lundi 20 novembre 2017

Magazine - Secondhand Daylight (1979)






Quand j’étais petit, Howard Devoto chantait dans un groupe nommé les Couilles Vrombissantes (Buzzcocks). 
Ca me faisait sourire, mais en même temps je voyais très bien ce qu’il voulait dire, à l’âge où les filles sont si belles qu’elles affolent quiconque est doté d’un système nerveux, comme la miséricordieusement voilée Joelle van Dyne dans l’Infinie comédie de David Foster Wallace :


« ceux qui m’ont vue une fois ne peuvent plus penser à autre chose, ne veulent plus regarder autre chose, oublient leurs responsabilités quotidiennes et s’imaginent que, s’ils peuvent m’avoir à leurs côtés éternellement, tout ira bien. Tout. Comme si j’étais la solution à leur profond désir aliénant d’être joue contre joue avec la perfection. »

La méditation attentive et sincère de ce paragraphe aux implications nettement dévrombissantes m'aurait peut-être évité bien des tourments futurs, mais nous sommes alors en 1976, et Wallace étant né la même année que moi, il n'est guère en état de la rédiger, peut-être occupé à la vivre d'une façon moins misérable que la mienne.

Il était malaisé pour moi d’écouter la musique des Couilles Vrombissantes, qui ne passaient pas à la télé, ni à la radio, et encore moins chez le disquaire de Lannion. Avec un nom pareil, ça devait être assez hargneux, mais à l'époque la hargne était la figure obligée du punk dans la catégorie politesse du désespoir.

Plus tard, dès que le punk a été « post », Howard Devoto a fondé Magazine*. Rock & Folk disait grand bien de leur premier album, et à l'époque Rock & Folk c'était parole d'évangile, comme Télérama maintenant, sauf quand Philippe Manoeuvre y disait du mal de King Crimson.(plus tard, Philou se couvrira de ridicule en passant à la télé en présentant les Enfants du Rock, avant de devenir scénariste de bandes dessinées aussi outrancières que ses chroniques rock de jadis sous le malicieux pseudonyme de Warren Ellis)

Et donc, Devoto, avec son nom de manga japonais à deux balles, Devoto avec sa tête de veau mi-Brian Eno de dos par temps de brouillard, mi-Adrian Belew qui aurait pris feu quand il était petit et qu'on aurait sans précautions éteint à coups de pelle, Devoto et sa voix de Johnny Rotten scorbuté. 
Devoto et son étrange orchestre à la Bertold Brecht, qui annonce sans le savoir les juifs ashkénazes de Minimal Compact et leur cold wave existentialiste, Devoto comme un étrange écho perçu avant le son d'origine de Tuxedomoon, autres grands expérimentateurs San Franciscains, Devoto dont le premier album "Real Life" me transporte alors dans un au-delà chatoyant, lyrique et acidulé par rapport à toutes les merdes hargneuses des sous-doués du punk que je me tapais surtout pour faire chier mes parents, dans la nuit j'écris ton nom Devoto.

En 1979, comme Rock & Folk massacre le deuxième album de Magazine en disant que c'est une resucée du premier en moins bien, je passe mon chemin, mon pouvoir d'achat est moins grand que ma curiosité mais mon désir de consommer et d'investir sur des valeurs sûres se recentre sur d'autres galettes, à l'époque c'est pas les nouvelles vagues musicales qui manquent, c'est marée haute tous les jours dans la baie de Perros-Guirec. 
Et j'attends une bonne trentaine d'années pour braver l'anathème jeté sur Devoto et les siens. Quel dommage : sans atteindre les cimes du premier ralboum, elle est très audible, cette "Lumière du jour D'occasion". Y'a quelques morceaux vraiment spectaculaires. Les claviers rutilants de Dave Formula, la basse fretless de Barry Adamson et les guitares frippiennes de John McGeoch assurent une belle tenue aux compositions du groupe.
Je ne capte pas tout aux paroles, mais tiens, "Permafrost" par exemple :
"As the day stops dead
At the place where we're lost
I will drug you and fuck you
On the permafrost"
Aujourd'hui on ne pourrait plus écrire de chansons comme ça, la brigade anti-Weinstein nous sauterait dessus comme la vérole sur le bas-clergé breton, et Philippe Sollers aurait beau s'indigner sur France-Inter en bon crypto-gauchiste libidineux, on l'aurait dans le baba pour passer dans la Nouvelle Star, même présentée par Philippe "orchestral" Manœuvre in ze dark.



Hymne hargneux et distordu à la désorientation post-pubertaire et à la violence auto-sacrificielle qui en est l'insatisfaisante issue, Permafrost laisse un goût métallique dans la bouche, et sonne tel le mélodieux glas la fin d'un astre agonisant qui nous éclaire encore faiblement de sa lumière d'occasion pour me rappeler insidieusement que je viens d'oublier que c'était hier l'anniversaire de la mort de ma mère.
Reviens, maman, je ne te violerai pas sous le permafrost, c'était pour rire.

Bon, je voulais parler de mes couilles dans l'article, mais y'a plus la place.
Peut-être plus tard, sur mon blog secret, j'irai voir si elles sont vrombissantes, à moins que ce soit mes acouphènes qui récidivent, mais pas ici, pas à l'heure où les enfants regardent, Dieu me tripote.



"Effectively straddling the line between post-punk and new wave, Secondhand Daylight's synth-saturated, downcast but upbeat sound is, at times, reminiscent of a punk-er take on Low-era Bowie. And that should be all you need to know."

http://opiumhum.blogspot.fr/2014/05/magazine-secondhand-daylight-1979.html

* Devoto quit the Buzzcocks before their Spiral Scratch EP came out but was still writing with Shelley and "managing" the band. The split had been amicable and basically "Howard was at college," Shelley said later, "and he'd been told that if he didn't complete the work he'd be throwing the last three years away".

samedi 11 novembre 2017

King Crimsomne, Soldes d'automne (1969 - 2017)

Bonjour à touffes et à troutes.
Mon nom ne vous dirait rien, et pourtant je m’appelle Robert Fripp.
Je suis le seul membre permanent de King Crimson depuis 1969.
C'est comme ça et pas autrement.
Je suis le seul vrai binoclard à lunettes de l’histoire du rock. Elvis Costello n’est qu’un fake.
Mes collaborateurs me décrivent comme un mélange de Gandhi, de Staline et du Marquis* de Sade.
J'ai toujours eu cet air coincé, constipé, limite sadique-anal, mais mon jeu de guitare décalé, dissonant, distordu, m’a rendu célèbre parmi les pénibles.
Tous les 5 ou 6 ans, je fais comme Warsen avec son blog : je dissous King Crimson, puis je le refonde avec de nouveaux membres.
Et puis Warsen, il n'a qu'un membre, alors c'est vite fait de se reformer, alors que les contrats aidés se bousculent devant ma porte, faut les trier, et pis après faut les former,  à chaque fois ça prend des lustres.
La dernière fois, ma femme m’a dit « tu as l’air heureux pour la première fois de ta vie, ça cache quelque chose, fous-moi le camp faut que je fasse la poussière » et je suis reparti en tournée avec une bande de zicosses qui avaient rêvé de jouer dans mon groupe quand ils étaient petits.
Cette fois-ci, j'ai réussi mon coup : j'ai enfin réuni la formation idéale pour ré-interpréter les grands succès disco de King Crimson (1973/77). De vous à moi, mon projet est sans ambiguïté : retourner en 1973, y établir un campement provisoire, puis une colonie pénitentiaire de peuplement.
Mais qui ça intéresse d'écouter une 315ème version live de Lark's Tongues in Aspic ?
Qui ça intéresse d'être de retour en 1973, pour toujours et à jamais, à part Warsen ?
Même lui commence à se lasser, et pourtant c'est un inconditionnel de mes revirements les plus incongrus et de mes arpèges les moins mélodieux.

