Des notes de piano maigrelettes et anomiques, délicatement réverbérées, étirées jusqu'à plus soif et au-delà. Apaisement et sérénité garantis sur facture, sauf si vous êtes agacés en intuitant (et demi) que Steve a déjà enregistré cette séquence ralentie un nombre incalculable de fois sur un nombre de disques innombrable, dont la tentative d'énumération conduirait à la sédation profonde bien avant son terme, car l'éternité c'est très long, surtout mise en musique par Steve.
Plus tard, un peu de drone rythmique posé sur des nappes à la fois anxiogènes et soporifiques (aah ! écouter ça en inhalant de l'éther sur un vieux chiffon pas très propre ! hélas, c'est depuis longtemps impossible sans ordonnance) et retour du Grand Sommeil azuré. Puis le bedeau qui joue avec deux doigts revient au piano dans la cave de l'église déserte, hésitant à jouer plus d'une note à la fois, pour ne pas ébranler le clocher, depuis lequel l'esprit souffle où il veut, mais pas sur ce disque, ou alors j'en ai trop pris. Même pour les fans hardcore, c'est Voyage au bout de l'ennui.
1/5
The Live Story (2025)
par Steve Roach & Vidna Obmana
Cet opus possède beaucoup de qualités qui font défaut aux productions récentes du Maitre : mystérieux, sépulcral, hanté de didgeridoos lovecraftiens et de percussions tribales, on a l'impression de retrouver le filon des années 90. C'est normal, puisque c'est l'intégrale des concerts donnés par Steve R. et Vidna O. entre 1997 et 2000, soit 4 dates entre Europe et USA. Un sommet de l'ambient tribal : plus de 7 heures de concert. Méchamment spectral.
4/5
Portals and Spirals - Limited Edition (2025)
Première pièce très séquentielle, dont le titre "Far places" renvoie à la difficulté du chemin quand il s'agit de revenir au Klaus Schulze de gauche en étant parti par la droite. Pas désagréable, et ça peut aussi illustrer un clip de présentation de votre simulation de cuisine en 3D lors de votre rendez-vous chez Mobalpa.
Seconde pièce à vocation cosmique, puis l'invasion des séquencers la rend à son tour très séquentielle aussi; évoquerons-nous la difficulté de revenir au Klaus Schulze de droite en étant reparti par la gauche, ou à prier pour que Steve Roach n'intervienne pas dans le soundtrack de la seconde saison de Pluribus, je ne le souhaite pas. On éprouve un étrange sentiment de déjà vu, qu'on avait déjà ressenti jadis, en se disant que c'était pas la première fois. C'est dommage, il y avait un tirage limité en vinyle avec une jolie pochette, ben y'en a plus, on a tout vendu. Le CD aussi. Même les copies numériques sont en rupture de stock.
2/5
par Steve Roach & SoRIAH
Steve Roach veut souvent nous soigner d'une maladie dont nous nous ignorions porteurs, je ne sais pas si elle se confond avec la société occidentale dans son ensemble, auquel cas ça m'étonnerait que ça se soigne en écoutant des disques, mais des fois, après avoir écouté le remède sonore proposé, c'est pire qu'avant.
Il s'associe ici avec un mongol péruvien né et élevé en Californie, si j'ai bien compris son wiki, ils s'auto-canonisent mutuellement eux_mêmes "artistes estimés dans le domaine du chamanisme sonore" et produisent un gloubi-boulga cosmique strié de chant diphonique, de gongs, et de marées de vagues que les rochers dépassent à marée basse.
Mais parviendra-t-on à être aussi malaisant que, au hasard, le feuilleton télévisé The Curse ? ou que "The Ancestor Circle (2014)" le disque commis par Steve avec l'inca (de conscience) Jorge Reyes ? A mon avis, non. Mais je n'ai peut-être pas pris assez de mescaline. Faut dire qu'avec le lithium, c'est assez déconseillé, même par Mélenchon.
1/5
Drift into Here (2025)
Pour le solstice d'hiver, Steve déstocke une pièce de 30 minutes (pour lui, c'est l'équivalent d'un 45 tours !) précédemment réservée à son premier cercle d'adorateurs abonnés à son flux Bandcamp Premioume©. Pièce dont il précise qu'elle fut enregistrée live mais sans public, au temps du Covid, qui finira par nous paraitre "le bon vieux temps" dès l'apparition de la prochaine vérole cosmique. Assez plaisant, et harmonieux sans être mièvre. Idéal pour s'imaginer vivre en paix sur une planète gérée en bonne intelligence avec le vivant, au lieu d'entrer dans 2026 avec une agressivité décuplée par la lecture de la presse internationale et la fréquentation des réseaux sociaux.
4/5





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