dimanche 5 janvier 2020

Lovecraft Facts (2)

Résumons l'article précédent, pour ceux qui n'ont pas le temps de lire, comme je l'ai lu sans en croire mes yeux au bas d'une page web France info tv :
Fans de Lovecraft faisant du barouf devant l'ambassade
irakienne des Etats-Unis où s'est réfugié Abdul Alhazred
pour qu'il écrive la saison 2 du Necronomicon.
Ne vous inquiétez pas, elle arrive.
- Lovecraft écrivait des trucs de fou qui faisaient trop peur, mais c'est parce qu'il était pas bien dans sa tête. Ca n'a pas empêché des générations d'adolescent.e.s de s'en goberger en poussant des petits cris d'orfraie, c'était chouette mais c'est fini, maintenant ils vont sur Internet où les mystères de l'univers leur sont souvent dévoilés avec moins d'élégance par Matzneff, ses incubes, ses succubes, son big Bazar et son quatuor à pétrole. Pendant ce temps, les horreurs persistent dans le Vrai Monde Réel et rendent fou l'imprudent qui se penche dessus. 
Pour s'en convaincre, relire l'article précédent au lieu de me croire sur parole, parce qu'un résumé est forcément réducteur, et qu'en plus il n'était pas très long.
En tout cas moins long que le sempiternel article de Jean-Pierre Filiu sur la partie de billard à trois bandes que se jouent les Etats-Unis, l'Iran et l'Irak.
- donc le seul truc qui ne rende pas fou, c'est de lire ou relire Lovecraft dans le noir, en alternant avec de la méditation de pleine conscience rythmée par le support audio psalmodié de Noël "les plus beaux contes de Nyarlathotep lus par Christophe André" avec le téléphone coupé (à télécharger en mp3 dans les boutiques spécialisées). Je vous fais une ordonnance pour une cure de 15 jours pour commencer, après vous pourrez recommencer à lire des blogs. 
- De toute façon, n'importe quel récit de Lovecraft ne peut rivaliser en épouvante confite avec celui du réveillon d'un malade atteint de schizophrénie.
Donc je ne vois pas bien comment je vais pouvoir inaugurer cette série de "Lovecraft Facts" annoncée, car à peine promise la voici compromise par cette collision tragique entre les prophéties de malheurs cosmiques de l'ermite cybergeek de Providence et le Réel, qui fait rien qu'à dépasser l'affliction.
Et je ne dis pas ça parce que hier soir en rentrant dans le noir le long de la Sèvre pas éclairée sur le vélo électrique de ma femme dont je maîtrisais très moyennement la vitesse je me suis gravement cassé la gueule du côté de la cale de Beautour. Pas uniquement. Disons que de flinguer un pantalon neuf à 95 euros et manquer mourir parce que j'étais parti avec pas d'casque quand le trottoir m'a foncé dessus ne m'a pas aidé à regagner la maison dans de bonnes dispositions vis-à-vis de cet enfoiré de reclus de Providence. En plus j'ai été ramassé par un petit jeune de 45 ans qui était sorti promener son chien, d'une marque qui ne m'a pas marqué mais qui ne m'a pas mordu non plus, et qui m'a pris pour un vieillard maniaque et suicidaire en insistant sur le risque de commotion cérébrale en cas de chute. Je n'ai pas osé l'entreprendre sur ce que les antidépresseurs avaient occasionné en matière de commotion cérébrale la fois où j'en ai pris, il aurait fallu que je lui fasse lire des extraits de ce blog remontant à fin 2011 et je n'avais pas internet sur moi; en plus j'ai cru pendant quatre kilomètres que j'avais bousillé la partie électrique du vélo parce que j'avais encore une petite lumière devant mais plus d'écran de contrôle, mais je pédalais très fort dans le noir restant tellement l'incident m'avait vexé, et ce n'est qu'en arrivant sous un providentiel lampadaire près du parc que j'ai vu qu'une cosse avait été arrachée du boitier mais une fois remise, ça s'est rallumé et j'ai pu finir le trajet avec l'assistance électrique, il y a vraiment un bon Dieu pour les imbéciles, ça je le lui avais dit au mec dans le noir et ça l'avait fait sourire mais pas trop fort parce que je lui ai sacrément fait peur, sans même lui faire lire une page choisie de l'appel de Cthulhu... trois jours plus tôt le guidon s'était complètement dessérré pendant le trajet de retour et j'avais fini quasiment sans contrôler ma direction, je crois qu'il va me falloir admettre mon impuissance devant le vélo électrique, que comme l'alcool, c'est un truc trop fort pour moi.
En plus, je crois avoir écrit tout ce que je m'autorisais à penser des lovecrafteries réelles et imaginaires il y a déjà un moment, et à l'époque j'avais plus d'élégance dans la désinvolture.
C'était moins besogneux.