Est-ce que j'incarne vraiment l'esprit de Crimson ?
Et pourquoi John Wetton, bassiste et chanteur incandescent du groupe entre 1973 et 1975, ne l'incarnerait pas plus que moi ?
3 réponses possibles :
1) Parce qu'il est mort
2) Parce qu'il n'a jamais retrouvé une puissance de feu et une ardeur créative aussi telluriques après son départ du groupe
3) Parce qu'il est mort
Et pourquoi pas Jamie Muir, percussionniste de génie qui quitte KC en 74 pour se faire moine ?
Et est-ce que Andy Summers, qui a enregistré deux disques remarquables avec moi au début des années 80, éprouve le besoin compulsif de rejouer à l'infini les morceaux de cette période ?
Pas du tout, il sucre les fraises dans un au-delà musical aussi peu mélodieux que besogneux.
Je suis un gros bosseur. Toute ma vie, j'ai enfilé des gammes improbables (j'ai été contraint de les créer moi-même) sur mon manche jusqu'à' ce qu'il fume.
Et alors ?
C'est quand même pas Adrian Belew, que j'ai viré du groupe comme un malpropre, qui va incarner l'esprit de Crimson. Et pourtant il est encore plus laid que moi et Bill Bruford réunis.

Allez, ferme ta gueule, papy, c'est bon, on a compris, passe les disques.



Frippounet : "je n'ai jamais fait ma risette, 
c'est pas aujourd'hui que je vais m'y mettre."


King Crimson – The Elements: 2017 Tour Box (2017)

notre avis : 
bien joué : impossible de reconnaitre spontanément à l'oreille nue si tel morceau est enregistré en 74 ou en 2015. Réservé aux aficionados accompagnés de leurs grands-parents.


King Crimson - Heroes (Live in Europe 2016) - EP (2017) http://www92.zippyshare.com/v/lYGwCP9e/file.html 

notre avis : 
bien joué : une reprise de Bowie qui sonne comme une reprise de Bowie.

John Wetton : Raised in Captivity (2011)

notre avis : 
bien joué : en 2011, John Wetton s'égare dans du rock FM gras et lourd, prouvant qu'il n'était pas très doué pour incarner l'esprit de KC, malgré son extraordinaire contribution aux grands succès disco de King Crimson (1973/77)


Adrian Belew : Flux (2015)

notre avis : 
bien joué : putain, il est où, le lien pour télécharger l'album ?

David Cross and Robert Fripp : Starless Starlight (2015)
https://davidcross.bandcamp.com/track/starless-starlight-loops-radio-edit

notre avis :
bien joué : le mythique violoniste de KC canal historique croise l'archet avec l'indéboulonnable Obersturmführer du 7ème Reich pour une passe d'armes au cours de laquelle 8 versions de Starless sont froidement exécutées d'un comprimé de Xanax dans la nuxque.
Idéal pour signaler l'heure du coucher en maison de retraite.

King Crimson – Rehearsals & Blows : May-November 1983 (2016)
http://exystence.net/blog/2016/04/16/king-crimson-rehearsals-blows-may-november-1983-2016/

notre avis : 
bien joué : des brouillons instrumentaux inédits du troisième album de la 8ème période (Three of a perfect pair), qui auraient gagné à le rester. 
Sources :




*Bicarbonoute

vendredi 10 novembre 2017

Kronos Quartet - Folk Songs (2016)

Quand j'étais petit, on n'avait que les livres pour geeker.
C'était avant l'invention du VHS.
Et d'Internet.
Alors, je lisais.
Comme une brute.
Plus tard, ça m'a passé.
Avec l'invention du VHS.
Et d'Internet.
Suite à mon arrêt brutal d’internénette, ça m’a libéré du temps de cerveau disponible, et je me suis rué avec enthousiasme vers une overdose raisonnée de séries, à raison d'un ou deux épisodes par soir.
J’en télécharge toujours plus que je n’en regarde, je pourrais sans doute écrire un petit précis de psychopathologie du téléchargement illégal, mais ça ressemble à pas mal d'autres addictions, et puis j’ai tout aussi brutalement arrêté d’écrire.
Et pourquoi je me fais suer le burnous à engranger et mater des films et des séries en bravant la loi, au  mépris du droit du travail et des cotisations retraite des artistes, au lieu de me payer un abonnement Netflix à 9,99 € ?
Ben déjà je suis à la campagne, j'ai pas assez de mégas pour recevoir la télé par la box.
Et je crois que si l'abondance rassasie, la surabondance de Netflix m'écoeurerait.
En plus j'aurais l'impression de regarder la télé.
Et puis, ce qui me scotche c'est que tout ça soit passé par mon fil de téléphone, au nez et à la barbe des douaniers Rousseau. Sans que les postières me regardent par le trou de l'écouteur, comme dans cette vieille rengaine de Thiéfaine.
Après les trois saisons de Fargo, après la saison 3 de Twin Peaks (assez inconfortable, il faut bien le dire), je viens de regarder à nouveau la saison 1 de Légion.
6 mois après ma première vision, je n'avais conservé aucun souvenir du fond de l'affaire, tellement j'avais été subjugué par l'esthétique.
C'est vrai que depuis ma lobotomie préfrontale, ma mémoire n'est plus ce qu'elle était, mais le récit de Noah Hawley est aussi expressément confus.
C'est pour mieux nous embobiner, et puis nous rembobiner après.
En tout cas, c'est vrai que Légion, je ne m'en lasse pas.
Je me demande si après la saison 1 de Légion, je ne vais pas regarder la saison 1 de Légion.
Regarder Légion, c’est comme tirer le Yi King.
Tout y reste ouvert à toutes les interprétations.
Après ça, je reverrai avec plaisir la saison 1 de Légion American Gods, tout aussi pyrotechnique mais un peu plus légère dans ses implications, plus fictionnelles que métaphoriques.
Mais ça se bouscule un peu au portillon.
J'ai regardé la saison 1 de Handmaid's Tale (je me rends compte que je regarderais n'importe quoi avec Elisabeth Moss) puis, mal conseillé par le Monde des Séries, la saison 1 de Tin Star (Tim Roth est bien, les paysages de l'Alberta sont très beaux, mais le scénario est un peu débile), j'ai attaqué la saison 3 de Rick et Morty, mais la dérision me fatigue. Bien qu'à partir de l'épisode 6, ça redevient drôle.
J'ai fait une pause en regardant quelques films classiques non vus, Les enfants du paradis, Les chiens de paille, des films qui manquaient à ma culture, des fois ça fait du bien de ne pas s'embarquer dans 10 fois 52 minutes avant de savoir si c'est bien.
Est-ce que ça m'a rendu moins con ? oui et non.
J'ai eu de bonnes expansions de conscience en regardant Black Mirror, Deadwood, Shameless, Bron, The Killing, The State, The Booth At The End, Name Dropping (cette série n'existe pas, c'est juste un commentaire).
Piquerai-je du nez devant The Deuce, Le bureau des légendes, Real Humans, Philip K Dick’s Electric Dreams ?
455 séries ont été diffusées aux Etats-Unis en 2016.
Si c'est un pic de production, il est impossible à éponger de mon côté du pipeline.
C'est moins intense que la méditation, lire des livres, ou une bonne conversation entre amis qui tourne à la rixe à fleurets plus ou moins mouchetés, mais on passe parfois de bons moments. 
Comme j'en avais marre de mater tout seul, j'ai récemment réussi à embarquer ma femme dans la S01 de Top of the Lake, mais je sens que je vais le regretter tellement elle va trouver ça grave (en fait je voulais voir la saison 2, et la 1 date de 5 ans, donc fallait rafraichir cette foutue mémoire) et j'attaquerais bien Electric Dreams, si entretemps je ne me lance pas dans Mindhunter, la série produite par David Fincher sur les serial killers des années 60, qui ne vont sans doute pas changer grand chose à ma vie.
Surtout que y a la saison 3 de Mr Robot qui vient de démarrer. La 1 était insoumise et la 2 hallucinatoire.
Et on trouve déjà les volumes 3 et 4 de sa musique profondément névrotique au bas de cet article.
C'est à peine croyable.
Du coup, y'a des soirs où je fais relâche, et où je reprends Jérusalem, le roman d'Alan Moore.
C’est vraiment du costaud.
A partir de la page 400, les chapitres décrivent les actions d’un seul personnage en continu, c’est déstabilisant, on n’était pas habitué. On recule pour vérifier que c’est bien la suite du chapitre précédent, mais oui. Et ça devient assez jubilatoire, alors qu’avant c’était un peu compliqué de jubiler.
Le problème c’est que pour atteindre la page 400, c’est comme pour obtenir des résultats de la méditation de pleine concierge, faut mouliner.
Et pendant que je me détoxais d'Internet, j'apprends que 80% des insectes ont disparu et que Macron a supprimé l'ISF.
Ah ben bravo les mecs.

