dimanche 28 décembre 2025

Frank Zappa - Cheaper Than Cheep (2025)

Les gars du marketing ont décidé qu'il fallait célébrer les 50 ans du Physical Graffiti de Led Zeppelin. En rachetant un EP de 4 titres inédits. Puis celui des 50 ans du Wish You Were Here de Pink Floyd. En rachetant un album entier de chutes de studio.
Ca peut durer un moment : s'il faut nous réjouir de tous les disques qu'on écoute depuis un-demi siècle en nous laissant enfler par l'industrie musicale qui veut nous faire dépenser nos sous en nous expliquant qu'on a raison d'écouter les mêmes rengaines depuis 50 ans, ça va vite ressembler à une pub de france 3. 

50 ans que vous êtes au bon endroit ? Dans les faits, ça dit surtout 
que ça fait 50 ans que vous êtes au même endroit.
La vie étant mouvement, l'immobilisme nuit gravement à la santé.

Pas de risque que ça nous arrive avec Frank Zappa, qui n'a jamais campé au même endroit. Un peu moins prolifique depuis sa mort, il parvient encore et toujours à nous enchanter, de loin en loin.
Cheaper Than Cheep est un concert inédit enregistré le 21 juin 1974 lors d'une répétition à Hollywood. Ce spectacle, initialement prévu pour une diffusion télévisée, n'avait jamais été publié en raison de problèmes techniques et d'une grève des techniciens de la SFP qui s'avéra particulièrement longue et dure. Il est finalement sorti le 16 mai 2025. 
On trouve le disque sur les plateformes spécialisées, et le film du concert sur Youtube.
La liste des titres est là
C'est épatant, surtout qu'il nous arrive avec 51 ans de décalage horaire, comme la lumière de ces étoiles mortes depuis belle lurette, sans parler de gai-luron.

mercredi 24 décembre 2025

[Compilation] : Prostaglandine & volailles festives (2025)

Je me suis pas fait suer pour rendre
la couverture réaliste, je préfère 
me concentrer sur la rédaction

Chaque année à la même heure, on me sonne les cloches, car je suis né un 25 décembre, un peu après minuit du soir. C'était pas pour faire le malin, c’est comme ça, je n'y peux rien, et mes parents encore moins. La blague avait été amorcée 9 mois plus tôt, à l'insu de leur plein gré. Comme il est dit dans "Comment zigouiller papa dans l'esprit de Noël et sans laisser de traces d'ADN ", remarquable ouvrage de bricolage rédigé par un admirateur du Professeur Choron :

"La personne toxique, qui vous hypnotise, réagit de façon totalement inconsciente. Elle ne fait que répéter les comportements transmis par sa famille d’origine. Ses comportements et/ou sa psychopathie, sont donc transgénérationnels."

 



Mes parents, qui vivaient dans l’opulence désormais obscène des trente glorieuses mais qui avaient attrapé le communisme par la conscience de classe transmise sous la contrainte par la génération précédente, ne pouvaient décemment pas me baptiser Jésus, au sortir de la cheminée utérine. Ni laisser les Rois Mages me couvrir de présents (myrrhe, encens, prostaglandine), eu égard à la tradition bouffe-curé qui régnait dans la famille athée et même mécréante jusqu'au blasphème.




Les Rois mages, c'est plus ce que c’était :
Alors qu'ils s'apprêtaient à venir couvrir le petit Jésus de coffrets smartbox et d'abonnements à Canal +, Pierre-Édouard Stérin, Vincent Bolloré et Bernard Arnault ont été retenus au commissariat suite à un signalement pour harcèlement (ils voulaient profiter de leur visite pour convaincre le p'tit Jésus que la solution à deux Etats, pour la Palestine, c'était pas possible)
Sur le bas-relief ci-contre, on peut admirer Pierre-Édouard Stérin s'apprêtant à faire subir au p'tit Jésus des choses indicibles, en réponse aux frappes du Hamas

(attention, cette image n'est pas générée par Open AI, mais par Frank Quitely)





Cette année, les Rois mages, retenus dans les bouchons à la sortie du commissariat de Bethléem, ont donc été remplacés au pied levé par les Reines magesses, ma foi je ne me plaindrai pas de cette victoire tardive sur le sexisme et le patriarcat, le changement c'est maintenant, comme disait Hollande en 2012. Elles ne sont pas désagréables à regarder, c'est dommage qu'elles soient générées par I.A, et qu'elles mettent prochainement au chômage tous ces acteurs pornos qui n'auront bientôt plus rien à se mettre de quoi mettre leurs boules dans le sapin ni nourrir leurs enfants. 


