dimanche 8 novembre 2020

Alabama 3 - The Last Train To Mashville Vol.1 (2003)

Tchoukou'tchou !

Une fois qu'il sera sorti du dépit, le président américain battu par les urnes prendra-t-il le dernier train pour Mashville ? (littéralement "Pâtée-Ville, avouez que c'est bien fait. Pour lui.) Ou bien alors quoi, restera-t-il le dernier à chanter Way down in the Hole (Droit dans le Trou, à ne pas confondre avec son preque homonyme Doigt dans le Trou, encore interdit dans certains Etats du Sud blanc raciste) avec les rescapés des Blind Boys of Alabama (3) ? Faudra-t-il dès lors le sortir de la Maison Blanche à cheval sur un rail de chemin de fer, enduit de goudron et de plumes, comme au bon vieux temps des tricheurs de dessous de cartes sur les bateaux à vapeur du Mississippi ?
Vais-je encore recevoir longtemps la blague "Why Trump won't go to the White House anymore? Because it's "forbiden" ?
Et en quoi ça va impacter ma life ? 
Suis-je à moitié aussi branchouille que ce que mes allusions laissent penser, et à qui ?
Quand rachèterai-je des comics US en v.o. sur Amazon ?

Vastes questions, auxquelles ce premier volume d'auto-reprises acoustiques et bluesy d'Alabama 3 aura bien du mal à répondre, vu qu'il est sorti en 2003.
Comme l'exprime un fan ni transi ni flétri mais bien en possession de toute sa conscience et lucidité sur la page amazon de l'album :
"Je possède les quatre albums studio d'A3 et je viens d'acheter cet album, qui contient principalement des versions acoustiques de chansons de leurs trois premiers albums.
La qualité des œuvres d'A3 a fortement décliné depuis leur premier album, "Exile On Coldharbour Lane". Leur dernière livraison, "Outlaw", est quasiment inécoutable.
Mais "Mashville" est un excellent album(..) Le piano, l'harmonica et les guitares acoustiques sonnent très bien, et la voix de Larry Love est émouvante, sérieuse et sincère. C'est le country rock à son meilleur, et c'est une forme avec laquelle j'aimerais que A3 reste. Malheureusement, ils semblent plus déterminés à servir les ravers et les boîtes de nuit. Alors que "Outlaw" n'était pas aussi mauvais à cet égard que "Power", ils ne semblent plus pouvoir écrire de bons morceaux. Leur bougie créative s'est éteinte bien trop tôt."

Visage pâle-secam pas avoir langue fourchue.
Unfortunately, il dit ça du Volume 2. 

samedi 7 novembre 2020

Alabama 3 - La Peste (2000)






Il y a la Peste Noire


Il y a la Peste Brune




















et puis Il y a aussi la Peste Brune aussi
(Donald trompe)







et puis il ya la peste d'Alabama 3.
And I don't need Google Translation pour mesurer quel piètre traducteur je ferais; ne suis pas railleur ni anglais ni américain, alors même en disposant des paroles des chansons, j'ai du mal à mesurer la part de galéjade à attribuer aux paroles des chansons du troisième album d'Alabama 3. Au fond, ils ne font peut-être que jouer sur la corde titillée par Mark Lanegan. Heureusement, le Seigneur, dans son immense miséricorde, a créé le site rateyourmusic.com, sur lequel des convertis viennent chanter les louanges de leurs albums préférés.











vendredi 6 novembre 2020

Kikagaku Moyo

J'avais trouvé sincère le revival psychédélique de Espers, puis de Heron Oblivion
Il y a bien des gens qui jouent encore du Mozart d'un air inspiré alors que ça fait au moins 2000 ans qu'il est mort. 
On ne les accuse pas pour autant de simuler. 
Mais on restait un peu dans l'entre-soi des blancs traine-savates de la cote ouest. 
Chez Kikagaku Moyo, plus que de reviviscence on parlera de renaissance psychédélique, tant l'inspiration de ce groupe japonais est fraiche et vive.
Ouatzefoke ? des Japonais qui jouent du psychédélique ? 
ben quoi ? il y a bien des présidents américains qui deviennent fascistes. 
Nul névropathe en son pays. 
Mais ça pourrait venir.

https://en.wikipedia.org/wiki/Kikagaku_Moyo

Il y a plein d'albums très réussis de Kikagaku Moyo en écoute sur bandcamp, en attendant le Doomsday.