American Gods Original Soundtrack (2017)
http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/american-gods-soundtrack-by-brian-reitzell/

Mr Robot Original Soundtrack (2017)
volumes 3 et 4
https://www.mediafire.com/file/8ah2noc0bl7xt67/Mr.%20R.OST%20Vol.%203%20MQ.zip

https://www.extreme-down.pro/musique/soundtrack/47929-mac-quayle-mr-robot-vol-4-original-television-series-soundtrack.html

Après ça, je peux bien me couvrir la tête d'un seau de cendres en écoutant le Kronos Quartet quand ils font un album à moitié folk et à moitié musique médiévale, c'est bien tard. 
Le mal est fait.



Allez, cyber-kenavo. 
Bon, au départ je voulais dire du mal de Robert Fripp.
Ca sera pour la prochaine fois.
A moins que d'ici là, je reprenne internénette.

jeudi 9 novembre 2017

Alan Moore et l'éternalisme

A part ça, je suis en train de lire le Jérusalem d’Alan Moore.
J'en vois pas le bout, mais j’ai trouvé un extrait sympa :
c’est un démon qui explique la vie à un jeune bambin récemment décédé, vers la page 450.
« Seule la vie existe, en fait. La mort est une illusion de perspective qui afflige la troisième dimension. Ce n’est que dans le monde mortel à trois côtés qu’on considère le temps comme quelque chose qui passe et disparaît derrière toi dans le néant. Tu penses au temps comme à quelque chose qui sera un jour dépassé, fini. Mais vu depuis un plan supérieur, le temps n’est rien de plus qu’une autre distance, de même que la hauteur, la largeur ou la profondeur. Tout dans l’univers de l’espace et du temps se produit en même temps, tout arrive en un glorieux super-instant avec l’aube des temps d’un côté et la fin des temps de l’autre. Toutes les minutes dans l’intervalle, y compris celles qui marquent les décennies de ta durée de vie, sont suspendues dans la grande bulle immuable de l’existence pour l’éternité.
«  Imagine ta vie comme un livre, une chose solide dont la dernière ligne est déjà écrite depuis que tu l’as ouvert à la première page. Ta conscience progresse tout au long du récit depuis le début jusqu’à la fin, et tu es de plus en plus absorbé dans l’illusion des événements qui se déroulent et du temps qui passe à mesure que ces choses sont vécues par les personnages du drame. En réalité, toutefois, tous les mots qui composent le texte sont fixés sur la page, et les pages reliées dans leur ordre immuable. Rien dans le livre ne change ni ne se développe. Rien dans le livre ne bouge à part l’esprit du lecteur qui se déplace de chapitre en chapitre. Quand l’histoire est finie et que le livre est refermé, il ne prend pas feu aussitôt. Les personnages de l’histoire et leurs revers de fortune ne disparaissent pas sans laisser de trace comme s’ils n’avaient pas été écrits. Toutes les phrases qui les décrivent sont encore là dans le volume solide et inchangé, et tu as tout loisir de relire l’ouvrage aussi souvent que ça te plaît.
« Il en va de même pour la vie. Ma foi, chaque seconde de vie est un paragraphe que tu reliras un nombre incalculable de fois et dans lequel tu trouveras de nouvelles significations, même si la formulation reste la même. Chaque épisode demeure inchangé à sa place fixe dans le texte, et chaque moment dure donc éternellement. Des moments de béatitude extrême et des moments de profond désarroi, suspendus dans l’ambre infini du temps, tout le paradis ou l’enfer dont le premier prédicateur venu peut rêver. Chaque jour et chaque acte est éternel, petit. Vis-les de façon à pouvoir vivre avec eux éternellement. »

Moore, on s'en doute, est adepte de l’éternalisme.
" Depuis que j’ai eu 50 ans, je me suis beaucoup questionné sur ce que pourrait être la vie après la mort. Évidemment, s’il y a juste la mort, c’est la même chose pour tout le monde, et il n’y a pas grand-chose à en dire. Mais s’il y a une possibilité d’une vie après la mort… quel genre de vie cela pourrait-il être ? Comme tout ce qui ressemble à du marbre ou à de l’or me fait penser à une salle de bains des années 1980, j’ai d’emblée exclu toutes les notions traditionnelles de paradis. Quant à la possibilité de réincarnation avec un autre moi-même qui renaîtrait de l’autre côté du monde, sans avoir gardé mes souvenirs, qui ne me ressemblerait ni physiquement, ni intellectuellement, ni même émotionnellement… cela ne m’intéresse pas davantage.
J’ai donc commencé à imaginer une solution qui pourrait me satisfaire. J’ai décidé que ce que j’aimerais vraiment serait tout simplement de retrouver ma belle petite maison, ma femme, mes amis, mes enfants, mes petits-enfants… fondamentalement, ma vie, avec tous mes livres, toutes les expériences, bonnes et mauvaises, que j’ai traversées. J’ai ensuite étudié la nature du temps telle que la définissent Einstein ou Stephen Hawking. Ils l’envisagent tous les deux comme une sorte de solide, ce que l’on appelle un univers-bloc. Or, si nous vivons dans un bloc solide, éternel, inamovible, au moment de notre disparition physique, notre conscience ne peut sans doute aller nulle part ailleurs, sauf à retourner à son commencement pour tout recommencer.
- Vous voulez dire que tout ce qui existe, existera toujours ?
- Exactement. Et je ne suis même pas sûr que les notions du passé et du futur aient le moindre sens. Nous sommes dans un continuum où tout est simultané, et chaque fois que l’expérience de nos vies se répétera, il se produira exactement la même chose. Pourtant, nous avons toujours la sensation que c’est la première fois.
Cette théorie n’est-elle pas une manière de vous réconforter, de ménager votre pression artérielle ou quelque chose de ce genre ?
- Peut-être. Mais je voulais surtout proposer un autre choix que le néant, un autre scénario que ceux proposés par les courants religieux. L’éternalisme me semble être un très bon système de croyance parce qu’il ne se concentre pas sur un au-delà probablement imaginaire, mais sur la vie que l’on mène, le « ici et maintenant ». Penser que la vie que tu vas mener sera la même pour toujours t’oblige à la rendre la plus heureuse et la plus accomplie possible. Cela évite les pièges dans lesquels sont tombées les générations précédentes. Je pense à ma grand-mère qui a toléré une pauvreté insupportable toute sa vie parce qu’elle croyait qu’après sa mort, elle irait au paradis. Je comprends que ça ait pu la réconforter, et je crois que c’est pour cela que beaucoup de pauvres ont cru en la pensée chrétienne. C’était une sorte de palliatif qui rendait leur existence plus supportable. Mais cela les a aussi empêchés de faire quoi que ce soit pour changer leur situation.
Si ces religions ont des aspects libérateurs, elles sont aussi « des menottes forgées par l’esprit », comme le disait William Blake. Je voulais créer une autre alternative, plus rationnelle. Cette théorie est effectivement assez proche de ce qu’Einstein a fini par croire, et qui résultait de ses recherches. Le Troisième Livre de Jérusalem s’ouvre sur une citation de lui qui dit que la mort n’est qu’une « illusion persistante de l’éphémère ». Trois mots qui résument parfaitement ce que j’essaie de dire. Si l’on n’a qu’une seule vie, la passer à avoir peur de la fin serait juste un énorme gâchis. Alors que la version que je propose, qui n’exige pas un Dieu, mais n’empêche pas un Dieu non plus, me semble être l’idée la plus saine que j’ai entendue. Nietzsche avait d’ailleurs proposé une idée tout à fait similaire…
Est-ce vrai ou non ? Cela n’a aucune importance. Mais si vous vivez en croyant que c’est vrai, vous aurez sans doute une vie meilleure."