Je rêvais qu'elles m'apportent une prostate neuve, mais elles sont un peu filoutes, elles m'ont dit se prénommer Ribouldingue, Croquignole et Filocharde, et m'ont juste refilé (en échange de ma carte bleue Premioume® accompagnée de son code secret) une compilation des meilleurs moments de 2025 que j'avais déjà, vu que c'est moi que je l'avais faite, et que je voulais la publier sur mon blog comme antidote à la reprise antisémite de "Couleur menthe à l'eau" d'Eddy Mitchell, et aussi pour contrer les effets délétères de mon florilège de Noël 2021.
Bon, allez, j'ai fait mes 50 lignes de blasphème, c'est bon, j'ai le droit de réécouter mon disque d'anniversaire.


Ambiance garantie pendant le réveillon, même sans parler de Gaza à table.






jeudi 18 décembre 2025

René Pétillon - Bienvenue aux Terriens (1982)

1/ Au cours d'une crise de goutte je tombe sur Anna’s Archive, une énième caserne d'Ali-Baba dans laquelle se planquent bien plus de 40 voleurs, c'est la plus grande bibliothèque virtuelle clandestine du monde, elle est aux mains d'archivistes anonymes pour qui la piraterie s'intègre au sein d'un projet plus grand que niquer Babylone, visant à « cataloguer tous les livres existants » et à « suivre les progrès de l'humanité pour rendre tous les livres facilement disponibles sous forme numérique ». 
Inutile de cliquer, c'est un jpeg. L'image d'Anna’s Archive n'est pas Anna’s Archive.
Les éditeurs et les libraires la décrivent plutôt comme un immense entrepôt crapoteux, diffusant gratuitement des œuvres soumises au droit d'auteur, et donc plutôt à classer dans la catégorie des Fléaux & Autres Antéchrists provoquant à court terme la mort du livre papier. 

une couverture globuleuse de Caza
(warning ! including famapoual !)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Archive_d%27Anna

2/ Grâce à l'Archive d'Anna, qui jouit des mêmes initiales que les Alcooliques Anonymes, je relis tout Philippe Caza, ou presque, alors que ça ne se trouve pas comme ça, surtout ses récits fantastiques et /ou mysticoïdes parus dans Pilote au début des années 80. 
https://jesuisunetombe.blogspot.com/2020/12/caza-sanguine-1976.html

3/ Devant la médiocrité numérique des reproductions illicites de ces fac-similés d'avant-guerre, j'achète l'intégrale de ses Scènes de la Vie de Banlieue qu'ont récemment réédité les Humanos, béni soit leur sein doux, bien qu'à leur tour leur fin prochaine soit annoncée, comme il était écrit dans la prophétie auto-réalisatrice du paragraphe 1.  
https://johnwarsen.tumblr.com/post/797908424576974848/les-humano%C3%AFdes-associ%C3%A9s-plac%C3%A9s-en-liquidation
Sans doute que "Mourir, c'est rien, c'est l'après qui est pénible" (Audiard)
En tout cas, dans cette attente, mon libraire est content, c'est gagnant-gagnant.

Les pirates de banlieue de Caza, qui ont sans doute inspiré Terry Gilliam
pour The Crimson Permanent Assurance

Mmmppffbbgguuêrk !
4/ Je découvre que Le Bienvenue aux Terriens de René Pétillon est absent de la plus grande bibliothèque virtuelle clandestine du monde, alors que c'est quand même un livre très amusant. Je décide brusquement que c'est ma mission sur Terre de l'y introduire.

5/ Je scanne mon exemplaire du livre pour l'offrir en partage à tous les passants, et rendre une partie de ce que j'ai reçu, mais ce faisant je redécouvre combien c'est ennuyant, surtout si l'on veut éviter de casser la reliure, et les retouches des fichiers dans Photoshop sont bien fastidieuses, même pour un vieux geek refusant de créer des macros.  L'ouvrage sera-t-il prêt pour Noël, ou faudra-t-il que je me contente d'offrir aux badauds une de ces affreuses compilations musicales eXtinction-réveillon dont je détiens le hideux secret ?

