jeudi 10 février 2022

The Sopranos - Music from the HBO Original Series (1999)

Nouvelles têtes sur mon blog de vieux.
Quoique...
J'écoute des vieux disques. Je lis des vieux livres. Je fréquente des blogs de vieux, bien que ce terme soit désormais pléonastique. Pourquoi ne pas regarder des vieilles séries, en attendant la saison 4 de the Marvelous Mrs Maisel qui démarre le 18 février ? Car à vouloir me refaire une culture corporate, j'ai imprudemment ingurgité en l'espace de deux semaines (et sous la menace de la mère de mes enfants) l'intégralité des 4 saisons disponibles de 10 pour cent, la série humoristique française sur le métier d'agent artistique, bien écrite, interprétée et rythmée. A chaque épisode, une vedette de cinéma joue son propre rôle avec une certaine autodérision. Uh-uh. Ça marche du feu de dieu, à tel point qu'un remake anglais est en cours. Il est néanmoins temps de me ressourcer sur mes vraies valeurs hard-boiled badass humanistes nihilistes woke LGBTQAI+.

Au début des années 2000, deux séries télévisées ont bâti des figures du Mal Absolu très réalistes : - Tony Soprano dans Les Soprano, un mafieux italo-américain souffrant de crises de panique qui le poussent à fréquenter une psychiatre, mais qui reste un prédateur-né pendant sa thérapie; il est doté d'un sixième sens pour sentir les lignes de faille en tout être humain puis s'engouffrer dedans pour y jouer son petit air à base de fracturation hydraulique, muni d'une simple perceuse et d'une mêche Ø 12.
- Vic Mackey, flic corrompu des mauvais quartiers de Los Angeles dans The Shield, qui bascule du côté obscur de la Force pour de bonnes raisons au départ, mais après ça se met de moins en moins bien. Ni Glenn Close ni Forest Whitaker ne parviendront à le remettre dans le droit chemin.

Tony Soprano écoutant sa thérapeute (jouée dans le contrechamp par l'immense Lorraine Bracco)
lui raconter l'anecdote suivante : le dimanche 27 août 1909, en fin d'après-midi, Freud, Jung et Ferenczi, accoudés au bastingage, voient New-York se profiler derrière la statue de la liberté.
C'est alors que Freud aurait dit ce mot légendaire qui fait partie de la saga du mouvement psychanalytique : " Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste ! " La psychanalyse est alors considérée aux États-Unis comme un cocktail plutôt nauséabond, composé pour moitié de mysticisme et pour moitié de pornographie.

Nous parlerons de tout cela plus tard. Ou alors, j'en parlerai tout seul, seul devant Dieu et mon ordinateur, as usual. Pour l'instant, je ressors mes DVD de la saison 1 des Soprano (titre de la série en français, pour une fois assez bien traduit de l'anglais The Sopranos) qui servaient à caler l'armoire. 
Je regarde les épisodes 3 et 4 en croyant que c'est les 1 et 2, parce qu'aucun signe distinctif n'orne la rondelle du CD et que de ce fait je les ai mal rangés dans les boitiers il y a vingt ans, our sins cast long shadows, mais c'est pas grave, cette Amérique crépusculaire et dépressive, déjà confite dans la nostalgie du business florissant de la pègre du temps de Frank Sinatra et de Dean Martin,  je m'y sens comme chez moi, bien que j'aie grandi à Perros-Guirec, loin du New Jersey, et c'est dire l'influence maléfique de la télévision sur l'imaginaire provincial. 
Sauf que les épisodes sont encodés en 4/3. Je découvre dans un commentaire Amazon que j'ai été la proie des margoulins. L'édition 4 DVD en 16/9 est de loin préférable à l'ancienne édition 6 DVD qui était en 4/3 recadré (malgré les promesses de la jaquette) et qui a été maintenue pendant une durée inacceptable au catalogue français. 

Chouette ! D'avoir été blousé par la mafia des éditeurs de DVD ne va pas m'encourager à acheter les Blu-Ray; d'ailleurs je n'ai pas de lecteur. Hors de question de revisiter en 4/3 une série tournée en 16/9, et je suis contraint de me rabattre avec une joie dissimulée vers le marché noir, qui propose des copies 16/9 en 1080p auprès desquels mes DVD vont ressembler à des VHS. Et j'écoute le premier volume de la bande originale, redécouvrant de bonnes chansons d'Elvis Costello ou de Bob Dylan placées dans une nouvelle perspective. 