http://www.ladn.eu/tech-a-suivre/homme-augmente/alan-moore-publie-son-roman-jerusalem-interview/

Sur le plan psychologique, c’est une bonne affaire.
Sur le plan financier, son Jérusalem est à 28,80 €.
Un million de mots (j’ai compté).
C’est donné.

mercredi 8 novembre 2017

Godspeed You! Black Emperor - Asunder, Sweet and Other Distress (2015)

L'autre jour à la station de télévision régionale où je refais des vacations dans l'espoir toujours déçu de finir ma carrière dans le service public, tel un Pessoa du XXIème siècle, y'avait une scripte gentille comme tout qui se dépêchait de partir à Rennes pour aller voir un concert.
- Et tu vas voir qui, de ce pas si pressé ?m'enquis-je d'un air ingénu.
- Godspeed You! Black Emperor
- !!!
J'aurais pas cru ça d'elle. Qu'une musique aussi sombre et chargée ait l'heur de lui plaire. C'est important, de créer du lien social au sein de l'entreprise : c'est comme ça que j'ai appris qu'ils avaient déjà sortis deux albums depuis la dernière fois que je les avais vus.
J'en ai encore la chair de poule.

https://godspeedyoublackemperor.bandcamp.com/album/asunder-sweet-and-other-distress

mardi 7 novembre 2017

Phantom Of The Paradise Soundtrack (1974)

J'avais oublié à quel point ce film et sa B.O. hantaient ma non-oeuvre.
En plus mon CD mp3 était rayé, il a fallu que je repasse au Shopi.

" Roll on thunder shine on lightnin' 
the days are long and the nights are frightnin'
Nothing matters anyway and that's the hell of it
Winter comes and the winds blow colder 
well some grew wiser you just grew older
And you never listened anyway and that's the hell of it
Love yourself as you love no other 
be no man's fool be no man's brother
We're all born to die alone 
y'know that's the hell of it"

Rhâââ lovely !

http://download-soundtracks.com/movie_soundtracks/phantom-of-the-paradise-soundtrack-by-paul-williams-va/





 The Hell Of it - Paul Williams -

Roll on thunder, shine on lightning
The days are long and the nights are frightenin'
Nothing matters anyway,
And that's the hell of it
Winter comes and the winds blew colder
While some grew wiser, you just grew older
And you never listened anyway,
And that's the hell of it
Good for nothing, bad in bed
Nobody likes you and you're better off dead
Goodbye, we've all come to say goodbye (goodbye)
Goodbye (goodbye)
Born defeated, died in vain
Super-destructive, you were hooked on pain
Though your music lingers on
All of us are glad you're gone
If I could live my life half as worthlessly as you
I'm convinced that I'd wind up burning too
Love yourself as you loved no other
Be no man's fool and be no man's brother
We're all born to die alone, you know, that's the hell of it
Life's a game where they're bound to beat you
And time's a trick it can turn to cheat you
And we only waste it anyway,
And that's the hell of it
Good for nothing, bad in bed
Nobody liked you and you're better off dead
Goodbye, we've all come to say goodbye (goodbye)
Goodbye (goodbye)
Born defeated, died in vain
Super-destructive, you were hooked on pain
And though your music lingers on
All of us are glad you're gone

Fansub :

Roule le tonnerre, éclate la foudre
Les jours sont longs et les nuits sont flippantes
Plus rien ne compte désormais,
Et c'est le pied 
L'hiver arrive et les vents sont plus froids
Si certains ont gagné en sagesse en grandissant, toi t’es juste devenu vieux 
Et de toute façon, tu n'as jamais écouté 
Et c'est le pied 
Bon à rien, mauvais au lit
Personne ne t’apprécie et tu ferais mieux de mourir
Au revoir, nous sommes tous venus te dire au revoir (au revoir)
(Au revoir au revoir)
Né vaincu, mort en vain
Super-destroy, tu étais accro à la douleur
Bien que ta petite musique persiste en écho
Nous sommes tous heureux que tu sois parti
Si je pouvais vivre ma vie rien qu’à moitié aussi absurdement que toi
Je suis convaincu que moi aussi je finirais aussi par brûler
(sous-entendu « en enfer », NdT)
Tu t’aimais comme tu n'as aimé aucun autre
Tu n’as été dupe de personne ni le frêre de quiconque
Nous sommes tous nés pour mourir seuls, tu sais, c'est le pied 
La vie est un jeu où ils sont programmés pour te battre
Et le temps est un sale tour qui peut tourner pour te baiser
Et nous le gâchons de toute façon,
Et c'est le pied 

Bon à rien, mauvais au lit
Personne ne t’apprécie et tu ferais mieux de mourir
Au revoir, nous sommes tous venus te dire au revoir (au revoir)
(Au revoir au revoir)
Né vaincu, mort en vain
Super-destroy, tu étais accro à la douleur
Bien que ta petite musique persiste en écho
Nous sommes tous heureux que tu sois parti


en résumé :
"dans ton Q la balayette, 
avec le manche et l'étiquette"


lundi 6 novembre 2017

Valérian et la Cité des mille planètes (2017)


Ca ne me dit trop rien de regarder le dernier Besson.
Le télécharger avant tout le monde, c'était fun, mais les quelques images que j'en ai vues semblent une triste caricature de la saison 3 de Rick et Morty (qui n'a commencé à m'amuser qu'à l'épisode 6, mais c'est une autre histoire).