6/ Faut-il expliquer qui était René Pétillon ? Je suis déjà épuisé rien qu'halliday, et je n'ai rien à me mettre pour le réveillon, il faudrait que j'aille trainer sur Vinted au lieu de continuer à m'enfoncer dans la démence numérique en ajoutant des bonus à l'album, grappillés dans les revues de l'époque, grâce à la base de données de bdoubliées.  Désolé, René, je vais botter en touche mon wiki.

7/ Et faut-il présenter Bienvenue aux Terriens, album qu'on pourrait accroire atypique dans le flux de sa production des années 80 ? La science-fiction n'est ici qu'un prétexte (l'auteur semble nourrir une prédilection pour les pires clichés de la SF américaine des années 40, voyages spatiaux, tentacules et prends la mienne famapouals) pour une avalanche de gags farfelus sur lesquels on peut goiser ou dégoiser à loisir, prétendre que ça rappelle Hellzapopin, Douglas Adams, les Monty Python, ou même Zucker, Abrahams and Zucker, les princes malpolis de l'absurde anglo-saxon. 

La période "ligne claire" de Pétillon.
Ca n'a pas duré.
Mais c'est surtout la même moulinette à naouak que dans les aventures de son héros fétiche Jack Palmer, travail sans équivalent ni affiliation ni influences reconnues en France, 
Pétillon dont on pourra aussi faire observer que le dessin, au cours de cet album constitué de courts récits dont la publication s'étale sur plusieurs années, s'affine, se bonifie (je tiens l'album "la Dent Creuse" comme l'apogée de son style graphique à la précision chirurgicale, où il parvient à insérer plusieurs gags visuels par case) avant de se simplifier plus tard jusqu'au assez moche (nous n'aurons pas droit ici à sa dernière incarnation de dessinateur de presse, plastiquement hideuse, mais normalement on s'en fout parce qu'un dessin de presse qui serait beau distrairait du propos, sauf chez Willem). Il y a donc bien une montée, suivie d'une descente, comme dans tous les cycles de la vie humaine, ouf, la morale est sauve. 

8/ Pendant que j'étais occupé à scanner la BD de Pétillon et à rédiger cet article, un internaute indélicat siphonnait mon compte sur le bon coin. Je ne m'en suis pas aperçu tout de suite puisque je ne recevais plus les alertes en provenance du site (mise en ligne de nouvelles annonces, réponses aux messages etc..) 
Pétillon est mort, mais je suis sûr
que Caza est dans le coup.
C'est la vengeance des piratés.

Le 16/12, n'ayant plus accès à mon compte, j'ai donc changé le mot de passe, j'ai alors découvert que l'escroc avait mis en ligne plusieurs annonces frauduleuses sous mon identité, et tentait d'obtenir un règlement par paypal... la nuit suivante il a réussi à craquer mon nouveau mot de passe, furieux que je lui aie fait échouer sa transaction, il a rebaptisé mon profil utilisateur en “fils de pute”, le chenapan, (avec un un noir bien joufflu comme avatar, donc en plus il est raciste !!) profil à partir duquel il insultait mes clients potentiels en leur disant des choses très osées sur leur maman... j'ai rechangé mon mdp, et activé la double validation, je devrais être tranquille un moment, mais j'aimerais bien savoir s'il a cracké mes mots de passe dans google chrome, ou s'il a utilisé une faiblesse sur un serveur "le bon coin", ou encore s'il a un logiciel spécifique pour tester des mots de passe... ça m'aiderait à anticiper son prochain coup. 

Je n'avais pas de compte chez uber, ces esclavagistes des temps post-modernes, mais il en a aussi créé un à partir de mon adresse, je m'en suis aperçu en recevant des notifications uber, donc je suis allé voir, il s'était créé un profil avec mon adresse mail et les paramêtres suivants : prénom Léotard nom de famille Corentin, au moins c'est un début de piste, Commissaire... avec la double validation que j'ai mise en place un peu partout, je le tiens à distance, mais je pense que c'est pas fini, ça peut même durer un moment... 
Est-ce une rétribution karmique pour avoir rippé et uploadé cet album de Pétillon ? L'humour cosmique est parfois dur à avaler, comme on le voit dans la géniale série Pluribus. Est-ce que ça me guérira du fantasme du partage ? J'ai bien peur d'avoir déjà répondu à la question. En attendant, voici un cyber-bouquin qui m'aura coûté cher en développement. Heureusement que je milite dans plusieurs associations de malfaiteurs sans but lucratif.

