lors, faut s’accrocher à son illustré, parce que parallèlement Edward semble agoniser en direct dans le récit de Burroughs et recevoir des révélations en provenance du Multivers sur la source de la violence chez l’homme, qui a pris la forme d’une araignée ou d’une tique dévoreuse d’âmes qui tire sa substance du coeur même de chaque être humain, et que c’est vachement galère pour Edward de la décrocher de là pour raccrocher les wagons vers une fin qu’on souhaiterait heureuse après toutes ses difficultés professionnelles et ses tourments intimes irrésolus. L’Esprit Affreux et la Chose Noire lui en font voir de toutes les couleurs. Il est de plus accablé d’un sentiment de culpabilité bien compréhensible car il a apparemment provoqué des millions de morts en répandant une abomination mycologique sur Terre, bien pire encore que celles du comte de Champignac dans Spirou. Mais enfin, quand on est agent secret, on ne fait pas d'omelettes sans casser d'oeufs, et j’aimerais vous y voir.

Le tome 4, trop tard,
on t'avait prévenu.
Il n'est pas forcément nécessaire de connaitre les détails biographiquement tragiques et néanmoins regrettables de la vie de William Burroughs* pour lire ce dernier tome, mais ça peut aider.
A la fin, comme il a réussi à s’extirper la Chose Noire du fond du gosier, il reçoit l’autorisation des Spores Cosmiques à l’origine de la vie sur Terre de se réconcilier avec son passé, son fils et tous les gens qu’il a dessoudés (en les non-dessoudant dans le Multivers) et de regagner son havre de paix cossu en Islande. Sur le pas de la porte l’attend sa copine chaudasse, qui n’a pas sa langue dans sa poche. On a eu peur, on a été obligés d’aller vérifier plein de trucs sur Wiki, et on a un peu mal à la tête, malgré l'espèce de Happy End cosmique.
C'est très ambitieux, lynchien en diable, et on a passé un bon moment sans faire de conneries IRL.

* Le slogan des AA de Boston concernant ce phénomène est «On ne peut pas décuire un plat» comme le rappelle David Foster Wallace dans «L'Infinie comédie», en vente partout.





A part ça, il est pas mignon, le nouveau demi-dieu
de la figuration narrative méta-textuelle ?
Je me le taperais bien en omelette.
Sans champignons.

Pour aller plus loin :

- une analyse de la série
- une interview chamanique de l'auteur

mardi 6 février 2018

Dukes of Stratosphear - Chips From the Chocolate Fireball (1986)

J'ai complètement raté mon article sur XTC l'autre jour.
Personne n'a osé me murmurer que j'étais hors sujet, bravo les gars, but I totally missed the point.
Je voulais évoquer le fait avéré que la pochette de leur album "Black Sea" présentait de troublantes similitudes avec celle de l'album de l'Affaire Louis Trio "Mobilis in Mobile" sorti 13 ans plus tard, et que ce n'était certainement pas dû au hasard, puisque Colin Moulding, bassiste d'XTC, avait joué sur plusieurs titres de "L'homme aux mille vies", l'album de l'Affaire Louis Trio qui suivit "Mobilis in Mobile", albums qui marquèrent l'apogée de leur carrière, du moins si l'on en croit mon autoradio-cassettes de l'époque.
Je ne sais pas si c'est très clair, en tout cas pour moi ça l'était au moment de la rédaction de l'article, mais c'était avant de prendre des médicaments contre les croyances erronées, et au lieu de ça je me suis laissé embarquer dans des calembredaines nostalgiques, avec Francis Masse comme alibi scientifique.
Honte à moi.
Il n'est que temps de rétablir la vérité.

XTC, Black Sea, 1980

L'affaire Louis Trio, 1993.
Avouez que c'est troublant.
Surtout de nuit avec du brouillard.
D’autant plus quand on se rappelle que « Mobilis in Mobile » 
s'inspire de l'inscription de la devise du Nautilus 
de Vingt mille lieues sous les mers.