Ceci dit, pour ceux qui sont arrivés ici pour ça,
le film est là :
https://rarbgmirror.xyz/torrent/29vksn4

et les sous-titres en français ici :
https://www.opensubtitles.org/fr/subtitles/7148750/valerian-and-the-city-of-a-thousand-planets-fr

dimanche 5 novembre 2017

Spiritualized - Fucked Up Inside (1993)


Fucked Up Inside is a 1993 live album by the British space rock band Spiritualized. It was originally available only via mail order, and the name comes from the song "Medication".
Recorded on the first Spiritualized US tour at the Crest Theatre in San Diego and the Hollywood Palladium, Los Angeles, CA 21 November 1992.

https://www.mediafire.com/file/581rvibn1p21afx/SD_FUI.zip


samedi 4 novembre 2017

Spiritualized - Lazer Guided Melodies (1992)

Lazer Guided Melodies est le premier album de Spiritualized, sorti en 1992.
Il est produit après la brouille et la séparation entre Jason Pierce et Sonic Boom de Spacemen 3.
Il fait partie des 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie. (wikipedia)
1001 ?

hé ben, on n'est pas rendus.

https://www.mediafire.com/file/sjyr3yt3v6dhbnj/SD_LGM.zip

mardi 3 octobre 2017

Ane Brun - How To Disappear Completely (2017)



C'est une reprise cachée du "How not to be seen" des Monty Python.



Je vais la chanter par lettre recommandée à la madame d'ErDF qui veut remplacer mon compteur par un compteur intelligent Linky.


jeudi 14 septembre 2017

Carina Round - Do You ? (2009)

Depuis que j'ai fini par refuser la dictature de la nouveauté et ses appâts débilitants, j'ai fait l'inventaire de ce que j'emporte dans ma tombe : le premier album des Damned, le premier Nina Hagen, le "Remain in light" des Talking Heads, le live "USA" de King Crimson de 1976, le "Real life" de Magazine, la face B du "Meddle" de Pink Floyd (ça va pas être facile à découper à même le vinyle), n'importe quel disque de Patrick Watson...
N'importe lequel ? oui, car sa voix incarne une douceur et une humanité rares, qui voyage de disque en disque.
D'ailleurs l'autre jour j'ai regardé "La 9eme vie de Louis Drax", un film d'Alexandre Aja dont il avait signé la musique, j'ai cru tomber sur un album secret de l'artiste.
Mais à part des instrumentaux pleins de flonflons et de violons, la seule chanson qu'on entend dans la B.O. du film est une resucée orchestrale de Man Under The Sea, déjà présente sur Close to paradise. 
De toute façon, rechercher des nouvelles musiques, ou écrire de nouveaux articles, ça fait désormais partie de mes comportements limite, comme on dit en DASA.
Par contre, hier j'avais une ritournelle en tête, mais ni le titre ni l'autrice, et va retrouver un titre mp3 dans ta musicothèque iTunes qui fait 89 Gigas.
Bon courage, et n'oublie pas d'envoyer des cartes postales.
Quand j'aurai fait un peu de ménage là-dedans et qu'il n'en restera en gros que l'intégrale de Steve Roach et le best of d'Henri Salvador, j'y verrai plus clair. 
Finalement je l'ai retrouvée au bureau, où ma musicothèque est plus light, et je savais l'avoir entendue après la B.O. de "The Handmaid's Tale" un jour où j'avais fait un classement par album.
Et j'ai bien peur de l'avoir repérée dans la B.O. d'American Horror Story, saison 1.

Chansons pas connues qui mériteraient de l'être #8



[Edit]

Ha ha ! Il suffit que j'invoque Alexandre Aja pour qu'il se manifeste sur la page d'accueil de Qwant, le moteur de recherche qui respecte votre vie privée.
L'inconvénient, c'est qu'il est beaucoup moins performant que Google.
Qwant, pas Alexandre Aja.
Alexandre Aja, il est moins performant qu'Hitchcock et De Palma, qui sont ses maîtres déclarés; quelqu'un qui s'obstine à surligner la blancheur des vêtements par un halo "Super croix 76" que plus personne n'emploie plus depuis Carrie au Bal du Diable, et qui s'en tient aux canevas psychologiques des films de l'époque, ne fait pas vraiment oeuvre d'auteur.
Et maintenant, je vais voir si Carina Round se manifeste, ordinateur éteint.



mercredi 30 août 2017

Le pavé de la rentrée

Ma parole se fait rare, mais celle d'Alan Moore l'est encore plus.
Aujourd'hui parait son énorme roman "Jérusalem", traduit par l'ineffable Claro.
A cette occasion, Arte a produit une série d'interviews.

lundi 31 juillet 2017

The Damned : Don’t You Wish That We Were Dead (2015)


Je sors de ma tombe juste le temps de vous signaler qu'il ne vous reste que 20 jours pour visionner l'édifiant documentaire que Wes Orshoski a consacré aux Damned, dont le premier album, en 1977, a changé ma vie mort.
Génie précoce, blasphème, ratage absolu du second album, mésententes, trahisons, alcool, grotesque, impostures, commerce de la plus abjecte nostalgie, tout y est.

http://www.arte.tv/fr/videos/075965-000-A/the-damned-don-t-you-wish-that-we-were-dead


 [Edit]
Ce qu'il y a de bien dans la Damned Damned Damned - 30th Anniversary Expanded Edition, c'est le Disc 2 - Bonus Tracks : toutes ces B-sides et maquettes de 76/77, qui restituent la créativité et l'énergie du groupe dans sa première incarnation.
Quarante ans plus tard, j'ai l'impression d'avoir à nouveau 54 ans.

https://www.mediafire.com/?67j3r9ie4llpf9l

mercredi 21 juin 2017

Je t'en foutrai, moi, de la science-fiction


Avec ce titre à l'emporte-pièce, comme un lointain écho à ma Chronomachine lente, qu'elle est même pas à moi d'ailleurs c'est une mobylette quantique que j'ai chouravée à un auteur de SF, cette semaine, je n'ai pas vraiment pas le goût à partager mes choix musicaux.
Ni même à en faire.
Je crois arriver à la fin d'un cycle.
Je n'éprouve plus aucun plaisir à ce petit jeu du "show and tell" qui m'a mené aux confins du chauve en taule.
Enfin, ma prison elle n'a qu'un seul barreau, hein, je peux cesser de tourner autour en le lâchant. 