samedi 4 janvier 2020

Lovecraft Facts (1)

Les Chuck Norris Facts, il y en a peu de drôles,
mais quand elles le sont, elles le sont.
Depuis quelques jours je caressais l'idée de m'amuser un peu en brodant autour de Lovecraft Facts, que je me complaisais à imaginer bâtis sur le modèle des Chuck Norris Facts, je relisais pas mal de trucs autour du flippé de sa race de  reclus de Providence, ça commençait à venir, et puis, fatalitas ! d'un seul coup, en surfant sur l'actu je ne caresse plus rien du tout, entre la fonte accélérée des glaces du Pôle Nord qui promet la décongélation du grand Cthulhu à aussi courte échéance que la dépréciation immobilière de mon ranch "les sabots dans l'eau" sur la côte landaise, l'Australie qui brûle kangourous et koalas dans ses centrales à charbon pour détrôner la Californie dans le championnat du monde d'incendies, Don Trump qui joue à la roulette russe belge - 6 balles dans le barillet - avec l'Iran, ce qui va certainement contribuer à détendre une météo régionale déjà souvent orageuse en fin de soirée, selon les experts du 28 minutes d'Arte que j'invite tous les soirs dans mon salon pour refréner mon appétit après les excès de foie gras à la cocaïne des deux réveillons, si vous voulez tout ça mis bout à bout, même pour les amoureux du désastre comme moi, ça fait un début d'année un peu chargé, alors c'est vrai, on va pas se fâcher pour six pneus, mais je n'ai plus trop le cœur à sourire avec une horreur littéraire délicieusement surannée, alors que l'actualité relègue Lovecraft et ses poulpeuses créatures, Lovecraft et ses luxueuses chimères de l'entre-deux guerres, Lovecraft et ses pittoresques phobies du métissage racial, un peu en seconde division de l'épouvante, allez, du balai le calmar visqueux, au rancard avec Casimir l'ami des enfants et les monstres bébêtes et obsolètes...
Ces jours-ci le vrai ami des enfants c'est le bon docteur le Scouarnec, chirurgien des viscères qui les accompagne au plus près de leur douleur surtout quand c'est lui qui la provoque par des attouchements indicibles en salle de réveil post-opératoire, et pendant ce temps-là l'anesthésiste de Stephen King peut bien aller se rhabiller.
Et hier j'ai monté un reportage sur un expert de justice en morphoanalyse de traces de sang, le gars mandaté par les flics de la police qui arrive toujours trop tard mais qui tombe à pic pour venir faire parler les taches de rebelle sur les scènes de crime, qui nous dit texto "on s'habitue jamais, surtout quand des enfants sont impliqués, et y'a toujours un cas qui dépasse un autre; dans l'abomination, l'être  humain n'a pas de limites."
L'abomination, un terme quasiment privatisé par les traducteurs de Lovecraft en leur temps.
En plus en venant au bureau ce matin sur le vélo nucléaire de ma femme que je lui ai hardiment chapardé dans le garage pendant son absence de la maison, je me suis fait engueuler par un sourd-muet devant la cantine du conservatoire, parce que je roulais sur la voie réservée aux piétons. Il en vibrait d'indignation et j'ai failli l'écraser, ce con.
Quand on se fait engueuler par un sourd-muet, l'avantage c'est que ça ne fait pas beaucoup de bruit, mais les gémissements qu'il tire de sa pauvre gorge sont quand même assez anxiogènes, sur le plan de l'horreur audiovisuelle, à mi-chemin du muet et du parlant.
Du coup, ça m'a tout coupé.
Bref, c'est pas le moment de venir me faire chier avec Lovecraft.
Putain, j'ai failli oublier Matzneff

mardi 31 décembre 2019

Talvin Singh & Rakesh Chaurasia - Vira (2001)