C'est des trucs qui n'arrivent que quand on écoute des bandes originales sans savoir pourquoi : en fait, c'était pour voir s'ouvrir des fenêtres auxquelles on n'aurait pas pensé. Mais on ne le sait qu'après.
Putain, c'est beau, ce que tu dis, Warsen. Tu devrais écrire.

https://www.discogs.com/fr/master/72684-Various-The-Sopranos-Music-From-The-HBO-Original-Series


Ne serait-ce que pour la découverte de "The Beast In Me" dans le générique de fin du pilote de la saison 1, chanson de Nick Lowe écrite pour son beau-père Johnny Cash. 
Magnifique.



13 commentaires:

  1. Je crois que je viens d’avoir un orgasme sec. Mrs Weasel dans une semaine ? Sinon, je suis déçu que tu n’aies pas visionné plus tôt 10 pour cent - à part la dernière saison dans l’Epad des acteurs.

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  2. Je me suis bien fait suer à trouver dans quel article à la con je pourrais camoufler l'info de la saison 4 de Mrs Maisel en approche, que tu n'es même pas fichu d'orthographier correctement.
    Les seuls Weasels que je connais, c'est les Weasels ripped my flesh, un album de Zappa de 1970. Et ici c'est plutôt Weasels ripped my disc.
    Bref. Concernant 10 pour cent, ça ne me disait rien du tout, et puis finalement on se laisse porter pendant les 3 premières saisons, la quatrième ayant un peu épuisé les charmes de ce qui apparait comme un formidable métier de merde pour workholics: agent de comédien.

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  3. La scénariste principale a quitté le navire à la fin de la saison 3, ça explique des choses. 10 pour cent a l’avantage d’avoir révélé au grand public une tripotée de bons acteurs - et même à l’étranger. Et c’est très bien écrit avec pas mal d’autodérision des invités. Mrs Measel, je n’arrive jamais à retenir son patronyme. Peut-être que ce sera la bonne fois.

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    1. Ah, je vois que tu t'es plus documenté que moi. C'est Fanny Herrero qui s'est barrée ? ça se sent. Dans le générique de la saison 4 il y a 6 scénaristes qui co-signent, et qui sont responsables des "arches narratives", ça sent pas bon. Je me suis demandé si le personnage interprété par Camille Cottin n'était pas l'avatar sériel de Fanny; et il y a sans doute beaucoup d'anecdotes de la vraie vie recyclées. Et les acteurs sont bons, oui, et il y a plus de rythme que dans le bureau des Légendes (la seule autre série française que je connaisse)

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    2. Fanny Herrero n'est pas la fille cachée dans le personnage d'Andréa Martel (née Marteau). Par contre, Liliane Rovère a bien vécu avec Chet Baker, comme son personnage de fiction l'évoque dans la première saison. Mais son chien Jean Gabin n'est jamais crédité, dans aucun des génériques de fin, scrutés à la loupe. Je préviens tout de suite Brigitte Bardot et la SPA.

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    3. Je pense que Gabin n’est pas son vrai nom.

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  4. Et je n’ai jamais regardé las Sopranos. C’est sorti à une époque où je ne m’intéressais pas aux séries et le peu que j’ai vu m’a laissé froid.

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  5. Un point positif, c'est que ça ne donne pas envie de rentrer dans la Mafia. Ni de dîner avec le diable sans avoir une longue cuillère. Ni d'être psy.

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  6. Dans les Soprano, Macron finirait les 2 jambes cassées dans la Tallahatchie River, ça serait vite vu. Même Eric Woerth y réfléchirait à deux fois avant de lui lancer une bouée.

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    1. C’est pourtant joli comme nom, la Tallahatchie River (à vos souhaits).

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  7. Le pont en bois éponyme sur la rivière du même nom a été popularisé dans la chanson à succès de Bobbie Gentry "Ode to Billie Joe" en 1967, qui a pour refrain "Billie Joe McAllister a sauté du pont de la Tallahatchie".
    https://jesuisunetombe.blogspot.com/2018/12/deux-doigts-dans-la-reprise-3.html

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