On connait la chanson. 
J'en ai un peu marre de me goinfrer le disque dur sans que ça améliore ma qualité de vie intérieure.
Je prends beaucoup plus de plaisir aujourd'hui à traduire ou resynchroniser des sous-titres de films ou de séries avec des amis imaginaires évitants sociaux.
C'est le problème des compulsions : l'abondance rassasie, mais la surabondance écoeure.
Je cesse donc de chercher des disques mémorables, de toute façon les acouphènes ont insidieusement émoussé la qualité de mon écoute musicale, et je me recentre IRL pour m'y fabriquer des souvenirs mémorables. Haha.
Ce faisant, j'écoute moins de musique, ça me déconcentre. Si je veux être honnête, quand j'écoute de la musique je n'arrive à faire rien d'autre en même temps.
Je viens de finir de lire "La Horde du Contrevent" d'Alain Damasio, grand livre qui tient autant de la SF que de la la mystique pure. Et le pire, c'est que ça reste compréhensible et aimable.
Bon, d'accord, c'est plutôt de la fantasy, en fait. En temps normal, je pisse contre, mais là j'ai dû traverser par erreur une phase open-minded, ou manger un truc pas frais, je sais pas.
En tout cas, du temps où Le Cafard Cosmique était un site de SF régulièrement actualisé, ils y avaient vu en 2007 « un des meilleurs romans français dans le genre depuis 20 ans », et en avaient apprécié l'« ambition assumée » et la « flagrante originalité ».
C’est pas faux.
J'y pioche une phrase, vers la fin :
« Je m’en sortis parce que je compris, du cœur de mon effondrement, que toute la Horde n’était encore debout sur la lande que par ma faculté active à la faire vivre. La solitude n’existe pas. Nul n’a jamais été seul pour naître. La solitude est cette ombre que projette la fatigue du lien chez qui ne parvient plus à avancer peuplé de ceux qu’il a aimés, qu’importe ce qui lui a été rendu.  »
Ca pisse quand même plus loin que cette répartie pourtant cocasse du prince des ténèbres à Ewan McGregor dans Fargo Saison 3 épisode 9 : « The problem is not that there is evil in the world, the problem is that there is good. Because otherwise, who would care ? »
Ca me rappelle une discussion sur le blog de Li-An où il évoquait Moebius, qui différenciait les artistes qui portaient la mort dans leur travail et ceux tournés vers la vie. 
Damasio est clairement tourné vers la vie.
Et maintenant que je l'ai finie, la Horde, où me ravitailler en bonnes lectures pour l'été depuis le tragique gel du site du Cafard ?
Où trouver l'équivalent pour se faire des stocks en SF vivante maintenant qu'elle est morte ?
Bon, c'est vrai, il y a la sélection SF des Inrocks :
- Les cinq romans de SF indispensables du printemps
- Les 6 romans de SF du moment à ne pas manquer
- Les 8 livres de SF indispensables de ce début d’année
- Les meilleurs livres de SF de cette fin d’année...
Mais c'est les Inrocks, donc attention à la hype.
Enfin, j'ai lu leur spécial Pink Floyd, il était honnête. Faut pas généraliser non plus.
Des fois, y'a des chroniques SF dans le Monde, mais c'est très irrégulier.
Il y a aussi les blogs des anciens du Cafard :
et tous ceux qu'on trouve en lien sur leurs blogs.
Des gens qui ne font que lire, et recracher des articles, bien que je les soupçonne d'aller faire pipi de temps à autre.
Y se lassent pas, eux.
Y z'ont bien de la chance.
Il est vrai qu'en démarrant ce blog en 2009, je disais :
"Sur ce blog, je mettrai en ligne des disques et des BD généralement introuvables voire incunables, afin de ne pas nuire au petit commerce.
Musique pour évaluation : si ça vous plait, soyez gentils d'acheter le disque, qu'on trouve en général si on se donne la peine de chercher."
J'ai un peu dérivé.
Début 2010, j'avais plié boutique pendant 2 ans, remarquant que j'avais fait le tour du compteur et un sacré trou dans la couche de vynile, sans parler de la pile de comics.
7 ans plus tard, je peux dire que j'ai enrichi mes connaissances musicales et affiné mes goûts.
Mais je ne suis plus trop motivé.
Ce coup-ci, c'est pas que ça soit trop chronophage, j'ai réglé ce problème.
C'est plutôt que ma soif d'incunables a été étanchée, et que ça va bien comme ça pour l'instant.
J'ai envie de recommencer à acheter des disques, et à prendre le temps de m'y attacher, plutôt qu'être tout le temps dans le flux.
Dans cette attente, allez en paix.
Et puis c'est aujourd'hui la fête de la musique, évènement qui a fait à la musique ce que Hitler a fait à la Pologne, mais qu'importe, il y a sûrement un groupe de jeunes dans le quartier qui massacre gaiement des reprises de Nirvana, sortez un peu de chez vous, bordel !

vendredi 16 juin 2017

Kikagaku Moyo (幾何学模様) - House in the Tall Grass (2016)

Et voilà. Je n'ai plus besoin de courir sur le net comme un dératé pour trouver le must-have de la semaine. J'ai découvert Kikagaku Moyo, et j'en ai pour des lustres à éponger le carrelage de mon bureau. On dirait un peu un (très) vieux Pink Floyd, si Pink Floyd était resté très jeune, et nippon.
Ca me console de tous ces jeunes et moins jeunes croisés aujourd'hui dans le Nantes-Clisson qui allaient voir Blue Öyster Cult et Deep Purple au Hellfest. Blue Öyster Cult ?? y sont pas morts ??? apparemment non.
Kikagaku Moyo, c'est plein d'émotions, c'est frais, étonnant, c'est une bande de japonais qui campent au milieu du cadavre du psychédélisme soft sans être au courant que le psychédélisme est mort depuis belle lurette en tant que mouvement esthétique, et d'ailleurs s'ils le savaient ils s'en moqueraient comme de leur première console Atari, comme les soldats japs qu'on avait retrouvés sur une ile paumée du Pacifique et qui ignoraient que la guerre était finie, que l'empereur avait abdiqué, et qui allaient au bureau tous les matins balayer la tranchée dans l'espoir de voir passer Buck Danny.

https://geometricpatterns.bandcamp.com/album/house-in-the-tall-grass

samedi 10 juin 2017

Fargo Saison 2 (Music heard in the FX Original Series) (2015)

Dans la saison 2 de Fargo, en plus de la musique orchestrale vaguement pompière et obsédante de Jeff Russo, on entend Johannes Brahms, Yamasuki, Lavender Jane, The Dramatics, Black Sabbath, Count Basie & His Orchestra, Devo, Gustav Mahler, Dr Hook, Steve Miller Band, Junction, Cris Williamson… comme ça se passe en 79, Russo a joué le jeu de n'intégrer que des musiciens de l'époque (chacun sait que Brahms et Malher étaient les pseudos les plus fréquents de Brian Eno et David B. pendant la période)
Il n'est soudain plus question de jeunes cons et de vieux cons, je suis frappé par l'espérance et l'énergie qui surgissent de ces folk-songs endiablées, de ce hard-rock propret... Y'a guère que le "Too much paranoïas" de Devo qui appelle par sa stupeur et ses tremblements le chaos des années 80.

Merci Tunefind.
Merci Youbute.
Merci 4K Youbute to MP3.

Du coup, ça ne ressemble encore plus du tout à la B.O. d'un film des frères Coen.
J'aimerais qu'on m'explique.

https://www.mediafire.com/?ibcl1idpsd1aff4




mercredi 7 juin 2017

The Psychedelic Furs - The Psychedelic Furs (1980)

A la messe de dimanche dernier, célébrée tout seul en mon église déserte, j'ai menti.
Je connaissais déjà le shoegaze.
Et si la musique des jeunes cons d'aujourd'hui  ne me fait pas l'effet de ma musique de vieux cons, qui n'est en fait que la musique des jeunes cons d'hier, c'est que je n'ai plus guère le temps de me l'approprier en sécrétant par mes tentacules des bassines de glu émotionnelle autour, comme quand j'étais un  jeune con qui n'avait que ça à faire. Ca prend des centaines d'heures, pour un résultat finalement décevant et prédictible : l'attachement.
Bon ben si c'est comme ça, je n'ai plus qu'à continuer à écouter et mettre en ligne de la musique de vieux cons, qui me fait encore l'effet qu'elle me faisait hier, du fait de l'attachement, comme tous les vieux cons que je connais qui ont des blogs de vieux cons où il postent le même genre de disque de vieux cons, même si à l'époque c'était de la musique des jeunes cons.
Je ne vise personne en particulier, je ne voudrais pas froisser la sensibilité des vieux cons qui postent aussi des disques de jeunes cons pour faire diversion.
Un bon disque de vieux cons, c'est par exemple le premier album des Psychedelic Furs, dont un ardent thuriféraire sur Amazon déclara un jour :
The Psych Furs really shone on this album. When I first listened to this album (1980) I knew I loved it, then I discovered the velvet underground and finally understood it. This is music for music's sake; artistic and brutally honest.
For the uninitiated, the Psych Furs are a volatile mix of Magazine, Siouxsie and the Banshees and the Sex Pistols. And Richard Butler is a singer that anyone would love in their band. A raspy voiced Bowie who can mesmerize with a monotonic drone and drive home the point with an ironic snarl. And all the while the band pounds out a shimmering veil of pulsating sound.
"I'm in love with the BBC, I'm in love with your TV, and they are so in love with you and me"



https://www.mediafire.com/?5of1vt8i772bmod

La hargne, le nihilisme et la méchanceté incantatoires qu'on devine sans même avoir besoin de se référer aux lyrics de "We fall" fait-elle jeune con, vieux con, ou con intemporel ?




