Commençons par la fin :
le 7 septembre 1977, peu avant son trente et unième anniversaire, alors qu'il allait entamer la dix-septième planche du Transperceneige et qu'il s'attaquait aux dernières cases de La croisade de Superdupont, Alexis meurt d'une rupture d'anévrisme. L'histoire de Lob est reprise par Jean-Marc Rochette, tandis qu'un Gotlib ému achève l'histoire de Superdupont, publiée dans le dix-septième numéro de Fluide Glacial. En sa mémoire, et afin que son nom reste associé au journal, Gotlib et Jacques Diament créent pour lui la fonction de « Directeur de conscience », qui est mentionnée dans l’ours de la revue ; cette fonction est illimitée dans sa durée. (wiki)
Le talent d'Alexis était fulgurant, surtout vers la fin. S'il suffisait de mourir jeune pour qu'on cryogénie, les librairies seraient remplies de chefs d'oeuvres posthumes. Il n'en est rien. Dans les deux recueils d'histoires courtes proposés ici, et publiés de son vivant pour le premier et post mortem pour l'autre, il y a du bon et du moins bon, des vieilleries de jeunesse et des perles intemporelles.
Comme par exemple ce petit film de teensploitation, d'une crudité indicible et rarement atteinte dans la figuration narrative de l'époque, même dans Cannibal Holocaust III, et d'une virtuosité sans nom, parce que indicible, je l'ai déjà casé dans la phrase.
Il est difficile de trouver un dessinateur plus talentueux qu'Alexis. La facilité. La grâce. Le mec sait toujours où mettre les noirs et les gris pour obtenir la plus grande force. La précision aussi, la respiration de la planche et la sensualité de ses femmes (on est assez loin des demi-guenons d'un Hermann par exemple).
Tout est bon et ce type force l'admiration. Son dessin est littéralement éblouissant. Il se balade au ciel du dessin de BD avec Chaland, Franquin, Gir et quelques autres...Il est d'autant plus dommage que son immense talent ait été mis au service de la seule dérision ou de l'absurde stéréotypé un peu con-con de la contestation bien-pensante.
Voici le musée moderne (visité dans le Bibendum Céleste de Nicolas de Crécy) dans lequel on ne peut pas voir les oeuvres d'Alexis, pasque elles ne sont pas assez nouvelles. C'est une honte. |