https://kikagakumoyoggb.bandcamp.com/album/kikagaku-moyo

jeudi 5 novembre 2020

Peter Gabriel - Peter Gabriel IV "Security" (1982)

Prototype du masque de chaman FFP2
© Peter Gabriel 1982

En 1982, Peter Gabriel abandonne ses derniers oripeaux pop-rock et prog-rock pour créer de toutes pièces la pop ténébro-tribale, selon l'expression consacrée du site tripier consacré aux musiques qui n'ont pas la lumière à tous les étages gutsofdarkness, surprenant ainsi tous ses amis choisis par Montaigne et la Boétie. 
Une nuit où il avait oublié d'enlever son masque de chaman pour dormir, ce qui constitue peut-être une stratégie inconsciente d'l’effarouchement renforcé vis-à-vis de sa femme, qui sinon ne manquait pas une occasion de le taquiner au lit, il a vu en rêve Donald Trump triompher aux élections du futur, (rêve qui a aussi été envoyé à Stephen King qui en tirera Dead Zone), alors Peter décide de tout faire pour éviter ça; avec son armée des 12 singes, qui tapent comme des sourds sur leurs tambours, il compte bien l'arrêter avant que le grand anthropoïde accède à la présidence. Il faut choquer le singe, comme le suggère finement le titre phare de l'album. Car Peter n'est pas tombé de la dernière pluie, il a lu ce passage flippant dans le cours d'orthologique de Jacques Dartan :
"Tous, tant que nous sommes, avons en nous "quelque chose" qui veut toutes les femmes et tous les biens de ce monde : c'est la règle chez les primates, et elle repose sur des instincts qui s'éternisent chez les humains. Mais ce n'est grave et dangereux qu'autant que nous en sommes inconscients. C'est alors seulement que nous agissons en gorilles. C'est alors seulement qu'avec l'habileté infaillible qui marque du sceau de l'inconscient nos comportements ataviques, nous découvrons les moyens de parvenir à nos fins souterraines. Nous trouvons les astuces qui nous permettent de conserver et même d'appesantir notre autorité de singes sur ceux qui, en raison de notre mortelle ignorance des rudiments d'une biosociologie à peu près scientifique, sont restés sans défense contre des classes dirigeantes restées elles-mêmes à la merci de leurs instincts de primates."
Résultat des courses : le masque de chaman a beau orner la pochette du disque since 82 pour effrayer les moineaux et les infidèles, ça fait presque quarante ans qu'on s'époumone à brailler "Shock the Monkey", sans qu'on ait pu conjurer le maléfice : le Monkey siège toujours à la Maison Blanche, et n'a pas l'air décidé à s'en aller.
La seule bonne nouvelle, c'est que le disque n'a pas pris une ride.


mercredi 4 novembre 2020

Steve Roach - The Sky Opens (Live 2019)

Le dark ambient est-il de gauche ? 
je n'en sais rien, mais ça m'arrangerait bien : 
dans le temps, j'ose pas dire avant-guerre mais le coeur y est, quand personne ne fumait encore de Cioran-19, ce puissant psychotrope aux effets affreusement dépresseurs échappé d'un labo militaire d'Afghanistan situé à portée de biniou de la frontière chinoise, ce qui maximise les risques d'espionnage industriel, quand j'achetais par correspondance un disque à Steve Roach, là-bas en Arizona, il n'oubliait jamais d'y apposer une gentille dédicace :

nan mails les mecs,  c'était pourtant facile :
il n'a jamais quitté Tucson.
"Sacrwés Frwançais, vous me faites bien mawrwer ! vous perwdez votwe temps à cherwcher "où est Steve", y'a que toi, John, qui sait que je n'ai pas quitté le bled !"

Il joignait souvent à son envoi un petit caillou, parce que ça le débarrassait (j'ai visité l'Arizona, c'est vrai que c'est assez caillouteux) et puis ça fait toujours plaisir d'accueillir un migrant minéral, ça ne bouffe pas beaucoup un caillou, et ça ne va pas égorger des profs d'histoire-géo sans rime ni raison une fois que ça a atteint la majorité électorale.
Mais aujourd'hui que les démocrates d'l'Arizona s’attendent au pire concernant les résultats de la Présidentielle américaine du 3 novembre dans ce bastion conservateur où l’extrême droite circule avec des drapeaux confédérés, quand Steve sort son 1945ème concept album, je ne reçois plus le moindre gravillon.
Et je dreame qu'il se les garde, ses cailloux, pour préparer l'Intifada, si Trump repasse.