"We fall" :
la cover de Xavier Gorce
dans le Monde de ce matin.
Trop de bonheur.


mardi 6 juin 2017

La Brigade du Spoil : Twin Peaks Saison 3, épisodes 1-8

Honnêtement, la question que m’a posé le premier épisode de la saison 3 c’est « qu’est-ce que t’as fait pendant 25 ans ? » à laquelle les acteurs survivants de la série répondaient spontanément « pas grand-chose, mais beaucoup de temps a passé » sauf Kyle MacLachlan qui était au frigo dans la Red Room - ça conserve. Et cette manie d’étirer les scènes quand il ne s'y passe apparemment rien, et cette façon de les ressentir comme quand on va s’évanouir, que les phrases entendues perdent tout sens et se noient sous des tonnes de réverbération pendant que le champ visuel se remplit de losanges gris et noirs qui irradient comme le carrelage de la Red Room, est-ce que ça t’a vraiment manqué pendant un quart de siècle, ou est-ce que tu repiques au truc juste par hype et par paresse intellectuelle ?
Quand tu regardes du Lynch il te regarde aussi, et bien au fond.

Honnêtement, la question que m’a posé le second épisode de la saison 3 c’est « qu’est-ce que c’est que ces manières, David, de nous rebalancer tes vieilles obsessions - la durée, le visage miroir de l’âme, les entités maléfiques d’outre-espace, l’incompréhensible fatum, le bruit du temps dosé par l’intensité de la soufflerie, mixée différemment selon chaque plan sonore, les trucages cheap exprès, comme si tu sortais juste d’Eraserhead, le soap vénéneux  et débilitant jusqu’au coma, et pourquoi Inland Empire était-il si hermétique et pénible, et pourquoi toutes les scènes intéressantes de Fire Walk with me avaient-elles virées pour atterrir dans le 90 minutes des scènes coupées ? » 

Honnêtement, la question que m’a posé le troisième épisode de la saison 3 c’est « qu’est-ce que c’est bien d’avoir attendu l’épisode 3 pour faire du neuf avec du vieux, et nous montrer ton nouveau savoir. » Du coup, c’était pas une question, mais une réponse. 
Tout est pardonné.
C’est reparti comme en 14. 

[spoiler] 


[/spoiler]

 [Hideuse traque]

Episode 5 en approche !
Mister Jackpots est-il toujours not-knowing ?
Reverrons-nous la pulpeuse Nafessa Williams ??
Dans une interview secrète de son doppelgänger, David Lynch promet de révéler sur son lit de mort s'il s'est moqué du monde ou pas !
La personne qui a taggué ce post "kritik'd" alors que ce n'est qu'un billet d'humeur ira-t-elle chez l'oculiste ???
Si après l'épisode 5 vous vous sentez dans la merde, faut-il acheter la pelle du docteur Amp ??
Tous les détails dans notre édition du soir !!!

 [Hideuse traque 2]

 Honnêtement, la question que m’a posé le huitième épisode de la saison 3 c'est "va-t-il se foutre de notre gueule encore longtemps ?" comme rien n'est jamais acquis avec Lynch, il faudra attendre la fin de saison pour oser critiquer quoi que ce soit.


dimanche 4 juin 2017

Slowdive - Slomo "live" (2017)

And now for something completely vieux con.
Dans les années 70, c'était facile d'avoir l'impression de tout savoir de la pop, du rock et de la folk; il suffisait de lire attentivement Rock & Folk, de regarder Chorus sur Antenne 2, et d'écouter France Inter le soir, et on avait à peu près fait le tour. On écoutait, on comprenait les courants, on observait les mouvances, on achetait. Ce qu'on n'achetait pas, on l'entendait chez les copains, si ça nous plaisait on enregistrait une cassette sur un affreux combiné tourne-disque/k7. Ca ne méritait pas le nom de piratage, vu la piètre qualité de copie analogique, malgré l'apparition du dolby puis des cassettes au chrome. Ce qui était pirate, c'était les concerts enregistrés sous la pluie à travers un sac de couchage, fallait vraiment être fan pour acheter. 
Le disque était un objet concret et imposant, quand on l'achetait on nouait avec lui des rapports quasi-amoureux, on l'emmenait avec nous aux soirées, on notait et mémorisait les craquements et poussières qui apparaissaient au fur et à mesure de l'usure provoquée par les écoutes. Ca prenait des mois pour tisser son cocon de glu émotionnelle autour de lui.
Bon, voilà qu'en 40 ans, le disque a quasiment disparu comme support, tout s'écoute gratuitement et s'achète en ligne, et il ne s'écoule pas une semaine sans que 30 groupes essentiels surgissent de nulle part. Qu'on le veuille ou non, on est largué. Ca fait longtemps qu'on n'a plus le coeur à lire Rock & Folk, les Inrocks sont trop souvent dans la hype, et on est passé à Télérama et aux milliards de blogs musicaux qu'on déchiffre d'un oeil morne, et qui rendent compte de l'émiettement, de la fragmentation des musiques et des publics. On est obligé d'en rabattre sur notre présomption d'universalité. Et de quoi était-elle le paravent ? Une croyance absurde qu'on allait séduire des gonzesses par notre connaissance encyclopédique des arcanes du rock ?
Autant vous le dire tout de suite, avant d'en entendre parler dans Télérama, je croyais que le shoegaze c'était quand on regarde ses chaussures quand on a trop fumé de pétards. J'ai pas connu Slowdive... 17 ans qu'ils n'avaient pas sorti un album. Qu'est-ce qu'ils ont fait pendant tout ce temps ? ils étaient avec Kyle MacLachlan dans la Red Room de Twin Peaks, en attendant que David Lynch y rallume la lumière ? Si j'étais lui, j'aurais mis du Slowdive dans la B.O. de la saison 3, plutôt que les obscurs groupes de synth-pop 80's qu'il balance à chaque fin d'épisode. Les fantômes gazeux des Psychedelic Furs ou des Cocteau Twins que j'entends sur le dernier Slowdive valent bien les girlbands qui défilent dans ce nouveau Twin Peaks. Mais bon, je ne suis pas David Lynch, il m'arrive parfois d'avoir l'impression de revivre éveillé certaines séquences cauchemardesques de la série, c'est déjà pas mal, ne soyons pas trop gourmand.