Le Très Saint Livre

L'avis d'un éclairé du genre sur Bienvenue aux Terriens

un autre album de Pétillon très amusant

un extrait de Bienvenue aux Terriens avec des scans issus d'un vieux Métal hurlant

Valérian et Laureline sont cachés dans ce dessin. Sauras-tu les identifier ?

jeudi 11 décembre 2025

John Landis - Blacks without soul (1987)

N'hésitez pas à le louer
à votre vidéoclub de quartier.
En fait, non. C'est moins drôle
que son prédécesseur
"Hamburger Film Sandwich".
A la faveur d'une crise de geekisme qui me touche tous les ans à la même heure, qui est aussi celle de la mort de maman, je teste une nouvelle plateforme de mise en ligne de contenus vidéo. En même temps ça me fait réviser mes logiciels de montage et d'encodage (FinalCutPro, HandBrake) qui auraient tendance à rouiller au fond du jardin. 
"Blacks without soul" est un sketch racialisé extrait du film (à sketches) "Amazon Women on the Moon" sobrement devenu "Cheeseburger film sandwich" dans sa version française. J'espère que jusqu'ici, vous suivez.
Il joue sur les deux sens du mot "soul". 
Et le reste n'est que littérature.
Il en existait déjà des versions sur youtube, mais sans les sous-titres vf. Voici le sketch en question :
Pour les Blancs sans soul, la situation est encore plus pire : ils ont beau tenter de s'approprier celle des Noirs, ça se voit grave, et le résultat est encore pire.
 
INJUSTE : terme employé pour désigner les avantages dont on a essayé de spolier d’autres gens, mais sans y arriver. Voir aussi MALHONNÊTETÉ, DISSIMULATION, et TIENS J’AI DU POT.
(Chad C. Mulligan, Lexique de la Délinquescence cité par John Brunner dans Tous à Zanzibar)

jeudi 4 décembre 2025

T.U.B.E. (the ultimate bootleg experience)

Un copain presque juif tellement il est monothéiste, mais en moins bon état que moi qui suis plutôt animiste, en tout cas souvent le jeudi, m'a vendu sur son lit de mort l'adresse d'un site où l'on trouve quantité de concerts d'artistes de variétés non disponibles dans le commerce. 

La brigade aéroportée de l'Arcom
se tient prête à intervenir
si vous rechutez pendant le réveillon
dans le blasphème et le download.

C'est vertigineux. 
Je consulte sans compulser les étagères infinies bourrées à craquer de concerts passés de vieilles gloires de la musique de jeunes subrepticement passés du côté de la musique de vieux, y rejoignant André Verchuren, Annie Cordy, Nina Hagen et Berthe Sylva, et je me tiens prudemment au bord de l'abîme du téléchargement illégal sans y tomber. (faire commerce avec la grande cyber-prostituée de Babylone, ça serait encore rester ancré à Babylone). 
Je me sens un peu comme l'homme qui lutte pour sa vie dans la parabole du miel au bord du précipice (recueillie dans "Les plus beaux contes zen racontés par ChatGPT et illustrés par Philippe Druillet", le must-have pour un nouveau Noël Extinction-Réveillon) :

 

 

Un homme marche dans la forêt lorsqu’un ours se met à le poursuivre. Terrifié, il court jusqu’au bord d’une falaise. Dans un réflexe désespéré, il se laisse glisser et s’accroche à une racine qui dépasse du flanc rocheux.
Au-dessus, l’ours l’attend, grognant.
En dessous, au fond du ravin, un autre danger — parfois un tigre, parfois des rochers, selon les versions — l’attend la gueule ouverte.
Alors qu’il se cramponne, il voit une ruche accrochée dans la paroi, tout près de lui. Une goutte de miel tombe sur son main.
Il porte la goutte à sa bouche…
Et il sourit : comme ce miel est délicieux !