Toujours est-il qu'en farfouillant dans la discographie d'XTC, je tombe sur un de leurs projets parallèles et éphémères, "les Ducs de la Stratosphère".
Plusieurs blogs musicaux plus ou moins moribonds attestent de l'excellence psychédélique d'un groupe délirant et sous pseudo, visant à recréer l'ambiance des années 60.
http://prognotfrog.blogspot.fr/2007/09/dukes-of-stratosphear-1987-chips-from.html
et
https://pitchfork.com/reviews/albums/2475-chips-from-the-chocolate-fireball/
(non seulement c'est instructif, mais je tombe sur une mine insensée de revues d'albums en vidéos de 5 minutes, sur lesquels il faudra revenir plus tard)
C'est ma foi vrai que chez les Ducs de la Stratosphère on entend les fantômes de Pink Floyd, des Beach Boys, et pourquoi pas des Beatles.
Pour aller plus avant dans le bain d'acide, il faudrait décrypter les lyrics, qu'on doit pouvoir se procurer sur des sites ad hoc, parce qu'écouter de la musique comme ça sans piger les paroles c'est comme regarder un film en vo sans les stvo, on fait le malin et on cache sa honte de n'entraver que dalle, mais en réalité cette honte ne nous mène nulle part, et surtout pas à mieux comprendre les subtilités de l'anglais parlé.


Souvenez-vous que si vous vous rappelez 
ce que vous avez fait dans les années 60, 
c'est que vous n'étiez pas vraiment dans le coup.


http://www.mediafire.com/file/rlpc76x3a5454mu/DOZS_CFCF.zip

Hubert Mounier, le chanteur de l'Affaire Louis Trio, qui inventa la légende de L'homme aux mille vies n'avait qu'un pseudo, depuis des lustres : "Cleet Boris".
Ce qui est bon signe, parce que quand on a mille pseudos, tous les psychologues-conseil vous le diront avant de vous bourrer de médocs, c'est souvent qu'on n'a nulle vie.
J'en discutais une nuit avec l'homme aux mille pseudos. Il me soutenait que la volubilité a des rapports tantôt distants tantôt connivents avec la mythomanie.
Je lui répondis que le tout était de rester dans les clous.
J'ai oublié le reste de notre conversation, mais à l'époque on était tous les deux bourrés de médicaments luttant du mieux qu'ils le pouvaient contre nos croyances erronées, et ils avaient du boulot.

Pendant ce temps-là, les crétins sanguinaires actuellement en charge du syndic de l'immeuble (chic) "Planète Terre" dans lequel nous occupons une chambre de bonne sous les toits n'ont besoin d'aucun pseudo pour s'inspirer, quoique d'assez loin, de la démarche d'XTC et de leur projet parallèle "les Ducs de la Stratosphère".
Je veux bien sûr parler de Donald Trump et Kim Jong-un qui nous jouent "Les Trouducs de la Stratosphère", échangeant tirs de missiles contre menaces d'holocauste et autres plaisanteries fines au cours de jam-sessions goguenardes et endiablées.
Je dis ça parce que ce soir passe "Kim Jong-un contre le reste du monde" sur Arte, documentaire assez psychédélique.
Je ne suis pas sûr que Kim ait pris ses médicaments.
Donald non plus.
Y sont pas partis pour refermer le trou dans la couche d'ozone tout de suite.
Par contre, si on les enferme  dans un HP hermétique avec des guitares et Garage Band, fatalement au bout de 500 000 ans ils vont nous rejouer tout XTC.
Faut juste s'armer de patience.

En 2043, en vacances sur la côte de Granit Rose, 
Warsen et sa femme essayent de rendre hommage à XTC
sous le pseudo de L'affaire René Magritte, mais c'est l'échec.

samedi 3 février 2018

Tuxedomoon - Suite En Sous-Sol & Short Stories (1986)


J'apprends ce matin la mort de Peter Principle, bassiste historique de Tuxedomoon, soudain, l'été dernier.
Snif. Arg. Merde. Fuck.
Dans cet ordre.
J'étais juste en train de remettre le nez dans ma collection de Maxi-45 tours des early eighties du groupe.
Que dire ?
Rien.
Ou alors "allez tous vous faire enculer", mais le chagrin m'égarerait, et puis ce serait un affront à mon jeune lectorat.
Et pour tout dire, une gageure.
N'est pas Tariq Ramadan qui veut.