Pour ceux qui confondent encore Ganesh et Cthulhu (Cétéhachuellehachu, le cauchemar des correcteurs), c'est quand même pas très compliqué de les distinguer à l'oeil nu :
Ganesh est un dieu du panthéon hindou à tête d'éléphant, dieu de la sagesse et bon vivant


alors que Cthulhu est une monstrueuse entité cosmique céphalopode inventée par Amazon pour nous faire acheter des déguisements à la con avant de nous livrer à de hideuses orgies païennes


Quant à Talvin Singh, il m'a longtemps fait croire qu'il adorait Cthulhu, dieu de la morbidité moderne puisqu'il naquit en 1926 sous la plume de Lovecraft, et qu'à cette époque Talvin se présenta à moi sous la forme d'un disque inoubliable mais bourré d'électronique,
alors qu'en fait, deux ans plus tard il se prosternait devant Ganesh, âgé de plusieurs millénaires, et revenait aux sources de la musique traditionnelle.

"Souvent hindou varie,
bien fol qui sale s'y fie"

Eric Rohmer d'Hélasse,
Comédons et problèmes


https://www.mediafire.com/file/29spnl371ai0lj2/Vira.zip/file

pour ceux qui préfèrent revenir aux sources d'un Cthulhu Gravlax :
https://cryochamber.bandcamp.com/album/cthulhu

[Edit] 
Je n'ai pas trouvé la place dans l'article pour dire tout le bien que je pense de la musique de Talvin Singh et Rakesh Chaurasia, loin du son "aigu et monotone des pipeaux" qui hantait Lovecraft, qui abhorrait la musique, entre autres choses.
Tant pis, j'y reviendrai plus tard.

lundi 30 décembre 2019

Yvan Dautin - L'orang-outang est dégoûtant (1979)



Ah ah ça vous la coupe, hein ? moi aussi.
Ca fait bien quarante ans que je n'avais plus entendu cette chanson. 
Enfin, si on peut appeler ça une chanson. 
La dernière fois ça devait être dans "Pas de panique", l'émission de Claude Villers et Patrice Blanc-Francard dans la tranche 20h-22h sur Inter.
Planqué sous les couvertures avec mon radio-cassette, parce que mes parents imposaient un couvre-feu draconien en période scolaire.
Yvan Dautin, j'avais déjà du mal à le situer. 
Il avait des chansons burlesques, tendance Boby Lapointe, et d'autres très dures, mais bizarres, avec des éléments surréalistes et d'autres non-identifiables. 
Sans parler de ses envolées à la Julien Clerc, dont j'ignorais tout parce que le couvre-feu frappait d'anathème la variété française populaire qui n'était pas "de bon goût" (celui de mes parents se limitait à Jean Ferrat, Guy Béart, Brel et Brassens).
Un fan de la première heure et animateur sur une radio FM sans doute en région parisienne s'est vu accorder 6 heures d'interview du chanteur que je pensais disparu, reconverti ou transformé en farine animale, alors qu'il n'était que démédiatisé à l'extrême. 
Ce n'est évidemment passionnant que pour ceux qui s'intéressaient précédemment à l'olibrius, qui n'en est plus à sa énième tentative de come-back.
L'animateur connait bien la carrière en dents de scie de son idole, et aurait pu commencer son émission comme l'avait fait François Morel en apostrophant Jacques Chancel, toujours sur France Inter, il y a quelques années : "Yvan Dautin, bonjour, ça fait longtemps qu'on vous avait pas vu à la radio..."
Tout est là :
et j'ai regroupé les chansons disponibles en téléchargement sur le site dans un fichier unique :

Pour ceux qui préfèrent reluquer les dessous croustillants de l'affaire, car il faut bien contenter tout le monde quand on est possédé du démon du blog de l'esprit de Noël :


message de service : je cherche à réentendre l'album de 1977 "Quand j'étais dromadaire".
Faire offre à la rédaction, qui transmettra.