Sinon, je ne sais pas pourquoi les albums live de Steve Roach me semblent plus aboutis - et pour tout dire m'émeuvent plus - que ses créations sonores en studio.

https://steveroach.bandcamp.com/album/the-sky-opens

mardi 3 novembre 2020

[Compilation] Please don't die on tioussedaille... aarg too late (2020)

 Le pire du reconfinement, ce ne sont ni le retour des couvertures de Martine, ni celui des chansons à la gloire de l'auto-séquestration.

Le pire, ce sont les compilations qu'on écoute pendant qu'on repeint son plafond, et qu'on éprouve un besoin pathologique de partager.
Comme si c'était parce qu'on est plus nombreux qu'on a plus raison. 

lundi 2 novembre 2020

Ramon Pipin's Odeurs - Astrid (1979)

Malgré la Covid / la chanson d'Astrid / n'a pas pris une ride, et reste idéale pour célébrer les Trépassés. En effet, bien qu'elle ait été écrite et enregistrée il y a plus de quarante ans, nous sommes déjà le 2 Novembre. Et Saint Wiki nous le dit, la Commémoraison des fidèles Défunts, appelée aussi Jour des Morts, est une célébration catholique qui a lieu le 2 novembre, le lendemain du jour de la Toussaint, selon le rite romain. Elle a été instituée pour obtenir de Dieu qu'il délivre ou soulage les âmes du purgatoire.
Si elle commémore les défunts, cette célébration, est aussi, en un sens, la fête des vivants. L'Église catholique professe la foi en l'immortalité de l'âme. La prière pour ceux qui nous ont quittés est ainsi marquée du sceau de l'espérance. « Ceux qui sont passés sur l'autre rive sont aussi, et davantage, vivants que nous ». Une bonne nouvelle pour tous, donc, en principe.
Sauf pour ceux qui se retrouvent à devoir subir aux obsèques une énième récitation de :
« La mort n’est rien. Je suis seulement passé dans la pièce à côté. » Arrivés à un certain point, ils commencent à être nombreux dans la pièce à côté. Non seulement parce que, passé un certain âge, les occasions d’assister à des funérailles sont plus fréquentes. Mais aussi parce qu’on y est de plus en plus exposé à y entendre ce texte, qui s’est glissé au hit-parade des lectures de cérémonie d’obsèques. 

https://www.mazik.info/2017/08/09/1980-ramon-pipins-odeurs-astrid/

Astrid
(Costic/Gaspéris)


Allongé sur le lit,
Astrid à mes côtés,
Je rêve de folles nuits,
De passions insensées
Quand une pulsion me pousse
Aux conjugales audaces,
Non point qu'elle me repousse,
Elle devient tout de glace.
Une seule fois l'année,
La veille de la Toussaint,
Elle commet le péché
Avec gants et dédain !

Refrain :

Astrid est à l'amour
Ce que la chambre froide
Est à l'institut médico-légal,
Et si elle préfère Charcot
Au marquis de Sade
C'est dû à sa nature sentimentale
Pour conserver l'amour,
Le froid est souverain,
Ainsi s'explique l'éternel féminin !

Ardente comme une chapelle
Est l'image consacrée
Quand à l'aspect sexuel de sa féminité
Demain, 1er novembre,
Enfin nuit de sabbat !
Je sens raidir le membre
Des plaisirs d'incubat.
« Acceptez-vous, Astrid ? »
Mon épouse reste coite,
Toujours aussi rigide
Sous mon étreinte moite.

Refrain

Les yeux fixes au plafond,
Les mouches noires elle inspecte,
Rien n'a changé, sinon
De plus nombreux insectes
J'exprime ma déception de cette passivité
Malgré nos conventions de périodicité.
Pourtant, elle demeure muette,
Qui ne dit mot consent,
A ce propos, m'inquiète
L'odeur qu'Astrid répand !
Néanmoins défoulé,
Je perçois de la sorte
L'évidente vérité :
C'est qu'Astrid est bien morte !

