vendredi 30 octobre 2020

Sonar with David Torn - Tranceportation Vol​.​2 (2020)

Le pire du confinement revient :
les couvertures de Martine
Hier, pour fêter la fin de partie du déconfinement précédent, j'ai obtenu un CDD d'une journée, qui me vit soudain à la tête d'une fort coquette somme, dont je faisais machinalement tinter les piécettes dans ma poche en me demandant dans quel rouage de la machinerie sociale mon argent pourrait aller utilement huiler quelques engrenages menacés de se gripper (se gripper pendant la Covid, c'est aussi ballot que d'attraper un cancer pour faire le Malin avec son Mélanome quand tout le monde tousse dans son coude).
Je pouvais procurer une bouffée d'oxygène à un fleuriste, un restaurateur, une pute ou un musicien, toutes ces professions mises à mal par la pandémie. Renonçant à l'aisance procurée par mon pouvoir d'achat nouvellement acquis, je pouvais aussi essayer de séduire sans insistance une de ces mères de famille dont je côtoyais des cohortes à la galerie commerciale, affairées à bourrer leurs caddie de boudin aux pommes et de PQ (karmiquement liés comme Jacob et Delafon), puis je l'aurais invitée au restaurant, j'aurais acheté une rose défraichie à un jeune migrant indien sourd-muet qui essayait de les fourguer à la sauvette, j'aurais glissé quelques pièces jaunes dans la casquette du musicien qui nous aurait poussé la sérénade entre la pizza kebab et les boules coco, et tout le monde aurait profité de la redistribution des richesses, selon la théorie du ruissellement, qui marche mieux quand il pleut, sauf la pute, mais elle serait entrée par dépit dans un de ces ateliers de réorientation professionnelle qui fleurissent actuellement sur les trottoirs comme j'ai pu m'en rendre compte hier en me promenant entre l'écluse Saint Félix et la CPAM à bord de mes chaussures à qui je voulais offrir un dernier tour de piste avant de les remiser pour quelques semaines, et tout aurait été pour le mieux dans le meilleur des mondes que puisse nous offrir la Réalité Réelle Ratée, sous l'égide de Louis-Julien Poignard.

Il faut que je trouve comment déclencher ce pop-up
que mon blurg mérite largement.
Je n'ai eu ni le temps ni l'élégance de mettre ce plan à exécution, car il fallait que je sois de retour au bureau pour 15 heures pétantes; alors, je suis allé déjeuner avec un ancien associé, à pied pour bien profiter de cette dernière balade, j'ai marché longtemps, et après on a bien mâché les pizzas, on a mâché longtemps, parce qu'on ignorait quand on dégusterait les prochaines.
Et le soir, au lieu de passer chez un fleuriste pour offrir des fleurs à ma femme, comme tout le monde se défoulait en créant un dernier bouchon monstrueux sur les boulevards et vidait les stations services pour que leurs voitures puissent confiner au garage le ventre plein, avec la monnaie de la pizzeria j’ai acheté un disque de Sonar sur bancamp. 
The Bill Laswell Mix Translations, oui, celui que j'avais vanté ci-dessous sans débourser un liard, y'en a un qui suit, tout à fait.

Quand il était petit, David Torn jouait avec la section rythmique de King Crimson. Je m'en suis aperçu en compulsant un blog tout à fait remarquable d'un type qui me doit tout, jusqu'à son sentiment infondé d'être moi.

mon impression auditive globale
après une cure de 3 semaines de Sonar
C'est pour ça que quand il a été grand, il a fondé un groupe avec quatre guitaristes et huit bassistes. Quand il a appris que j'avais acheté son disque, David, qui était en train de vendre un rein sur internet pour financer une prothèse orthodontique à son aîné, m'a mis un petit mot gentil. Grand Seigneur, je lui ai fait observer que c'était le seul de ses disques que j'appréciais vraiment, tous les autres étant de pâles décalques des délires crispés de Robert Fripp et sa bande de paltoquets spectraux dont ils constitueraient à la fois une entreprise de réhabilitation sonique et un réusinage paroxystique. 
Surtout Tranceportation Vol​.​2, presque aussi mégachiant et frippien que le volume 1 paru l'an dernier. Alors que The Bill Laswell Mix Translations emporte mon adhésion sans réserves, la preuve, non seulement je me sens obligé de l'acheter, mais en plus je le fais. Ben quoi, j'ai payé, j'ai le droit de dire ce que je pense, non ?  Le client est Roi. Comme en plus, le Roi est Cramoisi, je vais pas me gêner. 

6 commentaires:

  1. Tu arrives à trouver des prostituées, toi ? Elles ont été tellement bien évincées des centres ville que je serai bien en peine d’indiquer leur emplacement à un éventuel amateur orléannais.

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  2. J'ai déjà eu assez de problèmes avec les cyberputes pour ne pas aller me frotter aux vraies.

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  3. Elles ne perdent plus leur temps à attendre sur le trottoir parce que les vraies sont aussi des cyberputes, sinon y a toujours les bars à escort... Je ne sais si le saloon existe toujours à Orléans...

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    1. Ah ah, ce n’est pas à moi qu’il faut demander ça…

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  4. il est répertorié sur boire.net
    https://www.boire.net/bars/bar-le-saloon-orleans-593d83ea21dd4ff9278b45c1.html
    mais je ne l'ai pas trouvé sur niquer.com
    sans doute que les filles qui ont les moyens ont quitté la rue pour le net, mais je ne suis pas vraiment penché sur le sujet.

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  5. Le peu que je sais du monde de la prostitution, je le tiens de france cul

    https://www.franceculture.fr/emissions/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-en-deux-parties/libres-travailleuses-du

    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/escort-au-temps-du-corona

    J'avais trouvé intéressante la réflexion d'une femme qui trouvait des plans culs (gratuits) sur des sites de rencontre mais un jour où elle était tombé sur un type particulièrement ingrat, elle avait décidé de monnayer ses prestations... se retrouvant dans un univers beaucoup plus luxueux que précédemment, elle ne l'avait pas regretté.

    Je n'ai jamais fréquenté de prostituées mais je ne pense pas avoir été ingrat avec mes conquêtes.

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