[Edit du 11/01/20] :

Nos lecteurs ont du talent, puisqu'ils ont trouvé la perle.rar
https://la-caverne-des-oublies.blogspot.com/2020/01/yvan-dautin-1977-quand-jetais-dromadaire.html
Bravo !

dimanche 29 décembre 2019

Francis et ses Peintres - 52 Reprises dans l'Espace (2010)

J'étais jusqu'à présent indifférent à Philippe Katerine. Quand je le traitais de Houellebecq sonore, je ne le pensais pas vraiment. Houellebecq a écrit un livre sur Lovecraft, Philippe Katerine a écrit "t'es-tu déjà masturbé en chiant ?" sur son dernier disque, ce qui, certes, le rapproche du Barde des Horreurs Indicibles, avec encore une bonne marge de progression. Mais il séduit la frange féminine de mon électorat (aux postes d'époux et de père), dans une époque de masculinité branlante, il est donc devenu une menace acoustique assez explicite lyrics pour que je m'y intéresse.
Je lui reconnais au moins une absolue liberté, dans les formes qu'il choisit d'emprunter et d'incarner en ricanant. Ici, 52 reprises de chansons populaires des 50 dernières années.


http://adopteundisque.fr/katerine-francis-et-ses-peintres-52-reprises-dans-lespace/

https://www.mediafire.com/file/kxjiaqbtw4k7gmc/2010_-_FP-52_Reprises.zip/file

C'est l'occasion d'un grand jeu de société, à en réinventer les dimanches après-midi en famille : plaçons n'importe lequel des 3 disques sur la platine, et soyons le premier à deviner quel titre est massacré. Ce n'est pas toujours évident : il y a des reprises molles de chansons dures, et inversement, ainsi que des titres tellement démantibulés que leur propre mère les laverait avant de les noyer dans l'évier, comme les petits chats que la noiraude avait faits l'an passé alors qu'on la croyait tous stérile.
Nous y avons joué, nous nous sommes bien amusés. On espère que Francis et ses peintres aussi, car à l'oeil nu, on ne peut distinguer si certaines chansons s'inscrivent dans le registre de l'hommage, du Blasphème ou relèvent tout benoitement de la psychiatrie ambulatoire.

samedi 28 décembre 2019

Le retour d'Al Crane (2)

C'est pas pour faire mon conservateur réactionnaire plus que ne l'était le reclus de Providence, mais pour reprendre le Blueberry de Charlier et Giraud sans sombrer dans le non-figuratif et l'art occidental décadent, et même si c'est un coup de hype des producteurs pour Noël, y'avait quand même d'autres profils envisageables pour un casting réussi.
La filiation la plus évidente, c'est Dorison et Meyer.
Mais ils ont leur propre bizness à mener, et l'héritage Blueberry , s'il n'est pas choisi, tient plus de la malédiction pléonastiquement subie.
Boucq et Jodorowsky auraient servi un hommage psychédélique tout en nuances, à la Jan Kounen.
Lauzier et Alexis auraient déconstruit le mythe pièce par pièce et assurément tout foutu par terre, avec leur agaçante manie de la dérision systématique.
Heureusement, ils sont morts depuis longtemps.
Voici pour vos étrennes, et si vous avez été sages, leur première aventure d'Al Crane, parue dans Pilote mensuel n° 25 bis, en juin 1976.








Pour mieux comprendre la déliquescence qui vient :
https://www.polemia.com/decadence-occidentale-declin-culture-ivan-blot/


vendredi 27 décembre 2019

Le retour d'Al Crane (1)

Nous faisions nos courses de Noël.
Tout se passait bien, et nous nous acquittions de ce tribut à la société pré-décroissante avec un enthousiasme mesuré, sachant que c'était un des derniers Noël d'opulence prédits par Sainte Greta et frère Paolo.
Soudain je tentai de feuilleter la "nouvelle aventure" de Blueberry, récemment remis en selle par Sfar et Blain, mais à peine l'ouvrage ouvert, un sentiment diffus de malaise lovecraftien me picota l'extrémité des tentacules; ne sachant à quoi l'attribuer, du fond de la librairie spécialisée en bandes dessinées, je hélai ma femme d'un gémissement plaintif; elle rappliqua illico, contempla le livre ouvert et prononça ces seuls mots : "c'est moche."
Tout était dit.
Nous rentrâmes derechef chez nous nous goberger d'incunables.

jeudi 26 décembre 2019

Hildur Guðnadóttir - Joker Soundtrack (2019)

Enlève ton masque, Mélenchon, on t'a reconnu.