Refrain

vendredi 30 octobre 2020

Sonar with David Torn - Tranceportation Vol​.​2 (2020)

Le pire du confinement revient :
les couvertures de Martine
Hier, pour fêter la fin de partie du déconfinement précédent, j'ai obtenu un CDD d'une journée, qui me vit soudain à la tête d'une fort coquette somme, dont je faisais machinalement tinter les piécettes dans ma poche en me demandant dans quel rouage de la machinerie sociale mon argent pourrait aller utilement huiler quelques engrenages menacés de se gripper (se gripper pendant la Covid, c'est aussi ballot que d'attraper un cancer pour faire le Malin avec son Mélanome quand tout le monde tousse dans son coude).
Je pouvais procurer une bouffée d'oxygène à un fleuriste, un restaurateur, une pute ou un musicien, toutes ces professions mises à mal par la pandémie. Renonçant à l'aisance procurée par mon pouvoir d'achat nouvellement acquis, je pouvais aussi essayer de séduire sans insistance une de ces mères de famille dont je côtoyais des cohortes à la galerie commerciale, affairées à bourrer leurs caddie de boudin aux pommes et de PQ (karmiquement liés comme Jacob et Delafon), puis je l'aurais invitée au restaurant, j'aurais acheté une rose défraichie à un jeune migrant indien sourd-muet qui essayait de les fourguer à la sauvette, j'aurais glissé quelques pièces jaunes dans la casquette du musicien qui nous aurait poussé la sérénade entre la pizza kebab et les boules coco, et tout le monde aurait profité de la redistribution des richesses, selon la théorie du ruissellement, qui marche mieux quand il pleut, sauf la pute, mais elle serait entrée par dépit dans un de ces ateliers de réorientation professionnelle qui fleurissent actuellement sur les trottoirs comme j'ai pu m'en rendre compte hier en me promenant entre l'écluse Saint Félix et la CPAM à bord de mes chaussures à qui je voulais offrir un dernier tour de piste avant de les remiser pour quelques semaines, et tout aurait été pour le mieux dans le meilleur des mondes que puisse nous offrir la Réalité Réelle Ratée, sous l'égide de Louis-Julien Poignard.

Il faut que je trouve comment déclencher ce pop-up
que mon blurg mérite largement.
Je n'ai eu ni le temps ni l'élégance de mettre ce plan à exécution, car il fallait que je sois de retour au bureau pour 15 heures pétantes; alors, je suis allé déjeuner avec un ancien associé, à pied pour bien profiter de cette dernière balade, j'ai marché longtemps, et après on a bien mâché les pizzas, on a mâché longtemps, parce qu'on ignorait quand on dégusterait les prochaines.
Et le soir, au lieu de passer chez un fleuriste pour offrir des fleurs à ma femme, comme tout le monde se défoulait en créant un dernier bouchon monstrueux sur les boulevards et vidait les stations services pour que leurs voitures puissent confiner au garage le ventre plein, avec la monnaie de la pizzeria j’ai acheté un disque de Sonar sur bancamp. 
The Bill Laswell Mix Translations, oui, celui que j'avais vanté ci-dessous sans débourser un liard, y'en a un qui suit, tout à fait.

Quand il était petit, David Torn jouait avec la section rythmique de King Crimson. Je m'en suis aperçu en compulsant un blog tout à fait remarquable d'un type qui me doit tout, jusqu'à son sentiment infondé d'être moi.

mon impression auditive globale
après une cure de 3 semaines de Sonar
C'est pour ça que quand il a été grand, il a fondé un groupe avec quatre guitaristes et huit bassistes. Quand il a appris que j'avais acheté son disque, David, qui était en train de vendre un rein sur internet pour financer une prothèse orthodontique à son aîné, m'a mis un petit mot gentil. Grand Seigneur, je lui ai fait observer que c'était le seul de ses disques que j'appréciais vraiment, tous les autres étant de pâles décalques des délires crispés de Robert Fripp et sa bande de paltoquets spectraux dont ils constitueraient à la fois une entreprise de réhabilitation sonique et un réusinage paroxystique. 
Surtout Tranceportation Vol​.​2, presque aussi mégachiant et frippien que le volume 1 paru l'an dernier. Alors que The Bill Laswell Mix Translations emporte mon adhésion sans réserves, la preuve, non seulement je me sens obligé de l'acheter, mais en plus je le fais. Ben quoi, j'ai payé, j'ai le droit de dire ce que je pense, non ?  Le client est Roi. Comme en plus, le Roi est Cramoisi, je vais pas me gêner. 

lundi 26 octobre 2020

Lovecraft Facts (15) : The Third Day (2020)

C'est tout bonnement hallucinant : à partir de photogrammes extraits de l'épisode 3 de la mini-série The Third Day créée par Dennis Kelly (le showrunner d'Utopia), j'ai reconstitué une bande dessinée de figuration narrative de Richard Corben dans sa période Lovecraft.