Tariq, il aurait apprécié "Courante Marocaine" et "Sarabande En Bas De L'escalier", présentes sur ce double EP.
Me revient cette citation, puisque j'en suis farsi : "Le monde est l'endroit dont nous prouvons la réalité en y mourant". C'est ma blague préférée de Salman Rushdie dans les Versets Sataniques, qui aurait bien fait rire Peter, qui rigolait plus que sa musique, et qui n'était pas vraiment de ce monde, en tout cas jusqu’à ce qu’il y meure, et en tout cas again c'est pas avec la méthode à Dadi qu'il avait appris à jouer de la basse.
Ce week-end je devais amener ma fille à la Rochelle, pour la journée portes ouvertes de la Faculté de langues qui y est sise, vu qu’elle voudrait y poursuivre l’an prochain des études de coréen, alors je pense à un vieil album de Thiéfaine contenant une chanson dans laquelle les filles de la Rochelle ont attrapé le scorbut, et ce matin l'intéressée est présentement assise livide blafard dans son plumard, comme au jour de sa mort pompeusement parée, une bassine sur ses genoux depuis 3 jours; ce n'est pas le scorbut qu'elle a attrapé, mais la gastro.
Les filles de la Rochelle ont attrapé la gastro, ça peut pas être une chanson de Thiéfaine, bien qu'il y ait peut-être un filon à creuser pour rimeurs intrépides, genre les Charlots. Mais je crois bien qu'ils ont commencé à mourir aussi.
Ca fait trois jours qu’elle n’a rien bouffé, ça tombe bien elle se plaignait de s’empâter.
La météo est incertaine, et s’il faut rouler en ciré pour prévenir le gerbi, c’est pas pratique.
A chaque époque sa maladie de Lyme.
Pour ma part, je ne lyme plus tellement, privilège de l'âge, sans doute.
Je vais plutôt réécouter Tuxedomoon, ça sera le bouquet.

http://www.mediafire.com/file/4ijjrdy4d90e030/TXM_SSL.zip

vendredi 2 février 2018

The Ruts : The Crack (1979)






The cover picture by artist John H. Howard shows the members of the group 
seated on a large sofa, around them are some of their contemporaries 
such as Rat Scabies and Captain Sensible of The Damned (top right corner), 
Jimmy Pursey of Sham 69 (bottom right), while Peter Cook and Dudley Moore 
are standing behind Malcolm, John Peel appears to be doing something 
to a schoolgirl (in uniform) with a bar of chocolate on the left hand side, 
and it would be strictly forbidden in our post-Weinstein era.
The Crack est le premier album du groupe de rock britannique The Ruts.
Sorti en 1979, il est marqué par des influences punk et reggae. 1979, souvenez-vous, c'était déjà le post punk, avec l'irruption de ces gars pressés qui jouaient vite et bien (par opposition à la première vague punk qui jouait vite et mal).
Mais très vite, les choses s'emballent, et Malcolm Owen est retrouvé mort dans la salle de bain chez ses parents à Hayes, d'une surdose d'héroïne, le 14 juillet 1980, à 26 ans. La chanson H-eyes, la face- B de leur premier single, est justement une chanson contre l'usage de l'héroïne, et deux autres chansons, Dope for Guns et Love in Vein (lol) sont des chansons anti-drogues.


Avouez que c'est ballot.
Le potentiel du groupe à vendre de la méthadone par paquets de douze semblait énorme.

Pendant ce temps, n'étant ni punk ni reggae, mais bien un sale fils de bourgeois névrosé, John Warsen admire secrètement ce mélange inédit de punk et de reggae, qu'il convoite sans pouvoir l'atteindre dans sa pratique musicale dilettante feignante, et qu'il joue pourtant très fort sur son électrophone. Ca ne lui réussit pas plus : il est retrouvé mort dans la salle de bain de ses parents à Perros-Guirec, d'une surdose de blog, le 14 juillet 2049, à 78 ans.
L'album 


The Crack est lui retrouvé bien vivant, car nos oeuvres nous survivent, hélas, sur le blog musical Hilarante en la distopía, mais franchement je vois pas ce qu'il y a de drôle.