En cherchant autre chose, je tombe sur une interview de Bernard Lahire dans les Inrocks.
Genre la super-excuse après-coup pour avoir regardé "Joker", le film, la veille, si jamais j'avais besoin d'un alibi culturel fourni par Edouard Leclerc dans ses Espaces éponymes. 
Je ne voulais pas le voir, je croyais que c'était un film de super-héros, ces types en costumes grotesques qui ont les super-pouvoirs du Père Noël mais qui sont en fait au service de Trump,  et qui jouent les utilités dans ce que Scorcese appelle non pas des films, mais des parcs d'attraction, et que Alan Moore désigne en des termes moins polis.
Quelqu'un qui m'est assez proche pour que je lui télécharge ce qu'elle veut avant même qu'elle en ait fait la demande a émis l'idée de le voir, et finalement ce fut une soirée télé très honnête. 
Comme le dit Lahire, c'est un film sur les causes socio-économiques du Mal. Joaquim Phoenix, qui a l'héritage difficile de Jack Nicholson et de Heather Ledger à faire fructifier, s'en sort bien.
Il y a une belle lumière de chef-op, le montage est cohérent et sans esbroufe, pas d'effets spéciaux à part De Niro atrocement vieilli par effets numériques normaux, bref ce n'est pas un de ces blockbusters décérébrés pour vieux ados.



Si le film se laisse regarder, la musique se laisse écouter. Certaines ritournelles patrimoniales de  l'ère républicaine sont revisitées à l'aune du déclin de l'Empire, dont on ne parle plus guère dans Star Wars. Le versant funèbre de l'injonction à la Joie, aussi lumineux qu'un clerc de notaire à l'occasion des fêtes de fin d'année, est exploré. N'hésitez pas à prendre des notes pour y revenir plus tard, quand les effondrologues auront triomphé sur leur humble tas de ruines.
A notre prochaine réunion Tupperware, nous aborderons les bonnes raisons de regarder du porno éthique en famille.
N'oubliez pas d'amener vos cirés, au cas où ça tourne mal.

http://download-soundtracks.com/movie_soundtracks/joker-soundtrack-expanded-by-hildur-gudnadottir-va/



mercredi 25 décembre 2019

David Holmes - The Dogs Are Parading (2010)

Le van VW où j'écris mes articles pendant que ma femme conduit.
On va aller passer la nuit du réveillon du 31
sur un site sacré Hopi, pour voir s'il nous arrive quelque chose.
David Holmes fut la meilleure surprise de l'année 2019, après la découverte de l'Anthologie musicale Salut les copains.
Mais il y a plusieurs façons de raconter l'histoire, selon la banlieue du Multivers dans laquelle vous résidez. Soit vous relatez la carrière de David en tant que compositeur de musiques de films, en particulier avec Soderbergh... prenant ensuite ses distances pour assumer sa vraie nature de créateur sonore, ce dont cette compilation offre une sémillante rétrospective.

"Le style musical de Holmes est un mélange de rock et de jazz des années 70-80, produit à travers un son trip hop ou big beat caractéristique : une ligne de basse très travaillée et la quasi omniprésence de mélodies jouées au Fender Rhodes. L'artiste n'a d'ailleurs jamais renié ces influences, en signant notamment une reprise de l'album Histoire de Melody Nelson de Serge Gainsbourg, référence musicale reconnue en matière de jeu de basse."
Voyons voir ça.
https://www.youtube.com/watch?v=_PJRy84XNp4
Ah ben flutalors, c'est ma foi vrai qu'on peut trouver des infos sur internet, pourquoi donc est-ce que moi je n'y attrape que la vérole psychique et la crampe du bloggueur de fond ?