The Third Day, la série télé, présente toutefois un avantage notoire par rapport à la bande dessinée originale : les images bougent, et de plus l'étalonnage par zones, star invisible mais incontestée des logiciels de post-production, permet de composer des scènes chromatiquement plus chiadées et surtout beaucoup moins moches que celles que Corben bricolait à l'aérographe au fond de son garage à vélos dans le Connecticut, et en plus il n'avait même pas Photoshop, alors j'aimerais bien vous y voir.


Par rapport à Corben, 
on peut aussi déplorer une certaine pénurie de nénés,
mais je n'en suis qu'à l'épisode 3, et ç
a peut encore s'arranger.


The Third Day, la série, présente nonobstant les mêmes inconvénients que The Third Day, la BD imaginaire de Corben : si vous êtes un peu électrosensible à une colorimétrie gonflée aux stéroïdes qui fait saigner des pupilles, contentez-vous d'écouter chaque épisode en fermant les yeux, et la hideur n'en sera que plus innommable, et la lune plus gibbeuse.
Par contre, si vous avez épuisé au cours des années 70 les charmes vénéneux des histoires mettant à l'honneur des cultes lacustres pratiqués depuis l'Antiquité par des paysans dégénérés du Sussex, je ne peux pas vous proposer grand-chose. J'avoue que là où Utopia sublimait le thriller conspirationniste en l'élevant au rang de la fable pandémique et eugéniste, occasionnant un dérangement durable des fonctions intellectuelles, ici on reste strictement dans les limites du genre horrifique et parano. 
Dennis Kelly, qui mit jadis l'atrocité au service d'une vision du monde que la Réalité a depuis validée sans broncher, ou qui ne tardera plus à la faire advenir dès que le vaccin du Covid-19 sera disponible, avec ses ingrédients secrets et ses adjuvants mystères, du moins si l'on en croit les complotistes les moins échevelés et les plus à poils ras, Dennis Kelly prostitue aujourd'hui l'atrocité dans un divertissement où elle cachetonne, et se borne à labourer le sillon de l'épouvante avec une profondeur de champ ultra-courte, rassasiant le Bourgeois Bohème, mais laissant l'Economiste Atterré et l'Epidémiologiste Inquiet sur leur faim, avec le paquet de chips à peine entamé entre eux sur le canapé du salon, car la série n'ouvre pas vraiment l'appétit.
Moins insoutenable que le "Calvaire" de Fabrice du Welz dont il serait un lointain et illégitime rejeton abâtardi, profane et light, The Third Day séduira les amateurs de sectes païennes antiques, ainsi que les thuriféraires de Jude Law, Jude Law tuméfié, Jude Law outragé, Jude Law brisé, Jude Law martyrisé mais Jude Law bientôt libéré ! car il ne me reste que 3 épisodes à voir (bâillement)

Entre l’été et l’hiver, soit les deux volets de la saison 1, [donc entre les épisodes 3 et 4, s'il faut renoncer à l'implicite], un épisode long de douze heures, sans doute intitulé Automne, ou alors Catalogue, a été diffusé en direct sur Facebook, le 7 octobre – sa captation est toujours en ligne.
"Je n’ai pas eu le temps, la force, la conscience professionnelle nécessaires pour faire plus que constater l’existence de cette expérience menée par une troupe de théâtre."
(un journaliste du Monde dont l'Histoire n'a pas retenu le nom)

...sans oublier le coin du mélomane ! Bien que la série reste pour l'instant sur les rails défoncés des conventions des genres auxquels elle emprunte, à savoir le film d’horreur et la chronique conjugale, la musique de Cristobal Tapia de Veer conserve son pouvoir d'évocation intact, puisque vous pouvez très bien résoudre un Mystère Cinématique en mettant le magnétoscope en pause pour regarder une image figée de la Sainte Vierge sous ecsta ou une représentation furtive et illicite de la Barbe du Prophète, mais si vous tentez d'écouter un son arrêté, bon courage. A vitesse normale, la musique de Cristobal ça le fait grave. Mais là, je quitte ma légendaire objectivité journalistique, car je suis fan de Cristobal depuis que j'ai entendu son travail ô combien stupéfiant sur Utopia. Et j'ai un peu le même prénom que lui, et au fond je m'aime bien, même s'il est un peu tard pour l'admettre. En tout cas la musique de The Third Day, on peut l'écouter avec plaisir une fois la série mise en pause, même avec l'ordi sous une bâche et la bâche sous les gravats, en refaisant de l'enduit dans le salon, comme je prétends être en  train de le faire actuellement alors que ça fait trois heures qu'il sèche dans le pot, par Bélénos !