Ah j'ai eu du mal à me retenir de vous proposer le dernier Slowdive piraté, l'album n'est pas complet sur bandcamp ni sur soundcloud ni sur youtube. Sur spotify ou deezer, sans doute, mais je ne fréquente pas ces plate-formes. Voici les deux premiers morceaux de l'album, qui me plaisent bien.



dimanche 28 mai 2017

The Heliocentrics - A World Of Masks (2017)




Une profonde mélancolie s'exhale du dernier disque des Héliocentristes, sans doute imputable au départ de François Bayrou de la formation qu'il avait créée de ses mains pleines de doigts, à l'heure où les sirènes du changement l'appellent à de plus hautes fonctions au ministère de la Justesse.
Anyway, on entend ici quelque chose comme le croisement de Asian Dub Foundation sous lithium et du Kilimanjaro Darkjazz Ensemble décaféiné, puis recaféiné.
Et moi qui croyais que The Heliocentrics étaient la section rythmique de Mulatu Astakte, pour avoir acheté un disque où ils jouaient ensemble, sans avoir porté attention aux notes de pochette.
Sot que j'étais, malgré mon diplome en psychopathologie de téléchargement illégal.
Comme quoi, les études ça ne fait pas tout.
Y'en a qui disent que c'est de l'acide jazz.
Délétère et psychédélique.
Moi je dis rien, j'écoute et j'apprécie.


dimanche 21 mai 2017

Jeff Russo - Fargo Saison 2 Original Soundtrack (2015)


Une lumière extraordinaire baigne le Minnesota de cette saison 2.
Ce qui est d'autant plus surprenant qu'elle a été tournée dans l'Alberta. Ha ha ! Il y a de bons personnages et des acteurs corrects, mais sans la profondeur du script de la saison 1. Peut-être qu'en 1979, année où se déroulent les évènements de la S2, les personnages ne pouvaient pas être aussi pervers et tordus qu'en 2006, dans la S1, parce qu’ils n’avaient pas internet ? Peut-être que Noah Hawley était accaparé par la préparation de Légion et qu'il a sous-traité la série à des tâcherons coréens sous-payés ? on ne le saura jamais. La saison 2 se clôt pour moi avec une impression de "unfinished business", bien que la plupart des méchants aient claboté et que la plupart des gentils soient à peu près hors de danger. Ce n'est pas le sens moral qui faisait le charme de la saison 1. Il y avait à la fois moins de clichés et plus de surréalisme. Bien qu'on ait droit dans la S2 à une rencontre du troisième sale type, qui semble avoir une fonction purement décorative. J'ai repéré aussi quelques citations flagrantes et poignantes à Arizona Junior, mais la mayonnaise est moins consistante pour moi.
Au niveau formel, un peu déçu aussi : il y avait de constantes et inattendues trouvailles dans la saison 1 (prises de vues, montage, son) et tout cela est remplacé par un splitscreen "pour faire 70's" aussi récurrent que banalement exploité.
La musique de Jeff Russo est parfaite, elle.
 (lien supprimé)

dimanche 14 mai 2017

Carbon Based Lifeforms - Twentythree (2011)


Alors c'est deux suédois qui font une ambient music à base de carbone, mais avec pas mal de coeur aussi... vous la connaissez, non ?
parce que si Chirac n'a pas le monopole du coeur, Steve Roach n'a pas celui de l'ambient.
Très réussi, as far as I'm concerned.

https://carbonbasedlifeforms.bandcamp.com/album/twentythree

samedi 13 mai 2017

[Exhumation] Steve Earle – I’ll Never Get Out Of This World Alive (2011)


7/04/2014

Voici ma nouvelle idole des vieux.
Repéré sur la B.O.de Trous détectives, évidemment.
Et puis en trois clicks, bon sang mais c'est bien sûr !
C'est lui qui jouait Harley Wyatt dans Treme !
Et Walon dans The Wire ! Vu la vie agitée qui fut la sienne, c'est des rôles de re-composition.
"Je ne sortirai pas de ce monde vivant" : avec un titre comme ça, il ne pouvait que finir sur ma tombe, celui-là. Très bon album d'americana, parmi une discographie déjà bien encombrée de pépites que je n'ai pas écoutées, des fois la vie est trop courte pour tout télécharger.
On attend avec impatience l'album suivant : "Snif, je me manque déjà".
En plus il a été produit par T-Bone Burnett, alors takavouar.


https://steveearle.bandcamp.com/album/ill-never-get-out-of-this-world-alive

 [Edit du 13/05/2017] 

Les liens Soundcloud étaient mourus, et personne ne me disait rien.
Et comme j'ai l'air parti à redécouvrir des musiques sympa en regardant des séries télé, allons-y :
2 titres enchainés pour le prix de O !






vendredi 12 mai 2017

Fargo Saison 1 (Music heard in the FX Original Series) (2014)


Y'a pas que les musiques de Jeff Russo dans les séries de Noah Hawley, dans la vie. 
Voici donc maintenant sans autre forme de procès les musiques qu'on entend dans la Saison 1 de Fargo et qui ne sont pas de Jeff Russo.

Merci Tunefind.
Merci Youbute.
Merci 4K Youbute to MP3.

Du coup, ça ressemble à la B.O. d'un film des frères Coen.
J'aimerais qu'on m'explique.

https://www.mediafire.com/?uffo64k76op0nja


"Jésus est dans l'hostie comme les frères Coen sont dans ce pâté"
(allégorie)


jeudi 11 mai 2017

Jeff Russo - Fargo Saison 1 Original Soundtrack (2014)


Hé ben Jeff Russo, avant de faire la musique de Légion, hé ben il a fait la musique de Fargo. Et avant il était musicien de rock, mais là on s'en fout, y'a pas marqué wiki.
Hé ben Fargo  la série je voulais pas la regarder, mais après avoir vu Légion, j'ai eu le sentiment de tomber sur un vrai auteur alors j'ai vu que Noah Hawley avait fait Fargo, hé ben j'ai regardé Fargo, en tout cas je suis dans la saison 1 et j'ai très beau temps malgré quelques tempêtes de neige, et c'est beaucoup moins éprouvant que ce que je croyais et qui faisait que je voulais pas le voir.


Et pourquoi je voulais pas voir Fargo la série ?
hé ben je ne voulais pas me retrouver avec le film des Frère Coen déployé sur 10 fois 45 minutes, pardi, minute papillon, hé ben finalement pas du tout.
Je n'aime pas les Frère Coen quand ils s'acharnent pas du tout thérapeutiquement, avec une cruauté et sans doute la jubilation concomitante de démiurges vengeurs sur des personnages minables qui ne leur ont même pas rien fait, à part que c'est des gens chez qui y'a rien à sauver, j'ai alors l'impression d'être acculé à me sentir moralement supérieur et à ricaner faute de mieux, je préfère de beaucoup adopter cette posture quand j'y suis contraint à l'insu de mon plein gré par des nécessités internes, hé ben dans Fargo la série ce n'est pas du tout le cas, alors que dans Fargo le film j'aurais eu envie de tous les enfermer dans un camp d'extermination nazi histoire de les mettre hors d'état de nuire, sauf la fliquette encloque, merci bien pour ce chaleureux moment de cinéma humaniste en diable.
Alors bien sûr dans Fargo la série, il y a des personnages folkloriques et accablés, de pures constructions médiocratiques, mais il y a aussi un Méchant Absolu autour duquel l'univers vient gentiment s'aligner comme de la limaille de fer autour d'un aimant, un Saint laïc qui fait partie des "voisins vigilants" et délivre de précieuses paraboles, des séquences de pur Blasphème sonorisées avec du Requiem de Fauré en veux-tu en voilà, des trouvailles constantes de mise en scène, et la musique de Jeff Russo, très cinématographique et manifestement inspirée de Carter Burwell, le monsieur qui signe les musiques des frères Coen... tout cela est quand même très bien conté, et très bien fait.
Pour eux.
Oups.

https://www.mediafire.com/?3birlofww6ci9kf


Fargo, le making off : 
"Concomitant procedures in aortic valve replacement"
by Courtesy of Cthsurgery.com

mercredi 10 mai 2017

Feist - Comfort Me (2011)

Chansons pas connues qui mériteraient de l'être #7



Apparemment tout le monde connait Feist, sauf moi.
C'est à force de regarder les séries télé réalisées par Noah Hawley.
Y'en a un paquet.
On peut même dire qu'elles sont Légion.