Un lapidaire pour découper vos articles de blogs de Noël,
c'est une rudement bonne idée de cadeau.
Chez monsieur Bricolage, ils faisaient une promo "2 achetés dont 1 offert",
mais le vendeur était vraiment un connard.
Il a omis de préciser qu'il faut d'abord raquer les 2,
découper les code-barres, les renvoyer chez Black + Dekker 
et prier 8 à 10 semaines pour le remboursement.
Bon courage.
Mais au fait, Holmes, de quel instrument joue-t-il ? l'article est trop lapidaire pour le dire.
Si on écoute sa compilation "tard dans la nouille", on est encore plus dubitatif : on y acoustique un incroyable gloubi-boulga incluant des choeurs enfantins, du Reiki, des cithares molles, du shoegaze, d'obscurs récits initiatiques par des voix magnétiques à la William Burroughs, de l'acid house (je dis ça pour faire jeune, parce que je n'ai jamais mis d'acide sur mes housses, pour éviter les trous dans les canapés je les bâche) Jeff Bridges, tout cela fleure bon les relents de spiritualité rampante des sectes millénaristes vantant les charmes de l'Extinction Réveillon.
(blague offerte par Gromovar sans obligation d'achat)



"The dogs are parading" :
le VRAI making of de la pochette du disque
... et la bande son de Killing Eve ? Killing Eve, la série qui fut la meilleure surprise de l'année, après l'intégrale de Ricet Barrier sur mon blog ? c'est encore lui.
et le groupe, bruyant au possible, Unloved ?
c'est toujours lui.
Aah, il y en aurait des choses à dire, pas toutes pertinentes.
Il vaut mieux mettre le disque.

https://newalbumreleases.unblockit.ca/33289/david-holmes-the-dogs-are-parading-2010-2/


mardi 24 décembre 2019

Alain Bashung - Roulette Russe (1979)


Le premier album de Bashung fut longtemps le meilleur, car il était le premier seul.
Aujourd'hui encore je l'apprécie beaucoup, car il fut le meilleur, avant de rester le seul premier.
Le voici restitué dans sa version originale, qui fut un bide intégral, avant que la sortie du single "Gaby" (Gaby, oh oui, Gaby, celle qui m'aide à ressortir l'intégrale de Vassiliu) mette le feu aux poutres de la Maison de la Radio et pousse les éditeurs à ressortir l'album affligé d'un sticker "nouveau couplage" (vous pouvez vérifier sur discogs ou venir avec votre putain d'huissier dans mon garage, attention toutefois en frôlant la table basse "Eventror" de chez Nikea) et du single maudit.


Liste des pistes

- Je fume pour oublier que tu bois (Remix 1992) (4min 16s)
- Station service (Remix 1992) (3min 19s)
- Elsass Blues (Remix 1992) (3min 19s)
- Y'a un yéti (Remix 1992) (2min 36s)
- Guru tu es mon führer de vivre (Remix 1992) (3min 8s)
- Milliards De Nuits Dans Le Frigo (Remix 1992) (2min 47s)
- Pas question que j'perde le feeling (Remix 1992) (3min 54s)
- Bijou bijou (Remix 1992) (4min 8s)
- Les Petits Enfants (Remix 1992) (1min 12s)
- Toujours sur la ligne blanche (Remix 1992) (4min 39s)
- Squeeze (Remix 1992) (3min 29s)
- C'est la faute à Dylan (3min 42s)


https://www.mediafire.com/file/1hkc7w075cgu6f9/AB_RR.zip/file

Pour trouver le meilleur endroit pour réveillonner ce soir
branché sur un walkman à piles alcalines, suis la ligne bleue.

Devant cet album, on peut se pâmer d'aise, s'esbaudir des subtiles différences de mixage et d'instrumentation entre la version de 79 et celle de 92, par exemple la piste de lead guitar inédite et botoxée sur Pas question que j'perde le feeling, troublants détails qui n'échapperont pas à ceux dont le diamant a percé la rondelle à force d'écoutes, mais comme on est encore en démocratie, même si y faut le dire vite, on peut aussi choisir de se réfugier dans sa vie intérieure pour échapper au sempiternel récit de la genèse de ce disque mythique, qui s'annonce aussi excitant qu'un énième récit de vacances en Thaïlande pendant les fêtes de Noël.